Union Biscuits

Cet article fait suite à «  La Boulangerie de l’Union » précédemment édité.

En 1914, la première guerre mondiale éclate. L’état ordonne à la  »Boulangerie de l’Union », de fabriquer des biscuits pour l’armée française, pour les poilus qui se battent au front. A la fin du conflit, en 1918, la situation est catastrophique pour la population. Il a été très difficile, en effet, de pouvoir se nourrir correctement pendant ces quatre années. L’Union continue et développe alors fortement la production de biscuits de suralimentation, très nutritifs et fortifiants, pour satisfaire les besoins énormes des roubaisiens, qui souffrent de carence alimentaire.

( documents collection particulière )

Sur ce catalogue de 1923, une gamme très complète de biscuits est proposée à la clientèle : biscuit sec, petit beurre, sablé, galette, pain d’amande, gaufrette, madeleine, boudoir, langue de chat, macaron, biscotine, biscuit de régime, et même biscotte pour potage !

La marge bénéficiaire sur les biscuits étant plus confortable que sur le pain, à la fin des années 1920, la société stoppe son activité de boulangerie pour ne fabriquer que des biscuits, et devenir la « Biscuiterie de l’Union ». Édouard Duquenne, le fondateur de l’Union, passe le relais, en 1927, à ses deux plus jeunes fils, Eugène et Donat.

L’entreprise cesse également toutes les actions sociales qui avaient été entreprises jusqu’alors. C’est en 1936 que l’entreprise prendra le nom d’ « Union Biscuits ».

( document collection particulière )

L’Union met en place, dans les années 1930, un système de points fidélité. Des bons sont remis à la clientèle, à chaque achat. Les bons cumulés donnent la possibilité d’obtenir des pièces d’un magnifique service de table en porcelaine de Limoges.

Publicités Familial et Régal ( documents collection particulière )

Dans les années 1950, la société Union Biscuits crée deux nouveaux produits :  »le Familial » et  »le Régal ».

Le Familial ( document J. Duparcq

« Le Familial » est un biscuit feuilleté, très digeste, destiné à toute la famille. C’est l’inimitable et incomparable casse-croûte.

Le Régal ( document J. Duparcq )

« Le Régal » est fourré d’une délicieuse pâte à base de vanille ou de chocolat, apprécié en particulier par les enfants, pour leur goûter de 4 heures. Ces deux nouveaux produits connaissent un énorme succès.

Début des années 1970 ( Document D Labbé )

En 1974, Joseph Desmarecaux, qui est entré dans l’entreprise en tant que représentant, est nommé PDG par les deux frères Eugène et Donat Duquenne. Particulièrement commerçant et dynamique, il multiplie les actions de communication et d’animation sur les produits de l’entreprise : présence lors de salons professionnels, animation-jeux ( bicyclettes ) dans des galeries marchandes, ou dans diverses fêtes locales.

Joseph Desmarecaux au centre, entouré de deux représentants ( document J. Duparcq )
( documents J. Duparcq )

Le Big Choco est créé au début des années 1980. C’est un casse-croûte familial, nappé de chocolat. Ce produit est fortement apprécié de la clientèle. De nombreux roubaisiens se souviennent certainement de ces odeurs très agréables, de biscuit et de chocolat, qui parfumaient la Grande Rue.

Big Choco ( document collection particulière )

Ces 3 produits leaders du marché ( Familial, Régal et Big Choco ) sont à l’origine du développement de l’entreprise Union Biscuits, dans les années 1980, mais la concurrence commence à devenir agressive sur le marché, avec des marques comme Lu, Brun, BN, Delacre, Belin et même des entreprise belges Parein et DeBeukelaer. Union Biscuits résiste, et, en 1985, l’entreprise rachète les biscuits IDC à la gare des Francs, à Tourcoing qui est le principal concurrent en biscuits casse-croûte.

( document J. Duparcq )

En 1988, le PDG de la société Union Biscuits, Joseph Desmarecaux conclut un accord avec Jean-Pierre Bourgois du club des collectionneurs de Roubaix pour présenter une magnifique exposition de l’entreprise, lors du salon des 5 et 6 Mars 1988, au Centre aéré du Parc des sports. Il confie à trois étudiantes de l’école ESAD, ( dont sa fille Anne Caroline Desmarecaux ) la mission d’organiser la présentation des affiches, des publicités et même des objets comme une caisse de comptoir de la boulangerie, datant des années 1910. C’est l’occasion de rappeler aux nombreux roubaisiens, l’importance d’Union Biscuits, de son histoire depuis 1892 et de ses produits de qualité.

( documents J. Duparcq )

A suivre . . .

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Remerciements aux Archives Municipales et à Jean Duparcq pour son témoignage et ses documents.

Qu’est devenu le cinéma Familia ?

En 1926, Gaston Isorez ouvre son cinéma « Le Familia », rue David d’Angers, dans le quartier du Nouveau Roubaix en pleine construction. C’est à la fois un cinéma, une salle des fêtes, une salle de bal du dimanche. Dans les années 1930, les H.B.M. Habitations à Bon Marché amènent une population dense dans ce nouveau quartier populaire. Joseph Rigamensi prend la direction de l’établissement.

document Nord Éclair

En 1944, le nouveau directeur, M. Dhollander, rénove cette salle des fêtes qui devient alors un véritable cinéma, respectueux des consignes strictes de sécurité. Les années 1950 -1960 sont propices au développement des cinémas de quartier, mais les années 1970 sont beaucoup plus difficiles, à cause de l’apparition de la télévision dans les foyers. Le cinéma Le Familia ferme ses portes au début des années 1980.

Le Familia à la fin des années 1970 ( document Archives Municipales )

En 1983, les trois frères Castelain (François-Xavier, Jean-Bruno et Pierre-Damien), passionnés de musique, décident de créer un nouveau concept branché, un espace-rencontres à Roubaix : le café-restaurant-spectacle. Ils reprennent le cinéma Familia, rue David d’Angers, fermé depuis peu de temps. L’architecte Jean Marie Dillies, à Villeneuve d’Ascq, est chargé de faire réaliser les travaux qui démarrent en Avril 1983, et, en particulier, la rénovation de la façade.

La façade, avant et après ( documents Archives Municipales )
François-Xavier Castelain lors des travaux ( document Nord Éclair )

Dans un premier temps, le 1er Septembre 1983, le café ouvre tous les soirs. Un mois plus tard, le 1er Octobre, c’est l’inauguration officielle avec un premier spectacle à l’affiche, et à partir du lundi 3 Octobre, le restaurant ouvre tous les midis. La proximité d’entreprises importantes du boulevard de Fourmies permet d’envisager un développement conséquent de l’activité restauration. L’enseigne choisie est : Côté Jardin.

( document Nord Eclair )
Côté Jardin ( document Archives Municipales )

Le projet est ambitieux, les frères Castelain très motivés, l’accueil sympathique, mais le succès n’est pas au rendez-vous : Côté Jardin ferme ses portes définitivement quelques temps plus tard. Le bâtiment reste inoccupé un certain temps, puis, en 2005, Kamel Kamli reprend le bâtiment et dépose une demande de permis de construire pour le maintien d’une surface commerciale au rez de chaussée, et la construction de 4 logements à l’étage, en duplex, avec pose de Velux sur le toit.

( document Archives Municipales )

La façade atypique est conservée et repeinte ; les menuiseries sont en PVC bleu foncé. 4 places de parking couvertes sont prévues. Le résultat est magnifique ; la bonne réalisation des travaux de ravalement de façade incite d’ailleurs la municipalité à accorder une subvention conséquente.

( document Archives Municipales )
Photo BT 2020

Remerciements aux Archives Municipales, et à Alain Chopin et Philippe Waret pour leur livre : Les cinémas de Roubaix.

Rue du Vieil Abreuvoir, la rue-piétons

L’une des plus anciennes rues de Roubaix est relativement étroite : elle atteint à peine sept mètres par endroits, et on y rencontre des difficultés de circulation. Les trottoirs manquent également de largeur, et n’incitent pas au « lèche vitrine ». Pourtant, les boutiques y ont toujours été nombreuses : dans la première partie, de la grand place à la rue Nain, elles ont de tout temps constitué le rez de chaussée de presque tous les immeubles, et couvrent, par leur variété, pratiquement tous les besoins.

Photo Nord Eclair 1965

C’est ainsi que dans les années 60, on rencontre, avant la rue Nain, du côté impair successivement une maroquinerie, une chemiserie, un café, une confiserie, un autre chemisier, une boutique vendant des accessoires pour le dessin industriel, une parfumerie, un magasin d’alimentation, une librairie, une coutellerie, et un coiffeur. Côté pair, à droite, après deux cafés,deux boutiques de confection, un magasin de décoration, un marchand de radio-télé, une charcuterie, un coiffeur, un commerce de linge de maison, une teinturerie, une banque, une épicerie et un café.

La partie située entre la rue Nain et la rue du Curé, quoique plus longue que l’autre, a toujours abrité moins de commerces, mais on y voit quand même dans les années 60 quatre cafés, la pharmacie Willot, un antiquaire, un institut de beauté, un commerce radio-télévision, et un cordonnier côté impair, un magasin de cadeaux, un sellier, une agence immobilière, un commerce de fruits, une teinturerie, un opticien, un horloger, un magasin d’imperméables, et un restaurant côté pair.

Pourtant à cette époque, l’abondance de l’offre n’attire qu’une clientèle un peu trop rare au yeux des commerçants de la rue. Prenant exemple sur d’autres villes telles Courtrai et Cologne, l’UCC, l’Union des Commerçants du Centre, sous la houlette de M. Harmand, son président, audacieusement d’interdire la rue aux voitures, pour la réserver aux piétons. Cette proposition qui va de l’avant vise à promouvoir le commerce dans la rue. Les clients de la première partie de la rue (avant la rue Nain) pourront effectuer leurs achats en toute quiétude, sans se préoccuper de la circulation. Répondant à cette demande, la municipalité organise en 1965 une expérience qui va s’étendre sur trois mois dénommée « rue-piétons ». A l’issue de l’expérience, si elle s’avère concluante, elle pourra devenir définitive. L’idée est neuve à cet époque où on privilégie le développement de l’automobile !

On inaugure la rue-piétons, comme la surnomme la presse, avec force personnalités.

Photo Nord Éclair 1965

A l’heure du bilan, les commerçants de la seconde partie partie, celle située entre la rue Nain et la rue du Curé se montrent critiques. Ils n’ont pas fait partie de l’expérience et n’ont pas été consultés. Ils insistent sur l’hiatus important entre les deux parties de la rue : Leurs clients venaient en voiture de la grand place en passant par la partie de la rue désormais interdite aux autos, et ajoutent qu’ils ne profitent pas non plus du passage des piétons qui ne viennent pas jusque là. En bref, ils s’opposent à la confirmation du secteur piétonnier. Nord Matin titre « la rue à piétons piétine ».

En 1979 on reparle de la piétonisation de la première partie. Le projet qui se fait jour complète celui visant la place de la Liberté pour faire un ensemble englobant la grand rue et plusieurs autres, à terme. Le maire, Pierre Prouvost, y voyant un élément de renaissance du centre ville, tend une oreille favorable à la demande et la presse une réalisation toute proche.

Document La Voix du Nord 1979

Cette « piétonisation » doit se faire en relation avec la percée de l’avenue des Nations Unies et la construction du nouveau quartier d’habitations dit « Alma-centre » dont le chantier va de toute manière interrompre la circulation dans la rue du Vieil Abreuvoir. En effet, dans le cadre de ces travaux, une partie des bâtiments côté impair de la seconde partie de la rue vont disparaître. On y voit l’occasion, en prévoyant des magasins au rez de chaussée des nouvelles constructions de renforcer le caractère commercial de la rue. C’est chose faite à la fin de l’année et, dans la foulée, fin novembre 1980, on assiste à l’inauguration de la deuxième partie de la rue.

Photo Nord Éclair

L’inauguration de la seconde partie préfigure la mise en piétonnier de la grand rue entre la place de la Liberté et la grand place, qui doit avoir lieu en 1982. La rue a changé d’aspect : trottoirs supprimés, fil d’eau au centre de la chaussée, installation de luminaires de style ancien au tiers de la largeur de la chaussée et de vasques de verdure. On assiste alors à quelques changements : Nord Éclair s’installe au coin de l’avenue Jean Lebas et la Maison du livre quitte le 21 pour investir l’immeuble de l’ancienne poste au 27, et une pharmacie remplace le crédit agricole, côté pair à la hauteur de la rue Nain. La rue est investie dans toute sa longueur par les piétons.

Comme prévu, des immeubles neufs viennent boucher les « dents creuses » laissées par les démolitions consécutives à la construction de l’avenue des Nations Unies. Leur rez-de-chaussée doit abriter des commerces nouveaux, au nombre de neuf, qui renforceront l’attractivité de la deuxième partie de la rue.

Photo La Voix du Nord 1982

Néanmoins, après le premier engouement, la fréquentation de la zone piétonnière se montre inférieure aux espérances ; les passants se font trop rares : peut-être que l’habitude est prise, et qu’ils préfèrent prendre leur voiture pour se rendre à la périphérie et fréquenter les centres commerciaux des environs.

Photo Lucien Delvarre

La piétonisation ne semble plus suffisante pour attirer la clientèle dans la rue ; on envisage peut-être même comme un inconvénient le fait de d’obliger les chalands à se priver de voiture pour faire les courses. En dernière analyse, on choisit à la fin des années 90 un moyen terme et on décide de laisser à nouveau pénétrer l’automobile dans le secteur piétonnier. Les zones réservées aux piétons sont délimitées par des poteaux métalliques, et on réintroduit le stationnement à certains endroits.

Photo la Voix du Nord 2018

Mais, avec le recul, cette réintroduction ne semble pas avoir eu une action très efficace sur la fréquentation du public, et le promeneur s’y sent toujours esseulé. Décidément cette rue a bien du mal retrouver son animation d’antan !

Les illustrations proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix.

Le jardin, la cathédrale et le stade

Au début des années 2000, le parc du Brondeloire va subir de profondes mutations. Les installations sportives sont sur utilisées, preuve de leur nécessité. Mais les terrains sont à refaire, les équipements à sécuriser. Les jardins familiaux n’ont pas survécu aux querelles intestines, et les aménagements initiaux du parc sont à revoir, notamment la butte et la végétation qui l’entoure.

Le parc du Brondeloire aujourd’hui Vue Google Maps

Le jardin

C’est au printemps 2006, que naît le jardin de traverse, installé sur une friche dans le prolongement du parc du Brondeloire à l’Épeule, en contrebas de la voie ferrée. La regrettée Anne-Sophie Danjou est à l’origine de cet espace où l’on cultive la terre tout autant que le contact humain. Son leitmotiv, « c’était de partager avec les gens, de discuter avec eux du fait qu’on peut changer les choses à son échelle, de faire en commun ». Elle avait aussi créé les géants de la Garden Pride, « le carnaval des jardins où l’on devait se fendre la pêche sans se prendre le chou ».

Le jardin de traverse de Roubaix Photo Roubaix XXL

Aujourd’hui l’Association Jardin de Traverse gère 3 sites (Jardin de Traverse, Jardins du Hêtre, Jardin de Myosotis) dont deux jardins partagés écologiques (Jardin de Traverse, Jardin de Myosotis) à Roubaix. Elle développe des animations et activités autour du compostage, de la Biobox, du zéro déchet, de la trame verte et bleue, cabanes à livres, troc de plantes, pique nique, rendez-vous des composteurs, permaculture, apiculture, ateliers cuisine, couture, animation parents, enfants. Elle accueille le marché Bio AB Ecocert. L’espace Jardin de traverse se situe entre la rue du grand chemin et la rue des arts, à l’angle de la rue du Parc et de la rue du Vivier à Roubaix, le long de la voie ferrée, en plein cœur du quartier Ouest .

Les jardiniers du Jardin de Traverse sont engagés dans une démarche d’appropriation collective. Le jardin est conçu comme un endroit paisible et agréable, avec un verger, une vigne, des plantes grimpantes, un potager, des fleurs, des plantes indigènes mais aussi exotiques, des ruches, une petite mare pour favoriser l’écosystème et la biodiversité. Les visiteurs et les jardiniers s’engagent à maintenir le lieu propre et entretenu. Les propriétaires de chien sont priés de ne pas faire entrer leur animal sur le site. Les jeux de ballons se font hors du jardin.

L’association Jardin de Traverse s’articule autour de valeurs de solidarité, de tolérance et de bonne entente entre jardiniers. L’association cultive le plaisir de se retrouver et de partager ensemble. On trouvera au bas de cet article les coordonnées de l’association.

La cathédrale

Fin 2016, entre la rue du Marquisat et le Parc de Brondeloire démarre le creusement d’un énorme trou, qui formera la future cathédrale d’orage du Brondeloire. On creuse à près de 30 mètres de profondeur dans le but d’engloutir les millions de litres d’eau d’un orage. La MEL et l’entreprise Caroni gèrent ce chantier destiné à lutter contre les problèmes d’inondations. Une installation identique à Tourcoing (sur le site sportif Melbourne), permet aux habitants des quartiers du Trichon à Roubaix, de Wasquehal (quai des Alliés) et Tourcoing (Blanc-Seau) d’éviter de se retrouver les pieds dans l’eau.

La cathédrale d’orage Photo Patrick James VDN

L’eau usée et l’eau de pluie jusqu’ici dévalaient tout droit jusqu’à la station d’épuration de Wattrelos, et débordaient du réseau d’assainissement en cas de trop fortes précipitations, Et c’est depuis le grand canal de 50 mètres de long, actuellement creusé depuis la rue des Arts, qu’elles seront détournées vers la cathédrale. Les eaux arriveront par le canal d’amenée puis rejoindront la cuve et ses équipements, capables de retenir les polluants.

Le nouveau bassin de rétention a été inauguré le mercredi 24 octobre 2018. Ce dispositif n’est pas sans rappeler l’existence d’un vivier au dix neuvième siècle qui a laissé son nom à la rue. C’était une sorte d’étang à l’orée de la ville qui a disparu avec l’urbanisation et les canalisations successives. Ainsi a-t-on renoué avec les pratiques du passé ?

Le stade

En septembre 2013, une école de football voit le jour à l’Épeule. Son nom : Académie football. Lancée à l’initiative de la Ville et de Roubaix Sport Culture, l’école de football labellisée par la Fédération Française de Football organise son premier stage pendant les vacances de Toussaint pour une équipe de 46 enfants âgés de 6 à 12 ans. Entraînements, tournois et jeux au programme, mais aussi une sortie au LOSC pour assister à la rencontre Lille/Auxerre. Les parents sont présents pour soutenir les activités, ce qui a permis selon André Lazaoui, président de l’académie, de faciliter la transmission des valeurs prônées par l’école de football, à savoir respect, travail, entraide et volonté de réussite. Valeurs incarnées par Jamel Haroun, responsable de la structure et connu du grand public comme le gardien de but de l’équipe de France de futsal. En Juin 2016, le directeur de Roubaix Sport Culture annonce que l’académie de football est sur le point de s’arrêter à cause d’un problème de subvention. L’action n’a pas été retenue dans le cadre du contrat de ville. À ce moment, cette académie de football occupe entre 80 et 100 enfants âgés de 6 à 8 ans.

Le stade Photo Hubert Van Maele VDN

Le 27 janvier 2017, la ville lance une concertation sur l’avenir du parc de Brondeloire. Au centre des débats, le terrain de football, toujours en piteux état. Cet équipement, mis en service en 2004 dispose d’un sol en gazon synthétique. La ville propose aux joueurs une rénovation a minima du stade, en attendant un projet beaucoup plus ambitieux dans le cadre de l’ANRU, qui traitera l’ensemble du parc du Brondeloire. Coût de l’opération : 350 000 euros. Malgré ce budget, on est loin d’un beau stade flambant neuf. Et les footballeurs, qui font tourner avec bien du mal l’Académie de football de l’Épeule, l’ont vite compris : « On a honte quand on reçoit les gamins des autres équipes ». La Ville propose de refaire la moquette, de la peinture dans les anciens vestiaires, et de poser des préfabriqués. Le complexe viendra ensuite avec l’aide de l’ANRU.

D’après les articles de presse de l’époque

ANRU : Agence nationale pour la rénovation urbaine

Jardins de traverse : 12 rue du Vivier 59100 ROUBAIX Blog : http://www.jardindetraverse.fr

 

Un étrange commissariat

La ville de Wattrelos fut longtemps desservie par un commissariat dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’avait rien d’un commissariat. Ce bâtiment se situait dans l’alignement de la rue des otages. Bien avant la construction de la salle Roger Salengro et du Centre Socio-éducatif, il y avait là un genre de jardin sur l’emplacement de l’ancien cimetière où venaient évoluer les défilés des écoles. À l’occasion, cela pouvait servir de terrain de sport pour les jeunes collégiens qui occupaient l’ancienne gare et on passait en courant autour du commissariat. Les murs sombres et la toiture en zinc indiquaient l’ancienneté de ce bâtiment. Autrefois, avant 1900, ce local servit à héberger une centrale électrique dont le but était l’éclairage de la ville de Wattrelos, à une époque où rares étaient les communes qui le tentaient. De nombreux incidents et dysfonctionnements firent qu’on abandonna l’électricité pour en revenir au gaz.

L’ancien commissariat de Wattrelos Photo NE

Le local étant libre, fut réaffecté en 1920 pour accueillir les services de la police. Trente cinq ans plus tard, alors qu’on évoque sa démolition, il n’a pas changé. L’humidité suinte sur les murs lors des fortes pluies et il arrivait fréquemment que le téléphone soit en dérangement. L’unique cellule non chauffée pouvait à coup sûr entraîner la congestion pulmonaire du moindre délinquant égaré là en hiver. Certaines jeunes pousses du collège installé dans l’ancienne gare se souviennent d’y être allées pour faire établir une carte d’identité. Elles évoquent un décor sombre, un mobilier sommaire tout à fait à l’opposé de la gentillesse et de la prévenance des agents de police qui l’occupaient. Les policiers méritaient d’être mieux installés.

Le nouveau commissariat en chantier Photo NE

Ce sera chose faite en 1965. On pensa dans un premier temps reloger la police au 22 de la rue Faidherbe où se trouvaient déjà les services de la perception municipale et le dispensaire venant tout droit de la gare. Finalement un nouveau bâtiment sera construit à deux pas du centre, à côté de la maternelle dans la rue Saint Joseph où il y avait encore quelques jardins !

Démolition de l’ancien commissariat Photo NE

En juillet 1965, le nouveau commissariat est inauguré au 21 de la rue St Joseph et l’ancien local entre ainsi dans l’histoire sinon dans les mémoires. En fait, il est détruit quelques temps après l’ouverture du nouveau.

L’actuel commissariat Vue Google Maps

Juin 1900

Cyclisme. Réunion du Club des joyeux cyclistes au local rue Montgolfier 2 chez Henri Vreck à l’estaminet « Aux joyeux cyclistes ». Nomination de la commission dans laquelle on retrouve les noms suivants : Féréol Lecomte, Pierre Cnudde, Eugène Petit, Henri Vreck. Le capitaine de route est André Lobstein avec un lieutenant, Auguste Delomeilleur. Commissaires Alfred Pollet et Henri Prévost. On peut s’inscrire au local.

Pub Cycles Clément in JdeRx

Cyclisme. Un groupe de sportsmen de Roubaix et de Vimy organise pour le dimanche 17 juin une grande course cycliste Roubaix Vimy aller et retour soit 100 kilomètres. Cette épreuve est ouverte à tous les coureurs non professionnels. Aucune licence n’est exigée, l’entraînement par bicyclette est le seul autorisé. L’itinéraire part de Roubaix, puis passe par Hem, Forest, Ascq, Lesquin, Fâches, Wattignies, Seclin, Carvin, Lens, Vimy, contrôle à l’hôtel des pompiers et retour. Parmi les nombreux prix décernés aux vainqueurs, le premier est une bicyclette, le second un superbe objet d’art offert par M. Motte député du Nord. Les engagements seront adressés accompagnés d’un droit de deux francs à M. Théo Callens, 34 rue du Général Chanzy, Roubaix.

Escrime. M. Victor Fort, membre du Contre de Quarte de Roubaix, a remporté dimanche dernier un succès remarquable au tournoi de Liège en se classant 4e dans un concours auquel ont pris part 47 grands maîtres de Belgique, de France, d’Italie, d’Allemagne et de Hollande.

Gymnastique JO 1900 à Vincennes doc Gallica

Gymnastique. La population roubaisienne a fait un accueil enthousiaste aux vaillants gymnastes de la Roubaisienne de retour de Paris, couverts de lauriers. Dès sept heures et demie la rue de la Gare est envahie par la foule. La Grande Harmonie entame la Marseillaise à l’arrivée des héros. Un cortège se forme alors, en tête l’Union des Trompettes, puis la Fanfare Delattre, la Fanfare de Beaurepaire, la Concordia, la Fanfare des Trompettes, la Revanche, la Caecilia, les Mélomanes Roubaisiens, la musique municipale de la Grande Harmonie, la société de gymnastique l’Ancienne et la Roubaisienne. Sur la Grand Place, les gymnastes sont acclamés par la foule avant d’être accueillis par les membres du Conseil Municipal avec à leur tête le maire Henri Carrette. M. Mouvaux président de la Roubaisienne prend la parole et rend hommage aux champions et à leur moniteur chef, M Piesvaux. Le maire de Roubaix répond qu’il est heureux du succès remporté par la société roubaisienne qui est à présent renommée dans le monde entier. Des vivats sont alors chantés pour la Roubaisienne, M. Piesvaux et M. Demey le champion athlétique. Des vins d’honneur sont ensuite offerts, pendant lesquels M. Durand membre de la Roubaisienne explique en détail le succès de la société classée première du concours de Paris.

Athlétisme. Les championnats du Nord d’athlétisme ont eu lieu sur le terrain de l’Iris Club Lillois, au Vélodrome de Lille. Le tourquennois Malfait remporte les 100 et 400 mètres. Les 800 et 1500 mètres reviennent au lillois Bandeville, le 110 mètres haies et le saut en longueur au lillois Buchet, le 400 mètres haies au lillois Varet. Les roubaisiens remportent les épreuves suivantes : Dansette, le saut en hauteur, Cunin, le saut à la perche, le poids et Scrépel le disque. Tous les résultats sont de bon augure avant les championnats de France qui auront bientôt lieu.

Vélodrome et arènes. Des pourparlers pour la réouverture des arènes de Roubaix et du vélodrome, avec la société en liquidation. On étudie la possibilité de louer le vélodrome pour une ou deux réunions d’essai. Si les démarches aboutissent, des courses de taureaux seront donnée dès le mois de juillet. La société qui a la ferme intention de reprendre les arènes a déjà annoncé son programme : deux ou trois courses espagnoles, deux courses landaises et une grande fête musicale et artistique dans le genre de la représentation de Mireille qui n’a pu avoir lieu l’année précédente.

Cyclisme. Le ministre des finances vient de faire adresser aux maires et aux percepteurs des instructions en vue de la mise en exécution des nouvelles dispositions relatives au remplacement gratuit des plaques de vélocipède perdues ou soustraites. Il convient d’avoir fait une déclaration de perte ou de soustraction à la mairie sur papier timbré à 60 centimes aux frais du contribuable, dans les deux jours à partir du constat de la perte. Toutefois jusqu’au 1er juillet prochain, on pourra déclarer exceptionnellement au-delà des deux jours auprès des percepteurs.

Cyclisme. Une grande course vélocipédique sur route pour amateurs, Roubaix Fleurbaix et retour va être organisée par la Renaissance Vélocipédique le dimanche 1er juillet. Les inscriptions sont reçues chez M. Géry Haeck rue de Mouvaux 64, Blanc Seau, Tourcoing. Droit d’inscription 1,50 francs. Le départ se fera à deux heures précises chez M. Guillaume Saverys, rue de Mouvaux 99 à Roubaix.

Nord Touriste

La société le Nord Touriste vient d’obtenir l’autorisation de la douane belge pour la libre circulation à la frontière, des véhicules automobiles sous le couvert de permis spéciaux délivrés par ladite société. Il ne reste plus pour profiter de cette faveur qui sera très appréciée par les pratiquants du teuf teuf (l’expression est de l’époque), qu’à régulariser la question du cautionnement à fournir par la société. MM Les chauffeurs peuvent dès maintenant s’inscrire auprès du bureau du Nord Touriste, à l’hôtel Ferraille rue de la Gare. Il faut prévoir les renseignements suivants : noms et domicile, nombre et description des automobiles et motocycles, estimation de leur valeur. Il faut bien entendu au préalable être membre du Nord Touriste. Cotisation annuelle cinq francs et 50 centimes pour l’insigne.

La Roubaisienne en 1902

Les membres de la Roubaisienne Coll Particulière

La « Roubaisienne », Société municipale de Gymnastique et de Tir , dont le siège se trouvait à l’époque au N° 20 rue Jeanne d’Arc, a été autorisée par un arrêté préfectoral du 8 Juin 1883. Rappelons que le but de cette société est de «propager le goût pour les exercices du corps, de développer la force, l’adresse et le courage, afin de faire des hommes vigoureux, en un mot, de préparer, pour le Pays, des hommes vaillants ». Sa devise est « Pro Patria ».

La commission de la Roubaisienne Coll Particulière

En 1902, la Commission administrative se compose comme suit : Président honoraire, G. Pennel, Président actif Lucien Mouraux. 1er Vice-Président, Ch. Weill, 2e Vice Président, Carlos Roussé. Secrétaire Henri Lepaul. adjoint Albert Inglebert. Trésorier, Arthur Desrousseaux, adjoint J. Piesvaux. Chef de gymnastique, J. Piesvaux. Porte drapeau Wardavoir. Commissaire des fêtes, E. Draux. Garde du matériel et d’habillement L. Farcy. Commissaire des Pupilles A. Tettelin. Natation Vanmullen. Tir et instruction militaire, E. Bleuse. Commissaires d’ordre : MM. Alfred Vandeputte, Dejonghe, J. Wardavoir, Henri Vergin, Léon Cunin, U. Vanmullen. La société compte 160 membres actifs, 25 membres anciens, 35 pupilles, 12 membres donateurs, 50 membres honoraires et protecteurs, plus environ 60 sociétaires sous les drapeaux.

Les bains roubaisiens rue Pierre Motte CP Méd Rx

Ses cours ont lieu : pour les membres actifs, les mercredis et samedis de 8 heures et demie à 11 heures du soir ; pour les pupilles, les mardis et jeudis, de 8 à 10 heures du soir ; pour les anciens, le Vendredi de 8 heures et demie à 11 heures du soir. Le cours de natation s’est fait le Mardi, de 8 à 9 heures et demie du soir, à l’établissement des Bains roubaisiens, Rue Pierre Motte. Le cours d instruction militaire a été donné le Dimanche matin, de 9 heures à 10 heures et demie, et le Vendredi de 8 heures et demie à 9 heures et demie, au local, Rue Jeanne d’Arc. Le tir à la carabine et au tir réduit aux fusils Gras et Lebel, au Stand, Boulevard Gambetta. Le tir a 1’arme de guerre, au Stand du Tir National, Grand Rue. (Distance 200 mètres).

La cotisation annuelle est de 10 francs pour les membres honoraires et de 20 francs pour les membres protecteurs. Pour les membres actifs, anciens et pupilles, elle est de 1 fr. 50 par mois. Des jetons de présence, à déduire des cotisations, sont remis aux gymnastes assidus.

Les activités de 1902

Pendant l’année 1902, la Roubaisienne a organisé, entre ses sociétaires adultes et pupilles, des concours de saut a la perche, de jeux athlétiques, de natation, d’instruction militaire et des concours individuels. Les cours des moniteurs de l’Association régionale des gymnastes du Nord et du Pas-de-Calais ont été suivis par les meilleurs élèves. La Roubaisienne a obtenu les succès suivants : le 9 Février, lors de la fête organisée par l’Union des sports, M. Bauwens a été proclamé Champion du Nord pour la lutte libre. Cinq gymnastes ont participé, le 5 Juin, à un petit concours à Lens, tous sont revenus lauréats.

Fête fédérale du Mans 1902 Coll Particulière

Une section de 60 membres s’est rendue, le 15 Août, au concours d’Issy les Moulineaux. Malgré la valeur des sociétés rivales de Calais, de Paris, de Tourcoing, elle obtint la plus haute récompense ; à son retour, elle fut chaleureusement félicitée par l’Administration municipale et la population qui leur a organisé une superbe réception.

La Société a participé aux fêtes suivantes : le 22 Juin, à la Fête fédérale du Mans avec une délégation dont faisaient partie MM. L. Mouraux, Président, Piesvaux, Directeur, Juré des concours, H. Lepaul, Cl. Durant, A. Desrousseaux et A. Vandeputte. C’est à cette fête que M. Mouraux a reçu de M. le Président de la République, les palmes d’Officier d ’Académie.

Le même jour, deux sections se rendaient, l’une à Mouscron et l’autre à Dunkerque.

La Roubaisienne en action CP Méd Rx

Le 14 Juillet, elle donne une séance de nuit au Square Pierre Catteau et, le 28 du même mois, elle organise une fête au profit des sinistrés de la Martinique. Elle prête son concours, le 12 Octobre, à la Société des Vétérans de terre et de mer. Le 27 du même mois, elle offre à l’Hippodrome, à ses membres honoraires, une grande solennité gymnique dont la partie musicale a été confiée à la Fanfare Delattre. Le 2 Novembre, les gymnastes danseurs sont allés exécuter un ballet à Wattrelos.

La Société n’a pas oublié ses membres sous les drapeaux ; elle leur a envoyé à chacun, le 14 Septembre, un mandat au moyen des ressources provenant du tronc du « Sou des soldats » et des amendes infligées par application du Règlement. Et le 8 Novembre, un punch a été offert aux 31 conscrits qui devaient quitter la Société pour accomplir leur service militaire.

D’après les Rapports du Maire

Ballon(s) et inondations

Une première question au moment d’entamer cet article. Parle-t-on du quartier du Ballon ou des Ballons ? Il semble que l’appellation soit issue de la partie belge herseautoise comprise entre les deux rivières Berckem et Espierre. Mais nos amis belges parlent du quartier des Ballons, alors que côté wattrelosien, nous avions une rue du Ballon venant de la Vieille Place et qui correspond aujourd’hui au tracé des rues Louis Dornier et Georges Philippot. Les deux rivières citées plus haut ont régulièrement fait du quartier du ou des Ballons des plaines d’inondations. Un rapport de 1925 signale une année particulièrement catastrophique, avec 3 à 400 habitations régulièrement inondées et contaminées. Le quartier du Ballon connaît de manière plus ou moins fréquente entre 20 et 30 inondations par an, entraînant la destruction de récoltes, la contamination des puits et la dégradation des immeubles. Le 8 janvier 1925, les prairies et le champs qui entourent le gazomètre de Wattrelos, situé non loin de l’abattoir, donnent l’impression d’être un vaste étang. De fortes pluies en avril, juillet et août 1928 entraînent des inondations dont les dégâts seront indemnisés pour certains agriculteurs, notamment Clotaire Flipot, demeurant 1 rue du Ballon et Louis Houzet pour les dommages subis par son champ de betteraves. L’Espierre débordera à nouveau en juin, juillet et août 1930. La même année est créée l’« Association des victimes de l’Espierre et du Berckem ».

Wattrelos au temps du Consultat ext ADN ca 1807

On peut apercevoir sur ce cadastre du Consulat le parcours de l’Espierre partant du hameau du Ballon, tout en haut du plan, et formant un arc de cercle au travers des Près, passant entre la Vieille Place et la grand Place et rejoignant par de légers méandres le Laboureur. Les inondations vont donc concerner une grande partie du territoire wattrelosien. Les fortes pluies orageuses sont à l’origine du phénomène mais pas seulement. Il apparaît que le lit des deux rivières responsables des inondations se sont progressivement comblés à la suite du développement industriel et des rejets des usines roubaisiennes, tourquennoises et wattrelosiennes. La configuration des lieux est également propice aux inondations. Les ponts ou passerelles sont positionnés trop bas et forment barrage lors de fortes pluies. Le cours de l’Espierre présente plusieurs coudes ce qui ne favorise pas l’écoulement des eaux. De plus, le Berckem qui rejoint l’Espierre, se jette à angle droit et augmente fortement l’arrivée d’eau dans le cours principal. Lors d’abondantes pluies, le niveau des eaux s’élève rapidement, et quelques minutes suffisent pour provoquer des envahissements de 40, 50 voire 60 cm d’eau ! Sans oublier les odeurs amenées par les eaux polluées par les nombreuses industries. Il faut incessamment curer les ruisseaux obstrués, élargir les berges, redresser le lit des cours d’eaux. Entre les deux guerres ont lieu les débordements les plus catastrophiques de l’Espierre.

Quartier du Ballon inondé en 1957 Photo NE

D’avril à septembre 1957, d’importants travaux sont menés qui aboutissent aux résultats suivants : côté français, on a redressé le cours de l’Espierre et établi un nouveau pont pour faire la jonction entre la Martinoire et les Ballons. La rectification du cours de l’Espierre a entraîné de gros travaux de terrassement sur plus de cent mètres pour établir le nouveau lit de l’Espierre, plus profond et plus large que l’ancien. L’ancien lit a été comblé et une route reliera désormais à cet endroit la Martinoire et les Ballons. Les travaux français ont entraîné des craintes côté belge, car l’arrivée plus directe des eaux risque d’entraîner des inondations plus massives encore de l’autre côté de la frontière. D’autres travaux sont à envisager sur le territoire de Wattrelos afin de contenir les eaux, comme l’amélioration de l’étroit Pont des Vaches situé dans la plaine des Près ainsi que la suppression de méandres existant encore au sud de la rue Pierre Catteau.

La cité du 11 Novembre sous les eaux en 1957 Photo NE

En 1961, en vue de régler le problème de l’Espierre, les villes de Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Mouvaux, Croix, Wasquehal, Lys lez Lannoy, Leers, Hem et Bondues s’associent sous la forme d’un syndicat intercommunal d’assainissement du bassin de l’Espierre et du bassin de Tourcoing, tributaire de la Lys. Le problème qui existait déjà en 1925 s’est amplifié au fur et à mesure du développement industriel de la région. Ces vingt dernières années, l’urbanisation intensive du bassin de l’Espierre a augmenté les surfaces de ruissellement imperméables et a aggravé l’insuffisance de débit provoquant des inondations fréquentes sur le territoire de Wattrelos dans les quartiers du Mont à Leux, des Ballons, de la Broche de fer, du Breuil, du Rivage, pareil sur Roubaix, en raison du refoulement des eaux dans les égouts.

Les Ballons en 1964 Photo NE

En 1964, un important programme de construction de collecteurs a été mis en place par ce syndicat, dont le financement sera pris en compte par l’État. Pour Wattrelos, il s’agit d’un collecteur d’assainissement démarrant au Mont-à-Leux, empruntant la rue de la Martinoire, le lit actuel de L’Espierre jusqu’à la gare de Wattrelos, avec une dérivation par la rue de l’abattoir, la rue du général de Gaulle, la rue des poilus, le cimetière pour aboutir à la station d’épuration du Grimonpont. D’autre part, l’Espierre et le Berckhem, son affluent, seront entièrement canalisés entre le quartier de l’Union et la cité Amédée Prouvost, ce qui signifie qu’ils seront convertis en collecteurs souterrains. La dérivation vers le Grimonpont doit permettre la suppression du lit actuel de L’Espierre entre la gare de Wattrelos et le Sartel, et son remplacement par un aqueduc de section moyenne, un diamètre de 1,80 m enterré à une profondeur variable de 9 à 14 mètres. Coût des travaux, près de deux milliards d’anciens francs. Roubaix de son côté creuse un collecteur qui part de Mouvaux jusqu’au Laboureur. Ces travaux suffiront-ils ?

à suivre

Une dernière danse au bal masqué

Enseigne du 227 rue Carnot extrait festival-traitdunion.com

Ce n’est pas une histoire triste, juste un reflet de notre époque. Dans la rue principale de ma ville, une cité réputée festive, se trouve un magasin original dont le nom «Au bal masqué» est déjà une invitation à la fête. On y trouve, en effet, nombreux costumes, déguisements et accessoires pour passer de bons moments en famille ou entre amis. La propriétaire du magasin, toujours souriante et disponible, nous conseille, nous met à l’aise, ce qui est indispensable lorsque l’on doit sortir de sa cabine d’essayage revêtu d’un costume de Robin des bois plutôt moulant ou d’une tunique de Tarzanne un peu courte pour se poser devant son grand miroir, à la vue souvent d’autres clients riant sous cape (de Zorro).

Vitrine du Bal Masqué extrait cow.badminton.fr

Au gré des saisons et des fêtes, la porte s’ouvre à qui veut vivre des moments de bonheur et toujours sous le regard bienveillant de cette vendeuse pas ordinaire qui, il y a encore quelques mois, se réjouissait de rénover la devanture du magasin pour marquer le coup de ses 25 ans d’existence. Malheureusement, au fil des années, le chiffre d’affaire diminuait mais elle tenait à son affaire qui lui permettait de nombreux contacts et d’être au cœur des animations de cette ville au «cœur qui bat». Il faut dire que depuis quelques temps un nouveau et grand centre commercial s’était installé dans une ville voisine avec un magasin flambant neuf proposant aussi des déguisements, d’une qualité moindre mais d’un prix plus bas et comme les gens adorent se promener en famille dans les centres commerciaux le samedi plutôt que de se promener là où l’air est plus frais, petit à petit la sonnette de la porte du magasin s’est mis à moins retentir.

Vitrine récente du Bal Masqué Coll particulière

Tant et si bien que le magasin fermera bientôt définitivement sa porte… La crise du Covid-19 ayant été comme un dernier coup de grâce, même s’il n’y avait plus beaucoup d’illusions. Bien entendu tout le monde va déplorer cette fermeture, incriminant je ne sais quel responsable. Parce qu’il faut toujours un responsable. Mais que ce soit clair, le principal responsable c’est notre mode de vie, qui fait que l’on ignore souvent le petit commerce près de chez nous, pour aller vers la nouveauté, le clinquant. Souvenons-nous des petits magasins où nous allions avec nos parents ou grands-parents et cessons de nous plaindre constamment si une banque, une compagnie d’assurance ou un temple de la mal-bouffe viennent s’installer à leur place. A l’heure où nous sommes amenés à changer nos comportements de consommateurs sous peine de graves désillusions, aidons nos commerces de proximité et peut-être, je dis bien peut-être, d’ici quelques temps, on ouvrira à nouveau des magasins colorés et chaleureux dans nos rues. Et si vous vouliez avoir des nouvelles de la propriétaire du magasin, rassurez-vous… Elle va bien !