La résidence Roger Salengro

Le samedi 6 mars 1965 a été inaugurée la résidence Salengro, au n°2 de l’avenue du même nom, un nouvel immeuble de cinq étages, en présence de M. Michel Petipré PDG de la société CPN (Construction Promotion du Nord) et du maire de Roubaix Victor Provo. Sur cet emplacement se trouvait auparavant, selon le Ravet Anceau, les chantiers de la société Waquier Frères et Cie, entreprise de terrassement et pavage. On annonce qu’une partie des appartements sera réservée à des propriétaires à partir de juillet. A ce moment, un seul immeuble est construit, un deuxième va suivre, d’ici quelques mois. La configuration de cette résidence est la suivante : cinq étages, 68 appartements, des studios spacieux aux logements à quatre pièces. On procède à la présentation d’un appartement témoin.

Vue aérienne Google Maps
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Après l’entrée, à gauche du hall, se trouve une salle de séjour de grand standing, avec aux fenêtres des rideaux de tergal et des tentures. Il y a de la moquette dans les deux chambres. Le mobilier est en teck. Un petit salon intime est réservé aux soirées télévisées,  la résidence dispose de chaînes collectives. Le couloir ou dégagement, présente un placard à grand volume de rangement. Viennent ensuite les commodités et la salle de bains avec une grande baignoire encastrée, et des lavabos. La porte de cette salle de bains est munie d’un verrou libre/occupé.

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La cuisine dispose des dernières innovations : un buffet comportant une table escamotable, un réfrigérateur Kelvinator près de la fenêtre, la gazinière près d’un évier en inox surmonté d’un robinet mélangeur à bec orientable. Sous l’évier, une armoire, et à côté une armoire sèche-linge électrique pouvant contenir cinq kilos de lessive. Sans oublier le vide-ordure automatique.

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L’installation électrique n’utilise que des canalisations sous tubes d’acier émaillés encastrés. Pour le chauffage, l’installation comporte trois chaudières à mazout, il fera 20° à l’intérieur quand il fera -9° à l’extérieur. Le chauffage fournit également l’eau chaude avec une réserve de 4000 litres pour les deux immeubles. La menuiserie est en bois d’Oukoumé. Les appartements sont livrés peints et tapissés, les garages sont équipés de portes flip, sonnerie et boite aux lettres sont également prévus.

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La situation de cette résidence est privilégiée, à la sortie de l’immeuble se trouve un arrêt d’autobus ELRT d’une ligne menant au centre-ville. La rue de Lannoy, l’une des plus commerçantes de Roubaix, est là toute proche. Un peu plus loin, à moins de 200 mètres, se trouve un supermarché, sans doute Auchan de l’avenue Motte. Le lycée de garçons est tout proche ainsi que le parc des sports.

La résidence vue de l'avenue Google Maps
La résidence vue de l’avenue Google Maps

Lors de l’inauguration, le maire de Roubaix félicita le promoteur et souligna les efforts de l’initiative privée qui viennent renforcer ceux de l’administration municipale en matière de construction.

Le promoteur Pub Nord Matin
Le promoteur Pub Nord Matin

 

Eglise Sainte Elisabeth

Dite église du Tilleul, l’église Sainte Elisabeth faillit s’appeler Saint Sépulcre, en commémoration de la Chapelle du même nom qui existait autrefois Place de la Liberté. Mais les édiles et les paroissiens préférèrent honorer Sainte Elisabeth en souvenir d’un autre lieu mémorable de Roubaix, l’hôpital Sainte Elisabeth, qui fut fondé par Isabeau de Roubaix. Cette église fut également dédiée à Sainte Elisabeth de Hongrie, canonisée en 1235.

L'église Sainte Élisabeth à la belle époque
L’église Sainte Élisabeth à la belle époque CP Méd Rx

C’est le 15 mars 1858 que Madame Veuve Delaoutre, née Decrême et ses enfants font la donation d’un terrain de 70 ares 93 centiares situé à l’angle du chemin vert reliant la rue du Moulin à la route de Lannoy et du récent Pavé de Lannoy. Le projet est d’y faire construire une église, un presbytère et des écoles. La construction de l’édifice religieux est décidée par délibération municipale du 16 mai et 28 septembre 1859, M. Tiers Bonte étant Maire. L’adjudication des travaux date du 19 mars 1860. Elle est l’œuvre de l’architecte de la ville Théodore Lepers qui la conçoit en style romano-byzantin. La pose de la première pierre eut lieu le 3 juin 1860 par une pluie battante. Les travaux vont durer trois ans. En 1863, elle est ouverte au culte, après avoir été érigée en paroisse pour desservir les quartiers du Pile, des Trois Ponts, du Tilleul et de la Potennerie. Son premier curé desservant sera l’abbé François Labaye qui obtiendra du Conseil Municipal les premiers crédits pour faire construire la chaire et les stalles. En 1867, après trois ans d’attente, une horloge est placée sur la tour de l’église qui a pour particularité d’avoir des cadrans lumineux. Mais la crainte de l’incendie de la flèche et le mauvais fonctionnement de l’appareil amèneront la suppression de l’éclairage.

Le tableau de Jean Joseph Weerts
Le tableau de Jean Joseph Weerts Photo PhW

L’église Sainte Élisabeth accueillera d’excellentes copies de tableaux de grands maîtres, à la demande du Comte Mimerel en 1867, et du Député Maire Constantin Descat en 1874. Mais on peut également y trouver les œuvres d’artistes roubaisiens, comme une des premières œuvres remarquées de JJ Weerts, Saint François d’Assise étant prêt de rendre l’esprit se fait transporter à Sainte Marguerite des Anges, ou encore le Concert des Anges sur la route d’Egypte d’Henri Meurisse, sans oublier le tableau représentant Jésus au milieu des Docteurs réalisé par Constantin Mils.

Les orgues de Ste Elisabeth
Les orgues de Sainte Élisabeth Photo PhW

L’abbé Tilmant installé curé le 6 juillet 1884 va se charger du grand orgue de Saint Élisabeth. Il lance un appel à ses paroissiens pour remplacer l’orgue initial insuffisant pour une si grande église et de plus en mauvais état. La commande est passée à la maison Schyven et Compagnie de Bruxelles. Le grand orgue sera construit et posé en 1885, il aura coûté plus de 30.000 francs de l’époque. Le jeudi 26 novembre 1885, la cérémonie d’inauguration sera conduite par le Chanoine Berteaux doyen de Saint Martin, avant la messe du Saint Sacrement. Le même jour, Alphonse Mailly, premier organiste de sa Majesté le Roi des Belges donnera la première audition de l’instrument. Quelques temps après, ce sera le tour de M. Koszul organiste de Notre Dame de Roubaix, et de M. Meyer organiste de Saint Martin. Le titulaire du grand orgue de Sainte Élisabeth pour 25 ans sera un bruxellois M. Seutin, auquel succédera M. Edouard Peers.

Le Maître Autel en marbre blanc
Le Maître Autel en marbre blanc Photo PhW

L’abbé Tilmant s’occupera également de doter l’église d’un autel digne d’elle. Ce sera chose faite en 1897 : l’ancien autel en bois de chêne est remplacé par un Maître Autel monumental de style roman en marbre blanc, dont le dessin est l’œuvre de l’architecte Patteyn d’Hazebrouck. Le 21 novembre 1897, le Chanoine Berteaux procédera à la bénédiction et l’inauguration de cette œuvre incomparable. En 1892, Madame Alfred Motte offre un banc de communion en marbre blanc devant l’autel, suite à un incident lors des obsèques de son mari, quelques années plus tôt. Il y eut tant de monde à cette cérémonie que le banc de communion qui était en bois se brisa. Le banc actuel porte l’inscription en lettres d’or l’inscription suivante : à la mémoire de Monsieur Alfred Motte-Grimonprez. L’abbé Tilmant remédiera enfin au manque de lumière de cette église en faisant agrandir trois des neuf fenêtres du chœur, et par la pose de vitraux plus clairs que les initiaux de 1895 à 1901. Les péripéties entraînées par la loi de séparation des églises et de l’Etat et la première guerre mondiale retarderont la consécration solennelle de l’église, qui interviendra le 29 juin 1933 et dont la cérémonie sera conduite par Monseigneur Jansoone.

Vues contemporaines
Vues contemporaines Photos Méd Rx

L’église Sainte Élisabeth est née sans flèche à son clocher. Le conseil municipal votera un crédit en 1877 pour la pose de la croix du clocher et du coq, lequel fut remplacé en 1898 par un nouveau coq en cuivre faisant fonction de girouette. Il s’envolera au cours d’une tempête en 1929.  Plus récemment, en 1972, la démolition de la flèche de l’église sera décidée, en raison de l’envol régulier de ses ardoises, du danger que cela représentait pour les passants et des menaces de son effondrement par grand vent.

Sources :

Notice sur l’église Sainte Élisabeth in Bulletin SER n°40

Abbé Schapman, Vie abrégée de Sainte Élisabeth de Hongrie, suivie d’une notice sur l’église Sainte Élisabeth à Roubaix Editions SILIC 1934

Fêtes quinquennales 1967

Les fêtes quinquennales de l’année 1967 se déroulent dans le quartier du Fresnoy-Mackellerie. Elles sont organisées par le comité officiel des fêtes du quartier, qui a six ans d’existence. Le président d’honneur est Monsieur René Vanhove, directeur de la société des transports de la rue de Rome,  le président actif est Monsieur Charles Farvacques, cafetier et marchand de vélos rue Cuvier, assisté de Monsieur Albert Stuer, débitant de tabacs, le secrétaire M. Henri Isebaert, de chez Guilbert, assisté de M. Roger Bouy, entrepreneur en électricité,  le trésorier Monsieur Jean Hébert, coiffeur, assisté de M. Jean Claude De Brigode, boucher chevalin.

Le comité des fêtes Photo NE
Le comité des fêtes Photo NE

Le vendredi 2 juin, avant les fêtes et comme une belle introduction, se déroule le 5eme circuit cycliste du Fresnoy-Mackellerie, patronné par Nord Eclair. La course emprunte l’itinéraire suivant : boulevard d’Armentières, rues de Lorraine, Ouest, Fresnoy, Rome, Naples, Ouest, Luxembourg, Danemark, Mackellerie, Mouvaux, Rome, Solferino, Cuvier, boulevard d’Armentières à parcourir vingt-quatre fois. Le départ est donné entre les cafés « au cristal » et « au pélican d’or » à l’angle des rues Cuvier et du Fresnoy. Il y avait soixante-quatorze partants et seulement quatorze à l’arrivée de ce long parcours que la chaleur a rendu pénible. Jacques Bommart de l’ASPTT de Lille remporte la course détaché.

Le cinquième circuit Photo NE
Le cinquième circuit Photo NE

Le programme des fêtes quinquennales se répartit sur deux journées, le samedi 2 et le dimanche 3 juin. L’ouverture des festivités est annoncée par une grande caravane publicitaire à 10 heures 30. L’après-midi, le public peut assister à un concours sur vélo excentrique rue Boucher de Perthes et rue de Naples. En début de soirée, à 18 heures 30, a lieu une promenade flamande avec la participation de la fanfare scolaire de la Fédération des Amicales Laïques. A 20 heures 30, sur le terrain des sports de la rue de Rome, sous un chapiteau, un grand bal est donné animé par l’orchestre Ray Lombrette et sa grande formation. A 22 heures, on procède à l’élection de la reine et de ses demoiselles d’honneur ; les photos des candidates ont été publiées dans le journal, elles sont au nombre de seize, toutes aussi charmantes les unes que les autres. Des cadeaux sont offerts par la Confiserie Saint Jacques, La Redoute et Nord Eclair.

La Reine et ses dauphines Photo NE
La Reine et ses dauphines Photo NE

Le lendemain matin, réveil en fanfare par la FAL à 8 heures 30. Dès 9 heures 30, on peut assister à une démonstration de judo par le Club Saint Martin. Une heure plus tard, la musique reprend ses droits avec un concert donné par la Grande Fanfare de Roubaix. A midi, le comité des fêtes reçoit le maire de Roubaix Victor Provo au terrain des sports de la rue de Rome. Il est accompagné de Pierre Prouvost adjoint, et de François Winants président du comité directeur des fêtes, entre autres. A 15 heures, c’est le grand défilé musical et carnavalesque avec la participation des sociétés suivantes : clique scolaire et fanfare de la FAL, les lurons du Fresnoy, le char « le broc géant de l’apéritif », le groupe « les marins acrobates », le bataillon des majorettes de Méricourt, la fanfare des trompettes et cors avionnais, le groupe « les vrais O’gustes » de Gand, le char « les anciens », le groupe « Drumband D.O.K.A » de Gand, le bataillon des majorettes du stade-parc, la clique et musique « l’étoile du Marin », la société de gymnastique « l’Ancienne », le char aumônière, le char de la reine et de ses demoiselles d’honneur.

Les marins acrobates Photo NE
Les marins acrobates Photo NE

Ce défilé parcourt toutes les rues du quartier, et la présentation de chaque groupe est faite rue de Naples vers 17 heures 30 avant dislocation. A 20 heures, un grand bal termine les fêtes sous le chapiteau de la rue de Rome.

On imagine le travail que représentait l’organisation d’une telle fête, et l’animation extraordinaire qu’elle représentait pour les commerçants et les habitants du quartier. Ces fêtes quinquennales ont repris une longue tradition de festivités de quartier qui faisaient de Roubaix une ville de musique, de carnaval et de convivialité. Si quelqu’un avait encore en sa possession la plaquette de présentation des fêtes de 1967, nous serions heureux de pouvoir la consulter.

Une maison tirée au sort

Après la première guerre, de grandes opérations de souscription sont lancées au profit des mutilés. C’est ainsi que le  14 octobre 1923, une maison du boulevard de Fourmies est proposée comme don en présence de Me Gaillard, huissier et de cinq orphelines de guerre. Tout cela se déroule place du Travail. La maison est le premier « lot », mais il y en a d’autres : une cuisinière émaillée, une bicyclette, une garniture de cheminée, une coupe de fruits, un lit, une bicyclette pour enfants et d’autres choses encore. La distribution de ces objets est effectuée chez M. Roger, 42 rue Daguesseau.

Villa La Délivrance en 1923 Photo Journal de Roubaix
Villa La Délivrance en 1923 Photo Journal de Roubaix

C’est à l’occasion des fêtes de la Délivrance, qui se sont déroulées dans les quartiers du Moulin, du Raverdi, de la Potennerie et du Nouveau Roubaix. Le tirage a eu lieu un dimanche à 10 heures, sur un podium de la Place du Travail, pavoisée de drapeaux français et belges. La maison a été nommée «maison de la Délivrance ». M. Friant président du comité des fêtes officie, entouré des membres du comité des mutilés et Me Gaillard. Deux mille personnes entourent le podium sur lequel se trouvent cinq orphelines de guerre : Melles Marcelle Jouvenaux, Raymonde Meunier, Marie Mouray, Marie Pardoen, Léonie Blondel, en costumes d’alsacienne ou de lorraine. Chacune est placée devant une roue.

Les orphelines Photo Journal de Roubaix
Les orphelines Photo Journal de Roubaix

Une symphonie sous la direction de M. Debeyne se fait alors entendre. Puis on procède au tirage, le n°5580 sort. Mais personne ne bouge, ni ne répond. On poursuit, la cuisinière est au n°38.985, à Melle Vandenbulck qui demeure rue Carpeaux. Près de 200 numéros sont ainsi tirés pour 90.000 billets au moins. Me Gaillard dresse le procès-verbal de circonstance. Mais qui est le gagnant de la Maison de la Délivrance ?

On fait des recherches et on trouve que l’heureux gagnant de la maison se nomme Théophile Declercq et qu’il habite rue de Naples cour Delacroix à Roubaix. Une auto est mise à la disposition des membres du comité qui se rendent chez le susnommé. Emotion, on ne veut pas croire au bonheur. M. Théophile Declercq est âgé de 67 ans et il travaille comme ouvrier tisserand chez Glorieux et Therpon rue du Favreuil, sa femme et lui originaires de Gand. Ils montrent une photographie de leur fils mort il y a deux ans des suites de ses blessures de guerre. Puis, on les emmène en auto à la Place du Travail où ils sont accueillis par la Marseillaise et la Brabançonne. Un Vin d’honneur est offert dans un café tout proche, les gagnants reçoivent les félicitations de M. Friant qui remercie également l’huissier et le Journal de Roubaix.

Villa La Délivrance aujourd'hui Vue Google maps
Villa La Délivrance aujourd’hui Vue Google maps

Il y eut de nombreux gagnants, et pour ceux qui n’ont gagné ni la maison, ni autre chose, l’horlogerie bijouterie Duhamel Lardé propose de rembourser un billet pour un achat de 20 francs en sa boutique. Le travail de mémoire n’est pas terminé, il faudrait pouvoir retrouver le nom de l’architecte qui a conçu la maison et celui de l’entrepreneur qui l’a bâtie.

Les Ponts Nyckees

Lorsque le 1er janvier 1877, on inaugure le nouveau canal contournant Roubaix par le Nord, on prévoit que les péniches pourront relier la Deûle et l’Escaut directement. Le premier pont du Galon d’eau (selon sa dénomination officielle du plan cadastral de 1884), ou pont Nyckees (d’après le nom du cabaretier-agent de douanes du quai de Wattrelos), situé au confluent de l’ancien et du nouveau canal, sera donc un pont mobile. Ce pont, nommé sur le plan cadastral, n’y est pourtant pas dessiné, pas plus que sur les autres plans de l’époque. On ne le voit figurer que sur un plan daté de 1906. A-t-il été prévu à l’origine, mais construit plus tard, puisque n’offrant pas la même importance que le pont de Wattrelos son voisin, implanté sur la grand rue et reliant les centres des deux villes ?

Journal du Roubaix du 04-01-1877 – document archives municipales
Journal du Roubaix du 04-01-1877 – document archives municipales

Néanmoins, ce pont assure un bon service,près de l’écluse du Galon d’eau, et reliant l’extrémité du boulevard Gambetta et le quai de Wattrelos, jusqu’en 1918. A cette date, il est démoli par les allemands en fuite. Il est remis en service après la guerre, en mars 1920, et le journal de Roubaix précise à cette occasion que son tablier est pavé.

Le pont sans doute photographié lors de sa reconstruction – document médiathèque de Roubaix
Le pont  photographié lors de sa reconstruction – document médiathèque de Roubaix

Le nouveau pont est fixe ; il ne permet pas aux bateaux de le franchir. Les péniches venant de Belgique ne pourront plus desservir que le quai du Sartel, et le reste du canal ne sera plus relié qu’à la Deûle.

Il faut avouer qu’il est peu pratique à l’usage : pour aller du boulevard Gambetta vers Wattrelos, il faut, après avoir traversé le pont, tourner à gauche et suivre le quai jusqu’au pont de Wattrelos, puis tourner à droite pour emprunter la grand-rue.

Photo La Voix du Nord – archives municipales
Photo La Voix du Nord – archives municipales

Ce parcours sinueux est dû au fait que le quai de Wattrelos est bordé de maisons, et que l’espace compris entre le pont et le confluent de la grand-rue et de la rue d’Avelghem est bâti, lui aussi. De même, une rangée de maisons bloque l’accès du côté de la rue d’Avelghem. Tout ceci empêche toute communication directe, et oblige à ce détour malcommode.

En 1952, on projette de remplacer ce pont par un autre, situé au même emplacement. Un peu plus tard, on modifie ce projet : le pont sera orienté non plus perpendiculairement au canal, mais dirigé vers le boulevard Gambetta. Sa chaussée doit faire 14m50 , et il doit offrir un tirant d’air de 4m10, permettant le passage des péniches. Ce pont doit être prolongé par une voie nouvelle qui le relierait directement à la rue d’Avelghem. Les plans suivants représentent les deux projets successifs.

Documents archives municipales
Documents archives municipales

L’année suivante on remplace ce dernier projet par un autre, beaucoup plus ambitieux : en février 1959, le conseil municipal décide de construire un pont de 30m de large placé dans le prolongement direct du boulevard Gambetta. Ce nouveau pont serait prolongé par des rampes d’accès empiétant d’un côté sur l’ancien jardin public terminant le boulevard Gambetta, et de l’autre sur les terrains situés au delà du quai de Wattrelos jusqu’à la rue d’Avelghem.

Le long de la rue d’Avelghem se trouve une rangée de maisons, déjà présente sur le plan cadastral de 1884, qui va devoir être démolie.

Photo Nord Matin 1958
Photo Nord Matin 1958

Les terrains à exproprier consistent principalement en une propriété de 1500 m2 appartenant à Mme Veuve Wallerand-Leconte et comprenant un café en bord de quai (celui d’Eugène Nyckees), et 28 maisons en cour, ce quon appelle la cité Wallerand, située sur le terrain d’une ancienne brasserie. On y trouve aussi une autre propriété de 1700 m2, comprenant un ancien négoce de bois, appartenant aux consorts Delesalle, ainsi que divers autres terrains. La photo suivante montre la zone en 1962, au début des travaux :

Photo IGN
Photo IGN

A suivre…

 

 

 

 

Un CES dans le centre

Dans les années 70, il est impératif de diminuer le nombre d’élèves à l’institut Turgot, très surchargé, et implanté sur un terrain trop petit pour lui. Les élèves de la sixième jusqu’à la troisième sont hébergés en majorité au petit Lycée, ouvrant sur la grand rue et le boulevard Gambetta, mais ce n’est qu’une solution provisoire et on songe à construire un CES neuf dans le centre. Un emplacement est sélectionné à peu de distance de la grand place, à l’angle des rues Pellart et du Pays, dans une zone qui doit être bouleversée par le passage prochain de la pénétrante. Cette partie de Roubaix, cœur de la ville, est très densément et très anciennement construite. On y trouve nombre d’entreprises, cohabitant avec des maisons particulières. On délimite la zone sur lequel sera implanté le CES, à coups d’expropriations.

La zone à exproprier – document IGN 1962
La zone à exproprier – document IGN 1962

L’îlot formant le coin des deux rues est laissé de côté dans le projet, mais il succombera dès 1977 lors de la construction de la salle des sports. Les bâtiments à démolir sont, pour la rue du Pays les numéros 14 à 24, et, pour la rue Pellart, les numéros 17 à 31.

On trouve notamment, en 1960, rue du Pays au 14 un négociant en laines, au 16 la Banque Régionale du Nord, au 18 une maison particulière, au 20 l’entreprise Ryo-Catteau, qui se prolonge jusqu’à la rue Pellart, aux 22 et 22bis, les Tissages du centre, Léon Monnier, et au 24 les établissements Derville Frères, négociants en tissus. Les locaux de la banque régionale du Nord seront finalement rachetés par la ville pour être aménagés en maison de jeunes.

Les bâtiments à démolir rue du Pays - Photo Nord Matin
Les bâtiments à démolir rue du Pays – Photo Nord Matin

On voit au premier plan le numéro 14, qui abrita la manufacture Dumortier-Guiot, puis le tissage Béaghe et compagnie. On aperçoit ensuite la façade monumentale de la banque du Nord, installée aux numéros 16 et 18 avant la première guerre. L’impressionnante grand porte qui suit est celle de l’entreprise Ryo-Catteau, qui fabrique des machines textiles depuis 1836. La façade qui suit, aux nombreuses fenêtres, est celle du tissage Léon Monnier située aux numéros 22 et 22bis, qui portait le nom de tissage Paul Prouvost à la fin du 19ème siècle. Le bâtiment suivant, au numéro 24, était en 1910 celui de Mme Boët, repris ensuite par MM. P. et Ch. Toulemonde, qui avait également son siège social au 9 de la même rue et des bureaux au 30.

Documents collection particulière
Documents collection particulière

La rue Pellart était également densément bâtie. On y trouvait en 1960 au17 Les laines à tricoter Bohnlaines, au 19 Caliqua, chauffage industriel, rien au 21, l’entreprise Ryo-Catteau aux 23 et25. Le numéro 27 abritait le Tiers-Ordre Franciscain, et le 31 la bonneterie M. et R. Masurel et Cie.

Les bâtiments de la rue Pellart qui vont disparaître – photo Nord Matin 1972.
Les bâtiments de la rue Pellart qui vont disparaître – photo Nord Matin 1972.

Dans ces bâtiments ont également prospéré au 17 le tissage Mulliez-Frères, au 19 le fabricant Petrosino Spriet et Cie, au 31 la société J et M Bossut.

Documents collection particulière
Documents collection particulière

1972 voit se concrétiser le projet de démolition pour faire place au le CES Pellart., Les gravats, nous précise Nord Matin, seront évacués par la grande porte des établissements Ryo-Catteau, les camions étant autorisés, pour l’occasion, à emprunter la rue Pellart à contre-sens. On prévoit que les travaux de démolition dureront jusqu’à la fin de l’année. Les choses se précisent : en novembre 1973, on assiste à la naissance de l’association des parents d’élèves, qui se réunit au 150 grande rue, dans les locaux du petit Lycée. La construction du collège ne va pas tarder ; nous la relaterons dans un prochain article…

 

 

 

 

 

La gare de débord de l’Allumette

En 1906, la gare annexe de marchandises, construite depuis peu près du quai de Calais, à l’emplacement de l’actuel quartier de l’Union, traite les transports par wagons complets. Mais, faisant état de difficultés d’accès à cette gare, une pétition de commerçants et de transporteurs des quartiers du Fresnoy et de la Mackellerie réclament une gare de débord plus accessible au camionnage. Ils proposent pour accueillir ces installations, le lieu-dit l’Allumette, près de la halte du même nom, à peu de distance de la gare principale. La rue du Luxembourg permettrait d’accéder commodément à cette gares, située à son extrémité. Ils adressent une pétition à l’ingénieur en chef du service de l’exploitation des chemins de fer du Nord.

Document Archives municipales - 1899
Document Archives municipales – 1899

Cette demande des usagers potentiels est accompagnée d’un tableau précisant pour chaque signataire le nombre de wagons prévus. Ce nombre est variable selon les entreprises, allant de 500 wagons annuels pour Carette-Duburcq à 25 pour la société des glacières et 20 pour la brasserie des débitants réunis.

Le maire de Roubaix appuie cette demande auprès de la compagnie de chemins de fer. Celle-ci prépare un pré-projet et évalue la dépense à un total de 220 000 francs, dont 87 000 pour l’achat des terrains. La compagnie en prendrait la moitié à sa charge. La part de la ville se monterait donc à 110 000 francs, quelle pourrait financer grâce à un emprunt remboursable en 50 ans couvert par une taxe prélevée sur chaque wagon complet transitant par la gare de l’Allumette. On chiffre à 2400 wagons dès la 1ere année le nombre de wagons concernés. Certes, la somme encaissée dans ce cas couvrirait à peine les intérêts de l’emprunt, mais on espère un accroissement du nombre de wagons au fil des années.

Le projet – document archives municipales
Le projet – document archives municipales

La gare de débord doit être desservie par une voie de service qui longe les voies principales depuis la sortie de la grande gare de Roubaix. Prévue pour recevoir 60 à 70 wagons à la fois, elle comportera deux séries de voies parallèles, l’une le long des voies principales encadrée d’aiguilles permettant les manœuvres, l’autre, en tiroir, un peu plus loin. Entre ces deux paires de voies, un espace permettant le déchargement. Une voie supplémentaire, desservie par un pont tournant, pourrait être rajoutée (tracé en pointillés). Le projet précise que les marchandises seront « chargées et déchargées à découvert par les soins et aux risques et périls des expéditeurs et des destinataires ».

Le conseil municipal adopte cette proposition en 1907. Le projet est envoyé pour approbation au ministre des travaux publics. Mais, en 1909, le ministère de l’intérieur s’oppose au prêt sur 50 ans, limitant la durée maximale à 30 ans, ce qui augmentera la somme à rembourser chaque année. La municipalité, pensant que les taxes générées seront suffisantes pour couvrir ce montant, accepte la solution préconisée. La déclaration d’utilité publique est publiée cette même année. On décide de solliciter le prêt auprès de la caisse Nationale des retraites pour la vieillesse.

 

Document archives municipales
Document archives municipales

Les travaux durent deux ans et se terminent en 1911. Des pétitionnaires déplorent cet atermoiement, accusant la compagnie de n’apporter qu’un zèle modéré à la réalisation et à la mis en service, alors que la mairie doit payer de sa poche le prêt qui cour, sans entrée de taxes en contrepartie.

Toujours en 1911, la compagnie des mines d’Ostricourt, dont l’agent à Roubaix est E. Lecomte-Scrépel et Cie, rue du grand chemin, se porte acquéreur d’un terrain rue du Luxembourg pour profiter des installations de la gare de débord, et demande à la compagnie la pose d’un embranchement particulier. Elle offre un prix forfaitaire de 600 francs par an. Le conseil municipal accepte.

Document archives municipales
Document archives municipales

 Le maire demande l’ouverture de la gare. Cette ouverture a lieu le 20 décembre. Le premier wagon parvient à l’embranchement des mines d’Ostricourt au mois d’Août 1912. En1923 la surtaxe produit 1280 francs en janvier, ce qui permet de penser que le remboursement du prêt n’offre pas de problème pour la ville. Les diverses photos aériennes de la gare de débord montrent d’ailleurs toutes une activité importante.

La gare de débord et l'embranchement des mines d'Ostricourt – Photos IGN 1962
La gare de débord et l’embranchement des mines d’Ostricourt – Photos IGN 1962

Cette gare de débord sera finalement victime à la diminution et au transfert sur route du fret. Fermée, elle est aujourd’hui remplacée par un rond-point. Signe des temps ?

Photo IGN - Géoportail
Photo IGN – Géoportail

 

 

 

On construit au Galon d’eau

Après les premiers efforts de l’Office municipal d’habitations à bon marché, les autorités continuent à se préoccuper du logement social, visant la résorption de l’habitat insalubre surtout représenté à Roubaix et Tourcoing par des courées et des forts. Le consortium textile projette de son côté dès 1925 la création de cités jardins. La guerre survient, qui n’arrête pas néanmoins la mise au point de projets. Dès 1943 on fonde le Comité Interprofessionnel du Logement, partant de l’idée que l’état et les collectivités locales ne peuvent à eux seuls tout faire, mais qu’il faut leur allier l’initiative et le financement privés.

Le CIL se propose d’associer les entreprises au financement de logements neufs. Celles-ci verseront une cotisation et une allocation logement proportionnelle au loyer. A partir de 1946, cet organisme devient paritaire et inclut les organisations ouvrières. Le but du CIL est la création de « cités jardins », constituées soit de maisons individuelles possédant un jardin, soit de collectifs insérés dans des parcs verdoyants. On considère en 1945 qu’il y a 12000 logements insalubres à faire disparaître.

Documents Journal de Roubaix 1944 - La Voix du Nord 1945
Documents Journal de Roubaix 1944 – La Voix du Nord 1945

Le bureau d’études du CIL, dirigé par M. Magnan, prépare des plans, mais la réalisation se fera par l’intermédiaire de sociétés d’habitations à bon marché. On constitue à cet effet une société « le toit familial de Roubaix-Tourcoing ». Au programme 1947-1948 figure notamment la construction de 118 logements au Galon d’eau, sur le site de l’usine Allart, fermée en 1935, et dont la démolition a lieu juste avant et pendant la guerre. Le terrain désormais libre entre la place Nadaud et le boulevard Gambetta, on commence par élargir la rue Nadaud pour lui donner la même largeur que les boulevards de Strasbourg et de Colmar qu’elle va relier.

La place Nadaud – avant et après – photos coll. Particulière et archives municipales
La place Nadaud – avant et après – photos coll. Particulière et archives municipales

La réalisation ne traîne pas et les nouvelles constructions commencent à s’élever. On construit des immeubles en formant trois U, un bâtiment s’étendant tout le long de la grand-rue, sur laquelle s’ouvrent 4 commerces. Ces immeubles, bâtis en briques rouges, possèdent un toit à quatre pentes, et constituent un modèle qu’on retrouvera dans les réalisations qui vont suivre, Potennerie, Pont Rouge, …

Photo IGN 1962
Photo IGN 1962

En 1950, 64 logements sont déjà occupés : en novembre 1949, les locataires ont demandé à emménager tout de suite, malgré l’absence des raccordements eau-gaz-électricité. En contrepartie, le CIL diffère la facturation des loyers. Celui-ci sera calculé pour ne pas dépasser le dixième des ressources des ménages.

 

Photo La Voix du Nord
Photo La Voix du Nord

 Les appartements, « où l’épouse attend dans un cadre reposant le mari rentrant de sa journée de travail » (dixit Nord Matin), sont modernes, bien aérés, et bien ensoleillés. Un concierge prendra prochainement son poste. En 1953, ce sera E. Della Vedova, qui habitera le numéro 1, porte D, sur la grand rue. Les magasins ouvrent leur porte. Parmi les commerces installés grande rue, une blanchisserie modèle, à l’instar de celles existant en Amérique. La SARL « Les lavoirs automatiques français » dénommée la « buanderie collective » par Nord Matin en 1950. C’est ainsi que s’installent la crèmerie Spriet, Poucinet layettes, Catteloin, modes. On y trouvera longtemps le magasin d’électroménager Electrolux.

La cité juste après la construction – document archives municipales
La cité juste après la construction – document archives municipales

Le printemps arrivant, on plante la végétation en avril 50, alors que cent logements sont déjà loués. Les jardins, sans avoir les dimensions des parcs de la Potennerie et du Pont Rouge, agrémentent néanmoins l’aspect du lotissement. Ils sont constitués de pelouses ombragées de peupliers. Ce jardin est le domaine des enfants, nous dit Nord Matin.

 

Photo Nord Matin 1951
Photo Nord Matin 1951

 On crée une zone verte en forme de croissant prise sur le boulevard Gambetta dont on remanie le tracé. Cette zone, elle aussi, plantée d’arbres, fait suite au jardin public situé près du pont Nickès.

Document coll. Particulière.
Document coll. Particulière.

 

 

 

 

 

Des sabots à la SARL

Photo La Voix du Nord - 1975
Photo La Voix du Nord – 1975

En 1869 a lieu le mariage d’Amédée Papillon, employé de commerce, et domicilié rue de la Gaîté, et de Lievène Thomas.Deux ans après le mariage leur naîtra un fils, Eugène. Le couple fonde alors un commerce de sabots au 146 de la rue de Lannoy, juste après la rue Decrême. Ils resteront à cette adresse jusqu’après 1891, puis déménagent avant 1894 pour installer leur négoce au 164 de la même rue, sur un terrain encore resté libre.

A cent mètres de là, Alfred Bonte tient en 1891, avec son épouse Désirée Platel, une épicerie située au 179, futur emplacement des galeries Maman Louise. Le couple, marié en 1870, donne naissance à une fille Marie. Après le décès du chef de famille en 1890, sa veuve reprend l’épicerie, qu’elle ne cède que vers 1900. Elle se retirera ensuite au 45 rue Ste Therese.

Ces deux familles se rapprochent en 1897, à l’occasion du mariage d’Eugène Papillon et de Marie Bonte, mariage qui fait l’objet d’un contrat, délivré par maître Vahé. Eugène est alors, comme son père, négociant en chaussures. Ils auront trois enfants, Suzanne, Lievin, et Louise, et prendront plus tard chez eux la mère de Marie, Désirée Platel, qui quitte la rue Ste Therese. Le couple reprend le commerce de chaussures des parents d’Eugène.

Sur ces entrefaites, en 1901, l’architecte Achille Dazin demande un permis de construire au nom de Eugène Papillon-Bonte au 167, sur l’autre trottoir. Le plan de ce bel immeuble très orné inclut à droite un magasin dont la vitrine comporte une double porte. La demande est renouvelée en 1910, la propriété s’étendant jusqu’à la rue Beaurewaert.

Document archives municipales - photo Jpm
Document archives municipales – photo Jpm

En 1913 le Ravet Anceau indique au 167 Papillon-Bonte, chaussures en gros. Le 164 est repris par une maison de vente à crédit.

Dans les années 30, Eugène Papillon fils, représente la deuxième génération pour l’entreprise. En 1933, il crée derrière le magasin la première usine de pantoufles à semelles vulcanisées de France, les « pantoufles du Docteur Bontemps ». En 1939, on trouve dans le Ravet-Anceau au 167 Papillon-Bonte, négociant, et au 167 bis anciens établissements Papillon-Bonte, E. et A. Papillon, fabricants de chaussures, l’adresse étant partagée avec un garage. La mairie reçoit une demande pour agrandir les ateliers. L’entreprise est également propriétaire des numéros 169 et 171. L’usine est de nouveau agrandie en 1947.

1947-96dpiDans les années 40, un second magasin ouvre ses portes, toujours rue de Lannoy par l’absorption des chaussures Dolly, magasin installé au 20, au coin de la rue de la Tuilerie, ainsi qu’un autre , au 6 et 8 avenue Jean Lebas à l’enseigne Deflou.

Photos La Voix du Nord et médiathèque de Roubaix – documents coll. particulière
Photos La Voix du Nord et médiathèque de Roubaix – documents coll. particulière

 Papillon-Bonte ouvre également un magasin Grand Place à Tourcoing. En 1956, l’usine de caoutchouc ferme, mais l’entreprise continue à grandir : en 1960, on ouvre Grand Place à Roubaix le premier magasin dédié aux enfants. Les magasins Chauss’Mômes se multiplient dans la région. Le nombre de magasins s’accroît dans différentes villes.

Mais le magasin du numéro 20 rue de Lannoy est exproprié lors de la démolition de l’îlot Anseele. Il est réinstallé ans un premier temps au Lido.

Photos la Voix du Nord et Nord Eclair
Photos la Voix du Nord et Nord Eclair

L’un après l’autre tous les magasins installés à Roubaix ferment pour des raisons diverses. Le siège social s’installe à Marcq. C’est maintenant la quatrième génération de Papillon qui est aux commandes de la société. Les magasins continuent à se multiplier, mais, peut-être pour l’instant, pas à Roubaix.

Le magasin grand rue – photo Delbecq archives municipales
Le magasin grand rue – photo Delbecq archives municipales

 

 

 

 

 

Contributions d’artistes

La nouvelle bibliothèque municipale de Roubaix a donc été construite de juin 1956 à décembre 1958. Le projet de construction prévoyait au-dessus de chaque porte d’entrée une table saillante permettant d’exécuter deux motifs sculptés. Le 4 septembre 1958, l’administration roubaisienne charge Pierre Lemaire de réaliser ces deux motifs sculptés. Il est statuaire, professeur à l’École Nationale des Arts et Industries Textiles (ENSAIT).

Sculptures de façade Photos PhW
Sculptures de façade Photos PhW

Il présente « deux esquisses symbolisant les activités de l’esprit encouragées par la lecture ». Ce sont des sculptures de deux mètres de longueur sur quatre-vingt-treize centimètres de largeurs et 6 millimètres d’épaisseur. Le travail comprend esquisses, maquettes à grandeur, moulage, sculpture. Chaque motif sera réalisé au prix de 287.000 francs de l’époque. Soit 594.000 francs. Le 7 novembre le conseil municipal adopte le projet.

Le 6 mars 1959, le peintre roubaisien André Missant écrit au Maire de Roubaix pour l’informer qu’il a procédé à l’étude de la décoration picturale de la bibliothèque. Il fait une proposition de deux tableaux et d’une fresque dont il joint les croquis : un portait de Maxence Van der Meersch 95/59 cm pour la salle de lecture du 1er étage, un tableau allégorique « les arts » à placer au palier de l’escalier principal 1,00/65, et une fresque « la lumière émanant du Livre » 3,50/1,55 à placer dans la salle de lecture en face du portrait de Van Der Meersch. Le prix des trois œuvres se monte à 500.000 francs, cadres et bordures compris. L’artiste livrerait dans un délai d’un mois à six semaines à compter de la date de notification de l’avis favorable de l’administration municipale.

Les propositions Missant AmRx
Les propositions Missant AmRx

L’administration municipale retiendra finalement le portrait de Maxence Van Der Meersch et le tableau allégorique « les Arts » par sa délibération du 26 mai, pour une somme de 250.000 francs.

Sources Archives Municipales de Roubaix