Il y a cinquante ans, en avril 1966, on procédait à la démolition des bains roubaisiens, au 31 rue Pierre Motte. C’était une piscine couverte avec une façade et une coupole exotiques, œuvre de l’architecte Albert Bouvy.
Sa construction datait de 1894, et l’établissement était plus vaste que ne le laissait supposer son étroite entrée. C’était la première piscine couverte de Roubaix et comme pratiquement toutes les installations sportives de l’époque, elle était gérée par une société privée. Les bains roubaisiens connurent les premières compétitions de natation, et de water polo, notamment avec le Racing club de Roubaix au début du vingtième siècle.
Ces bains roubaisiens n’étaient pas les seuls, ni les premiers équipements de natation à Roubaix. Il existait en effet une école de natation au quai de Gand ouverte en juin 1880, qui accueillait en moyenne 16.000 personnes par an, dont les installations seront supprimées en 1936. Puis, on construisit une piscine plus grande en 1932, rue des champs, qui est aujourd’hui devenue un musée, et dans laquelle quelques générations de roubaisiens ont appris à nager.
De sinistre mémoire, les bains de la rue Pierre Motte furent utilisés à deux reprises par les allemands comme prison, lors de la première et de la deuxième guerre. Les locaux étaient occupés par un négociant en tissus quand la démolition intervient en 1966. L’établissement fit alors place aux agrandissements des magasins Monoprix.
Sources : Roubaix ville de Sports Philippe Waret et Jean Pierre Popelier Editions Sutton 2004
Comment ? Des voitures de courses à Roubaix ? Et au parc de Barbieux en plus ! Il en aura vu de toutes les couleurs ce pauvre parc, depuis 1911 et 1939 ! C’est en effet en 1950 que l’automobile club du nord de la France dont le siège est à Roubaix, décide de fêter le cinquantenaire de sa création, en organisant un grand prix. La compétition automobile de l’après seconde guerre mondiale reprend doucement et commence à se structurer. On court depuis longtemps sur des circuits, pour des raisons de sécurité, et notamment des circuits urbains dont le premier fut celui du Mans. Le Grand Prix automobile de Roubaix entre dans cette catégorie, alors que la même année, la création du championnat du monde de formule 1 est décidée, le premier grand prix aura lieu à Silverstone, en Angleterre.
Mais revenons à Roubaix. Dès la mi avril, on habille les rues alentour du parc de Barbieux en circuit de compétition automobile. Ballots de paille, barrières de protections, passerelles au dessus de l’avenue Lenôtre, montage de tribunes forment le décor de la future compétition. L’organisation d’un grand prix n’est pas une mince affaire : déjà, la ville de Roubaix investit vingt millions de francs pour remettre en état les 900 mètres de la ligne droite du circuit (l’avenue Jean Jaurès). Car le circuit entoure le parc de Barbieux : la ligne de départ se situe à l’entrée de l’avenue Lenôtre au bout de laquelle, les concurrents empruntent un premier virage vers le fer à cheval où un second virage les amène dans l’avenue Jean Jaurès, puis avenue Jussieu et avenue Le nôtre.
L’Automobile Club du Nord de la France se charge de l’organisation : Marcel Leclercq Président, Marcel Dehédin, Paul Desruelles, chevilles ouvrières, avec toute une phalange de techniciens ! Le circuit est entouré d’une haute palissade de bois, tribunes et gradins peuvent accueillir quinze mille personnes ! Il y a deux grandes tribunes pour le public, une tribune officielle et une tribune de presse, un stand de ravitaillement et quartier des coureurs. On a prévu la sonorisation d’un bout à l’autre de l’immense enceinte. Un peu partout, les spectateurs pourront disposer de buffets et de buvettes, et même un restaurant, des chalets de nécessité. Pour la sécurité, des tonnes de bottes de paille ! Deux passerelles enjambent l’avenue Lenôtre, et huit kilomètres de barrières, pour empêcher les spectateurs d’approcher.
Le programme propose deux courses de motos organisées par le Moto-Club du Nord (6.000 membres) : une première course pour les 350 cm3 longue de 125 kms. quinze partants ; une seconde course pour les 500 cm3 longue de 140 kms. seize partants. On court sur Norton, Vélocette, AJS, Motorcense, Guzzi, Triumph. Une attraction, les boîtes à savon, petites voitures fabriquées par leurs conducteurs, dont le prix ne peut excéder 8.000 francs. Ce sont des voitures de Derby, pilotées par des moins de 15 ans. Une finale de championnat a lieu en juin à La Madeleine, et le titre national va se jouer à Paris. A Roubaix, ce sera juste une exhibition, les petits engins non motorisés seront tirés par des voitures.
Puis ce sera le Grand Prix Automobile sur le Circuit du Parc de Barbieux : quatorze partants vont parcourir 300 kilomètres, soit une centaine de tours. Les pilotes engagés sont Raymond Sommer et Giovanni Bracco, sur Ferrari, Robert Manzon, Maurice Trintignant, Aldo Gordini, André Simon, tous sur Simca Gordini, Alfredo Pian sur Maserati, Marcel Balsa sur BMW, René Bonnet sur Deutsch Bonnet, Georges Abecassis John Octave Claes et John Heath sur HWM (Hersham and Walton motors) et un amateur Fourry sur Servat spéciale.
Les voitures sont logées par écuries dans divers garages de la ville : Les Simca Gordini au garage Champier rue de Tourcoing, les Ferrari au garage Peugeot rue du Maréchal Foch, les argentins chez Renault, les anglais chez Citroën, et le coureur Balsa chez BMW au Modern Garage rue de l’alouette. Ces bolides sont arrivés par camions. Le pesage, le contrôle et la vérification des machines a lieu le samedi de 14 h à 17 salle Watremez rue de l’Hospice. On sait ce que gagneront les vainqueurs : pour le 1er : 300.000 francs, le 2e 150.000 francs, le 3e 100.000 francs, le 4e 80.000 francs, le 5e 50.000 francs. Pour le record du tour: 30.000 francs. Pour les mécaniciens, le 1er : 15.000 francs, le 2e 10.000 francs, le 3e 5.000 francs. La coupe Edmond Lefebvre sera attribuée au vainqueur de l’épreuve. La coupe Hector Franchomme au record du tour.
Pour accéder aux places, pour les pelouses, il y a deux entrées : avenue Gustave Delory et passage Loridan, la place est à 400 francs. Pour les gradins Edmond Lefebvre, l’entrée se situe rue Bossuet, la place est à 700 francs. Pour les gradins Franchomme, l’entrée est avenue Lacépède, la place est à 900 francs. On accède à la tribune Nadaud et à la tribune officielle par le boulevard de Paris.
Le départ est donné : Balsa accroche un autre concurrent, puis un peu plus tard, Heath est en panne au Fer à Cheval, Fourry l’amateur, aussi, les deux abandonnent. Sommer mène devant Manzon et Trintignant, puis Bracco, et Simon. L’argentin Pian abandonne sur problème mécanique.
Au 20e tour, Bracco et Simon abandonnent à leur tour. Plusieurs arrêts au stand pour Trintignant, alors troisième. Sommer est loin devant Manzon, et on lutte pour la troisième place : Abécassis, Trintignant, Balsa et Bonnet. Trintignant abandonne, puis Balsa, la troisième place se joue entre Abécassis et Bonnet. Trois tours avant la fin Abécassis qui était devant Bonnet, abandonne. Raymond Sommer est le grand vainqueur de l’épreuve devant Robert Manzon et René Bonnet.
Il y aura encore un grand prix automobile à Roubaix en 1952, le 14 septembre, qui sera remporté par Maurice Trintignant sur Gordini. Le dernier grand prix automobile de Roubaix aura lieu le 20 juin 1953 et sera remporté par René Bonnet sur Deutsch et Bonnet. Question de budget…
Formula E, la course de Formule 1 électrique, s’installe à Paris ce samedi 23 avril 2016 pour une course mémorable, autour de l’Esplanade des Invalides ! Une première exceptionnelle pour Paris, à ne pas manquer. Et pourquoi pas à Roubaix, où le circuit du Parc de Barbieux existe toujours ?
En Février 1903, intervient la création du groupe espérantiste roubaisien, avec des membres approbateurs, non protecteurs, tels que Georges Motte président de la chambre de commerce, Victor Despature, commandant de l’armée territoriale, président du cercle militaire, Edouard Roussel conseiller municipal, président d’honneur de la société des vétérans des armées de terre et de mer, Docteur Butruille, président du syndicat médical de Rx, président de la protection de l’enfance, président du nord touriste, Edmond Ternynck, industriel, Elie Derveaux, architecte, Jules Vroman chef de la société de gymnastique l’Ancienne. Le président du groupe est M. Xavier Dorion et les adhésions nombreuses dépassent la centaine.
Qu’est ce que l’Espéranto ? Créée en 1887, cette langue universelle a beaucoup attiré l’attention, et contrairement aux autres essais de langue internationale comme le Volapück , elle s’est rapidement répandue. EIle compte plus de cent mille adhérents dans le monde en 1903. L’Espéranto ne se présente pas comme appelé à remplacer les autres langues, mais comme langage auxiliaire, permettant à tous les pays de s’entendre. L’Espéranto ne peut en vertu de sa nature même s’inféoder à aucune croyance, à aucun parti, à aucun peuple, il est le bien de tous…La bibliothèque de l’Espéranto comprend méthodes, littérature, science ; à Roubaix, le dernier ouvrage publié est un recueil de prières pour les catholiques Pregareto por katolikoj. Suivent quelques exemples de textes comme les Paroles d’un croyant de Lamennais, et une ode dédiée à Léon XIII. L’auteur a fait suivre son livre de quelques pages explicatives de la méthode espérantiste.
Du 3 au 13 août 1905, à Boulogne sur mer, se tient un congrès international réunissant trois mille personnes de quinze nationalités différentes, parlant l’Espéranto le nouveau langage universel. En France les groupements espérantistes sont nombreux, et affiliés au groupement central de Paris qui a pris pour nom Société française pour la propagation de l’Esperanto. On peut y assister à des animations culturelles, discours, monologues, pièces de théâtre, dont le Mariage forcé de Molière traduit en Espéranto joué par dix acteurs de neuf nationalités différentes. Il est dit que l’Espéranto a la douceur de l’italien et la sonorité de l’espagnol.
Roubaix a donc son groupe, fondé en 1903 par Xavier Dorion, professeur de langues vivantes, qui s’était assuré la haute protection de M. Eugène Motte, qui fut président d’honneur, et de nombreuses personnalités de la ville. Charles Dorion a succédé à son père. Le groupe se réunit tous les mardis soir dans une salle du Café Pandore, où il a son siège. On y parle exclusivement l’Espéranto, et on l’écrit aussi. Sur une demande de M. Félix Chatteleyn, sénateur, un cours d’Espéranto a été créé à l’établissement Pierre Catteau, rue du grand chemin, tous les vendredis soir, animé par Charles Dorion. Les élèves sont toutefois peu nombreux, compte tenu de l’activité commerciale intense roubaisienne.
En Aout 1906, lors du deuxième congrès de l’Espéranto à Genève, on note la présence d’une délégation française, conduite par le lieutenant Bayol instructeur à st Cyr, auteur d’une brochure pour les médecins et le personnel médical. Il y est dit que le locuteur français reconnaît 75 mots de sa langue dans l’Espéranto, dont la grammaire est facile.
En Juin 1911, a lieu le Congrès régional espérantiste à Roubaix, à l’occasion de l’exposition internationale. La région du nord a un groupe espérantiste dans chaque ville, et la Fédération centrale est à Lille. A Roubaix, dans la salle artistique rue des champs, une réception est organisée par les membres du comité roubaisien. A dix heures et demie, sous leur bannière verte avec une étoile en coin, les espérantistes se rendent à l’hôtel de ville, où ils sont reçus. M. Dorion président du comité, Durieu de Lille, MM. Lamère, Vauthier et Tobis, secrétaires et trésorier du groupe de Roubaix, MM Denis Didier, Hellin, Bannart, Ernoult Taffin et Charles Dupire, membres du comité. Après la réception, un banquet de 200 couverts attend les congressistes à la salle artistique, en l’absence de M Prelat directeur de l’enseignement primaire du nord, Minet inspecteur primaire, et Lambert directeur de l’école pratique de commerce et d’industrie de Roubaix, tous excusés.
C’est en 1920 qu’on retrouve trace des espérantistes : Victor Vajda originaire de Budapest en Hongrie s’installe à cette époque à Roubaix où il crée une entreprise de publicité et de peinture en lettres. Il adhère au cercle espérantiste roubaisien « al fratigo » à la même époque. Il épouse à Roubaix en 1925 une autrichienne, et ils sont mariés en Espéranto. Ils font ainsi partie des 56 couples à travers le monde à s’être mariés de la sorte. En 1928, le groupe espérantiste est accueilli à l’hôtel de ville de Roubaix avec leurs amis de Courtrai.
Ceci n’est que le début de l’histoire. On a pratiqué l’Espéranto à Roubaix jusqu’à l’an 2000, mais les traces sont difficiles à trouver. Merci de nous aider à poursuivre l’historique par vos commentaires. On peut toujours pratiquer l’Espéranto sur Villeneuve d’Ascq, et on trouvera sur Internet les adresses et renseignements de ce groupe, de la fédération régionale, et de la fédération nationale des pratiquants de cette langue universelle.
Au moment où le quartier de la Mackellerie commence à se développer, le talus du chemin de fer l’isole complètement du centre de Roubaix : les habitants ne peuvent compter que sur le pont de la rue de Mouvaux et le passage à niveau de l’Alouette, à ses deux extrémités, pour traverser la voie ferrée. La municipalité projette en 1878 la construction d’un pont sous la ligne à la rencontre du boulevard de ceinture. Bien que le projet soit abandonné, l’idée d’établir une communication entre les quartiers de la Mackellerie et de l’Epeule va faire son chemin. Venue de la rue de Lille, la rue des Arts, classée en 1865, s’arrête net contre cet obstacle, mais l’ouverture dans son prolongement de la future rue Boucher de Perthes, classée en 1889 mais existant bien avant sous la forme d’une voie privée, donne aux habitants le désir de relier les deux rues. La ville reçoit en 1886 une lettre du préfet relative à la création d’un pont reliant les deux moitiés de la rue des Arts. Cette démarche est faite à la demande du conseil général. La ville est prête à apporter son concours financier, alors que la compagnie de chemin de fer, sollicitée, refuse de participer financièrement, cet ouvrage d’art ne représentant aucune utilité pour elle. L’année suivante, la Compagnie fait parvenir un projet de pont évalué à 100 000 francs. Les travaux seront réalisés sous sa responsabilité, et elle procédera par adjudication. Les propriétaires offrent de participer pour 25 000 francs.
Le journal de Roubaix évoque en janvier 1888 le début des travaux pour le printemps, après approbation du ministère. Les travaux commencent en septembre et, fin novembre, le déblai est fait, les culées maçonnées pour la première moitié et les poutres soutenant le tablier sont prêtes à être posées. Les travaux concernant la deuxième partie du pont devront attendre l’année suivante. Le journal explique que la compagnie avait les poutres en stock depuis une quinzaine d’années pour un projet non agréé par la mairie. La réception définitive des travaux a lieu en 1891. On dit qu’il n’était pas très agréable à regarder…
Plus tard, on installe une halte près du pont, mais, en 1902 la compagnie refuse d’y installer des abris. Face à la demande de la ville, elle répond qu’elle a déjà installé des quais éclairés, sans y être obligée, et souligne que, puisqu’on ne réclame pas de tels abris aux compagnies de tramways, la ville n’a qu’à en financer la construction. La chambre de commerce appuie la demande municipale, mais la compagnie argue que cette halte ne concerne que 10 voyageurs par jour en moyenne, et persiste dans son refus.
Ces abris, s’ils ont été installés, disparaîtront dans l’explosion du Pont qui partagera le sort de tous les ouvrages d’art roubaisiens au départ des Allemands en 1918. Pour rétablir le trafic ferroviaire, on le remplace provisoirement par madriers. Il est enfin reconstruit en 1919 en béton et en briques. Sa silhouette est celle qu’on connaît encore aujourd’hui.
Les documents proviennent des archives municipales
Les rues de Roubaix ont été tracées un peu au hasard, au fur et à mesure des besoins et au gré de l’implantation des usines. Malgré des efforts de redressement et d’élargissement constants depuis le dix neuvième siècle, elles sont relativement étroites et peu propices à la traversée de la ville.
Dans les années 50, l’artère principale de la ville, constituée par les boulevards Gambetta, Leclerc et de Paris, est un peu le fruit du hasard : elle a pu être constituée sur l’ancien canal, remblayé. Très large, elle permet de relier pratiquement en ligne droite la route de Lille et celle de Belgique par rue principale de Wattrelos.
Pour ce qui est des relations Roubaix-Tourcoing, la seule voie large est celle constituée par les boulevards de Strasbourg et de Metz, prolongée jusqu’à celui de Beaurepaire par celui de Colmar, grâce à l’élargissement récent de la rue Nadaud. Elle a l’inconvénient de ne desservir directement ni le centre de Roubaix, ni celui de Tourcoing. L’accès direct au centre de Tourcoing pourrait être le boulevard de la République et le Pont St Vincent, mais cet itinéraire se perd dans le dédale des petites rues du quartier Notre Dame. La rue de Tourcoing manque de largeur et, après la Fosse aux chênes, oblige à emprunter soit la rue du Collège soit les rue Pellart ou des Lignes. La voie large et moderne qu’est l’avenue Jean Lebas bute d’un côté sur le bâtiment de la gare, et de l’autre sur la Mairie.
Les accès au sud-est se limitent aux rues Pierre de Roubaix et de Lannoy -la seconde menant directement au centre- mais leur étroitesse est un fort handicap…
Les projets d’urbanisme d’après guerre ne visent pas l’amélioration des communications, mais sont centrés sur l’amélioration de l’habitat par la création d’ensembles collectifs. Ces constructions, terminées à la fin des années 50, vont faire place à d’autres types de réalisations.
Dès 1957 divers projets d’urbanisme apparaissent, dont la priorité reste la disparition des îlots insalubres. En 1960 sont publiés une série d’articles dans la presse. On y évoque les liaisons de Roubaix avec le futur réseau d’autoroutes, mais surtout la suppression des taudis de l’îlot Anseele et leur remplacement par des logements modernes aux trois ponts, bien qu’on on envisage également le remplacement du pont Nyckes pour prolonger le boulevard Gambetta vers Wattrelos.
Alors que ces projets sont en bonne voie, une grande opération en 1962 concerne le périmètre Gare-Alma-Notre Dame. Cette zone va faire l’objet d’une enquête prévisionnelle pour connaître « le plan d’occupation des sols, le tracé des voies, et l’emplacement des services publics nécessaires à la vie propre du quartier, les mesures de sauvegarde à l’égard des constructions à maintenir ou à construire aux abords de la zone à rénover ».
C’est la première fois à Roubaix qu’on lie dans des projets rénovation de l’habitat et création d’une voie moderne de communication. 1965 voit un projet issu de l’atelier d’urbanisme, prévoyant la création de deux voies, dont l’une se dirigerait depuis le centre vers le pont St Vincent, point de passage idéal vers le centre de Tourcoing. L’idée est cette fois, au lieu d’élargir les voies existantes, d’en percer de nouvelles à travers les îlots vétustes et insalubres qu’on va reconstruire en adoptant des normes actuelles. Les projets vont alors se succéder tout en se précisant…
Il existait déjà un bureau de poste avant que l’on décide d’en construire un nouveau, au coin de la rue Lalande. Il était situé au n°120 de la rue Pierre de Roubaix, dans une petite maison étroite à deux pas du débouché de la rue des fossés (aujourd’hui rue Jacques Prévert). On l’appelait le bureau de poste Sainte Elisabeth. C’est en Janvier 1936 qu’on décide de remplacer le vieux bureau exigu, sur une partie du terrain du square Destombes, formant le coin entre la rue Lalande et la rue Pierre de Roubaix, par un local neuf, plus vaste et mieux conditionné. La dépense est évaluée à 279.800 francs, et ce bureau ne fonctionnera pas avant l’année suivante.
Trois cent dix m² sont ainsi attribués à la surface du nouveau bureau de poste. En novembre, on a démoli le mur de l’ancienne propriété Delaoutre, et on voit déjà apparaître derrière une barrière de chantier, l’entrée de la future poste avec son fronton caractéristique et les premiers piliers de soutènement des murs. La presse annonce de manière optimiste que l’administration des PTT n’ouvrira pas ce nouveau bureau avant juin 1937. Le chantier se déroule avec en toile de fond les arbres du square et la maison de maître qui s’y trouvait encore.
En mars 1937, les murs et la toiture ont été construits, les fenêtres n’y sont pas encore, mais la silhouette du nouveau bâtiment masque désormais à la vue, les plantations du square et son habitation. En octobre 1937, le nouveau bureau de postes est terminé. Sur les fenêtres, on voit encore les croix de peinture destinés à indiquer que les vitres ont été posées. La barrière de chantier a été enlevée, et l’on attend la prochaine inauguration du bureau de poste de la rue Pierre de Roubaix, qui changera de nom pour l’occasion. Désormais plus proche du quartier du Pile que de celui de Ste Elisabeth, il portera donc le nom de bureau du Pile.
Il sera inauguré en février 1938, et il fait partie d’un ensemble de constructions de plusieurs bureaux auxiliaires (Alma, Fosse aux Chênes,…) destinés à désengorger le bureau principal de l’hôtel des postes du boulevard Gambetta (aujourd’hui IUT boulevard Leclerc). Ces bureaux de poste des années trente étaient l’objet d’un cahier des charges identique, que l’on peut retrouver à l’Alma, mais aussi à Wattrelos dans l’ancien bureau de poste devenu aujourd’hui la bibliothèque, ou celui de l’avenue Dron à Tourcoing . De nos jours, le bureau du Pile fonctionne toujours, en alternance avec celui qui se situe dans la maison des services des Trois Ponts.
La première passerelle du Fresnoy, on s’en souvient, fut réclamée par les habitants du quartier qui étaient obligés de faire un grand détour pour traverser les voies de chemin de fer. Elle fut construite grâce à la générosité de M. Edmond Dujardin et inaugurée le 14 septembre 1908, du moins ses fondations furent-elles posées ce jour-là, à l’occasion d’une grande fête. Les travaux ont été commencés pendant la deuxième quinzaine d’août. On prévoit qu’ils seront terminés dans les premiers jours de novembre. Deux mois et demi pour les travaux, beaucoup moins que pour les discussions.
Une grande fête est donc organisée le 14 septembre, pour marquer le coup. Ce sera d’ailleurs le début des grandes réjouissances dans ce quartier à ce point abandonné par la ville, que certaines cartes postales considéraient encore que la place de la Gare était l’entrée de Roubaix !
La journée commence avec la réception en gare de Roubaix des reines du Courgain de Calais. La philharmonique de la Planche du Riez ouvre la marche du cortège vers la mairie, suivie de la clique des marins du Courgain, d’un groupe important de matelottes calaisiennes. Dans des landaus, les trois reines : Louise Dutertre, Reine du Courgain, Marie Drolet, Reine de la Halle, Marie Randon Reine des matelottes. La première est accompagnée de son père, un brave sauveteur, la poitrine constellée de médailles !
Un peu plus tard, au pied de la passerelle, le maire Eugène Motte, est présent à la cérémonie de la pose de l’ossature. Écoutons-le raconter sa version de l’histoire :
C’est en 1865 que le quartier du Fresnoy sollicita pour la première fois le trait d’union par passerelle aux dessus des voies du chemin de fer. C’était prématuré, six cents habitants seulement étaient épars de ci de là, dans un vaste parterre de prairies. Le temps avait moins de valeur, le tissage mécanique n’était qu’au berceau… En 1890, (…) le quartier se remua à nouveau, à l’heure où Roubaix venait d’ouvrir la belle artère de la rue de la gare, pour supprimer un vilain serpentin de rues en boyaux. Il semblait naturel qu’on prolongeât l’effort et que les 3.000 habitants pussent jouir par la passerelle de la fierté roubaisienne devant cette belle œuvre de voirie. Mais certains voulaient la passerelle plus à droite, d’autres trop à gauche, et les gardiens du trésor municipal restèrent sourds à ces demandes contradictoires. Quatorze ans s’écoulaient et les champs, les pâtures, les oasis de verdure, les fils d’eau verdoyants, les hauts sureaux avaient disparu depuis longtemps, cédant devant l’invasion d’une population alerte et laborieuse. Nous étions en 1904. Vous avez été les bénéficiaires du sectionnement municipal. Vos conseillers locaux ont pris l’affaire en mains, l’ont traduit en vœu direct (…) ont sollicité les souscriptions que MM Dujardin et Hachet ont levées et l’affaire sortit des limbes et de la poussière des cartons. La compagnie du Nord nous a prêté le concours de ses ingénieurs et gratuitement sa bonne grâce ! La passerelle coûtera 70.000 francs, payés 50.000 francs par la Ville, 19.500 francs par les particuliers, mais que de services elle rendra aux 10.000 habitants qui peuplent maintenant votre quartier ! 16 heures par jour elle établira une communication incessante. A la suite de quoi, un procès verbal écrit sur parchemin est placé dans les fondations de la passerelle.
La fête a déjà commencé : dans la matinée une course vélocipédique a été offerte aux amateurs, de Roubaix à Fleurbaix. Puis une course de vitesse dans le quartier. De midi et demi à une heure et demie, concerts-apéritifs par la Fanfare de Beaurepaire, la Philharmonie de la planche au riez, et les Accordéonistes Roubaisiens. Une cantate est composée en l’honneur des membres du comité par la Philharmonie de la planche au riez, dont les solistes reçoivent une médaille. Puis c’est le clou des réjouissances, le cortège ! Il défile dans les rues du quartier devant une foule énorme qui s’entasse sur les trottoirs et déborde sur la chaussée. Un piquet de gendarmes à cheval ouvre la marche, suivi par la philharmonique du Jean Guislain et ses pas redoublés. Puis vient le char de la passerelle avec sa reine, Melle Flore Guermonprez, et l’harmonie l’Espérance. Ensuite voici le char du dragon fabuleux, surmonté d’une matelotte, les trois reines du Courgain, avec demoiselles d’honneur et parentes dans des landaus. La Grande Fanfare fait l’intervalle musical avec le char du Veau d’Or, la Philharmonie de la planche au riez précède des enfants costumés qui figurent le corps de ballet de la reine. Enfin voici le char de la reine du Fresnoy, la gracieuse Marie Pratt et ses demoiselles d’honneur, escortée par la Fanfare de Beaurepaire, le char aumônière, qui recueille au profit des pauvres. Un piquet de gendarmes à cheval ferme la marche.
Les reines du Fresnoy et celles du Courgain sont reçues à l’école de la rue de Naples, où un souvenir leur est offert et une coupe de champagne. La Philharmonie de la planche au riez donne une aubade à M. Pierre Vial, président du comité des fêtes.
Il y aura encore le départ du ballon, nommé le Fresnoy qui gonfle depuis le matin, et à midi se dresse majestueux, à l’angle des boulevards Descat et d’Armentières. M. Tiberghien l’aéronaute de service, s’élance dans les airs vers cinq heures avec un ami. La Marseillaise est jouée par l’harmonie l’Espérance. Le ballon atterrit à Pottes, en Belgique et en pleine kermesse.
La soirée commence à partir de six heures, avec trois concerts et des illuminations. De huit heures à dix heures une grande fête de gymnastique à l’angle des rues de Mouvaux et de Rome, par la Roubaisienne, et par la Jeunesse du Blanc Seau, avec le concours de la Philharmonique Jean Guislain, ainsi intervient la fin de la première journée.
Le lendemain, pour la journée de lundi, des concours sont organisés chez les cabaretiers membres du comité. À 3 heures, des jeux populaires sont proposés, à 5 heures une promenade-concert est emmenée par la fanfare du Nord Touriste. Une attraction sensationnelle de funambulisme est donnée par Mac Dauly dit le blondin américain. Et la fête se termine avec un concert donné par la Fanfare des Amis Réunis. L’organisation fut si efficace que le quartier renouvellera l’expérience, les années suivantes, pour le bonheur des commerçants et habitants du quartier du Fresnoy et bien au-delà, de celui des autres roubaisiens.
Après la première guerre l’office municipal d’Habitations à Bon Marché prévoit la construction au Nouveau Roubaix de 775 logements neufs, dont 554 appartements dans 7 immeubles collectifs. Les premiers coups de pioche ont lieu en 1924, et, en 1930 s’élèvent les immeubles 4 et 5 au coin de l’avenue Motte et du boulevard de Fourmies. Le long de ces deux mêmes voies, les autres immeubles sont en attente de réalisation. La dernière tranche est réalisée en 1931 avec le reste des 27 millions de brique fabriquées sur place en 1923 avec l’argile du quartier et stockées depuis sur le site. L’ensemble du projet est terminé en 1932. Le numéro 1, en face de l’église Sainte Bernadette, fait partie de cette dernière tranche. C’est le plus grand des sept et, aux dires de Lucien Delvarre, le plus beau. Au lieu de présenter une cour intérieure refermée sur elle-même, il est ouvert et affecte la forme d’un U. Des renfoncements aux angles permettent l’installation de passages permettant, grâce à quelques marches, d’accéder à la rue depuis la cour de l’immeuble.
Le bâtiment n’évolue pas durant une grande période, hormis l’aménagement en 1962 de 23 garages derrière l’immeuble et d’une aire de jeux au centre de la cour. Il faut attendre les années 80 pour qu’on songe à réhabiliter les HBM. Le premier à bénéficier des travaux est le numéro 4, qui constitue l’angle du L, puis c’est le tour des numéros 5 et 6 sur le boulevard de Fourmies. En 1988, il reste les numéros 1, 2 et 3 à traiter, le plan prévoyant que le numéro 1 serait le dernier. En fait, il échappe à cette vague de rénovations, et se dégrade petit à petit : dans l’attente de rénovations, l’entretien a un peu été sacrifié. Selon Lucien Delvarre, qui habitait alors l’immeuble, plutôt que de le réhabiliter, il est alors question de le reconvertir pour y faire une résidence pour personnes âgées. Mais les études durent (elles concernent plusieurs ministères), et le projet n’aboutit toujours pas. Le numéro 1 continue à s’abîmer. On y trouve des squatters ; il est l’objet de dégradations, vandalismes, petits incendies et, finalement, est jugé économiquement irréparable. On se résout à le démolir.
La démolition achevée, la végétation reprend peu à peu possession du terrain. En concertation avec le comité de quartier, on projette maintenant d’y créer un grand espace vert. L’école de Genech propose une maquette en 1993, intitulée « le chemin creux ».
Mais ce projet lui non plus n’aboutit pas et le terrain reste dans cet état quelques années. Finalement, on y bâtit un lotissement de logements sociaux. Cet ensemble, la résidence Watteau, est aujourd’hui gérée par LMH.
Par une décision du 4 juillet 1963, la municipalité fait l’acquisition d’un terrain de 52 000 mètres carrés au sud est de Roubaix dans une zone située entre les voies de chemin de fer, la rue Boucicaut et la rue du Carihem. Ce terrain doit servir à constituer une réserve foncière pour l’implantation de services publics et, en particulier, d’un centre de tri postal. Cette décision est déclarée d’utilité publique en 1964. Cinq ans plus tard, une délibération municipale conduit à la cession de 47 000 mètres carrés de cet ensemble aux PTT pour édifier ce centre destiné à l’expédition des nombreux colis et catalogues en provenance des entreprises de vente par correspondance. Ce terrain est particulièrement adapté à sa destination, car, situé à proximité immédiate des voies de la gare du Pile, il est constitué essentiellement de jardins et de terres agricoles.
La première tranche des travaux démarre en 1973. On coule la plate-forme destinée à supporter les voies et les quais d’embarquement. Le trafic progressant d’année en année, il faut voir grand : on prévoit huit voies ferrées et quatre quais, ainsi que quatre voies de garage. Cette première tranche, comprenant les quatre premières voies, verra également la construction d’un bâtiment administratif provisoire en attendant des installations définitives. Le site abrite déjà le central téléphonique du Pile, construit récemment.
Il n’est que temps ! les entreprises par correspondance roubaisiennes ont expédié l’année précédente plus de 16 millions de catalogues et 22 millions de paquets, ce qui représente la moitié des envois du département. Les entreprises trient elles-mêmes leurs paquets qui parviennent au centre dans des sacs postaux prêts à l’expédition. Ceci représente jusqu’à 40 000 sacs et 80 wagons par jour, traités jusque là par le centre considéré comme vétuste de la rue de Menin, dans la gare annexe de l’Union. Le nouveau centre pourra, lui, expédier jusqu’à 160 wagons quotidiennement. Dans un premier temps, le centre traitera les paquets de Roubaix-Tourcoing, ainsi que les plis non urgents du département, triés jusque là à Lille. Une photo de 1976 ne montre toujours que quatre voies, alors que les 8 sont en service en 1978.
Cette année là voit une demande de permis de construire pour une extension au central téléphonique du côté de la rue Boucicaut. Le bâtiment existant (bâtiment blanc sur la photo) va quasiment doubler de surface. Par ailleurs, le centre de tri s’enrichit d’un nouveau bâtiment, qui s’élève le long du pont du Carihem.
En 1992 on termine de nouveaux aménagements : une plate-forme routière, construite le long de la rue Boucicaut, à l’intérieur de la boucle formée par l’ancienne voie allant vers la frontière par Wattrelos. Elle comporte 10 quais de déchargement et 37 quais de départ, et est destinée à diminuer la charge de l’ancien bâtiment arrivant à saturation. L’ensemble passe de 5 à 12 hectares. La Poste anticipe là un virage vers le tout-routier par abandon de l’acheminement ferroviaire. Les anciens sacs postaux sont désormais remplacés par des conteneurs, sortes de chariots filoguidés automatiquement entre le camion qui le livre et celui qui l’emporte. Aussitôt terminé, cet équipement est testé au mois de mars en grandeur nature à son débit maximum.
L’inauguration est prévue pour l’été, mais une grêve des poids lourds la repousse. C’est en septembre qu’Emile Zuccarelli, ministre des Postes et Télécommunications, se fait déposer en hélicoptère sur la plate-forme même, où il est accueilli par M. Dilligent. Parmi les invités, les responsables des principales maisons de vente par correspondance, qui viennent visiter ce fleuron de l’automatisation unique en France.
Les photos aériennes postérieures successives montrent d’abord la végétation croître sur les voies ferrées de la plate-forme, puis la disparition de celles-ci en même temps que de celles constituant le faisceau marchandises de la gare du Pile, dont une grande partie des emprises est finalement occupée par les bâtiments de Camaïeux. La plate-forme reçoit aujourd’hui des remorques routières en attente de chargement.
La première guerre mondiale vient de se terminer. Dès 1919, on va rejouer au football. Le Stade Roubaisien va retrouver le terrain qu’il occupait déjà depuis avril 1903, appelé le terrain du Parc Cordonnier au Pont Rouge. En hommage à un de ses membres mort pour la France, ce terrain devient le stade Maurice Maertens.
Né à Roubaix le 31 décembre 1882, Maurice Maertens est le fils d’un père né en Belgique, Florentin Maertens, marchand épicier rue Ma Campagne, et de Marie Augustine Planchon. Il est employé de tissus à son recensement militaire. Il est dit fondateur du club, selon l’historique, en 1896, iI a quatorze ans à peine. Le Stade Roubaisien, à l’époque l’amical club de Roubaix, c’est un club omnisports qui pratique la course à pied, la vélocipédie et le football. En 1901, le Stade Roubaisien demande son affiliation à l’U.S.F.S.A (Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques, la Fédération Française de Football de l’époque) et se trouve engagé dans le championnat du Nord en 1901. Maurice Maertens fait partie de l’équipe première. Il effectue son service du 8 octobre 1905 au 18 septembre 1906 au 148 RI. A son retour, il réintègre l’équipe et devient un pilier incontournable du stade roubaisien. Ses qualités de footballeurs lui valent d’être appelé souvent en sélection du nord. Maurice Maertens joue dans la ligne des demis, est capitaine de son équipe et dirigeant de son club. Il se marie le 25 juillet 1914 avec Juliette Pollez. Puis survient la guerre. Il est mobilisé et envoyé sur le front en Belgique. Alors que la course à la mer a pris fin du côté de Dixmude, à partir d’octobre 1914, la 1ère bataille d’Ypres commence. Les troupes françaises se trouvent dans les secteurs d’intervention entre Zonnebeke, Zillebeke, Wallemolen, Vlamertinghe, Fortuyn, Wieltje, … Nombreux sont les soldats qui tombent en terre de Flandres. Maurice Maertens est de ceux-là. Il est mort pour la France et pour la Belgique, à Zillebecke en Belgique, le 16 décembre 1914, Il avait 32 ans.
En 1952, lors de l’ouverture de la rue Braille, on aménage une partie des terrains dépendant du stade Roubaisien, les tribunes et les vestiaires du stade sont démolis, pour laisser place à un groupe d’immeubles à usage d’appartements résidentiels construits par la Maison Roubaisienne. Le nom de Maurice Maertens fut retenu pour l’allée nouvelle.