C’est le 18 septembre 1811 que Napoléon, qui vient de peu d’échapper à un incendie lors de son mariage, décide de professionnaliser l’action contre le feu dans la capitale française et confie cette mission à un corps militaire : le bataillon des sapeurs pompiers de la ville de Paris, en remplacement du corps des gardes pompe créé dans la capitale au 18ème siècle.
Il prévoit que le cadre communal s’impose pour mettre en œuvre les moyens humains et matériels pour faire face aux risques. C’est une loi de 1831 qui institue la constitution de corps communaux de sapeurs-pompiers. En 1907, la ville de Hem édifie un bâtiment communal face à l’église Saint-Corneille comportant morgue, prison et pompe à incendie.
Le bâtiment (Document Nord-Eclair)
Au début du vingtième siècle les compagnies et escouades de sapeurs-pompiers volontaires de province sont principalement équipées de pompes à bras : engin hippomobile ou tiré à bras dont le service nécessite un personnel nombreux (au moins une vingtaine de personnes) pour approvisionner la cuve en eau (chaîne humaine) et pour pomper (équipes de 4 ’’batteurs’’ qui se relaient après une ou deux minutes de battage.
A l’époque la commune de Hem, dont la population compte environ 5.000 habitants, dispose d’un corps de sapeurs-pompiers composé de 23 hommes. Ils sont peu rémunérés, dispersés dans la commune, sans lien entre eux, et ne disposent que d’un matériel extrêmement vétuste et concrètement la ville ne dispose donc d’aucun moyen sérieux de lutte contre l’incendie.
Lors du tournage, dans les années 1960 du feuilleton « En famille » qui reconstitue la lutte contre un incendie fin 19ème, on peut se faire une idée claire des faibles moyens de l’époque face à un incendie qui fait rage. Une pompe à bras d’époque est intégrée au tournage pour rendre la scène crédible.
Dès 1925, le Conseil Municipal s’occupe de la question de la protection des pompiers. Il contracte une assurance minimale pour chaque homme, non assuré jusque là contre les accidents possibles, et le pourvoit d’un casque, les soldats du feu ne disposant jusqu’alors que d’une vareuse et d’un képi. Malheureusement les disponibilités budgétaires ne permettent pas, de suite, l’achat d’une autopompe.
Fin 1926, le corps de pompiers est réduit de 23 à 12 hommes dont la commune s’engage à fournir l’habillement et l’équipement. Elle s’engage également à pourvoir à l’entretien du matériel et à contracter des assurances pour chacun contre les accidents et la mort pouvant subvenir durant l’exercice de ses fonctions.
Un sergent mécanicien est recruté pour l’entretien de l’autopompe qui est finalement acquise en 1927 grâce à une souscription lancée par l’amicale des sapeurs-pompiers juste fondée. Pour ce faire il est autorisé à construire un petit atelier de planches attenant à la caserne qui lui permet d’effectuer des travaux accessoires pour gagner sa vie.
L’inauguration du nouveau matériel a lieu le 22 mai 1927 sous la présidence d’honneur du commandant Mahieu, inspecteur du corps des sapeurs-pompiers du Nord Pas-de-Calais et la nouvelle auto défile au son de la Marseillaise exécutée par la musique municipale.
Puis le cortège se rend à l’ Hempempont pour assister à une manœuvre de la pompe et à divers exercices de sauvetage et d’escalade, puis à un banquet à l’Auberge et enfin au grand carrousel monté qui a lieu dans la cour de l’estaminet Boussemart à la Place où la journée se termine par un grand bal familial.
A suivre…
Remerciements à Historihem, la Ville de Hem et André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’Hier et d’Aujourd’hui ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem