La rue des Patriotes commence au carrefour formé par la rue Joseph Leroy et la rue de Néchin, et se termine devant l’église Saint Vaast, ce qui lui valut d’être autrefois nommée rue de l’église. Elle devint ensuite la rue Thiers en 1927 puis par décision du 5 mai 1948, rue des Patriotes. C’est la rue commerçante de Leers qui s’est construite année après année, comme on peut le découvrir par la lectures des recensements.
La rue de l’église (>1926)
Elle n’apparaît dans les recensements qu’en 1926 entre la Place et la rue de Néchin pour une vingtaine de numéros. Côté impairs, la rue s’ouvre avec au n°1, une maison qui était un genre de café hôtel pour voyageurs de passage ou pour douaniers, et qui comportait cinq chambres pour logeurs. Au n°9 se trouvaient des charpentiers, au n°15 un commerce de lingerie.
Côté pairs, au n°10 un menuisier, au n°16 un maréchal constructeur et ses fils, au n°18 un commerce de phonographes. Au n°20 un commerce de lingerie, au 24, le boulanger, au 26 un marchand de tissus. À cette époque, la rue de l’église est donc majoritairement une rue d’artisans avec peu de commerces.
Rue Thiers (>1948)
En vingt ans, la rue a affirmé et diversifié sa vocation commerciale : des cafés, des épiceries côtoient désormais les artisans. Côté impairs, le café hôtel n°1 a été repris par un facteur et sa femme tient le café. Au n°3 une fleuriste s’est installée en 1945. Au n°7 un café s’est ouvert en 1933. Au n°9 les charpentiers sont toujours là, en 1946 leur succède un électricien. Une boucherie coopérative est mentionnée au n°13, une chapelière au n°17, puis en 1946 un imprimeur et une librairie. Au n°19 en 1936, des menuisiers, père et fils, en 1946 le fils a repris seul l’affaire. Au n° 27 en 1936 sont mentionnées deux épicières dont les enfants vont se marier et vont reprendre le magasin en 1946.
Côté pairs, au n°2 se trouve un laitier devenu crémerie en 1946. Au n°6 une mercerie est indiquée en 1936. Au n°8 en 1936, un estaminet avec une bourloire. Au n°10 il y avait un bâtiment de boulangerie, bientôt remplacé en 1936 par un café. En 1946 le cafetier est receveur buraliste. Au n°12 on trouve le gérant d’une coopérative de boulangerie et au n°14 le gérant de la coopérative l’Avenir de Lannoy. Au n°16 le maréchal ferrant est toujours présent et sa femme tient une quincaillerie. Au n°18 l’électricien est toujours là. Au n°20 il y a un commerce de lingerie, qui deviendra une mercerie en 1946. Au n°24 le boulanger est toujours là. En 1946, la boulangerie se poursuit avec un successeur. Au n°26 une mercerie en 1936, reprise en 1946. Au n° 32 en 1936 une épicière, dont le commerce est repris en 1946.
En 1953, il est procédé à l’alignement de la rue Thiers et ainsi disparaît le n°7 bientôt remplacé par un nouvel établissement pour le café Vandamme.
Rue des Patriotes
Aujourd’hui la rue des Patriotes a conservé sa vocation commerciale, tout en accueillant de nouveaux services. Côté impairs, on trouve au n°1 marchand de fromages, au n°3 une mercerie, au n°5 une supérette. La poissonnerie de la rue du Général de Gaulle est venue s’adjoindre au café du n°7. Le n°13 est toujours une boucherie charcuterie, au n°15 il y a à présent un salon de coiffure. Au n°17 un magasin de vêtements. Au n°23 un établissement de vente à emporter précède la Caisse d’Épargne au n°25. Un salon de coiffure au n°27 et un magasin d’optique au n°29 terminent la rue.
Côté pairs, une agence immobilière est au n°2, suivie de plusieurs deux instituts de beauté. Au n°14, un restaurant pizzeria fait aussi de la vente à emporter. On retrouve le café buraliste qui occupe à présent le n°16. Puis ce sont deux banques l’une à côté de l’autre, aux n°18 et 20. Un espace audition occupe le n°22, et le boulanger du n°24 a dû fermer. Un espace santé est mentionné au n°28, un marchand de fruits au n°32 et la rue se termine avec une agence immobilière au n°34.
La rue des Patriotes subit la concurrence des supermarchés tout proches mais continue de défendre ses services de proximité. La réfection prochaine de sa chaussée et de ses trottoirs devrait améliorer l’accès et l’attractivité de la rue des Patriotes moderne.
On lira avec intérêt les relevés effectués par Leers Historiques dans ses cahiers d’histoire locale de Leers : les estaminets leersois (2009) l’évolution du commerce à Leers (2020) pour y trouver les noms des commerçants.
Sources : recensements, Nord éclair