Une passerelle longtemps attendue

L’arrivée du chemin de fer en 1842 produit une coupure dans le tissu urbain : le quartier du Fresnoy se trouve maintenant isolé du centre de la ville. Les seuls points de communication restent le pont de la rue de Mouvaux et un passage à niveau qui traverse les voies de la gare.

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Mais le passage à niveau est remplacé au début des années 1860 par le pont St Vincent de Paul, reporté plus loin, ce qui supprime toute communication directe pour les piétons. Très vite, les habitants du quartier réagissent et 174 d’entr’eux signent, en 1867, une pétition pour obtenir de la part de la compagnie du Nord la construction d’une passerelle au dessus de la gare entre la rue du chemin de fer et le hameau du Fresnoy. Le conseil municipal approuve la pétition à l’unanimité et contacte la compagnie du chemin de fer. Celle-ci répond dans une lettre datée de 1869 que le passage supérieur remplaçant le PN a été établi aux frais de la compagnie, qu’elle estime avoir fait suffisamment d’efforts pour sa part, et qu’elle refuse de financer une passerelle.

Vingt ans plus tard, en 1887, parvient au conseil municipal une nouvelle pétition sur le sujet. Le préfet estimée que la gêne causée par la passerelle pour les manœuvres, pousserait sans doute la compagnie à n’accepter la construction que dans le cas d’un financement par la ville, les pétitionnaires ne proposant pas de participation financière. La commission municipale concernée juge cette construction trop onéreuse pour les finances de la ville et les choses en restent là.

Le projet initial
Le projet initial

Entre temps, la gare initiale est remplacée par la gare actuelle.

En 1890, la compagnie étudie malgré tout la construction d’une passerelle à l’emplacement de l’ancien PN. Elle envoie à la mairie un plan, et évalue la construction à 58000 francs, alors que les riverains accepteraient de participer à hauteur de 15000 f. Elle serait implantée entre la rue de l’Avocat et la rue de l’Ouest à 200m avant le pont St Vincent. La commission trouve que la passerelle n’aurait pas de raison d’être à cet endroit, et le projet est de nouveau au point mort.

L’année 1891 voit de nouveaux débats à la suite du dépôt d’un avant projet de la compagnie chiffré à 72 000 f. La commission municipale suggère de financer d’autres projets plus urgents. M. Victor Vaissier, pourtant, plaide pour la construction de la passerelle et demande que l’étude soit reprise. Pourtant, le projet est de nouveau enterré.

Il faut attendre 1904 pour qu’un syndicat de riverains se crée autour d’Edmond Dujardin, marchand de charbon rue de l’Ouest. Les habitants réunissent cette fois une somme de 20 000 francs. Un article du Journal de Roubaix, daté de 1906 annonce que les choses évoluent et qu’un emprunt de 6 millions permet désormais d’envisager la réalisation du projet, qui fait alors partie du programme de grands travaux d’utilité publique. Le ministre des travaux publics envoie le projet au conseil d’état qui l’approuve. Les travaux sont lancés et la passerelle est finalement inaugurée en septembre 1908. Sa longueur est de 111 mètres. Elle est très différente de celle prévue au départ : c’est une passerelle-cage métallique offrant plus de sécurité pour les usagers. Elle est bâtie pratiquement dans l’alignement de le rue du Fresnoy et aboutit à côté du bâtiment voyageurs.

La passerelle – documents médiathèque de Roubaix et IGN 1962

Notre passerelle n’a décidément pas de chance : en 1918, l’armée allemande en retraite la fait sauter, de même que la verrière de la gare et le pont St Vincent. Elle est reconstruite après guerre par les troupes britanniques du 136 ème Royal Engineers.

La passerelle en 1918
La passerelle en 1918

Les années passent. En 1968 la passerelle est en mauvais état. On se demande s’il vaut mieux la démolir et la remplacer par une nouvelle ou la réparer. C’est le choix de la remise en état qui prévaut. Mais en 2001, elle est de nouveau dégradée, et vu son état, la communauté urbaine décide sa démolition. L’association art Action se mobilise et vient alors à son secours. Xavier Lepoutre relate dans le journal les arguments de l’association. Finalement, la passerelle disparaît ; seul un tronçon demeure aujourd’hui pour attester symboliquement de sa présence. Il est permis de se demander s’il n’y a plus de piétons pour se rendre du centre vers le quartier du Fresnoy ?

 

Documents archives municipales

 

Les plus anciennes maisons du boulevard

A la demande de la société Lemaire et Lefebvre, le conseil municipal permet l’ouverture du boulevard en 1892 depuis la nouvelle place du travail jusqu’au chemin d’Hem. Un plan de travail du service de la voirie daté de 1896, mais basé sur un état antérieur, ne montre que la ferme Cruque place du travail et la chapelle Vandamme, située le long d’un sentier au bord du ruisseau des trois ponts, près du coin de la rue Carpeaux.

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Les constructions ne vont pas tarder à s’y élever, et, en particulier, les usines. Carlos Masurel fait une demande de permis de construire dès 1893 pour sa filature, et Henri Ternynck a installé son établissement avant 1894. Les constructions particulières suivent, et notamment les estaminets qui s’installent en nombre aux portes des usines.

Le boulevard en 1899 et la numérotation actuelle
Le boulevard en 1899 et la numérotation actuelle

Les premières demandes de construction datent de 1894 avec, pour l’actuel numéro 104, une demande au nom du brasseur Guy Lefrançois, rue d’Inkermann concernant une maison à usage d’estaminet, mitoyen à propriété Carlos Masurel. Cet estaminet apparaît au Ravet-Anceau de 1898 au nom de H.Dubron. Il est situé entre les usines Carlos Masurel (puis Dazin-Motte) et Ternynck (puis Damart). On a gardé trace d’une demande de permis de construire pour les numéros 93-95 actuels, concernant plusieurs maisons, par la société Lemaire et Lefebvre en face de l’usine Masurel et près de la chapelle. Leur architecte est Louis Déferet.

Le 104, Plan d'origine et photo 1947. En bas les 93 et 95
Le 104, Plan d’origine et photo 1947. En bas les 93 et 95

Les demandes de construction suivantes datent de 1896, avec une demande permis au nom de O.Fievez au n°3, renuméroté 23, puis 63, la maison ayant été démolie ensuite. C’était, en 1901, l’estaminet Beauventre. Une autre demande cette même année au coin rue David Danger aujourd’hui numéro 135, c’est à dire le pâtisserie « La Florentine ». La demande est signée par M. Lefremouille (?), et ce sera l’estaminet Planckaert en 1901. De l’autre côté de la rue, au 143 la société Lemaire et Lefebvre demande, à l’angle de la rue David David D’Angers «prolongée vers briqueterie » l’autorisation de faire construire un estaminet, encore par l’architecte Déferet, qu’on retrouve sous le nom d’estaminet E.Leconte en 1901. Ce sera beaucoup plus tard « Jany fleurs ».

Les numéros 63, 135 et 143
Les numéros 63, 135 et 143

Le 147 abrite en 1901 l’estaminet O.Fievez (qui en possède un autre au 63). Sa date de construction manque sur la demande adressée à la mairie.

Par contre, et toujours en 1896, M. Mulle-Watteau, brasseur rue de Lille fait également une demande pour deux maisons attenantes où on retrouvera l’estaminet E.Duvillers en 1901. L’architecte en est J. Selle. De nos jours, elles portent le numéro149. Au 153 correspond une autre demande de permis de construire de la société Lemaire et Lefebvre. Cette construction, toujours de l’architecte Déferet, se trouve à l’angle G. Pilon, et c’est l’estaminet A Van Ost en 1901.

 

Document médiathèque de Roubaix
Document médiathèque de Roubaix

On reste en 1896 pour une demande de la brasserie Dazin pour un estaminet au 159, dont l’architecte est Louis Barbotin (l’estaminet L.Pennequin en 1901). Au 161, on trouve cette même année la demande émanant du brasseur Paul Desprets. Ce sera l’estaminet Bacro-Watteau en 1901

159-161-96dpiNous arrivons à l’année 1897, avec la demande d’Henri Deboschere, dont l’architecte est Achille Dazin pour un immeuble qui sera, plus tard, numéroté 114 – la future boucherie Dumeige, et, pour les numéros 118-120 une demande de permis de construire pour trois maisons formant l’angle de la rue Carpeaux (propriétaire Horent) vins spiritueux Desoubry en 1901, et tabacs Veuve Crepel en 1902 – le Flint aujourd’hui).

Du côté impair, au 163, A.Bacri fait une demande pour construire « après la dernière maison de la rue »

114-118-163-96dpiL’année suivante, voit se construire aux numéros 131 et 133 deux maisons au nom de Maurice Fievet. On trouvera au 133 une mercerie en 1901. Enfin, la société « La Ruche » demande la construction d’une maison à situer (sans doute au numéro 41, qui a longtemps abrité le directeur de l’usine Dazin-Motte). L’architecte en est A.Vaillant.

41-133-96dpiEncore quelques constructions côté pair, l’année suivante : en 1899 Jérémie Declerck demande pour Mme veuve Picavet l’autorisation de construire un groupe de trois maisons à usage de commerce. C’est, en 1901, l’épicerie Manche-Bruyelle (124, 126 ou 128), l’estaminet H.Herbaut (126, 128 ou 130) ; puis, en 1902, le commerce de fruits et légumes R.Tackens (124), la boucherie J.Declerck (126), l’estaminet Mme Marlier (128), et l’épicerie Manche-Bruyelle (130).

126-130-96dpiC’est donc, en peu d’années, une première vague de constructions. Il y en aura encore quelques unes vers 1910, le gros des bâtiments ne s’élevant que dans les années 20, après la guerre. Le boulevard n’évoluera pratiquement plus jusqu’à aujourd’hui, à part les façades des magasins, qui subiront des modifications au fil du temps.

Documents archives municipales. Photos Jpm

 

 

 

Rue du Caire

La rue du Caire débute rue de Cartigny et traverse les rues d’Oran et de Constantine. Elle mesure 670 mètres de long sur 12 de large. Elle nous permet d’avoir un regard sur l’évolution de l’urbanisme roubaisien. On trouve en effet trace sur son parcours de différents habitats qui se sont succédé au cours des années. Réalisée au début du vingtième siècle, la rue du Caire comportait plusieurs courées qui ont aujourd’hui été murées, la cour Bonnard Pollet au n°14 (12 maisons), la cour Larnou au n°9 (20 maisons) et la cour Cruquenaire au n°128 (4 maisons). Mais elle connut aussi des expériences intéressantes d’urbanisme. La cité Saint Henri, des numéros 96 à 110, est construite en 1894 et inaugurée le 2 décembre 1894. Réalisée sur un terrain offert par les fils d’Henri Dubar Ferrier (d’où le nom de la cité), elle avait pour ambition de proposer des logements répondant à leurs aspirations. La construction fut réalisée par une entreprise de Wattrelos, cela coûtait 2310 francs par maison, et la location était fixée à 14,50 francs par mois. A cette époque, un bon ouvrier tisserand gagnait de 3,50 francs à 4,50 francs par jour.

La cité Saint Henri en 1894 Dessin paru dans le Journal de Roubaix
La cité Saint Henri en 1894 Dessin paru dans le Journal de Roubaix

Citons aussi la série de maisons réalisée par la société anonyme Roubaisienne d’habitations ouvrières.  Ces habitations sont reconnaissables à leur décrochement caractéristique.  Victor Hache était le directeur de cette société, qui construisit notamment à Roubaix (avenue Linné, rue Michelet), à Wattrelos, et à Leers. Leur réalisation date des années vingt et ces maisons ont toujours fière allure.

Maisons de la Société anonyme roubaisienne d'habitations ouvrières Photo PhW
Maisons de la S.A. roubaisienne d’habitations ouvrières Photo PhW

Depuis 1965, le CIL de Roubaix Tourcoing a construit des dominos, qui sont des résidences pour personnes âgées. Les premiers dominos réalisés se trouvent dans le quartier de Beaumont à Hem derrière l’église Saint Paul, et rue du Caire à Roubaix. Cette cité des Dominos se situe entre les numéros 105 à 143. Elle représente un véritable îlot résidentiel qui porte à présent le nom du Béguinage du Bon Repos. Depuis il y en a eu d’autres, à Leers, Wattrelos, rue de Toul, à Toufflers, à Lys lez Lannoy et à Roubaix, comme le béguinage Marlot ou le béguinage Brossolette, dans la rue et près de la tour du même nom.

Le béguinage du bon repos Photo PhW
Le béguinage du bon repos Photo PhW

Enfin, un immeuble résidentiel du CIL existait au bout de la rue du Caire, édifié au cours des années soixante. Il est mentionné dans le Ravet-Anceau, et il possédait neuf entrées, réparties entre les n°188 et 230. Nous n’en avons pas retrouvé d’images, ni la date de sa démolition. Le témoignage de personnes y ayant résidé nous permettrait de savoir quelles étaient les conditions de vie de cet immeuble, quel était son état et ce qui a décidé de sa destruction. Aux dernières nouvelles, une mosquée serait bientôt construite sur son emplacement.

D’après l’Histoire des rue de Roubaix par les Flâneurs et les témoignages des participants de l’atelier mémoire

 

La rue Turgot

Elle reprend le tracé du très ancien chemin de Tourcoing, classé en première place dans le recensement préfectoral des chemins vicinaux pour Roubaix en 1823. Ce chemin y est décrit comme se terminant « près du cabaret de l’Union ». On le voit sur le plan cadastral du consulat passer à peu de distance de l’ancienne ferme du Fontenoy. Le cadastre de 1845 nous le montre partiellement construit, alors qu’on ne trouve pratiquement plus de terrains non bâtis dans celui de 1884 : Les entreprises se partagent la partie nord, proche du canal, et les maisons individuelles se cantonnent à la partie sud.

La viabilisation de l’ancien chemin prend très longtemps, en particulier dans sa partie nord : En 1863, une pétition est envoyée par les riverains. Ceux-ci demandent le pavage du tronçon situé entre la ferme Delcroix (au coin de l’actuelle rue Meyerbeer) et le lieu-dit l’Union, alors que la partie plus vers le centre de Roubaix est déjà pavée « depuis plusieurs années ».

Le chemin n°1 en 1845 - archives municipales
Le chemin n°1 en 1845 – archives municipales

Ce chemin était bordé de fossés à l’origine. Ceux-ci, au fur et à mesure des constructions, sont plus ou moins comblés, et l’écoulement des eaux se fait mal. Les riverains demandent la construction d’un aqueduc central en 1868, alors qu’on vient de tracer le canal qui forme désormais l’extrémité de la rue. Celle-ci est d’abord baptisée rue du Cul de Four, puis prend son nom définitif en 1871. Pourtant le pavage n’existe toujours pas partout ; il est défoncé et peu praticable là où il existe.

Dans les années 70, on se propose de porter la largeur de la rue à 12 mètres sur tout son parcours et on publie à cet effet un plan d’alignement. En attendant, les habitants se plaignent de « l’état d’insalubrité » de la rue, les fossés servant de « dépôts d’immondices de toutes espèces ». On vise notamment l’usine à gaz et l’entreprise Auguste Morel, qui y déverseraient leurs effluents. Pour faire avancer les choses, les riverains proposent en 1875, alors que va s’installer l’école de natation, de participer pour moitié aux frais d’installation de l’aqueduc, de poser les bordures de trottoir en suivant l’alignement, et à compléter le revêtement de la chaussée sur ses accotements.

Document archives municipales
Document archives municipales

 

Enfin, le service de voirie prépare un projet pour la construction de l’aqueduc en 1876. Les travaux sont mis en adjudication. M. Charles Larnou est chargé des travaux, qui sont finalement réceptionnés en 1884.

La rue est, dès le départ, très commerçante, en particulier dans sa partie sud. En 1895, pratiquement chaque rez de chaussée est un commerce, et on trouve en particulier de nombreux estaminets.

Deux estaminets de la rue, avant la première guerre – documents médiathèque de Roubaix
Deux estaminets de la rue, avant la première guerre – documents médiathèque de Roubaix

Par contre, le côté impair et la partie nord est dévolue aux entreprises: l’entreprise Morel (huiles et graisses), l’usine à gaz, et, près du canal, le peignage de l’Union, installé de chaque côté de la rue. Cette usine restera dans le domaine du textile, même si l’enseigne change ensuite : filature, puis retorderie et enfin bonneterie.

Cette rue a abrité également un école de garçons, dont le bâtiment, reconverti ensuite, existe encore aujourd’hui, et l’école de natation, qui, alimentée par les eaux du canal, a fermé ses portes à l’ouverture de la piscine de la rue des Champs.

 

document IGN 1962
document IGN 1962

Sur la photo aérienne, nous retrouvons notre rue limitée en bas à gauche par le quai de Gand et en haut à droite par la rue St Vincent. On voit que, du côté pair les installations industrielles prédominent, dont l’usine à gaz et ses réservoirs.

Mais la rue a subi une transformation complète dans la dernière partie du 20ème siècle : pratiquement toutes les constructions sont démolies pour être remplacées par des bâtiments modernes, certains terrains restant encore pour l’instant en friche. On a peine à retrouver des traces du passé de cette rue…

 

Photos Coll. particulière
Photos Coll. particulière

Des H.B.M. aux Hauts Champs

A la fin des années 20, le logement reste un problème à Roubaix. Les constructions, arrêtées entre 1914 et 1922 accusent un sérieux déficit. La population continue à augmenter et les taudis abondent. Le journal de Roubaix, en 1925, s’inquiète de cette crise du logement, et présente les premières réalisations de l’office municipal d’habitations à bon marché, maisons individuelles et immeubles collectifs.

Le Journal de Roubaix – 1925
Le Journal de Roubaix – 1925

Mais d’autres organismes se préoccupent également de ce problème et notamment la Maison Roubaisienne, société anonyme coopérative d’habitations à bon marché, dont le siège est situé 3 rue de l’hôtel de ville, propose à la ville un projet de lotissement sur une superficie de 1 hectare 95 situé derrière l’usine de velours Motte-Bossut. Ces terrains, limités par les rues Leconte-Baillon (qui prendra à cet endroit le nom de Jean-Jacques Rousseau, Beurnonville (future rue Emile Zola), Jules Michelet et du Chemin vert, appartiennent pour une bonne part aux consorts Descats, eux-mêmes héritiers Leconte-Baillon. Le lotisseur prévoit la vente de ces maisons individuelles aux acquéreurs : Monsieur Hache, le directeur de cet organisme, écrit en 1929 à la mairie que ces immeubles « sont destinés à devenir la propriété d’un certain nombre de mutilés et de fonctionnaires… ».

L'ensemble du lotissement – photo IGN 1962
L’ensemble du lotissement – photo IGN 1962

Dès 1928 la société, par la voix de son directeur, demande, prévoyant le drainage du quartier, l’autorisation de construire un aqueduc rue de Beurnonville à partir de la rue de Lannoy, puis la participation de la ville pour financer ces travaux. La rue de Beurnonville est alors une voie particulière, à peine tracée, puisque la société demande l’alignement à suivre pour creuser l’aqueduc.

Plusieurs types de maisons sont prévus, dont la taille et l’aspect diffèrent :Les alignements sont constitués de maisons de type E. à 1 étage (2 chambres) ou 2 étages (3 chambres). Leur plan est très classique : au rez de chaussée, un couloir latéral empiétant sur une première pièce (salon) ; puis, une pièce plus grande avec l’escalier placé dans l’alignement du couloir. Au fond une cuisine, précédant les Wc et une salle de bains. Le long de la cuisine, une cour. Au premier, deux chambres. Au second, lorsqu’il existe, une chambre supplémentaire et un grenier. Le Wc ouvre sur la cour, suivant la réglementation de l’époque.

 Plan et coupe d'une maison de type E à deux étages.

Plan et coupe d’une maison de type E à deux étages.

Ces maisons ont soit une, soit deux fenêtres au premier, selon le sous-type pour celles à un seul étage. Celles à deux étages n’ont toujours qu’une seule fenêtre :

Variantes de maisons de type E – photos Jpm
Variantes de maisons de type E – photos Jpm

A l’extrémité de ces alignements, on trouve parfois des maisons au toit à trois pentes de type C. Elles sont plus vastes que les autres, la porte centrale étant encadrée de deux fenêtres. On peut les trouver également combinées par blocs de deux. Ce type offre trois chambres à l’étage, dont une très grande. Ici, le Wc est placé à l’intérieur, dans la salle de bains :

 

Maison de type C – photo Jpm
Maison de type C – photo Jpm

Mais l’extrémité des alignements est le plus souvent constituée d’un type A, dont l’entrée forme un décrochement, type qu’on rencontre aussi assez souvent combiné par blocs de deux. Ce type de maison présente deux variantes, l’une présentant des murs de brique, l’autre revêtue de ciment.

Maisons de type A en bout d'alignement et en bloc de deux – photos Jpm
Maisons de type A en bout d’alignement et en bloc de deux – photos Jpm

Le second type présente également des différences en ce qui concerne les fenêtres, celle du rez-de chaussée est décalée vers le pan coupé et se prolonge sur celui-ci par une fenêtre supplémentaire.

Type A ciment en bloc de deux – photo Jpm
Type A ciment en bloc de deux – photo Jpm

Ce type offre un espace appréciable, une grande salle commune séparée par des portes battantes d’un salon sur la rue, un vestiaire, une salle de bains et une cuisine au rez de chaussée, trois chambres à l’étage. Le Wc est à l’extérieur, derrière la maison.

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Les travaux de viabilisation faits, la société se préoccupe de bâtir. En 1929, elle dépose un premier dossier pour la construction de 60 maisons. Le directeur des travaux municipaux donne un avis favorable et prévoit de revêtir les chaussées de Tarmacadam. Le conseil municipal accepte la construction et M. Gaston Duburcq, rue Inkerman est nommé commissaire-enquêteur pour mener l’enquête commodo et incommodo.

L’année 1930 voit aboutir à la mairie une autre demande pour la construction de 2 maisons type A1 rue de Beurnonville, ainsi que celle de 26 maisons rue Leconte-Baillon (J.J. Rousseau) : 3 type A1, 11 type E3, 6 type E2, 6 type E1. L’année suivante, la société envoie un dossier de construction pour 37 autres maisons rues de Beurnonville et d’Epinoy, comprenant 3 type C, 3 type A1, 4type E1 et 27 type E3. Toujours la même année, une demande complémentaire pour 78 maisons supplémentaires rue d’Epinoy et Zola, « ayant obtenu un nouveau prêt de la caisse des dépôts… ».

Elle dépose enfin en 1935 un dossier pour la construction de 15 maisons dans les rues Michelet et Zola, comprenant 6 type A1 et 9 type E3.

Une disposition typique : maisons basses encadrant un bloc de deux étages – photo Jpm
Une disposition typique : maisons basses encadrant un bloc de deux étages – photo Jpm

La consultation d’un Ravet-Anceau d’avant-guerre nous indique une population modeste avec en majorité, des employés (34 % et ouvriers (19%), un nombre important de fonctionnaires (17,5%), dont un nombre significatif d’agents de police, quelques commerçants et quelques retraités.

Si les fonctionnaires ne constituent pas la majorité des habitants, cet opuscule n’indiquant pas l’état de santé de la population, il est difficile d’assurer que les mutilés qu’avait prévus la Maison Roubaisienne sont bien présents en nombre significatif dans le lotissement…

La rue L. Loucheur, constituée uniquement de maisons doubles – photo Jpm
La rue L. Loucheur, constituée uniquement de maisons doubles – photo Jpm
Les documents proviennent des archives municipales.

Le cancer de la passerelle

Depuis plusieurs années, le Pont du Carihem qui date de 1973, est déclaré en grand péril. De nombreuses fissures sont apparues à cause d’un mouvement des murs de soutènement. Il faut agir, il en va de la sécurité de la circulation et de celle des riverains. Le pont est atteint du cancer du béton, réaction chimique entre cailloux et ciment. Le Pont du Carihem peut être sauvé, mais il faut reconstruire une partie des murs de soutènement et effectuer quelques réparations. Les remblais sont également en cause, car ils sont constitués d’un matériau expérimental constitué de résidus de soufre venant des Ets Kuhlmann, après une étude « positive » de la Direction départementale de l’Equipement. Ils devront être intégralement remplacés, ainsi que la chaussée. Ce qui va donner au chantier une durée approximative de huit mois.

Marteaux piqueurs en action septembre 89 Photo NE
Marteaux piqueurs en action septembre 89 Photo NE

En mars 1988, la décision a été prise à la Communauté Urbaine d’effectuer des travaux. Cela coutera  7 millions de francs. Le temps d’une délibération du conseil municipal, de son retour de la préfecture, de lancer les appels d’offre…ce n’est qu’au mois de septembre 1989 que les marteaux piqueurs entrent en action.

La gène pour les garages Photo NE
La gène pour les garages Photo NE

En mars 1990, on est encore loin de la fin du chantier.  Les garages Toyota et Citroen installés dans l’immédiate proximité du pont, protestent et menacent de ne plus payer leur taxe professionnelle. Depuis ces travaux, la voie se termine en cul de sac ! Les garages ne sont plus accessibles. Pétitions au maire, qui n’en peut mais, car c’est la CUDL qui est en retard : l’évacuation des remblais (12.000 m3) lesquels contiennent du chlorate de soude, nécessite des précautions et des aménagements. Un terrain appartenant à la société Rhône Poulenc à Wattrelos va accueillir ces remblais, selon le principe du retour à l’envoyeur. Cela a donné l’impression que le chantier s’est arrêté, mais il va reprendre, assure la CUDL, et tout sera terminé en septembre.

Le nouveau pont Photo NE
Le nouveau pont Photo NE

En septembre 1990, soit un an après le début des travaux, et deux ans et demi après la décision, le chantier est terminé. On aura donc réparé l’ouvrage d’art en substituant le matériau expérimental par un remblai physiquement et chimiquement stable, avec dispositif d’étanchéité et système de drainage. On a ensuite procédé au remplacement des appareils d’appui du tablier et à la reconstruction des murs garde-grève. Le profil du pont a été modifié, il est désormais en travers de la route ce qui permet d’élargir le trottoir du côté du lycée. Les automobilistes peuvent à ce moment emprunter un nouveau pont, dont la double voie est aujourd’hui réduite à une seule. Mais ceci est une autre histoire.

D’après les articles parus dans NE

Le long chantier de la rue du Luxembourg

En 1867 le chemin qui va de la rue de Mouvaux vers le hameau de l’Allumette par la cité Cordonnier prend le nom de rue du Luxembourg. Le plan cadastral de 1884 nous la montre, bâtie dans sa première partie avec une rangée de maisons ininterrompue sur la droite, entre les rues de Mouvaux et Boucher de Perthes. A gauche, quelques maisons et les établissements Cordonnier donnant également sur la rue de Mouvaux. Tout le quartier semble appartenir aux Cordonnier, car on retrouve ce nom tout au long de la rue : elle traverse ensuite des terrains appartenant à la famille, et n’est plus bâtie avant d’arriver au niveau de la rue de Béthune. Elle aboutit enfin dans les champs après avoir côtoyé à droite la cité et à gauche la cour portant ce même nom.

Plan cadastral 1884

Plan cadastral 1884

 

Plan cadastral 1884

1889 voit un projet de redressement et d’élargissement de la rue. Les riverains consentent à céder le terrain nécessaire au tracé de la rue sur 12 mètres de large, ainsi qu’à participer financièrement à la construction de l’aqueduc et de la chaussée pavée sur 7 mètres. Une première tranche des travaux est mise en adjudication en 1895, car cette rue est pleine de « cloaques infects ». Mais elle n’est viabilisée qu’en 1898.  Le préfet prend l’arrêté de classement l’année suivante.

Plan voirie 1894

Plan voirie 1894

 

Plan voirie 1894

A partir de 1898 vont être signées des pétitions successives à l’initiative des propriétaires : ils veulent prolonger la rue morceau par morceau, jusqu’à ce qu’elle atteigne la cour de la gare de débord de l’Allumette, projetée en 1908, dont elle sera l’accès principal. Ses différentes parties seront pavées et viabilisées les unes après les autres, tronçon par tronçon. La réception définitive de la dernière tranche des travaux, réalisés par l’entreprise Jules Desplanques a finalement lieu en 1910. Il aura fallu bien longtemps pour réaliser cette rue !

Mais l’alignement n’est toujours pas définitif, et il faut finalement attendre 1942 pour que cesse une anomalie : on se préoccupe de récupérer des terrains qui empiètent sur l’alignement défini pourtant en 1901 ! Sur ces terrains, propriétés de M. Bouillet-Poulet, brasseur à Tourcoing pour le premier, de M. Dhédennes boucher rue de Mouvaux pour le deuxième et des établissements Vandamme et Dubois, pour le troisième, se trouvent des immeubles. Le premier est le café vétuste de M. Patrolin, le deuxième est provisoire, le troisième menace de ruine. La municipalité entrevoit la possibilité de terminer l’élargissement de la rue, encore rétrécie à cet endroit. Expropriation et accords amiables sont utilisés pour réaliser l’opération, et les immeubles sont enfin démolis, mettant un point final à la réalisation de cette rue.

Plan de 1942

Plan de 1942

 

Plan de 1942

 

Les documents proviennent des archives municipales.

 

Une rue en mitoyenneté

Partant de la route de Lannoy à son extrémité roubaisienne, un chemin suit depuis toujours la limite entre Roubaix et Lys, puis entre Roubaix et Hem. On l’appelle le chemin vert. Après avoir contourné la ferme des Hauts Champs, il vient rejoindre le chemin n°9 à hauteur de l’actuelle rue Brossolette.

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

En 1903, son extrémité proche de la rue de Lannoy est encore un chemin de terre dénommé rue verte. Il part du carrefour de la Justice et aboutit dans les champs après avoir dépassé la rue Leconte-Baillon, qui a pris ensuite le nom de Jean-Jacques Rousseau à son extrémité. A cette époque, le chemin est bordé en partie de constructions et sa largeur est de 10 mètres. La limite entre les deux communes passe par l’axe du chemin, qui porte deux noms, rue Catinat côté Lys et rue verte pour sa moitié roubaisienne.

La commune de Lys propose cette même année de paver la rue sur 270 mètres avec une largeur de 6 mètres à parts égales avec Roubaix. Lys ne demanderait pas de participation financière des riverains, à la différence de Roubaix, qui a cette habitude. Par contre, Roubaix qui souhaiterait que le pavage soit posé sur 8 mètres de largeur.

Plan de 1903

Finalement, les deux municipalités n’arrivant pas à se mettre d’accord, la rue n’est pavée que sur sa moitié lyssoise. Du côté roubaisien, elle doit se contenter d’un revêtement de scories. Ce n’est finalement qu’en 1957 que les deux villes s’accordent, et La Voix du Nord nous montre les travaux en cours pour revêtir cette chaussée. Notez en arrière-plan la fabrique de tapis.

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Une importante entreprise, la briqueterie Delcourt, vient s’installer très tôt à l’extrémité et dans l’alignement de la rue du chemin vert, ainsi qu’une usine textile côté Lys, la manufacture française de tapis et couvertures. D’autre part, la teinturerie de la Justice se trouve côté Roubaix entre les rues de Lannoy et Jean-Jacques Rousseau. Elle finit, à force d’extensions à englober les constructions jusqu’au coin et à s’étendre dans la rue Jean Jacques Rousseau.

Une photo de 1950 nous montre que l’entreprise de tapis s’est agrandie en traversant la rue avec des bâtiments du côté roubaisien.

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Ces bâtiments existent encore de nos jours, à la différence de la partie lyssoise qui a disparu pour faire place récemment à un lotissement. La briqueterie disparaîtra elle aussi au début des années 60 pour céder la place à de grands ensembles constituant aujourd’hui le quartier des Hauts-Champs. Seule a survécu la teinturerie, qui exerce encore son activité aujourd’hui.

La teinturerie et l'extension de l'usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

Parallèlement aux entreprises la rue comptait plusieurs débits de boisson dont deux sur Roubaix. Le premier, situé au coin de la rue de Lannoy est devenu le PMU de la Justice ; l’autre, au coin de la rue Jean-Jacques Rousseau avait pour enseigne le café des Archers. Il a disparu, englobé par la teinturerie de la Justice.

Le café des archers, en 1945 et aujourd'hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm
Les autres documents proviennent des archives municipales

Os à moelle, résidence universitaire

Les roubaisiens connaissent le grand immeuble qui surplombe Mac Arthur Glen : c’est l’Os à moelle, surnom du à sa forme, encore appelé le H13, de sa dénomination technique liée à ses treize étages, et également connu sous le nom de Résidence des Tuileries, appellation liée à son implantation sur l’ancienne rue qui portait ce nom.  Cette gigantesque barre a été construite à partir de 1966, par l’architecte Guillaume Gillet. Elle cumulait de grandes innovations pour l’époque : plus de trois cents  appartements, des ascenseurs, l’eau chaude, les équipements électriques.

L'os à moelle en 1988 Photo NE
L’os à moelle en 1988 Photo NE

Vingt ans plus tard, alors que la résidence universitaire de la rue des Halles est en construction, on sait déjà qu’elle ne suffira pas pour accueillir les 1700 étudiants de LEA. La ville de Roubaix et le CIL élaborent alors le projet de transformer une entrée complète de l’Os à moelle en résidence universitaire. C’est donc 112 chambres et 25 studios avec des cuisines communes qui seront proposés aux étudiants pour la rentrée d’octobre 1988.

Maquette du projet de résidence Photo NE
Maquette du projet de résidence Photo NE

C’est en novembre 1988 que le maire André Diligent inaugure la nouvelle résidence universitaire des Tuileries, en présence de M. Pierre Sander, président du CIL. Les appartements ont été tapissés, peints et meublés en cinq mois, et les 130 chambres sont déjà toutes occupées, une liste d’attente a même été mise en place.

Inauguration de la résidence en novembre 1988 Photo NE
Inauguration de la résidence en novembre 1988 Photo NE

Cette résidence est idéalement située : à proximité de l’IUT, à deux pas du centre et immédiatement à côté du restaurant universitaire, qui se trouve dans le centre commercial Roubaix 2000. Si la configuration des lieux a changé depuis, le H13 s’élève toujours au même endroit, et la résidence des Tuileries au 23 de la rue Winston Churchill, désormais gérée par Vilogia, propose toujours aux étudiants des appartements meublés d’une surface de 32 m².

La résidence des Tuileries Photo Vilogia
La résidence des Tuileries Photo Vilogia

 

Le foyer logement disparu

En octobre 1980, dans le quartier des Trois ponts, on pose la première pierre d’un foyer logement pour personnes âgées dont l’ouverture est annoncée pour la fin de l’année 1981. Le maire, Pierre Prouvost, procède à l’opération, entouré de M. Naeye, directeur départemental des HLM et de M. Patrick Kanner, alors directeur du centre d’action sociale.

La première pierre en 1980 Photo NE
La première pierre en 1980 Photo NE

C’est le septième foyer logement pour personnes âgées de la ville de Roubaix et il se situe à l’angle de la rue d’Anzin et de la rue Brame. Œuvre de l’architecte Gilles Neveux, c’est un immeuble en L à cinq niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent l’accueil, les salles de télévision, le fumoir, la salle à manger, la cuisine et divers locaux communs. Quatre-vingts logements sont répartis dans les quatre étages, et chacun d’eux dispose d’un balcon. M. Neveux donne toutes les explications nécessaires lors du vin d’honneur qui est servi dans les locaux du centre social des Trois Ponts. M. Naeye, pour l’office départemental des HLM, explique la longue gestation du projet : plus de deux ans pour qu’il aboutisse ! Le nouveau foyer coûtera 1,66 milliards de centimes (de l’époque, l’euro n’existe pas encore). Le Conseil Général s’associe au projet de financement.

A cette époque, la ville compte 15.000 personnes de plus de 65 ans. Pierre Prouvost rappelle les efforts importants faits dans le domaine du maintien à domicile, de l’extension de la politique des foyers logements, du logement individuel  et évoque des projets de réhabilitation d’un habitat destiné au troisième âge. Animation et restauration accompagnent ces efforts. Le foyer de la rue d’Anzin pourra accueillir 1.300 repas par jour. La subvention municipale au CAS est d’un milliard de centimes.

L'inauguration en 1982 Photo NE
L’inauguration en 1982 Photo NE

Le samedi 18 septembre 1982, la résidence des Trois Ponts est officiellement inaugurée, et on vante la qualité de ses équipements : jardin d’hiver, salle de jeux, restaurant de cent convives, isolation thermique et acoustique des appartements, alarme de détresse dans chaque. Un conseil de gestion réunit les résidents, le club du 3eme âge, le personnel de la résidence, le centre d’action sociale, le centre social du quartier ? On raconte qu’André Diligent vint  régulièrement y manger le lundi midi.

Le foyer vu de l'avenue Brame Photo Coll Privée
Le foyer vu de l’avenue Brame Photo Coll Privée

Vingt ans plus tard, la population roubaisienne s’est-elle rajeunie, toujours est-il que le foyer-logement ne fait plus le plein de résidents. Les dernières personnes âgées (CCAS) quittent peu à peu l’établissement. On tente de le reconvertir : une association douaisienne de personnes handicapées occupe les lieux jusqu’en 2008, le temps d’une opération tiroir. Plusieurs projets de « recyclage » du bâtiment sont étudiés, mais l’immeuble ayant été conçu pour les personnes âgées est peu facilement transformable, et cela entraînerait des coûts trop élevés.

Le foyer vu de la rue d'Anzin Photo Coll Privée
Le foyer vu de la rue d’Anzin Photo Coll Privée

En novembre 2012, un marché de travaux est lancé portant sur des travaux de désamiantage, déconstruction et de démolition du Foyer de la rue d’Anzin, dont se chargera une entreprise d’Haubourdin. Sa démolition s’est terminée en octobre 2013.

Merci à Gérard et Jacky pour les informations complémentaires