Ouverture et inauguration

ouverturePosteL’ouverture du bureau de poste du Nouveau Roubaix en septembre 1960 Photo Nord Éclair

Le bureau de poste du Nouveau Roubaix ouvre ses portes en septembre. C’est un jeudi matin à 8 heures, et les premiers clients ne se sont pas fait attendre. Ils découvrent un intérieur où dominent le bleu et le jaune pâle, bien éclairé par de grandes fenêtres. L’ensemble est fonctionnel, mais très agréable. Ce bureau est une recette succursale dépendante du bureau central, et il assure toutes les opérations postales, sauf la distribution. Ses horaires d’ouverture sont pour les jours ouvrables 8 à 19 heures, sauf le samedi de 8 à 16 heures. Le bureau est fermé le dimanches et pendant les fêtes. Les heures des levées sont 8 h 30, 13 h 15, 18 h, 19h et 19 h 15.

inaugurationPosteL’inauguration Photo Nord Éclair

L’inauguration intervient le samedi 24 septembre 1960, en même temps que la série des centres sanitaires et sociaux de la ville construits ou réaménagés : rue de cassel, boulevard de Metz, rue Franklin, rue Decrême. La première pierre du centre médico social du boulevard de Fourmies sera posée dans l’après midi. On inaugurera aussi le poste de désinfection du quai de Gand.

Sont présents le maire de Roubaix Victor Provo et un grand nombre de personnalités. Côté P et T, l’architecte M. Lys est présent, ainsi que le directeur départemental des P et T, le directeur régional des télécommunications. Des discours sont prononcés avant un vin d’honneur pris sous une tente dressée boulevard de Fourmies, face au bureau de poste. Victor Provo annonce la construction du centre médico social, revient sur le bureau de poste enfin terminé, félicite l’architecte, et dit sa satisfaction de remettre une telle réalisation aux P et T, à leurs employés et leurs usagers.

Le directeur départemental des P et T met en valeur le développement constant du trafic postal à Roubaix et évoque le premier projet d’un bureau de 5e classe, qui s’est transformé  grâce à la décision municipale en un bureau de 3e classe. Le directeur des télécommunications rend hommage au maire qui conduit depuis si longtemps une courageuse politique de logement et de création de services publics. Le bureau de poste inaugure ainsi un certain nombre de constructions devant abriter différents services publics.

Une si longue attente…

postejuillet1960Le bureau de poste en juillet 1960 Photo Nord Éclair

Construit entre les deux guerres, le quartier du Nouveau Roubaix ne possédait pas de bureau de poste. Il fallait donc se rendre à la poste centrale de Roubaix, ou rejoindre le bureau du Pile, tout aussi éloigné. Entre-temps, le quartier est devenu une véritable ville de 11.000 personnes, sans compter les quartiers alentour les Trois Baudets, Beaumont, la Lionderie, et le début de la construction des Hauts Champs. La création d’un bureau de poste fait alors l’objet d’une interpellation d’Alphonse Delbecque, conseiller municipal. C’était en 1956, les PTT donnent leur accord pour un chantier d’une somme de près de 18.000.000 francs, étant entendu que cette dépense serait couverte par un emprunt, mais la situation de restriction des crédits bancaires entraîne le report du projet. Devant les difficultés rencontrées pour obtenir un bureau de poste, le conseil municipal prend alors une délibération, et décide de la construction de l’immeuble qui sera remis à la disposition des P et T, qui obtiennent des conditions raisonnables pour s’acquitter de leur dette. Roubaix à la rescousse des services de l’Etat !

postejuillet1960bLe bureau de poste en juillet 1960 Photo Nord Éclair

Fin 1958, date à laquelle le crédit foncier débloque une première tranche de 8 millions, les longues démarches de la ville auprès des PTT ont enfin abouti. Le terrain a déjà été acheté depuis longtemps, à l’angle du boulevard de Fourmies et de l’avenue Linné, place Charles Spriet. M. André Lys architecte des PTT est chargé de l’exécution des travaux. Le bureau de poste comprendra une salle pour le public, des guichets, une salle de tri et à l’étage, un appartement pour le receveur. Le chantier démarre en avril 1959, on creuse les fondations, il est probable que pour le début de l’hiver, les habitants auront leur bureau de poste.  En août les murs s’élèvent déjà. On espère l’ouverture du bureau de poste du Nouveau Roubaix pour le printemps 1960. Mais en avril 1960, le bureau n’est toujours pas ouvert, quoiqu’on en sache plus sur ses équipements : une recette de plein exercice, dotée de deux cabines téléphoniques et de trois guichets. Le public sera reçu par quatre employées placées sous la direction d’une brigadière intérimaire. En juillet, la construction est terminée. Le bureau de poste, qui n’est toujours pas ouvert est considéré comme le plus bel ornement de la place Spriet : il est coquet, agréable, clair et spacieux. Il fonctionnera dès le début de septembre. L’inauguration officielle retardée en raison des congés payés, est également prévue début septembre.

cabinestelVue des cabines téléphoniques du bureau de poste août 1960 Photo Nord Éclair

à suivre

Les bains-douches

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Les Bains douches de la rue des Longues Haies Plan et vue 1911 docs AmRx

L’établissement des bains-douches du n°153 de la rue des Longues Haies a été construit dans le cadre des œuvres sociales de la Caisse d’épargne de Roubaix. Il ne s’agit toutefois pas de libéralité ou de bienfaisance, mais bien de placement en vue d’obtenir un rendement plus ou moins intéressant[1]. Le médaillon de façade est explicite sur la destination de l’équipement : Propreté donne Santé. L’établissement est composé de vingt cabines réparties dix de chaque côté dans le sens de la longueur. La céramique blanche et le système d’aération garantissent la salubrité des lieux. Chaque cabine comprend un coin déshabilloir[2], et la salle de douches. A l’époque de l’inauguration, on paie 20 centimes le bain-douche, savon compris, et le bain est limité à 20 minutes. On met en valeur la modicité du prix, tout en précisant que l’avenir de la propreté dépend du bon marché auquel on peut l’obtenir[3]. Autrement dit, plus les gens viendront se laver, plus l’établissement sera rentable.

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Vue intérieure des Bains douches doc JdeRx

Les Bains douches municipaux de la rue des Longues Haies ouvrent au public le 1er juillet 1911, pendant la grande exposition internationale. Ils seront inaugurés le 25 septembre 1911, à l’occasion de la conférence des caisses d’Epargne de l’Est et du Nord. Puis l’établissement des bains est acquis par la ville en 1921. Les anciens du quartier ont encore en mémoire la grande salle carrelée où l’on attend son tour, assis sur un banc avant d’accéder aux cabines de douches. Certains chantent dans les douches, ou font leur lessive, ce qui est strictement interdit. Il arrive qu’un client s’attarde, dépasse les vingt minutes imparties, mais quelques coups sur la porte lui signalent qu’il doit laisser la place. On sort de là tout frais, tout propre. Les derniers temps, une baisse de la clientèle et un déficit conséquent entraînent une augmentation qui porte le prix d’entrée à 50 francs. Les bains-douches ont fermé à la St Sylvestre 1960 pour difficultés financières et disparaissent dans les démolitions de l’opération de rénovation de la rue Edouard Anseele.

D’après le Journal de Roubaix
Remerciements à Robert et à Bernadette pour les témoignages.

[1] Les expressions employées sont du journaliste de l’époque
[2] Id
[3] Id

Cours d’infirmières

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Les futures infirmières du dispensaire Photo NE

Le dispensaire de la rue Edouard Anseele accueillait les élèves infirmières, les assistantes sociales ou les jeunes filles pour des formations. Il s’agissait de cours concernant la puériculture et les soins à donner aux malades et aux blessés. Les élèves infirmières pouvaient également y effectuer leur stage d’instruction, sous l’égide de la Croix Rouge.

Il fallait être âgée de 19 au moins et de 35 ans au plus pour être admise dans cette école. Les candidates infirmières viennent y préparer un diplôme d’Etat en deux ans. Trois cours de deux heures par semaine se déroulent dans une salle de cours pouvant accueillir une vingtaine d’élèves, et une salle de démonstration permet les travaux pratiques. Puis il y aura un stage obligatoire de onze mois à la clinique, au dispensaire, chez les infirmières visiteuses, à l’hôpital. Onze médecins donnent bénévolement des cours ainsi que trois religieuses qui sont des répétitrices, également chargées de cours de morale professionnelle[1] et de démonstrations pratiques.

Des jeunes filles viennent également là recevoir un enseignement médico-social qui est sanctionné par un diplôme d’infirmière de la Croix Rouge, qui ne leur donne pas le droit d’exercer, mais les prépare à leur rôle de future reine du foyer[2].

Il y a aussi des sessions pour les secouristes qui durent trois mois, à la cadence de trois cours du soir par semaine.

Les élèves ne manquent pas, il y a beaucoup d’inscriptions, et un examen d’entrée a lieu en juillet pour les candidates qui ne peuvent justifier d’un certain niveau d’études générales[3].

D’après Nord Éclair

[1] L’article d’où l’on a extrait tous ces détails date de 1950. Le milieu hospitalier était partagé entre religieuses et laïques. On parlerait aujourd’hui de déontologie et d’éthique.
[2] C’est l’époque de la formation de la femme comme future « reine du foyer » : cours à l’école ménagère, cours de puériculture.
[3] Quel pouvait être le contenu de cet examen de sélection ?

Une nouvelle maternité aux Trois Ponts

Travaux de la future maternité en décembre 1970 Photo NE

Depuis le 1er novembre 1970, une nouvelle maternité est en construction dans l’avenue Julien Lagache, et on prévoit que les travaux dureront dix huit mois. La maternité. Les plans de la nouvelle maternité, qui doit entrer en service en mai 1972, ont été établis par les architectes Pottier et Neveux. L’immeuble est situé en face de l’hôpital de la Fraternité auquel il sera relié par un passage souterrain. C’est un équipement moderne rendu nécessaire par l’évolution des soins à Roubaix : ainsi en en 1969, le service de gynécologie du centre hospitalier a enregistré plus d’un millier d’entrées et le service des accouchées plus de deux mille patientes.

Pose de la première pierre Photo NE

Le 12 Décembre 1970, le maire Victor Provo pose la première pierre du nouveau pavillon de gynécologie obstétrique, prémisse de la nouvelle maternité. S’ensuivent les discours du docteur Etienne Savinel président de la commission médicale consultative du CHR qui rend hommage à cette réalisation due au seul financement de l’administration locale. Il mentionne les nouveaux services et aménagements au centre hospitalier : centre de réanimation, centre de prématurés, le nouveau service de radiologie, le centre administratif, les locaux d’urgence, l’agrandissement du service de pédiatrie. Il rend hommage à l’équipe de praticiens compétents sous la direction du professeur Gellé. Une nouvelle maternité était nécessaire : en 1969, la Fraternité accueillait 2400 entrées en maternité, 22.000 malades et 20.000 soins en externat.

Le maire Victor Provo se réjouit de cette réalisation et rend hommage à la commission médicale consultative, ainsi qu’aux efforts du professeur Gellé. Il dit aussi son inquiétude quant au projet de CHU de Roubaix Tourcoing : les crédits n’arriveront pas avant avril ou mai 1971…ce qui explique les nouveaux services et aménagements au centre hospitalier actuel.

Le 2 décembre 1972, le Préfet inaugurera le nouveau pavillon de gynécologie obstétrique. Le nouveau bâtiment comporte un sous sol, un rez-de-chaussée et trois étages. Finies les grandes salles où les mamans étaient regroupées à cinq ou six. Des sanitaires et des salles d’attente sont prévus pour les papas anxieux. Au sous sol, on trouve une biberonnerie, la chaufferie, un groupe électrogène, les archives, la bibliothèque, les vestiaires et sanitaires du personnel.

Au rez-de-chaussée, il y a six salles de travail, trois salles de réanimation, trois salles de garde, sept salles d’examen, une salle d’attente pour les pères, une salle d’analyse, de radiologie, trois salles d’admission, un cabinet de dentiste, des salles pour voitures d’enfants, une garderie, le bureau du chef de service, le secrétariat médical et le bureau des assistants. On y trouve aussi un secteur opératoire avec deux salles d’intervention, deux salles d’anesthésie, une salle de réveil, et une salle de stérilisation.

Le premier étage et le deuxième étage (secteur obstétrique) comportent chacun huit chambres à deux lits, quatorze à un lit, cinq nurseries, deux salles de séjour, une cuisine, deux tisaneries, deux pièces pour le linge, un local pour les fleurs, et une salle de bains.

Au troisième étage, c’est le secteur gynécologie, avec dix huit chambres à un lit, une salle de soins, une salle de change, une cuisine, une tisanerie, une salle de bains, une salle pour les visiteurs, deux bureaux pour les externes et un bureau pour les infirmières. L’accès aux étages est assuré par trois monte-charges.

Lors de cette inauguration, on annonce la construction sur les terrains de Barbieux du futur hôpital auquel on donnera le nom de Victor Provo, en hommage au grand roubaisien disparu entre-temps. La Médaille d’or de la Ville est remise au Professeur Gellé. Pour l’anecdote, la dernière personne à l’avoir reçue était la Reine d’Angleterre, lors de sa visite à Roubaix en 1957.

A suivre

Nous devons toutes ces précisions au journal Nord Éclair, ainsi que les photos.

Le gazomètre

gazo2 copieJacques MOREAU et son frère ont été photographiés dans leur cour au 287 rue Edouard Anseele, cour Debaisieux. A l’angle de la rue Bernard(maintenant rue jules Watteuw) et de la rue Pierre de Roubaix, derrière l’ancienne caserne des pompiers (maintenant la Caisse d’Allocations), s’élevaient 3 gazomètres à eau, de volume variable et d’architecture différente selon l’année de construction (d’avant la guerre). Ces réservoirs stockaient le gaz de ville et maintenaient la pression malgré des variations de consommation domestique (et aussi des becs de gaz). Arthur NOLLET et Jean DEVOS étaient les concierges chargés de la gestion des espaces et des machines en liaison téléphonique avec EGF de la rue de TOURCOING qui autrefois produisait le gaz à partir du charbon chauffé dans de grands fours appelés « fours à coke ». Les espaces étaient pour les enfants DEVOS et leurs copains un terrain d’aventure exceptionnel parfois dangereux. Chaque année, cet espace accueillait les futurs communiants de DON BOSCO (au n°102 de la rue Bernard) pour leurs heures de détente pendant la pré communion. Les hangars ont abrité la boucherie coopérative de l’EDF GDF pendant quelques années, mais elle attirait tous les chats du quartier. La biquette « mascotte de la clique FRANCE D’ABORD » a brouté les espaces verts un certain temps. La voiture du Cardinal LIENART aurait stationné dans cet espace pendant qu’il visitait la chapelle DON BOSCO. Les machines : un énorme compresseur injectait le gaz dans la cuve inversée et mobile du gazomètre, cette cuve s’élevait entre les pylônes au fur et à mesure du remplissage par le gaz. L’étanchéité était assurée par l’eau de la cuve enterrée en partie dans le sol. Parfois, le trop plein de gaz amenait la cuve trop haut et le gaz s’échappait en laissant répandre une odeur caractéristique qui enveloppé le voisinage dans une bulle de gaz. En 1957 et 1958,chaque gazomètre a été révisé et reparé (pour remplacer les tôles rouillées. En 1959, ces gazomètres ont été démolis , en même temps que le quartier: on appelle çà du GAZ PILLAGE! Le gaz naturel remplace le gaz de houille.

Ce commentaire émane de Jean Marie DEVOS, fils de Jean , le concierge, témoignage recueilli par Robert.

Le dispensaire

dispensaireint&ext copieIl fut créé en novembre 1908 par l’Union Mutualiste des cantons de Roubaix, dont le Président était Edouard Duquenne. C’était la cinquième fondation de ce type en France. Ce dispensaire occupait à l’époque trois salles mises gratuitement à sa disposition au n°90 de la rue des Longues Haies. Puis en février 1920, le comité de la Croix Rouge y installe un préventorium, et l’établissement prend le nom de dispensaire antituberculeux Pierre de Roubaix.

Cet immeuble occupait toute la surface entre la rue des Longues Haies, la rue de la Planche Trouée et la rue Sainte Elisabeth. Il fut autrefois occupé par la société coopérative de boulangerie l’Union. La photo à gauche date de 1959, et le dispensaire fonctionnait encore, aux n°90 et 92.  Il abritait également une école d’infirmières.

Robert :

j’ai été opéré des amygdales, à 8 ans, dans ce dispensaire et j’ai toujours en mémoire le masque en caoutchouc qu’on m’a collé sur la figure pour m’endormir ! Au réveil, ma marraine m’avait donné un ballon en plastique et je n’avais plus qu’à traverser la rue pour aller signer une licence au club de supporters du CORT (café de la dégustation au n°175). Moi aussi, j’avais dégusté…

Claudine :

J’ai fréquenté le dispensaire pour mes études d’auxiliaire de puériculture . La directrice était une sœur de la Sagesse : Sœur Marie Céline dont j’ai gardé un très bon souvenir. Il y avait aussi une monitrice madame Lepers très sympa aussi. Mon premier stage était au dispensaire avec visites à domicile dans le quartier dont j’ai gardé un très bon souvenir.

Les bains douches

Les Bains douches municipaux de la rue des Longues Haies furent ouverts au public le 1er juillet 1911, à l’occasion de la grande exposition internationale. Ils furent inaugurés le 25 septembre 1911, à l’occasion de la conférence des caisses d’ Epargne de l’ Est et du Nord, car la caisse d’ Epargne de Roubaix fut à l’origine de la création de l’établissement, qui se trouvait au n°153 de la rue des Longues Haies.

bians douches blog

Plan Archives Municipales

Témoignage recueilli par Robert

Lors de notre récent entretien, M. Georges POTTEAU qui habitait au 15 de la rue Henri Lefebvre, m’a indiqué que Mme PETRIEUX de LEERS, était la fille de M. CLAPUYT qui travaillait aux Bains douches. Elle se rappelle aussi d’un collègue de son père : M. HUYGHE ainsi que du Directeur M. LOCUFIER. Je lui ai rappelé comment il fallait procéder pour attendre son tour sur le grand banc installés au centre de la grande salle, entre les cabines de douches de chaque côté. A chaque libération d’une cabine, nous devions avancer d’une place sur le grand banc . Les trainards qui s’éternisaient, se faisaient rappeler à l’ordre par son père qui devait passer la « wassingue » dans les cabines entre chaque client. Mme PETRIEUX raconte qu’à l’arrivée massive des populations maghrébines dans le quartier son père avait connu des difficultés du fait que ces ouvriers qui ne disposaient pas comme tous les gens du quartier, de salle de bains ni d’eau courante, ramenaient toute leur lessive pour la laver en se douchant…. Comme le règlement l’interdisait, il fallait entendre les explications bruyantes entre ces clients et le personnel !

Bernadette :

Les bains-douches ont fermé à la St Sylvestre 1960 pour difficultés financières (le coût réel des douches et bains étant plus élevé que le prix d’entrée demandé (40 francs de l’époque,y compris le savon !!)

Je sais que je suis allée aux bains douches (combien de fois ???) avec l’école primaire que je fréquentais (école St Martin rue Pellart). Je devais avoir 7-8 ans. J’avais un maillot en tricot orange (qui avait appartenu à une de mes soeurs avant moi).

La maison médicale Laennec, un exemple d’innovation

Le 4 avril 1971 était inaugurée la maison médicale Laënnec, qui se trouvait dans le quartier des Hauts Champs, au n°20 avenue du Président Coty à Roubaix, dont le champ d’intervention était intercommunal, puisqu’on y accueillait aussi des personnes venant d’Hem et de Lys Lez Lannoy. A l’origine de ce projet, quatre jeunes médecins ayant fait leurs études ensemble, les docteurs Macquet, Genestin, Chelle et Prévost, qui décident de s’associer dès leur entrée dans la vie professionnelle. Ils s’installent provisoirement dans deux appartements de la tour des rosiers, située dans l’avenue du Président Coty.

Zhora se souvient : en juin 1969, le docteur Chelle m’a fait mon carnet de maternité et m’a suivi durant toute ma grossesse pour les consultations obligatoires, et je me souviens avoir fait au moins mes 4 à 5 dernières consultations à la maison médicale.

La maison médicale est construite en 1970 grâce à un prêt et elle est implantée sur un terrain de 1000 m² acheté au C.I.L., et prévu à cet effet dans le plan d’aménagement du quartier.

L’agencement du nouvel immeuble permet aux quatre associés de mettre en place leur projet de médecine de groupe. L’association des médecins favorise un service permanent, 24 heures sur 24 et pendant les jours fériés, la régulation du nombre de consultations et ainsi la possibilité de consacrer plus de temps aux patients. Le principe du médecin de famille est conservé, mais les associés mutualisent leurs fichiers, ce qui leur permet de se libérer plus facilement pour visiter des malades, suivre des formations ou se détendre en famille, sans que le service proposé n’en pâtisse.

Ils vont bientôt agrandir l’équipe et le champ des prestations. Le docteur Gilman les rejoint en 1973, puis les docteurs Dancoisne en 1980 et Leruste en 1984. La maison médicale hébergera également le cabinet dentaire du docteur Dherbecourt, et les consultations de trois kinésithérapeutes, Mme Martin et MM Landrieux et Gobert. Un podologue viendra également et l’on y pratiquera un temps la radiologie.

Laurent se souvient qu’en 1992, le docteur Leruste a repéré grâce à sa plaque à rayons une petite tâche sur son poumon gauche, qui après consultation en urgence à l’hôpital Provo, était un début de pleuro-pneumonie. Il a suivi un traitement et sa rééducation kiné-respiratoire s’est effectuée à la Maison Médicale avec le docteur Landrieux.

On y prévoyait des consultations de gynécologie et de neuropsychiatrie. Pour l’accueil, il y avait un roulement de deux à trois secrétaires et pour la nuit, une liaison téléphonique avec le médecin de garde. Les médecins travaillaient en concertation avec les infirmières du centre social des Hauts Champs et de l’antenne médicale dans un esprit de prévention et d’information.

Le lieu était fleuri et accueillant. Après avoir monté quelques marches, on entrait dans un grand hall avec des carreaux vitrés. Un secrétariat d’accueil permettait de prendre rendez vous ou d’orienter les patients vers la consultation. Chaque médecin avait son cabinet, et l’ambiance de travail était bonne. La maison médicale était reconnue et respectée dans le quartier et sa fermeture en 1998 fut ressentie comme une catastrophe par les usagers et par les médecins.

Les raisons de cette fermeture sont multiples. La question de la rentabilité est évoquée : les coûts de fonctionnement et de personnel n’étaient supportables qu’à condition qu’il y ait cinq médecins généralistes. Le départ d’un premier praticien appelé à d’autres missions, et d’un second pour sa retraite n’ont pu être compensés. La fermeture de l’usine Motte Bossut toute proche, et la démolition de la grande barre et d’autres bâtiments ont pu faire baisser la clientèle potentielle. Malgré les efforts des habitants et des bénévoles du comité de quartier des Hauts Champs, la maison médicale Laënnec restera fermée. La ville se portera acquéreuse du bâtiment en décembre 1998 avec le projet d’y implanter un pôle santé et d’y installer les services de la protection judiciaire de la jeunesse. Après l’acquisition, les propositions de projet pour le Conseil  municipal seront nombreuses : un centre petite enfance, un centre ressources, un centre de génétique, un centre pour maladie mentale, un lieu pour les restos du cœur…

mml copieLa maison médicale en construction et en rénovation Photos Nord Éclair et PhW

Le débat sur l’occupation de ce bâtiment restera ouvert et les habitants du quartier, avec leur Comité ne manqueront pas de l’évoquer régulièrement aux élus. Avec l’avènement du Plan de Rénovation Urbaine en 2003, il est proposé de réhabiliter le bâtiment et d’en faire un Espace Ressources pour Jeunes (accueil, orientation et formation des jeunes 15-25 ans). Aujourd’hui les travaux sont terminés, et l’ouverture de l’équipement est prévue pour début septembre 2008.

Les 30 ans du Centre Social des 3 Ponts

centresocial2Novembre 1971, un collectif d’une quinzaine de dames du Pont Rouge, déplorant l’absence de locaux d’animation dans leur quartier, sollicite la Ville de Roubaix pour organiser  des activités de loisirs enfants dans les « mètres carrés sociaux » des Trois Ponts. Depuis les années soixante, la législation prévoit que des surfaces généralement situées au rez-de-chaussée des immeubles nouvellement construits, soient prévues pour accueillir la vie associative des résidents. Ces « mètres carrés sociaux » seront bientôt appelés les locaux collectifs résidentiels (LCR). La demande du collectif est donc orientée vers l‘Office HLM propriétaire des locaux, lequel déclare qu’il ne peut confier de tels locaux qu’à une association ou à un centre social. Une démarche est faite en direction du Centre Familial Carpeaux qui était à l’époque le centre social le plus proche du secteur.

Après mûre réflexion, le Conseil d’Administration du Centre Familial accepte de tenter l’expérience, et les premières activités s’ouvrent au printemps 1972 à la Tour E, avec l’encadrement de monitrices de loisirs partiellement détachées de Carpeaux. En Septembre une activité couture adultes est ouverte à la Tour D.

La demande s’amplifie tant de la part des adultes que du coté des enfants. L’antenne des Trois Ponts se développe rapidement : une équipe professionnelle  autonome est constituée en 1974, un directeur est nommé en fin d’année, des activités complémentaires sont mises en place (enseignement ménager, loisirs maternels, accueil jeunes), de nouveaux locaux sont ouverts Tours F (1975) et B (1976).

Pendant la même période, la dynamique des usagers s’organise avec la création d’un Comité d’Usagers, et la participation de ses représentants au Conseil d’Administration du Centre Familial Carpeaux.

La construction du centre social des Trois Ponts, avenue Kennedy, commence en début 1977. Quelques mois plus tard la Ville annonce que le futur équipement sera municipal, la gestion en étant confiée au Centre Communal d’Action Sociale. C’est la surprise et la consternation pour l’antenne des Trois Ponts qui espérait une gestion associative. Les usagers ne se découragent pas pour autant et engagent des négociations serrées avec la Ville pour défendre leurs valeurs et faire prendre en considération leur volonté de participation active à la gestion de leur structure. Ils sont fortement soutenus dans leur action par les centres sociaux de Roubaix et la Caisse d’Allocations Familiales. Pour conforter leur démarche, ils constituent en fin d’année 1977 l’Association des Usagers du Centre Social des Trois Ponts.

Les négociations aboutissent finalement en Mars 1978 à une convention entre cette association et le CCAS, reconnaissant ainsi l’originalité de la démarche des usagers. Le centre social sera géré par le CCAS, mais l’ensemble des décisions concernant son fonctionnement seront prises par un Conseil de Maison au sein duquel les usagers sont majoritaires, la présidence en étant assurée par un usager. Les locaux du centre social sont inaugurés en Mars 1978, les activités démarrent effectivement en Mai 1978.

Le centre social des Trois Ponts fête donc son trentenaire, le vendredi 5 décembre 2008 à partir de 17 heures, en organisant une exposition, une rétrospective des activités à laquelle va contribuer l’atelier mémoire, et un spectacle hip hop.