Les cycles Ferrest

Au dix-septième siècle, l’actuelle rue Jean Jaurès à Hem est un simple sentier de terre qui mène à Roubaix. Fin dix-neuvième, elle devient le chemin de Hem aux Trois Baudets. Ce n’est qu’en 1928 qu’elle apparaît sous le nom de rue des 3 Baudets puis devient la rue Jean Jaurès.

Pendant la première moitié du 20ème siècle, cette rue qui relie aujourd’hui le boulevard De Gaulle au boulevard Clémenceau, n’est pas la rue résidentielle qu’elle est devenue depuis. Elle rassemble autour de l’école Sainte- Thérése de nombreux commerces et quelques industries.

Au numéro 89 de la rue se trouve, en 1907, une boucherie-charcuterie tenue par Eloi Destailleurs, reprise après guerre par Jean Demaline auquel succède E. Lagon dans les années 1950.

Boucherie charcuterie Destailleurs (Document Hem Images d’hier)

Dans les années 1960, le petit commerce devient une boutique de chaussures tenue par Mme Messian et quelques années plus tard, les chaussures font place aux cycles et motocycles quand la famille Ferrest reprend le commerce.

Marchand de cycles et motocycles (Document archives Historihem)

A l’époque devant le commerce se dresse une pompe à essence où les cyclomoteurs peuvent venir faire le plein d’un mélange 2 temps. Le commerce vend en effet des cycles et motocycles mais aussi du carburant Castrol pour motocycles. Les réparations des deux roues y sont également assurées.

Publicités Castrol (Documents banque d’images Alamy 1955 et authentic pub )

Instantané de mémoire : « Quand mes parents s’installent à Hem aux 3 baudets en 1968, je vais avoir dix ans et, pour mon anniversaire, je rêve d’avoir un vélo de femme, qui me permettra de me balader et d’aller au Lycée de jeunes filles à Roubaix, à 3,5 km de chez moi. Chez Ferrest, je trouve le vélo de mes rêves couleur bleu roi avec 2 sacoches bleues et je l’essaie de suite autour de l’église St Joseph. Tout se passe bien jusqu’à ce que je m’arrête en restant assise sur la selle et en oubliant que mes pieds ne touchent pas terre de cette façon. Première et dernière chute car je garderai ce vélo jusqu’à l’âge adulte… »

Publicité de 1972 (Document Nord-Eclair)

Ce commerce est très petit par la taille mais grand par le contenu avec un choix impressionnant de vélos et de cyclomoteurs de marque Peugeot des 2 côtés d’une allée centrale. Et comme souvent à cette époque, chez ces petits commerçants, le conseil permet de faire son choix et la confiance est bien présente pour n’importe quelle réparation en cas de besoin.

Photo de l’extérieur et de l’intérieur du magasin dans les années 1970 (Documents archives Historihem et collection privée)

Dans les années 80, pour compenser la perte de chiffre due à la concurrence des grandes surfaces, la publicité du magasin met aussi l’accent sur la vente de Butagaz et BP Zoom ainsi que sur l’ouverture du magasin le dimanche matin.

Publicités de 1982 (Document Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)
Images publicitaires Butagaz et BP Zoom (Document collection privée)

Finalement le commerce d’André Ferrest ferme ses portes à la fin de l’année 1990 et aucun magasin ne rouvre à cette adresse qui en abritait pourtant un depuis un siècle. La maison à « basse-toiture » devient une habitation et le reste encore de nos jours, comme c’est le cas pour la plupart des maisons de cette rue.

Photos de la maison en 2008 et 2020 (Document Google Maps)
Photo aérienne de la rue en 1962 et en 2020 entre la rue des Ecoles et la rue Louis Loucheur (Documents IGN et Google Maps)

Un plan d’aménagement pour le Crétinier

En 1990, le quartier du Crétinier est considéré comme vétuste et vieillit mal. Le déclin progressif de la Lainière de Roubaix et les suppressions d’emploi n’arrangent rien. L’église n’échappe pas à cet inventaire de vétusté. En effet, dès 1980, les bois de la toiture pourrissaient entraînant des fuites d’eau qui dégradaient les murs. Le chauffage devait être réparé, l’électricité ne correspondait plus aux normes de sécurité et la fréquentation des fidèles avait singulièrement baissé.

Dernière image de la première église St Vincent de Paul extrait Journal Municipal de Wattrelos

La municipalité de Wattrelos concerte le diocèse pour les travaux à mener. Puis la décision d’un vaste projet d’urbanisme comporte la destruction de l’église et la création d’un nouvel ensemble sur l’espace ainsi libéré. La ville de Wattrelos engage donc la requalification du quartier avec un plan d’aménagement conçu par l’architecte Marc Dancoisne.

Plan d’aménagement doc Journal Mun Wattrelos

Pour mener ce plan à bien, la ville a entrepris l’acquisition d’une série d’immeubles rue des Patriotes promis à la démolition, du complexe sportif Amédée Prouvost, des restaurants et d’un magasin d’entreprise situés à proximité, ainsi que des parkings de la Lainière rue d’Oran. D’autres sont en cours.

Les travaux démarrent en septembre 1992. En attendant les paroissiens se réunissent dans une ancienne supérette au coin de la rue d’Oran. L’îlot Saint-Vincent-de-Paul constitue la première étape de la rénovation et entraîne la démolition de l’église et de son presbytère, un siècle à peine après leur création. L’espace ainsi libéré sera transformé en place publique avec un revêtement de qualité au sol, des arbres sur son pourtour, plus une fontaine comme élément d’animation.

Maquette de la nouvelle église Journal Mun Wos

Un nouveau lieu de culte sera érigé sur lequel s’appuiera un passage couvert avec arcades qui desservira des salles de quartier. Un ensemble immobilier à usage d’habitation sera réalisé par l’Office public d’aménagement et de construction du Nord. Il est l’œuvre de deux architectes lillois, MM. Bailly et Dancoisne.

Côté voirie, la rue d’Oran sera redressée et prolongée jusqu’à la rue de Toul, le nouveau tronçon prendra le nom de rue du 19 mars 1962. La rue des Patriotes va être élargie à 15 mètres pour permettre la plantation d’arbres et l’aménagement d’espaces réservés aux piétons, en maintenant de bonnes conditions de circulation.

L’église en travaux Journal Mun Wos

En 1993 les travaux de l’église ont pris du retard à cause des intempéries du mois d’octobre. Retard rattrapé mais novembre a entraîné des températures en dessous de zéro, ce qui n’a pas facilité la poursuite du chantier. L’édifice doit s’étendre sur 320 m² et pourra accueillir 300 fidèles. L’église comportera une mezzanine à mi hauteur et le clocher sera distinct du bâtiment. On espère son ouverture pour Pâques 1994.

Juillet 1902

Le journal des sports de Juillet 1902

Cyclisme au Parc de Barbieux Coll. Particulière

Cyclisme : voici le programme des courses qui auront lieu au Parc de Barbieux, le jour de la fête nationale, sous les auspices de la municipalité. Course de vitesse sur deux tours du Parc. Course de vétérans (au-dessus de 35 ans) sur deux tours. Course de tout petits (au dessous de 16 ans) sur deux tours. Course de fond, championnat de Barbieux sur vingt tours. Course de dames sur deux tours. Course de consolation sur deux tours. Ces épreuves sont locales et ouvertes à tous les coureurs libres, non munis de licence professionnelle et habitant Roubaix. Engagements par lettre chez M. Théo Callens, 34 rue du Général Chanzy à Roubaix. Toutes ces courses sont dotées de prix mais aucun droit d’inscription n’est perçu.

Les grands prix du Racing-Club-Roubaisien. La fête sportive dont le bénéfice ira à l’œuvre de la Bouchée de Pain et du Prêt de Couchage, s’annonce sous les meilleurs auspices. Les différentes épreuves inscrites au programme ont déjà réuni de superbes engagements et comprendront des lots internationaux très relevés. Prix des entrées est fixé à 2 francs pour les premières et 1 franc pour les secondes. Pour trouver des cartes d’entrée, on peut s’adresser chez M. Jénicot, libraire, 18 rue de la Gare à Roubaix.

Les grands prix du Stade Roubaisien. Plus de trois cents personnes ont assisté à la belle réunion de dimanche dernier sur le terrain du Stade Roubaisien, au Pont de Croix. Après les concours (100 mètres plat, lancement du poids, 800 mètres plat, saut en longueur, 400 mètres plat, lancement du disque, saut en hauteur, saut à la perche, 1500 mètres plat) le trésorier M. Pierre Kuntz remercie les membres qui ont bien voulu honorer cette réunion par leur présence et leur donne rendez-vous pour la prochaine fête du mois d’août.

En tête de la maison Browaeys Degeyter doc BNRx

Cyclisme. La course Roubaix Warneton et retour, soit 47 kilomètres, organisée par la maison Browaeys Degeyter a obtenu un vif succès. Le départ a été donné à trente concurrents à quatre heures. Avant le départ de la course, le public a assisté à l’ascension de deux ballons. J. Dubus est le gagnant de cette course devant C. Eggermont et F. Castiaux. Le vainqueur, nous précise-t-on, montait une machine sortant de la maison Truffaut et Corman, place de la Liberté à Roubaix.

Gymnastique. La société de gymnastique l’Ancienne participera à la huitième fête officielle de gymnastique de l’Union des Sociétés de gymnastique, d’armes et de tir de l’arrondissement de Lille, organisée par l’Halluinoise. Elle participera au concours de course en section, aux championnats individuels artistiques (adultes et pupilles) et au championnat de jeux athlétiques. Puis elle prendra part aux concours de mouvements spéciaux avec engins (adultes) et sans engins (pupilles). Le soir, elle se présentera au concours de ballets en première catégorie. En l’absence momentanée de M. Jules Vroman, directeur de l’Ancienne, MM. Achille Desurmont secrétaire adjoint de la société encadrera la section de concours et Félix Ghysels la section des pupilles dont il est le chef.

Gymnastique. Le concours d’Halluin. Les résultats. Pour les vétérans, la Patriote de Croix remporte le 1er et le 3e prix. Pour les pupilles, à nouveau la Patriote de Croix pour le 1er prix devant quatre gymnastes de l’Union Tourquennoise. Pour le concours individuel artistique, le 1er prix revient à M. Larzille de la Concorde de Lille devant M. Félix Ghysels de l’Ancienne de Roubaix. Pour le concours de course, c’est l’Ancienne de Roubaix qui remporte le 1er prix, devant La Gauloise Wattrelos. Le concours d’ensemble qui ont eu lieu l’après midi ont vu pour les mouvements spéciaux avec engins la victoire des Compagnons d’Houplines devant l’Ancienne de Roubaix, et pour le concours sans engins, le premier prix est revenu à l’Ancienne de Roubaix précédant l’Avenir de Canteleu. La société roubaisienne s’illustrera encore en soirée en remportant le premier prix des ballets.

Le canal dans le quartier du Blanc Seau doc Coll. Particulière

Régates internationales de Roubaix-Tourcoing. Organisées par le Cercle Nautique de l’Aviron Roubaisien, elles se sont déroulées au Blanc Seau sous la pluie. Malgré cela deux mille personnes se sont rangées le long de la superbe ligne droite qui s’étend entre le pont du Blanc Seau et le pont du Port. Émile Truffaut du CNAR présidait, entouré par les délégués des sociétés concurrentes, le Sport Nautique d’Amiens, du Sport Nautique de Gand, du Royal Sport Nautique de Bruxelles, du Sporting Dunkerquois, de l’Union Nautique de Calais et du Racing Club de Roubaix. La première course est réservée aux débutants, deux avirons avec barreur, le CNAR gagne. La deuxième course juniors est remportée par le Royal Sport Nautique de Bruxelles. La troisième course revient au Sport Nautique de Gand, devant le bateau Makoko du CNAR. La quatrième course voit la victoire du bateau Méli Mélo du CNAR, la cinquième est remportée par le Sport Nautique de Gand. La sixième pour l’Union Nautique de Calais. La septième, skiffs seniors, voit le triomphe du Royal Sport Nautique de Bruxelles et la huitième, en quatre avec barreur, celui du célèbre Crocodile du CNAR, champion olympique en 1900. Une drôlatique course de cuvelle clôturait la fête qui entraîna les rires de l’assistance, un seul « bateau », celui d’Émile Deleu parvenant à rallier l’arrivée.

Cyclisme. Maurice Garin vainqueur de Bordeaux-Paris en 18 h 41 minutes.

La ligne Lille-Leers – dernière partie : Lys et Leers

 

Nous avons parcouru la ligne depuis Lille jusqu’à la sortie de Lannoy, où elle a suivi un parcours très sinueux. Elle va maintenant former une ligne droite ponctuée de quelques larges courbes pour traverser Lys et Leers.

Avant cela, elle doit abandonner les rails de la compagnie des TRT (Tramways de Roubaix-Tourcoing) qu’elle a empruntés sur une centaine de mètres et tourner à droite dans la rue de Leers.

Le carrefour que nous voyons sur la photo a bien changé. L’usine Boutemy à gauche a disparu, remplacée par l’entreprise Stein, disparue depuis elle aussi. A cet emplacement s’est récemment installé un supermarché. Le bâtiment qui fait l’angle a été remplacé dans les années 50 par un autre, à vocation semble-t-il différente.

Photo collection particulière

La photo date d’avant l’ouverture de la ligne en 1908, puisqu’on ne voit ni l’aiguille, ni la courbe d’entrée dans la rue de Leers qu’on aperçoit à droite. Elle pourrait même être antérieure à 1895 : les rails que l’on voit sont ceux de la ligne 3 de Roubaix à Toufflers et leur écartement fait penser à une voie de 1m44, celle utilisée par les tramways à chevaux. En effet ce n’est que lors de l’électrification en 1895 que l’écartement a été réduit à 1 mètre.

Le même endroit aujourd’hui – Photo Jpm

La voie emprunte donc vers la droite la direction de Leers, en suivant l’actuelle rue Jean-Baptiste Lebas, laissant sur sa gauche les arbres de l’ancien parc Motte, passées les quelques maisons bordant le carrefour. Deux cent mètres plus loin, juste après la mairie, on la retrouve dans une vue, prise en sens inverse en direction de Lannoy avant la construction de la ligne. Au premier plan gauche l’entrée de la rue Delory, au deuxième plan à droite on devine, avant les arbres, le renfoncement de la mairie.

Document site Delcampe.

Avançons encore en direction de Leers. Nous voici au carrefour suivant à quelques dizaines de mètres vers Leers. A gauche la rue Jeanne Hachette, à gauche la rue Jeanne d’Arc. La voie suit toujours fidèlement le trottoir.

La rue Jeanne Hachette – Photo collection particulière

150 mètres plus loin, la voie passe devant l’église que nous apercevons au bout de la rue Alfred Bara. L’horlogerie « Au coin doré » est aujourd’hui une maison d’habitation, mais l’aspect du site est inchangé.

L’Église – Document coll. Particulière

Encore quelques centaines de mètres, et nous approchons des limites de Lys. La rue prend le nom de rue du Fresnoy. La photo suivante nous montre le carrefour avec les rues Fénelon à gauche et de Toufflers à droite. On voit la motrice 20 en état et en livrée d’origine se diriger vers Leers. Pour parvenir à cet endroit, il faut aujourd’hui emprunter le pont au dessus de la voie rapide et traverser le rond-point qui le jouxte, laissant sur la droite la zone industrielle de Roubaix-Est.

Le Fresnoy – Document Trans’Lille

Avançons encore en ligne droite dans une zone moins urbanisée pour parvenir sur le territoire de Leers. La rue s’appelle maintenant la rue de Lys et nous allons pénétrer dans le village. La photo qui suit est prise dans cette zone, bien qu’elle soit difficile à situer exactement. On y voit une motrice venant de Leers le jour de l’inauguration de la ligne.

Le jour de l’inauguration – Document Historihem

Entrant dans le village, la ligne va passer non loin du dépôt des tramways de l’ ELRT qu’elle laisse sur sa gauche. Une aiguille et une courbe permettent d’y accéder depuis la rue de Lys en empruntant ce qui était à l’époque une voie spécifique, et qui est aujourd’hui la rue Colbert. Un autre accès pour les véhicules routiers est aménagé dans la rue du Maréchal Leclerc à l’arrière de la remise.

Le site du dépôt – Photo IGN 1933

Une photo nous montre justement la grille d’accès à la rue du Maréchal Leclerc. On y voit la motrice 104 dans sa magnifique livrée d’origine, filets bleu foncé et armes des trois villes, en cours de levage. Le bâtiment qu’on voit à l’arrière plan existe encore aujourd’hui.

L’accès côté rue du Maréchal Leclerc – Photo TransLille

Le dépôt est majoritairement constitué de hangars servant à remiser le matériel à l’intérieur desquels des voies parallèles desservies par des aiguillages permettent d’aligner les motrices. La photo précédente nous montre qu’on y pratique les révisions courantes, les trams n’ayant, à l’origine, pas accès au reste du réseau ELRT. La photo qui suit nous montre la remise le jour de l’inauguration.

L’intérieur du dépôt le jour de l’inauguration – Document TransLille

Ce dépôt est abandonné dans les années 30, alors que le terminus est ramené à Lys. Il sera ensuite démoli : il n’apparaît plus sur les photos aériennes en 1949. Depuis, le terrain a été loti de maisons individuelles. Toutes les motrices de L’ELRT seront alors regroupées sur le dépôt de Marcq au croisé Laroche, également disparu aujourd’hui.

La photo suivante est prise au bout de la rue de Lys, après le dépôt et juste avant le carrefour avec la rue du Maréchal Leclerc.

Document site Delcampe

Au carrefour, la voie va prendre à droite pour se rapprocher de son terminus en suivant la rue Joseph Leroy, qui, relativement étroite, ne devait pas laisser beaucoup de place pour le trafic routier…

La rue Leroy – Photo La Voix du Nord 2021

Encore quelques centaines de mètres et la voie vire à 90 degrés vers la gauche pour emprunter la rue Thiers. Elle se dédouble dans la rue avant de parvenir à l’église, terminus de la ligne et terme de son périple. On distingue au fond une des motrices du réseau.

La rue Thiers et l’église de Leers – Photo site Delcampe

Une dernière photo est un retour à l’origine de la ligne. Elle nous montre l’autre terminus, à Lille, distant de plus de 15 kilomètres par le rail de l’église de Leers.

La place des Buisses à Lille – Photo Trans’Lille

Nous remercions les associations Trans’Lille, Historihem, Amitram et Leers historique, ainsi que les sites de l’Institut Géographique National, de La Voix du Nord et de Delcampe.

Le collège Elsa Triolet à Hem

C’est en 1975 que débute le chantier du futur collège Elsa Triolet à Hem. Le nouveau CES (Collège d’Enseignement Secondaire) de la ville (après Albert Camus) est alors appelé collège 900 car il est destiné à recevoir 900 élèves à terme. Prévu pour être utilisable à compter de la rentrée 1976 et financé par la Communauté Urbaine il se situe au début de la rue Jules Guesde, côté pair, là où auparavant il n’y avait que des champs.

Panorama de l’emplacement du futur collège en 1962 (Document IGN)

Le journal «Nord-Eclair» se fait l’écho de l’avancement des travaux en 1976, au moment où les maçons attaquent le 2ème étage du bâtiment scolaire, et alors que l’ édifice administratif et les logements de fonctions en sont au stade des finitions. Le chantier devrait fonctionner en juillet et août afin de permettre l’ouverture comme prévu à la rentrée.

Le chantier de construction de l’établissement scolaire (Document Nord Eclair)

Dans un premier temps le collège ne comptera que 250 élèves car seules les classes de 6ème seront ouvertes. Il abritera également la première S.E.S (Section d’ Education Spécialisée) de la circonscription de Roubaix qui décernera les certificats d’études professionnelles et dispensera des formations de maçon-carreleur et de plâtrier-peintre-vitrier.

Les pouvoirs publics n’ont pas lésiné sur les moyens et le bâtiment scolaire va être agrémenté d’un vaste patio et d’une cantine spacieuse. Un mobilier important sera mis à disposition du collège et le nombre de professeurs certifiés sera conforme aux demandes du principal de l’établissement.

Vue panoramique du collège en construction en 1976 (Document IGN)

Il existe déjà la place suffisante pour l’installation d’un Centre de Documentation et d’information. Toutefois, aucun documentaliste ne pourra être prévu pour la rentrée prochaine et il faudra sans doute attendre que l’établissement atteigne sa vitesse de croisière et le seuil des 900 élèves prévus à terme pour obtenir la création du poste.

Vue des travaux en 1976 depuis la rue du Cimetière sur laquelle donne l’arrière des bâtiments (Document Historihem)

A la fin de l’été 1976, le gros œuvre est bien achevé. 80% des travaux de peinture et des travaux électriques sont terminés. Les revêtements de sol sont posés et le mobilier commence à arriver. Une cafétéria est en fin de construction et les cuisinières, recouvertes de revêtements protecteurs sont prêtes à être mises en service à la cantine.

Le collège en fin de chantier en Août 1976 (Document Nord-Eclair)

Il y a dès lors deux collèges publics à Hem et reste à trouver l’appellation du nouvel établissement. Trois noms sont proposés pour baptiser le nouveau collège: Jules Guesde, Jacques Prévert et Elsa Triolet. Par arrêté du 26 avril 1979, Monsieur le Préfet du Nord le dénomme Elsa Triolet.

Extrait de l’annuaire de la commune (document ville de Hem)
Photos de l’intérieur de l’établissement dans les années 80 (Documents Copains d’Avant)

En 1980, le C.E.S. compte 692 élèves et les documentalistes finalement nommées organisent par la suite un concours de lecture pour les élèves de 6ème et 5ème, initiative parrainée par le monde économique, les 3 Suisses, la Redoute et Damart fournissant de nombreux lots et Norelec offrant un voyage à Paris aux 6 premiers gagnants. La remise des prix s’effectue en présence de Mme Massart maire de la ville.

Récompenses du Concours de Lecture (Document Historihem)

Instantané de mémoire : « Mes 2 enfants ont suivi leur scolarité de la 6ème à la 3ème dans ce collège idéalement situé au centre de la ville et d’une taille suffisamment modeste pour que chacun se connaisse dans l’établissement, évitant ainsi les écueils des collèges couplés aux lycées dans des établissements à taille démesurée. »

Photos de classe de 6ème à Elsa Triolet en 1996-97 et 2002-03 (Documents collection privée)

Dans les faits marquants de la vie du collège il est à noter qu’en 2007, Eugénie Lootvoet, juive polonaise, déportée à l’âge de 15 ans au camp d’Auschwitz, vient faire le récit de sa douloureuse expérience aux 95 élèves de 4ème et de 3ème du collège, à l’invitation d’un professeur d’histoire.

Le témoignage d’Eugénie Lootvoet (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à la Ville de Hem et à l’Association Historihem

Tempêtes sur l’église

En mars 1906 se déroulent les inventaires à Wattrelos, l’église Saint Vincent de Paul n’y échappe pas. Après l’église Saint Maclou, on se dirige vers le Crétinier. Une étrange colonne se met en marche et la foule est difficilement maintenue à distance par la troupe et la gendarmerie. La cavalerie a pris les devants. Beaucoup de manifestants vont jusqu’au Crétinier et la foule est accourue nombreuse. Aucune notification n’avait été faite à l’abbé Coquériaux, curé de la paroisse. Quand les chasseurs arrivent, on est fixés, commente le Journal de Roubaix, une irrégularité allait être commise. Dès quatre heures, le commissaire Grimaldi de Roubaix, dirige le service d’ordre. Il fait dégager la place de l’église par la cavalerie qui repousse les curieux dans les rues voisines. L’infanterie établit ensuite des barrages de tous côtés pour isoler l’église.

L’église Saint Vincent de Paul Coll Particulière

Sur le perron, devant l’église close, se tiennent l’abbé Coquériaux et M. Delcroix doyen de Quesnoy sur Deule, originaire de Wattrelos. Il est cinq heures quand M. Prévot arrive en voiture avec ses deux témoins. Il présente sa commission. Le curé en prend connaissance et se plaint de l’illégalité dont il est victime. M. Prévot répond que M. le doyen de Saint Maclou avait été prévenu pour les deux églises. L’abbé Coquériaux donne alors lecture d’une protestation.

J’ai le devoir comme prêtre, comme pasteur, comme citoyen et comme français d’élever la voix en ce moment contre l’opération que vous avez mandat d’accomplir.

Un membre de la société civile de l’église s’associe à la protestation du curé. Ce dernier refusant d’ouvrir la porte, le commissaire Buchart procède aux trois sommations en frappant de la main sur un des panneaux de la porte. Aucune réponse. Les crocheteurs s’approchent, la porte est solide et maintenue de l’intérieur. On attaque la porte à coups de masse et une brèche est ouverte. Un battant s’entrebâille et derrière on aperçoit un enchevêtrement de chaises.

La foule est massée sur les côtés et manifeste son indignation par des cris hostiles. Liberté à bas les voleurs ! Quelques socialistes répondent par le chant de l’internationale et la flamidienne.

Les crocheteurs s’impatientent, l’un d’eux tente de passer par l’une des fenêtres, grimpe sur une échelle et va briser les vitres avec un marteau. Un capitaine du 43e lui ordonne de descendre au plus vite. Pendant ce temps les chaises s’accumulent sur la place en un tas qui augmente sans cesse. Les fidèles massés à l’intérieur reforment la barricade au fur et à mesure. Plusieurs crocheteurs qui ont failli être atteints demandent à être protégés.

L’église en 1947 entre la Lainière, Dhalluin Lepers et la campagne Photo IGN

Après trois quarts d’heure, la barricade est assez basse pour que des gendarmes puissent l’escalader. L’église est prise d’assaut. La brèche est élargie et livre passage à M. Prévot et ses témoins. Il y a trois cents personnes dans l’église qui chantent je suis chrétien. Il y a notamment MM Louis Dhalluin et Louis Delcroix, membres de la société civile de l’église. Le curé s’adresse à ses paroissiens et leur demande de rester calmes pendant l’inventaire. On récite le chapelet. Les témoins déclinent leurs noms à l’abbé Coquériaux. Après un rapide examen du mobilier de l’église, les sommations sont faites devant la porte de la sacristie qui est ouverte d’une simple pesée. L’inventaire ne donne lieu à aucun incident. On fracture une autre porte, celle du presbytère. Le percepteur déclare regretter qu’elle ait été ouverte de force. Quand il sort de l’église, il est six heures. La colonne se reforme pour regagner Roubaix ; à la barrière du Crétinier, quelques socialistes crient vive la loi, à bas la calotte à quoi répondent les cris de vive la liberté, à bas les voleurs. La colonne atteint la rue d’Alger et le calme se fait.

L’église Saint Vincent de Paul affrontera de nouveau une tempête d‘origine météorologique celle-là, le 16 avril 1924. Les rafales de vent et l’infiltration des eaux ont provoqué la chute de trois grosses pierres, mesurant 83 centimètres et pesant environ 70 kilos. Elles sont tombées du clocher de l’église. On ne signale heureusement aucun accident. Il est prévu que le service es travaux publics procède à la réfection du clocher.

L’inauguration du monument aux Morts

le Monument aux Morts ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

Pour commémorer l’héroïsme des 3000 roubaisiens tombés pendant la grande guerre 1914-1918, la municipalité a décidé d’ériger un monument aux Morts.

Ce monument s’élève initialement au début du boulevard Gambetta, à l’emplacement de la  »Fontaine des Trois Grâces », au carrefour du boulevard de la rue Neuve, de la rue du Moulin et du boulevard de Paris.

Le monument représente la statue de la paix écrasant l’hydre de la guerre. La statue est belle et imposante. Un tertre de gazon, clôturé d’une grille, entoure le monument.

Quatre bas reliefs sur le socle représentent le Travail, la Famille, l’Attaque et l’Exode.

L’œuvre a été créée par le statuaire et sculpteur douaisien Alexandre Descatoire et par l’architecte J. Wielhorski.

Mrs Descatoire et Wielhorski ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

L’inauguration a lieu le dimanche 18 Octobre 1925. La date n’a pas été choisie au hasard, car le 18 Octobre 1914 les allemands entraient à Roubaix, et le 18 Octobre 1918 ces mêmes allemands quittaient la ville.

Toute la population de Roubaix rend un hommage solennel à ses glorieux soldats morts pour la France, durant la grande guerre 1914-1918.

Document Journal de Roubaix

La veille, le samedi soir 17 Octobre, a lieu une veillée funèbre : de nombreuses harmonies encadrées par les gymnastes de la  »Roubaisienne » jouent des airs funèbres et ce, pendant toute la soirée. Un éclairage efficace a été mis en place, et en particulier depuis le toit du café des  »Arcades ».

Une messe solennelle est célébrée le dimanche à midi en l’église Saint Martin devant une foule nombreuse, à l’intention de tous les roubaisiens tombés au cours de la grande guerre.

Une cérémonie a lieu à l’hôtel de ville. Parmi les nombreuses personnalités, sont présentes Mr le maire Jean Lebas, Mr Leroy secrétaire général de la préfecture, le général Moisson et de nombreuses autres personnalités représentatives des sociétés roubaisiennes.

Hôtel de ville ( document Grand hebdomadaire illustré 1925 )

En début d’après midi, un cortège immense composé de 43 formations musicales part de la rue de la gare, puis défile Grand Place, place de la Liberté et se termine boulevard Gambetta devant une foule considérable car une multitude de roubaisiens est accourue de tous les quartiers de la ville. Des dizaines de milliers de personnes sont massées sur les trottoirs, malgré un temps maussade et pluvieux. Presque sur toutes les maisons, des drapeaux aux couleurs nationales et la bannière des Amis de Roubaix témoignent de l’empressement des roubaisiens à participer à cette manifestation.

Pour ce cortège, de très nombreuses auditions musicales sont programmées particulièrement importantes par le nombre d’exécutants et par les œuvres proposées, dont la Cantate aux Morts, spécialement composée pour la circonstance, par deux roubaisiens : Édouard Sonneville et A.S. Demarsay.

L’emplacement autour du Monument aux Morts est exigu, seuls sont admis, dans l’enceinte réservée, les personnalités officielles. Les familles des soldats morts pour la France ( veuves et orphelins ) sont installées devant le monument.

document Grand hebdomadaire illustré 1925
document collection privée

Le public quant à lui, trouve de la place dans les rues adjacentes : rue de Lille, rue Neuve et rue du Moulin. Quant à la circulation des automobiles et des tramways, elle est bien sûr interdite.

document collection privée

Durant toute la soirée de ce dimanche 18 Octobre 1925, la foule défile devant le Monument aux Morts magnifiquement illuminé par la maison Deny rue Decrême : une grandiose journée d’union sacrée.

document collection privée

Remerciements aux archives municipales.

Les pompiers de Hem – 2

La caserne est à présent reliée téléphoniquement avec la poste centrale de Hem pour la journée et avec le poste téléphonique du Docteur Leborgne, relié à Roubaix, pour la nuit. Un réseau de sonneries relie chaque sapeur-pompier avec sa caserne ce qui permet un départ immédiat.

Quant à la nouvelle autopompe qui assure un transport rapide des hommes et du matériel, elle permet en moins de 3 minutes après l’arrivée des pompiers sur les lieux du sinistre de faire monter l’eau à plus de 15 mètres à l’aide de 3 lances en batterie. Mille mètres de tuyaux permettent d’aller chercher l’eau à bonne distance grâce à l’installation de l’eau potable chaque borne fontaine jalonnant les rues hémoises ayant été munie d’une bouche d’incendie.

Exemple de borne fontaine (Document inventaire des bornes fontaines)

En présence de membres de la commission municipale et de la commission civile et du maire de la ville, Mr Delesalle, le corps réorganisé des sapeurs pompiers se livre à une manœuvre de démonstration en exécutant, autour de la salle des fêtes, divers exercices de simulacres d’extinction d’incendie, après avoir rapidement branché une lance sur la bouche d’incendie située à proximité, dans la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc).

Manoeuvre de démonstration (Document Journal de Roubaix)

20 ans plus tard la nouvelle autopompe a toujours fière allure lorsque les sapeurs pompiers prennent la pose. Mais en 1957 le conseil municipal, conscient du vieillissement du matériel pourtant toujours en service, décide d’investir dans un nouveau véhicule.

L’équipe prend la pose en 1947 (Documents Historihem)
L’ancienne autopompe toujours en service en 1957 (Document Nord-Eclair) et le nouveau véhicule en 1958 (Document Historihem)

Quelques années plus tard une petite cité est construite juste à côté de la place de la République et, pour en assurer l’accès à partir de la place, une nouvelle rue doit être ouverte face à l’église Saint-Corneille. Pour ce faire il faut détruire le bâtiment qui abrite le garage des sapeurs-pompiers.

Emplacement de la nouvelle cité et de la future nouvelle rue (Document Historihem)

Les pompiers doivent provisoirement remiser leurs véhicules dans l’ancienne école de filles d’Hem Bifur, l’école Pasteur, dont les locaux sont réaménagés pour la circonstance.

L’ancienne école Pasteur (Documents collection privée)

Enfin en 1967, après la démolition de l’école de garçons Victor Hugo, sur la place de la République et la construction d’un nouveau garage municipal, contigu à l’ancienne mairie, d’un millier de mètres carrés, les véhicules de pompiers trouvent leur dernier casernement auprès des autres véhicules de la ville.

Un logement y est construit pour le sapeur-pompier permanent et responsable du service d’incendie. Si l’entrée du garage se trouve sur la place, une large sortie fonctionne également derrière le bâtiment afin de laisser toujours le libre passage de part et d’autres aux véhicules.

Construction du nouvel immeuble (Document Nord-Eclair)
Vue aérienne en 1969 montrant l’entrée place de la République et la sortie vers la rue du Cimetière (Document IGN)

De nos jours les services de lutte contre l’incendie sont regroupés au sein de groupements territoriaux faisant eux-mêmes partie de SDIS (Services Départementaux d’Incendie et de Secours). Le SDIS 59 compte ainsi 9 CIS (Centres d’Incendie et de secours) dans son groupe territorial n°2 consacré aux villes sises au Nord de la métropole lilloise.

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem et André Camion et Jacky Delaporte pour leur ouvrage Hem d’Hier et d’Aujourd’hui.

Wattrelos : les églises du Crétinier

Le projet de construction de la première église du Crétinier remonte au mois de Mars 1891 dans ce hameau de Wattrelos mieux relié à Roubaix par deux rues (rue d’Oran et rue des Champs, actuelle rue Charles Casterman) et une halte de chemin de fer sur la ligne Somain Tourcoing qu’au centre de Wattrelos.

Bénir la première pierre

Usine Dhalluin Lepers de Wattrelos https://lessegardderoubaix.wordpress.com

Mais le lieu est déjà industrialisé, car l’entreprise textile roubaisienne Dhalluin-Lepers s’y est installée, la pose de la première pierre de la future église coïncidant avec le 50ème anniversaire de cette maison, le 24 juin 1895. A cette date, Monseigneur Monnier, évêque de Lydda, vint en cortège bénir la pierre, l’église et la foule, puis se rendit pour le banquet chez Monsieur Dhalluin-Lepers, lequel était à l’origine de l’idée de l’église et en sera l’un des généreux donateurs. Le terrain avait été offert par Monsieur Watteau, un important fermier du Crétinier, les plans et la direction des travaux revinrent à l’architecte roubaisien Destombes, et les travaux qui démarrèrent en Mars 1895 à l’entrepreneur Pennel.

Monseigneur Monnier évêque de Lydda Coll. Particulière

C’est en présence de Monseigneur Monnier évêque de Lydda qu’a lieu la bénédiction de la première pierre de l’église du Crétinier en avril 1895. Une procession est prévue pour accueillir le Prélat, Grand Place, rue Pierre Catteau, Vieille Place, rue des Champs, et rue de Tourcoing. Le jour dit, le lundi 24 juin, Mgr Monnier a béni la première pierre. Arrivé de Lille à dix heures, après avoir pris en passant le chanoine Evrard de l’église Notre Dame à Roubaix, il est reçu au presbytère par M. Lejeune, doyen de Wattrelos et après avoir revêtu ses habits sacerdotaux, il a été conduit à l’église, précédé par la Chorale St Maclou que dirige M. Deflandre. Puis il s’est dirigé pour prendre place dans le cortège. Un peloton de cavaliers ouvre la marche du cortège, un autre ferme la marche. Le cortège se met en marche vers onze heures. Un accident de voiture arrête sa progression. Le chemin est vite dégagé, il n’y a pas de blessés. Les maisons sont décorées de bannières et les rues jonchées d’herbes entremêlées de fleurs. Des arcs de triomphe ont été dressés rendant hommage au Prélat. Une banderole porte ces mots : in excelsis Deo.

Édifiée dans le quartier du Crétinier, l’église Saint Vincent de Paul répond à un vrai besoin, compte tenu de l’éloignement de St Maclou. Les travaux ont été commencés le 25 mars dernier et les assises de l’église mesurent cinquante mètres de long sur vingt de large. On espère l’achever pour le milieu de l’année prochaine.

Bénir l’église

Le fait marquant de ce mois de mai est incontestablement la double cérémonie religieuse qui eut lieu dans le quartier du Crétinier le 16 mai 1897: la bénédiction de la nouvelle église Saint Vincent de Paul au Crétinier et l’installation de son desservant, l’abbé Coqueriaux. C’est le 14 avril 1897 qu’est reçue en Mairie l’ampliation du décret présidentiel autorisant l’ouverture d’une chapelle de secours dite de St Vincent de Paul.

l’église du Crétinier Coll Particulière

C’est donc par un temps particulièrement favorable, que les habitants du Crétinier s’apprêtent à fêter la bénédiction de l’église Saint Vincent de Paul, et l’installation du curé, l’abbé Coquériaux. Ce dernier est accueilli le 16 mai 1897 par Monsieur Charles Agache sur une estrade dressée près de l’estaminet « à ma campagne », qui lui souhaite la bienvenue au nom du comité organisateur de la fête, et lui offre au nom des paroissiens les divers objets du culte. Le bon curé le remercie et lui donne l’accolade, ainsi qu’à Henri Lagache, secrétaire de la société d’archers.

Un grand cortège constitué de cavaliers, de vélocipédistes, de croix, d’enfants de chœurs et d’un grand nombre de bannières se met en route vers la nouvelle église.Tout au long du parcours, les sociétés défilent en ordre au milieu des oriflammes, guirlandes et drapeaux, les chorales se font entendre avec succès.

L’église Saint Vincent de Paul CP Coll Particulière

A la porte de la nouvelle église, un groupe d’enfants attend le prêtre et à son arrivée, l’un d’eux lui adresse un compliment. Monsieur le curé les bénit et procède à la bénédiction de l’édifice religieux en commençant par l’extérieur. Puis la porte est ouverte et l’église est très vite remplie. Monté en chaire, le vicaire général Carlier fait l’éloge de la manifestation, celui de l’administration diocésaine, et celui de ses collègues, puis Monsieur le doyen de Wattrelos procède à l’installation de l’abbé Coquériaux, en remerciant également le curé de Ste Elisabeth, l’abbé Tilman, pour le magnifique don du maître autel.

Ainsi dotée d’un curé, des divers objets et mobiliers nécessaires, et de paroissiens enfin comblés, l’église Saint Vincent de Paul est ouverte au culte en cette fin d’après midi de mai 1897, au milieu des cités ouvrières du Crétinier, passé du statut de hameau à celui de quartier urbain.

(à suivre)

Théâtre de l’Aventure

Instantané de Mémoire :« A mon arrivée à Hem en 1968, dans le nouveau lotissement qui fait face à l’église St Joseph, rue des Ecoles, il n’existe pas de construction immédiatement à côté de l’église en front à rue. Seules des herbes folles envahissent le terrain qui jouxte l’école Jules Ferry-Paul Bert ».

Vue Aérienne de la rue des Ecoles en 1969 (Document IGN)

Jean Maurice Boudeulle, animateur socio-culturel sur le quartier de la Lionderie, raconte dans une brochure éditée en 2018 et contant les petites et grandes histoires des quartiers de la Lionderie et des Trois Baudets, comment il a commencé, en lien avec les animateurs d’autres quartiers, à développer des ateliers pour enfants et notamment pour les initier au théâtre.

Il explique que « le théâtre à l’Antenne c’était 2 fois par semaine en moyenne, du théâtre forum pour reprendre des scènes du quotidien, simuler des procès au tribunal »

C’est dans une suite logique qu’un premier festival de théâtre voit le jour à Hem en 1982. Comme quelques autres qui suivront, il a l’allure d’un concours. Douze troupes théâtrales s’inscrivent pour venir « s’affronter » devant un jury composé d’enfants et d’adultes.

En juillet 1983, après la réussite du second festival, à la demande de l’office culturel d’animation hémois, un poste de permanent à l’action culturelle est créé à la Mairie de Hem. Jean Maurice Boudeulle est nommé à ce poste.

Jean-Maurice Boudeulle (Document l’Aventure)

Il organise des ateliers théâtre dans les classes primaires avec les instituteurs volontaires. Mais il n’a pas de salle attitrée pour ces activités. Peu à peu les préfabriqués de l’école Jules Ferry qui ne servent plus deviennent le QG du théâtre.

En 1985, une tournée en Avignon est organisée, 30 enfants hémois, de 13 à 16 ans, partent en camionnette, durant 3 semaines afin de vivre ensemble autour du théâtre. D’autres tournées suivront. L’association : «l’Aventure» naît en 1986. En 1990, les préfabriqués de l’école sont démolis et l’Aventure déménage temporairement rue de la Vallée dans les anciens locaux de l’entreprise Jydé.

Logo de la Compagnie Théâtrale (Document l’Aventure)

Reste à bâtir un local permettant de concrétiser le travail déjà en cours depuis près de 10 ans en permettant aux jeunes désireux de s’investir dans l’activité théâtrale de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Le chantier de construction commence en 1990, entre l’église St Joseph et l’école Jules Ferry-Paul Bert, et ce n’est qu’en novembre 1991, cela fait plus de 30 ans, que l’Atelier Théâtre L’Aventure est inauguré.

Pose de la 1ère pierre en 1990 (Document Nord-Eclair)
Fin de chantier en 1991 (Document collection privée)

C’est un lieu d’accueil de compagnies amateurs ou professionnelles, d’initiation au théâtre sous toutes ses formes grâce aux ateliers enfants et adultes, de création et de représentation de spectacles réalisés par la compagnie et d’autres qu’elle invite.

Logo de l’Atelier Théâtre (Document l’Aventure)

Instantané de mémoire :«  Ma fille fait partie de l’atelier théâtre enfants pendant une année scolaire et même si sa timidité l’empêche de renouveler l’expérience les années suivantes elle aura toujours plaisir ensuite à nous emmener aux spectacles de ses camarades dans une salle chaleureuse mais malheureusement trop petite pour contenir tous les spectateurs ».

L’atelier Théâtre (Collection Privée)

Très vite pourtant, en effet, principalement en raison du succès remporté par l’Atelier, celui-ci s’avère trop exigu et en 2005, l’Atelier théâtre bénéficie de travaux d’extension, venant ajouter à la salle de répétitions et la salle de spectacles, un espace régie, décors et accessoires, ainsi que deux loges équipées. La salle de spectacles peut alors accueillir 84 personnes.

Aujourd’hui Jean-Maurice Boudeulle a cessé de diriger l’atelier qu’il gérait depuis sa fondation et c’est une femme, Céline Liagre, qui en a pris la direction.

Le but reste le même à savoir :

Favoriser l’éveil de la personnalité au travers de toutes activités artistiques.

Promouvoir la création théâtrale, vidéo et musicale, tant en milieu scolaire qu’associatif, sur l’ensemble de la région.

Et depuis 2013 : Promouvoir et organiser des actions de formation professionnelle à destination de différents publics.

Photo aérienne de la rue des Ecoles en 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à la Ville de Hem, l’Association Historihem.