La ruelle des vicaires est à peine ébauchée sur le cadastre de 1825 mais on peut discerner un chemin qui part de la longue rue (future rue Joseph Leroy) à hauteur de la ferme Desreux. Pourquoi ce nom ? Sans doute cette petite ruelle permettait le passage en toute sécurité des vicaires se rendant à l’église qui en l’empruntant ne subissaient pas le flux de la circulation de la longue rue.
Cadastre 1890
Sur le cadastre de 1890 la ruelle des vicaires est mentionnée comme chemin rural n°11. Une allée bordée d’arbres part de la ruelle des vicaires sur la droite et après un bel angle droit rejoint la longue rue. Un autre chemin rural n°18 dit ruelle Delcroix rejoint la ruelle des vicaires au moment où elle tourne sur la gauche pour rejoindre la rue de la mairie (?) et ainsi aboutir à une cinquantaine de mètres de l’église.
En 1926 la ruelle des vicaires comporte 71 numéros, elle part de la longue rue future rue joseph Leroy et rejoint en diagonale la rue de la Mairie (future rue du Général de Gaulle) à quelques mètres de l’église st Vaast. La directrice de l’école privée, Gabrielle Macron y habite au n°4, c’est une ruelle de tisserands et d’ouvriers avec aux n°49 et 51 des préposés des douanes. Le nom ruelle des vicaires disparaît en 1936, elle est devenue rue Marceau sur le cadastre de cette année là.
La ruelle des vicaires, derniers jours Photo NE
En 1952 le petit chemin caillouteux a cessé d’exister. Là où il ne pouvait être utilisé que par les piétons, c’est à présent une rue de trois mètres de large, qui peut livrer passage aux automobiles et aux camions, en sens unique bien entendu, ce qui facilite l’accès des livreurs et autres déménageurs. Un aqueduc a été installé. On a garni la route d’un fond de scories que l’on a recouvert d’une épaisse couche de terre. Dans quelques temps, la chaussée sera bien tassée et on la revêtira de ciment. Le revêtement en macadam est plus contemporain.
Rue Marceau Google maps
De nos jours, l’allée bordée d’arbres est devenue la rue Masséna, et le chemin rural n°18 a pris le nom de rue Marceau ce qui lui assure un deuxième débouché sur la rue Joseph Leroy, où se trouve l’école privée Jeanne d’Arc. Le tracé initial de la rue Marceau jusqu’à la rue du Général de Gaulle est conservé mais ce n’est qu’un petit boyau étroit qui longe le parking attenant au centre de soins infirmiers.
Gérard Delannoy habite au 78 rue Philibert Delorme à Roubaix. Il possède un terrain vierge, d’une surface de 189 m2, situé à l’angle du boulevard de Fourmies et de la rue Puget.
plan cadastral
En Mars 1972, il fait construire sur son terrain, un bâtiment à usage de commerce et d’habitation composé d’un rez-de-chaussée de 149 m2 et d’un étage de 121 m2. Une cour à l’arrière se trouve juste derrière quatre garages situés au 3 rue Puget et qui appartiennent à Mr Vanneste. Le commerce se situe sur le boulevard de Fourmies, juste à côté de la boucherie chevaline de L. Nollet-Marescaux au 114.
Gérard est commerçant forain. Il vend des vêtements sur les éventaires et marchés de Roubaix ainsi que des villes avoisinantes, depuis 1966. Son épouse ouvre en début d’année 1973 son commerce de vêtements pour enfants, de la naissance à 8 ans, à l’enseigne « Dorothée ».
Ouverture du point de vente en 1973 ( document Nord Eclair )
L’adresse du commerce est 112 boulevard de Fourmies tandis que l’entrée de l’habitation est basée au 1 rue Puget. Gérard continue de vendre sur les marchés et son épouse s’occupe du magasin.
Façade sur le boulevard de Fourmies ( document archives municipales )Publicité année 1974 ( document Nord Eclair )
Dans les années 1970 1980, le commerce fonctionne de façon très satisfaisante. Gérard et son épouse communiquent régulièrement par de la publicité dans la presse locale. Ils proposent en 1977 la marque Romywear spécialisée en vêtements pour fillettes.
Publicité Romywear ( document Nord Eclair )
Le couple Delannoy ferme définitivement son magasin à la fin des années 1980.
document archives municipales
En 1993, la Caisse d’Epargne reprend le commerce du 112 boulevard de Fourmies pour y transférer son agence qui se trouvait auparavant au 225 de l’avenue Gustave Delory.
document Nord Eclairdocument archives municipales
La banque ouvre en Juillet 1994, après quelques mois de travaux : une agence neuve et fonctionnelle dans un cadre raffiné et chaleureux, sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent, l’entrée du personnel par la rue Puget, le hall d’accueil, un guichet, 3 bureaux et bien sûr, un distributeur de billet à l’extérieur côté boulevard de Fourmies. A l’étage sont disposés 2 bureaux, une salle de réunion, une salle de détente et les sanitaires.
L’agence de la Caisse d’Epargne est toujours en place, de nos jours.
La Marque et la Petite Marque subissent au vingtième siècle le contrecoup de la pollution industrielle (Voir sur ce sujet un précédent article édité sur notre site et intitulé : « l’industrialisation de la Marque »). Un engorgement dans le lit même des rivières est constaté, créé par la rencontre de matières en suspension et d’hydrocarbures suivi de déserts craquelants et blanchâtres quand l’eau se retire ou au contraire un sol poisseux d’huile…
Ainsi en 1974, la presse locale se fait l’écho des problèmes rencontrés sur Willems, du fait de la pollution de la Petite Marque et du Riez Simon, son affluent, presque totalement obstrué, au grand dam des agriculteurs. A l’époque la communauté urbaine a posé un diagnostic mais n’a pas encore oeuvré à la solution. Curer le cours d’eau équivaudrait à poser un emplâtre sur une jambe de bois et il faut donc réfléchir à une solution d’ampleur.
L ‘opération anti pollution de 1974 (Documents Nord-Eclair)
Par ailleurs des irresponsables considèrent le lit de la rivière comme un déversoir de détritus et n’hésitent pas à s’y débarrasser de leurs déchets encombrants. Ainsi en 1976, des tonnes de mazout sont déversées dans la rivière avant d’y brûler et l’on y retrouve souvent des cadavres d’animaux victimes de la pollution, notamment un héron de passage englué dans le mazout.
Un héron englué dans le mazout ensuite incendié à Forest (Documents Nord-Eclair)
Un plan est alors élaboré, en 1976, pour « dépolluer la rivière qui brûle » : la petite Marque. L’agence de bassin Artois-Picardie attribue le problème à 2 sources principales : les pollutions urbaines (environ 20.000 équivalents habitants) et industrielles (environ le double). Il en existe de 3 types : la pollution organique, les matières en suspension émises principalement par l’entreprise Balamundi de Baisieux et les hydrocarbures issus essentiellement de l’entreprise Imperator de Baisieux et Willems.
Les pollutions urbaines et industrielles organiques devront donc être acheminées jusqu’à la station d’épuration de la ville nouvelle implantée sur Forest-sur-Marque. L’usine Imperator devra traiter elle-même sa pollution et procéder à une épuration classique et Balamundi devra faire de même au moins en partie le reste étant acheminé à la station d’épuration de Villeneuve d’Ascq.
Quant à toutes les teintureries de Hem et Forest elles devront installer un appareillage de pré-traitement des eaux qui seront ensuite acheminées vers cette même station. Resterait le problème de l’entreprise Brabant, régénératrice de solvants à Tressin, qui pollue en discontinu.
Dépolluer la rivière qui brûle (Document Nord-Eclair)
Sur Hem, une association dynamique, l’association de promotion des activités nautiques de Hem pratique le canoë-kayak et œuvre pour le nettoyage de la rivière dans les années 1980. A cette époque la balade sur la rivière est plutôt agréable au moins jusqu’à l’arrivée de la Petite Marque venue de Willems, noire et charriant des matières en suspension, et dont les rives paraissent mazoutées et huileuses. Ce n’est que passé le pont d’Hempempont que la rivière redevient agréable.
Retour à la vie et à la lumière après Hempempont en 1984 (Document Nord-Eclair)
Au niveau de la ville de Hem, c’est en 1989 qu’ une nouvelle canalisation est installée derrière la Résidence de la Marque, laquelle passe par l’avenue Delecroix et se branche sur la station d’épuration de Forest-sur-Marque afin de collecter les eaux usées des habitations et des entreprises riveraines : Lenfant et SIH. Ces travaux sont financés par la Communauté Urbaine.
Le nouveau collecteur de la ville de Hem (Document Nord-Eclair)
En 1990, la ville s’attaque au problème des dégâts causés par les rejets industriels dans la rivière. La presse locale annonce qu’un tout nouveau réseau sous forme d’un gros collecteur de 80 cm de diamètre va être installé entre l’ancien site Gabert, drainé dans le cadre de l’aménagement de la zone d’activité Le Rivage, et la rue Jules Ferry. Son rôle consistera à recueillir les eaux de ruissellement ainsi que les eaux usées et il sera ensuite prolongé jusqu’à Hempempont.
Une station de refoulement sera créée au niveau de l’ancien site Gabert, un dispositif qui permet d’envoyer sous pression et dans la bonne direction les eaux collectées. Enfin un séparateur de flots effectuera un tri entre les eaux usées des riverains qui doivent être traitées et les eaux de pluie qui peuvent être rejetées directement dans la Marque.
La Marque va mieux respirer 1990 (Document Nord-Eclair)
Mais la pollution n’est pas le seul problème rencontré. Réduite à un modeste filet d’eau en été, la rivière peut au contraire se répandre sur des centaines de mètres de large en hiver au grand dam des chemins, cultures, caves, voire même des maisons, surtout dans les plaines humides. Les villes de Hem et de Forest mais aussi celle de Willems notamment sont souvent confrontées au problème.
Zones inondables (Document Historihem)
La situation s’aggrave dans les années 1970, avec l’urbanisation galopante. En effet jusqu’alors la surface cultivée était suffisante pour absorber les eaux de pluie, mais l’extension des surfaces couvertes par des bâtiments ou des routes a entrainé l’imperméabilisation du sol qui, couvert de béton, n’absorbe plus les eaux de pluie et les entraine dans la Marque. En parallèle l’urbanisation croissante augmente le débit de celle-ci qui reçoit donc à la fois les eaux d’écoulement et les eaux usées.
Par ailleurs la rivière n’est plus curée depuis que la Communauté Urbaine a repris les compétences de l’ancien syndicat de la vallée de la Marque. Or la pollution et l’écoulement des boues rendent plus nécessaire que jamais le curage de la rivière.
En période de fortes pluies les champs se couvrent presque entièrement d’une eau qui les fait ressembler à des étangs. Parfois le phénomène commence dès le mois d’octobre et peu durer jusqu’à la fin du printemps. Il a alors des conséquences importantes pour les agriculteurs dont le rendement des fourrages et des cultures peut diminuer de moitié sur certaines terres.
Les inondations s’aggravent dans la vallée de la Marque (Document Nord-Eclair)
L’aggravation des crues au fil des décennies est en partie due au fait que le bassin de la Marque dépend de plusieurs organismes lesquels manquent de coordination. Le constat s’impose : il faut un aménagement global et, en 1985, est créé le syndicat intercommunal de la Marque, présidé par le maire de Willems.
Après une étude demandée à la direction départementale de la navigation, la solution adoptée consiste en l’aménagement de bassins inondables en périodes de crues, capables d’éponger les hautes eaux et de restituer de l’eau ensuite pour soutenir le débit. Il faut aussi préserver les haies et les arbres et contrôler les constructions.
En 1985, on estime à 40 le nombre de barrages importants constitués essentiellement par la chute d’arbres. Ils empêchent l’eau de s’écouler normalement, ce qui a pour effet d’amplifier les inondations. Un nettoyage léger s’impose : les arbres concernés sont coupés et redéposés sur les rives.
Un nettoyage léger de la rivière en 1985 (Document Nord-Eclair)
Il faut également faire le nécessaire pour que les eaux usées soient traitées et un gros travail reste à faire sur ce point. Sur 3 ans d’énormes progrès ont lieu avec le rattachement des secteurs de Croix Barbieux et Roubaix à la station d’épuration de Marquette et celui de Forest-sur-Marque à la station de Villeneuve d’Ascq. Restent à y rattacher Hem, Willens, Tressin et Baisieux.
Par ailleurs un plan de curage de la rivière en 4 tranches à partir de Wasquehal est monté par le syndicat en accord avec les services du département, de la région et de l’Etat. Les subsides de ces 2 partenaires doivent être versés dans le cadre d’un contrat de plan de rivière d’une part et d’un autre d’hydraulique agricole (chaque année des centaines d’hectares de terres agricoles étant noyés par les débordements de la rivière). Malheureusement un blocage dans le versement entraîne le report des travaux.
Et en 1988, sur les communes d’Hem et Forest-sur-Marque, les débordements sont particulièrement spectaculaires. Les raisons sont multiples : de fortes précipitations alliées à une absence de gel, l’absence de curage de la rivière depuis longtemps, et l’imperméabilisation des terres due à la construction en nombre de routes et de maisons.
Les inondations de Hem et Forest-sur-Marque en 1988 (Document Nord-Eclair)
L’année suivante l’opération de curage de la rivière, commencée entre la Planche Epinoy et Wasquehal, se poursuit entre Hempempont et la Planche Epinoy. Le chantier commence par l’aménagement de 2 sites de dépôt pour recevoir la vase, laquelle contient notamment des produits chimiques qui ne doivent pas atteindre la nappe phréatique.
A l’Hempempont un accord est trouvé avec les propriétaires des terrains traversés et des pelles hydrauliques peuvent donc entrer en action depuis les rives. Par ailleurs des techniques spéciales sont utilisées comme le fraisage et le pompage à partir d’une barge, avec rejet dans un bassin de décantation installé sur l’ancien site de la teinturerie Gabert.
Curage de 1989 et techniques spéciales de curage (Document Historihem)
La troisième section de curage programmée concernera la partie de la rivière entre Hempempont et les lacs villeneuvois. Le plus gros du curage sera alors achevé, la hauteur de la vase au delà des lacs villeneuvois étant nettement moindre. Mais, une fois le curage réalisé jusqu’aux lacs les inondations des secteurs d’Hem et Forest-sur-marque sont considérablement réduites mais non totalement supprimées car il faudrait pour cela doubler le gabarit de la rivière ce qui s’avère impossible en milieu urbain. La durée des inondations est également moindre puisque les eaux s’éliminent plus vite grâce à un écoulement plus facile dans la Marque.
Le Conseil Général au fil de la Marque (Document Historihem)
Mme Massart, maire de la ville, et Mr Deffontaine, président du syndicat intercommunal du bassin de la Marque et vice-président de la CUDL peuvent descendre la Marque, en 1991, en compagnie de Bernard Derosier, président du Conseil Général et constater, au cours de cette promenade bucolique au fil de l’eau, les énormes progrès alors réalisés en matière d’environnement et d’assainissement. Pourtant il reste beaucoup à faire et le Conseil Général s’engage alors dans un programme d’aide à l’assainissement des communes d’une durée de 10 ans.
La crue de janvier 2003 et les inondations importantes survenues sur Hem démontrent en effet que 2 zones sises le long de la Marque Nord restent principalement exposées aux aléas inondation et principalement Hem et Forest-sur-Marque ainsi que Villeneuve d’Asq, Anstaing, Tressin et Chereng. Un plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) de la Marque a été approuvé en 2015 visant les phénomènes de débordement de cette rivière et de ses affluents.
La crue de janvier 2003 à Hem (Document nord.gouv)
Par ailleurs la Métropole Européenne de Lille s’engage en 2022 dans un programme de reconquête écologique des cours d’eau métropolitains dont la Marque et décide de lancer différents projets visant à améliorer leurs conditions écologiques au bénéfice de la biodiversité locale, la maîtrise des inondations et l’atténuation des effets des changements climatiques.
Remerciements à l’association Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem et enfin à Paul Delsalle pour son ouvrage sur l’ Histoire de la Vallée de la Marque.
Arrivant de la rue St Georges, sur la Grand Place se présente un faisceau de voies parallèles qui longe l’église et se poursuit par une voie unique dans la grand rue. A l‘époque des tramways hippomobiles, le faisceau comporte trois voies .
Photos Bibliothèque de Lille et B. Thiebaut
L’entrée sur la place se fait de façon à peu près rectiligne. La rue de la Gare n’est pas encore percée à l’ouverture du réseau, mais , dès 1882, c’est chose faite et les voies venant de la gare se mêlent à celles venant de Mouvaux, ce qui va compliquer un peu le plan des voies. Le plan suivant date de 1881, la photo est postérieure à 1909. A cette seconde époque, la voie de la ligne D forme un S pour accéder au faisceau devant l’église.
Par ailleurs, avec l’avènement de la traction électrique en 1895, le nombre de voies de garage augmente devant l’église. On dénombre d’abord 4 voies parallèles, comme le montre la photo suivante, sur laquelle l’abri pour les voyageurs est toujours celui d’origine, construit en 1878.
Mais cette voie unique de la grand rue devient très vite un problème. En effet, cette voie, empruntée par toutes les lignes à destination de Tourcoing, Wattrelos et Lannoy, est saturée. On voit sur la photo suivante la dernière aiguille du faisceau de la grand place et l’amorce de la voie unique de la rue de Lannoy avant 1894.
A partir de 1881, on songe à la dédoubler entre la Grand Place et la place de la Liberté. Mais la rue étroite. On ne peut dédoubler la voie qu’en rétrécissant les trottoirs et le conseil municipal refuse cette solution. On décide finalement, beaucoup plus tard et après bien des discussions, de dévier le trafic au départ par la rue Pierre Motte, et le boulevard Gambetta, le retour à l’itinéraire initial se faisant par la place de la Liberté. En venant de Wattrelos, dans l’autre sens, on emprunte la grand rue jusqu’à la place.
Dans un premier temps, on dévie la ligne pour porter le terminus de l’autre côté du terre-plein central, en face de la mairie. La photo où on voit, à droite, une motrice gagner son terminus, date d’avant 1908.
Puis, vers 1910 le faisceau devant l’église est porté à cinq voies. La voie supplémentaire est alors dévolue au terminus de la ligne D. La séparation en deux de la ligne est déjà un fait : on remarque à gauche une voiture de la ligne B en provenance de Wattrelos et à droite une autre de la ligne D.
Photo « Au fil des trams »
A ce moment et pour éviter d’encombrer la grand rue, la ligne, qui prend alors l’indice B, se poursuit par une courbe à angle droit vers la droite qui va rejoindre la rue Pierre Motte. La photo suivante montre cette courbe, qui longe la double raquette formée par les voies du tramway Lille-Roubaix de la compagnie des Tramways Electriques de Lille et de sa Banlieue, sur laquelle stationne une motrice et sa remorque.
Après la première guerre, la voie sera dédoublée pour servir de terminus à la ligne A (Roubaix-Tourcoing). La photo qui suit nous montre, à droite une motrice de la ligne A à l’arrêt, et, à gauche, une motrice TELB de la ligne F. Vous remarquerez la différence d’écartement des files de rail, 1 mètre 44 pour la ligne F de Lille, 1 mètre pour les lignes de la compagnie de Roubaix-Tourcoing.
C’est cette situation qui va perdurer jusqu’à la fin du Tramway. Les deux photos qui vont suivre, datées de 1953, nous présentent la première une photo aérienne de la place, l’autre une motrice 600 de la compagnie ELRT en stationnement au terminus de la ligne A.
A suivre…
Les documents proviennent de la bibliothèque de Lille, des archives municipales, et de la médiathèque de Roubaix.
La boutique FOUF s’ouvre en 1974 à ce même emplacement du 33 Grand Place à Roubaix. Cette création marque incontestablement une petite révolution au style novateur dans le domaine des ventes de vêtements de prêt à porter.
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Avec la façade extérieure en crépi blanc, et le décor intérieur résolument contemporain, FOUF Boutique affirme sa volonté de sortir des sentiers battus et d’offrir à la clientèle de tous âges, l’aspect d’un commerce d’avant garde.
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Mme Wattiez, la directrice, entourée d’une équipe de vente particulièrement dynamique souhaite développer une formule nouvelle de la conception de se vêtir, pour la femme, l’homme et l’enfant.
En 1980, le propriétaire Mr Doise décide de rénover la façade en installant une nouvelle baie, puis quelques temps plus tard, de transformer complétement celle-ci de façon moins moderne mais plus élégante.
document archives municipales
Le magasin FOUF sera ensuite transféré au 17 grand rue, au début des années 1990 et fermera en 2009.
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Le 9 Mars 1996, Claire Otdjian ouvre sa librairie « Les Lisières » au 33 de la Grand Place, avec son associé Erwan Leroux.
document Nord Eclair
Ancienne vendeuse à la FNAC de Lille, Claire a longuement réfléchi à son projet de librairie classée par thèmes : arts, polars, littérature étrangère, sciences humaines etc, sans oublier les ouvrages traitant du textile, surtout pour les étudiants de l’ESAAT pour leur éviter d’aller chercher ailleurs des bouquins introuvables dans la région.
document Nord Eclair
L’emplacement est idéal, une librairie sur la Grand Place, juste en face de la Médiathèque, cela ne peut que marcher ! Les gérants vont déménager leur commerce quelques temps après, en 2005, dans un local plus spacieux, juste à côté au N°32, à la place de la mercerie Margaret. En effet, la commerçante Jeanine Van Hooland vient de prendre sa retraite dernièrement. ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Mercerie Margaret ).
Photo BT
Cette même année, Mustapha Bendib ouvre son agence immobilière « Abrisur » au n °33 à l’emplacement initial de la librairie. Cet agent immobilier est toujours en place, de nos jours.
Le 21 mars 1972, les municipalités de Roubaix, Hem et Lys-lez-Lannoy décident de la création d’un syndicat inter-communal à vocation unique : l’équipement sportif du quartier des Trois Villes. C’est Mr Desmulliez, député et maire de Lys-lez-Lannoy qui en est le président.
Les 3 maires se mettent également d’accord sur la réalisation d’un premier équipement : une piscine à construire entre la maison médicale et l’école de Longchamp, le long de l’avenue du président Coty. Le modèle de piscine « Plein Ciel » choisi est accepté par le Secrétariat d’ Etat à la jeunesse et au sport.
Exemple de piscine plein ciel en 1973 (Document Nord-Eclair)
La piscine à construire aux Hauts-Champs fait partie de l’opération Mille Piscines lancée par le gouvernement et qui consiste à couvrir le pays d’autant de bassins de natation. L’ouvrage doit coûter 1,2 million de francs subventionnés par l’Etat à hauteur de 45% et par le Conseil Général à hauteur de 10%, le reste étant à la charge du syndicat inter-communal (à participation égale pour chacune des 3 communes).
La piscine plein ciel est un modèle tout temps dont l’originalité consiste dans le fait que, bien qu’elle se présente comme une piscine couverte, elle s’ouvre complètement, le toit, la façade et un côté s’escamotant ; seul est inamovible le mur de protection contre le vent côté Nord. La piscine va comporter un bassin de 25m sur 10, des vestiaires, des douches et une chaufferie.
Vues aériennes du quartier en 1971 et 1976 (Documents IGN)La piscine en construction en 1975 (Document Nord-Eclair)
La piscine qui devait ouvrir idéalement en 1974 est encore en travaux en 1975 mais le bassin en pente douce commence à prendre forme et une ouverture en mai ou juin 1975 apparaît possible. Les habitants du quartier suivent le projet avec intérêt et une commission de l’Union des Associations des 3 Villes s’est déjà mise en place pour réfléchir au meilleur usage du futur équipement.
La piscine en cours de travaux en 1975 (Document Nord-Eclair)
En Juin 1975, les travaux sont en voie d’achèvement, l’aménagement des voies d’accès est en cours et la construction du logement du concierge va bientôt commencer. Reste à effectuer le nivellement des abords, le semis du gazon et la pose d’une clôture. En revanche reste le problème de recrutement du personnel à régler, seuls le gérant et le chef de bassin ayant été trouvés. La piscine doit employer 10 personnes, 3 employés administratifs, 4 maîtres-nageurs dont un maître de bassin et 3 personnes de service.
Ouverture prochaine en 1975 (Document Nord-Eclair)
L’ouverture de la piscine étant initialement prévue pour la rentrée de septembre en raison du retard pris dans les travaux puis dans le recrutement de personnel, le mécontentement des futurs usagers a poussé les enfants à manifester dans la rue leur volonté de pouvoir accéder à leur nouvel équipement dès l’été.
Manifestation des enfants en 1975 (Document Nord-Eclair)
Le syndicat inter-communal, soucieux à la fois de contenter les futurs usagers et à la fois d’assurer une sécurité maximale à ceux-ci, tant en termes de finition des locaux, qu’en termes d’encadrement, a donc opté pour une ouverture début août. Le public y a accès de 9h à 12h et de 14h à 19h. En revanche pour cette année les centres aérés ne pourront pas y accéder.
1ers plongeons dans la piscine des 3 villes (Document Nord-Eclair)
La piscine, payée à égalité par les 3 communes, doit obligatoirement être à disposition des 3 populations de manière équitable. Chaque commune dispose donc, dès la prochaine rentrée, de 2 demi-journées par semaine pour ses établissements scolaires à charge, pour chaque municipalité, de répartir celles-ci entre les écoles de sa compétence. Quant au club de natation, qui doit être représentatif des 3 communes, il a droit à 2 séances par semaine en soirée au départ.
Bien vite le bilan des activités de ce nouvel équipement sportif, au sein d’un quartier à la moyenne d’âge très jeune, est élogieux. La piscine assume pleinement ses fonctions d’éducation, de loisirs et de service public dans le quartier Hauts-Champs-Longchamp.
Piscine en 1990 (Document Historihem)
Dans les années 1990, la piscine des 3 villes nécessite quelques travaux de réfection et de remise aux normes, notamment par la pose d’un toit fixe ainsi que par l’agrandissement des vestiaires. Au cours des 5 mois de fermeture le hall d’entrée est également modifié, l’isolation améliorée et une extension des bâtiments permet la création d’une pataugeoire pour enfants, d’un sauna ainsi que d’un solarium en terrasse.
La piscine avant les travaux et en travaux en 1992 (Document Historihem)L’inauguration de la piscine rénovée en 1993 (Documents Historihem)
Dans les années 2000, des problèmes financiers se font sentir, car si la piscine est très appréciée, force est de constater qu’elle coûte cher : un budget de 4 millions de francs mangé à 70% par les salaires et l’eau. La ville de Roubaix ne cache pas sa volonté de se désengager d’autant qu’elle assume déjà le coût de 2 autres piscines à savoir la Potennerie et Thalassa.
Les difficultés de l’an 2000 (Document Nord-Eclair)
Impossible de trouver d’autres partenaires pour les villes d’Hem et de Lys car les villes voisines, contactées, préfèrent largement continuer à payer un ticket d’entrée plutôt que de se lancer dans une opération aussi onéreuse. Or si la situation financière de la piscine de 3 villes est délicate celle de 2 villes ne serait pas tenable.
Un audit rendu en 1999 pointe les difficultés de gestion de l’équipement et prévoit les conséquences si Roubaix venait à se retirer du syndicat inter-communal, ce qui, pour l’instant, fait l’objet d’un refus préfectoral. D’ores et déjà, 2 salariés sur 11 sont mutés dans les mairies d’ Hem et de Lys-lez-Lannoy, afin de soulager les frais de personnel. Il faut resserrer l’équipe sans toucher aux maîtres-nageurs et restreindre les créneaux horaires.
A suivre…
Remerciements à la ville de Hem et à l’Association Historihem
Le 15 septembre 1975, Pierre Bellemare et Jacques Antoine reprennent le jeu qu’ils avaient créé en 1960, dont le titre était la tête et les jambes. Le principe est simple : le jeu associe deux candidats, un candidat (« la tête ») répond à des questions complexes sur un thème précis (et non pas à de simples questions de culture générale). En cas d’échec, un sportif de haut niveau (« les jambes »), doit le rattraper en effectuant une performance minimum pour lui permettre de rester en jeu1. Si l’équipe arrive au bout des 24 questions (6 questions par semaine durant 4 semaines), elle gagne 100 000 francs (à partager en deux).
Les sœurs Cousin sur le plateau doc INA
Le 10 juillet, deux wattrelosiennes prennent le train pour la capitale afin de participer aux sélections. Il s’agit de Marie-Geneviève et Véronique Cousin, les herboristes bien connues dont le magasin familial se trouvait 62 rue Charles Castermant à Wattrelos dans le quartier du Crétinier. Elles se retrouvent en compagnie d’une quarantaine de candidats. Un seul devait être retenu, mais le jury estima que les deux sœurs se complétaient si bien qu’elles furent sélectionnées ensemble.
Véronique, Marie Geneviève et Pierre Bellemare doc INA
Les questions porteront sur l’histoire de la femme française de la Gaule à nos jours. Les deux sœurs se préparent donc et plongent dans les livres. Les vacances sont mises à profit pour visiter les hauts-lieux de l’histoire nationale. Quinze jours en Anjou !
Geneviève Gambillon doc INA
Les deux jeunes femmes pourront compter sur une partenaire de marque, Geneviève Gambillon, championne de France et championne du monde de cyclisme. Elles vont donc enchaîner cinq lundis soir sans possibilité de se retirer avant la fin. Si la tête ne peut répondre, les jambes seront alors mises à l’épreuve. Roger Couderc est au commentaire.
Leur premier passage est un triomphe. Quoiqu’un peu crispées, elles répondent aux questions avec beaucoup de facilité et elles ont conquis les téléspectateurs par leur sourire et leurs connaissances.
La seconde émission faillit être fatale. Mais Geneviève Gambillon fournit un magnifique effort et par la suite les bonnes réponses et l’emploi à bon escient du droit à l’erreur permettent aux trois jeunes femmes de revenir la semaine suivante.
Jamais deux sans trois dit l’adage. Les sœurs Cousin entament leur troisième parcours avec un sans faute dès la première série de questions. Mais soudain, c’est l’erreur et il faut avoir recours aux jambes de Geneviève Gambillon, laquelle eut à faire face à des conditions atmosphériques épouvantables et ne put rattraper l’erreur. Roger Couderc accueille la championne cycliste peut-être plus désolée que les sœurs Cousin en disant : la loi du sport est dure, très dure !
Le lundi 29 septembre 1975 fut donc fatal à Véronique, Marie-Geneviève et Geneviève, auxquelles Pierre Bellemare promit qu’elles reviendraient toutes les trois dès le printemps ou l’été prochain.
D’après les articles de José Merchez de Nord éclair
Le N° 33 de la Grand Place à Roubaix, se trouve juste à l’angle du Contour St Martin, côté droit.
Pan cadastral
Depuis le début du siècle dernier, et pendant de très nombreuses années, ce commerce, d’une surface de 100 m2, a été occupé par un estaminet-café-restaurant.
document collection privée
En 1900, le « Restaurant du Midi » est tenu par Rammaert Soete, puis en 1909 par Van Welden, et en 1910 par H. Bourghelle. François Décarnelle qui gère l’établissement dans les années 1920, aménage quelques chambres à l’étage, et l’établissement devient « Hôtel du Midi ».
En 1928, Cappe Laval reprend l’affaire, et en 1930, la grande brasserie de Beaurepaire, propriétaire des lieux, demande un permis de construire pour la transformation complète de la façade.
documents archives municipalesl’Hotel du Midi en 1939 ( document Marcel Bourghelle )
Après la seconde guerre mondiale, l’activité redémarre et l’Hôtel du Midi propose des menus pour le réveillon à 800 F pour le Nouvel An 1950.
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La concurrence devient serrée entre les grands restaurants de la Grand Place, dans les années 1950. Les établissements Maurice, Le Lapin Blanc, Le Grand Cerf font preuve de beaucoup d’imagination pour attirer les clients. L’Hôtel du Midi communique alors sur la bonne chair à prix compétitif.
document collection privée
Georges Agré reprend le restaurant en 1954. Originaire de Roubaix, Georges vient de Détroit aux U.S.A ou il a créé son french restaurant « La Vie en Rose ». Il revient donc, dans la région et change l’enseigne de son établissement ; l’Hôtel du Midi devient « A l’Ecu de Flandre ». La spécialité de Georges est la « timbale Richelieu » aux crevettes mayonnaise et surtout son célèbre « Poulet Marengo »
document Nord EclairPublicité Nord Eclair 1955
Mr Bonnel reprend le commerce en Mars 1964 et le transforme complétement en une Librairie-Papeterie-Disques à l’enseigne « La Centrale ».
M Bonnel a en effet constaté qu’aux Etats Unis, le livre et le disque sont associés dans un même magasin. Il s’est donc inspiré de la formule pour créer son point de vente sur la Grand Place.
Publicité Nord EclairDocument collection privée
Le décorateur Claude De Plasse est chargé d’aménager l’intérieur. Les livres de poche et disques vinyls 45 tours sont des valeurs sûres à la portée de toutes les bourses, au début des années 1960. Pour l’ouverture, 3200 livres de poches à 2 Francs , et 7000 disques vinyls sont proposés à la jeune clientèle.
A la fin des années 1960, Le magasin se spécialise davantage dans le domaine du disque, 45t et 33t, et devient « La Centrale du Disque ». Les vinyls et enregistrements sont proposés par Reine Genot, animatrice de l’émission : « Entendre et choisir pour vous » . Sa compétence exceptionnelle et ses précieux conseils sont appréciés par la clientèle, que ce soit en variété, classique ou jazz. M Bonnel propose également des chaînes mono et stéréophoniques.
Le nom de cette rivière, affluent de la Deûle, vient d’un mot germanique : « marko » qui signifie « la marécageuse ». Longue d’une quarantaine de kilomètres seulement, elle a pourtant joué un très grand rôle dans l’histoire et la vie économique de l’agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing où elle dessine un demi-cercle depuis sa source à Mons-en-Pévèle jusqu’à sa confluence avec la Deûle à Marquette. Dès Pont-à-Marcq elle entre dans une plaine humide et marécageuse qu’elle retrouve à nouveau après Tressin, et d’où elle tire certainement son nom.
Le village de Ham en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)
Hem vient de Hamma qui signifie : langue de terre se projetant en terrain d’inondation, soit un segment avançant dans les marais de la Marque. Une des premières orthographes de Hem est d’ailleurs Ham. Ses premiers occupants d’après les historiens : « peu d’hommes, des friches, des marécages, des taillis, des huttes de boue et de branchages réunies en hameaux qu’entourent des haies d’épines ».
Le bassin de la Marque est d’abord rural : un peu d’élevage, essentiellement des bovins ; énormément de terres labourables avec prépondérance des céréales mais aussi des pommes de terre et des endives. Le petit peuple vit alors de l’élevage des oies et de l’extraction de la tourbe. Les prairies se trouvent essentiellement au sud de Hem le long de la Marque de Hempempont jusqu’au Château d’Hem et ses terres labourables.
L’agriculture autour du Château d’Hem en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)
« Le domaine est composé de la basse cour et du château proprement dit accompagné de ses jardins. Chacun de ces éléments est entouré de fossés remplis de l’eau de la petite Marque qui y serpente et fertilise les prairies où paissent des animaux. La basse cour, en briques, couverte de tuiles, comprend une série de bâtiments disposés sur trois côtés seulement et où se situe un imposant portail d’entrée, précédé d’un pont et accompagné d’une tour ronde à gauche, carrée à droite, d’un corps de logis à gauche, d’un pigeonnier à toiture en bâtière, d’une grange et d’étables.
Un pont relie cette ferme au château dont l’organisation est complexe puisqu’il est composé de deux cours et que la courtine se prolonge vers l’horizon au delà de la deuxième cour. Des tours cantonnent chacun des angles de ces deux cours, les unes carrées, les autres rondes, les unes modestes, les autres imposantes ou élancées. La destination des bâtiments est difficile à identifier. Tous sont disposés autour de la deuxième cour, tandis qu’autour de la première n’existent que des courtines régulièrement percées, hormis les tourelles précédemment citées et les portes. L’une d’entre elles donne sur un jardin dont le dessin figure une croix de Saint Louis, semble t il. »
Peinture d’Adrien de Montigny représentant le château en 1603 (Document Historihem)
La petite Marque, affluent de la Marque, longue de 9kms, prend sa source à Willems et dans son eau autrefois limpide on pêchait le brochet et la carpe. Ses eaux alors alimentaient les douves du Château d’Hem . Toute la zone comprise entre le parc du Château Wattine, à la limite de Forest et d’Hem, était drainée par une myriade de fossés.
Dès l’avènement des Comtes de Gand, du temps du premier château féodal d’Hem, des rouissoirs dotés d’écluses font parfois monter les eaux des cultures de ses voisins de Willems, suscitant leur mécontentement. Au dessus des terres du château d’Hem, au 18ème siècle, des moulins se trouvent sous le hameau de Valet (actuelle vallée) à l’emplacement approximatif de la briqueterie de la rue du Calvaire.
Les moulins de Hem en 1726 (Document Historihem)
Entre 1800 et 1920, la partie agricole d’Hem garde une place importante dans l’activité des villageois. Les rendements des terres sont remarquables tant elles sont bien entretenues et abritées des vents par toutes les crêtes boisées et elles bénéficient de l’humidité provenant de la Marque.
Au vingtième siècle, la rivière attire les habitants dans la partie amont et l’aval se tertiarise. Hem se structure en 3 parties : les industries sont localisées au bord de la Marque, des grands ensembles sont construits au nord à la limite de Roubaix pour loger la population ouvrière et au sud se situe un quartier plus résidentiel.
Photo aérienne de 1932 (Document IGN)La famille sur le pont enjambant le cours d’eau (Documents collection privée)
Ainsi, dans la rue de Croix qui mène dans la ville du même nom, s’établit le Château de la Roseraie au n°111. Il est construit par Louis Leclercq-Huet qui descend d’une famille d’industriels. Comme le montre la vue aérienne de 1932, La Roseraie, ce n’est pas qu’une grande demeure majestueuse. C’est également un énorme terrain qui comprend, outre la bâtisse principale : plusieurs dépendances puis une ferme, des jardins, des prés, un cours d’eau…
Série de cartes postales de la Roseraie et une photo sur l’élevage dans le domaine (Documents collection privée)
Ainsi que le montre la série de cartes postales éditées sur le domaine à l’époque de sa construction, de multiples activités s’y déroulent, liées au cadre champêtre de l’endroit et à la présence du cours d’eau : élevage de bovins, d’ovins, de poules, pêche, canotage, vergers et magnifiques jardins.
Série de cartes postales de la Roseraie sur les jardins et vergers, la pêche et le canotage (Document collection privée)
La Marque alors poissonneuse fournit carpes et anguilles. Celles-ci deviennent d’ailleurs le plat de référence d’un restaurant fort prisé et fréquenté situé plus près du centre d’Hem, dans la même rue : l’Auberge d’Hempempont. Dans la série de cartes postales consacrée à celle-ci les viviers, l’écorcherie et la cuisine sont mises en valeur afin d’assurer la publicité de l’établissement.
Série de cartes postales de l’Auberge d’Hempempont (Documents collection privée)
La pêche se fait alors à la fois en rivière et en viviers. : les anguilles sont une source de nourriture fraîche ou fumée ; des viviers de carpes et tanches peuvent être aménagés en tous endroits. La chasse est également beaucoup pratiquée, Hem étant un terrain accueillant de multiples oiseaux sauvages : des échassiers de toute taille comme les cigognes qui chaque année passent à Hem, Lannoy et Lys. En 1968 à Hem, La Marque est encore une réserve de poissons. Aujourd’hui seuls les étangs permettent ce loisir tels que la base de loisirs du 90, avenue Delecroix avec son étang de pêche.
La base de loisirs et l’étang de pêche (Documents site internet)
En revanche, la Marque n’est pas un axe de circulation car son débit est trop faible. Bien au contraire, elle représente surtout un obstacle dans la mesure où elle coule souvent dans une plaine inondable, voire au milieu des marais et son passage est donc difficile. D’où l’importance stratégique des ponts qui le permettent.
La Marque et ses marécages sont ainsi, au cours de l’histoire, un obstacle important pour les troupes armées. Le pont de l’Hempenpont est alors l’ un des seuls passages praticables entre la Chastellenie de Lille et le château de Lannoy. Les armées vivent en ce temps-là sur le dos des habitants. A chaque conflit, le village de Hem et ses habitants subissent les pillages des troupes quelle que soit leur nationalité.
Croquis des ponts (Document Historihem)
Les 2 routes donnant accès à Hem par le sud traversent la rivière, l’une venant de Flers à l’Hempempont au « panpont d’Hem » et l’autre venant de Forest au pont de Forest. Ce pont est situé sur le territoire de Forest, village devenu plus tard la ville de Forest-sur-Marque.
CPA du pont de Forest qui enjambe la Marque (Documents collection privée)
Le pont d’Hempempont est encore aujourd’hui le seul pont existant sur le territoire de Hem. Le marquis d’Hem dispose à l’époque féodale, d’un droit de péage sur ce pont. Sans ces péages dédiés aux routes, la presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, construits en France jusqu’au dix-septième n’auraient en effet pas existé et, après la construction, il fallait entretenir, réparer et surtout reconstruire.
Pont d’ Hempempont (Document BD Au Temps d’Hem)
Ce pont, en bois et très étroit à la fin du 19ème siècle, est d’une grande importance pour la liaison Lille-Lannoy, tant pour le commerce que pour l’armée. Il est alors surveillé par les policiers du commerce extérieur (douaniers).
Au début du vingtième siècle la meunerie Dufermont à Hempempont a une petite déviation sur La Marque, coupée par des vannes. Pour actionner ces vannes, on a construit au dessus de l’eau une petite passerelle d’ailleurs très étroite.
En octobre 1918, les allemands, qui ont fait sauter le Pont d’Hempempont, ont omis de faire sauter la passerelle de la meunerie Dufermont. Les anglais, profitant de cette aubaine inespérée, se lancent à la poursuite des allemands qui, de ce fait, n’ont pas le temps de faire sauter les habitations et les usines d’Hem.
Vue de la passerelle de la meunerie en 1964 (Document Historihem)
Au cours de la seconde guerre mondiale le pont d’Hempempont conserve également son importance stratégique. Les uns le font sauter et les autres le réparent comme sur une photo de 1940 où les soldats allemands travaillent à sa réparation après le départ des anglais.
Les allemands réparent le pont en 1940 (Document collection privée)
A part ces deux ponts, seules quelques passerelles pour piétons permettent de traverser la Marque dans la commune. Après la seconde guerre mondiale il n’est pas rare de voir les habitants se baigner encore dans la rivière pourtant déjà bien polluée en raison de l’industrialisation de ses rives.
Photos de passerelles et baignades dans la Marque (Documents Historihem)
A suivre …
Remerciements à l’Association Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem et enfin à Paul Delsalle pour son ouvrage sur l’ Histoire de la Vallée de la Marque.
Football-association. Le grand match international du 5 février oppose l’Edmonton Football-Cub au Racing Club de Roubaix sur le terrain du RCR rue de Beaumont. Cette équipe anglaise a remporté le titre de champion de la North London League deux fois de suite, entre autres trophées.
Le public du Vélodrome CP BNRx
Football-association. Sur proposition de M. Desruelles, le nouveau directeur du Vélodrome Roubaisien, la commission de football du Nord (région terrienne) a accepté le principe d’un match entre une équipe composée des meilleurs joueurs parisiens et une équipe formée des meilleurs footballeurs du Nord. La commission a accepté de constituer officiellement l’équipe du Nord.
Football-Rugby. Une section de football-rugby serait en formation au Racing Club de Roubaix sous la direction de quelques dévoués sportsmen. Nous aurons donc bientôt aussi dans notre région les fervents du ballon ovale.
Football-association. Le RCR a gagné le math contre Edmonton par 5 buts à 4. à la mi-temps Edmonton mène par 3 buts à 2. La seconde mi-temps est à l’avantage des roubaisiens, ce qui augure bien des futures finales du championnat du Nord et du championnat de France.
Football-association. On jouait pour les championnats du Nord, voici les résultats. L’UST a battu le SR par 5 buts à 2 sur le terrain du Pont Rouge.
Cross Country. On s’entraine ici et là à Roubaix. Le Club des Sports de Roubaix a effectué un parcours de 10 kilomètres et on a remarqué les coureurs suivants : Donat, Missant, Dubar, Lechard, Langlais, Pesez, Desplanque. Le Racing Club de Roubaix s’est entraîné sur un parcours de 13 kilomètres. On relève les noms suivants : Tillez, Duforest, Thieffry, Dejaegère, Beckaert, Nachon et Mestdagh.
Hockey. Le RCR a battu sur le terrain de Beaumont l’équipe de l’Iris Stade Lillois par trois buts à zéro. Un match retour est prévu pour bientôt à Lille.
Boxe. La société d’armes le Contre de Sixte de Roubaix vient de s’assurer le concours de MM. Jean et Hubert Desruelles les excellents professeurs roubaisiens bien connus pour la direction de sa section de boxe. Les séances d’entrainement ont lieu au local 1 rue du Moulin les mardis et les vendredis, de huit à dix heures du soir.
Football-association. La sélection française a battu la sélection suisse par un but à zéro, au vélodrome du Parc des Princes. Signalons la présence dans l’équipe française de Files l’excellent avant de l’Union Sportive Tourquennoise dont le jeu a été particulièrement remarqué.
Emile Sartorius Coll Particulière
Football-association. Le premier match éliminatoire du Challenge international du Nord s’est déroulé sur le terrain de la rue de Beaumont et a vu la victoire du RCR sur l’Iris Stade Lillois par 6 buts à 3. Dans l’équipe roubaisienne ont été remarqués Perche, Sartorius, Scott et Duthoit.
Cyclisme. Paris Roubaix 1905. C’est avec plaisir que les sportsmen de la région verront figurer le nom de Colsaet, l’excellent coureur wattrelosien qui est déjà dans une forme superbe et espère bien cette année décrocher la timbale, c’est à dire les 1.000 francs qui constituent le premier prix.
Louis Colsaet doc Gallica
Football-association. On en est aux demi-finales du championnat du Nord. Pour les équipes premières, le RCR bat l’US Boulonnaise par 5 buts à 3. Pour les équipes secondes, le RCR 2 a battu le RC Calais 2 par 9 buts à 4. Pour les équipes troisièmes, c’était la finale, le RCR « bat l’UST 3 par 5 buts à 3, après prolongations.
Cross Country. Championnat du Nord (USFSA). Il se déroulait à Arras. 1er Sorel du Racing Club d’Arras, 2eme Thieffry du RCR. Par équipes, le RC Arras est 1er avec 48 points le RCR est 2e avec 55 points et le RC Calais 3e avec 84 points, le Stade Roubaisien est 4e avec 147 points.
Football-association. Matchs retour pour le championnat du Nord. Équipes premières série A : le RCR bat l’US Boulonnaise par 6 buts à 2. L’équipe seconde du RCR a battu l’équipe seconde du RC Calais par 4 buts à 2. Par cette victoire l’équipe seconde du RCR est déclarée champion du Nord de seconde série.
Cross-Country. Le championnat du Nord (FAF) a été couru à Douai par 40 compétiteurs. Ont terminé premiers ex æquo Donat et Missant (CSRx) devant Jules Dubar sur un parcours de 13 kilomètres. Le CSR remporte le classement par équipes.