La succession de Jean Delvainquière

Suite au décès de Jean Delvainquière intervenu le 13 mai 1971, deux élections vont avoir lieu à Wattrelos. Le conseil municipal doit élire un nouveau conseiller et dans la foulée un nouveau maire. Le Conseil Général doit également accueillir un nouveau membre. Les Wattrelosiens auront donc une double élection en ce dimanche 20 juin 1971.

Pour le conseil municipal, il y a trois candidats Jean Marie Florin (UDR) Guy Duel (PC) et Jean Pierre Delvainquière, le fils du défunt maire. Ce dernier sera élu dès le premier tour. Médecin, Jean Pierre Delvainquière exercera de longues années à Wattrelos, avant de devenir médecin pour la Sécurité sociale. Passionné par la politique, militant socialiste comme son père, il sera élu au conseil municipal de Wattrelos pendant quatre mandats dans la majorité municipale. Conseiller municipal de 1971 à 1983, adjoint au maire chargé de l’action sociale, des crèches et de l’aide sociale de 1983 à 1989, il était redevenu conseiller de 1989 à 1995. Il est décédé en 20141.

Jean Pierre Delvainquière Photo VDN

Pour le Conseil Général, cinq candidatures ont été déposées : Jean Daenens (PC) Georges Begot (PSU), Jean Marie Florin (UDR) Jacques Bossut (centre démocrate) et Alain Faugaret (PS). À noter que MM. Bossut et Faugaret sont conseillers municipaux à Wattrelos, et adjoints au maire. Jean Daenens est le co fondateur de la Maison de Jeunes de la Mousserie.

Pour le scrutin de 1970, le canton de Roubaix Nord est en partie sur Roubaix et Wattrelos et les suffrages se répartissaient de la manière suivante : 8530 sur Roubaix et 9111 sur Wattrelos. Cette élection avait donné les résultats suivants : Jean Delvainquière avait été élu devant le candidat UDR M. Mullie, le communiste Crommelinck, M. Duquesne Centre démocrate et M. Bégot du PSU. Ce sont donc de nouveaux condidats qui s’affrontent.

À l’issue du premier tour, la participation a été plus forte à Wattrelos qu’à Roubaix, sans doute du fait de la présence de deux adjoints au maire de Wattrelos dans l’élection. Les deux candidats se retrouvent d’ailleurs en ballottage : le socialiste Alain Faugaret arrive en tête devant le candidat du centre démocrate Jacques Bossut. La lutte a été serrée à Wattrelos mais l’écart est plus sensible à Roubaix.

Alain Faugaret photo NE

Entre les deux tours de l’élection au Conseil Général, le Conseil Municipal étant au complet, on procède à l’élection d’un nouveau maire. Alain Faugaret est élu par 24 voix sur 33 votants. Âgé de 33 ans, M. Faugaret est instituteur en poste au Groupe Scolaire Albert Camus à Roubaix, et il a été élu conseiller municipal pour la première fois en 1965 et réélu en mars 1971. Secrétaire de la section socialiste de Wattrelos, il est entré très jeune au Parti Socialiste, a été membre du Bureau Nationale de la Jeunesse Socialiste en 1955 et secrétaire national en 1963. Il a également assumé des fonctions nationales au sein de la Fédération des clubs Léo Lagrange et a exercé des responsabilité importantes sur le plan syndical. Il est membre de la Communauté Urbaine. Il sera également élu au second tour du scrutin cantonal et deviendra Conseiller Général du Canton de Roubaix Nord.

à suivre

1D’après la Voix du Nord

Une bibliothèque communale à Wattrelos

En octobre 1950 la presse annonce que l’administration municipale envisage très prochainement l’ouverture d’une bibliothèque communale ayant pour but de développer le goût de la lecture en procurant aux habitants de la commune les livres ou ouvrages qui seraient nécessaires à leur éducation ou leur délassement. Le maire Albert D’hondt et son conseil municipal vont mener à bien ce projet d’intérêt public.

La définition d’une bibliothèque communale.

Il est décidé que la bibliothèque fonctionnera dans un local spécialement affecté à la mairie. Elle sera distincte des bibliothèques scolaires actuellement existantes ou dont la création ultérieure pourrait être envisagée, et conservera le caractère d’œuvre communale sous la dépendance directe de l’administration municipale. Le fonctionnement de cette bibliothèque sera assuré en premier lieu grâce à des allocations budgétaires prélevées sur les ressources de la commune, dont le montant sera fixé par le Conseil Municipal. Elle acceptera aussi sous réserve d’examen dans chaque cas particulier les dons, legs et souscriptions éventuelles en argent ou en nature.

Bibliothèque de lecture et de prêt.

La bibliothèque fonctionnera à la fois comme bibliothèque de lecture et comme bibliothèque de prêt. Elle n’aura aucun caractère politique ou religieux et toute discussion sera formellement interdite dans le local qui lui est affecté. Les ouvrages de polémique violente de quelque origine que ce soit, en seront écartés. Il demeure entendu cependant que pour jouer efficacement son rôle, la bibliothèque sera largement ouverte à toute doctrine, religion, philosophie… sous le signe de l’information pure et objective.

Un comité d’inspection et d’achat.

La bibliothèque sera administrée par un comité d’inspection et d’achat de livres. Ce comité sera nommé pour sept ans par arrêté du ministère de l’Éducation Nationale, sur présentation faite par le Préfet, sur avis du maire. Il aura pour mission de veiller à l’observation du règlement, de déterminer sur proposition de ses membres ou du bibliothécaire ou encore en considération des désirs exprimés par les lecteurs, les ouvrages dont il conviendrait de faire l’acquisition et les abonnements qu’il serait utile de prendre. Le comité devra aussi s’assurer que les divers catalogues ou fichiers,que les registres d’inventaire sont tenus au courant. Il contrôlera d’une manière générale la marche de la bibliothèque et l’activité du bibliothécaire et il fera à l’administration municipale toutes suggestions qu’il estimera utiles au bon fonctionnement de l’œuvre.

Les conditions de fonctionnement.

La bibliothèque municipale sera ouverte les jeudi et samedi de chaque semaine, de 13 à 19 heures. Elle sera fermée les jours fériés et pendant tout le mois d’août pour le récolement des volumes, les réparations, la désinfection et la remise en ordre de la bibliothèque. Tous les ouvrages en cours de prêt devront rentrer pour le 15 juillet au plus tard. Pour être admis comme lecteur, il faut être âgé de 15 ans au moins et habiter la localité. Le prêt des livres est gratuit pour tous les habitants de la commune. La durée maximum des prêts est fixée à deux semaines. Chaque lecteur pourra toutefois demander l’échange de l’ouvrage prêté dès qu’il en aura achevé la lecture et aux jours prévus pour le fonctionnement de la bibliothèque. Le prêt est renouvelable une seule fois pour une période de deux semaines, mais le renouvellement doit être effectivement sollicité. Ce renouvellement ne pourra cependant être admis si l’ouvrage a déjà été retenu par d’autres personnes.

Inauguration de la bibliothèque en mars 1951 Photo NE

S’inscrire à la bibliothèque.

Toute personne désirant être admise comme lecteur et réunissant les conditions prévues demandera au bibliothécaire une formule appropriée. Elle remettra cette formule dûment complétée en présentant à l’appui les pièces justificatives d’identité faisant apparaître son âge et sa qualité d’habitant de la commune. Cette demande ne sera formulée qu’après que l’intéressé ait pris connaissance du règlement de la bibliothèque, la délivrance d’une carte de lecteur impliquant en effet de la part du bénéficiaire l’adhésion sans condition à ce règlement.

Si le lecteur est mineur (moins de 18 ans) la demande sera être présentée par le père à défaut par la mère ou la personne civilement responsable. Cette demande sera rédigée sur un imprimé également obtenu auprès du bibliothécaire et elle dégagera la responsabilité de l’administration en ce qui concerne le choix des lectures qui devra être contrôlé par la personne responsable. Le bibliothécaire pourra d’ailleurs refuser au mineur les ouvrages qui après étude seraient considérés comme ne pouvant se trouver entre toutes les mains. Le bibliothécaire contrôlera les notifications figurant sur les demande et il établira la carte de lecteur qui sera remise au demandeur. Cette carte devra être présentée pour obtenir le prêt d’un ouvrage. Lorsque la carte sera venue à expiration, le bénéficiaire en sollicitera le renouvellement de la part du bibliothécaire. Le prêt d’un ouvrage ne pourra être consenti que dans la mesure où le précédent aura été rendu. Le lecteur devra donc toujours en premier lieu remettre l’ouvrage emprunté au bibliothécaire et faire régulariser sa situation par le pointage de sa carte de lecteur.

Le bibliothécaire est choisi parmi le personnel municipal. Cette fonction a été confiée à M. Pierre Erkens, commis au bureau des écoles. M. Erkens est un garçon sympathique, jeune et plein d’allant. Il a pris à cœur son travail de bibliothécaire et il saura faire preuve de fermeté indispensable au respect du règlement intérieur et de tact pour concilier tous les désirs des habitués de la bibliothèque.

La nouvelle bibliothèque communale sera inaugurée le 24 mars 1951 en présence du Conseil Municipal et du secrétaire général M. Ghetemme qui définit les buts de l’institution, ses modalités de fonctionnement et ses moyens. À la suite de quoi, le maire Albert D’hondt souligne les grands services que l’œuvre rendra à la population et annonce qu’un crédit de 500.000 francs a été voté ce qui permettra en un an de doubler le nombre de volumes existants.

D’après les articles parus dans NE à l’époque

À suivre

Florimond Lecomte

Le 24 avril 1944 s’éteignait un grand militant socialiste wattrelosien, Florimond Lecomte. Il est pour ainsi dire mort en fonctions, car il était maire depuis le décès de son prédécesseur et ami Henri Briffaut en 1938. Il n’aura donc pas connu ces instants de joie et de délivrance qu’a entraîné la libération de la France obtenue à partir du débarquement de juin et acquise dès septembre.

Florimond Lecomte doc Mairie de Wos

Florimond Lecomte est né le 15 février 1856 dans le quartier de la Vieille Place à Wattrelos d’un père tisserand. À vingt ans il fait son service militaire dans l’artillerie de marine, il est brigadier en 1878, sous chef artificier en 1879, remis brigadier en 1879, puis cassé de son grade. Il obtient son congé en 1881, mais son certificat de bonne conduite lui est refusé. Admis dans la réserve en 1882, il effectue des périodes en 1883 et 1885, à nouveau dans la réserve en 1886, 1896, puis il est définitivement libéré en 1902. Pourquoi ce grand gaillard (1, 72) aux yeux bruns a-t-il été rétrogradé ? L’armée reste muette à ce propos.

Entre-temps notre homme s’est marié en 1884 avec Irma Moerman originaire de Warcoing. Ils vivent ensemble à Lys-lez-Lannoy pendant quelques années puis reviennent à Wattrelos en 1889. Ils habitent alors au hameau du Crétinier. Irma donnera six enfants à Florimond, les trois premiers sont nés à Lys les trois suivants à Wattrelos.

Florimond Lecomte est toujours tisserand, il a rejoint la section locale du Parti ouvrier de Wattrelos créée par Henri Briffaut en 1886. Dès lors sa vie est liée à la politique. Dès 1890 Florimond habite dans la rue de Tourcoing. Là se trouve la Maison du Peuple, siège du parti socialiste local et la Coopérative l’Humanité.

La Maison du Peuple rue de Tourcoing Coll Particulière

Florimond Lecomte se présente aux élections municipales de 1892 et il est élu dans la section du Crétinier. Il est ainsi le premier collectiviste au Conseil Municipal de Wattrelos. Henri Briffaut est alors conseiller d’arrondissement. Les deux camarades seront élus au Conseil Municipal en 1896.

Le siège social de la coopérative l’Humanité de Wattrelos, fondée en 1897, est basé au 190, rue de Tourcoing. Florimond Lecomte y prend une part active. En 1930, elle totalisait 2000 sociétaires, et son CA 2.000.000 francs, la nature de ses marchandises était : Pain, Boucherie, Charbon.

Juste derrière la maison du garde barrière, l’estaminet de Florimond Lecomte Coll Part

En 1910, Florimond Lecomte est cabaretier, au n°75 rue Pierre Catteau, juste à côté de la maison du garde barrière. En 1944, il habitait au 1 rue Henri Carette.

Florimond Lecomte est premier adjoint depuis 1912, il s’intéresse aux finances communales, il fonde en 1913 l’œuvre des consultations de nourrissons, dont il est le président. Il aura fait fonction de maire pendant la déportation d’Henri Briffaut (14/18), et durant la longue maladie des derniers instants du mandat de Briffaut.

Une rue porte son nom depuis le 4 février 1945, de la rue de Leers jusqu’à la rue Négrier.

Billard à Wattrelos

Question sports, Wattrelos n’a rien à envier à d’autres villes voisines. En voici un nouvel exemple qui gagnera à être connu et développé, le billard. C’est par un article de presse que l’on apprend que le billard-club de Wattrelos compte un champion de France de billard, Régis Delvincourt en 1970.

L’orléanais Penot au championnat de France de Wattrelos en 1973 Doc NE

En janvier 1973, pendant deux jours, Wattrelos est le haut-lieu du billard français avec l’organisation du championnat de France. Sept compétiteurs s’affrontent parmi lesquels Michel Demuynck président actif du Billard-Club Wattrelosien, chargé de l’organisation. Les parties se déroulent salle de la Paix place Delvainquière à Wattrelos. Le journal cite un champion d’Auvergne, un provençal, un orléanais, un représentant d’Île de France.

Bernard Treels, champion de billard wattrelosien Doc NE

Cinq ans plus tard, le wattrelosien Bernard Treels est champion de France de catégorie C. Ce titre remporté le 3 mars 1975 lors de la finale de Salbris (Loir et Cher), lui permet d’accéder à la catégorie supérieure dite B.

Le siège du billard-club de Wattrelos se situe café de la Paix sur la grand Place de Wattrelos. Parmi les membres cités, il y a Michel Demuynck champion des Flandres au Cadre excellence, JJ Imbrecht, champion des Flandres à la bande Promotion fédérale, JJ Castelain champion des Flandres aux trois bandes et 2e en finale Nord, René Salmon champion des Flandres en 3e série challenge. Beaucoup de questions se posent sur les catégories, sur le type de billard joué.

Qui pourra nous renseigner sur les catégories et sur les champions d’autrefois ? À vos souvenirs !

La Grand Place des années soixante dix

La Grand-Place est devenue Place Jean-Delvainquière, en hommage au maire de Wattrelos récemment décédé. Cette fois, l’église est au n°2 sans qu’on sache vraiment où est passé le n°1, et la Mairie est au n°3. Dès le n°4, un commerce la supérette Glorieux ouverte il y a quelques années par les frères Glorieux, c’est de l’alimentation générale. Le n°5 c’est le café aux Amis. Le n°6 est devenu un cabinet d’assurances, et on retrouve les chemisiers Bienvenu frères, une véritable institution sur la place. À partir de là les commerces se succèdent : au n°8 les confections Wycart, au n°10 la poissonnerie Salliem. La teinturerie Eco Sec Duhamel tient les n°11-12. Aux 13-14, le café de la Paix, ex café de l’Innovation. Un électricien Tiberghien fils est au 15. Le marchand de chaussures Reyns est toujours au n°16, de même qu’au n° 18 on trouve encore les bouchers Hien et fils. Au n°19 sont désormais installés les établissements Erbé Radio SARL de M. Bossut, et au n°20 le mercier Liagre. Au n°21 les graines Truffaut de M. Delannoy forment l’angle de la rue de la Gendarmerie.

Grand Place 1972 Collection familiale

On saute la rue Carnot et voici le magasin de meubles Delignies « au gai logis » qui occupe les n°22 à 25. Mme Renard tient son café au n°26, et l’horticulteur Vanhée est installé au n°27. Au-delà du débouché de la rue du docteur Victor Leplat, le n°29 est désormais le marchand de lingerie Dubois-Barthouil.

Grand Place 1972 contre champ Collection familiale

Les commerces occupent désormais l’espace, en remplaçant d’anciens estaminets. L’arrivée de commerces d’électricité et de radio montrent à quel point ces nouvelles technologies se sont démocratisées, elles sont désormais accessibles au grand public. Une institution a disparu : le café de l’Harmonie a été remplacé par le marchand de meubles Delignies, qui récupère numéro après numéro les maisons de la rangée, afin d’agrandir son espace d’exposition vente.

La Grand Place des années trente

La réapparition récente d’un commerce sur la Grand Place de Wattrelos nous a donné l’envie de savoir comment elle était pendant les années trente. Avant tout, il faut savoir que la numérotation de la Grand Place, qui forme un carré, est la suivante. Le n°1 c’est l’église, le n°3 c’est la mairie puis les numéros suivent le trottoir jusqu’à la rue de la gendarmerie, reprennent en face au gai logis, jusqu’au débouché de la rue Victor Leplat, et quelques numéros la terminent à droite de l’église. La grand Place des années trente n’est pas celle que nous connaissons de nos jours. En effet, la majorité des numéros sont des cafés ou des estaminets, avec quelques magasins et des maisons de particuliers.

Café à vendre 1936 JdeRx

Ainsi dès le n°4, voici le café de l’hôtel de ville, tenu par M. Depraetere qui fait aussi le coiffeur. Le café Becquelin est au n°5. Au n°6 habite un représentant de tissus. Au 7, c’est la chapellerie chemiserie de M. Bienvenu. Le 10 est l’estaminet Baudringhien. Les 11 et 12, à l’enseigne du Chapeau Rouge est tenu par M. Coppens. C’est un café qui devait être aussi une chapellerie et qui era un restaurant. Le 13 c’est le café de l’Innovation, où tant d’activités sportives mais pas seulement se sont déroulées. Le 14 est un négociant de déchets textiles. Le 15 c’est le café Bellevue tenu par Jules Delcroix. Les chaussures Reyns sont au 16 et les bouchers Hien au 17 18. Maisons particulières, puis au 21 c’est le café Lambaere. Le 22 c’est le café de l’Harmonie, tenu par M. Piat-Lefebvre. Au 25 l’estaminet Codron, au 26 l’estaminet Defrenne et au 27 le café Salembier. Un marchand de rideaux est au 29, un plombier au 30 et des rentiers au 31.

Le café de l’hôtel de ville au n°4 CP Collection familiale

C’est l’époque où la vie sociale est encore dans les cafés. La plupart d’entre eux sont les sièges de sociétés diverses, des sportives aux musicales, des militaires aux groupements divers. Ainsi, les 11 et 12 étaient le siège de l’union sportive wattrelosienne, club de football. Au n°15, c’est le souvenir français, les anciens sous officiers français, la fraternelle des combattants français, l’union des mutilés, l’Union Chorale, le cercle horticole, le Groupement des familles nombreuses. Autant de réunions, banquets, fêtes à organiser. Le 21 est le siège du Sporting club wattrelosien, l’autre club de football de l’époque. Au n° 22 on trouve des sociétés aussi diverses que le syndicat des fermiers, la société des combattants de 1870/71, les combattants belges, la Musique municipale, la Patriote, l’Union belge.

Sur la gauche le café de l’Harmonie Doc coll familiale

Si on ajoute à tout cela les deux ducasses, la grande en juin et la petite de septembre, la Grand Place était très animée et les cafés faisaient de bonnes affaires.

Champions de France !

Janvier 1934, le Wattrelos Hockey Club rencontre le Skating Club Audomarois. L’équipe est la suivante : au but Mouton, arrière Bataille, demi Delannoy, avants Desrumeaux et Dejonghe. Le match se déroule à Saint-Omer et les wattrelosiens l’emportent par 7 buts à 5. En février, le WHC accueille le FABS Rink pour l’attribution du titre de champion du Nord. Les deux équipes sont à égalité de points, c’est en quelque sorte une finale qui va se jouer à l’Innovation. En plus du titre, le vainqueur aura la garde du Challenge Albert Droulers, gracieusement offert par le sportsman wattrelosien pour la diffusion du hockey sur roulettes. On apprend dans la composition de l’équipe que Delannoy et Desrumeaux sont des internationaux.

L’international Jules Delannoy du WHC doc JdeRx

Wattrelos remporte cette rencontre ainsi que la revanche jouée sur la piste de la rue Lhomond au Blanc-Seau. Le WHC est donc champion du Nord !

Dès lors, tout s’enchaine et le WHC va affronter le Lyon Hockey Club pour le championnat de France première série. Mais le match est remis à une date ultérieure. Par contre un grand match Nord-Belgique va se dérouler à l’Innovation, au profit du dispensaire de Wattrelos. Puis le WHC accueille sur sa piste le Paris Hockey Club, plusieurs fois champion de France avec d’excellents joueurs internationaux. Alors que le WHC se distingue par ses récentes victoires et notamment sa qualification pour la demi-finale du championnat de France, le club wattrelosien se voit contraint de déclarer forfait dans le championnat de France. Manque de moyens ? Problèmes d’indisponibilité ?

Néanmoins la fédération française de Rink Hockey délègue deux sélectionneurs pour assister au grand gala de Pâques du WHC, en vue de former l’équipe de france pour le prochain championnat d’Europe qui aura lieu à la Pentecôte à Tern Bay en Angleterre. Le tournoi de Pâques se déroule donc le 31 mars et le 1er avril avec l’attribution de la coupe René Nys, sportsman wattrelosien. Il y a là l’Association Sportive Française (champion de Paris), le Football-Association du Blanc-Seau Rink, le WHC (champion du Nord) et le Wattrelos Star, un deuxième club wattrelosien. Le FABS Rink bat le WHC par 6 buts à 4, l’Association Sportive Française bat le Wattrelos Star par 11 buts à 3. En finale les gars du Blanc-Seau battent les Parisiens par 3 buts à 2.

Le WHC continue d’organiser des tournois internationaux au profit du dispensaire de la ville. En avril ce sont des clubs belges qui viennent matcher les deux équipes wattrelosiennes. Le Modern Skaters Club (champion de Belgique) et le Old Antwerp. On apprend que deux joueurs du WHC sont sélectionnés pour le championnat d’Europe : Léon Desrumeaux, le meilleur avant français et Jules Delannoy, entraineur du WHC et demi de l’équipe. L’équipe de France qui s’était classée régulièrement à la deuxième place lors des éditions précédentes du championnat d’Europe va jouer de malchance et terminer sixième. Léon Desrumeaux n’avait pu se libérer pour participer au championnat. Lors du premier match, l’équipe de France perd son gardien de but.

Les Anglais du Herne-Bay viennent à Wattrelos. Ils sont champions de leur pays mais le WHC va les battre par 8 bus à 5, après un match très dur. En lever de rideau, le Wattrelos Star en plein apprentissage est vaincu par le Skating Club Audomarois 8 buts à 1. Un tournoi est organisé en septembre au profit d’un joueur wattrelosien gravement malade. Répondent à l’appel l’équipe du FABS Rink, le Skating Club Audomarois et le Wattrelos Star. C’est au tour du Wattrelos Star d’organiser un gala, auquel participe le WHC. On apprend que deux anciens du WHC Dejonghe et Bataille font à présent partie du Wattrelos Star. Le WHC l’emporte par un petit but d’écart. Le WHC reçoit en décembre l’Union-Hockey-Club-Liégeoise plusieurs fois champion de Belgique. Les Wattrelosiens l’emportent sur les Liégeois.

Le Wattrelos Hockey Club champion de France 1935 doc JdeRx

1935 le championnat du Nord reprend avec un calendrier de rencontres opposant les clubs suivants : le Skating Club de Saint Omer, le FABS Rink Hockey, le Wattrelos Star et le Wattrelos Hockey Club. Finalement le WHC s’adjuge le titre de champion du Nord en battant le FABS Rink Hockey par 6 buts à 4. Les wattrelosiens sont donc qualifiés pour les quarts de finale du championnat de France qui auront lieu à Paris le 6 avril. Ils affronteront l’Association Sportive Française champion de Paris depuis quatre ans. Le WHC bat l’ASF par 5 buts à 3 et se qualifie pour les demi-finales ! Ce sera contre le Football-Club de Lyon. Et puis c’est la finale qui se jouera à Angoulème contre le Stade Bordelais Université Club. Remportée par le WHC 9 buts à 6. Wattrelos est champion de France de Rink-Hockey ! L’équipe est alors composée de : Jules Delannoy, J. Picavet, Léon Desrumeaux, H. Boucart et M. Nollet.

Rink-hockey à Wattrelos

1er épisode les débuts

Le rink-hockey est un sport en vogue dans les années trente, le Hockey Club du Fresnoy créé en 1911 existe toujours mais d’autres commencent à apparaître, comme le FA Blanc Seau Rink, l’Amicale des Arts ou encore l’Excelsior AC. Le 13 juillet 1933 est annoncée par voie de presse la formation d’un nouveau club de rink hockey qui prend le nom de Wattrelos Hockey Club. Son siège est situé Grand Place de Wattrelos au n°24 Café de l’Innovation qui a mis a disposition sa superbe salle de 34 mètres sur 11. Le nouveau club peut ainsi s’y entraîner et organiser ses galas de rink-hockey.

Sur la droite le café l’Innovation CP collection particulière

Il participe d’abord au gala d’ouverture du FA Blanc Seau Rink, un club qui s’est créé récemment, se prépare à rencontrer l’Excelsior pour la coupe Jean Leplat dans le cadre d’un tournoi organisé au profit du dispensaire de Wattrelos.

Le gala d’ouverture du Wattrelos Hockey-Club se déroule le 15 octobre à 18 heures dans la salle du Café de l’Innovation avec la participation de quatre excellentes équipes : le FABS Rink, l’Excelsior AC, le Skating Club Audomarois (St Omer) et le Wattrelos HC. La composition du club wattrelosien est la suivante : au but, Mouton (cap), arrière Bataille, demi Plaquette, avants J. Libert et A Devylder. Le prix des places est à 2 francs. L’Excelsior bat le FABS par 4 buts à 2 et le Skating Audomarois bat le Wattrelos HC par 6 buts à 2.

Le Wattrelos HC récidive en organisant une seconde réunion le 29 octobre 1933. Le fameux avant international Desrumaux vient de signer sa licence au club. Il était auparavant dans l’équipe du Hockey Club du Fresnoy. Le journal pense que sous sa direction, la jeune équipe wattrelosienne ne tardera pas à s’imposer parmi les meilleures. Et de fait il y a progrès, les wattrelosiens font match nul avec l’Excelsior AC par 6 à 6.

Cela encourage le club à poursuivre l’organisation de réunions. La suivante a lieu le 19 novembre et il est fait appel à l’Antwerp Skaters-Club, champion de Belgique 1913-1914. Pour matcher le champion belge, la commission du WHC a décidé de lui opposer une équipe dite de l’Entente wattrelosienne, qui est composée des meilleurs éléments de l’Excelsior AC et du WHC. C’est en quelque sorte la reconstitution de l’excellente attaque de l’équipe nationale française composée de Desrumaux (WHC) et Delannoy (EAC) ainsi que de Tiberghien (EAC). Un second match opposera les réserves de l’Antwerp SkatersClub au Wattrelos HC. La réunion obtient un gros succès les belges l’emportent par 8 à 3, même score pour les réserves.

Le club est alors invité en Angleterre pour Noël par un club anglais le Herne-Bay pour y rencontrer quatre des plus fortes équipes d’outre manche. La composition de l’équipe est la suivante : But Mouton, arrière Barbieux ou Bataille, demi : Delannoy, avants Nollet et Dejonghe. Les deux premiers matchs sont perdus 2 à 1 et 4 à 1. Le troisième match les oppose au Wisthable Alberts et se termine sur un match nul 4 à 4. Le soir même rencontre avec le Herne-Bay United, 2e du championnat d’Angleterre et les wattrelosiens s’inclinent par 6 à 4. La traditionnelle tournée anglaise aura montré le courage et le beau jeu des wattrelosiens qui auront beaucoup appris, comme l’ont fait avant eux toutes les grandes équipes nordistes.

À suivre

Nou Parlache a vingt ans !

C’est depuis quelque temps pour nous le rendez-vous incontournable du patois et de la bonne humeur. Un jeudi par mois nous nous retrouvons au centre socio-éducatif de Wattrelos pour prendre une bonne tranche de rires et de plaisir. Et voilà que le 25 avril dernier, Nou Parlache fête ses vingt ans et nous concocte un spectacle spécial !

Affiche Nou Parlache Off Tourisme Wattrelos

En 2003, l’excellent joueur de bourle et spécialiste de la garlouzette Christian Ladoë se voit confier la promotion des traditions du coin : les jeux anciens et la langue picarde. Au départ, il propose ses services dans les clubs et les foyers logement, mais ça n’a pas pris. Alors, avec son camarade Francis Delcourt, ils ont pensé à un atelier sous forme de cabaret. En avril 2004, le premier atelier patoisant Nou parlache est proposé à la Maison de l’éducation permanente. Il y avait 37 personnes, dont 12 intervenants et pas mal d’élus, se souvient Christian. Mais le jour choisi pour l’atelier ne convient pas : le mercredi, les aînés gardent leurs petits-enfants. Du coup le mois suivant, on a fait ça un jeudi et il y a eu 57 personnes. Le succès est au rendez-vous et la MEP va vite devenir trop petite pour contenir tous ceux qui veulent assister à l’atelier. Du coup, il a fallu opérer une nouvelle adaptation : l’atelier sera transféré au CSE pour sa 17e édition. Là, les chiffres de fréquentation continuent de grimper jusqu’à atteindre le plafond de 500 entrées. Aujourd’hui, l’atelier accueille désormais chaque mois une moyenne de 300 personnes.

À la manœuvre, on trouve Christian Ladoë, l’un des fondateurs de l’atelier Nou Parlache, accompagné par son acolyte Francis Delcourt. En 2003, ce sont eux qui ont lancé ce rendez-vous, avec le soutien de la ville : « Le public a tout de suite été au rendez-vous », se souvient Christian, avec une pensée émue pour le troisième chansonnier de l’équipe, Jacques Viger, décédé depuis. Jacques Viger, Francis Delcourt, Valentin et Christian Ladoë ont aussi porté l’atelier grâce au succès de la troupe des Copés in Deux, qui beaucoup tourné durant 10 ans.

L’atelier Nou parlache fait donc 300 entrées chaque mois, tandis que d’autres ont disparu comme à Wasquehal, ou vivotent comme à Roubaix, Leers, Lys ou Tourcoing. Comment expliquer cela ? Peut-être par la capacité d’adaptation des intervenants. « Pour survivre, il faut capter un public nouveau, car nos aînés qui étaient familiarisés avec le patois disparaissent. Il y a une évolution à faire, sinon, on meurt », analyse Christian Ladoë.

Mais celui qui a la chance d’en faire un métier ne jette la pierre à personne : « Nous avons la chance de pouvoir compter sur le noyau dur des Copés in deux, où il y a des jeunes ! » relève Christian Ladoë, faisant référence à ses fils Valentin et Jonathan, mais aussi à Joséphine Delannoy et Baptiste Polite, qui ont tous moins de 30 ans ! Du coup, les thèmes abordés dans les sketchs et les chansons permettent d’emporter le rire d’un public lui aussi plus jeune.

Des animateurs dynamiques et plein d’humour ! Photo VDN

Et avec Francis Delcourt, nous formons un couple proche du public entre les interventions, je crois que les gens aiment ça aussi », ajoute Christian. Aujourd’hui, l’atelier Nou parlache attire des spectateurs de toute la métropole et pas seulement de Wattrelos. Certaines pointures ont rejoint le groupe d’intervenants, comme le Belge Pierre Noël ou Christelle Lemaire, tous deux primés en langue picarde. Longue vie à Nou Parlache !

De 15h à 17h les jeudis 11 janvier, 8 février, 21 mars, 25 avril et 23 mai 2024Au Centre Socio-Educatif, rue Georges Delory à Wattrelos

D’après quelques articles de Nord éclair.

La maternité de Wattrelos

En janvier 1935, les travaux d’agencement étant complètement terminés, les services de la maternité vont pouvoir fonctionner. L’inauguration officielle a lieu le dimanche 20 janvier à 10 heures 30 en présence de l’administration municipale, du Conseil Municipal et du représentant de M. le Préfet du Nord.

Cette cérémonie marque la fin de toute une série de travaux dont le montant s’élève à plus de un million et six cents cinquante mille francs. Le programme a pu être réalisé grâce au concours financier de la ville, qui a voté un crédit de 936.000 francs et une subvention allouée par le Pari Mutuel de 750.000 francs. En plus de la construction de la Maternité, la commission administrative a pu étendre son programme primitif en raison des rabais obtenus lors de l’adjudication du gros œuvre soit environ 400.000 francs. Elle a apporté d’appréciables améliorations dans l’ensemble des services : installation d’une chaufferie générale avec canalisations souterraines la reliant aux différents pavillons, construction d’un pavillon pour les religieuses, installation d’une cuisine moderne mixte gaz vapeur. L’amélioration des services de l’hôpital par le déplacement du Centre chirurgical va permettre de séparer par la suite d’une façon plus complète et plus pratique les services de médecine et de chirurgie. La construction de huit nouveaux logements pour vieux ménages porte leur nombre à vingt. Ces travaux terminés, les établissements hospitaliers comptent actuellement environ 380 lits (hospice hommes et femmes), vieux ménages, hôpital, contagieux et maternité.

Vue aérienne, la maternité est le bâtiment de droite Coll Part

Une cérémonie d’une grande simplicité se déroule le dimanche 20 janvier à l’hôpital de Wattrelos, à l’occasion de l’inauguration de la maternité et des autres travaux importants. Une réunion s’est tenue dans le coquet intérieur de la nouvelle maternité en présence de M. le docteur Vieilledent, inspecteur de l’hygiène, délégué de M. le Préfet du Nord, de M. Paul Debeurme, président de la commission administrative des hospices, de MM les docteurs Victor Leplat, Maillard, Jean et René Leplat, de l’administration municipale, représentée par M. Delvainquière et de nombreux conseillers municipaux, de MM. Cuenot commissaire de police, Lepercq architecte, Lombaert, Delcroix, Arbion, Brunelle, administrateurs des hospices, Honoré économe des établissements hospitaliers, Dusoulier secrétaire adjoint de la mairie, Couillet chef des travaux, Houttemane secrétaire de police, Tonneau brigadier de police.

Paul Debeurme doc JdeRx

M. Paul Debeurme fit l’historique des établissements hospitaliers et parla de leur développement. Il salua ensuite M. Vieilledent et félicita M. Lepercq architecte. Il remercia l’administration municipale de sa générosité envers les hospices et rendit hommage à M. Honoré aux religieuses et au personnel dévoué. Il exprima sa reconnaissance à MM. Les docteurs et particulièrement à M. Victor Leplat qu’il salua comme le doyen des établissements puisque le distingué praticien les fait bénéficier de sa science depuis le 11 juin 1888, soit presque un demi-siècle.

M. Vieilledent exprima les regrets de M. le Préfet retenu par ailleurs. Il se dit heureux de venir à Wattrelos et se plut à reconnaître la parfaite organisation qui règne dans les établissements hospitaliers. Il félicite les personnalités qui ont contribué à l’édification de la maternité et à l’exécution des autres travaux. Il assure enfin les personnes présentes de la bienveillance de M. le Préfet pour le succès de l’œuvre, qui se développera grâce aux concours intelligents de la sage-femme, des religieuses et du personnel. Après ces allocutions, les personnalités visitent la maternité la salle de chaufferie et les différents pavillons où d’utiles améliorations ont été effectuées. Une délégation a tenu après l’inauguration à aller déposer une gerbe sur la tombe de M. Ledoux ancien économe.

À l’occasion de l’ouverture, le public est admis à visiter les nouvelles installations le dimanche 27 janvier de 10 heures à midi et de 14 heures 30 à 16 heures 30.

à suivre