Un nouveau lycée à Roubaix

C’est le 23 septembre 1953 que les choses démarrent avec les adjudications des travaux, qui portent sur un devis général de 400 millions de francs. Deux cents vingt cinq entreprises étaient soumissionnaires et on dut mobiliser la salle Pierre de Roubaix pour accueillir les entrepreneurs. Vingt et un lots sont ainsi attribués à cette date.

Le chantier du futur lycée, à l’emplacement des jardins ouvriers d’autrefois Photo Nord Eclair

La première tranche de travaux est immédiatement amorcée. Elle comporte cinq groupes de bâtiments : l’administration,  les classes, une cuisine, un réfectoire…Le chantier commence à l’endroit où se trouvaient autrefois de nombreux jardins ouvriers. Le temps d’automne est favorable, et on procède déjà au coffrage de certains bâtiments. L’hiver rude de 1954 ne favorisa sans doute pas l’avancement des travaux.

Les premiers coffrages Photo Nord Eclair

C’est en juillet que la presse fait un nouveau point de chantier. Quatre bâtiments s’élèvent à présent destinés à l’administration générale, aux classes du premier cycle, aux classes élémentaires, aux cuisines et réfectoire. Des galeries de circulation sont prévues, ainsi que les cours de récréation et la cour d’honneur, où l’on attend l’arrivée d’un bas relief de M. Leleu, Grand Prix de Rome, symbolisant La Connaissance et la Recherche. Le bâtiment du premier cycle comporte quinze classes, huit salles d’études, deux salles de jeux. Le bâtiment de l’administration comprend quatre appartements destinés au proviseur, à l’intendant, au directeur pédagogique et au sous intendant.

Vue du chantier en juillet 1955 Photo Nord Eclair

En avril 1955, le gros œuvre est terminé, les travaux intérieurs sont bien avancés et l’on évoque la première rentrée pour octobre. On pense déjà à la seconde tranche de travaux qui comporte trois bâtiments, deux pour l‘enseignement et le troisième de six étages, pour l’internat. L’aménagement des terrains de sports, un gymnase, des plantations sont également prévus. C’est l’une des plus magnifiques cités scolaires de pays qui se construit à Roubaix !

En prévision de cette ouverture, dès le mois de juin, il est prévu de prolonger la ligne de bus n°15 qui part du quartier du Crétinier, passe par la Fosse aux Chênes, la gare, et dont le terminus est en haut du boulevard de Fourmies. L’autobus empruntera les avenues Motte et Salengro pour rejoindre le lycée. C’est la période de la disparition des tramways dans Roubaix, et il est question de la « motorisation » de la ligne C, qui relie Tourcoing à Toufflers via Roubaix, et qui sera remplacée par deux lignes d’autobus, le 19 et le 20. Il faudra toutefois attendre quelques années avant qu’il y ait un arrêt devant le lycée avec un abri aujourd’hui disparu.

Il fallait un proviseur au lycée roubaisien, le voici présenté par voie de presse en septembre. Il s’agit de M. Albert Agnes, un breton de 44 ans, licencié es lettre à la Sorbonne, titulaire de l’agrégation de grammaire. Professeur à Nantes jusqu’en 1952, il est nommé censeur au Lycée du Puy avant de devenir le premier proviseur du lycée de Roubaix.

Tout est prêt pour accueillir les premiers élèves lors de la rentrée du 1er octobre 1955.

Amicale sans local

Le Jeudi 26 février 1976, est créé le foyer d’éducation populaire des Hauts Champs, suite à la volonté des parents d’élèves de l’école Brossolette de voir l’action éducative prolongée au delà du temps scolaire. Quels sont les souhaits formulés ? La création d’un foyer du 3e âge, d’un club de basket, de cyclotourisme, de ping pong, de photographie, de musique et d’une section de défense du consommateur. On retrouve dans cette création la tradition des amicales laïques et les vœux émis font immédiatement penser à toutes celles qui ont été créées à la fin du dix neuvième siècle (Turgot, Archimède…), ou à celles des années trente (Jean Macé Pasteur, Jules Guesde).

Le bureau de l’association Photo NE

Roland Losfeld, alors directeur de l’école Brossolette, également secrétaire de la fédération des associations laïques, réunit une trentaine de personnes intéressées. Assistent à cette réunion le vice président de la FAL, M. Plouvier, le représentant de la FLASEN M. Geerarts, M. Hendoux, animateur permanent FAL, Mme Szediak, responsable du conseil de parents d’élèves Cornec. Le bureau est élu, M. Depoortère en est le président, M.Losfeld secrétaire et Mme Flipot la trésorière. Il faut noter que certaines des activités souhaitées sont déjà mises en œuvre chez des particuliers. Il ne reste plus qu’à trouver des locaux…

En attendant, les activités cyclotouristes démarrent rapidement : des élèves de CE2, CM1 et CM2 effectuent des sorties dont le but est pédagogique : la découverte de l’environnement, avec la visite de l’établissement qui produit l’eau minérale de Willems, ou un travail d’enquête sur la douane de Toufflers sont les objectifs assignés à ces sorties à vélo. Quatre accompagnateurs et deux voitures assurent la sécurité d’un parcours étudié au préalable pour éviter d’emprunter des routes trop importantes.

Un été 67

Enfants au centre aéré du Pont Rouge photo Nord Matin

Il y a quatre mille enfants au centre aéré du Pont Rouge en ce début du mois de juillet 1967 ! Vieille initiative socialiste, le centre aéré du Pont Rouge protège nos enfants des périls de la rue, titre Nord Matin. Les garçons et filles y reçoivent avec les distractions, une nourriture saine et ils peuvent s’ébattre sur les pelouses sous la surveillance de nombreux moniteurs et monitrices. Vers la fin juillet, les animations s’étoffent, car de grandes marques nationales et le journal Nord Matin offrent aux enfants un vrai spectacle de cirque, dans le cadre d’une tournée des camps de vacances. Quatre grands jeux, le tir à l’œuf, le football à l’aveuglette, les gonflements de ballons et la course de chaises à porteur. Puis une exhibition équestre des cinq cavaliers du club de Beuvry les Orchies, une grande tombola avec des lots et cadeaux, tels que les petites voitures Shell Berre et Renault, les choco bn de la biscuiterie nantaise, les caram’choc de la société Delespaul Havez, la dégustation gratuite de Coca Cola, les porte clé du café Grand-mère, des ballons, des gadgets…La tournée se poursuit à Douai et Anzin.

Les moineaux du Pont Rouge photo Nord Matin

En Août, c’est le grand tournoi de football inter-centres aérés, avec l’équipe des moineaux du Pont Rouge, qui ont remporté la première édition l’année précédente. L’équipe de cette année est bien préparée, ce ne sont pas des débutants : cinq sont du Racing stade, trois pratiquent dans les amicales, deux au Cort, un à l’union sportive de Wattrelos et un à l’Iris club de Croix.

Les autres équipes sont celles de Croix avec des gamins entre 12 et 14 ans, dont certains viennent de l’Iris club, leur mascotte est un petit poucet, et de Wasquehal avec un géant de 13 ans qui mesure 1,74 m, et quatre éléments qui évoluent à l’Entente Sportive et deux à l’Iris club. La compétition se déroule en matches aller et retour. Les moineaux du Pont Rouge conservent leur trophée qui leur sera solennellement remis par le maire Victor Provo, à l’issue du dernier match qu’ils remportent 5 à 1 devant Croix.

Épreuves du Junicode photo Nord Matin

Pendant ce temps, voici les épreuves du junicode : du 1er au 19 août, 1400 enfants passent les épreuves sur le code de la route : deux orales, une pratique. Une première série de questions sur le code de la route, et cinq questions  tirées au sort sur 51 possibles. Puis c’est le parcours à voiturettes et bicyclettes. Un certificat de capacité et des prix sont remis à l’issue des épreuves, en présence des personnalités de l’Automobile Club du Nord de la France, de la municipalité et du brigadier Avez, chef de piste, du speaker Petitbon et des moniteurs Tissiné et Verhoye, tous trois appartenant à la Compagnie Républicaine de Sécurité.

Les Rossignols du Pont Rouge photo Nord Matin

On prépare la fête de clôture. Une trentaine d’enfants, encadrés par Serge Renar, vont réciter Rimbaud, Aragon, Verlaine et Jean de la Fontaine, et vont chanter  Sheila, Pétula Clark et des chansons italiennes. La section théâtrale présente des extraits de pièces de Molière, de l’Avare, et du Malade Imaginaire. Les Rossignols du Pont Rouge, une chorale de soixante enfants vont chanter devant Monsieur le Maire, ils se produisent pour la première fois.

En prélude à la grande fête de clôture, Victor Provo et le conseil municipal visitent les installations du centre aéré du pont rouge. C’est une coutume, la visite se termine dans la classe de chant et diction au moment de la finale d’un concours présidé par le docteur Savinel, adjoint aux arts. On va ensuite prendre un repas à la cantine du centre aéré.

Remise de la coupe  Photo Nord Matin

La grande fête de clôture se déroule le 26 août, de 14 h30 à 18 h 30 : divertissements, stands, loteries, rencontres sportives, cinéma, le programme est conséquent. Cette année, un invité d’honneur, André Delelis, député maire de Lens. Les enfants profitent des stands de jeux, et de la séance cinématographique, dont le programme comporte un film d’aventures et un reportage sur le camp de vacances intitulé « reflets du pont rouge ». Il y a aussi la fête dans le réfectoire où les enfants se produisent à la grande joie des parents, avant un spectacle de music hall présenté par « Art et Jeunesse ». Le sport est de la fête : en lever de rideau finale du tournoi des écoles entre l’école Jean Macé et l’école Delespaul, la première gagne par  4 à 2. Puis les deux équipes du CORT et du Racing Club de Lens s’affrontent, Roubaix bat Lens 1 à 0.

Voilà le programme de l’été 67 à Roubaix, pour des enfants qui n’avaient pas l’opportunité de partir en vacances sous d’autres cieux, n’étaient-ce pas des journées de loisirs, de détente et de fêtes bien remplies ?

D’après les articles de Nord Matin

La colo du Pont Rouge

Mon premier contact avec l’École de Plein Air, c’est plutôt avec le camp de vacances du pont rouge. En 1946, les enfants des écoles publiques venaient des quatre coins de Roubaix, et il y avait même un ramassage avec les tramways à partir de la gare de Roubaix.

J’étais aide-monitrice et je faisais de la danse et de la gymnastique avec les enfants. M. Baudouin, un violoniste, jouait et nous faisions des mouvements d’ensemble sur le terrain du parc des sports.  Il y avait le goûter avec des gobelets émaillés remplis d’eau et de grenadine, puis on revenait en tram, beaucoup venaient et repartaient à pied.

Quarante enfants par groupe, pour un moniteur et son aide monitrice. Il y avait aussi des activités de couture, la séance de cinéma, un théâtre de marionnettes, et beaucoup d’instituteurs venaient encadrer tout ce petit monde, dans une excellente ambiance. Les directeurs du « Pont Rouge » à cette époque étaient M. Noncle et Melle Finart.

J’ai fait le centre jusqu’à 1953 en tant qu’animatrice, j’ai fait de l’animation sportive, de la danse et les marionnettes à main, on les construisait et on écrivait les histoires…

Témoignage recueilli auprès de Mme Camille Mullié

La création de l’école de plein air

Après la première guerre mondiale, les résultats des enquêtes médicales sont effroyables : plus de 80% des enfants examinés à Roubaix sont atteints de tuberculose, et la vie dans les habitations exigües et mal aérées des courées ne favorise pas leur santé. Le docteur Léandre Dupré, adjoint au maire de la ville de Roubaix, décide alors d’assurer aux enfants la subsistance quotidienne, et les bienfaits du soleil et du grand air.

Pendant l’été 1920, 3.400 garçons et filles seront gratuitement nourris, amusés et surveillés sur une dizaine d’hectares gazonnés et ensoleillés, le jeudi après midi et pendant la durée des grandes vacances. Cette colonie de vacances au grand air entraîne des résultats satisfaisants, mais doit être prolongée pour les plus chétifs, les tuberculeux et les lymphatiques. L’idée de l’école Permanente de plein air est née.

L’école de plein air Photo Archives Municipales de Roubaix

A la rentrée d’octobre 1921, des baraques de bois provenant de l’intendance militaire ont remplacé les tentes, et accueillent 200 enfants. Ces baraques abritent les classes de garçons et de filles, le réfectoire et la cuisine, le cinéma et l’éducation physique pendant les jours de pluie. L’Ecole de Plein Air, dite également du Pont Rouge, du nom du lieu dit s’installe dans des locaux en dur, le 1er octobre 1927. La rentrée s’effectue dans de nouvelles écoles avec cours, préaux, jardins, terrains de jeux, sur une surface de quatre hectares. Les six salles de classe sont grandes parfaitement éclairées, et pourvues d’un système d’aération et de ventilation.

Pour chaque salle de classe, un lavabo-vestiaire avec des armoires individuelles et des casiers spéciaux pour la brosse à dents, la pâte dentifrice, et le gobelet émaillé.

Des bains douches ont été installés dans une grande salle avec quatre-vingt dix cabines de déshabillage, trente cabines de douche et trois salles de bains à l’usage des enfants qui demandent des soins spéciaux. Tout est prévu pour garantir des conditions d’hygiène permanentes et efficaces, du réfectoire aux cuisines, en passant par les blocs toilettes. Des salles d’attente, un cabinet de consultation, une infirmerie, et même une salle pour la projection des rayons ultra violets (UV).

L’école de plein air Photo Archives Municipales de Roubaix

Toutes ces installations sont entourées d’arbres, de pelouses, et de jardins fleuris et ombragés faisant de l’ensemble un endroit où il fait bon vivre et apprendre.

La naissance de l’ADEP

Dans le cadre de la promotion sociale municipale, l’A.F.P.S, l’Association pour la Formation et la Promotion Sociale, dispensait des cours du soir, notamment en Français et en Mathématiques. Il existait également un atelier libre-service informatique. C’était la ville qui gérait le fonctionnement de ces formations et payait directement les formateurs. Ses activités étaient hébergées dans l’ancienne école des garçons au 94 avenue Léon Marlot, l’école des filles étant devenue une école mixte.

Puis, suite à la demande d’instances extérieures, il devient nécessaire de confier l’organisation de ces cours à un organisme indépendant et non plus municipal. L’A.D.E.P, Association pour le Développement de l’Éducation Permanente, est donc créée. Sa déclaration figure au Journal Officiel de Juin 1998, mais son démarrage réel ne se fait qu’à la rentrée 98-99.

Le logo de l’association, réalisé par Sabine Despas

Le but de l’association est de gérer les actions de formation financées par la ville. Ces actions, à destination des adultes visent « à transmettre les savoirs de base fondamentaux nécessaires à une vie sociale professionnelle épanouie : savoir lire, écrire, compter, mais aussi utiliser un ordinateur et de nouveaux outils de communication... » (Roubaix Info, Juin 2000)

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Document Roubaix Info

L’A.D.E.P reprend les locaux de l’A.F.P.S, qu’elle loue à la ville. Celle-ci lui octroie une subvention mais la Région finance également les cours. L’association a la charge de recruter et de payer les formateurs, le plus souvent choisis parmi les enseignants de l’Éducation Nationale. Au départ,  elle n’a qu’un seul salarié.

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Document La Voix du Nord – Janvier 1999

La première année sont assurés des cours en anglais et néerlandais, des modules d’alphabétisation et de remise à niveau en Français et Mathématiques, des cours de bureautique (Word et Excel) et une formation en communication et relations humaines. L’A.D.E.P propose également un libre service informatique, qui permet au public d’utiliser des ordinateurs, avec l’aide d’un animateur. Par ailleurs, sont organisés à l’E.S.A.A.T des cours d’arts plastiques : dessin, sculpture, modèle vivant, peinture et infographie. La Voix du Nord nous précise que 2000 stagiaires ont été accueillis en 1999.

L’inauguration du Collège de la Potennerie

Le maire de Roubaix Victor Provo eut un mois de septembre 1967 chargé : pas moins de quatre nouveaux établissements scolaires à inaugurer ! Le tout nouveau groupe scolaire Albert Camus situé dans le quartier Edouard Anseele sera le premier, dès le 9 septembre, puis ce sera au tour de l’école Jean Macé boulevard de Mulhouse, qui devient pour l’occasion un groupe scolaire le 16 septembre. Le Collège de la Potennerie fera l’objet de la troisième inauguration le 23 septembre, avant que le groupe scolaire Buffon ne termine la série le samedi 30 septembre !

La construction du Collège de la Potennerie est annoncée le 29 octobre 1965, sur l’ancienne propriété D’Halluin, où se trouvaient deux habitations distinctes qui appartenaient respectivement à M. Jules D’Halluin et Mme Berton D’Halluin, la Grande et la Petite Potennerie. La Petite Potennerie a déjà laissé la place au groupe scolaire de la Potennerie, à l’angle des rue Jules Guesde et Dupuy de Lôme. La Grande Potennerie, dont on a pensé un temps utiliser les locaux pour une maison de jeunes, puis pour le nouveau lycée technique de jeunes filles, sera finalement démolie pour permettre la construction du CES de la Potennerie.

Collège de la Potennerie en construction Photo Nord Éclair

En présence de nombreuses personnalités, le maire Victor Provo coupe le ruban tricolore et commence la visite de l’établissement : à droite de l’entrée, le grand bâtiment d’externat sur trois niveaux, huit salles d’enseignement général, six salles d’enseignement avec annexes, trois salles d’enseignement pratique, deux salles de propreté, une salle des professeurs, un cabinet médical et un préau aménagé sous le premier étage. Au fond, juste en face de l‘entrée, se dresse le bâtiment de demi pension composé de deux salles de restaurant  pour un effectif de 400 élèves, en deux services, une salle à manger des professeurs, une grande cuisine moderne et des vestiaires. Enfin à gauche de l’entrée, le bâtiment administratif (direction, sous direction, secrétariat, gestionnaire, orientation) parloir, logement du concierge et trois appartements pour la directrice, le sous directeur et l’intendant[1]. L’édifice est dû aux architectes Clément et Caron, et il aura coûté 340 millions de francs, dont la ville prendra en charge plus de la moitié du financement, afin notamment d’augmenter la qualité des revêtements de sol. Il est de plus situé dans le cadre verdoyant de l’ancien parc dont on a préservé tant que possible les grands arbres. Le CES de la Potennerie est le premier collège d’une série de cinq à bâtir à Roubaix.

Vient alors le moment des allocutions. Mme Legrand, la directrice du CES, qui dirigea auparavant l’institut Sévigné, salue le maire et l’inspecteur d’académie, les remercie d’avoir fourni au corps professoral du CES un superbe édifice. Elle souligne le véritable tour de force des entrepreneurs qui ont réalisé la construction en huit mois, ce qui a permis une rentrée normale des élèves, le lundi précédent.

Ensuite l’inspecteur d’académie évoque l’emploi heureux d’un procédé nouveau de béton, dans une chaîne industrialisée de production et il se dit certain que d’autres projets existent dans les cartons de la ville de Roubaix, le lycée technique de jeunes filles du boulevard de Paris notamment.

Le maire Victor Provo fait l’éloge des instituteurs, des professeurs et de leur mission : éveiller les enfants et les conduire jusqu’à l’aboutissement de leurs études, les aider à devenir des hommes sachant juger, peser et décider. Les possibilités d’aménagement du terrain sont grandes car on pourra construire dans son enceinte une salle de sports et une piscine…

Puis M. Treffel, l’inspecteur d’académie, remet les insignes de chevalier dans l’ordre des palmes académiques à quatre enseignants MM Roger Braem et Robert Cacheux directeurs d’école primaire, Achille Leclercq instituteur, et Jean Van Welden professeur de collège. La cérémonie s’achève par un vin d’honneur et l’harmonie des anciens et jeunes soldats musiciens entame la Marseillaise dans la cour du Collège. Quand la piscine sera réalisée quelques années plus tard, le site de la Potennerie aura pris la configuration qu’on lui connaît encore : les immeubles CIL, le square, le groupe scolaire et le collège partagent le nom du quartier.

Il convient de remarquer que les quatre établissements inaugurés ont connu ou vont connaître des modifications : le groupe scolaire Albert Camus a été reconstruit, le groupe scolaire Jean Macé a récemment connu la rénovation de sa salle des fêtes, le groupe scolaire Buffon est en pleine rénovation. Quant au collège de la Potennerie, à présent nommé Jean Lebas, il vient d’être entièrement reconstruit. La durée de vie des établissements des années soixante serait-elle de quarante ans ?


[1] D’après les présentations des journaux Nord Éclair, Nord Matin et la Voix du Nord

Le lycée en projet

Vue aérienne 1950 IGN

La délibération municipale de janvier 1950 prévoit donc l’acquisition d’un terrain de 9863 m² de forme triangulaire, avec un crédit de trois millions de francs pour la construction d’un lycée moderne. Un an et demi plus tard, le service des domaines qui avait fait l’estimation du terrain revoit les tarifs car les prix ont monté. Il faudra ajouter un demi-million de francs supplémentaires. Le conseil municipal entérine. Quand va-t-on construire ?

Maquette du futur lycée novembre 1951 Nord Éclair

C’est en novembre 1951 qu’on apprend que le lycée de garçons sera construit en bordure de l’avenue Salengro entre les installations de l’école de Plein air et la voie de chemin de fer. Les travaux démarreront en 1952. Le conseil municipal a approuvé le plan de masse proposé par l’architecte Paul Bourget. On prévoit d’ores et déjà l’aménagement d’un terrain de sports pour lequel  l’architecte horticole paysagiste Paul Jacquemin a établi un devis de 927.000 francs accepté par le conseil municipal. Le projet commence à prendre forme…

D’après Nord Éclair

Un nouveau lycée pour Roubaix

Le petit lycée boulevard Gambetta Photo PhW

Depuis 1948, le petit lycée du boulevard Gambetta est rattaché à l’Institut Turgot. A l’époque il propose deux classes d’enseignement secondaire, la sixième et la cinquième, les élèves terminant leur parcours secondaire au lycée de Tourcoing. Dès 1948, il est question de mener les élèves roubaisiens jusqu’au baccalauréat à Roubaix, mais les murs du petit lycée ne sont pas extensibles. De plus, il a été construit dans l’ancien hôtel particulier de M. Léon Allart, l’industriel du grand peignage du boulevard Gambetta[1], et il ne correspond plus aux normes et aux exigences officielles. L’extension nécessite 48.000 m² !

Le conseil municipal qui se réunit en janvier 1950 prend alors plusieurs décisions importantes. Les conseillers choisissent un emplacement pour le futur lycée : un terrain situé le long de l’avenue Salengro, hors de la grande agglomération roubaisienne, dans le quartier tranquille et encore campagnard des Trois Ponts. C’est une surface bien exposée, aérée et affranchie des mitoyennetés, à proximité du parc municipal des sports et de l’école de plein air. Puis il est décidé d’ouvrir un concours aux architectes français avec le cahier des charges suivant : il s’agit de construire des bâtiments simples, avec le souci de l’hygiène, du confort, et de la facilité d’entretien, plutôt que de faire dans le somptuaire et dans la dépense superflue. En bref, et pour paraphraser un slogan publicitaire bien connu : du beau, du bon et du pas cher !

(d’après Nord Eclair)

[1] aujourd’hui remplacé par la cité CIL du Galon d’Eau

1967 : le groupe scolaire Jean Macé

GSJeanMacé1967

Le groupe scolaire Jean Macé qui ne comprenait jusqu’ici qu’une école de garçons se voit adjoindre en septembre 1967 une école de filles et une école maternelle. L’école de filles est composée de huit classes, réparties en deux étages, une salle d’enseignement ménager, un bureau de direction, une cour de 800 m², un préau de 200 m² et une salle de propreté. L’école maternelle comprend six classes, une aire de jeux, une salle de repos, une salle de propreté, un bureau de direction, un cabinet médical.

Un restaurant scolaire pouvant accueillir 680 couverts, une salle des sports et un groupe de logements de trois appartements complètent les installations. Le projet reçoit l’aval de l’Etat en juillet 1966, et le département et la ville contribuent également au financement de ce nouveau groupe scolaire. Les plans sont l’œuvre de  l’architecte Dessauvages.

L’inauguration aura lieu le samedi 16 septembre 1967, en présence du maire Victor Provo et de M. Treffel, inspecteur d’académie. Le premier intervenant sera Octave Vandekerkhove, délégué cantonal de l’école Jean Macé, qui souligne le caractère moderne de la nouvelle école, dont les élèves se rendront compte que ce n’est plus l’école caserne de jadis[1].

Puis il rend hommage à l’action de Victor Provo et de la municipalité : la Laïcité et l’Education Nationale avec de tels hommes se porteront bien. L’inspecteur Jacques Treffel le suit sur cet hommage, en qualifiant Victor Provo de très grand bâtisseur, avant de faire l’éloge des inspecteurs Mme Valade et M. Bouret. Il relève le choix judicieux du nom du Jean Macé, qui fut le précurseur de l’éducation permanente.

Victor Provo prend ensuite la parole pour évoquer la transformation du quartier des Trois Ponts en cours, qui devient une véritable petite ville dans la ville, et il évoque les prochaines constructions du quartier : un nouveau groupe scolaire (ce sera le groupe scolaire Léo Lagrange) et de la future passerelle du Carihem, destinée à permettre une liaison directe avec Wattrelos. Le grand plan de la mutation du quartier des Trois Ponts est lancé.


[1] Propos relatés par le journaliste de la Voix du Nord