La ville de Wattrelos fut longtemps desservie par un commissariat dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’avait rien d’un commissariat. Ce bâtiment se situait dans l’alignement de la rue des otages. Bien avant la construction de la salle Roger Salengro et du Centre Socio-éducatif, il y avait là un genre de jardin sur l’emplacement de l’ancien cimetière où venaient évoluer les défilés des écoles. À l’occasion, cela pouvait servir de terrain de sport pour les jeunes collégiens qui occupaient l’ancienne gare et on passait en courant autour du commissariat. Les murs sombres et la toiture en zinc indiquaient l’ancienneté de ce bâtiment. Autrefois, avant 1900, ce local servit à héberger une centrale électrique dont le but était l’éclairage de la ville de Wattrelos, à une époque où rares étaient les communes qui le tentaient. De nombreux incidents et dysfonctionnements firent qu’on abandonna l’électricité pour en revenir au gaz.
Le local étant libre, fut réaffecté en 1920 pour accueillir les services de la police. Trente cinq ans plus tard, alors qu’on évoque sa démolition, il n’a pas changé. L’humidité suinte sur les murs lors des fortes pluies et il arrivait fréquemment que le téléphone soit en dérangement. L’unique cellule non chauffée pouvait à coup sûr entraîner la congestion pulmonaire du moindre délinquant égaré là en hiver. Certaines jeunes pousses du collège installé dans l’ancienne gare se souviennent d’y être allées pour faire établir une carte d’identité. Elles évoquent un décor sombre, un mobilier sommaire tout à fait à l’opposé de la gentillesse et de la prévenance des agents de police qui l’occupaient. Les policiers méritaient d’être mieux installés.
Ce sera chose faite en 1965. On pensa dans un premier temps reloger la police au 22 de la rue Faidherbe où se trouvaient déjà les services de la perception municipale et le dispensaire venant tout droit de la gare. Finalement un nouveau bâtiment sera construit à deux pas du centre, à côté de la maternelle dans la rue Saint Joseph où il y avait encore quelques jardins !
En juillet 1965, le nouveau commissariat est inauguré au 21 de la rue St Joseph et l’ancien local entre ainsi dans l’histoire sinon dans les mémoires. En fait, il est détruit quelques temps après l’ouverture du nouveau.