Il y a cinquante ans décédait des suites d’une longue maladie, Jean Delvainquière, alors maire de Wattrelos et conseiller général.
La Martinoire, zone industrielle
Le lieu dit La Martinoire est encadré par la voie de chemin de fer au Nord, la frontière avec la en Belgique à l’est, et les quartiers du sapin vert de la Mousserie et du Crétinier à l’ouest. La décision de transformer ces terres agricoles en zone industrielle date de 1959. La Martinoire est la première zone industrielle du département du Nord et elle est créée sans l’aval gouvernemental, Roubaix et ses environs n’étant pas prioritaires à l’époque. Ce parc d’activités permet donc aux entreprises locales de s’étendre. Tous les terrains ont été vendus et 3.500 emplois ont été créés.
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Le Centre Socio-éducatif
Le 31 janvier 1970, arrivant de l’hôtel de ville accompagné par le maire Jean Delvainquière, le Préfet Dumont est accueilli par la sonnerie « Aux Champs ». Il coupe alors le ruban tricolore barrant l’accès du Centre Socio-éducatif de la rue Gustave Delory et procède ensuite à l’inauguration de ce premier bâtiment municipal à vocation culturelle de la ville.
De la ferme au supermarché
Fin août 1971, la ferme de la Mairie est démolie, après quatre siècles d’existence, Elle se trouvait à l’angle de la rue de l’abattoir et de la rue Jean Jaurès, c’est à dire sur la grand route qui mène à la frontière belge. C’était l’une des plus anciennes censes de Wattrelos dont les terres s’étendaient jusqu’au Saint Liévin, et à la Broche de fer. Elle appartenait à la famille Liagre-Cruque, laquelle est partie s’installer du côté d’Hesdin dans le Pas de Calais.
Sur les lieux ainsi aplanis, on prévoit l’implantation d’un supermarché GRO d’une superficie de vente de 1350 m2 avec un parking de 120 voitures. La démolition est rapide, la construction ne le sera pas moins. Le 20 août est donné le premier coup de pioche des démolisseurs, le 20 septembre, arrivent les premiers éléments de la charpente métallique et le 2 décembre, c’est l’inauguration du magasin d’une surface de 1200 m2 offrant fraîcheur et qualité, lumière et place. On circule à l’aise parmi les comptoirs.
Georges Delhaize directeur général prononce une allocution : il retrace le chemin parcouru depuis onze années. Supérettes, supermarchés, constitution du groupe en six sociétés, le troisième de France, emploi de 6.000 personnes, chiffre d’affaires annuel d’un milliard deux cents millions de Francs. Le supermarché GRO de Wattrelos est le 115eme de France, il est également le 23eme des Docks du Nord. Etienne Delhaize directeur commercial présente le nouveau magasin : il s’agit d’accueillir notre clientèle de demain dans un cadre agréable. Le beau n’est pas automatiquement synonyme de cher. Les efforts financiers portent sur l’équipement froid. Rappel du slogan : nous vous remboursons si vous n’êtes pas satisfaits à 100 %.
Quelques mots sur la famille Delhaize : Jacques Delhaize, négociant en vin à Charleroi (Belgique), a eu trois de ses fils qui ont imaginé et appliqué en Belgique le principe du « succursalisme », forme de commerce intégré dans laquelle la fonction d’achat en gros et de logistique est assurée par une centrale d’achat et la fonction de vente au détail l’est par différentes succursales géographiquement dispersées. Chacun de ces trois fils a monté son affaire. Deux d’entre eux, Adolphe et Jules se sont regroupés pour fonder et développer une autre entreprise de distribution qui prend le nom de « Delhaize » et qui deviendra plus tard « Delhaize Le Lion ». De son côté, le troisième fils, Louis Delhaize, continue seul pour fonder finalement en 1875 le groupe « Louis Delhaize Group ». En 1960, ce groupe ouvre son premier supermarché dans le Nord de la France, nous en avons parlé, il s’agit du supermarché Docks du Nord du boulevard des Couteaux.
Sources : presse locale, Wikipedia
Wattrelos fin de siècle
En 1890, Wattrelos est une commune faite de hameaux reliés par des chemins ou des sentiers, le pavé est encore rare. Autre caractéristique, elle possède treize kilomètres de frontière avec la Belgique, ce qui en fait un territoire largement fréquenté par les fraudeurs et surveillé par les douaniers. Quelques industries y sont installées comme le tissage Dhalluin-Lepers ou l’usine de tissage, filature et apprêtage Leclercq-Dupire. Les dix dernières années du siècle vont amorcer sa transformation. En vente à l’office de tourisme de Wattrelos ou en commande par ateliersmemoire@gmail.com
L’inauguration de la Caisse d’épargne
C’est le dimanche 23 mars 1958 que M. Garet, alors ministre de la reconstruction et du logement, vient entre autres choses inaugurer la caisse d’épargne de Wattrelos. Il sera passé au préalable par le Fer à cheval à la limite de Croix et de Roubaix, puis il aura inauguré le groupe Ternynck à Roubaix (l’immeuble surnommé la Banane du Nouveau Roubaix), aura survolé du regard la plaine des Hauts Champs et celle des Trois Ponts, futurs emplacements de cités nouvelles.
Il va ensuite inaugurer la nouvelle caisse d’épargne de Wattrelos et Monsieur Watine président de la Caisse lui remet une plaquette d’honneur ainsi qu’à MM. Provo et Delvainquière, respectivement maires de Roubaix et de Wattrelos. Suivra une réception à l’hôtel de ville, où une nouvelle plaquette, celle de la ville de Wattrelos lui est offerte. Il est 17 h 40 et le cortège quitte Wattrelos en passant par le groupe CIL du Laboureur. Après un crochet par le Galon d’eau et le square des Mulliez, Monsieur Garet fait ensuite le tour des chantiers de la Mousserie, du Tilleul et du sapin vert avant de se diriger vers le fort Frasez avant de rejoindre les bureaux du CIL rue Saint Vincent de Paul.
La succursale de la Caisse d’épargne de Wattrelos est due à l’architecte Lescroart. Elle se situe alors à l’angle de la rue Jean Jaurès et de la rue Gustave Delory, là où se trouvent à présent les locaux d’un cabinet médical de dentisterie. On peut apercevoir derrière le ministre en pleine inauguration les maisons de la rue Florimond Lecomte, qui vont disparaître lors de la construction de l’actuelle caisse, ainsi que le salon de coiffure Fernande et la droguerie herboristerie Couvreur. Auparavant, cet angle de la rue Jean Jaurès et Florimond Lecomte était occupé par le magasin de vêtements « Au Grand Chic ». La caisse d’épargne a donc traversé le carrefour pour venir s’installer au côté de la Trésorerie Principale.
La maison des prisonniers
La famille Saint-Ghislain de 1942 à 1944
Paru en juillet 2010 (à compte d’auteur). Autre parution sous le titre « La Maison des Évadés » en octobre 2017 aux éditions Jourdan (carnets de guerre).
L’auteur, Marie-Pierre Haem-Leclercq est la petite fille. Elle a écrit le livre pour les 80 ans de sa mère à partir des archives soigneusement renseignées, documentées et conservées. Louis et Madeleine Saint-Ghislain et leurs filles habitent au 6 rue Saint Gérard une petite maison (2 pièces en bas, 2 pièces en haut). Louis travaille à la gare de triage toute proche de Tourcoing. Il est préposé à la visite en douane.
Les prisonniers qui s’évadent (d’un peu partout en Belgique, aux Pays Bas, en Allemagne…) s’introduisent dans des wagons de marchandises en se fiant aux étiquettes de destinations. Le voyage est souvent très long, sans eau, sans nourriture, sans toilettes. Louis les récupère, les accueille chez lui, les nourrit, les habille, leur procure des papiers, leur fournit de quoi rentrer chez eux (billets de train notamment). Il agit avec son épouse et ses filles et avec l’aide et la complicité de cheminots belges, de douaniers, de policiers, de voisins, d’administrations municipales (Roubaix et Tourcoing). D’autres évadés arrivent chez les Saint-Ghislain via les Milices Patriotiques du Front de l’Indépendance de Schaerbeek qui ont créé « une ligne d’évasion ». Ils ont recruté, au Mont à Leux, côté belge Georges Hovelaque et côté français Cécile Verbrugge-Lejeune. Leurs jardins mitoyens sont séparés par le riez qui délimite la frontière entre les deux pays. C’est par ces jardins qu’ils font passer les évadés à quelques mètres du poste frontière tenu par les allemands ! Voilà donc l’origine de la plaque commémorative que nous avons photographiée.
La famille Saint-Ghislain est également en contact avec l’abbé Jollet à la Châtre sur Cher. Celui-ci fait passer les évadés en zone libre. Louis Saint-Ghislain est arrêté sur dénonciation le 4 janvier 1944. Emprisonné à Loos puis en Belgique, il est libéré le 12 septembre. Son épouse, Madeleine, est arrêtée le 19 janvier 1944 et libérée 8 jours plus tard.
La famille est restée en contact avec la plupart des évadés et a fait un tour de France pour aller les voir à la libération. L’auteur a rendu visite à une cinquantaine d’entre eux avant d’écrire son livre. Madeleine est décédée le 29 mai 1965 et Louis le 10 octobre 1987…jour de la Saint-Ghislain. La salle de Sport « Saint-Ghislain » a été inaugurée en Juillet 2018.
Livres sur Wattrelos 2
Écrit par Jean Piat et préfacé par Jean Delvainquière, alors maire de Wattrelos, ce livre entreprend de raconter l’histoire de la ville, en plusieurs chapitres, dont voici les titres : Mille ans d’histoire, les messieurs de Saint Bavon, labourage et bobinage, taillables et corvéables, que de Dieu et du soleil, les guerres et les gueux, le village prend tournure, les bleus et les blancs, la terre qui meurt, à l’économie et au plus pressé, en dépit des crises et des guerres, forcer le destin, de l' »otil » à la cornue, enfants beaux soucis, une grande cité, Terre d’avenir. Richement illustré, l’ouvrage se termine par un index chronologique.
Écrit par Jean Piat et postfacé par Alain Faugaret, alors maire de Wattrelos, ce livre est bien plus qu’une simple réédition de l’ouvrage précédent (Wattrelos, mille ans d’histoire). Le contenu en est développé, enrichi par les recherches et découvertes qui font de ce « Wattrelos et les Wattrelosiens » un nouvel opus incontournable, dont voici les têtes de chapitre : Avant propos, le don d’Allowin, en espèces et en nature, la lutte pour le glaive, sous le signe de la croix noire, par le fer et par le feu, autour du donjon, la révolution des laboureurs, labourage et tissage, un lietmotiv : peu de ressources, comme Job sur son fumier, Höffmann Schneider Von Kreigsheim und Kie, de grèves en crise, le prix des larmes et du sang, trois décennies décisives, des microprocesseurs et des berlouffes. Toujours richement illustré, l’ouvrage se termine par la postface d’Alain Faugaret, maire de Wattrelos, « Wattrelos, libre et singulière » et une table des matières.
Écrit par Martine Soete et Daniel Delcroix, cet ouvrage été publié par l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos. Il évoque le Wattrelos de la belle époque, dont voici les têtes de chapitre : La situation géographique de Wattrelos, les Wattrelosiens à l’ouvrage, les distractions, du côté des enfants, manifestations religieuses et philanthropie, résurrection et modernisme, la Grande Guerre, Conclusion. Cet ouvrage est abondamment illustré de cartes postales et de photo-cartes d’époque qui donnent une bonne idée du Wattrelos de la Belle époque.
Écrit par Jean Debucois et Daniel Delcroix, et préfacé par Alain Faugaret, maire de Wattrelos, ce deuxième ouvrage publié par l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos fait l’inventaire historique des rues de Wattrelos. Ce livre est abondamment illustré de cartes postales et de différents documents qui mettent bien en valeur la dimension historique de l’ouvrage.
L’auteur de « Wattrelos, trois siècles de ville frontière » est Bruno Hamon, un douanier qui fut en fonction à Wattrelos et membre de l’Association de Recherches Historiques de Wattrelos. C’est l’ouvrage d’un spécialiste de la question douanière, dont voici les têtes de chapitre : Avant propos, introduction, Wattrelos ville frontière, une très forte implantation douanière, les douaniers de Wattrelos à l’épreuve des conflits, être douanier à Wattrelos en 1900, la vie autour de la douane, la fraude les fraudes, conclusion. Cet ouvrage est agrémenté de cartes postales et de différents documents qui illustrent bien le sujet abordé.
Cet ouvrage se présente comme une collection d’illustrations du Wattrelos d’autrefois, commune à la fois rurale et frontalière, industrielle et festive. Réalisé par un membre de l’ Association de Recherches Historiques de Wattrelos, il invite le lecteur à une promenade dont les thèmes sont les suivants : Introduction, la traversée de Wattrelos, des frontières à l’Europe, fermes de la campagne à la ville, des chapelles aux paroisses, histoire du chemin de fer, du cabaret à l’hôtel de ville, à la mémoire des grands hommes, sur les chemins de l’école, combats et résistance, des sports d’élite aux sports d’équipe, des harmonies au carnaval, du village à la ville. Cet ouvrage se termine par une bibliographie.
Livres sur Wattrelos
Le Centre commercial du Tilleul
C’est en Septembre 1962 que le lotissement du Tilleul situé à la limite de Wattrelos et de Tourcoing se voit doté par le CIL d’un centre commercial que viennent inaugurer le maire Jean Delvainquiere, les commerçants et les dirigeants du CIL. Ce centre commercial est l’œuvre de l’architecte français Guillaume Gillet.
Grand prix de Rome, il est connu pour ses réalisations liturgiques (Abbaye Notre Dame de Tournay, église Notre-Dame de Royan) et urbanistiques (grand ensemble des Blangis à Bagneux, quartier Edouard Anseele à Roubaix). Il a également réalisé en 1958 le pavillon de la France, à l’Exposition Universelle de Bruxelles (aujourd’hui détruit), ce qui lui a valu l’obtention de la Légion d’Honneur.
A sa création, le centre commercial du Tilleul est composé des magasins suivants : alimentation générale Una service, alimentation générale Dani service, vins et produits alimentaires Nicolas, journaux papeterie librairie, horloger bijoutier Ph Verpoort, photo cinéma travaux d’amateurs Descamps portraitiste, Radio télévision ménager électricité générale Philips Desurmont frères Caisse d’épargne de Roubaix, Esthéticienne visagiste, massage sauna oxygénation Institut beauté Relax, Couleurs papiers peints verres à vitres droguerie Devlaeminck frères, Boulangerie Pâtisserie R Flament, Teinturerie blanchisserie cordonnerie Rossel. Ces magasins se présentent plutôt comme des cellules représentant des commerces existant par ailleurs, comme c’est le cas de la droguerie DeVlaeminck située place du Sapin vert.
Guillaume Gillet réalise donc ce centre commercial dix ans avant celui de Roubaix 2000 dans le quartier Edouard Anseele. Est-ce une esquisse avant l’heure ? Ce centre commercial qui se complétera d’une station service, de restaurants est aujourd’hui toujours vivant malgré une façade un peu triste. Les bâtiments, qui appartiennent à Vilogia, mériteraient un peu de couleur. Il y a toujours un tabac-presse, une boulangerie, une boucherie, un coiffeur, une pharmacie, une auto-école, un médecin.
Certes le nouveau Lidl installé plus bas aux Couteaux, représente une concurrence importante mais le passage a augmenté devant le petit centre commercial, qui fait la frontière entre Wattrelos et Tourcoing. Une meilleure visibilité pourrait redonner un élan au petit commerce, pour que le renouveau du quartier profite à tous.