Encore des lotissements

Au pont rouge, la première tranche de construction est vite suivie d’une autre, dite « Pont rouge II » intéressant 158 logements. Une photo aérienne de 1953 nous montre les nouvelles constructions, autour de celles, surlignées, de la première tranche. Les journaux se font l’écho de cette vague de constructions.

Document archives municipales 1953 et Nord Eclair 1956
Document archives municipales 1953 et Nord Eclair 1956

Ces nouvelles maisons sont de plusieurs types. Les premières, maisons individuelles situées le long et au delà de la rue de Maufait, ainsi que rue Schuman autour de son carrefour avec la rue de Maufait, sont toujours à le toit pointu, mais les fenêtres sont plus nombreuses et plus importantes que celles de la première tranche. La plupart sont à briques apparentes, mais certaines sont crépies. L’entrée est en renfoncement, abritée dans l’angle de la construction, et la façade comporte trois fenêtres groupées.

Maisons du premier type - Photo Delbecq – archives municipales
Maisons du premier type – Photo Delbecq – archives municipales

Mais on voit également sur les photos aériennes de 1953 d’autres groupes d’autres maisons en cours de construction le long de la rue Schuman, en face des collectifs de la première tranche : si celles-ci ont encore le toit pointu, il l’est notablement moins. Une vaste baie constituée de trois parties en façade, mais les fenêtres de l’étage ne forment plus des chiens-assis, et sont abritées par le débordement du toit.

Maisons du deuxième type Photos Jpm
Maisons du deuxième type Photos Jpm

On rencontre également un troisième type de maisons, qui ressemblent un peu aux précédentes avec leur toit débordant, mais en diffèrent par certains côtés : les petits carreaux percés dans une zone cimentée pour éclairer les Wc, et la disposition intérieure. Par contre, on reste avec des parements en brique et des fenêtres au rez de chaussée en trois parties.

Troisième type de maisons – photo Jpm
Troisième type de maisons – photo Jpm

On construit également un autre type de maisons groupés en deux blocs au coin des rues Léon Blum et Schuman. Elles ont aussi le toit plat et débordant, mais elles sont réalisées en béton. On retrouve les fenêtres du rez de chaussée en trois parties. Un des deux blocs, celui situé sur la rue Schuman a été démoli il y a quelques années et remplacées par des constructions neuves ; l’autre a été réhabilité.

Le type en ciment – photo Jpm
Le type en ciment – photo Jpm

 On construit également des collectifs implantées le long et face à la rue Léon Blum, alors à peine tracée. Ils disposent de balcons et restent de taille humaine pour ceux situés rue Léon Blum. La barre sur la rue Schuman est plus importante ; elle possède un balcon sur toute la longueur du dernier étage.

Les collectifs lors de leur construction – Photos Shettle – archives municipales, et Jpm
Les collectifs lors de leur construction – Photos Shettle – archives municipales, et Jpm

 Une photo de 1957 nous montre les constructions achevées dans le quartier : des blocs collectifs (surlignés), et plusieurs ensembles de maisons individuelles le long des rues Léon Blum et Robert Schuman. On y voit réalisé l’ensemble des trois programmes pour le Pont rouge.

Photo IGN - 1957
Photo IGN – 1957

Mais d’autres réalisations sont encore à venir. On projette encore en 1957 la construction de collectifs à la limite de Lys les Lannoy, derrière le parc des sports, sur une zone encore agricole. De même Nord Eclair fait état en 1956 d’un projet de l’évêché pour la construction d’une église à l’extrémité de la rue Yolande… On construit également le groupe scolaire du Pont rouge, rue Julien Lagache, près de la ferme Lebrun. Son architecte en est Pierre Neveux. Il comportera 16 classes, dont 10 primaires.

Le premier bloc collectif, celui situé le long Salengro disparaît en 1992 : Il est démoli pour cause d’instabilité dû à un terrain trop meuble. On trouve aujourd’hui une pelouse sur son emplacement.

Photo Google Maps
Photo Google Maps

 

Il est à noter que le quartier ne comporte pas de commerces : on n’y a construit que des logements. Autre remarque : toutes ces constructions – en brique- semblent avoir traversé le temps sans dommage apparent, à la différence de certains lotissements ou collectifs plus récents, mais construits différemment. On peut également constater que les options d’origine prises par le CIL, construire une « cité jardin », étaient justes : le quartier reste calme, aéré et agréable.

 

Une ferme au Huchon

La cense du Huchon, qui a donné son nom au quartier, est très ancienne : en 1520 elle est tenue par Binet des Huçons. Elle est située près du chemin des Loups (dont la première partie conserve aujourd’hui le nom de la rue des Loups) non loin du chemin de Barbieux.

Plan cadastral 1805
Plan cadastral 1805

Au 18e siècle, la famille Lepers exploite la ferme, sans en être encore propriétaire. En effet, durant la révolution, celle-ci appartient au sieur Van der Cruisse émigré à l’étranger. Elle est alors rachetée par le censier Lepers qui la revend à son ancien maître à son retour de l’étranger. Celui-ci, pour le remercier, lui laisse la ferme et un verger, tout en gardant les terres. Les Lepers conservent la ferme tout au long du 19ème siècle, et finissent par acheter l’ensemble de la propriété. On trouve là successivement trois générations de cultivateurs du nom de Pierre Joseph Lepers, le dernier décédant en 1865.

Mais de profondes bouleversements menacent ce coin tranquille : il est question de tracer un canal entre la Deule et l’Escaut. Celui-ci s’arrête encore dans les années 1840 à la barque d’or, au bas de la rue du Moulin. Son prolongement vers Croix nécessite le creusement d’un souterrain sur le site de la ferme Le canal traversera ensuite l’actuel parc Barbieux.

Plan cadastral 1845
Plan cadastral 1845

Ce projet bouleverse une première fois l’existence de la ferme, dont une partie des terres doit être expropriée. Finalement les travaux de terrassement du tunnel sont arrêtés pour cause d’éboulements répétés, et le chantier reste « en plan » quelques années. Le projet est enfin abandonné en faveur d’un autre tracé et on décide, dans les années 1860, de la création du parc et d’une large voie, l’avenue de l’Impératrice, y conduisant. Cette avenue est rebaptisé boulevard de Paris après la fin de l’Empire. Plus tard, à la fin du siècle, est conçu également le projet de percement du boulevard de ceinture sur le site (boulevards de Cambrai et de Douai). Le tracé de ce dernier boulevard doit passer pratiquement sur la ferme, qui va connaître une deuxième expropriation et la cession d’une autre partie du terrain.

Projet de 1886 et ses deux options
Projet de 1886 et ses deux options

La propriété appartient alors à Marie Madeleine Villers, veuve de Pierre Joseph Lepers, cultivateur et dernier du nom. Ils ont eu quatre enfants, une fille et trois garçons. La veuve a quitté la ferme et habite en 1885 au 53, plus bas sur le boulevard. Les pourparlers pour les expropriations se poursuivent de 1889 jusqu’en 1893. Le boulevard de Douai est finalement tracé de façon rectiligne dans l’alignement de l’entrée principale du nouvel hospice : Il ne fait pas face au boulevard de Cambrai et épargne les bâtiments la ferme qui restent en place pour un peu de temps encore.

La situation en 1896
La situation en 1896

Le quartier prend à cette époque un caractère résidentiel et de beaux hôtels particuliers s’y construisent. Sur le coin, à l’emplacement de notre ferme s’installe la famille d’Ernest Roussel-Masurel avant 1900. En 1953, on y trouvera encore les familles Roussel-Masurel et Lefebvre-Masurel. La propriété étend son parc le long du boulevard de Douai jusqu’à la rue de Barbieux. L’occupation des locaux semble cesser entre 1960 et 1963.

 

La demeure Roussel-Masurel au 139 - Document P.Vanhove
La demeure Roussel-Masurel au 139 – Document P.Vanhove

En effet, le bâtiment ne survivra pas. Comme beaucoup d’autres boulevard de Paris, il est victime dans les années 60 d’une vague de démolitions liée à une aspiration au modernisme. Dès les années 50, un groupement, la « société immobilière de constructions du boulevard de Paris », se donne pour but de « remplacer les immeubles existants par des bâtiments modernes, implantés de façon rationnelle… » (La Voix du Nord du 25 février 1955). La première réalisation sur le site est la résidence d’Armenonville, qui va être suivie de plusieurs autres. Une photo aérienne de 1960 nous montre l’état des transformations. On y voit quelques hôtels particuliers survivants dominés par les nouveaux immeubles.

 

Photo La Voix du Nord - 1960
Photo La Voix du Nord – 1960

 Puis, on procède à la démolition du numéro 139, ce qui permet d’incurver le boulevard de Douai pour le faire déboucher en face de celui de Cambrai : il reprend le plan d’origine qui passe sur l’emplacement de l’ancienne ferme. Celle-ci continue pourtant à faire parler d’elle, puisque, en 1980, lors de travaux de réparation de la chaussée boulevard de Paris est mis au jour le puits de la la cense. On le comble alors, sans même entreprendre de fouilles. Aujourd’hui, à cet emplacement s’étend un espace vert.

 

La ferme et de son chemin d'accès replacés dans le quartier actuel. Photos Google et Jpm
La ferme et de son chemin d’accès replacés dans le quartier actuel. Photos Google et Jpm

Les autres documents proviennent des archives municipales.

 

 

Les kiosques-abris des tramways

La municipalité, dans ses relations avec la compagnie des tramways, se réserve par le cahier des charges de 1875 le droit d’imposer l’emplacement des « bureaux d’attente et de contrôle ». Quel est le nombre et l’emplacement de ces bureaux ? Les cartes postales les plus anciennes nous montrent un tel édifice sur la grand place, construit avec un toit à deux pans, et placé devant l’église St Martin. Cet emplacement se situe à un endroit privilégié, point de rencontre des lignes A Croix-Tourcoing par grand place de Roubaix et la place de la Fosse aux chênes, B Roubaix-Lannoy, et C Mouvaux-Wattrelos. Dans un entrefilet du 6 octobre 1897, le Journal de Roubaix nous annonce la démolition d’un kiosque sur la grand place qui doit être immédiatement suivie de celle du kiosque situé sur la place de la Liberté.

Le premier kiosque grand place – documents archives municipales et coll. particulière
Le premier kiosque grand place – documents archives municipales et coll. particulière

Un nouveau cahier des charges, annexé à la convention signée par le Président de la République en 1905 prévoit 7 bureaux d’attente pour le service des voyageurs pour la ville de Roubaix. La compagnie des tramways de Roubaix-Tourcoing doit donc s’exécuter et construire ces édicules. L’implantation de ces kiosques est prévue grand place, place de la gare, place de la fosse aux chênes, la place Chaptal, le boulevard Gambetta, la place de la Fraternité , et le parc Barbieux. Ils sont pratiquement tous identiques, à deux exceptions près, constitués qu’ils sont d’un soubassement en pierre bleue, surmontée d’une armature métallique en fer forgé vitrée de glaces. Au dessus, une corniche en chêne couverte d’un toit de zinc. Le sol est en carreaux de céramique, et le plafond en pitchpin verni, ainsi que les banquettes. Seuls les abris de la grand place et de Barbieux ont en plus une avancée, fermée pour le premier, ouverte pour le second.

L'aubette de Barbieux – document archives municipales
L’aubette de Barbieux – document archives municipales

On fait les enquêtes administratives nécessaires, mais il se trouve que les riverains de la place Chaptal protestent contre l’emplacement prévu. La commission d’enquête municipale conclut que la compagnie doit louer une maison de la place et en transformer le rez de chaussée pour en faire un abri. Il reste six autres aubettes à construire, et la mairie rappelle à la compagnie l’urgence de ces constructions. En 1908, on modifie l’emplacement prévu du kiosque de Barbieux : destiné à l’origine à se dresser au coin du boulevard de Cambrai devant le café du Parc, il va être placé en face, au coin du boulevard de Douai. Mais il faut démolir pour cela le mur des serres de la ville, installées là. L’aubette est construite, mais les riverains se plaignent très vite de la présence d’immondices dans le kiosque. La compagnie se défend en déclarant qu’un homme est affecté à plein temps au nettoyage, mais que que la police ne fait pas son travail de surveillance. Cet échange de courriers nous apprend par ailleurs que les kiosques sont fermés la nuit. Six abris sont maintenant construits, mais il manque encore le septième, prévu place de la fosse aux chênes. On reste sur l’idée de louer une maison pour y aménager un abri et le septième est finalement construit sur la grand place de Wattrelos, avec la participation financière de l’ELRT, dont le nouveau réseau départemental dessert cette ville.

Le kiosque de Wattrelos – document Journal de Roubaix - 1930
Le kiosque de Wattrelos – document Journal de Roubaix – 1930

L’abri de la grand place a remplacé, sur le même emplacement, celui démoli précédemment. Il est plus vaste et plus commode que son prédécesseur.

La seconde aubette de la grand place et celle de la place de la Fraternité – documents médiathèqu
La seconde aubette de la grand place et celle de la place de la Fraternité – documents médiathèque

Nous allons passer en revue dans une prochaine livraison le destin des autres kiosques roubaisiens. A suivre …

 

 

Un quartier, un comité

Le 15 mars 1858, Madame Veuve Delaoutre, née Decrême et ses enfants font la donation d’un terrain situé à l’angle du chemin reliant la rue du Moulin à la route de Lannoy. Le projet est d’y faire construire une église, un presbytère et des écoles. La construction de l’édifice religieux fait l’objet d’une délibération municipale du 28 septembre 1859, l’adjudication des travaux date du 19 mars 1860. Cette église est l’œuvre de l’architecte de la ville Théodore Lepers qui la conçoit en style romano-byzantin. Les travaux vont durer trois ans. En 1863, elle est ouverte au culte, après  avoir été érigée en paroisse pour desservir les quartiers du Pile, des Trois Ponts, du Tilleul et de la Potennerie.

Parvis de l'église Sainte Élisabeth CP Méd Rx
Parvis de l’église Sainte Élisabeth CP Méd Rx

Une rue Sainte Élisabeth est créée le 30 août 1865 et dénommée le 18 septembre 1867. Elle s’étend du chevet de l’église jusqu’à la rue des longues haies, et en 1899 un projet de jonction au boulevard Gambetta est envisagé qui ne sera jamais mené. C’est dans cette rue que se trouvait l’école des Sœurs de la Sagesse au n°57, avant que l’école ne soit laïcisée et devienne l’école Ernest Renan, ce qui n’empêchera pas le retour de l’école confessionnelle après la première guerre mondiale. En 1930, il y avait dans la rue deux écoles communales (filles et maternelle), et deux écoles confessionnelles (filles et maternelle) ainsi qu’un patronage de jeunes filles, les Ames Vaillantes. Cette rue porte aujourd’hui le nom d’Henri Lefebvre, militant socialiste décédé en 1937.

École rue Sainte Élisabeth CP Méd Rx
École rue Sainte Élisabeth CP Méd Rx

C’est donc bien un quartier qui se crée à partir de 1860, entre le chemin des longues haies (ex rue Edouard Anseele)  et le chemin du tilleul (actuelle rue Jules Guesde). Roubaix ville s’arrête encore au chemin du Pile à La Potennerie (future rue Jules Guesde). La création ultérieure d’ autres paroisses va contribuer à délimiter le territoire actuel du quartier : ainsi l’église Saint Rédempteur (1883), l’église Saint Jean Baptiste (1890), de même que l’importance grandissante des voies de communications comme la rue de Lannoy et la rue Pierre de Roubaix. La ville industrielle se développe également avec les implantations des usines du boulevard de Mulhouse (1883), de la rue Jouffroy (1887), et du boulevard de Reims(1895).

École Ernest Renan CP Coll Particulière
École Ernest Renan CP Coll Particulière

Après plusieurs réunions de travail, le comité de quartier Saint Élisabeth se crée en mars 1985. Le premier problème à résoudre est de savoir comment les moyens entre le comité de quartier du Pile (créé antérieurement) et le nouveau comité de quartier Saint Élisabeth seront répartis par la mairie. Au sein du premier bureau de l’association, le Président est Michel Parent, la secrétaire Marie-José Joly, et le trésorier Mohamed Guerra. Chaque association du secteur peut bénéficier d’un siège au conseil d’administration. Le comité de quartier a défini son territoire : c’est un quadrilatère formé par le boulevard de Belfort, la rue de Lannoy, le boulevard de Mulhouse et la rue Pierre de Roubaix.

Territoire Comité de Quartier Extrait Plan Méd Rx
Territoire Comité de Quartier Extrait Google Maps

Les objectifs du comité sont les suivants : obtenir un local pour les jeunes, maintes fois réclamé à la mairie. L’ancienne école Sainte Thérèse pourrait servir à ça, mais le comité souhaite récupérer une maison qui serait retapée par les ados. On souhaite également un point d’urgence et d’accueil pour les femmes battues, on revendique la création d’espaces verts dans le territoire. Puis plus largement des points d’informations sur droits et devoirs des propriétaires et locataires, pour les demandeurs d’emploi, pour la création d’entreprises intermédiaires, sans oublier l’organisation de fêtes de quartier. Ambitieux programme, à l’image de ceux des autres comités de quartier roubaisiens.

A suivre

Sources :

Bulletin de la SER n°40 Inventaire du Patrimoine religieux roubaisien,

Histoire des rues de Roubaix par les flâneurs Editions SER,

Presse locale, Internet

Coussement, le chauffage innovant

Selon un de ses en-têtes de lettre, la société Coussement a  été créée en 1909, à Tourcoing par Achille Coussement. Elle fabrique des cuisinières à charbon et de la ferronnerie. Avant son arrivée à Roubaix, une forte concurrence existe déjà localisée dans les autres quartiers de la ville, tels Havret et Dhondt, rue Lalande, l’Hygiène moderne rue de l’alma, Liagre rue de Lannoy, Mazure rue du Grand Chemin, Nollet place du progrès. Il s’agit alors de fabricants de cuisinières, dont la fonction était double, chauffer le logement et servir pour la cuisine. Un article de presse de 1958 nous apprend que l’entreprise est animée depuis 20 ans par son fondateur, André Coussement ! Soit un réel démarrage à Roubaix, en 1938, au n°15 rue du Fresnoy, qui fut auparavant occupé par un marchand de fourrages, M. Hacquette, et qui sera repris un temps par la société Crépy pneus en 1960.

La production Coussement au 15 rue du Fresnoy Coll. Particulière
La production Coussement au 15 rue du Fresnoy Coll. Particulière

La société Coussement s’est vraiment développée après la seconde guerre. Le 15 rue du Fresnoy étant devenu trop petit, elle déménage rue du vivier n°8 au 12, dans une ancienne usine occupée par la société Vandenbroucke frères, fabricants de machines à tisser. C’est un grand espace qui convient bien à une fabrication industrielle.

Rue du Vivier n°8-12 Extrait Ravet Anceau
Rue du Vivier n°8-12 Extrait Ravet Anceau

L’article de 1958 nous apprend que les premiers systèmes de chauffage, cuisinières à système de foyer intégral sont sortis des ateliers en 1947. A cette époque, on pouvait chauffer un trois pièces pendant 24 heures avec 8 kg de charbon. Mais André Coussement n’est pas seulement un fabricant, il est également un inventeur, comme le prouve ce dépôt de brevet en 1956.

Brevet Coussement source Gallica
Brevet Coussement
source Gallica

L’installation rue du Vivier qui date de 1958 fait de lui un industriel, dont l’usine est présentée comme modèle !

Vues de l'usine rue du Vivier Photos NE
Vues de l’usine rue du Vivier Photos NE

André Coussement va apporter sa contribution aux progrès du chauffage, faisant ainsi passer la cuisinière d’autrefois aux oubliettes. Il développera la conception et la fabrication du chauffage central, avec tous types d’énergies, du charbon à l’électricité. Dès lors l’entreprise rayonne et se développe, comme le prouvent ces publicités du début des années soixante.

Publicités Cousement 1958/1959 in NE
Publicités Cousement 1958/1959 in NE

La célèbre marque Godin reprend les chaudières Coussement en 1992. Producteur de poêles et de cuisinières bois-charbon, l’entreprise Godin de Guise, dans l’Aisne, élargit sa gamme de productions avec l’acquisition de la société Coussement, qui fabrique des chaudières de chauffage central toutes énergies à usage domestique. Pour Gilbert Dupont, le président de Godin, cette acquisition constitue, avec son unité de production de l’Aisne, une complémentarité de gammes et de produits qui rend l’ensemble particulièrement compétitif. L’entreprise au célèbre poêle « le Petit Godin » poursuit donc son développement depuis sa reprise en 1988 par la famille Philippe, propriétaire du groupe Cheminées Philippe. (d’après le journal Les Echos).

Le site de la rue du Vivier sera ensuite abandonné, et en 2006, l’emplacement de l’ancienne friche Coussement au sol « pas très catholique » (sic la presse) est livré aux mains des jardiniers. Pendant trois ans, « poussant des brouettes de gravats, retournant, à l’instar de forçats dans un pénitencier, une terre aride et argileuse », ils réussiront « à faire pousser autre chose que du chiendent en contre-bas de la ligne de chemin de fer sur cet espace ». Ainsi est né Le Jardin de traverse qui constitue son herbier en 2010 en explorant les abords de son potager pour établir un recensement des espèces botaniques poussant en toute liberté sur « le sol ingrat de l’ancienne friche Coussement ».

Pour l’historique des Jardins de Traverse : http://jardindetraverse.over-blog.com

 

 

 

 

Le mystère de la rue Thècle

La rue Thècle s’étend sur 100 mètres entre la rue du Hutin et la rue de l’Espierre. Sa largeur est de 10 mètres. Assez curieusement, il y eut pendant quelque temps un morceau de voie nommé rue Thècle prolongée qui partait en impasse de la rue de Constantine.

Le projet de quartier 1889 (extrait) AmRx
Le projet de quartier 1889 (extrait) AmRx

Le projet d’ensemble d’ouverture de diverses rues dans le quartier du Hutin présenté le 24 mai 1889 par les propriétaires ci-après, MM. Houzet Lutun, Dubar Delespaul, L. Duchatelet, Henri Salembier, la société civile Dubar Frères, ne comporte pas trace de ce prolongement, il indique simplement l’ouverture d’une rue dénommée rue Thècle entre la rue de l’Espierre et la rue du Hutin.

Le projet 1899 (extrait) AmRx
Le projet 1899 (extrait) AmRx

En 1899, la société civile Dubar vend des terrains et sans doute pour leur donner plus de valeur, intègre un projet de percement de la rue Thècle jusqu’à la rue de Constantine. Il aurait fallu démolir la ferme du Hutin pour joindre les deux bouts de la rue Thècle, en un parfait alignement. Le souhait des promoteurs de ce projet ne fut jamais réalisé, car la valeureuse ferme du Hutin est toujours debout, l’une des dernières de Roubaix.

La ferme du Hutin, vue de la rue Thècle Google Maps
La ferme du Hutin, vue de la rue Thècle Google Maps

Quant à la rue Thècle d’origine, elle fut classée dans le réseau vicinal le 26 septembre 1930. Les  travaux de mise en état de viabilité furent exécutés par la société Carette Duburcq fils, et terminés le 26 janvier 1932. La rue ne comptera qu’un seul commerce : un estaminet au n° 45 dès 1891 et ce jusqu’à la seconde guerre mondiale.

La rue Thècle vers la rue de l'Espierre Google Maps
La rue Thècle vers la rue de l’Espierre Google Maps

La rue Thècle est donc constituée de deux tronçons indépendants : la rue en elle-même et la rue Thècle prolongée qui est une impasse s’ouvrant sur la rue de Constantine. Un artisan peintre, M. Dujardin, y avait son atelier en 1972. Cette partie de rue a été débaptisée, on lui a donné le nom d’Oste de Roubaix, demi-frère de Jean V de Roubaix, dit bâtard de Roubaix, selon Théodore Leuridan. Ce seigneur avait acquis ce qui allait devenir le fief de la Grande Vigne au XVème siècle. C’était donc un hobereau du coin.

Impasse Oste de Roubaix Google Maps
Impasse Oste de Roubaix Google Maps

 La rue porte donc le nom d’une Dame Thècle, d’origine noble, aveugle de naissance, qui selon la tradition, vit en rêve l’apparition de Saint Eleuthère, qui lui demanda d’aller trouver l’évêque de Tournai pour retrouver son propre tombeau. Il s’agissait de convertir les païens de Roubaix, par l’effet de ses reliques. Inspirée par le Saint, Dame Thècle découvrit enfin le tombeau en l’église de Blandain. Après avoir reçu la promesse de l’évêque d’évangéliser les Roubaisiens, elle rendit l’âme. Grâce à ce miracle, Roubaix fut mentionné pour la première fois dans l’histoire en l’an 897. Mais la légende ne s’arrête pas là. Dame Thècle fit également elle-même l’objet d’un miracle. Près de son tombeau, du côté de sa tête, « une source jaillit dont les eaux limpides produisirent de merveilleux effets et furent d’un grand secours aux personnes affligées de maux de tête ainsi qu’aux paralytiques ». Hasard de l’histoire ou trace de la légende, la rue Thècle commence aujourd’hui  à deux pas du cours d’eau de l’Espierre.

Sources : Histoire des rues de Roubaix par les flâneurs, Archives Municipales Roubaix, Théodore Leuridan Histoire de Roubaix tome 1.

 

 

Un appartement à la banane

En 1984, les bâtiments ont déjà 20 ans. Pour faire une demande d’appartement dans l’immeuble de la rue Henri Régnault, il faut s’adresser à l’Office Public des HLM dont les bureaux se trouvent au n° 36 de la rue des Fabricants. Pour notre témoin, ce fut compliqué. Alors qu’elle est seule avec un enfant, on lui propose d’abord un studio  dans l’angle du bâtiment. Elle visite, c’est petit et sombre, elle refuse. On lui propose alors un appartement avec deux chambres, dont l’entrée se trouve du côté de la rue David d’Angers. Elle le prend. De ce côté, il y a quatre étages sans ascenseur. Elle est au troisième étage, et de son appartement, elle a une belle vue sur le fleuriste du boulevard de Fourmies, Jany Flore.

Le croquis de l'appartement par Isabelle
Le croquis de l’appartement par Isabelle

On entre dans l’appartement, le couloir est petit et les wc se trouvent là sur la droite. La salle à manger, n’est pas très grande, mais elle est très lumineuse. Sur la gauche se trouve la cuisine, un véritable  mouchoir de poche, mais avec un immense placard, qui faisait tout le mur, avec des portes coulissantes, on pouvait mettre toute la vaisselle. Il restait tout juste la place pour une petite table ronde genre bistrot, avec le frigo, le gaz, l’évier et le vide-ordures. Les petites cuisines, commente un participant, c’était une volonté des architectes des années soixante. On ne mangeait pas,  on ne vivait pas dans la cuisine, alors qu’autrefois, la cuisine, c’était la pièce unique.

La salle de bains comprenait  une baignoire sabot, et un lavabo. Ensuite il y a une grande chambre, tout en longueur, pour l’enfant, une deuxième chambre où la maman dormait dans un clic clac, et qui servait à agrandir la salle de séjour. Dans la deuxième chambre, on avait un grand placard, c’était très pratique pour les rangements, ça évitait d’acheter du mobilier. Des fenêtres tout autour donnaient une belle luminosité.

On était bien chauffés, grâce au chauffage central collectif, mais le gros problème, c’était qu’on était rempli de cafards. Un participant précise que les conditions étaient réunies pour les bestioles, quand c’est chauffé, et qu’il y a de l’humidité. Il faut les repérer, car ils ne sortent pas la journée, et la nuit, c’est impressionnant. On n’en vient pas à bout, il faut faire passer quelqu’un qui met un genre de colle sur les plinthes, et bouche les trous avec ça. Ils passaient tous les six mois, car l’invasion continuait.

Quand notre témoin est arrivé dans l’appartement, la décoration était à refaire : le  papier peint n’était pas beau, un peu vieillot, et le logement assez sale. Elle a du tout nettoyer et refaire toute la décoration. A part ça, l’environnement, ça allait, des pelouses, des arbres…Mais Il y avait une batterie de garages, et on entendait les portes métalliques grincer.

L'environnement de la banane Photo NE
L’environnement de la banane Photo NE

On n’avait pas de concierge, mais un homme d’îlot, M. D. qu’on appelait « galoche ». Il venait regarder pour les cafards, il faisait l’ordre, il râlait sur les gamins qui faisaient des bêtises, ça manque maintenant. On avait le téléphone dans les appartements. Notre témoin se souvient qu’elle a fait monter l’installation, ça allait vite, en 48h à cette époque. Le loyer n’était pas excessif. Le samedi,  le receveur des loyers  venait à domicile, et on payait en liquide. Notre témoin est resté deux ans dans cet appartement de la banane, après, elle a trouvé une maison.

Merci à Isabelle pour ce témoignage, et aux participants pour leurs questions pertinentes.

La rue Mascara

Le long de la rue d’Alger s’installe l’usine d’Etienne Motte. Juste à côté, le terrain est libre et on trace une rue perpendiculaire pour le lotir. Très vite, en 1899, M. Georges Browaeys fait la demande pour la construction d’une usine front aux rues d’Alger et Mascara. Les bâtiments de cette teinturerie existent encore aujourd’hui, et la cheminée en est toujours en place. Elle prendra le nom d’usine de Mascara entre les deux guerres. L’entreprise s’agrandira encore par la construction d’un magasin en face de l’usine, sur l’autre trottoir en 1941. L’activité de cette teinturerie se poursuivra très longtemps : on la trouve encore au numéro 4 dans le Ravet-Anceau de 1968.

La façade de l'usine – document archives départementales – photo Jpm
La façade de l’usine – document archives départementales – photo Jpm

Mais il reste du terrain entre l’usine et la voie de chemin de fer. En 1906 la compagnie des tramways de Roubaix et Tourcoing dépose une demande pour la construction d’un bâtiment à « usage de remise à voitures » rue Mascara. Cette remise constituera le dépôt principal de la compagnie, en remplacement du site voisin du laboureur où l’on construit une usine électrique pour fournir l’énergie aux moteurs de traction des tramways qui abandonnent alors la traction hippomobile.

Le dépôt – document SNELRT – in Au fil des trams.
Le dépôt – document SNELRT – in Au fil des trams.

 Le plan prévoit un alignement dans le prolongement de l’usine Browaeys, sans toutefois dépasser l’alignement de la rue Mascara. Mais d’autres hangars seront construits par la suite, et le dépôt va s’étendre et pourra alors abriter jusqu’à 80 tramways. Sous les hangars, 22 voies parallèles desservies par une série d’aiguillages. Une voie supplémentaire contourne les installations, permettant de retourner les rames constituées d’une motrice et d’une remorque et de classer les matériels en fonction de leur heure de départ.

Plan du dépôt – document Au fil des trams
Plan du dépôt – document Au fil des trams

A partir de 1925, une partie des motrices est redirigée vers le dépôt de l’Union, Mascara ne conservant que les voitures utilisées sur les lignes roubaisiennes. Les trams rejoignent le réseau par une voie de service qui, après avoir suivi la rue Mascara, traverse la rue d’Alger et emprunte la rue de la conférence jusqu’à la grand rue, où elle rejoint le réseau public urbain.

Document Nord Eclair 1950
Document Nord Éclair 1950

Le dépôt profite de la voie-mère desservant les embranchements des usines environnantes à travers la rue d’Alger. Cette voie-mère lui permet, en particulier, de se faire livrer par chemin de fer toutes les motrices 500 du Mongy, restées dans toutes les mémoires roubaisiennes, avant acheminement vers le dépôt de Marcq.

Projet de construction des motrices 500 – document La Voix du Nord 1948
Projet de construction des motrices 500 – document La Voix du Nord 1948

Le dépôt continuera son activité autant que les tramways circuleront sur le réseau, et mourra avec lui. Les matériels seront ferraillés sur place, puis les installations seront démolies. Le site abrite aujourd’hui des entrepôts après avoir, dans les années 60, été le refuge de la LPA.

Le site de nos jours – collection particulière
Le site de nos jours – collection particulière

De l’autre côté la rue ont prospéré depuis les années 20 deux estaminets aux numéros 5 et 7. On les trouve encore en activité en 1961. Ils sont aujourd’hui démolis, comme pratiquement toutes les constructions côté impair.

Sur ce même côté, a été ouverte la courte rue de Blidah qui apportait de l’animation par sa caserne des douanes, situées au 6, au fond de la rue, et la cour Marengo qui alignait 12 maisons.

Il ne reste aujourd’hui que les maisons situées de part et d’autre de l’entrée de la rue Mascara, numérotées dans la rue d’Alger qui ont connu différents commerces, notamment des débits de boisson. L’état des bâtiments anciens de la rue pourrait laisser présager pour eux une fin prochaine …

Le site après fermeture du dépôt – photo IGN 1962
Le site après fermeture du dépôt – photo IGN 1962

 

 

Le 50 boulevard de Paris

Albert-Félix Prouvost fait construire sur les plans d’Achille Liagre une maison au 50 du boulevard de Paris, au coin de la rue Charles Quint. Elle sera terminée en 1889. Il l’habitera avec sa femme Marthe et ses enfants jusqu’à son décès. Selon Thierry Prouvost(1), le rez de chaussée était consacré aux enfants, les pièces où se tenaient les fréquentes et brillantes réceptions étaient au premier, et les chambres au second. Le grenier avait été reconverti en théâtre d’amateurs.

Document médiathèque de Roubaix
Document médiathèque de Roubaix

A partir de 1930, l’hôtel appartient à Bernard Dhalluin-Lorthiois qui y réside jusqu’à la guerre. Après celle-ci, la maison est rachetée par un entrepreneur en menuiserie qui y installe son dépôt, mais qui, surtout, la dépèce pour en récupérer les richesses et les revendre morceau par morceau. La presse se fait l’écho de l’évènement.

Photos La Voix du Nord - 1960
Photos La Voix du Nord – 1960

 Pourtant l’immeuble, amputé de son clocheton, reste en place au milieu d’un parc en friche ; les photos aériennes successives nous le montrent encore au moins jusqu’en 1969.

Photo IGN 1965
Photo IGN 1965

Mais tout a une fin, la photo aérienne de 1971 nous permet de constater la démolition de notre hôtel particulier. En 1979, la société Le Toit Familial dépose une demande de permis de construire pour un immeuble qui sera situé du 44 au 48, c’est à dire jusqu’à la rue Charles Quint.

Le projet de 1979 – document archives municipales
Le projet de 1979 – document archives municipales

La construction a lieu, et c’est cet ensemble que nous trouvons aujourd’hui en face du Lycée Jean Moulin, à l’emplacement où Albert Prouvost s’installa presque un siècle plus tôt…

Photo Google
Photo Google

 

(1) le site de Thierry Prouvost (http://www.thierryprouvost.com/Boulevard-de-Paris-Roubaix-1912.html)

On lotit au Pont rouge

Dans l’immédiat après-guerre, le CIL, Comité Interprofessionnel du Logement, créé en 1943, commence à acheter des terrains libres (friches, jardins, terres agricoles) à Roubaix pour construire des logements.  Son attention se porte en particulier sur la plaine du pont rouge, située entre les rues de Lannoy, St Hubert et l’avenue Salengro. Cet espace, où naguère Buffalo Bill a planté son chapiteau, est occupé par des jardins ouvriers et un jeu d’arc, où les archers tirent sur des oiseaux de bois placés en haut d’une perche, unique animation du quartier. Une photo aérienne nous montre cet espace, coupé seulement par la rue de Maufait, qui, déjà tracée, n’est encore qu’un « mauvais chemin de terre ». On voit une maison à l’emplacement du collectif, rue de Lannoy. Un chemin dans le prolongement de la rue Yolande, rebaptisée ensuite rue Verriest, se perd dans les jardins.

Photo IGN 1947
Photo IGN 1947

Mais les choses se précipitent et, on décide de construire sur ces terrains une « cité jardin ». A cette fin, le CIL est à l’origine d’une société d’HBM dite « Le Toit Familial de Roubaix-Tourcoing » qui sera appelée à réaliser les travaux. On commence par viabiliser et revêtir la rue de Maufait, on prolonge la rue Yolande d’abord jusqu’à la rue de Maufait, et, plus tard, jusqu’aux trois ponts ; on appellera cette nouvelle voie la rue Robert Schuman, qu’on relie à l’avenue Salengro par une autre voie nouvelle, la rue Léon Blum. Les travaux de lotissement peuvent commencer. Ceux-ci démarrent dès 1950 par une première tranche d’habitations collectives et individuelles au coin de la rue de Lannoy et de la rue Robert Schuman. On voit distinctement sur la photo aérienne les deux premiers collectifs le long de la rue de Lannoy, et les fondations des autres, ainsi que les premières maisons de l’allée des peupliers.

Photos Nord Eclair et IGN - 1950
Photos Nord Eclair et IGN – 1950

Ces habitations sont construites en briques, ce qui, avec le recul, semble gage de pérennité. Les plans sont de M. Lapchin, architecte en chef du CIL. Les collectifs ont trois étages, et des ouvertures relativement étroites, possèdent des toits pointus. Et sont implantés autour d’un vaste espace vert. « on a prévu notamment un vaste dégagement où l’on dessinera un square coquet », nous précise Nord Éclair en 1950.

Photos Jpm
Photos Jpm

Les maisons individuelles sont toutes construites sur le même plan. Là aussi les ouvertures sont étroites et les toits pointus. L’étage est en sous-pente. Elles laissent également place à des espaces verts, constitués de jardins. Elles sont groupées et réparties en six ensembles le long de l’année des peupliers.

 Photo JpmPhoto Jpm

Nous verrons  que le CIL ne s’arrêtera pas là.

A suivre…