La brasserie Leclercq à Hem (Suite)

 

Publicités Leclercq Frères au 14 rue de Croix (Documents Historihem)

Après la guerre l’activité reprend sous le nom de Leclercq Frères, répertoriée dans le Ravet-Anceau de 1923 aux rubriques brasseur et cultivateur. Comme souvent à cette époque la brasserie est propriétaire d’estaminets tels que celui exploité par Jean Corteville sur la Place Verte (actuelle place de la République) qui distribue leurs bières. Sur la photo ci-dessous datant de 1932, la fanfare « La Gauloise », pose au complet devant l’estaminet.

Maison Jean Corteville (Document Mémoire en images de Hem)

Pendant la seconde guerre mondiale, la brasserie Leclercq est retenue comme abri pour le secteur de l’Hempempont, la rue de Lille et le Trié, avec la pelleterie et l’usine Electra, dans le cadre des instructions préfectorales de la défense passive dont le commandement est assuré par le maire de Hem. En 1945 et 1948, le Ravet-Anceau reprend l’entreprise Leclercq Frères à la rubrique brasserie.

Publicités bières Leclercq années 50 au 40 rue de Croix (Documents Historihem)

Dans l’annuaire de 1953, en revanche l’entreprise apparaît à la rubrique brasserie au nom de M. Leclercq. Puis dès 1955, l’entreprise « Brasserie Leclercq » est reprise à la rubrique du commerce de gros de vins et spiritueux. La fabrication s’arrête donc dans les années 50. C’est dans les années 60 que l’on retrouve ses dernières publicités Elle commercialise alors une bière Bock du Faisan de qualité supérieure. Les bâtiments sont vendus et démolis en 1976.

Bière Bock du Faisan (Documents Historihem)
Vues aériennes en 1947 et 1962 (Documents IGN)
Dernières publicités années 1960 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

En 1982, on retrouve Jean Pollet inscrit en qualité d’exploitant agricole au 40 rue de Croix. Puis en 1998, La Gourmandine / Le Clos de la Source, installé à Mouvaux depuis 1991, ouvre un nouvel établissement dans le domaine, chargé d’histoire, du 40 rue de Croix à Hem. Il s’agit d’un service de traiteur qui met 4 espaces à disposition de sa clientèle dans l’ancienne et magnifique ferme-brasserie :

– La Nova (180 m²): Poutres apparentes, mezzanine et terrasse ouverte sur le jardin pour une salle très accueillante,
– La Grange (300 m²): Un toit de chaume magnifique, des murs de briques, de belles poutres en chêne, une mezzanine
– La Voûte (100 m²): Aménagée dans les anciennes écuries, la salle dispose d’un plafond de deux hauteurs en forme de voûte recouverte d briques.
– La Champêtre (60 m²): moderne et intime, idéale pour des repas de petits groupes réussis.

Le clos de la Source vu de la rue et de la cour intérieure (Documents Google Maps et site internet)
Vues d’une salle décorée (Documents site internet)

Exception faite de la malterie disparue depuis 1976 après plus de 50 ans de fonctionnement, le quartier est donc resté identique à ce qu’il était au début du 20ème siècle si l’on fait abstraction de la proximité de la voie rapide qui ne parvient cependant pas à altérer le charme et la tranquillité des lieux.

Vue aérienne de 1982 (Document IGN) et de 2020 (Document Google Maps)

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire, et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.

Leers, constructions de 1951

Après bien des démarches, à Paris, auprès du ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, à Lille, à l’office départemental des HBM, Leers va pouvoir faire construire sur son territoire une quarantaine de logements. Selon le maire de l’époque, M. Kerkhove, les crédits ont été votés et il n’y a plus de raison pour que la mise en chantier n’ait pas lieu. L’adjudication des travaux aura lieu le 28 février 1951 à Lille et l’ensemble des travaux est évalué à 70 millions de francs. Il aura fallu plus de deux ans et demi pour que les démarches commencées le 28 juillet 1948 aboutissent. L’emplacement choisi se situe rue de Wattrelos entre les hameaux de la Motelette et du Trieu de Leers, face à la briqueterie Salembier. Il s’agit d’un terrain de deux hectares, considéré comme un terrain idéal pour la santé des enfants.

Les travaux débutent en octobre doc NE

De quels logements s’agit-il ? Un premier type de maison présente 6,78 mètres de front à rue, avec porte d’entrée sur la gauche, vestibule de 4 m de profondeur sur 2,30 m de largeur comportant les WC et l’escalier. À droite, une large baie vitrée donne sur une salle de séjour (ou salle à manger) de 4,20 m sur 3,30 m. Au fond une cuisine de 4,40 m sur 3,80 avec évier, penderie et salle d’eau (douche et buanderie) de 2,56 m sur 2,47. La cuisine comporte une entrée extérieure entourée de deux larges baies. À l’étage trois chambres. Une cave a été prévue ainsi qu’une remise.

Le second type de logement ne diffère pas du premier pour ce qui ,est de la surface. Cependant l’entrée est à droite et la cuisine vient prendre la place de la salle de séjour, celle-ci étant située à l’arrière. Il s’agit de maisons rappelant essentiellement le type choisi par le CIL, bien que ne relevant pas de cet organisme, mais bien de l’office départemental des HBM.

La construction démarre en octobre et entre deux on parle désormais de HLM. En effet, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme considère le logement comme une compétence de l’État-providence, et une loi de 1950 transforme les habitations à bon marché (HBM) en habitations à loyer modéré (HLM), qui deviendront peu après l’outil principal de l’État pour lutter contre la crise du logement de l’après-guerre.

Vue du Square Bauwens Google Maps

Une entreprise roubaisienne est venue installer sur le terrain requis le matériel nécessaire aux travaux préliminaires. On a ensuite procédé au creusement des premières fondations et il y a quinze jours le maire alla sans cérémonie poser la première pierre. Les maçons ont pris possession des lieux et déjà huit habitations sont en cours de construction. Pour deux d’entre elles le rez-de-chaussée a été atteint. Les terrassiers ont préparé les assises de vingt logements, ce sera la première tranche des HLM. Le temps est clément et propice aux travaux de construction. On peut compter au printemps sur l’édification des vingt premiers logements. La seconde tranche des travaux démarrera ensuite. Les services de la mairie n’ont pour l’instant aucune précision sur la répartition future des logements.

Le chantier en juin 1952 photo NE

En juin 1952, après un hiver relativement peu rigoureux, vingt premières habitations sont élevées en deux groupes de six, un groupe de quatre et deux groupes de deux. L’ensemble n’est pas symétrique, on a surtout tenu compte du soleil et de la lumière, avec des façades exposées au sud. Marcel Spender architecte DPLG, est l’auteur des plans de ce lotissement.  La seconde tranche des travaux est commencée, cinq groupes de quatre maisons, et se terminera au printemps prochain.

Vue du Square Bauwens Google Maps

La cité jardin ainsi construite sera dénommée Square du Capitaine Bauwens par décision municipale du 22 novembre 1952, en hommage envers un enfant de Leers héros des deux guerres.

Sources Nord Éclair

La création de l’office du tourisme

En juillet 1991, intervient l’ouverture de l’office du tourisme de Wattrelos. L’office de tourisme ou office du tourisme est un centre d’information dont la mission est « l’accueil, l’information et la promotion du tourisme » sur le territoire concerné à destination du public ou des visiteurs, allant des simples habitants locaux aux excursionnistes en passant par les touristes.

La création officielle des offices de tourisme date de la promulgation de la loi du 10 juillet 1964. Le gouvernement, ayant pris conscience des enjeux économiques liés au tourisme, décide d’autoriser les conseils municipaux des stations classées de tourisme, à créer des offices si elles le désirent. L’accueil et la promotion touristique commencent à être perçus comme un service public. La création de ces structures doit être entérinée par le préfet. Il s’agit alors d’établissements publics à caractère industriel et commercial ayant vocation de promouvoir le tourisme dans la station […], assur[er] la coordination des divers organismes et entreprises intéressés au développement de celle-ci. »

L’office du tourisme en 1991 doc Journal Mun Wos

C’est donc pour se faire mieux connaître que Wattrelos se dote d’un office du tourisme. En 1991, la ville présente de nombreux arguments : le sens de la fête et de la convivialité qui s’expriment lors du carnaval, des Berlouffes, de la fête des écoles ou des ducasses de quartier. Un parc urbain de 35 hectares, deuxième espace vert de l’agglomération lilloise. Une ferme pédagogique, un étang de pêche et le musée des arts et des traditions populaires. Une vie culturelle et associative particulièrement riche avec des manifestations régulières : saison musicale, grand cabaret wattrelosien, festival international du cinéma et de la vidéo. Wattrelos envisage la mise en place du tourisme industriel dont le but est d’être la vitrine des activités de la ville en montrant le savoir faire des entreprises locales. Ainsi la GBM et la Redoute participent. C’est aussi un outil au service des wattrelosiennes et wattrelosiens qui disposeront d’un centre d’information pour leurs vacances et leurs distractions.

Ses prestations et activités diverses se sont largement étoffées depuis 1991.

Adresse: Office de Tourisme de Wattrelos

189 rue Carnot – 59150 WATTRELOS

+33(0)3 20 75 85 86

Bureaux sont ouverts du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h (fermeture à 17h du 15 juillet au 31 août), de 10h à 12h le dimanche. Fermé les lundis et les jours fériés.

E mail : contact@wattrelos-tourisme.com

le site https://www.wattrelos-tourisme.com

Sources : Wikipédia, Le Journal Municipal de Wattrelos

Claude Le Comte ( suite )

En Août 1990, le même immeuble est ravagé par un spectaculaire incendie dont le panache de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. L’épaisse fumée laisse ensuite place à un important brasier et les engins de secours arrivent rapidement sur les lieux des casernes de Roubaix, Marcq-en-Baroeul et Lille Bouvines avec 35 pompiers qui mettent en batterie 10 grosses lances et 8 petites.

document Nord-Eclair

Le sinistre trouve un élément de choix dans le matériel électrique et électroménager mais aussi les fauteuils, salons et tissus d’ameublement, ainsi que les cartons vides de matériel déposés à l’entrée.

Les murs extérieurs ont tenu le coup et sont toujours debout mais l’intérieur est réduit à néant.Les piliers en pierre bleue sont fissurés, les poteaux de fonte ont fondu et l’ensemble de la galerie et des réserves à l’arrière a été anéantie. En témoignent notamment la photo des auto-tamponneuses, anciennement utilisées par le parc d’attraction de Hem, avant d’être entreposées à Roubaix, une fois cette attraction supprimée.

L’incendie ( documents Nord-Eclair )
( documents Nord-Eclair )

Fort heureusement l’incendie ne fait pas de victime, hormis un pompier légèrement intoxiqué par la fumée. La majorité des 150 salariés étant employés sur des chantiers à l’extérieur peuvent continuer le travail. Quant aux salariés du site, les dispositions sont prises pour les dispatcher sur le Centre Equestre de Hem afin de leur éviter le chômage technique.

Le bilan matériel se monte à plusieurs millions de francs de dégâts et 2000 mètres carrés détruits. Pourtant le feu se limite à l’entreprise même si des flammèches projetées ont touché une habitation désaffectée située de l’autre côté de la rue. Quelques dégâts ont aussi été constatés sur un immeuble contigu et sur celui de la CPAM qui a été privé d’électricité. Les services EDF sont intervenus rapidement pour la rétablir notamment pour permettre aux 200 salariés de la sécurité sociale de reprendre le travail.

L’escalier intérieur de marbre noirci par la fumée ( Document Nord-Eclair )

Après le sinistre Claude Le Comte parvient à continuer son activité dans les bureaux situés au rez-de-chaussée à l’avant du bâtiment et dans le sous-sol après avoir installé une toiture provisoire en tôle sur l’immeuble afin de le protéger des intempéries. Il s’agit tout au plus d’une remise en état partielle, l’arrière n’ayant jamais été refait comme en témoignent les arbres ayant pris possession du terrain sur les photos de 2021.

Photos façade et aérienne ( Documents Photo BT et Google Maps )

Pendant ce temps, dans les années 1990, au n°30-32 rue du Grand Chemin, les Ets Mom vendent des meubles pour enfants, des articles de puériculture (Bébé Confort) et des jouets (Playmobil, Smoby, Fisher Price, Lego, Berchet, Clairbois, Disney…) Ce commerce, étendu par la suite aux n°34-36, fonctionne jusqu’au décès de Claude en Novembre 2004, à l’âge de 71 ans, lequel entraîne la cessation de l’entreprise.

Publicités années 1990 ( Documents collection privée )
Façade Ets Mom années 1990 et 2008 ( Documents Archives Municipales )

Quant aux Ets Le Comte au n°25, l’entreprise d’électricité est cédée avec les 35 salariés restants, dont certains avec une ancienneté de plus de 30 ans, à une entreprise située dans un autre département. Les repreneurs déménagent le siège rue des Arts à Roubaix où l’activité continue jusqu’en 2021, année de sa cessation.

Façade Ets Lecomte en 2004 après le décès de Claude ( Document Pascal Le Comte )

En 2005, c’est la veuve de Claude, Yvonne Le Comte, née De Vriendt, qui s’inscrit en qualité d’entrepreneur individuel, pour une activité de location de terrains et autres biens immobiliers, au 57 rue de l’Alma qui abrite ensuite plusieurs entreprises différentes (Expert Fenêtres et Meilleur taux. Com). Au 59 plusieurs salons de coiffure se succèdent dont le dernier D&B coiffure à partir de 2021.

Les 57-59 rue de l’Alma en 2021 ( Documents Google Maps )

En 2008, un permis de construire est demandé par la SEM Ville Renouvelée, pour le 25 rue du Grand Chemin, en vue d’une réhabilitation d’immeuble existant plus construction neuve pour un total de 17 logements. Pourtant à ce jour en 2022, aucune suite n’a été donnée au projet et l’immeuble est toujours dans un état déplorable et ne cesse de se détériorer.

Les photos de l’immeuble en l’état en 2009 ( Documents archives municipales )
Projet de 2009 ( Document archives municipales ) photo de la façade en 2022 ( Document photo BT )

En 2005, la société Mom est radiée du registre du commerce et des sociétés. En 2010, un permis de construire est demandé pour le 30-32 par la SEM Ville Renouvelée pour rénovation des 2 bâtiments avec des locaux à usage commercial au rez-de-chaussée et des appartements sur les 2 étages. En 2012, les immeubles sont en travaux ainsi que ceux du 34-36. A ce jour les 4 immeubles présentent une façade rénovée.

Les immeubles 30, 32 34, 36 en 2022 ( Document photo BT )

Pendant plus de 50 ans Claude Le Comte a donc développé ce qui n’était au départ qu’un petit artisanat dans l’électricité tout en diversifiant ses activités et en se constituant un patrimoine immobilier important. A ce jour, 18 ans après son décès, le centre de loisirs Le Comte à Hem continue à fonctionner sous la direction de son fils Pascal et de sa petite-fille Amandine.

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

Fêtes quinquennales au Nouveau Roubaix

Les majorettes de Breda défilent au Nouveau Roubaix Photo NE

Septembre 1966. C’est sous un soleil éclatant que se sont déroulées les fêtes quinquennales du Nouveau Roubaix, sous la forme d’un défilé carnavalesque et d’un spectacle nocturne sur la Place du Travail. Les gracieuses majorettes parasol de Breda (Hollande) ouvrent la marche, accompagnées par un groupe musical, les « Laurens drummers ». Viennent ensuite quelques grosses têtes cartonnées dont les porteurs suent à grosses gouttes. Chaque tête fait prés de vingt kilos et sous cette chaleur ! La Fanfare Delattre, la Prolétarienne d’Hénin Liétard en tenue de mineur et la commune libre de Saint Quentin, spectacle vivant de la belle époque, constituent la suite du cortège. Puis les cadets de la Royal Navy défilent sous les applaudissements et les Gilles de Jemappes viennent terminer ce brillant cortège carnavalesque. Le soir, se déroule le spectacle sur la Place du Travail. L’orchestre de Rudy Alban assure les parties musicales d’une fête de cirque en plein air, avec des acrobates, une dresseuse de caniches, des ballons magiques, un jongleur ultrarapide et pour finir les clowns Franck et Tico. Nul doute que ces fêtes avaient du succès, car à l’époque, la petite lucarne n’hypnotisait pas encore les gens au point qu’ils restaient cloîtrés dans leurs logis. Combien de temps durèrent ces fêtes quinquennales ? Comment étaient-elles organisées ? Nous sommes preneurs de toute information…

Henri Delecroix

C’est dans l’annuaire de 1893 que le nombre de brasseries à Hem passe de 3 à 5 avec la brasserie d’Henri Delecroix. Né en 1861, de parents cultivateurs, et de santé fragile il passe son enfance sur la côte où il fait ses études. Rentré à Hem il y crée en 1888 une brasserie dotée d’un outillage moderne qui prend rapidement de l’extension dans les environs. Installée rue du Rivage, l’entreprise prend le nom de brasserie du Rivage.

CPA de la brasserie du Rivage (Documents collection privée)
Facture de 1893 (Document Historihem)

Comme la plupart des brasseurs de l’époque Henri Delecroix est propriétaire de plusieurs estaminets sur la commune. Ainsi on peut citer le café brasserie du Rivage situé au coin de la rue du même nom, le Franc Bouleux au 244 rue de Lannoy (actuelle rue Jules Guesde), la Halte au Petit Lannoy, l’Hermitage rue Poivrée (actuelle rue du Général Leclerc), la Paix (au bout de la rue du Cimetière), le Pinson (au coin de la rue de la Vallée et de la rue de Lannoy…

Quelques estaminets appartenant à Henri Delecroix : le Rivage, le Franc-Bouleux, la Paix et le Pinson (Documents collection privée)

Entré au conseil municipal dès 1896, Henri Delecroix est élu maire de la ville (d’Union Républicaine) en mai 1900 et reste à la tête de la commune jusqu’en 1925. Les journaux de l’époque le décrivent comme bienveillant : « il n’est vraiment heureux que lorsqu’il peut donner satisfaction…sincèrement démocrate il accorde toute sollicitude aux humbles, aux travailleurs ». Les caricatures le représentent assez petit mais râblé, cheveux en brosse, belle moustache et barbe en pointe.

Caricature représentant Henri Delecroix et photo des membres du Conseil Municipal (Documents Historihem)

C’est l’époque où est votée la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de Mr Waldeck-Rousseau. Mr Delecroix est de la même tendance républicaine de gauche et répercute donc son programme au plan local, si bien que ses rapports avec les catholiques se durcissent, notamment lorsqu’il réclame la clef de l’église au curé : Edmond Pollet.

Rapports tendus avec le clergé (Document Au Temps d’Hem)

La gestion de l’équipe Delecroix marque la vie municipale d’une très large empreinte sociale (assurance accidents des employés communaux, consultations pour nourrissons, fourniture de livres aux indigents…) Il fait aussi établir avant la 1ère guerre un projet de distribution d’eau potable « sur évier » par la société des Eaux du Nord et met en place un service d’ébouage.

Photos d’Henri Delecroix (Documents Historihem)

Le progrès technique facilite également la vie de tous les jours et un avis favorable est donné par le conseil municipal suite à l’enquête sur la création d’une ligne de tramways électriques à travers Hem. C’est la ligne Roubaix Hem qui entre en service la 1ère suivie de la ligne de Lille à Leers.

La ligne de tramways (Document Au Temps d’Hem)
Document de 1914 (Document Historihem)

En Octobre 1914, avec le début de l’occupation allemande, comme tous les autres maires, Henri Delecroix reçoit un ordre d’évacuation du préfet pour tous les hommes mobilisables encore dans leurs foyers sauf les fonctionnaires qui restent à leur poste. Les vexations journalières commencent et la ville est soumise à un pillage filtré et méthodique qui fait le vide partout.

Des ouvriers hémois sont incorporés de force dans des bataillons civils et expédiés dans les Ardennes pour du travail obligatoire pour les occupants. L’autorité allemande ajoute à la déportation des hommes celle des femmes, expédiées dans les villages désertés des Ardennes ou réquisitionnées pour la moisson.

 Jeunes hommes déportés et jeunes filles d’Hempempont réquisitionnées pour la moisson (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui)

La commune doit quant à elle subvenir au logement, au bien-être et à la nourriture de l’ennemi. La population est réquisitionnée à tout moment pour travailler suivant le bon vouloir des allemands et ne peut pas quitter la ville comme elle le veut. La commune fournit chaque jour du bois à brûler aux troupes allemandes. En revanche, les écoles et les églises ne peuvent pas être chauffées.

Avertissement et appel à la population (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui)

4 ans plus tard les troupes allemandes évacuent et en décembre 1918, Henri Delecroix peut réunir son conseil municipal. Le conseil a la possibilité d’ ouvrir à nouveau les dossiers laissés pour compte pendant la guerre et de prévoir un budget spécial pour faire face à toutes les dépenses concernant les dommages de guerre avec une aide préfectorale.

Au début des années 1920, le projet relatif à l’établissement de la distribution d’eau potable dans toute la commune est relancé et en 1926 les canalisations sont implantées et 22 bornes fontaines installées. Puis c’est l’éclairage public de la commune qui est soumis au vote du conseil municipal et l’installation du réseau d’électricité pour tous usages dans la commune est réalisée par la société Tricoit de Lannoy.

Borne fontaine (Document Hem mille ans d’histoire et document au temps d’Hem)

Puis, en 1925, Henri Delecroix perd son mandat de maire au profit de Julien Lallart. Il décède en 1933 d’une longue maladie à son domicile, 11 place Verte (actuelle place de la République).

Domicile de Henri Delecroix sur la place d’Hem (Document Historihem) et photo aérienne de la demeure en 2020 (Document Google Maps)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Spittael

Georges Spittael est passionné par les métaux : il travaille l’acier, la tôle émaillée. Il décide de fabriquer des cuisinières. Après la première guerre mondiale, il s’installe artisan et fabrique des cuisinières à charbon au 206 boulevard Gambetta à Tourcoing. C’est un quartier assez chic et cossu. Les résidents sont des entrepreneurs et cadres de l’industrie textile. Son affaire fonctionne très bien. Il est artisan et travaille seul. Son épouse l’aide à la livraison des cuisinières sur « s’carette à quiens » ( charrette à chiens ) au début des années 1920.

document Ravet Anceau Tourcoing 1928

Georges a un fils, Gérard, né en 1921. Il le forme à la production artisanale des fourneaux. A l’âge adulte, Gérard décide de s’installer également à son compte. Il trouve un local dans le quartier du Blanc-Seau pour créer son atelier, et une maison pour se loger, au 134 bis de la Grand-rue à Roubaix ( à l’angle de la rue Pierre de Roubaix ). Il a pour voisins, au 136 le coiffeur V. Potteuw et au 138 la maison de pianos Screpel-Pollet bien connue.

Gérard se marie avec Gabrielle née Vienne, qui l’aide à l’atelier et qui livre les cuisinières sur la baladeuse qui a remplacé l’ancienne charette.

document Ravet Anceau Roubaix 1947

Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent. La famille Lecat-Willot propriétaire de Screpel-Pollet, au 138 de la Grand’rue, souhaite agrandir l’entreprise. La famille Lecat propose alors à Gérard Spittael de lui reprendre son habitation en 1949, afin que le magasin de la Grand’rue puisse s’étaler jusqu’à leur atelier de réparation de pianos, rue Pierre de Roubaix.

L’affaire est conclue. Gérard trouve un nouveau local au 70-72 rue de la Fosse aux Chênes. C’était autrefois l’entreprise Achille Sénécaut, imprimeur, fabricant de chromos et d’images publicitaires.

plan cadastral ( document archives municipales )

Le bâtiment est très grand : 500 m2 de surface au sol ce qui permet de développer de façon importante la production de cuisinières mixtes : gaz et charbon, à feu continu, en tôle émaillée. Gérard et Gabrielle s’installent à l’étage, avec toute la petite famille, puisqu’ils ont 5 enfants ( Gérard fils, Françoise, Michel, Jacky et Christine )

document collection privée

Au début des années 1950, Gérard Spittael ouvre un dépôt à Hénin-Liétard ( aujourd’hui Hénin-Beaumont ) et propose à son demi-frère de gérer ce dépôt et commencer la vente. Il ouvre également un magasin à Tourcoing au 61 rue Saint Jacques.

document 1955 ( archives municipales )

En 1955, Gérard demande un permis de construire pour refaire la façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes, remplacer la porte en bois par une porte vitrée et changer les fenêtres de l’habitation à l’étage.

Au milieu des années 1960, Georges décide de développer son affaire. En complément de sa fabrication de cuisinières, il propose une gamme de réfrigérateurs de marque Frigidaire, Frigéco et Arthur Martin ainsi que des téléviseurs Clarville, car son fils aîné, Gérard a reçu une formation pour dépanner les téléviseurs.

Publicités fin des années 1960 ( documents Nord Eclair )

Par ailleurs, Gérard investit dans un superbe fourgon Citroën. C’est une ancienne ambulance qu’il aménage en camion publicitaire pour assurer les livraisons.

En 1969, le gaz de Hollande arrive prochainement. Les roubaisiens sont peut-être obligés de remplacer leur cuisinière à gaz, pour des raisons techniques. C’est l’opportunité pour Gérard de communiquer par la presse locale sur le choix immense de marques de gazinières qu’il propose au magasin : Arthur-Martin, Rosières, De Dietrich, Scholtes, Faure, Franco-belge etc

Publicité 1969 gaz de Hollande ( document collection privée )
De Dietrich ( document collection privée )

A la fin des années 1960, Gérard Spittael loue un entrepôt rue de la Fosse aux Chênes, juste en face du magasin, pour y stocker ses produits, et un dépôt pour atelier et dépendance au N° 1 rue du Nouveau Monde. En 1972, Gérard a l’opportunité de reprendre le 112 et 114 rue Saint Antoine, qui appartenaient auparavant aux Ets Alfred Fauvarque ( papiers et cartons ). Cette nouvelle acquisition est particulièrement intéressante car elle communique avec le bâtiment de la rue de la Fosse-aux-Chênes. Le 112 devient un parking pour la clientèle et au 114, Gérard décide de créer un superbe magasin de meubles de 679 m2. Au total Gérard possède ainsi plus de 1200 m2 de terrain.

plan cadastral ( archives municipales )
plan cadastral

De nombreux fauteuils, fauteuils relax et salons sont proposés à la clientèle, et en particulier de marque Himolla. Plus de 100 salons de tout style, sont ainsi exposés : rustique, moderne, contemporain. Le magasin accorde des larges facilités de paiement. Pour contrer la concurrence des points de vente belges, Gérard ouvre son magasin lors de nombreux dimanches. Les enfants de Gérard Spittael aident à la tenue du commerce : Gérard fils à l’atelier pour la partie technique, Françoise à la comptabilité, Michel et Jacky pour la vente de salons et fauteuils, ainsi que le service de livraisons.

publicités ( documents Nord Eclair )

Lorsque l’énergie électrique prend de l’ampleur sur le marché du chauffage en 1974, Gérard s’adapte à l’évolution, et profite de l’ouverture d’un magasin à Roubaix 2000, pour communiquer. Spittael devient vendeur agréé EDF.

1974 ( document Nord Eclair )

En 1980, Gérard Spittael ouvre un magasin ( de salons et fauteuils ) à Lesquin, route de l’aéroport, impasse Leclerc.

1980 ( document Nord Eclair )

Gérard Spittael et son épouse sont régulièrement présents lors de « salons du confort ménager » pour présenter leurs gammes de fauteuils et salons.

publicités 1990 ( documents Nord Eclair )

A la fin des années 1990, suite à quelques difficultés financières, Gérard décide de jeter l’éponge, de vendre l’ensemble de ses bâtiments et de prendre une retraite bien méritée. Il décède en 1998.

Depuis la production artisanale des cuisinières dans les années 1910, trois générations Spittael se sont succédé à la tête de l’entreprise. Le bâtiment qui abritait la société au 70 72 rue de la Fosse aux Chênes a ensuite perdue sa vocation commerciale

La façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes en 2008 ( photo BT )

Remerciements à Gérard, Christine et Steve Spittael, ainsi qu’aux archives municipales.

.

Octobre 1902

Octobre, le journal des sports 1902

Cyclisme : comme l’année dernière, le Grand Prix de Roubaix Professionnels n’aura pas lieu, annonce la Commission du Vélodrome Roubaisien. Cette information entraine une polémique. M.Breyer, directeur du Buffalo, exprime son étonnement et ajoute : l’affirmation de la commission est erronée, il a été en pourparlers avec la Société des Arènes de France, locataire actuel de la piste roubaisienne, pour organiser le grand prix. Les pourparlers n’ont pas abouti, en raison de la concession par ladite société du vélodrome à une autre personne qui devait y organiser de nombreuses courses, dont le Grand Prix. Qu’est devenue cette personne ? S’il fallait l’organiser, d’ici à deux semaines, M. Breyer s’en chargerait le tout premier. Au lieu de dire qu’on ne peut pas, il serait plus franc d’avouer qu’on ne peut pas ! Un télégramme de la direction du Vélodrome de Roubaix publié par le journal l’Auto-Vélo, met M. Breyer à même d’accomplir son projet. On attend sa réponse.

Le Vélodrome Buffalo à Neuilly doc Wikipédia

Football : le Stade Roubaisien qui se réunit au Café Belle-Vue Grand Place, prépare sa prochaine rencontre avec l’Olympique Lillois.

Cyclisme : le Vélodrome Roubaisien organise le Grand-Prix de Roubaix-Amateurs avec épreuves pédestres et cyclistes.

Cyclisme : alors que la soirée du Buffalo a été annulée pour cause d’intempéries, M. Breyer répond à la proposition du directeur du vélodrome roubaisien, M. Vitors. Il trouve ses prétentions financières trop élevées, ce que le journal l’Auto-Vélo traduit de la manière suivante : le directeur du Buffalo vient de commettre une nouvelle gaffe en avouant qu’il était incapable d’organiser le grand prix de Roubaix. Les roubaisiens n’auront donc pas de Grand Prix Professionnels pour la deuxième année de suite.

Football : le Sporting club roubaisien tiendra sa réunion mensuelle vendredi prochain en son local à la tête d’or, contour Saint Martin.

Gymnastique : après leurs succès au concours d’Issy-les-Moulineaux, les gymnastes de la Roubaisienne se sont remis au travail pour la préparation d’une grande fête d’hiver offerte aux membres honoraires ainsi qu’aux familles des gymnastes.

Médaille de la société Coll Particulière

Football : match retour entre l’équipe première du FC Mouscronnois et l’équipe 3 du RCR sur le stade de Beaumont. Sur le terrain des Villas, le RCR 4 reçoit le FC Mouscronnois 2. Le Sporting Club de Menin vient jouer contre l’Union Sportive Wattrelosienne, sur le terrain de l’USW. USW-Menin 7-3.

Cyclisme : le grand prix de Roubaix amateur a lieu sous la pluie. Mille cinq cents personnes y assistent. Pour les courses pédestres, ont participé les sociétés suivantes : sporting club roubaisien, jeunesse roubaisienne, Club des Sports. Pour les cyclistes, chez les tout petits amateurs libres âgés de moins de 16 ans, Crupelandt remporte sa série puis fait deuxième pour la finale. Chez les femmes il y a Mme Vanbelle, Melle Kindts, Mme Béranger. Chez les plus de 16 ans, on trouve les Delespierre, Dhulst, Hubert Desruelles, Léturgie…

Cyclisme : une course Roubaix Quesnoy organisée par un groupe d’amis établi chez M. Charles Lepercq rue Descartes 51 au Maréchal Ferrant à Roubaix pour le 12 octobre.

Lutte. Un championnat à Roubaix ouvert à tous les lutteurs du Nord aura lieu salle du Club Athlétique Roubaisien 34 rue de Lannoy le samedi 25 octobre.

Leers, la poste

Une actualité récente a mis en évidence la fermeture annoncée à Leers d’un service public d’une notoire utilité, la poste. Mais depuis quand existe-il une poste à Leers ?

Une correspondance de 1900 dans le Journal de Roubaix nous renseigne sur le service postal de l’époque. « Près de nous, les habitants de Leers et de Lys, qui pourtant n’ont pas de bureau de poste dans leur commune, ont su obtenir que deux distributions par jour soient faites par le bureau de Lannoy ».

La poste de Leers en 1931 doc Jal de Rx

Il semble que la première poste de Leers a été construite en 1931, elle se trouvait sur la place. En septembre 1931, une coquette construction s’élève sur la place de Leers, destinée aux installations du bureau de poste. Le bâtiment se compose de deux parties distinctes : le bureau de poste et l’habitation du facteur-receveur. Au dessus de la porte d’entrée, on peut lire « Leers » et sur le renflement de la salle d’attente : Caisse nationale d’épargne-Chèques Postaux, et sur le côté : Poste, Télégraphe, Téléphone. Au rez-de-chaussée, une salle d’attente avec pupitre pour les correspondances., banc de repos et cabine téléphonique. Les appareils de cette cabine ne seront toutefois posés que le jour où l’administration des postes aura fait du bureau de Leers une recette de plein exercice, dans quelques années. En attendant il n’y aura ni télégraphe, ni téléphone. Le téléphone de la mairie restera le seul moyen de correspondre durant les heures d’ouverture des bureaux.

la poste en fonctionnement Coll Fam

À droite de la salle d’attente et toujours front à la Place, le bureau des facteurs avec deux guichets. Derrière, la salle de service pour le facteur-receveur ou le directeur de la poste. Une porte donnant accès à l’habitation se trouve à droite des bureaux. Il reste encore quelques travaux à faire et l’architecte compte que le tout sera achevé vers la fin du mois d’octobre. Et si l’administration des postes fait diligence, l’ouverture pourra se faire vers la mi-novembre. Finalement l’ouverture de la poste aura lieu le 1er décembre, les travaux ayant pris du retard : il reste en effet le chauffage central et l’éclairage à installer. Les habitants de Leers qui attendent depuis vingt ans cette installation indispensable devront patienter encore un peu. La maison Emile Duquesne de Roubaix s’est chargée du terrassement, de la maçonnerie et du bétonnage. La firme Remy et Pierre Welden de Roubaix a exécuté les travaux de charpente et de menuiserie. L’importante maison Brutin Cardon de Roubaix s’est chargée des travaux de couverture et de plomberie. Les carrelages céramiques et les inscriptions sur la façade sont l’oeuvre de l’entreprise Martinage de Tourcoing.

Plans de la nouvelle poste doc NE

Quarante quatre ans plus tard, le Conseil Municipal a émis un vœu pour la construction d’un nouveau bureau de PTT pour remplacer celui de la place Carnot. Le lieu d’implantation a finalement été choisi, ce sera rue du Général de Gaulle, et l’avant projet a été établi par M. Patrick Forest architecte DPLG. Un terrain qui sert actuellement de parking convient parfaitement. La nouvelle poste se situera ainsi au centre de la commune. Le chantier est ouvert au début de l’année 1976. En juillet la construction est bien avancée et l’inauguration ne tarde pas.

Et voilà qu’on parle de fermer ce bureau. Selon la Poste, une baisse d’activité de moins 15 % en moyenne a été constatée depuis 2018. Et la commune n’est pas une exception. Comme dans de nombreuses villes, la Poste réaménage ses horaires, voire ferme le service.

La poste aujourd’hui vue Google Maps

Mais le maire de Leers l’assure, il n’est pas question de déplacer le service comme cela a pu se faire à Lannoy. « Cela n’aurait pas de sens… Nous avons des personnes âgées qui se déplacent à pied. Notre mairie est bien trop excentrée pour y envisager une agence postale. »

Un pétition circule qui a déjà recueilli plus de 4 000 signatures. Affaire à suivre.

Sources: le Journal de Roubaix, Nord éclair

Claude Le Comte

Au début des années 1930, Médard Le Comte Caveye fonde une entreprise de TSF ( transmission sans fil ) au 63 et 65 rue de Lorraine à Roubaix.

Maison de Médard Le Comte, de nos jours (Document Google Maps)

Après la seconde guerre mondiale, il se spécialise en électricité générale et au début des années 1950, il s’installe rue de l’Alma, son domicile se situe alors au 11 rue Saint-Vincent de Paul. Par la suite il déménage au 33 rue Vauban à Roubaix.

Dans les années 1950, Claude Le Comte, son fils, crée seul sa propre affaire au 57-59 rue de l’Alma avec pour seul moyen de transport un cyclomoteur. Il y exploite une entreprise d’électricité générale ainsi qu’un magasin de disques, radios télévisions et électroménager avec son épouse Yvonne, née De Vriendt, qui tient le commerce .

Publicités années 1960 (Documents collection privée)

Il acquiert par ailleurs un immeuble situé 25 rue du Grand Chemin, auparavant siège de la parfumerie-savonnerie Victor Vaissier. Il dépose en 1964 une demande de permis de construire pour y aménager des appartements et studios aux premier et deuxième étages afin de procéder à des locations.

Photo façade 1963 (Document archives municipales)

Ce bâtiment à la façade impressionnante comporte à l’intérieur un escalier de marbre et des sols en parquet de bois. A l’arrière des piliers en fonte soutiennent une galerie située à mi-hauteur qui fait le tour de l’immeuble, d’une superficie totale de 1600 mètres carrés au sol. Claude installe son entreprise au sous-sol et au rez-de-chaussée où se trouvent les bureaux.

Photo aérienne d’avril 1965 (Document IGN)

C’est là qu’il développe son activité d’électricité générale en y adjoignant la vente de fournitures et d’appareils électriques en gros, dont la gazinière Sélecta. En 1968, un 3ème magasin est ouvert 154 rue de Lille à Halluin où il propose les mêmes services qu’à Roubaix.

Publicité de 1968 (Documents collection privée)

Dans les années 1970, Claude Le Comte a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants : France et Pascal. Il décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre en 1975. C’est Yvonne qui, au début, s’ y occupe de l’accueil et du secrétariat. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Centre équestre Le Comte )

Autocollant du Centre Lecomte Hem (Document collection privée)

Au début des années 1970, Claude propose à sa clientèle de réaliser elle-même, ses installations électriques avec l’aide de ses conseillers spécialistes. Il commence aussi à proposer à la vente du linge de maison et en particulier de la marque Descamps ; ce domaine est également pris en charge par Yvonne. En 1973, il vend des fauteuils, salons, convertibles et salons d’angle de tous styles.

Publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Photo de Claude dans les années 1970 (Document Pascal Le Comte)

En 1974, un magasin est créé à Lille au 40 rue Jules Guesde, qui fait de la publicité pour une vente de meubles. Un autre établissement lillois se situe rue du Court Debout. Enfin Claude Le Comte ouvre une succursale à Paris 11 rue de l’Aqueduc, pour assurer à l’entreprise une envergure nationale et y honorer ses contrats avec l’armée et l’Administration.

Il fait également l’acquisition dans la rue du Grand Chemin à Roubaix des anciens Ets Vroman ( Equipements sportifs ) au n° 30 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé Vroman Sports ). Il y crée un commerce de vente de confection enfants à l’enseigne Mom.

Instantané de mémoire : « A l’époque mon père relevait sur le journal local les avis de naissance et me faisait rechercher dans les annuaires les adresses des nouveaux parents afin que je puisse leur envoyer des publicités pour le magasin ».

En 1977, cet immeuble est l’objet d’un incendie qui prend au rez-de-chaussée, lieu du stockage d’articles d’habillement. Une grosse lance et 2 petites lances suffisent aux pompiers pour éteindre l’incendie, qui fait quand même énormément de dégâts.

Document Nord-Eclair

Entrepreneur ambitieux, qui s’est fait à la force du poignet, Claude a pour objectif un développement poussé de son entreprise.

Instantané de mémoire : « Mon père était un entrepreneur à l’ancienne, très bosseur, qui poursuivait ses objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints et tout le monde devait suivre. Il était toujours à l’affût des progrès techniques et a ainsi été l’un des premiers à utiliser un ordinateur à cartes perforées dans l’entreprise ».

Les travaux d’électricité que son entreprise réalisait parfaitement à l’hôpital de la Fraternité à Roubaix lui ont ainsi permis de décrocher le contrat mirobolant confiant aux Ets Le Comte la réalisation de travaux d’électricité au moment de la construction du nouvel hôpital Victor Provo au début des années 1980.

Publicité de 1982 (document Nord-Eclair)

En 1983, c’est le n°25 qui subit un incendie. Des ouvriers de la SARL Van Dist de Tourcoing, sur le toit effectuent des travaux de couverture et déclenchent accidentellement le sinistre dans lequel les combles et la toiture, ainsi que 6 appartements meublés du 2ème étage sont détruits. Les planchers des étages inférieurs et le rez-de-chaussée sont noyés d’eau suite à l’intervention des soldats du feu. L’un d’entre eux est blessé par la chute d’une poutrelle enflammée reçue sur le dos et doit être transporté au centre hospitalier de Roubaix.

document Nord-Eclair

à suivre . . .

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.