Le jardin des perspectives

Comme le montre une photo aérienne de 1969, à cette époque la rue du Docteur Coubronne, en « centre ville » comporte encore de nombreux terrains agricoles. Et c’est encore le cas, bien que de façon moindre, en 1981.

Photos aériennes de 1969 et 1981 (Documents IGN)

Instantané de mémoire : «Quand je m’installe à Hem, rue du Docteur Coubronne en 1986, presqu’en face de la rue du cimetière, bordée d’arbres, je suis séduite par la situation de ma maison, à la fois face aux champs et toute proche des commerces essentiels de proximité, tous situés dans un rayon d’un kilomètre».

Photo de vaches en pâture rue Coubronne et de la rue du Cimetière bordée d’arbres (Documents archives Historihem et Ville de Hem)

« A l’époque il n’est pas rare de voir les vaches qui reviennent de la pâture dans les prés bordant la rue du cimetière revenir par la rangée Deldalle vers la ferme Lefranc-Delecroix sise 45 rue Jules Guesde et traverser cette rue, pourtant très fréquentée, en faisant stopper la circulation automobile pour rentrer à la ferme ! »

Photos de vaches traversant la rue Jules Guesde et de leur ferme (Documents archives Historihem et Google Maps )
Extrait d’un plan de Hem de 1979 (Collection privée)

Dès 2009, la municipalité décide de créer le jardin des perspectives, au « nouveau cœur de ville », sur 5 hectares entre la rue de la Vallée et la rue du Docteur Coubronne , entre les constructions de « la Vallée 2 ».

Le parc est prévu comme suit : en partie haute, esprit campagne avec des prés, des jardins en lignes parallèles de divers végétaux, puis une placette minérale, une plaine engazonnée et un jardin des dynamiques qui doit déboucher sur une place publique.

Photos des travaux de la Vallée 2 et du futur jardin en 2009 (Document Tout’Hem)

L’objectif est de relier les anciens et nouveaux quartiers autour d’un espace central fédérateur offrant 2 km de chemins de promenade. Le jardin des perspectives est officiellement ouvert en Octobre 2010.

Plantation du tilleul et inauguration du jardin en 2010 (Documents Tout’Hem)

La place publique, décorée de jets d’eau, est vouée à accueillir le marché de Hem, trop à l’étroit Place de la République, ainsi que diverses manifestations telles que fêtes foraines, marché de Noël, patinoire, etc

Jets d’eau sur la place en 2011 (Documents Tout’Hem)
Marché et marché de Noël (Document collection privée)

En 2013, la municipalité décide de planter un arboretum composé d’une centaine d’espèces rares dans ce jardin appelé à constituer le poumon vert de la ville. Une petite plaque apposée devant chaque arbre doit permettre aux hémois d’apprendre à les connaître. Le 1er d’entre eux reste le tilleul planté en 2010 au moment de l’ouverture du jardin des perspectives au public.

Un espace de jeux est mis en place pour les petits et un labyrinthe diversifiant les couleurs et senteurs est prévu en dessous de la vigne déjà plantée, un dédale de chemins qui mèneront le visiteur dans 17 espaces différents aux noms poétiques lui permettant ainsi de découvrir la biodiversité.

La vigne (Documents Tout’Hem)
Arboretum et labyrinthe en 2013(Documents Tout’Hem)

Dans les années suivantes le jardin s’enrichit d’espaces particuliers supplémentaires : fauchage raisonné, espace canin. L’aire de jeux pour enfants est rénovée en 2018. Enfin des œuvres d’art sont installées ajoutant un intérêt culturel supplémentaire à ce terrain verdoyant.

Fauchage raisonné, espace canin (Documents Facebook)
Aire de jeux 2018 (Document Facebook)
Oeuvres d’art (Documents Facebook)

La photographie aérienne de 2020 permet de constater que le nouveau cœur de ville entre les rues du Cimetière, de la Vallée, Jules Guesde et du Docteur Coubronne est en effet bien verdoyant.

Toutefois c’est avec regret que nombre d’anciens habitants du quartier ont vu disparaître la rangée d’arbres centenaires qui bordait et ombrageait la rue du Cimetière (rebaptisée depuis peu rue du 6 Juin 1944). L’ancienne rue bucolique et champêtre où il faisait bon flâner s’est ainsi transformée en une rue plus ordinaire bordée d’habitations, même si le jardin qu’elle longe est bien agréable.

Photo aérienne de 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à Historihem ainsi qu’à la ville de Hem

La ferme de Bretagne

Il faut faire de la place pour les futures constructions HLM qui complèteront celles qui existent déjà derrière l’église. La démolition de la ferme du château de Bretagne est programmée. Il s’agit là d’un des bâtiments les plus anciens de Leers, que les historiens locaux font remonter à la guerre de cent ans, au cours de laquelle les Bretons vinrent guerroyer en Flandre.

à droite du clocher, la ferme Collection Particulière

Selon l’abbé Monteuuis, le seul nom de cette ferme, qui s’appelle encore aujourd’hui le château de Bretagne, nous dit son importance dans les temps anciens. Ce château remonte sans doute à l’époque de la guerre de cent ans. Cette vaste demeure conserve quelques vestiges de son passé, notamment ses hautes murailles vétustes et sa tour lézardée qui se profilent face à la rue Jean Jaurès. L’abbé Monteuuis nous renseigne aussi sur ses occupants : elle fut exploitée pendant de nombreuses années par la famille Braquaval. Jacques Braquaval (1737-1810) fut le premier maire de Leers en 1790.

La ferme fut ensuite louée à Jacques Fournie et Marie Carrette son épouse en 1810 auxquels succédèrent leur petit fils Charles Fournie et son épouse Joséphine Dupire qui l’exploitèrent de 1858 à 1867. En 1877, M. Favier-Dutoit reprit la ferme qu’il avait achetée deux années auparavant et en 1878, elle fut louée à M. Louis Dufermont. Elle fut reprise en 1898 par M. Edmond Delcourt qui la céda à un de ses fils Arthur Delcourt, dernier occupant de cette demeure historique.

Derniers instants de la ferme de Bretagne Collection Particulière

Cette ferme se trouvait à deux pas de l’entrée du cimetière et une chapelle occupait l’angle de la rue Mozart et de la rue Jean Jaurès. En 1967, une entreprise de démolition s’attaque bientôt à ses murs vénérables. Sur le terrain libéré, la société anonyme Roubaisienne d’Habitations ouvrières doit y faire construire un collectif de trente logements semblable à celui qui se trouve en construction à proximité.

La démolition Photo NE

Néanmoins une importante surface fut réservée à la construction d’une école maternelle en 1974 , à l’angle même de la rue Jean Jaurès et de la rue Mozart sur l’emplacement de l’ancienne ferme féodale. Cette école prendra le nom d’Alice Cotteaux en hommage à celle qui fut pendant de nombreuses années directrice d’école publique à Leers.

Sources Nord éclair, Histoire de Leers par l’abbé Monteuuis

La Place Chaptal

La place Chaptal se situe dans la Grande rue à Roubaix, après le canal et avant la rue d’Avelghem. Les roubaisiens connaissent bien cette petite place, car c’est à cet endroit que se trouve l’entrée principale du cimetière.

plan cadastral 1974 ( document archives municipales )

La place Chaptal est triangulaire. A gauche, côte pair, il n’y a qu’un seul numéro : le N° 2, occupé par l’entreprise Duquesne et cie, commerce de fleurs et de monuments funéraires depuis le début des années 1950.

Ets Duquesne ( documents collection privée )

A droite, on trouve une rangée de maisons du N° 1 au N° 21. Oscar Fournier occupe les N° 1 et 3 avec son entreprise de monuments funéraires, caveaux, plaques de marbre et fleurs artificielles à l’enseigne : « A l’Ange Gardien »

Oscar Fournier ( documents collection privée )

Au N° 7 et 9 on trouve René Hoste, un horticulteur, au N° 19 le bijoutier horloger J. Waeles et au N° 21 le café de G. Beyaert. Ensuite, l’entrée de la courée Lezy se trouve au 21 bis.

( document archives municipales )
( document collection privée )
documents collection privée

Après le N° 21 de la place Chaptal, on se trouve dans la Grande rue : au N° 293 le café Librecht, au N° 295 l’ancien commissariat de police du V° arrondissement et au N° 297 l’entrée de la courée Masurel

la cour Masurel ( document archives municipales )

Oscar Fournier prend sa retraite et cesse son activité au tout début des années 1980. Le bâtiment « A l’Ange Gardien » est muré quelques temps après.

document archives municipales

En 1982, derrière la rangée de maisons du côte Impair, se trouve un terrain vague immense d’environ 50 ares. Le comité de quartier de l’Entrepont propose à la mairie d’aménager ce terrain vierge en aire de jeux pour les enfants du quartier, mais ce projet n’aboutit pas, car l’office public d’ HLM envoie des courriers aux riverains de la place Chaptal et aux habitants de la cour Lezy, les informant que des projets de construction sont programmés sur ce terrain vierge, et qu’il se pourrait bien qu’ils reçoivent d’ici peu, des mesures d’expropriation. Seraient également concernés les 293 295 de la Grande rue et la courée Masurel.

document Nord Eclair

Le vœu de la Mairie est bel et bien de débarrasser la Grande rue des courées dont celles de Lezy et Masurel. Plusieurs maisons sont déjà inoccupées et murées : une opération de curetage s’impose. D’ailleurs, un permis de démolir est accordé en 1983 pour l’ensemble des maisons de la courée Masurel aux N° 297 299 de la Grande rue –

à droite , la cour Masurel ( document archives municipales )

L’année suivante en 1984 un autre permis de démolir est accordé pour les N° 293 et 295 de la Grande rue, à savoir l’emplacement du café et de l’ancien commissariat.

le café et l’ancien commissariat ( document archives municipales )

C’est cinq ans plus tard, en 1989, que la démolition de l’immeuble « A l’Ange Gardien » d’Oscar Fournier, du N° 1, 3 de la Place Chaptal a lieu. Et ce n’est qu’en 2006 que les maisons N° 7 et 9 seront rasées.

les N° 7 et 9 place Chaptal ( document archives municipales )

En 2013, le permis de démolir est délivré pour le reste des habitations du N° 11 à 21

Photo 2008 ( document Google Maps )
Photo 2014 ( document Google Maps )
Photo 2016 ( document Google Maps )

Plus de 30 années ont donc été nécessaires pour démolir la rangée des habitations du côté impair, de la place Chaptal ( de 1983 à 2016 ). Il ne reste plus aujourd’hui que le N° 2, occupé autrefois par l’entreprise Duquesne et qui vient de fermer à la fin des années 2010 pour cause de retraite, transformée en maison d’habitation.

Remerciements aux archives municipales.