Dans les années 1950, au 40 avenue Gustave Delory, se trouve une grande maison de maître sur un immense terrain de 12.900 m2.
La propriété a appartenu à R. Wattine Rasson et, depuis les années 1940, à Jean Ternynck Kieffer.
C’est une immense bâtisse. Au rez de chaussée, se trouvent 4 pièces très vastes : un hall d’entrée, plusieurs vestibules menant aux pièces de service ( bâtiment marteau ) et un escalier très large. Au 1er étage, 4 très grandes chambres, et une pièce de service. Au second étage, 5 pièces mansardées dont 4 chambres et une remise.
Le terrain est en forme de L. Au fond de la propriété, se trouve le parc Masurel. A gauche, la parcelle aboutit sur la rue Edouard Vaillant.
En 1962, Jean Ternynck demande au cabinet d’architecture de Constant Verdonck, situé avenue Jean Lebas, de faire agrandir son garage et de clôturer entièrement son terrain.
En 1963, il décide de faire construire sur sa propriété une maison individuelle de 158 m2 au sol, avec garage, sur une parcelle de 1000 m2. Ce pavillon se situe juste à côté de son habitation et sera donc numéroté au 42 de l’avenue Gustave Delory. Les plans de la maison sont établis par l’architecte C. Verdonck.
Marie France, la fille de Jean Ternynck, y réside peu de temps après la fin des travaux .
En 1974, Jean Ternynck réside désormais depuis quelques temps au 26 de l’avenue G Delory. Il souhaite faire démolir son ancienne habitation du 40 avenue Delory. Cette immense bâtisse construite à la fin des années 1890, est maintenant inoccupée depuis plusieurs mois, et mal entretenue. Des travaux très importants et coûteux seraient nécessaires, sans que l’immeuble soit pour autant conforme aux normes de sécurité. Le permis de démolir de cette maison de maître est accordé pour cause de vétusté.
La terrain vierge de 11.892 m2 de Jean Ternynck ( au 40 de l’avenue G Delory ) est cédé au promoteur Promogim. A la fin des années 1970, un dossier est déposé en mairie, pour une demande de permis de construire de 4 bâtiments et 140 logements : « Les Jardins de Barbieux ».
Promogim propose différentes possibilités à la clientèle ; du studio au 4 pièces. Des logements T 3 et T 4, soit en appartement, soit en Duplex
Les prix sont attractifs : L’appartement T 2 de 49 m2 avec un box et une place de Parking est vendu 342.000 Frs en 1985
Pour compléter et terminer l’ensemble ; Promogim construit un 5° bâtiment, en 1996 « Le Beaumont » au 152 rue Edouard Vaillant.
Remerciements aux archives municipales et à P. Van Hove
Le cinéma Lacroix se trouve au 66-68 dans la rue du même nom, à l’angle de la rue Montaigne. L’établissement existe depuis de très nombreuses années. A. Leleu était le gérant dans les années 1910, sous l’enseigne Royal Leleu, puis ce fut R. Feys avec l’enseigne Royal Lacroix.
Dans les années 1970, le cinéma de la rue Lacroix est toujours présent. Pendant toutes ces années, de nombreuses transformations ont été nécessaires pour le rénover.
Mais, en Juin 1972, la toiture du cinéma s’effondre, deux heures avant la séance de 20h30 du samedi, au cours de laquelle on devait passer le film : « Le temps des vautours ». Fort heureusement, personne ne se trouvait à l’intérieur de la salle !
Les riverains ont entendu un grondement de tonnerre, et, en sortant de chez eux, ont constaté un énorme nuage de poussière. Les pompiers arrivés sur place font tomber les briques, les restes de charpente et les tuiles qui menacent encore de chuter. La police boucle le quartier et ferme la rue Lacroix, le temps que la communauté urbaine déblaye les gravats.
La toiture était certes vétuste ; le directeur Georges Feys avait déjà entrepris certains travaux de réparation, mais les habitants du quartier estiment que le passage incessant des camions, dans la rue Lacroix est à l’origine des vibrations ressenties dans toutes le vieilles bâtisses du quartier, et en particulier les camions de démolition de l’église du Sacré-Coeur toute proche.
Quoi qu’il en soit, le cinéma est désormais fermé.
Le 4 Août 1972, l’architecte Pierre Charlet dépose un permis de construire, pour la rénovation de la partie de la toiture qui s’est effondrée.
Les travaux démarrent rapidement en Août. La toiture est réparée fin Septembre, et le cinéma peut ré-ouvrir au début du mois d’Octobre.
Malheureusement, comme de nombreux cinémas de quartier, le Royal Lacroix subit une baisse importante de fréquentation et ferme définitivement ses portes quelques années plus tard.
Le journal de Roubaix fait état en 1909 d’un marché aux vieux objets installé sur la place de la Liberté, remplaçant l’ancien marché aux charbons. « C’est là que la population ouvrière aime à tourner infatigablement autour des marchandises les plus invraisemblables et les plus dépareillées. C’est le capharnaüm roubaisien… » En un mot, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui un « marché aux puces ». Les marchands doivent y acquitter les droits de place et de colportage.
Ce marché est ensuite déplacé à une date indéterminée. On le retrouve avant la deuxième guerre autour du marché couvert, place des halles, de la proximité desquelles il profite : les acheteurs jetant un coup d’œil au passage sur les objets présentés par les brocanteurs se laissent parfois convaincre.
Les halles disparaissent en 1956, mais le marché persiste : en 1957, la Voix du Nord explique que, sur le trottoir situé le long des palissades qui délimitent l’ancien emplacement des halles, les affaires continuent le samedi et le dimanche matin : la clientèle est fidèle et motivée. Le journal conclut : « Mais la brocante vivra encore longtemps, car il y aura toujours des hommes avides d’insolite… Et peut-être, si tout se mécanise et se contingente, ces hommes seront-ils les derniers poètes. »
En 1972, le marché occupe toujours la place des halles et le parking qu’on y a créé en attendant la construction de la nouvelle bibliothèque. A partir de 1965, elle partage cet espace avec le centre commercial du Lido et se contente de la zone située près de l’ancienne poste.
Mais c’est à cet endroit que, en 1974, les travaux de construction de la nouvelle poste démarrent, chassant le marché aux puces, qui doit quitter les lieux, au grand dam des cafetiers de la rue des Halles. En mars 1975, il s’installe non loin de là, sur le terre-plein du boulevard Gambetta, où il cohabite avec le marché des la voiture d’occasion, et s’étale en 1975 entre la rue Catrice et le bâtiment des pompiers, alors que les voitures d’occasion sont cantonnées derrière le monument à Jean Lebas, près de la place de la Liberté.
Malheureusement, l’emplacement est déjà utilisé à certaines périodes. C’est, en effet, à cet endroit que la foire de la Quasimodo accueille, à Pâques, les amateurs. Pendant la foire, le marché aux puces émigre sur le parking qui se trouve entre la rue des fabricants et la rue du général Sarrail. C’est sur ce parking qu’à partir de Juillet 1978 elle s’installe définitivement. Nous allons pourtant voir que ce définitif ne l’est pas vraiment, et que les tribulations du marché ne sont pas terminées…
Bientôt, les difficultés s’accumulent. Elles sont dues pour partie au fait que le marché favorise certaines tractations douteuses qui se multiplient et préoccupent la mairie. Celle-ci envisage une fermeture et décide mi juillet de supprimer le marché du samedi, prétextant une demande des commerçants du quartier. Le marché du dimanche demeure, animé par des marchands qui viennent parfois d’une cinquantaine de kilomètres
Les commerçants ambulants protestent et envoient une lettre ouverte à Pierre Prouvost où ils qualifient d’ arbitraire la décision de fermeture du marché. Les forces de l’ordre font appliquer la décision municipale, plaçant une voiture de police pour barrer l’accès au parking.
Si le marché du dimanche a toujours lieu sur le parking des fabricants en 1984, il va ensuite se délocaliser. Il s’installe dans le quartier de l’épeule, où on le retrouve en 2013, le samedi et le dimanche, non loin de l’angle de la rue des arts et de la rue Rémy Cooghe. Celui du samedi s’arrête l’année suivante pour l’été ; il doit reprendre en septembre, organisé par une association. La municipalité est toujours préoccupée par des ventes illicites qui se mêlent aux transactions autorisées.
En 2015, Les édiles continuent à souligner les ventes d’objets neufs ou d’origine incertaine sur le marché. La Voix du Nord cite un témoin : « lorsqu’il y a un cambriolage dans le coin, les gens viennent sur le marché aux puces de l’épeule pour voir s’ils ne trouvent pas des articles qui leur appartiennent. » Les remarques officielles faites à l’association semblent un temps suivies d’effet, car les échanges de téléphones, ordinateurs et tablettes, cessent quasiment pendant un moment.
Cependant, comme l’année précédente, on assiste à une nouvelle suppression du marché du samedi pour les vacances. Les vendeurs craignent une fermeture définitive. Au mois d’Août, la Voix du Nord constate « que la municipalité ne semble pas pressée de le voir revenir. » La tension monte et le dialogue est difficile. La réouverture n’a pas lieu en septembre comme prévu, et on pense que la mairie pourrait bien vouloir le supprimer définitivement. Elle demande à l’association de remettre de l’ordre et chasser les marchandises douteuses ou illégales, alors que le marché est passé du parking de la rue des Arts à celui du Colisée. Durant le dernier trimestre de l’année, Nouvelle pause de la municipalité qui dure, puisqu’en avril 2016, le marché est fermé depuis 10 mois. Une nouvelle association veut en reprendre la gestion, mais la municipalité atermoie.
Finalement, il semble que la réouverture n’est jamais intervenue, et Roubaix est aujourd’hui privé de son marché aux puces.
Tous les documents proviennent des archives municipales et de la médiathèque de Roubaix, que l’on remercie ici.
C’est une histoire du siècle dernier. En effet, le Casino commença sa carrière dès le début du XXe siècle. Ancien entrepôt reconverti en salle de danse et divertissements variés, le Casino Palace connut la mode du skating ou patin à roulettes, puis le cinématographe que son directeur de l’époque, Édouard Montignies, propose à partir de 1912.
Après la première guerre, le Casino devient le cinéma des armées pour un temps, avant de redevenir un lieu de divertissements, un peu comme un Fresnoy de centre ville. La création du Colisée en 1927 le pousse à devenir une vraie salle de cinéma, après un détour par le cirque, souhaité par son directeur de l’époque M. Pico. Casino et Colisée se livrent alors à une concurrence acharnée.
M. Scève est le directeur après la seconde guerre, puis M. Gheldof prend sa suite et organise tout un circuit de salles qui sera dirigé par M. Paul Maes. Le 4 mai 1978, c’est la dernière séance du Casino, divisé en sept petites salles il devient le Club 7. Racheté en 1985 par M. Crombet, il devient les Arcades et ferme définitivement ses portes le 14 octobre 1998.
Le Casino eut comme particularité d’avoir deux accès, l’un au 50 de la Grand Rue et l’autre, au 12 Place de la Liberté, d’abord identifié comme bar du Casino Palace mais qui deviendra une entrée à part entière, correspondant mieux du point de vue de la sécurité à l’accès et la sortie des spectateurs, ainsi qu’au déroulement des animations diverses organisées par le cinéma (les trois mousquetaires, en chair et en os par exemple.)
Sources : les cinémas de Roubaix par Alain Chopin et Philippe Waret, presse locale
Au début des années 1950, M Morel crée la SRADE : Société Roubaisienne d’Articles de Droguerie : grossiste en produits de droguerie. Il installe son entreprise au 76 78 rue d’Italie.
Au début des années 1960, les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante, et le manque de place se fait cruellement sentir. Pour pouvoir faire face à son développement, M Morel loue un entrepôt de 1000 m2, de l’autre côté de la rue, au 81 rue d’Italie. Mme Rangotte, la propriétaire, exploitait auparavant une activité de grossiste en vins : l’entrepôt des Flandres.
En 1968, la SRADE approvisionne 69 détaillants ( petits commerçants en droguerie ) à Roubaix. A cela il faut ajouter les clients de Tourcoing et des petites villes avoisinantes. Ce gros potentiel permet de développer fortement l’activité. Le personnel de l’entreprise est composé de 4 personnes ( préparateurs de commande et livreurs ).
Le lundi 1 Mars 1971 à 14h, une violente explosion secoue le quartier. Les habitants sortent de chez eux, et s’aperçoivent que l’entrepôt de la SRADE est en flammes. Les pompiers, alertés, arrivent rapidement sur place. Ils découvrent un véritable brasier.
La présence de nombreux produis inflammables ( white spirit, solvant, essence de térébenthine . . . ) inquiète fortement les pompiers. L’accès est difficile, car l’entrepôt est encastré dans un îlot de maisons. Les dirigeants de l’entreprise de transports Van Hove, située au 84 rue de Rome, proposent aux pompiers de passer par leur entrepôt pour accéder au brasier et éteindre plus rapidement l’incendie.
Les pots de peinture et les produits de droguerie dégagent une fumée noire et âcre ; les bombes de laque explosent. Ce feu d’artifice ajoute une note encore plus terrifiante au sinistre. Le panache de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.
Le feu est éteint après quelques heures d’intervention. Le local est entièrement détruit et la charpente s’est effondrée ; tout le stock de peintures et de droguerie a brûlé. Aucune victime, ni blessé, n’est à déplorer et, grâce à l’action des pompiers, le feu ne s’est pas propagé aux maisons voisines.
Après l’incendie, M Morel est bien décidé à continuer son activité de grossiste en droguerie. Il trouve un local en location, dans le quartier : l’ancien entrepôt de pommes de terres de R. Coussemacker, au 62 et 64 rue de Naples.
L’activité continue jusqu’au milieu des années 1980. Malheureusement, la situation se dégrade car les détaillants subissent la concurrence des grandes surfaces, ferment leur commerce et entraînent avec eux les grossistes.
Mme Rangotte, la propriétaire de l’entrepôt détruit au 81 rue d’Italie, décide, en 1973, de faire construire 31 garages en location.
Remerciements aux archives municipales et à Patrick Van Hove
Il y a un siècle, dans l’immédiat après-guerre, s’ouvre à Roubaix, le dimanche 24 avril 1921, et jusqu’au 30 avril, l’exposition franco-américaine de la maternité et de l’enfance avec le concours de la croix-rouge américaine, et à sa tête Mme Florence Holzman.
Après la lutte commune pour la liberté durant la guerre, la collaboration franco-américaine se poursuit naturellement dans la bataille qui se livre pour la femme et l’enfant.
L’exposition a lieu à la salle des fêtes de la rue de l’Hospice (aujourd’hui dénommée salle Watremez). Elle a pour but de montrer les résultats déjà obtenus par les sociétés de bienfaisance de la région et de stimuler l’initiative et les progrès afin de faire diminuer dans Roubaix et ses environs la mortalité infantile. Une réception officielle par la municipalité roubaisienne se déroule dans la grande salle des fêtes de la mairie.
Durant l’après-midi sont distribuées des primes de 100 francs aux familles nombreuses. Le président de la société de protection de l’enfance et de la Goutte de Lait remet vingt cinq layettes, à titre de récompense, aux familles ayant assisté le plus assidûment aux consultations de nourrissons. Une démonstration est faite de la façon la plus hygiénique de procéder au bain, à l’habillage et au déshabillage des enfants par une nurse américaine.
Exceptionnellement des consultations de nourrissons et de dentistes ont lieu à la salle des fêtes.
Un concours de bébés est réservé aux enfants roubaisiens de moins de 2 ans, les inscriptions ayant dépassé les prévisions et n’ayant pas permis de l’ouvrir à d’autres classes d’âge ou aux habitants des villes voisines. Des jumeaux se voient remettre le 1er prix.
« Il faut que partout où les enfants peuvent naître, les parents aient l’assurance qu’ils vivront », tels sont les premiers mots du discours inaugural. En effet plus de 10% des bébés qui naissent succombent chaque année à l’époque, triste pourcentage ramené à 3% pour les bébés dont l’existence est mise sous la sauvegarde des Oeuvres de l’Enfance.
Dans l’immense et somptueux cadre de la salle des fêtes munie d’une artistique décoration harmonieuse sont installés une trentaine de pavillons où sont exposés toutes les œuvres roubaisiennes qui se rattachent à l’enfant et tout l’enseignement de la puériculture.
Des groupes d’écoliers, sous la conduite de leurs maîtres, visitent l’exposition et assistent à des séances de Guignol ou de Cinéma.
Au jardin d’enfants, sous la surveillances de dévouées américaines, les tout-petits s’amusent à confectionner des maisons à l’aide de blocs de bois tandis que les plus grands se livrent à des jeux plus sportifs sur la place Chevreul transformée en terrain de jeux.
Pour clore cette semaine enrichissante le syndicat médical reçoit les représentants de la Croix-Rouge américaine et, se félicitant du succès de l’exposition, insiste sur le caractère indispensable de l’entente médicale franco-américaine au succès de toute œuvre se rapportant à l’hygiène et à la puériculture.
Ce n ‘est pourtant qu’à l’issue de la seconde guerre mondiale que la PMI (Protection Maternelle et Infantile) sera instituée pour permettre la protection généralisée de toute une population : femmes enceintes, jeunes mères venant d’accoucher, jeunes enfants, et instaurer les visites pré et postnatales, la surveillance des enfants et l’éducation des mères.
Jean-Claude Herkenrath nous a quitté récemment à l’âge de 91 ans. Né à Roubaix en 1930, il tint la station service du boulevard de Strasbourg de 1965 à 1990. Il exerça quatre mandats de conseiller municipal et fut adjoint au maire de Roubaix, et le premier maire de quartier des Trois Ponts. C’était un homme aux qualités humaines exemplaires, gaulliste revendiqué, pour qui la politique de terrain restait avant tout synonyme d’humilité, de passion, et de disponibilité envers les autres.
Il a également été le créateur fondateur du kart club de Roubaix qui eut son heure de gloire dans les années soixante. Le kart club roubaisien est en effet né de ses œuvres et de celles de quelques passionnés en 1960. A cette époque, le karting est un nouveau sport né en Amérique et qui commence à prendre en France. La première coupe offerte par l’Automobile Club du Nord a été gagnée à Maubeuge par un membre du Kart Club Roubaisien. Le Président en est Jean Claude Herkenrath, dont la profession de garagiste pompiste contribua sûrement à sa passion.
Qu’est-ce ce qu’un kart ? Le tout premier engin de karting a été construit en 1956 en Californie avec un moteur de récupération (d’une tondeuse à gazon) à 2-temps. En octobre 1959 se tenait à Paris le Salon de l’automobile au Grand Palais. Le représentant de McCulloch International eut l’idée de présenter un châssis Go Kart équipé du moteur McCulloch (un moteur de tronçonneuse). Cette présentation remporta un vif succès et fit l’objet de reportages dans la presse automobile française. C’est ainsi que le karting fit son entrée en France et en Europe. À Roubaix, on construit des karts à partir de moteurs de mobylette.
Dès cette époque, le club animait une course tous les dimanches à Roubaix, de mai à octobre. C’était un spectacle qui attirait beaucoup de monde. En 1964, fut organisé le grand prix de la ville de Roubaix de karting sur la Grand Place, qui se garnit de bottes de paille et retentit des pétarades l’espace d’une course. Avec sans doute la nostalgie des grands prix automobiles de Roubaix des années cinquante.
Puis le club est allé concourir un peu partout : en Belgique, à Caudry, Liévin, Cherbourg remportant de nombreuses victoires. Le club déclinera à la fin des années soixante, le matériel coûtant de plus en plus cher. En 1997, lors d’une interview donnée à Nord éclair, Jean Claude Herkenrath déclarait que le kart club roubaisien était en sommeil, c’est à dire prêt à redémarrer avec de nouveaux passionnés.
Roubaix est une ville de sports et particulièrement de cyclisme. Le vélodrome, Paris Roubaix, bien sûr, mais aussi des courses de quartier, comme celle-ci, organisée par le Nord Touriste, le grand prix cycliste de l’Aalma 1961. Il se déroule un dimanche après-midi de juillet et le départ est donné par M. Dupriez, secrétaire général du Nord Touriste. Soixante quatre concurrents sont regroupés au coin de la rue de l’Alma et la rue de Tourcoing. Ils vont traverser par sept fois une partie de la ville, par la rue de l’Alma, la place de la gare, les rues de l’alouette, de l’épeule, les boulevards Montesquieu, de Cambrai, de Douai, Lacordaire, de Lyon, de Reims, de Mulhouse, la rue Molière, les boulevards Beaurepaire, de Colmar, de Strasbourg, la rue de la Vigne, les rues des Sept Ponts, de Tourcoing et de l’Alma, soit 80 kilomètres de course. L’arrivée est jugée entre les rues du Fontenoy et d’Arcole.
Le vainqueur de l’édition 1961 est André Flouquet de l’Étoile Cycliste de La Marlière qui devance son co-équipier Bourgeois et le cominois Druant.
Posent sur la photo le vainqueur, André Flouquet, MM Plateau, président de l’Union Commerciale et le sympathique Lydol, animateur fantaisiste qui commenta la course.
Henri Neyrinck-Robins ouvre, en 1920, une boucherie au 45 rue Pierre Motte, à l’enseigne : » Boucherie Idéale » qui devient » Idéal Boucherie » peu de temps après, vers 1925.
Au milieu des années 1930, le commerce est cédé à Guy Depuydt qui continue l’activité de boucher charcutier. Le commerce se développe fortement dans les années 1940-1950 toujours avec la même enseigne : Idéal Boucherie.
L’Idéal Boucherie devient un commerce incontournable non seulement pour les roubaisiens, mais également pour les collectivités : écoles et entreprises, grâce aux livraisons à domicile. La fraîcheur des produits et les prix bas sont toujours une priorité pour Guy Depuydt.
Très dynamique, Guy décide de transformer la façade du magasin en 1962. M Pinchon décorateur, rue Saint Jean, est choisi. Il propose un nouvel agencement intérieur moderne. La vitrine toute en verre est réalisée par l’entreprise Trousson, pour un montant de 34700 Frs.
Pour cette journée de ré-ouverture, Guy Depuydt invite Mrs Robyn, directeur des abattoirs de Roubaix, Deffrennes inspecteur des denrées, et Arthur Neyrinck le propriétaire des murs de la boucherie.
Michel Bruffaerts est boucher. Son commerce » Boucherie Michel » se situe à Hem, au 12 avenue Lyautey, à la limite de Roubaix, en face de l’avenue Gustave Delory. Michel Bruffaerts reprend en outre le commerce Idéal Boucherie à Guy Depuydt en 1965.
Michel et son épouse Denise, décident de continuer avec la même stratégie de qualité des produits et de prix bas pour le consommateur. Il souhaite apporter un peu plus de modernité à ses deux commerces et change d’enseigne : » l’Idéal Boucherie » devient » Le Comptoir de la Viande ».
En plus de la viande et de la charcuterie, Michel propose également des volailles à la clientèle, et toujours la possibilité de livraisons à domicile.
Le commerce se développe : une vingtaine de personnes sont salariées de l’entreprise ( 14 à Roubaix et 6 à Hem ). En 1974, Michel et Denise décident d’agrandir leur magasin. Le laboratoire ( atelier de préparation et transformation de la viande ) est transféré au fond de l’allée, au 43 rue Pierre Motte. La surface de vente du commerce s’agrandit et passe à 258 m2.
Dans les années 1980, Michel modifie son logo publicitaire. Quatre magasins à l’enseigne » Comptoir de la viande » sont désormais à disposition de la clientèle : Roubaix et Hem mais également Tourcoing, rue de la Cloche et Villeneuve d’Ascq, rue Jean Jaurès ( Flers Sart ). Trois autres magasins, sans enseigne, se situent à Roubaix : au 80 rue d’Alsace à deux pas du boulevard d’Armentières, au 110 rue Rubens à l’angle de la rue Raphaël, et au 13 rue Pierre Motte.
Michel Bruffaerts décède en 1989. Son fils, Alain, reprend la succession et, au vu des difficultés rencontrées pour gérer l’ensemble des magasins, décide de ne garder que les magasins de Roubaix et de Hem.
Alain Bruffaerts transforme peu à peu ses commerces, en ajoutant des gammes de produits frais : fromage, fruits, légumes et quelques références d’épicerie, dans les années 1990. Les points de vente deviennent des supérettes.
Malheureusement, Alain décède accidentellement en 2002. Noël Duquennoy, un ami, vient en aide à la famille, pour céder les deux points de vente. La boucherie de Hem, devient un commerce de fabrications de pizzas à emporter. Celle de Roubaix est vendu à Thierry Olivier, le boucher de Toufflers, puis quelques temps après, devient un bar à pâtes « Al Dente » qui ferme également très rapidement.
Remerciements à Michèle Bruffaerts et aux archives municipales.
Courses à pied. La course Roubaix Lille et retour obtient un vif succès et un nombreux public suit cette épreuve pédestre. À 9 h 38 MM Clovis Carette et Bapaume donnent le départ au peloton qui s’élance sous les applaudissements de la foule. Les coureurs passent par Wasquehal, puis par les Rouges Barres et atteignent Lille où un contrôle les attend. En tête Honoré de Croix qui a mis 33 minutes de Roubaix à Lille, suivi par Wilfard d’Hem. On repart par Mons en Baroeul, le Petit Wasquehal pour atteindre Roubaix. Là, le contrôle est tenu par MM Carette et Bapaume, assistés par M. Kaltemback du Racing Club de Roubaix. Les positions sont les mêmes : Honoré remporte l’épreuve en 1 h 14 mn 15 secondes devant Wilfard à 2 minutes et le roubaisien Inghels à 3 minutes. Après la course à pied, une course de lenteur à bicyclette est organisée.
Échange sur les courses de taureaux. On trouve dans le courrier du journal une passe d’armes entre anti et pro corridas. Les arguments des anti sont les suivants : les corridas sont qualifiées de scènes scandaleuses, spectacle de cruauté, comparable à la guillotine. Le taureau comme le cheval sont des animaux domestiques que protègent la loi Grammont, laquelle n’est pas appliquée ! Et cela relève de la compétence du maire, du préfet ou du gouvernement. Il faut mettre fin à ces scènes de brutalité et de cruauté, de carnage et de sang ! Les pro répondent qu’un taureau n’est pas si domestique que cela. S’il faut supprimer les corridas qu’on supprime d’abord les exécutions capitales. Les protestations de quelques cœurs sensibles ne doivent pas priver des milliers de personnes de leur spectacle favori. Il n’y a déjà pas tant de distractions à Roubaix ! On vous laisse juges.
Le 15 septembre se déroule la grande corrida formelle avec six toros de Don Sanchez de Carreros que combattront les célèbres matadors Mazzantini et Lagartijille. Service extraordinaire de tramways, omnibus et voiturettes. Location chez Jubé 16 rue de la Gare Roubaix.
Carrousel vélocipédique. Le 29 septembre est annoncé un grand carrousel vélocipédique organisé par la société des « Ratlapant-Nul s’y frotte et Cie » établie chez M. Emile Berger rue Lacroix, à l’angle de la place de la Nation. 50 francs de prix en espèces garantis. Une prime de 10 francs à la société la plus éloignée. Le cortège se formera à deux heures avec le bienveillant concours d’une société musicale. Une retraite aux flambeaux aura lieu à sept heures du soir. Les primes et les prix seront remis chez JB Pontier cabaretier, rue de la fosse aux chênes 51. En cas de mauvais temps, le carrousel sera remis au dimanche suivant.
Vélodrome. Le nouveau programme pour la réunion du 29 septembre. Les championnats du Nord seront disputés par un lot imposant de coureurs régionaux qui s’entraînent ferme en vue de cette réunion. Dans le championnat amateur, nous pourrons applaudir Maitrot, le vaillant amateur lillois, champion du monde. Le championnat de fond sur 50 kilomètres mettra aux prises les Lepoutre, Baert, Verstraete qui auront à leur disposition un service d’entraînement mécanique bien organisé. Enfin, dans la course internationale scratch et dans le handicap nous verrons quelques excellents coureurs parisiens et belges se rencontrer avec nos meilleurs sprinters régionaux. Les engagements seront clos le jeudi 26 septembre au bureau du vélodrome, 1 rue de la gare à Roubaix.
Une exhibition de Garin. Début octobre on se prépare à inaugurer à l’Olympia de Paris un minuscule vélodrome d’hiver d’une circonférence de 24 mètres avec des virages relevés à 60 degrés ! Garin et Lesna sont déjà engagés pour y faire des exhibitions, y courir des matches (?) à raison de 100 francs par jour la première quinzaine. Quand le vélo devient un numéro de music hall !
Football. Pour l’ouverture de la saison, le RCR se rend à Courtrai où il rencontrera l’équipe du Sporting Club Courtraisien. Le match aura lieu sur le terrain du SCC, ferme Callens, ancien champ de courses, le long de la Lys. Coup d’envoi à trois heures précises.