Pompes Funèbres Vandenberghe

Paul Vandenberghe naît en 1931 à Roubaix. Il trouve un emploi dans l’entreprise de Pompes Funébres de H. Desmet, 120 rue du Moulin, puis celle de Mr Vandevelde, rue Ma Campagne, et commence à apprendre le métier. Son père, est menuisier, il fabrique et vend ses meubles au 118 rue de Denain, depuis 1948.

Paul accompagne régulièrement son père « coulonneux » au café de la Betterave, rue de Lannoy à l’angle de la rue Jules Guesde, car c’est le siège de l’association colombophile. C’est là qu’il rencontre Jacqueline, la fille de Marcel Pomart, passionné également par les pigeons voyageurs.

Paul et Jacqueline se marient en 1954. Ils souhaitent créer leur petite entreprise et profitent de l’expérience professionnelle acquise par Paul, pour ouvrir leur propre commerce de Pompes Funèbres. Ils trouvent un local au 102 rue Jules Guesde qui était auparavant le commerce de modes de Mme Firmin.

Plan cadastral

C’est une toute petite échoppe de 78 m2, mais bien située, dans une rue passante et commerçante d’un quartier populaire. Paul et Jacqueline s’y installent en 1955 et font l’acquisition d’un local au 5 rue Guillaume Lefebvre pour créer un atelier de menuiserie. Ils embauchent Jean-Claude Crépin pour la fabrication de cercueils.

En 1967, ils décident d’améliorer l’accueil de la clientèle en transformant leur façade du 102 rue Jules Guesde. Les affaires commencent à fonctionner correctement et, en 1970, ils reprennent la maison voisine au 104 de la rue, pour agrandir leur commerce.

le 102 104 rue Jules Guesde ( document archives municipales )

Au début des années 1970, ils communiquent par de la publicité dans la presse locale. Paul propose un service complet aux familles des défunts, s’occupe de l’accueil des familles, des démarches administratives, propose les cercueils, conseille des décors, prépare les obsèques, organise les convois, vend des fleurs artificielles, des plaques de marbre et des monuments funéraires..

Publicité 1972 ( document Nord Eclair )

Au début des années 1970, Paul et Jacqueline reprennent un local de 491 m2 au 187 boulevard de Reims à l’angle de la rue Armand Meeschaert, pour y installer leur nouvel atelier de menuiserie et la fabrication de cercueils. C’était auparavant le garage de carrosserie de Gaston et Georges Derbaudringhien, devenu ensuite un centre de location de véhicules à enseigne « Lillcars ».

Plan cadastral

Les affaires du commerce de Pompes Funèbres fonctionnent de façon très satisfaisante, grâce à l’expérience et au savoir faire du couple Vandenberghe.

Jacqueline et Paul Vandenberghe ( document J. Vandenberghe )

Pour satisfaire la demande de leur clientèle, ils souhaitent ouvrir un funérarium, mais le manque de place se fait cruellement sentir dans leurs locaux de la rue Jules Guesde. En 1979, ils déposent donc une demande de permis de construire pour la création d’un funérarium boulevard de Reims, en réduisant l’atelier de menuiserie. Ils confient le dossier à leur architecte Emile De Plasse sis 230 rue Pierre de Roubaix et les travaux à l’installateur « Decora » de Lionel Gauduin.

 

plan des travaux et photo ( documents archives municipales )

Les travaux s’achèvent début Septembre 1980, et le 27 Septembre, c’est l’inauguration officielle. Les installations se composent de quatre salons d’accueil indépendants qui permettent aux familles de se recueillir dans l’intimité. Une salle d’attente est réservée aux personnes qui ne souhaitent pas entrer dans les salons. Tout est aménagé en mobilier de style avec une décoration particulièrement soignée et raffinée. Un parking couvert, rue Armand Meerschaert juste à l’arrière, est à la disposition de la clientèle.

Publicité inauguration ( document Nord Eclair )

Paul Vandenberghe décède malheureusement en 1981, 6 mois après l’ouverture du funérarium. Jacqueline continue seule l’activité. Ensuite, le décès de son fidèle menuisier qui fabriquait les cercueils, amène Jacqueline à prendre la décision d’arrêter l’atelier de menuiserie. Elle se fournit alors, chez des confrères-fournisseurs. Jacqueline a l’occasion de reprendre, en 1984, la maison voisine de l’entreprise initiale : le 106 de la rue Jules Guesde, ce qui lui permet de loger plus facilement sa famille de 4 enfants. L’entreprise possède toujours les deux adresses, les bureaux au 104 rue Jules Guesde et le funérarium au 195 boulevard de Reims.

( document Nord Eclair )

En 1995, à la demande de sa clientèle, Jacqueline Vandenberghe, aidée par son fils Dominique, décide de regrouper les deux points de vente. Les bureaux et l’habitation de la rue Jules Guesde sont vendus. Jacqueline demande un permis de construire pour la transformation de son local en surface commerciale sur la totalité de son terrain boulevard de Reims. La modification de façade et le ravalement des N° 187 à 193 sont réalisées par l’entreprise Mario Bertoli de Wasquehal.

Jacqueline et son fils Dominique ( document J. Vandenberghe )

Dans ces nouveaux locaux, outre les bureaux, se trouve désormais un magasin d’exposition de monuments et d’articles funéraires ( fleurs artificielles, couronnes, plaques en granit, etc ). Le funérarium, quant à lui, reste à la même place. Sobrement aménagé, chaque salon assure ainsi aux familles, la possibilité de rendre un dernier hommage, dans une parfaite dignité, au proche disparu.

l’entreprise en 1996 ( documents archives municipales )

En 1996, Jacqueline à 64 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Elle cède son affaire à une entreprise de Pompes Funèbres Générales, le groupe Dignité Funéraire. Ce label de qualité étant conforme au service funéraire de grande qualité qu’a toujours respecté le couple Vandenberghe, Jacqueline donne son accord pour que le commerce du boulevard de Reims garde l’enseigne Vandenberghe.

( photos BT et document A. Wein )

Remerciements à Jacqueline et Jacques Vandenberghe, ainsi qu’à Adrien Wein et aux archives municipales.

La salle des fêtes de Leers

Au carrefour de la rue Victor Hugo et de la rue de Wattrelos, il y avait autrefois, faisant diagonale avec la villa Jean Jacques un café épicerie tenu par la famille Wagon. En 1940, le carrefour fut miné pour enrayer l’avance des allemands et cela provoqua de nombreux dégâts jusqu’au milieu de la rue Victor Hugo. Le café lui-même fut endommagé et ne fut pas réparé. Au début des années cinquante on procéda à sa démolition pour mener à bien la construction d’une salle des fêtes.

Sur la gauche, le café épicerie Wagon doc Collection Particulière

Elle commence en août 1954. En septembre la structure métallique a été posée et les maçons sont à pied d’œuvre. On espère qu’elle sera mise en service au printemps prochain.

La salle des fêtes en construction doc NE

Cette vaste salle de 700 m² doit accueillir des réunions, des fêtes, des manifestations de sociétés locales et des séances d’éducation physique pour les élèves des écoles. Quelques années plus tard, on lui adjoint un parking sur l’emplacement de la ferme Catoire démolie au cours des années 1980.

De nos jours, le parking de la salle des fêtes vue Google maps

Plus récemment, la réfection de la salle Kerkhove a commencé en 2017 avec la rénovation de la toiture. Puis en 2019, après la rénovation de la toiture, des loges et des menuiseries extérieures, la ville a choisi d’améliorer les conditions scéniques de la salle. Depuis la rentrée, les associations culturelles disposent d’un nouvel équipement. Coût total : 140 000 euros. C’est une bonne nouvelle à la fois pour les leersois mais aussi pour les compagnies de théâtre, de danse ou encore pour les chorales du secteur. La salle Kerkhove dispose désormais d’un équipement scénique de qualité. En effet, depuis début septembre, la salle dispose d’une nouvelle structure auto-portée avec des ponts de lumières, des projecteurs mais aussi des prises électriques pour les micros. Au-delà de l’aspect technique, ce matériel installé durant l’été par une entreprise spécialisée, apporte aussi plus de sécurité.

La salle des fêtes André Kerkhove site ville de Leers

Toutes les associations qui utilisent régulièrement ou ponctuellement la salle ont récemment participé à une réunion organisée par les services de la ville pour leur présenter ce nouveau dispositif. Cet équipement plus moderne satisfait déjà les premiers usagers. Un bémol pour le président de la Pirouette théâtre, l’éclairage de face n’est pas adapté aux besoins de la scène. Le chef de chœur d’En Harmonie espère que la salle sera réservée aux associations qui ont de réels besoins scéniques, car pour la ville, la salle reste malgré tout une structure multi-usages. La metteure en scène de la compagnie Rémanences déplore l’absence d’une salle dédiée à la culture : Leers, qui dispose d’un tissu associatif développé, pourrait tout à fait avoir un lieu consacré aux activités culturelles pour éviter les embouteillages, notamment.

Sources : Leers historique, Presse locale Nord éclair, article d’Amélie Jobard VDN octobre 2019

Auberge du Tilleul (suite)

Dans les années 1950, l’établissement est répertorié dans l’annuaire aux rubriques : café et «dancing» et géré par le couple Béghin-Vancauwenberghe. Au début des années 1960, toujours répertorié dans la rubrique café, c’est Jean Prez qui gère l’établissement. En 1961 il fait ainsi sa publicité dans l’annuaire Ravet-Anceau pour des salles pour réunions, bals, soirées dansantes.

Publicité de 1961 (Document annuaire Ravet-Anceau)

Jean Prez est loin d’être un inconnu surtout pour les Roubaisiens. Né en 1922, il a commencé à jouer de l’accordéon dès l’âge de 5 avant d’intégrer à l’âge de 8 ans l’orchestre paternel dans le café que tient son père au 3 rue de Lannoy à Roubaix. Il entame à l’âge adulte une vraie carrière d’accordéoniste qui l’amène entre autres à enregistrer des disques, participer à des émissions de radio et écrire des partitions.

Jean Prez fils, enfant (à droite) avec son père Jean et son frère Jules et la photo du café paternel à Roubaix (Documents collection privée)
Jean Prez dans les années 1960 (Document collection privée)

En 1965 et jusqu’à la fin des années 1960, le café du Tilleul est répertorié dans les rubriques : café et restaurant. Mais en 1971, l’établissement quitte la rubrique café pour intégrer l’unique appellation de restaurant et devient à cette occasion l’auberge du Tilleul. C’est Gilbert Bezault qui dirige l’établissement.

Dans un premier temps les publicités font état plutôt d’une brasserie avec notamment la journée cassoulet toulousain, les moules et les gratinés. Ces mêmes publicités font état d’un restaurant sur la place d’Hem ou encore d’Hem Saint-Corneille. Puis le restaurant de spécialités, de prix modérés et de repas d’affaires, propose également une salle pour noces et banquets et ce n’est que par la suite que l’adresse du 14 rue du Docteur Coubronne fait son apparition, avec la mention : le restaurant qu’il faut essayer.

Les 1ères publicités de l’auberge-brasserie (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Les publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

En 1978, dans le cadre de la semaine gastronomique dédiée au coq, Gilbert Bezault se met au fourneau pour proposer son célèbre coq au vin qu’il met régulièrement à la carte depuis plus de 10 ans qu’il est un chef de cuisine sérieux et accueillant dans son auberge. Il s’apprête alors à céder son commerce pour retourner dans la région toulousaine dont il est originaire.

Gilbert Bezault aux fourneaux en 1978 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1980, le restaurant procède à une rénovation de son cadre pour monter en gamme. Il est ouvert tous les midis et le soir en fin de semaine et mise sur un cadre chaleureux et des plats maison tels que la fameuse terrine maison posée sur la table et dont les clients se servent à volonté.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et bulletin d’information municipal)
Carte publicitaire de l’établissement (Document collection privée)

Puis dans les années 1980, l’auberge perd son nom originaire du Tilleul pour être rebaptisée Le Contemporain. Pourtant l’expérience ne dure pas longtemps et quelques temps plus tard le nom d’Auberge du Tilleul refait son apparition tandis que le contenu des assiettes renoue avec ce qui avait fait le succès de l’auberge à ses débuts avec Gibert Bezault.

Publicité pour Le Contemporain (Document Historihem)

C’est en effet son fils Serge Bezault qui rachète l’établissement en septembre 1990 et le gère depuis avec Christian Six. Soudain, en juin 1998, une camionnette garée devant l’établissement, rue du Cimetière, prend feu durant la nuit et, sous l’effet du vent qui souffle en rafales, le feu se communique au cheneau avant l’arrivée des pompiers.

C’est alors l’ensemble de la toiture située au-dessus des salles de réception qui est détruit : plus de tuiles ni de faux plafond mais de la suie et de l’eau à l’intérieur. Les tables sont touchées également et c’est un tableau de désolation que retrouve le propriétaire qui ne peut que constater que 10 ans de travail sont réduits en cendres. Seule consolation : les cuisines et le restaurant en lui-même ne sont pas touchés.

Les dégâts de l’incendie durant la nuit et la camionnette incendiée au matin devant la façade (Documents Nord-Eclair)

Dès septembre, les 2 associés, Christian, chef de cuisine, et Serge, gestionnaire et commercial, se partagent à nouveau l’organisation des réceptions qui représentent plus de 80% du chiffre d’affaire de l’Auberge. Quatre salons entièrement rénovés peuvent accueillir 30, 50 ou 170 personnes sur place et 300 personnes à quelques centaines de mètres au Château d’Hem. Parallèlement l’Auberge continue à recevoir tous les midis une clientèle d’affaires en semaine et familiale le week-end.

Salle de réception refaite à neuf en septembre 1998 (Document Nord-Eclair)

Ces 2 co-gérants sont toujours à la tête de l’établissement 32 ans plus tard. Pourtant l’activité du lieu a un peu évolué depuis quelques années. Sur le site de l’Auberge il apparaît que, dans un cadre unique, à la fois ancien et contemporain, 4 salons, pouvant accueillir de 10 à 350 personnes chacun, sont proposés pour organiser une réception intimiste ou un événement de grande envergure, avec restaurant gastronomique et service traiteur. L’accent est mis sur la possibilité de profiter également des magnifiques jardins de l’Auberge.

Photos de l’auberge du Tilleul (Documents site internet)
Salons Monet et Picasso (Documents site internet)
Salon Gauguin et l’équipe de l’Auberge (Documents site internet)
Photo panoramique de l’auberge du Tilleul (Document Google Maps)

A la base estaminet comme tant d’autres à Hem et aux alentours, l’établissement, grâce à sa situation exceptionnelle au centre d’Hem et à la surface dont il bénéficie dans la rue du Cimetière a évolué pour devenir un grand nom de la restauration locale. Il est aujourd’hui, soit plus de 150 ans plus tard, un loueur de salles avec service traiteur renommé dans les environs.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Travaux pour le tramway

Janvier 1893

Les conseils municipaux de Roubaix et Tourcoing se sont occupés récemment de l’importante question des tramways. Une société nouvelle reprend l’affaire : un accord est intervenu entre le syndic de la faillite de la compagnie ancienne et M. E Francq, administrateur de la compagnie nouvelle. Un projet de convention va être passé entre la ville de Roubaix et la compagnie nouvelle, laquelle est une société anonyme au capital de deux millions de francs1. Elle va se substituer à l’ancienne et elle s’engage à achever le réseau entier des tramways. Les lignes exploitées sont : ligne de la Grand Place de Roubaix à la Grand Place de Tourcoing par la rue de la gare et les nouveaux boulevards, ligne de Mouvaux à Wattrelos, ligne de la Grand Place de Roubaix à la gare de Roubaix-Wattrelos, ligne de la gare de Roubaix à la Fosse aux Chênes.

Action de la société de tramways doc Printerest

Les horaires sont arrêtés en commun accord avec la ville de Roubaix. Le tarif actuel reste en vigueur et sera considéré comme le tarif maximum. Il y a des billets aller et retour permettant de parcourir deux fois dans la même journée une ligne entière du réseau. On peut prendre des abonnements mensuels, réseau entier ou par ligne. Matin, midi et soir, sauf dimanches et jours fériés, il y aura des trains spéciaux dits trains ouvriers 0,10 franc pour toutes les distances. Billets aller et retour, 15 centimes.

Une demande de déclaration d’utilité publique est formulée pour les modifications suivantes : ligne 1bis départ Fosse aux Chênes, rue de la Chapelle Carette rue de l’Alma, gare de Roubaix, ligne n°2 abandon de l’ancien CGC n°9 pour en suivre la rectification depuis le pont du calvaire jusqu’à la Place de Wattrelos, voie prolongée à la demande de la compagnie jusqu’à la limite de l’agglomération de Wattrelos. La ligne n°2 suivra donc le parcours suivant : rue de Mouvaux, rue du Grand Chemin, rue Saint Georges, Grand Place, Grand Rue, la toute nouvelle rue Carnot, Grand Place de Wattrelos, sur un total de 6,270 kms et extension vers la frontière.

Octobre 1894

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la grand place de Wattrelos touchent à leur fin en ce début de mois d’octobre 1894. On évoque déjà la possibilité de faire fonctionner le service avant la fin du mois avec des chevaux. On attend l’arrivée des voitures au dépôt. Aussitôt cette ligne terminée, on commencera les travaux pour celle de Roubaix à Lannoy, tout en continuant ceux de Roubaix à Mouvaux déjà bien avancés.

Le dépôt des tramways du Laboureur doc BNRx

On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique. La cheminée du dépôt est aujourd’hui terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

D’après Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

1Le réseau urbain de Roubaix et Tourcoing est mis en service à partir de 1874 par la compagnie des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) repris en 1894 par la compagnie nouvelle des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) l’ancienne compagnie étant en faillite.

La ligne F : dans les rues anciennes de Lille

La ligne départementale de tramways F Lille-Roubaix démarre à l’origine de la grand-place de Lille, devant la bourse (celle qu’on appelle aujourd’hui l’ancienne bourse). Les photos qui suivent montrent, la première au premier plan un tram à cheval, et au fond à gauche une locomotive système Franck et une remorque arrivant sur la place en venant de Roubaix, et l’autre une machine de même type manœuvrant devant la bourse. En effet, au terminus, la machine devait emprunter une bretelle pour contourner sa rame de manière à se remettre en tête pour le voyage retour.

Photos Translille et Collection Particulière

La voie va se diriger vers la porte de Roubaix à travers les rues étroites d’un ancien quartier dont la démolition débute en 1870 avec le percement de la rue Faidherbe entre la place du théatre et la nouvelle place de la gare. Le quartier est bouleversé et la halle échevinale, le Minck (marché aux poissons) et la chapelle des bons fils vont disparaître à cette occasion. Le reste du quartier va subir ultérieurement le percement du boulevard Carnot et l’édification de l’Opéra.

Plan cadastral 1881

Quittant la grand place, le F emprunte la courte rue des Manneliers qui, dans la deuxième partie du 20ème siècle a été mise en sens unique soit dans un sens, soit dans l’autre selon les époques, ce qui fait que les tramways, à double voie, circulant dans les deux sens, les automobilistes avaient toutes les chances de se trouver face à un tram venant en sens inverse au milieu de la chaussée, ce qui a généré une certaine pagaille pendant des décennies ! Sur la photo des années 50, une motrice 800 venant de Roubaix arrive grand place, prenant la rue des Manneliers à contre-sens.

La ligne F à Lille près de l’ancienne bourse Collection Particulière

Au sortir de la rue des Manneliers, la ligne passe devant l’ancien théâtre qui va disparaître dans un incendie en 1903, et sera remplacé quelques dizaines de mètres plus loin par l’Opéra que nous connaissons aujourd’hui. La photo suivante, prise depuis la rue Faidherbe, autrefois rue de la Gare, nous montre une rame vapeur en direction de Roubaix devant le théâtre. A gauche de celui-ci, la bourse.

La ligne F passant devant l’ancien théâtre Collection Particulière

Mais le tramway F laisse à sa droite la rue de la gare pour emprunter tout droit la rue des sept sauts, longue d’à peine 35 mètres. Cette rue des sept sauts va disparaître lors du percement du boulevard Carnot au début du 20ème siècle La photo qui suit date des environs de l’année 1870.

Document Gallica, bibliothèque Nationale

Poursuivant sa route, notre tramway pénètre dans le vieux marché aux poulets qu’il traverse et suit la rue du même nom. Sur la photo qui suit, on aperçoit au fond la grand place. L’autre vue est prise en sens inverse avec, au fond, la rue des arts.

Photos site Lille d’antan

La voie parvient ensuite à la rue des arts dans laquelle elle tourne à droite pour un parcours de quelques mètres. Cette rue existe encore aujourd’hui. On y trouvait la quincaillerie Trenois, qui, encore dans les années 70 avait gardé son aspect d’antan avec ses rayonnages et les bureaux hauts en chêne usé par les années d’utilisation, des employés.

Quincaillerie Trenois et Decamps Collection Particulière

La ligne prend à gauche la rue de Roubaix qui existe toujours elle aussi et conduit encore vers jusqu’à la porte homonyme sous les voûtes de laquelle passe le tramway. La photo, prise après des destructions de la première guerre, nous montre l’étroite rue de Roubaix.

Destructions 1418 Collection Particulière

Les portes fortifiées étaient alors les seuls endroits où le franchissement des fortifications était possible. Pour des raisons de sécurité, elles n’offraient qu’un passage étroit. A l’occasion de la création de la ligne, on ouvre deux arches supplémentaires dans cette porte, datant du début du 17ème siècle. La photo la montre avant ces travaux. Elle portait également le nom de porte Saint Maurice.

Document Gallica

Aujourd’hui, la porte de Roubaix a conservé autour d’elle quelques maisons d’époque bien restaurées et débarrassées des enduits « modernes ». La voie unique se dédouble pour passer sous la porte de Roubaix. Sur la photo du bas, on remarque une Simca « Vedette » à moteur 8 cylindres, premier version de 1950 au dos rond, alors que la motrice 880 pénètre dans Lille intra muros.

Photos Lille d’antan et TransLille

Dans les dernières années du siècle, le tracé est modifié et la ligne emprunte la rue Faidherbe en direction de la gare. Ici la locomotive 16 et sa remorque, venant de Roubaix, est proche de son terminus. Au fond, la gare.

Photo Translille

Les rames prennent à gauche, avant d’arriver à la gare, à hauteur de la rue des pont de Comines et traversent la place des Reignaux. Sur la deuxième photo à droite, un magnifique cabriolet traction stationne derrière une 202, et à gauche on remarque une Renault des années 20 qui stationne derrière une charrette à bras.

Photos TransLille et Collection Particulière

La voie rattrape ensuite la rue de Roubaix par l’ancienne rue de la Quenelle et poursuit sa route comme auparavant.

Remerciements aux sites cités en légende, TransLille, Lille d’Antan, Gallica, ainsi que les archives départementales.

A suivre …

Centre social des Hauts-Champs

En 1962, le quartier des Hauts-Champs, Longchamp et Trois-Fermes, situé sur les 3 viles de Hem, Roubaix et Lys-lez-Lannoy voit la création du centre social dit « des Hauts-Champs » 258, avenue Laennec à Hem. Le bâtiment est la propriété de l’Association des Maisons de l’Enfance et le centre social en est simplement locataire. Ce quartier abrite quelques 16.000 habitants, dans un secteur appelé parfois à juste titre : le carrefour des 3 villes. Un incendie partiel, en1968, entraine très vite une petite rénovation ainsi que la création d’un accueil et d’une bibliothèque.

Photo panoramique de l’avenue Laennec dans les années 1950-1960, avant la construction du Centre social et photo aérienne de 1965 avec le centre social construit 5 ans plus tôt (Documents IGN)
Photo du centre social en 1962 (Document Historihem)

Dix ans plus tard en 1971, c’est une association des usagers qui reprend la gestion du centre social, devenu indépendant. Le jeudi, jour de repos scolaire de l’époque, le centre social est une véritable ruche où de nombreux enfants viennent se détendre : danse folklorique, basket-ball, menuiserie, couture, cuisine, expression manuelle…L’accent est mis pour les 8-14 ans sur les sports de plein air afin de leur assurer le défoulement nécessaire.

Par ailleurs un jardin d’enfants est créé pour les tout-petits, accessible chaque après-midi ainsi que le mercredi matin, pour permettre aux mamans de participer aux activités qui leur sont consacrées par le centre.

Les travaux de peinture des petits et le jardin d’enfants en 1971 (Document Nord-Eclair)
CP du bâtiment dans les années 1970 (Document collection privée)

S’ajoute au centre social le club des jeunes, construit du côté de la rue Villemin, qui en fait partie intégrante. Au programme, essentiellement du sport : judo, gymnastique, tennis de table, cyclotourisme mais aussi le groupe nature créé d’abord à l’initiative des jeunes et à leur profit.

Pour gérer les ateliers existants et en ouvrir d’autres, un comité de maison est créé et géré par les usagers eux-mêmes. Chaque groupe y a des représentants qui discutent avec l’équipe de professionnels afin d’améliorer l’offre existante pour chaque tranche d’âge. Ainsi aux ateliers couture et cuisine s’est ajouté un atelier vannerie et la section des majorettes compte près de 80 participantes.

Des ateliers pour les jeunes en 1974 (Documents Nord-Eclair)

Le centre social assure de multiples services pour les habitants du quartier : cours d’alphabétisation, bibliothèque très bien achalandée, club nature avec étude des oiseaux dans une réserve installée près du château Meillassoux rue du Général Leclerc, soins à domicile et au dispensaire par des infirmières, après-midi portes ouvertes tous les jeudis pour faire connaître le centre.

Par ailleurs des événements sont organisés régulièrement pour animer le quartier : ainsi de grands jeux de plein air sur le terrain du centre ou encore fête avec démonstrations de majorettes, jeux divers, danses et dégustations de crêpes, par tous les enfants, lesquels ont amené chacun un camarade pour faire connaître les activités du centre, que fréquente déjà une famille sur trois habitant le quartier, aux autres jeunes.

Jeux de plein air et fête avec majorettes en 1975 (Document Nord-Eclair)

Après quinze ans d’existence, le bilan dressé par la directrice Mme Dewinter, en 1977 est positif. Le centre répond en effet aux besoins des 3 groupes de population visés : nourrissons, adultes et personnes âgées. La consultation nourrissons et le centre social sont ouverts aux jeunes enfants. Des activités sont ouvertes aux enfants jusqu’à 12 ans par le biais de divers ateliers puis le club regroupe les adolescents.

Il existe par ailleurs des sections pour adultes : enseignement ménager et gymnastique pour les dames, rencontres cyclotourisme, judo et belote pour les messieurs. Quant aux personnes du 3ème âge leur sont réservés des cours de gymnastique spécifiques ainsi que des après-midi rencontres.

Le centre social en 1974, décoré pour les fêtes (Document Nord-Eclair)

La dénomination « centre social » est pour la directrice un label de qualité ainsi que la gestion exercée par les usagers eux-mêmes, le conseil d’administration étant composé aux deux tiers par les usagers du site. De plus afin d’assurer un bon développement du quartier le centre est à l’origine de la création de l’Union des associations du quartier des 3 villes.

Quant au syndicat intercommunal créé par les 3 municipalités concernées, il prend en charge la création d’un terrain d’aventures de 4.000 mètres carrés de superficie, situé derrière le centre social, sur lequel devront pouvoir s’ébattre, en dehors des heures scolaires, tous les enfants du quartier dans une sécurité relative et en toute liberté.

Plan de 1973 et photo du terrain d’aventures derrière le centre social en 1978 (Documents Nord-Eclair)

En 1979, intervient l’inauguration de la nouvelle salle polyvalente du centre social des Hauts-Champs, après plus de 15 ans de discussions et d’attente pour obtenir cette extension du lieu propice aux activités sportives et culturelles du quartier. L’inauguration a lieu en présence de Mr Gizycki, président de l’association des usagers du centre, de Mme Dewinter, sa directrice, et le ruban est coupé par Mr Pierre Prouvost, député-maire de Roubaix.

Inauguration de la nouvelle salle polyvalente en 1979 (Document Nord-Eclair)

Dans un vaste quartier neuf de 4000 logements, le centre a longtemps été le seul équipement et a donc connu en plus de 15 ans un développement considérable. Il s’occupe d’environ 2000 familles et occupe 45 salariés. Géré par des administrateurs usagers bénévoles alors qu’il est l’un des plus gros du pays, le centre social se trouve confronté à des difficultés financières en 1980.

Malgré les différentes subventions perçues de : l’Etat, la CAF, le fonds d’action sociale des travailleurs migrants, les 3 municipalités concernées, les HLM et CIL, la direction de l’action sanitaire et sociale, et malgré la participation des usagers, le budget de 1979 n’est pas bouclé et les Trois Villes sont décidées à faire un effort exceptionnel tout en attendant de l’Etat une augmentation conséquente de sa subvention pour l’année en cours. Faute d’une solution durable une baisse de personnel est à prévoir.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Résidence Colbert

En 1961, un projet de construction d’un immeuble résidentiel voit le jour au 168 rue de Lille à Roubaix. Le terrain sur lequel sera érigé le bâtiment, est de 1382 m2, il se trouve à l’angle de la rue de Soubise, au carrefour des rues de la Perche et Colbert.

Plan cadastral

C’était auparavant, le centre d’apprentissage des garçons ; un bâtiment très vétuste qui est rasé au début des années 1960, car un nouveau centre se construit au 8 boulevard de Lyon en 1959 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : le Lycée Louis Loucheur ).

Le projet est baptisé «  Résidence Colbert », car la rue du même nom se trouve juste en face. Le bâtiment bénéficie d’un emplacement de premier ordre, à proximité de commerces, d’écoles et de moyen de transports. Les façades de tous les appartements sont orientés vers le Sud et Sud-Est.

brochure d’accueil 1961 ( document T. Rosez )

La construction démarre en fin d’année 1961. Les travaux avancent rapidement, et déjà en début d’année 1963, la Société Civile Immobilière Colbert crée un appartement témoin.

appartement témoin ( document Nord Eclair )

C’est un immeuble moderne de 7 étages, composé de 40 à 50 appartements de 2 à 6 pièces, d’un très grand confort dont la superficie varie de 40 m2 à 155 m2. La façade est en briques. Chaque appartement dispose de larges baies vitrées. L’isolation phonique est efficace, grâce à un système ingénieux de doubles murs.

C’est une résidence de grand standing qui attire de nombreux industriels, directeurs et professions libérales.

La fin des travaux en 1963 ( document Nord Eclair )

Les appartements sont répartis entre 3 entrées, ce qui donne aux propriétaires l’impression de résider dans un petit immeuble. Trois ascenseurs desservent tous les niveaux y compris le sous-sol où se trouvent les caves de chaque appartement, et la chaufferie dans laquelle sont installées deux énormes chaudières pour l’eau chaude collective et le chauffage central de chaque appartement. Les 3 halls et escaliers sont en marbre noir veiné et pierres ardoisières.

Une des 3 entrées ( documents T. Rosez )

De magnifiques rampes gainées de cuivre massif ainsi que d’autres ornements, viennent briller comme de l’or à chaque étage et dans toutes les parties communes. Des garages individuels se répartissent au rez-de-chaussée à l’arrière du bâtiment. Un local commun est à la disposition des résidents pour les bicyclettes et poussettes d’enfants dans chaque entrée.

documents T. Rosez

La particularité de cette construction, est qu’elle est dotée de plusieurs appartements à double distribution ( 1 entrée sur les salons, et 1 entrée directement sur la cuisine). Chaque appartement possède son propre vide-ordure placé dans l’arrière-cuisine, une « Loggia » en balcon de 3 M2 donnant vue sur les garages et les jardins, à l’arrière du bâtiment, ainsi que 4 petits studios en rez-de-chaussée façade, servant de chambre de bonne pour les domestiques de certaines familles, donnant directement sur un grand séchoir de 100 M2, caché de toute vue, en entresol, aéré pour y étendre le linge de maison. Une loge-appartement est spécialement conçue au rez-de-chaussée à côté des garages, pour y accueillir le couple de concierges qui travaille au service des résidents, et entretient la résidence.

Plan du rez de chaussée

Cette résidence se veut définitivement et résolument moderne, tout en conservant les valeurs du passé. En effet, les matériaux utilisés sont de très grande qualité, voire luxueux, les hauteurs sous plafond des logements dépassent les 2,70 mètres. Pourtant on y trouve tout le confort moderne, de très grands espaces communs, de larges accès, de gigantesques placards à rangement dans les différentes chambres, une grande salle de bains dotée d’une baignoire en fonte émaillée, l’eau chaude courante et le chauffage central ( 8 grands radiateurs en fonte par appartement ), évacuation des déchets domestiques et surtout, une station-service Total puis Elf, avec deux pistes pour la vente de carburants, un pont pour le graissage et l’entretien des véhicules, ainsi qu’une aire de lavage.

Publicité Sovac ( document Nord Eclair )

Les travaux se terminent en 1963, et la commercialisation est confiée à 10 cabinets immobiliers de la métropole. Un financement possible est proposé par la SOVAC à Lille. En 1965, Le cabinet Lecluse organise des visites pour vendre les derniers appartements restants.

La station service n’existe plus ( document 1984 archives municipales )

Comme la plupart des stations-service implantées en bas d’immeubles, la station-service du rez-de-chaussée ferme ses portes au début des années 1980, pour raisons de sécurité et pour éviter les odeurs désagréables d’essence pour les résidents. De même, les vide-ordures de chaque appartement, tellement pratiques, seront condamnés dans les années 2000 pour des lois sur l’hygiène …

le bâtiment de nos jours ( document Google Maps )

Construite sur de fortes fondations, avec des matériaux de qualité, et jusqu’à présent superbement entretenue par ses copropriétaires, la Résidence Colbert n’a pas vraiment vieilli. Bien au contraire, cette résidence a été conçue à l’époque glorieuse des années 1960, durant laquelle l’énergie était peu coûteuse. Elle reste résolument belle et en bon état, de par son architecture, sa conception et les matériaux utilisés. Unique dans la région, sa couverture en cuivre verdie par le temps, est reconnaissable par les Roubaisiens à des kilomètres !

Elle est facile et agréable à vivre au quotidien de par sa conception, ses volumes et ses dimensions modernes et pratiques.

La Résidence Colbert a désormais 60 ans. Bien évidemment, certains problèmes de plomberie, d’arrivée et évacuation des eaux, de mécanismes moteurs d’ascenseurs, et quelques lois de remises aux normes demandent certaines réparations, modifications et restaurations parfois couteuses.

Mais ne faut-il pas aujourd’hui continuer à préserver au mieux notre patrimoine roubaisien d’autant que jamais une telle résidence ne pourra être construite à nouveau …

Remerciements à Tanguy Rosez et aux archives municipales.

Michelin fonctionne

Implantation Michelin Leers doc Bib Revue 447 déc1972

Depuis mai 1971, l’usine de Michelin forme son futur personnel à Roubaix, dans des bâtiments situés à l’angle du boulevard de Mulhouse et de la rue de Nancy. Les travaux de construction de la nouvelle unité de Michelin dans la zone industrielle de Roubaix Est ont été menés à bien et l’emménagement s’opère progressivement pendant les mois d’octobre et novembre 1972.

Vue de l’usine Michelin Bib Revue 447

L’unité de mécanique de Roubaix a pour activité principale l’entretien et la remise en état des machines de fabrication, la réalisation ou la remise en état des moules de cuisson, le montage du matériel neuf. Cette usine ne fabrique donc pas de pneumatiques.

Vue de l’usine Michelin Bib Revue 447

Dans la deuxième quinzaine de novembre 1972, les cent quarante personnes qui composent l’effectif de l’usine Michelin de Roubaix auront intégré les nouveaux équipements de la zone industrielle de Roubaix Est à Leers. L’implantation représente 18.000 m² au milieu d’un terrain de six hectares environ. On prévoit que l’effectif de cette usine devrait passer à 400 personnes en 1974.

Vue aérienne de l’usine photo NE

L’implantation de Michelin dans la zone industrielle de Roubaix Est sera bientôt suivie par d’autres : les établissements Lefèvre de Lys Lez Lannoy (fabrique de meubles et objets d’arts en bois, ferronnerie et matières plastiques), avec 40 emplois. Les Cartonneries Modernes de Wasquehal, filiales du groupe Lafargue emballages viendront bientôt y produire 30.000 tonnes de carton ondulé par an. Des discussions sont bien engagées avec l’entreprise de mécanique Duvivier-Six de Roubaix et avec les Trois Suisses.

Auberge du Tilleul

C’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la rue du Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul »est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau.

Le choix du nom serait dû d’après les anciens à un gros tilleul qui pousse non loin de l’estaminet et auquel les coursiers peuvent attacher la bride de leur monture. La spécialité de l’établissement semble être le genièvre servi dans un verre spécial à gros fond.

Situation du café à l’angle des 2 rue au début du 20ème siècle (Document Historihem)

L’entrée est située juste au coin de la rue du Cimetière et les livreurs ramènent les boissons à l’aide de charrettes tirées par 3 ânes car les nombreuses côtes à monter sont trop épuisantes pour 2 animaux. Sur la photo, la carriole des livreurs vient d’arriver et prennent la pose avec les tenanciers de l’établissement.

Le café en gros plan au début du 20ème siècle (Document Historihem)

A l’époque, le dimanche, seul jour de repos est consacré par les hommes au cabaret où ils jouent aux cartes, aux fléchettes et aux bourles mais aussi fument et boivent, essentiellement de la bière et du genièvre mais jamais de vin, beaucoup trop cher. Alors qu’au début du 19ème siècle Hem comptait 11 estaminets, ceux-ci se sont multipliés.

6% des cabaretiers seulement sont propriétaires de leur établissement. Les locataires changent souvent mais les enseignes restent. Il y en a alors au moins 60 à Hem, même s’il est difficile d’en fixer le nombre exact tant la situation est fluctuante d’un mois sur l’autre. Au Tilleul, on danse beaucoup et les bals de la ducasse y sont organisés, durant lesquels les garçons de Hem et ceux de Forest, ville voisine, se disputent l’honneur de faire danser les jeunes hémoises.

Ensuite, c’est au tour de Georges Thieffry de reprendre le café. Pendant la première guerre, plus précisément en juin 1915, il combat avec vaillance au front quand il est atteint à la jambe par une « balle explosible ». Réformé en 1918, perçoit une pension d’invalidité et continue à souffrir de sa blessure jusqu’à son décès.

Lors de ses obsèques il reçoit un vibrant hommage de la fraternelle des anciens combattants dont il était l’un des membres fondateurs. Il reçoit également l’hommage de la municipalité en temps que conseiller municipal élu en 1929 et membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance.

Le café du temps de Georges Thieffry (Document Historihem)

Ensuite Achille Delemme reprend la gestion du café pendant les années 1920 et sa fille, Denise Dal-Dellemme, lui succède à la fin des années 20 et jusqu’à la fin des années 1930. Durant cette époque la grande salle est prêtée gratuitement aux diverses sociétés hémoises :

Les anciens combattants y font leurs réunions ;la société mutuelle La Sécurité y tient son assemblée générale 2 fois par an et la société horticole des jardins ouvriers 2 fois par mois ; les démocrates populaires y font leur réunion mensuelle et la musique municipale sa réunion hebdomadaire ; c’est aussi Achille qui met en place le Tir à la carabine.

Le café géré par Achille Delemme (Document Historihem)

La culture n’y est pas oubliée puisqu’y siège le Comedia Club qui, dans les années 20 y présente ses représentations théâtrales telle que « Muerta la Valca » en 1924. Quant à Achille il fait lui-même partie de l’harmonie municipale et pose fièrement avec les autres musiciens au 3ème rang de la Photo prise en 1922.

La représentation de Muerta la Valca en 1924 (Document Histotihem)
L’harmonie municipale en 1922 (Document Historihem)

Mais l’établissement sert également de siège et de salle d’entraînement au club de lutte hémois dans les années 1930. Le Docteur Trinquet en est le président, Alphonse Pessé l’animateur et Stanis Drymala l’entraîneur. Le club marche fort et compte dans ses rangs plusieurs champions du Nord.

Entrainement du club en 1933 (Documents Historihem)
Le club de lutte hémois en 1934 ; sur la 2ème photo, debout au 1er rang en partant de la gauche Stanis Drymala.(Documents Historihem)

Pendant la 2ème guerre mondiale, la grande salle, auparavant dévolue aux bals, sert à entreposer les matériels réquisitionnés par les troupes allemandes d’occupation. A la fin de la guerre en 1945 c’est le ravitaillement qui est distribué par l’établissement. Le comité du ravitaillement fondé par la municipalité répartit les denrées entre les commerçants et distribue des cartes de ravitaillement aux familles pour chaque denrée.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Juin 1903

Le journal des sports de juin 1903

Course à pied. Belle victoire du Club des Sports de Roubaix qui s’adjuge les trois premières places dans l’épreuve internationale de Doullens sur 30 kilomètres : Donat Rohart, Auguste Minaerdt, Jean Missant, dans cet ordre. À signaler aussi Clovis Carette, vainqueur de l’épreuve de saut en longueur sans élan (sic), avec 2,64 mètres.

Course à pied. Donat Rohart remporte la course pédestre d’Hem devant six de ses coéquipiers du Club des Sports de Roubaix.

Le stayer et le cycliste doc le site du cyclisme

Cyclisme. Un accident grave au vélodrome de Barbieux. Oscar Lepoutre était lancé à plus de 60 km/h derrière son entraîneur à motocyclette Bathiat, quand dans une embardée son vélo quitta la piste en ciment et vint toucher la pelouse. En voulant remonter sur la piste, Lepoutre donna un coup de guidon mais un de ses cale-pieds se mit en contact avec la roue avant. Il fut projeté sur le ciment, on le releva couvert de blessures. Le docteur Dumoulin constata que le coureur avait le poignet démis, des contusions à l’épaule droite, à la tête et aux jambes. La fièvre se déclara et l’état de surexcitation de Lepoutre était tel qu’on dut faire appel à un second médecin, le docteur Barroyer. À l’aide de son confrère, ils réduisirent la fracture après avoir chloroformé le coureur. Puis celui-ci fut reconduit en voiture à Saint Maurice rue des guinguettes où il tient un estaminet. L’état du blessé sans être grave, nécessitera un mois de repos.

Georges Malfait en 1912 site wikipedia

Course à pied. Championnats du nord à Tourcoing. Ils se sont déroulés sur le terrain de l’Union Sportive Tourquennoise, boulevard Gambetta à Tourcoing. Les résultats sont les suivants : 100 mètres Malfait (RCR) devant Sartorius (RCR) et Bonte (UST). Malfait bat le record du Nord avec 11 secondes. Saut en longueur : Jean Catteau (RCR) devant Lebailly (IIDN) et Dubrulle (RCR). 110 mètres haies : Jean Catteau (RCR). 1500 mètres plat : Deleurance (CAC). Saut à la perche : Speder (UST). 400 mètres haies : Lebailly (IIDN), lancement du disque : Srépel (RCR), qui bat le record du nord. 400 mètres plat : Malfait (RCR) devant Dewitte (SR) et Morel (UST).

Lawn-tennis. Challenge des Tennis-Club du Département du Nord. Il se déroule sur les courts du RCR rue de Beaumont. Matchs en simple et en double. Parmi les clubs engagés : Valenciennes, Douai, Denain, Tennis Club de Lille, Iris Club de Lille, Tennis Club de Roubaix, Racing Club de Roubaix.