Quelques patrons roubaisiens du syndicat mixte de l’Industrie roubaisienne, soucieux d’améliorer le sort de la classe ouvrière, créent en 1892 une coopérative : « L’Union », afin de concurrencer l’autre coopérative socialiste « La Paix ».
Ces généreux fondateurs désintéressés et dévoués à la classe ouvrière, ne cherchent que le »mieux vivre », en fournissant des produits de bonne qualité, à un prix le plus avantageux possible. Ils souhaitent même améliorer le sort matériel et moral de leurs membres.
La boulangerie économique L’Union est crée le 1er décembre 1892 et permet d’importantes économies pour les familles, sur le prix du pain.
Le premier siège social de l’Union se trouve au 90 rue des Longues Haies, à deux pas de l’estaminet de la Planche Trouée et de la rue de Lannoy.
La boulangerie économique de l’Union dispose d’un magasin de vente de pain, de charbon et d’une bibliothèque populaire.
Les débuts de la boulangerie sont certes difficiles, mais prometteurs. Quelques mois après, elle compte 1600 adhérents, et une vente de 2000 pains par jour. Pour intensifier le développement, l’Union décide d’ouvrir plusieurs points de vente dans différents quartiers de Roubaix : rues de Flandre, de Mouvaux, Jacquart, Brezin, de Lannoy et de l’Ermitage.
Le développement devient de plus en plus important. En 1893, la production est de 832 tonnes, et passe, en 1902, à 6104 tonnes. Le local principal de la rue des Longues Haies devient rapidement trop petit. L’Union déménage alors dans un vaste local inoccupé, au 59 Grande Rue. L’inauguration a lieu en 1904 ; 30.000 personnes se pressent pour visiter ces nouveaux locaux, très modernes.
La quantité de pain vendu atteint 22 tonnes par jour, dont 5 tonnes vendues par les magasins, et 17 tonnes vendues à domicile par les livreurs.
15 voitures à bras, et 13 voitures hippomobiles sillonnent les rues de la ville, pour la livraison du pain frais. Des sachets de 500 g de farine sont également proposés à la clientèle.
Le directeur Édouard Duquenne est à la tête d’une entreprise comptant une centaine de personnes ( production, livreurs et encadrement ). Des douches sont mises à disposition pour le personnel, car l’administration de l’Union est, bien sûr, préoccupée d’assurer les meilleures conditions d’hygiène pour les ouvriers.
L’Union se doit de participer à l’Exposition Universelle de Roubaix en 1911, vu son importance industrielle et sociale. Le Pavillon construit près du lac, est un remarquable moulin de style hollandais.
Au fil des années, la boulangerie l’Union adjoint à sa fabrication de pain, celle d’articles de biscuiterie ( secs et fourrés ) et de produits de suralimentation ( macarons, galettes flamandes, gaufres, biscotines ). Ces produits de suralimentation sont très riches en éléments nutritifs et digestifs. Ils constituent une nourriture réconfortante et substantielle pour toute la population.
Le charbon a également une place importante dans le budget des ménages roubaisiens. L’administration de l’Union décide donc de fournir ce combustible à des prix intéressants et avantageux. Elle passe des accords avec des sociétés minières, et peut désormais livrer le charbon à domicile, depuis l’entrepôt situé au 457 bis Grande rue, avec embranchement sur la ligne de chemin de fer du Nord
L’Union fait bénéficier ses adhérents de nombreux autres avantages sociaux. Elle crée, pour le personnel, une »Société de Secours Mutuels ». C’est la Sécurité Sociale avant l’heure !
Elle met également en place une caisse de retraite : »Les Prévoyants de l’Industrie et du Commerce Roubaisiens ».
Elle propose aussi, aux familles, des logements sociaux à bon marché, des petites maisons confortables qui permettent de réunir toutes les conditions d’agrément, d’hygiène et de moralité. L’Union abrite également sous son toit, le journal »Nord Mutualiste » ainsi que le »Dispensaire Mutualiste » et une »Bibliothèque Populaire d’ Économie Sociale ».
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à suivre . . .
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