Le coin de la rue neuve (rue du Maréchal Foch) et du boulevard Gambetta a été occupé dès avant 1884 par le café des Arcades, l’un des grands cafés roubaisiens. Une photo prise depuis la rue des loups le montre à l’extrémité d’une rangée de belles maisons qui lui sont antérieures et qui terminaient la rue avant sa construction. Ces maisons abritent notamment la famille Prouvost-Bénat et la veuve Motte-Bossut en 1885.
Côté boulevard Gambetta le café voisine avec un garage automobile, ouvert après la première guerre où officie M. Dourlens en 1922, remplacé par M. Lemaire peu d’années après.
On aperçoit sur les deux photos précédentes une haute antenne et une construction sur le toit du café : il s’agit d’un studio d’émission radio installé là au début des années 20 au bénéfice du radio-club du Nord de la France.
En 1885 le café porte le nom d’estaminet Farvaque. En 1900 c’est J. Lecreux qui le tient. En 1922 J. Molin. le remplace, qui accueille et abrite le radio-club. Puis, en 1926 c’est J. Molin, qui lui donne le nom de café des arcades. Les belles maisons et le garage disparaissent en 1930 pour laisser place à la société des automobiles Renault qui vient y installer ses ateliers. Notre café est maintenant enserré entre les constructions de la société automobile.
Les propriétaires du commerce continuent à se succéder : monsieur Lemoine reprend le fonds en 1935, puis le café passe finalement dans le mains de Mme Anne-Marie Aubanton en 1942. Cette dame présidera à sa destinée jusqu’à sa démolition. Nord Matin annonce la mort du débit de boissons en 1951 dans un article où il décrit sa vie tranquille, fréquenté par des habitués, joueurs de cartes – fidèles depuis plusieurs décennies – et amateurs de billard. Il est le siège de plusieurs sociétés roubaisiennes. Le bâtiment, racheté par Renault, sera démoli en 1952.
Sur son emplacement, la régie va s’agrandir et édifier une extension, complétant sa succursale. Le nouveau bâtiment reprendra le style de ceux existants pour constituer un ensemble homogène.
Anne-Marie Aubanton, elle, reprend un autre café qui existe depuis avant la 1ere guerre au 5 rue du Moulin à l’enseigne de la Citerne. Elle l’exploite quelques années, puis cet autre café va disparaître dans la première moitié des années 60 avec tout le côté gauche du bas de la rue Jean Moulin. Ironie du sort, le terrain ainsi libéré est maintenant occupé par la succursale Renault !
Les documents proviennent de la médiathèque de Roubaix et des archives municipales.