La question de la centrale

La centrale autrefois Photo Nord Éclair

Alors que la démolition du gazomètre de la rue Bernard est intervenue en 1960, celle des bâtiments de la centrale électrique est envisagée pour 1972. Il y a en effet un projet de construction de quatre tours dans l’alignement d’une rue qui prendra le nom du fondateur de la Croix Rouge, Henri Dunant.

Cette centrale électrique se trouvait dans la rue qui lui doit son nom, la rue de la centrale, parfois raccourcie en rue centrale, petite voie parallèle à la rue de Lannoy, et qui rejoignait également le boulevard Gambetta, en venant de la rue Bernard. Cet équipement devait être remplacé par des installations nouvelles à l’angle de la rue de Tourcoing et de la rue Jacquard. En mars 1968, on commence l’édification des deux tours « du milieu », alors que les travaux de la troisième, du côté du boulevard de Belfort, démarrent en février 1969. L’année 1972 passe sans que rien ne bouge. La construction de la quatrième tour est différée. Fin 1973, rien n’a bougé.

La centrale et la rue Henri Dunant Photo Nord Éclair

La rue Henri Dunant a repris dans son parcours l’ancienne rue centrale. La démolition de l’usine Huet a libéré l’espace nécessaire pour la construction de la quatrième tour, qui ne sera donc pas dans l’alignement des trois autres. La vieille centrale électrique désaffectée devient alors un véritable chancre dans ce quartier composé de bâtiments neufs, à deux pas d’un centre commercial important. Un magasin de vêtements et une pharmacie sont venus refaire un morceau de front à rue au boulevard Gambetta, alors que la vieille centrale devient un lieu de squatters. Il faudra attendre février 1985 pour enfin voir disparaître ce dernier vestige du quartier des longues haies.

La rue Chateaubriand

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Photo Nord Éclair

C’était une petite rue calme et tranquille, qui n’a jamais fait parler d’elle. Elle était constituée d’une unique rangée de maisons bâties sur le même modèle. De l’autre côté de la rue, des jardins lui donnaient un petit air campagnard.

Ouverte en 1880, selon Nord Éclair, c’est une des plus vieilles rues du quartier : le plan cadastral de 1884 nous la représente près de la ferme Cruque, alors que ni la place du Travail, ni le Boulevard Lacordaire ne sont encore tracés. Il faut attendre un plan de 1896 pour les voir apparaître.

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Documents archives municipales

Elle a donc relié la rue de Beaumont et le boulevard Lacordaire. Juste à côté se trouvait, à l’angle des rues Chateaubriand et de Beaumont, le château du petit Beaumont (ou château Prouvost). Un estaminet, « Au château de Beaumont » forme le coin de ces deux rues. On retrouve cet estaminet sous diverses apellations jusqu’en 1910. L’angle du boulevard Lacordaire et de la rue Chateaubriand abrite en 1939 un autre café, l’estaminet Decocq.

Après la deuxième guerre, le terrain appartient au CIL qui l’échange avec le centre hospitalier contre un terrain rue Carpeaux à hauteur de la rue Ph. Delorme, pour permettre de réaliser soit un hospice pour remplacer celui de la rue Blanchemaille, soit un nouvel Hôpital. Dès 1956, on commence à murer les maisons.

Rue2 Photo archives municipales

En 1959, il n’y en a plus que deux ou trois. Des autres,  il ne reste que que la façade murée. Cette même année voit éclore le projet de créer l’hôpital Victor Provo sur le potager de Barbieux. Ce projet est finalement accepté en 1978 par le ministère. La première pierre est posée en 1980, et la rue disparaît sous les bulldozers. Qui se souvient d’elle ?

La mise en service de la gare de débord

La voie nouvellement construite est reliée au faisceau des voies de sortie de la gare de Roubaix-Wattrelos (gare du Pile) à hauteur du passage à niveau des trois ponts.

Le passage à niveau des trois ponts Photo Journal de Roubaix

On peut voir sur la photo au premier plan la voie-mère, puis la voie de la ligne Tourcoing-Orchies, des voies de garage, la barrière roulante du passage à niveau, et au fond à droite, la rue de Carihem.

L’inauguration de la gare annexe est prévue le 1er Décembre. Cette gare doit assurer « …la remise au départ et à la livraison à l’arrivée des marchandises expédiées par wagon complet à manutentionner par le public » (Journal de Roubaix du 30 Novembre 1930). Une taxe additionnelle est prévue par la Compagnie du Nord pour l’acheminement des wagons jusqu’à la gare de Roubaix-Sud. Finalement, cette gare ne comporte que deux voies sur les six prévues, une pour les chargements et déchargements, et une autre de manœuvre. On se réserve pourtant la possibilité d’en créer d’autres si besoin en était sur le terrain restant.

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L’entrée de la gare – photo Journal de Roubaix

La photo est prise depuis le rond-point au carrefour des avenues Delory et Motte. On voit au premier plan la courbe de la voie d’accès à la gare, puis la barrière protégeant l’accès au débord. A droite se trouve le bureau administratif. Le bâtiment abrite aussi le bureau de l’octroi. Il est prévu un convoi quotidien pour livrer les marchandises et enlever les wagons chargés sur place et amener les wagons à décharger.

Le jour prévu, un seul wagon était à l’arrivée : c’était un wagon de pommes de terre. L’inauguration est donc annulée et renvoyée au lendemain. Fâcheux présage !

Par ailleurs, dès 1931, on s’aperçoit que le revêtement des chaussées du boulevard se désagrège : la faute en incombe au sous-sol argileux insuffisamment stable. Il faut prévoir un revêtement supplémentaire sur la chaussée. De même, les talus de la gare de débord s’éboulent continuellement, pour les mêmes raisons, et il faut procéder aux travaux nécessaires.

Peu d »entreprises se sont installées dans le quartier, et les transports routiers se sont développés. La gare de débord a été finalement assez peu utilisée : les destinataires ont sans doute préféré aller retirer les marchandises directement en gare du Pile, finalement assez  proche, plutôt que de payer un supplément pour pouvoir charger à l’autre extrémité du boulevard industriel.

Photo Journal de Roubaix

Les installations de la gare sont finalement détruites pendant la guerre, et en 1948, la municipalité demande à la SNCF  la désaffection de la plate-forme sur le boulevard et du terrain occupé par la gare. La Voix du Nord nous explique que ces installations ont perdu le caractère d’utilité publique qu’elles avaient en 1911…, en raison du peu d’usines qui s’y sont élevées et de la vulgarisation actuelle des transports lourds automobiles ». On pense alors planter deux rangées d’arbres, établir une piste cyclable sur le terre-plein central, et à construire des maisons sur l’emplacement du débord.

Le Suisse de Saint Jean Baptiste

Le Suisse, l’église façade et intérieur Photo coll. Particulière, Cartes Postales Coll. Médiathèque de Roubaix

Chaque église de Roubaix avait autrefois un Suisse. Un paroissien rémunéré par la paroisse,  accomplissait les fonctions de suisse : il conduisait les cortèges, plaçait les membres de l’assistance à leurs places, dirigeait les aspects pratiques des cérémonies. Il indiquait les places libres, faisait respecter le silence. Il frappait sur le sol avec sa canne lors de ses déplacements, ou pour ramener l’assistance à plus de calme. Il indiquait le chemin à suivre au de la présentation de l’hostie par le prêtre. Cette fonction était encore exercée il y a une trentaine d’années dans certaines paroisses.

Le Suisse de notre photo était celui de la paroisse Saint Jean Baptiste, mais il arrivait qu’il officie également à l’église Saint Michel. Monique Dhalluin, qui habitait le petit château Dhalluin, l’évoque dans ses mémoires : un Suisse en culotte courte et bas blancs, aux mollets impressionnants, nous accueillait coiffé d’un bicorne, une hallebarde à la main…

La description générale corrobore ce souvenir : le Suisse était vêtu d’un uniforme rappelant l’Ancien Régime, avec bicorne, bas et culottes courtes, gilet brodé de fils d’or, épaulettes, chaussures à boucles. Il tenait une hallebarde et une haute canne à gros pommeau de cuivre évasé, en forme de poire.

Une anecdote concernant un mariage de 1903 à l’église Saint Martin nous donne un aperçu de la tenue du début de siècle. Les familles des mariés ont en quelque sorte rhabillé le Suisse de l’époque : comme les vêtements de cérémonie (du Suisse) n’étaient plus de toute fraîcheur, Mme Motte Lepoutre lui fit faire sur mesure une superbe tenue rutilante (sic) d’or et d’argent. Elle lui fit même confectionner de faux mollets qu’elle l’obligea à porter sous ses bas pour qu’il précédât en beauté, avec un galbe parfait, le cortège nuptial.

Cependant le cliché nous montre un Suisse plus contemporain, en pantalons, mais ayant gardé bicorne et canne. Après le Suisse, c’est un laïque qui exerçait ces fonctions, mais il n’était plus en tenue.

Beaucoup de questions restent posées : comment on devenait Suisse ? Qui était le Suisse de la photo ? Quelle différence entre le Suisse et le Bedeau ? Quand la fonction a-t-elle disparu ? A vos souvenirs…

Source anecdote 1903 Jean Piat : Jean Lebas de la Belle Époque à la Résistance

Terrassements de la gare

Les travaux dans la zone près des rues de Lannoy et Leconte-Baillon – photos Journal de Roubaix

La section correspondant à l’actuelle avenue Roger Salengro, ouverte en 1911, était encore dotée de chaussées provisoires. Quant à l’avenue Alfred Motte, elle ne comportait pas encore de chaussées latérales : elles restaient à réaliser. C’est chose faite en 1930 : on construit les chaussées définitives entre les trois ponts et la rue de Lannoy. Entre la rue de Lannoy et l’avenue Gustave Delory, on supprime les platanes plantés primitivement, et on rogne sur les trottoirs pour former un terre-plein central et deux chaussées.

On pose la voie et, au débouché de la rue de Lannoy. Il faut réaliser le croisement entre la voie-mère du chemin de fer et la double voie du tramway (ligne C Roubaix-Toufflers). Les travaux de pose du croisement à niveau, réalisés conjointement par les équipes de l’ELRT et de la Compagnie du Nord, malheureusement gênés par la neige, sont néanmoins menés à bien.

Les travaux au carrefour de la rue de Lannoy – photo l’Egalité

On reconnaît l’immeuble situé à l’angle de ces deux rues : il n’a pas changé depuis. Seul le lierre a aujourd’hui envahi le mur de clôture le long de l’avenue Motte.

En ce qui concerne la gare de débord, le volume des terres à déblayer pour niveler le sol représente un volume considérable. Dans son rapport au conseil municipal, George Dhont, adjoint au maire, estime qu’il faudrait un an à vingt terrassiers pour venir à bout du travail. C’est donc la maison Carette-Duburcq qui est pressentie pour s’acquitter de cette tâche : c’est la seule dans la région à posséder des moyens mécaniques puissants (excavateur, pelle à vapeur). Elle s’engage à réaliser les travaux en trois mois seulement.

C’est ainsi que les travaux se terminent avant en fin de l’année 1930. Les installations peuvent désormais être mises en service…

Le temps des tours

Le 1er février 1969, deux tours sont édifiées par la société roubaisienne immobilière d’économie mixte en face de l’os à moelle. Elles sont pratiquement achevées, il ne manque plus que deux étages pour atteindre les 19 prévus. Elles vont constituer les points les plus élevés de la ville de Roubaix. La construction de la troisième tour du côté du boulevard de Belfort doit commencer prochainement. Quant à la quatrième, elle se trouvera en principe sur l’emplacement de l’ancienne centrale électrique. Si la troisième sera bien dans l’alignement des deux autres, ce ne sera pas le cas de la quatrième, la centrale n’ayant pas disparu rapidement.

Évolution de la construction des deux premières tours Photos Nord Éclair

Le 15 Août 1969, 376 logements nouveaux auront donc été construits. La SRIEM a terminé les deux tours, soit 226 logements, et une troisième tour commence, du côté du boulevard de Belfort. Le long du même boulevard, l’office municipal des HLM vient de terminer quatre tourelles, soit en tout 150 logements. Optimiste, le journaliste écrit que l’opération de l’ilot Edouard Anseele, commencée depuis plus de 10 ans, touche à sa fin.  L’architecte Guy Lapchin a conçu ces tours de 55 mètres de haut, comptant 113 logements chacune, avec des ascenseurs rapides. Au pied de chaque tour, on doit trouver des aires de jeux et des pelouses avec arbres. Le dix neuvième étage est un local collectif, pour les réunions des habitants, une halte d’enfants, qui sera entouré d’une pelouse et de troènes. Un jardin en plein ciel ! Les équipements suivants sont prévus : salle de repos, tisanière, vestiaires, buanderie, salle pour les  jeunes. Ces tours sont de véritables villes en réduction.

La rue Henri Dunant peu de temps avant son ouverture Photo Nord Éclair

 

Le 16 octobre, on annonce l’ouverture prochaine d’une voie d’accès entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort : la rue Henri Dunant, où l’on voit encore la centrale d’électricité sur la droite.

L’école de basket

Ecole de basket Jean Mace Pasteur Photo NE

L’ouverture de la salle des sports du boulevard de Mulhouse va permettre au Club Sportif Jean Macé Pasteur de développer son école de basket du jeudi. A l’époque le club accueille 87 jeunes filles et les garçons demandent aussi à s’inscrire, des équipes supplémentaires sont donc à prévoir pour la saison prochaine. La réunion de commission qui a lieu le 19 avril 1969, et qui regroupe les membres dirigeants ainsi que les délégués, managers d’équipe et entraîneurs bénévoles, fut ouverte à toutes les personnes qui désiraient se dévouer à la cause des jeunes sportifs. Cette réunion se déroula dans la salle des fêtes rue d’Anzin, aujourd’hui appelée Richard Lejeune, du nom d’un ancien Président de l’amicale Jean Macé.

De plus, une section de ping-pong  rejoignait le club, et une section de gymnastique volontaire pour les dames était en voie de formation, dont nous reparlerons dans un autre article. Pour l’heure, les inscriptions étaient prises au Café Verspeeten 4 Place Carnot.

Avec tous ces projets, le Club Sportif Jean Macé Pasteur se présente alors comme un solide club de quartier…

De Ternynck à Damart

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Photo Collection particulière

La société Damart s’installe sur le site de l’usine Ternynck à la fin des années 50, et prolonge le bâtiment de la filature vers le Boulevard de Fourmies. Le site abrite les services des expéditions, (la majorité des ventes se faisant par correspondance), qui emploient à cette époque 200 personnes. Le nom de Damart vient du fait que les Etablissements Despature étaient installés à l’angle de la rue Dammartin et du boulevard de Paris. Damart est, à l’époque, renommé pour ses sous-vêtements dont le succès est dû à la fibre « thermolactyl » utilisée.

En 1960, Nord Matin et La Voix du Nord relatent la remise du diplôme « Prestige de la France » à Damart-Thermolactyl, rue David Dangers. A ce moment, le directeur général de l’entreprise est Jules Despatures. Joseph et Paul Despatures dirigent également. Lors de la cérémonie, des médailles du travail sont remises à 22 employés, dont le plus ancien avait 51 ans de présence dans l’entreprise.

Une grande partie des personnalités qui participaient à cette cérémonie ont fait le trajet Orly-Lesquin dans une Caravelle spécialement affrétée par Damart. Des motards ouvraient la route aux voitures officielles entre Lesquin et Roubaix. Après le cocktail servi dans l’entreprise, les personnalités se rendirent au Grand Hôtel, où un déjeuner leur fut servi, avant de reprendre leur vol jusqu’à Paris.

Un appel à vos souvenirs : Damart commercialisait dans les années 60 sous le nom de « Buimassor », un appareil destiné au massage et garni de boules en buis :

Le Buimassor – Photo coll. Particulière

Quelqu’un a-t-il utilisé cet appareil ? Avez vous des souvenirs relatifs à ces évènements ou à cette entreprise ? À vos claviers !

Le projet de gare se précise

L'avenue Motte - photo l'usine
L’avenue Motte – photo l’usine

Après la guerre, le priorité n’est plus à la construction de la gare, mais à la reconstruction. Quelques années se passent, puis l’idée de construire une gare au sud de Roubaix revient à la surface.

En 1924, le conseil municipal reprend les décisions antérieures et les prolonge : on décide l’achat d’un terrain à la société Lemaire frères et Lefebvre pour construire des locaux annexes à la gare, et ajoute au projet la suppression de passages à niveau gênants (ceux du Boulevard Beaurepaire, de la rue de Cartigny, du boulevard d’Halluin), à remplacer par des ponts.

Une délibération de Juillet 1925, sur proposition de la compagnie du Nord, remanie le projet. On prévoit désormais une voie en impasse sur le boulevard D’Hempenpont (actuel Boulevard Clémenceau), alors qu’il était prévu à l’origine sur l’avenue Delory. La présence de ce tiroir [1] nécessitera un léger déplacement de la voie du Tramway [2] . Le projet fait l’objet d’une nouvelle demande de déclaration d’utilité publique. Les travaux et acquisitions de terrains à financer par la ville sont estimés à 1 700 000 F. La déclaration d’utilité publique sera faite par décision ministérielle du 13 Juin 1930.

Le projet arrive à son aboutissement en 1929 . On prévoit de procéder aux travaux d’aménagement des chaussées (deux chaussées latérales et la plate-forme centrale de la voie entre le passage à niveau des trois ponts et le boulevard de l’Hempenpont), ainsi qu’à la création de la gare de débord (achat et nivellement des terrains).

Plan de la gare – doc. archives municipales

Le projet présenté était d’une ampleur considérable : une gare comportant 6 voies réparties en deux groupes de part et d’autre d’une zone de déchargement, une voie en impasse sur le boulevard d’Hempenpont raccordé par une aiguille [3] situé sur l’actuel rond-point reliant les avenues Motte et Deglory, un autre aiguillage reliant la gare à la voie-mère au niveau de la rue Jean-Macé, une bascule permettant de peser les wagons, et un bureau pour la gestion administrative de la gare, le tout clôturé par des barrières. C’est une gare marchandises complète qui est prévue !

A noter qu’un embranchement particulier est envisagé pour desservir le terrain de la coopérative « La Paix », situé en face du boulevard de Fourmies, avec deux options possibles : d’une part un branchement direct sur la voie-mère avec cisaillement de la chaussée sud, d’autre part une aiguille placée sur le faisceau de la voie de débord.

Les travaux peuvent maintenant commencer…

[1]Un tiroir est un tronçon  de voie en cul-de-sac permettant la manœuvre des wagons
[2] ligne 3 qui passait par la place du Travail, la rue Henri Regnault, l’avenue Delory, et  tournait à droite au carrefour vers Hem
[3] une aiguille, ou aiguillage, permet d’orienter un train vers l’une des deux voies qui se présentent à lui

Sources : délibérations du conseil municipal

La Petite Potennerie

Une vue des travaux du groupe scolaire.  S’agit-il de la petite Potennerie au fond ? Photo Nord Éclair

Nous avons évoqué le château Dhalluin, plus connu sous le nom de Grande Potennerie. Il y avait un autre château Dhalluin, dans la même propriété, plus modeste que le précédent, mais également habité par une famille Dhalluin. Il s’agit de la famille de Maurice Dhalluin et de Louise Virnot, mariés en juin 1919, et qui habitaient auparavant au n° 19 de la rue Charles Quint à Roubaix[1]. En 1920, alors que la famille va s’agrandir, ils décident de louer la demeure de la Potennerie qui est la propriété de Mme Alfred Motte. Voici la description qu’en fait Monique Dhalluin qui vécut là son enfance :

Cette maison de brique aux arêtes et décors de pierre blanche était située en plein quartier ouvrier, au milieu d’un grand parc tout clos de murs surmontés de tessons de bouteilles pour décourager les intrusions éventuelles…

On accédait à la propriété par une entrée située rue Jules Guesde, qui donnait sur une petite voie d’accès. Il sera question un moment d’établir la jonction entre la rue de Bouvines et la rue Montgolfier, en prolongeant cette petite ruelle. Le projet fut abandonné. La petite voie d’accès subsiste néanmoins et dessert désormais le groupe scolaire. L’autre entrée de la propriété se trouvait rue Dupuy de Lome.

En septembre 1955, sont entrepris les travaux de creusement et de fondations pour le nouveau groupe scolaire de la Potennerie. Le grand mur qui entoure la propriété et qui menace de s’écrouler par endroits, sera bientôt abattu pour laisser apparaître un groupe scolaire dans un nid de verdure.


[1] Tous ces détails figurent dans le livre de souvenirs de Monique Dhalluin, fille du couple Maurice et Louise Virnot.