L’abbé Monteuuis

Gustave Isidore Monteuuis est né à Bourbourg en 1857 d’un père professeur. Il est le cinquième enfant d’une fratrie qui en comporte dix. Il sera prêtre du Diocèse de Cambrai (1882-1913), puis de celui de Lille. Il fut un temps professeur de philosophie au Collège des Dunes à Dunkerque puis il sera le Curé de Leers de 1898 à 1919. Son urbanité, son zèle et son dévouement lui valurent l’affection de ses paroissiens.

L’église de Leers Collection familiale

Licencié es Lettres en 1879, il est l’auteur d’ouvrages pieux ou historiques parmi lesquels « l’âme d’un missionnaire » primé par l’académie française (Prix Montyon 1894). Mais il est aussi l’historien de Leers, avec « l’Histoire de Leers » (1905), « Le Cambriolage de l’église de Leers », le 5 mars 1906, une belle page ajoutée à l’histoire de Leers (1906), de Bourbourg, Notice sur Notre-Dame de Bourbourg (1908), Un saint prêtre, le chanoine Hooft, ancien doyen de Bourbourg (1817-1908) (1908), enfin c’est un passeur de mémoire idéal, avec « Sous le joug allemand, les Allemands à Leers du 22 août 1914 au 11 novembre 1918 », chez l’imprimeur Desclée et De Brouwer, octobre 1919.

L’abbé Monteuuis Collection Particulière

Concernant Leers, les deux ouvrages qu’il consacre à sa paroisse sont ceux d’un historien de qualité et d’un passeur de mémoire. Il avait amassé dès son arrivée à la tête de la paroisse en 1898 une documentation abondante auprès des Archives Départementales et Communales, des sociétés savantes dont il était membre et des anciens Leersois dont il avait recueilli les souvenirs. Son ouvrage sur l’occupation allemande à Leers a vraiment été écrit de l’intérieur puisqu’il a été présent dans sa paroisse tout ce temps-là.

Paraphe du chanoine Monteuuis

L’abbé Monteeuis a célébré son jubilé à Leers le 22 septembre 1901. Puis il a prêché le Triduum d’Adoration en l’église de Notre-Dame, à Roubaix, les 27, 28 et 29 juillet 1909. Nommé chanoine titulaire à Lille en 1919, il décède quelques mois plus tard le 9 avril 1920. Il est inhumé à Leers.

La pierre tombale de l’abbé à Leers extrait site geneanet

L’aumônerie des Trois Ponts

La question de l’implantation d’une église dans le quartier des Trois Ponts est posée dès la réalisation des logements situés autour de la rue de Maufait, avant la construction de la cité des Trois Ponts, au début des années soixante. On pense édifier un tel édifice, et l’emplacement est d’ailleurs prévu sur un plan de la future cité daté de 1963. Elle se trouve alors à l’angle de la future avenue de Verdun et de la future rue Léo Lagrange, ce qui sera l’emplacement actuel de l’aumônerie…

Le projet de la cité des Trois Ponts en 1963

Une aumônerie n’est ni une église, ni une chapelle. L’abbé Jacques Delfosse en donne la définition suivante : l’aumônerie reçoit tous les élèves qui souhaitent une réflexion sur la foi, sur l’évangile, sur la vie d’un chrétien à l’heure actuelle[1]. Les établissements scolaires voisins concernés sont le lycée Van Der Meersch, le collège Jean Jacques Rousseau et le collège Gambetta de Lys Lez Lannoy. Cette aumônerie est composée d’une grande salle où sont célébrées des messes et où se tiennent les grandes réunions, de quatre petites salles de réunion, d’un oratoire, et de l’appartement de l’aumônier.

 

Mais avant de parler de l’aumônerie des Trois Ponts, il faut évoquer celle qui fut inaugurée en avril 1957 par son Eminence le cardinal Liénart, évêque de Lille, qui se trouvait 380 rue de Lannoy. Ce « foyer catho » selon l’expression de la presse[2], a été réalisé avec le concours de générosités roubaisiennes. Une messe est célébrée par l’abbé Delva, aumônier des Turgotins[3], en présence de l’évêque de Lille, de l’abbé Carlier, curé de la paroisse Notre Dame de Lourdes. L’abbé Antoine-Marie Leclercq, futur aumônier des lycéens, dirige les chants de la cérémonie.

Monseigneur Gand inaugurant l’aumônerie des Trois Ponts

Vingt ans plus tard, le dimanche 20 novembre, c’est Monseigneur Adrien Gand vient à son tour inaugurer la nouvelle aumônerie des Trois Ponts, sise aux n°201 203 de l’avenue de Verdun. L’abbé Jacques Delfosse présente son aumônerie comme un lieu de libération par rapport à soi, par rapport aux idéologies qui nous agressent, par rapport au monde qui nous entoure. Qu’y fait-on ? La catéchèse, les retraites, des messes le mercredi et le samedi en fin d’après midi, un journal, des permanences, la préparation des camps de vacances…


[1] Nord Eclair 17 novembre 1977
[2] Voix du Nord avril 1957
[3] Elèves de l’Institut Turgot