Guy Lapchin architecte

Guy Lapchin était un architecte parisien jusqu’à ce qu’il déménage avec femme et enfants pour s’installer à Croix, rue Gustave Delory et ensuite à Roubaix avenue Louis Pluquet. Un peu plus tard, il devient architecte en chef du Comité Inter-professionnel du Logement (CIL) de Roubaix-Tourcoing ; il construira à ce titre plus de 10 000 logements jusqu’en 1957, année de création de sa propre agence installée à Roubaix. D’après le témoignage de l’entrepreneur René Dutilleul1, c’est par le biais d’un concours de prototypes, organisé pour la fameuse Exposition sur l’habitat qui eut lieu à Roubaix en 1946 parallèlement à la construction de la cité expérimentale du Congo à Mouvaux, que le CIL comptait choisir un architecte. C’est Guy Lapchin alors associé à l’architecte Joseph Delplanque, qui remporta le concours. Albert Prouvost, l’un des fondateurs du CIL, nous propose une autre version. Il raconte que c’est lui qui a choisi le premier architecte du CIL, un certain René Magnan : « Je m’assure le concours d’un architecte, René Magnan, qui deviaux endra un grand urbaniste et dirigera notre bureau d’étude, aidé de Jean-Serge Dubus, ancien journaliste à l’Écho du Nord et d’Henri Hof, ancien directeur financier de la ville de Lille. Bientôt Guy Lapchin, remarquable architecte remplacera René Magnan »

Vue de la cité expérimentale du Congo extrait Mouvaux historique

Guy Lapchin et Joseph Delplanque seront responsables des opérations du CIL, jusqu’à la création du CIL de la vallée de la Lys, dont Delplanque prendra la tête, Lapchin restant responsable de Roubaix. Après le projet de cité-jardin du Galon d’eau, Le CIL de Roubaix-Tourcoing, lance un autre chantier sur la plaine du Pont Rouge. Le secteur concerné s’étend entre la rue de Lannoy, la rue Saint-Hubert et l’avenue Salengro, au-delà de la rue de Maufait. Le projet est confié à la société d’HBM du Toit Familial de Roubaix-Tourcoing, fondée par le CIL en 1946, et à l’architecte en chef du CIL Guy Lapchin. Nous avons évoqué ces constructions par ailleurs dans notre site (On lotit au Pont Rouge). Les travaux démarrent par un groupe d’habitations collectives au croisement de la rue de Lannoy et de la future rue Robert Schuman. Ce groupe comprend 6 petits immeubles de briques rouges, affichant trois niveaux et des toits fortement pentus. Les bâtiments sont disposés autour d’un vaste espace vert dégagé. Dans une second temps, le programme est complété par un ensemble de maisons individuelles groupées. Au total, ce sont 293 logements sociaux qui seront réalisés. Ils sont aujourd’hui gérés par Vilogia.

Vues du Pont Rouge Photos JPM

Guy Lapchin aurait eu l’idée de recourir aux architectes Dubuisson, Gillet, ou Prouvé, pour la réalisation des nombreux chantiers du CIL. Jean Dubuisson, prix de Rome en 1945, se voit ainsi confier la résidence du Parc à Croix. Il réalise aussi avec Guy Lapchin les Hauts Champs à Roubaix pour le CIL à travers la société d’HLM le Toit Familial. De même Guillaume Gillet, premier grand prix de Rome en 1946, fut un fidèle du CIL, de la résidence du Parc à Croix jusqu’au fameux «Os à moelle» de l’opération Roubaix 2000. Jean Prouvé, un des plus grands architectes constructeurs du XXe siècle, réalise en 1959 les murs rideaux d’aluminium de la tour du fer à cheval élevée par Guillaume Gillet.

Les quatre architectes : Guy Lapchin, Jean Dubuisson, Guillaume Gillet, Jean Prouvé

En 1957, Guy Lapchin décide de créer sa propre agence, au 71 boulevard de Paris à Roubaix. Elle a pour domaine d’activité l’architecture, l’urbanisme et le paysage. L’équipe travaille sur des projets aussi divers que le logement, la santé, les bureaux, les locaux industriels et commerciaux. Sa zone d’activité s’étend sur tout le département du Nord. L’agence a eu pendant une vingtaine d’années une antenne à Douchy-lez-Mines puis avenue de Verdun à Valenciennes. L’agence a dû déménager en 1986 dans la zone industrielle « La Pilaterie » à Wasquehal. Le cabinet Lapchin est une entreprise familiale : après sa création par Mr Guy Lapchin, son fils Jacques, dès la fin de ses études, vient le rejoindre en 1967, puis son beau-frère Pierre Ros devient un associé en 1981. Enfin, son petit-fils Franck entre dans le cabinet en 1989.

Les tours du centre Photos NE

1Cité par Alice Thomine in Le logement social à Roubaix au xxe siècle Ed Ihris

2In Albert A Prouvost Toujours plus loin Ed la Voix du Nord

Photos architectes : Lapchin Nord éclair, Dubuisson amc architecture, Gillet, musée HLM, Prouvé printerest

Récréation

Jules Rouvillain est né à Roubaix en 1922. Après la seconde guerre mondiale, il part à Arras retrouver sa fiancée, Yvonne. Jules a un sens inné du commerce. Il commence sa carrière en vendant des sacs Delmar sur les marchés. Il trouve ensuite un emploi de représentant chez Berne distibuteur de jouets et de bimbeloterie.

( document collection privée )

En 1946, il se marie avec Yvonne à Arras. Il devient commercial chez GéGé, important fabricant de jouets : poupées, dînettes, jouets mécaniques, jeux scientifiques etc. Il visite les commerçants de la région.

( document collection privée )
Jules Rouvillain ( document F. Daulmerie-Rouvillain )

Ses affaires fonctionnent très bien. Jules est heureux, mais… son souhait le plus cher, est de pouvoir créer son propre magasin de jouets, car il est persuadé qu’il va réussir, au vu de son expérience acquise, depuis des années, dans son domaine.

L’occasion se présente, au début des années 1960, lors d’une visite à son client : le magasin Récréation au 15 Grande rue à Roubaix. Le commerçant, Henri Ducoulombier vient juste de reprendre ce magasin en 1959, qui a longtemps été tenu par L. Everaere.

Henri possède également le commerce de meubles Ducoulombier au 7 rue de Lannoy. Il vient d’ailleurs de recevoir un courrier de la mairie qui l’informe de sa prochaine expropriation car le centre commercial Roubaix 2000 va se construire.

Désabusé et déçu, Henri Ducoulombier décide d’arrêter sa carrière, et de revendre son magasin de jouets : Récréation.

le magasin au 15 grande rue ( document archives municipales )

Jules Rouvillain saute sur l’occasion. L’affaire est conclue. En 1964, Jules, son épouse Yvonne et leurs 3 filles s’installent à Roubaix.

Fort de son expérience, Jules Rouvillain communique par la presse locale, sur le changement de propriétaire, et devient rapidement le plus grand magasin de la ville, en Jeux, Jouets et Modélisme.

Publicité 1964 ( document collection privée )

Jules et sa famille habitent sur place, dans la maison séparée du magasin par une ancienne cour intérieure. Derrière le logement se trouve le jardin, et, au bout de cet espace vert, un local assez important pour le stockage des jouets. Le 1° étage du commerce sert à l’exposition de jouets de grande taille ( baby-foot, table de ping-pong etc ) Au 2° étage, se trouve la réserve.

Jules Rouvillain référence et propose toutes les grandes marques de jouet dans son magasin.

Toutes les grandes marques sont référencées dans son magasin

Jules continue son adhésion au groupement de commerçants : Élégance et Distinction. Il soigne en particulier le look de son magasin, en décorant et aménageant de superbes vitrines alléchantes, pour les passants qui déambulent dans la Grande rue. Bon nombre de roubaisiens se souviennent encore, à ce jour, de ce fantastique magasin, de ces magnifiques vitrines de poupées et de peluches.

( document archives municipales )

Tous les ans, Jules et son épouse, se déplacent à Paris au salon du jouet pour y faire leurs achats de fin d’année. Très régulièrement vers la fin Janvier, ils partent à Nuremberg en Allemagne, au salon international du jouet. C’est la plus importante foire du jouet au monde. Ils sélectionnent leurs fournisseurs, choisissent les jouets et en particulier les célèbres boites à musique Steinbach.

Une boite à musique Steinbach ( document F. Daulmerie-Rouvillain )

Il développe fortement le modélisme, et devient au début des années 1970, le plus grand spécialiste de la région en modèle réduit : trains, circuits électriques et maquettes. Il crée son propre catalogue : « Le Modéliste ».

Pour exposer ses nombreuses références, il crée une extension à son magasin, en transformant le sous-sol de son habitation, en salle spéciale de modélisme. L’accès à cette arrière boutique se fait par une légère descente dans l’ancienne cour intérieure.

( documents collection privée )

Yvonne, son épouse l’aide à la gestion et la tenue du commerce. 5 vendeurs sont présents toute l’année dont 2 pour les maquettes, et en Novembre Décembre, 10 vendeurs supplémentaires viennent renforcer l’équipe en place. C’est une vraie fourmilière, car bien sûr, la fin d’année ( St Nicolas, Ste Catherine et Noël ) est une période très importante et incontournable pour le magasin.

( documents collection privée )

Au début des années 1970, Jules Rouvillain adhère au groupement Jouéclub. C’est une coopérative qui permet l’achat de jouets en grande quantité, et donc au meilleur prix. Cette adhésion lui permet de bénéficier d’une publicité nationale, et en particulier la création et diffusion d’un superbe catalogue de jouets, distribué en fin d’année.

( documents archives municipales et collection privée )

Dans les années 1980, les jeux électroniques font leur apparition sur le marché. Jules Rouvillain souhaite bien évidemment proposer à la jeune clientèle les marques Atari, Nintendo et bien d’autres.

( document collection privée )

En 1988, Jules a 66 ans. Il décide de prendre une retraite bien méritée. Il cède son commerce au groupement belge Christiaensen. L’enseigne Récréation disparaît. Le nouveau directeur Hugues Robiche modifie le magasin et change complètement de stratégie commerciale. Le magasin se heurte également à la concurrence des grandes surfaces spécialisées en jouets, et malheureusement, les affaires ne sont plus aussi florissantes.

( documents archives municipales et collection privée )

Le magasin disparaît totalement en 1997, rasé car l’emplacement du 15 grande rue devient la deuxième entrée du centre commercial  »Espace Grand Rue ».

Remerciements à Françoise Daulmerie-Rouvillain, à Thierry Bausier ainsi qu’aux archives municipales

La double vie de Guy Lapchin

Premier épisode 1903-1939

Guy Lapchin est né à Valenciennes le 16 décembre 1903 , d’un père négociant et chapelier, et d’une mère représentante en layette. Lui se destine au métier d’architecte et il pratique le sport, on le trouve licencié au Racing Club de France en 1924, à l’époque où le Club participe à la construction du Stade Yves du manoir de Colombes. Il obtiendra son diplôme d’architecte DPLG en 1928. Entre-temps, il s’est marié à Paris le 30 mai 1927 avec Lucie Tettelin. C’est un beau parti, son beau père est polytechnicien en 1885, ingénieur en chef des travaux et de surveillance du chemin de fer du Nord et Officier de la Légion d’Honneur en 1922. Guy Lapchin effectue son service militaire et soit voit confirmé au grade de grade de sous lieutenant en 1930.

Guy Lapchin jeune doc Geneanet

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Mai 1901

Journal des sports mai 1901

Aux arènes de Roubaix. Le mauvais temps a entraîné le report des courses landaises et provençales au dimanche suivant, la pluie ayant rendu la piste impraticable. C’est toujours le quadrille Bayart (toréadors et matadors) qui officiera. Les taureaux sont toujours visibles dans les corrals des arènes. La location des places chez M. Jubé 16 rue de la Gare à Roubaix.

Corrida 1901 Doc Méd Rx

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La rue de l’Hommelet

A l’origine, cette rue, dont l’orthographe a beaucoup changé avec le temps, est un très ancien chemin vicinal bordé de nombreuses fermes qui quitte, au hameau de Lomelet, entre la Grande Vigne et la Fosse aux chênes, le chemin de la Vigne pour mener à celui des trois Ponts. Il longe successivement le Galon d’eau, le Tilleul, et traverse finalement le hameau du Pile. Ce chemin, bordé de fossés, ne figure plus dans la liste des chemins vicinaux en 1838, et la nomenclature de 1861 indique qu’il a été converti en rue et qu’il est pavé sur toute sa longueur.

Plan cadastral 1805

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La diagonale des paraboles

Motte-Porisse derrière l’Hippodrome Théâtre CP Méd Rx

La rénovation de la friche Motte-Bossut, de 1983 à 1993, a permis la création du Centre international de la communication, espace de diffusion des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et celles des archives du monde du travail. Une zone d’activité tertiaire s’organise, dès 1990, avec la création de la ZAC Motte-Porisse. Continuer la lecture de « La diagonale des paraboles »

Les cycles Florin

Paul Florin tient un commerce de cycles au 10 rue Jeanne d’Arc, face aux halles de la ville, au début des années 1930.

Paul Florin devant son magasin ( document Jean-Marc Hurtebize )

Les cycles ont toujours été une affaire de famille chez les Florin. Paul et son fils, Gustave, tenaient déjà un commerce de vélocipèdes, rue Carnot à Wattrelos, depuis de nombreuses années. Continuer la lecture de « Les cycles Florin »

Hubert Desruelles

Hubert Desruelles doc Gallica

Jean Desruelles que nous avons évoqué précédemment avait trois frères, Augustin, Paul et Hubert. Né le 6 février 1885 à Tourcoing, Hubert est le plus jeune des frères Desruelles. Son aîné Jean l’associe à ses activités et démonstrations sportives, comme il l’a sans doute fait pour ses deux autres frères. On sait encore peu de choses sur Augustin sinon qu’il est mort pour la France en 1915, et sur Paul, décédé plus tôt en 1908 de tuberculose.

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