Les Studiantes

Dans les années 1930, trois immeubles imposants se trouvent au début de la rue de Lille, côté pair. Le numéro 26 appartient à Auguste Wattinne-Lestienne, le 26 bis à A Wattinne-Toulemonde et le 28 quant à lui, est occupé par le cours Lacordaire.

le 26 de la rue de Lille en 1899 ( document archives municipales )
Vue aérienne des 3 immeubles en 1947 ( document IGN )

En Février 1944, l’architecte Albert Bouvy s’inquiète de l’état insalubre de ces immeubles et en particulier des champignons du bois qui ont attaqué les murs, les planchers et les menuiseries. L’occupation allemande de l’époque n’a pas arrangé les choses ! Les trois immeubles sont donc rasés au début des années 1950. Les terrains restent en friche durant quelques années. En 1967, l’Union générale de distributions de Produits Pétroliers, demande un permis de construire pour une station essence à l’enseigne Elf et un logement. Les travaux démarrent en Octobre 1967.

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Vue aérienne 1976 ( document IGN )

Le « Garage des Amis » ouvre ainsi au 26 28 rue de Lille. Il propose bien sûr, la vente de carburants, mais également de nombreux services complémentaires pour l’entretien des véhicules : vidange, graissage, réparation de crevaison, plaquettes de freins etc. Le gérant, qui habite sur place, devient peu de temps après agent Renault pour véhicules neufs et d’occasion.

document collection privée
document Nord Eclair
document Nord Eclair

En Mars 1988, un changement d’enseigne intervient et la station Elf devient ALTY.

document collection privée

Malheureusement ce changement d’enseigne n’est pas très positif et la station-service ferme ses portes peu de temps après.

( document archives municipales )
( document archives municipales )

En Mars 1992, un permis de démolir est demandé pour la station service par l’entreprise Marignan Immobilier à Lille, qui dépose en même temps un projet de construction de 96 logements pour étudiants : « Les Studiantes de Roubaix ».

Projet ( document Nord Eclair )

Marignan Immobilier, filière du Crédit Foncier, est un groupe privé qui construit et finance cette résidence de 96 logements d’environ 20m2, sur 5 niveaux. Les risques encourus sont minimes, car la demande de logements est très forte, et le restera encore quelques années, vu la proximité des grandes écoles, des lycées, du Mongy, du futur Métro et du resto U de la rue de Crouy.

Pose de la première pierre, rue de Lille ( document Nord Eclair )

La résidence « Les Studiantes » est construite sur 1500 m2, à l’emplacement des 26, 26 bis et 28 de la rue de Lille, et donc située entre le cabinet Kimmel-Briet au 24 et le Crédit Municipal au 30. Les travaux commencent en Septembre 1992 et se terminent à la rentrée 1993.

Les Studiantes de Roubaix ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales

La Maison du Baptême

Au début des années 1900, Henri Carpentier est cartonnier. Il réalise dans son atelier, au 80 rue de Lannoy à Roubaix, des contenants luxueux ( boîtes, étuis et cornets ) composés de plusieurs éléments en carton, qu’il plie ou découpe à l’aide d’un massicot, Ces boîtes en carton sont livrées aux nombreux confiseurs pour la vente de dragées.

Publicité ( document collection privée )
boite en carton ( document collection privée )

Les affaires fonctionnent très correctement, l’activité est florissante car des dragées, on en distribue alors à toutes occasions : les baptêmes bien sûr, mais aussi les mariages, les communions et certaines manifestations officielles. Dans les années 1930, Henri et son épouse ont une idée pour développer encore davantage l’entreprise : c’est de vendre eux-mêmes des boîtes remplies de dragées directement aux particuliers. Ils trouvent un fournisseur de dragées et commencent leur activité dans leur point de vente de la rue de Lannoy.

La façade du 80 rue de Lannoy ( document archives municipales )
publicité de l’époque ( document collection privée )

Le commerce s’appelle désormais « La Maison du Baptême ». Henri et son épouse soignent particulièrement leur vitrine. De grandes bonbonnières en verre sont exposées, pleines de dragées. Dans la vitrine, un décor suranné est aménagé pour mettre les produits en valeur : une procession de petits personnages dans des couleurs pastelles, rose et bleu.

bonbonnière de présentation en vitrine ( document collection privée )

La boutique fait partie du paysage commercial de la rue de Lannoy, au début des années 1950, parce qu’elle est unique dans son genre, et que son activité la met de toutes les fêtes, joyeuses, forcément ! « La Maison du Baptême » devient une référence dans toute la ville, en matière de dragées.

Henri et son épouse devant leur magasin ( document Nord Eclair )

Au décès d’Henri, sa fille, Renée, prend le relais. Les affaires restent encore satisfaisantes au début des années 1960. Mais en 1965, la portion de la rue de Lannoy où se trouve le commerce, disparaît. C’est la catastrophe. Une bonne centaine de commerces sont expropriés pour laisser place au centre commercial Roubaix 2000. Renée trouve fort heureusement un local à proximité, au 2 et 4 boulevard de Belfort, en 1965 et s’y installe.

Publicité ( document Nord Eclair )
La façade du 2 boulevard de Belfort ( document archives municipales )

Dans les années 1970 1980, les affaires deviennent de plus en plus difficiles. Renée doit affronter la concurrence des pâtissiers qui se mettent à vendre des dragées et puis, il faut bien reconnaître que les cérémonies religieuses perdent de leur faste. Mais Renée reste fidéle et continue seule l’activité, envers et contre tout, avec une obstination qui ressemble presque à de l’entêtement car elle n’entend pas fermer boutique.

Renée décède en Décembre 1991, à l’âge de 81 ans, dans son arrière boutique. Le magasin n’ouvrira plus.

La façade ( avec la plaque cuivrée sur la porte ) définitivement fermée( document Nord Eclair )
Renée Carpentier ( document collection privée )
Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales

Dorothée

Gérard Delannoy habite au 78 rue Philibert Delorme à Roubaix. Il possède un terrain vierge, d’une surface de 189 m2, situé à l’angle du boulevard de Fourmies et de la rue Puget.

plan cadastral

En Mars 1972, il fait construire sur son terrain, un bâtiment à usage de commerce et d’habitation composé d’un rez-de-chaussée de 149 m2 et d’un étage de 121 m2. Une cour à l’arrière se trouve juste derrière quatre garages situés au 3 rue Puget et qui appartiennent à Mr Vanneste. Le commerce se situe sur le boulevard de Fourmies, juste à côté de la boucherie chevaline de L. Nollet-Marescaux au 114.

Photo aérienne ( Document IGN )
Façade du magasin ( document archives municipales )

Gérard est commerçant forain. Il vend des vêtements sur les éventaires et marchés de Roubaix ainsi que des villes avoisinantes, depuis 1966. Son épouse ouvre en début d’année 1973 son commerce de vêtements pour enfants, de la naissance à 8 ans, à l’enseigne « Dorothée ».

Ouverture du point de vente en 1973 ( document Nord Eclair )

L’adresse du commerce est 112 boulevard de Fourmies tandis que l’entrée de l’habitation est basée au 1 rue Puget. Gérard continue de vendre sur les marchés et son épouse s’occupe du magasin.

Façade sur le boulevard de Fourmies ( document archives municipales )
Publicité année 1974 ( document Nord Eclair )

Dans les années 1970 1980, le commerce fonctionne de façon très satisfaisante. Gérard et son épouse communiquent régulièrement par de la publicité dans la presse locale. Ils proposent en 1977 la marque Romywear spécialisée en vêtements pour fillettes.

Publicité Romywear ( document Nord Eclair )

Le couple Delannoy ferme définitivement son magasin à la fin des années 1980.

document archives municipales

En 1993, la Caisse d’Epargne reprend le commerce du 112 boulevard de Fourmies pour y transférer son agence qui se trouvait auparavant au 225 de l’avenue Gustave Delory.

document Nord Eclair
document archives municipales

La banque ouvre en Juillet 1994, après quelques mois de travaux : une agence neuve et fonctionnelle dans un cadre raffiné et chaleureux, sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent, l’entrée du personnel par la rue Puget, le hall d’accueil, un guichet, 3 bureaux et bien sûr, un distributeur de billet à l’extérieur côté boulevard de Fourmies. A l’étage sont disposés 2 bureaux, une salle de réunion, une salle de détente et les sanitaires.

L’agence de la Caisse d’Epargne est toujours en place, de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

33 Grand Place ( suite )

La boutique FOUF s’ouvre en 1974 à ce même emplacement du 33 Grand Place à Roubaix. Cette création marque incontestablement une petite révolution au style novateur dans le domaine des ventes de vêtements de prêt à porter.

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Avec la façade extérieure en crépi blanc, et le décor intérieur résolument contemporain, FOUF Boutique affirme sa volonté de sortir des sentiers battus et d’offrir à la clientèle de tous âges, l’aspect d’un commerce d’avant garde.

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Mme Wattiez, la directrice, entourée d’une équipe de vente particulièrement dynamique souhaite développer une formule nouvelle de la conception de se vêtir, pour la femme, l’homme et l’enfant.

document archives municipales
document archives municipales

En 1980, le propriétaire Mr Doise décide de rénover la façade en installant une nouvelle baie, puis quelques temps plus tard, de transformer complétement celle-ci de façon moins moderne mais plus élégante.

document archives municipales

Le magasin FOUF sera ensuite transféré au 17 grand rue, au début des années 1990 et fermera en 2009.

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Le 9 Mars 1996, Claire Otdjian ouvre sa librairie « Les Lisières » au 33 de la Grand Place, avec son associé Erwan Leroux.

document Nord Eclair

Ancienne vendeuse à la FNAC de Lille, Claire a longuement réfléchi à son projet de librairie classée par thèmes : arts, polars, littérature étrangère, sciences humaines etc, sans oublier les ouvrages traitant du textile, surtout pour les étudiants de l’ESAAT pour leur éviter d’aller chercher ailleurs des bouquins introuvables dans la région.

document Nord Eclair

L’emplacement est idéal, une librairie sur la Grand Place, juste en face de la Médiathèque, cela ne peut que marcher ! Les gérants vont déménager leur commerce quelques temps après, en 2005, dans un local plus spacieux, juste à côté au N°32, à la place de la mercerie Margaret. En effet, la commerçante Jeanine Van Hooland vient de prendre sa retraite dernièrement. ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Mercerie Margaret ).

Photo BT

Cette même année, Mustapha Bendib ouvre son agence immobilière « Abrisur » au n °33 à l’emplacement initial de la librairie. Cet agent immobilier est toujours en place, de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

33 Grand Place

Le N° 33 de la Grand Place à Roubaix, se trouve juste à l’angle du Contour St Martin, côté droit.

Pan cadastral

Depuis le début du siècle dernier, et pendant de très nombreuses années, ce commerce, d’une surface de 100 m2, a été occupé par un estaminet-café-restaurant.

document collection privée

En 1900, le « Restaurant du Midi » est tenu par Rammaert Soete, puis en 1909 par Van Welden, et en 1910 par H. Bourghelle. François Décarnelle qui gère l’établissement dans les années 1920, aménage quelques chambres à l’étage, et l’établissement devient « Hôtel du Midi ».

documents collection privée
document collection privée

En 1928, Cappe Laval reprend l’affaire, et en 1930, la grande brasserie de Beaurepaire, propriétaire des lieux, demande un permis de construire pour la transformation complète de la façade.

documents archives municipales
l’Hotel du Midi en 1939 ( document Marcel Bourghelle )

Après la seconde guerre mondiale, l’activité redémarre et l’Hôtel du Midi propose des menus pour le réveillon à 800 F pour le Nouvel An 1950.

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La concurrence devient serrée entre les grands restaurants de la Grand Place, dans les années 1950. Les établissements Maurice, Le Lapin Blanc, Le Grand Cerf font preuve de beaucoup d’imagination pour attirer les clients. L’Hôtel du Midi communique alors sur la bonne chair à prix compétitif.

document collection privée

Georges Agré reprend le restaurant en 1954. Originaire de Roubaix, Georges vient de Détroit aux U.S.A ou il a créé son french restaurant « La Vie en Rose ». Il revient donc, dans la région et change l’enseigne de son établissement ; l’Hôtel du Midi devient « A l’Ecu de Flandre ». La spécialité de Georges est la « timbale Richelieu » aux crevettes mayonnaise et surtout son célèbre « Poulet Marengo »

document Nord Eclair
Publicité Nord Eclair 1955

Mr Bonnel reprend le commerce en Mars 1964 et le transforme complétement en une Librairie-Papeterie-Disques à l’enseigne « La Centrale ».

M Bonnel a en effet constaté qu’aux Etats Unis, le livre et le disque sont associés dans un même magasin. Il s’est donc inspiré de la formule pour créer son point de vente sur la Grand Place.

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Document collection privée

Le décorateur Claude De Plasse est chargé d’aménager l’intérieur. Les livres de poche et disques vinyls 45 tours sont des valeurs sûres à la portée de toutes les bourses, au début des années 1960. Pour l’ouverture, 3200 livres de poches à 2 Francs , et 7000 disques vinyls sont proposés à la jeune clientèle.

A la fin des années 1960, Le magasin se spécialise davantage dans le domaine du disque, 45t et 33t, et devient « La Centrale du Disque ». Les vinyls et enregistrements sont proposés par Reine Genot, animatrice de l’émission : « Entendre et choisir pour vous » . Sa compétence exceptionnelle et ses précieux conseils sont appréciés par la clientèle, que ce soit en variété, classique ou jazz. M Bonnel propose également des chaînes mono et stéréophoniques.

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à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.

Marché des Noirtées Femmes

Entre la rue de France et la rue de Toulouse, une percée est ouverte dans le pâté de maisons. Cette placette devient le centre attractif de tout le quartier car chaque mercredi, c’est le marché du Fontenoy appelé le « marché des Noirtées Femmes » depuis des décennies qui s’y déroule. L’endroit, sur lequel se trouve le marché n’est pas bien grand mais suffisant pour les ménagères du quartier. En effet, on y trouve pas mal de choses : des fruits et légumes à des prix très compétitifs, mais également des produits d’hygiène, du parfum, des lames de rasoir etc. La question que tout le monde se pose, c’est : pourquoi le « marché des noirtées femmes » s’appelle ainsi ? Est-ce du à la malpropreté et au manque d’hygiène de certaines clientes ou bien à la couleur de leur peau foncée ?

Différentes versions s’opposent. Certains prétendent :

« Les habitantes du quartier ne vont pas au marché de la Grand Place, car trop éloigné. Elles se lèvent tôt pour préparer le café et les tartines de leurs maris, s’activent pour faire le ménage, s’occupent de leur famille nombreuse et reportent à plus tard le moment de se débarbouiller, ce qui leur donne un aspect très négligé ».

Ce n’est que pure calomnie, titre le journal, car sur ce marché, on n’est pas plus sale qu’ailleurs !

Journal de Roubaix Juillet 1941

Le marché existe toujours dans les années 1950 et porte encore le même nom. Il est très actif et se développe fortement même, puisque les commerçants s’implantent jusque dans la rue de Toulouse et garent leur véhicule sur la chaussée du Fort Frasez tout proche. Sur le marché des Noirtées Femmes, on trouve un peu de tout : des fruits, des légumes, des « wassingues », des fromages, des fleurs : « On peut être une noirtée femme et aimer les fleurs ! « 

Nord Eclair Aout 1957

Dans les années 1960, l’activité du marché des Noirtées Femmes se réduit, en raison sans doute de la concurrence des braderies et des grandes surfaces qui commencent à s’implanter sur la ville. Moins d’animation, mais quand même, de nombreuses ménagères du Fontenoy sont fidèles à ce marché qui s’appelle toujours le « marché des Noirtées Femmes ». Les vendeurs de vêtements, d’objets de toilette, d’entretien et de confiserie sont désormais aussi nombreux que les marchands de fruits et légumes. La place du Fontenoy est désormais pavée, et on y a installé un de ces édicules qui doit son nom à l’empereur Vespasien : une vespasienne. Le journaliste de Nord Eclair en 1961 se pose éternellement la même question : Pourquoi un tel nom à ce marché ? Les réponses sont toujours aussi diverses et aucune ne semble lui convenir. Il termine donc son article par : « Nous ne souhaitons pas envenimer le débat et déclencher une guerre de chignons pour un motif aussi futile, aussi, arrêtons cet essai étymologique, sans prétention aucune. »

Nord Eclair Juin 1961.

Un lecteur a t il une explication plausible, une réponse cohérente à notre question ?

Nord Eclair Juin 1961.

Remerciements aux archives municipales.

Rue des Patriotes

La rue de l’église sur le cadastre début XIXe extrait ADN

La rue des Patriotes commence au carrefour formé par la rue Joseph Leroy et la rue de Néchin, et se termine devant l’église Saint Vaast, ce qui lui valut d’être autrefois nommée rue de l’église. Elle devint ensuite la rue Thiers en 1927 puis par décision du 5 mai 1948, rue des Patriotes. C’est la rue commerçante de Leers qui s’est construite année après année, comme on peut le découvrir par la lectures des recensements.

La rue de l’église (>1926)

Elle n’apparaît dans les recensements qu’en 1926 entre la Place et la rue de Néchin pour une vingtaine de numéros. Côté impairs, la rue s’ouvre avec au n°1, une maison qui était un genre de café hôtel pour voyageurs de passage ou pour douaniers, et qui comportait cinq chambres pour logeurs. Au n°9 se trouvaient des charpentiers, au n°15 un commerce de lingerie.

La rue de l’église autrefois. CP Collection Particulière

Côté pairs, au n°10 un menuisier, au n°16 un maréchal constructeur et ses fils, au n°18 un commerce de phonographes. Au n°20 un commerce de lingerie, au 24, le boulanger, au 26 un marchand de tissus. À cette époque, la rue de l’église est donc majoritairement une rue d’artisans avec peu de commerces.

Rue Thiers (>1948)

En vingt ans, la rue a affirmé et diversifié sa vocation commerciale : des cafés, des épiceries côtoient désormais les artisans. Côté impairs, le café hôtel n°1 a été repris par un facteur et sa femme tient le café. Au n°3 une fleuriste s’est installée en 1945. Au n°7 un café s’est ouvert en 1933. Au n°9 les charpentiers sont toujours là, en 1946 leur succède un électricien. Une boucherie coopérative est mentionnée au n°13, une chapelière au n°17, puis en 1946 un imprimeur et une librairie. Au n°19 en 1936, des menuisiers, père et fils, en 1946 le fils a repris seul l’affaire. Au n° 27 en 1936 sont mentionnées deux épicières dont les enfants vont se marier et vont reprendre le magasin en 1946.

La rue Thiers et ses commerces CP collection familiale

Côté pairs, au n°2 se trouve un laitier devenu crémerie en 1946. Au n°6 une mercerie est indiquée en 1936. Au n°8 en 1936, un estaminet avec une bourloire. Au n°10 il y avait un bâtiment de boulangerie, bientôt remplacé en 1936 par un café. En 1946 le cafetier est receveur buraliste. Au n°12 on trouve le gérant d’une coopérative de boulangerie et au n°14 le gérant de la coopérative l’Avenir de Lannoy. Au n°16 le maréchal ferrant est toujours présent et sa femme tient une quincaillerie. Au n°18 l’électricien est toujours là. Au n°20 il y a un commerce de lingerie, qui deviendra une mercerie en 1946. Au n°24 le boulanger est toujours là. En 1946, la boulangerie se poursuit avec un successeur. Au n°26 une mercerie en 1936, reprise en 1946. Au n° 32 en 1936 une épicière, dont le commerce est repris en 1946.

L’alignement de 1953 Photo NE

En 1953, il est procédé à l’alignement de la rue Thiers et ainsi disparaît le n°7 bientôt remplacé par un nouvel établissement pour le café Vandamme.

Rue des Patriotes

Aujourd’hui la rue des Patriotes a conservé sa vocation commerciale, tout en accueillant de nouveaux services. Côté impairs, on trouve au n°1 marchand de fromages, au n°3 une mercerie, au n°5 une supérette. La poissonnerie de la rue du Général de Gaulle est venue s’adjoindre au café du n°7. Le n°13 est toujours une boucherie charcuterie, au n°15 il y a à présent un salon de coiffure. Au n°17 un magasin de vêtements. Au n°23 un établissement de vente à emporter précède la Caisse d’Épargne au n°25. Un salon de coiffure au n°27 et un magasin d’optique au n°29 terminent la rue.

La rue des Patriotes années soixante CP collection familiale

Côté pairs, une agence immobilière est au n°2, suivie de plusieurs deux instituts de beauté. Au n°14, un restaurant pizzeria fait aussi de la vente à emporter. On retrouve le café buraliste qui occupe à présent le n°16. Puis ce sont deux banques l’une à côté de l’autre, aux n°18 et 20. Un espace audition occupe le n°22, et le boulanger du n°24 a dû fermer. Un espace santé est mentionné au n°28, un marchand de fruits au n°32 et la rue se termine avec une agence immobilière au n°34.

La rue des Patriotes subit la concurrence des supermarchés tout proches mais continue de défendre ses services de proximité. La réfection prochaine de sa chaussée et de ses trottoirs devrait améliorer l’accès et l’attractivité de la rue des Patriotes moderne.

On lira avec intérêt les relevés effectués par Leers Historiques dans ses cahiers d’histoire locale de Leers : les estaminets leersois (2009) l’évolution du commerce à Leers (2020) pour y trouver les noms des commerçants.

Sources : recensements, Nord éclair

Alain Dequeker

Le 170 rue de Lannoy se trouve entre la place de l’église Sainte Elisabeth et la rue Jules Guesde.

Plan cadastral

Il est occupé depuis très longtemps par un commerce ; dans les années 1930 par L Gheysen boucher, puis au début des années 1960 par la poissonnerie D. Davoine-Bulvestre avec l’enseigne « Au Phare »

documents archives municipales

Alain Dequeker fait des études de charcutier traiteur, en Belgique, dans la banlieue bruxelloise. Après sa formation il devient apprenti dans des charcuteries à Lomme et Hazebrouck. En 1971, Alain a 22 ans. Il souhaite absolument créer son commerce en tant qu’artisan indépendant. Avec son épouse Edith née Parent, il reprend le commerce du 170 rue de Lannoy et s’installe en tant que : charcutier- traiteur.

Les époux Dequeker font appel à une entreprise belge : Insta Design à Bruges pour transformer la façade et l’intérieur du point de vente. La façade extérieure est très étroite, mais la profondeur du bâtiment est importante, car le terrain s’étale sur 196 m2. Alain et Edith habitent à l’étage et possèdent un garage rue Thiers, à deux pas.

document archives municipales
document A. Dequeker

Alain se spécialise en production de boudin, choucroute, foie gras, galantine, plats cuisinés tels que veau marengo, couscous, carbonades flamandes etc. Il devient rapidement un charcutier traiteur réputé.

document archives municipales
document archives municipales

Le commerce fonctionne très correctement, grâce au savoir faire d’Alain, toujours intransigeant sur la qualité de ses produits, sur la propreté de son laboratoire et du magasin tenu par Edith. Ils sont surtout très fiers de dire que « tout est fait maison ». Ils emploient deux personnes : une vendeuse et un apprenti charcutier.

documents A. Dequeker

Les mois de Novembre et Décembre sont particulièrement chargés, pour préparer les commandes de repas de fin d’année, Noël et Nouvel An. Les époux Dequeker ne comptent pas leurs heures.

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document A. Dequeker

Alain et Edith entretiennent d’excellentes relations avec leurs confrères et commerçants. Edith est vice présidente de l’UCRL Union des Commerçants de la rue de Lannoy.

En 1995, Alain devient Maître artisan charcutier traiteur et reçoit deux « Mercure d’Or » : un régional et un national. C’est une superbe consécration de son métier, de son expérience et de son savoir-faire

document A. Dequeker
Reçus en Mairie par René Vandierendonck ( document A. Dequeker )

documents A. Dequeker

Alain et Edith, en 2000, avec l’Union des Commerçants de la rue de Lannoy, de la chambre de commerce et de la Mairie, organisent le jeu « Recor » REconquête du COmmerce Roubaisien. De nombreux cadeaux dont des crêpières Tefal sont offerts aux clients, en la présence de M le Maire René Vandierendonck.

document Nord Eclair

En Septembre 2001, ils quittent Roubaix pour s’installer à Annoeulin. Une réception est organisée en Mairie pour Alain et Edith Dequeker qui ont occupé leur commerce pendant 30 années. Françoise Thilliez, maire de quartier, évoque alors la vie professionnelle des époux Dequeker et Francine Priego présidente de l’UCRL souligne leur grande conscience professionnelle.

document Nord Eclair

Quelques années plus tard, le commerce de la rue de Lannoy est transformé par Bektes Oztorun en 3 appartement locatifs.

Photo BT

Le 5 Octobre 2001 Alain et Edith installent leur commerce au 15 rue Pierre Ogée à Annoeulin et continuent l’activité de traiteur charcutier.

 

document Google Maps

Alain et Edith prennent une retraite bien méritée le 29 Juin 2009. Ne trouvant pas de repreneur, ils vendent l’immeuble d’Annoeullin qui devient une « Festi Pizza » depuis 2010.

Remerciements à Alain et Edith Dequeker ainsi qu’aux archives municipales.

La Grand Place de 2024

Nous avons évoqué la Grand Place des années trente, article dont le sous titre aurait pu être la place des cafés et estaminets. Puis quarante ans plus tard, la Grand Place devenue Place Delvainquière était plutôt celle des commerces. Quel aspect présente la place Delvainquière des années 2020 ?

Le n°4 est à nouveau un supermarché depuis peu. Le n°5 est une agence immobilière, le n°6 un magasin de téléphones multi services, le n°8 un autre agence immobilière. Au n°10 on trouve un coiffeur, suivi au n°11 d’un audioprothésiste. Une triplette de banques s’affiche un peu plus loin : au n°14 la banque CIC, au n°15 le Crédit du Nord et au n°16 la Banque Populaire du Nord. Au n°18 il y a un opticien, puis au n°19 à nouveau un magasin de téléphones, Sos phone. Au n°20 Cheezmen le restaurant de tacos, et au n°21 le fleuriste à l’enseigne du Coin fleuri. Le marchand de meubles Au Gai Logis occupe à présent tout le côté de la Grand Place du n°25 au 28. Au n°29 un Grill. Au n°30 et 31 des maisons particulières.

Les trois banques photo Google Maps

Le moins qu’on puisse dire, c’est que beaucoup de commerces ont disparu pour laisser place à des établissements bancaires, des magasins de téléphonie et des agences immobilières. Concernant les banques, si l’on ajoute la Caisse d’épargne à deux pas de là, rue Jean Jaurès et la Poste, à l’angle de la rue Salengro et de la rue de la Gendarmerie, les wattrelosiens ne manquent pas de distributeurs de billets !

Idem pour les agences immobilières, car il y en avait une rue Jean Jaurès qui a récemment fermé, et deux autres se trouvent pas très loin rue Carnot. On imagine que les offres de logement sur Wattrelos sont nombreuses ! Le téléphone portable a désormais envahi la vie des wattrelosiens, ce qui valide la présence de deux magasins dont c’est la vocation. L’opticien, le coiffeur et l’audioprothésiste sont d’importants services à la personne, qui ont à présent pignon sur rue. Les wattrelosiens voient clair, sont bien coiffés et entendent parfaitement. Côté restauration, les tacos et le grill constituent l’offre du moment.

Le fleuriste de la Place doc collection particulière

Enfin le fleuriste du Coin Fleuri et les meubles du Gai Logis sont les commerces les plus anciens de la Place Jean Delvainquière. La Grand Place de Wattrelos est donc maintenant majoritairement une place des services. Quel sera sa prochaine configuration ? Rendez vous dans dix ans.

La broche de Fer ( suite )

Leur devise reste toujours : « La Broche de Fer, Bonne chère et pas cher ». A la fin des années 1950, l’activité en semaine reste satisfaisante, mais le dimanche c’est l’effervescence : Il faut refuser du monde ! Léon et Raymonde décident alors de supprimer la bourloire et d’y aménager, en 1957 une salle de restaurant : La Grande Salle qui devient alors un outil bien nécessaire pour satisfaire la demande. L’affaire devient prospère et Daniel, leur fils vient aider aux fourneaux. Cette salle accueille de nombreux banquets et repas de mariages.

document familles Lepers et Spriet
document familles Lepers et Spriet

Daniel Spriet se marie avec Annette, née Imbrecht, en 1963, et le couple reprend la succession l’année suivante, en 1964. Daniel et Annette décident de refaire la façade, typique avec des lacis de bois.

document familles Lepers et Spriet

Les années heureuses et laborieuses voient défiler les travaux d’embellissement intérieur de 1965 à 1970. Le magasin et l’estaminet deviennent salle de restaurant, les petites salles sont complétement restaurées et la surface de la cuisine est quintuplée.

document familles Lepers et Spriet

Instantané de mémoire : « La Broche de Fer, ce sont des souvenirs d’enfance pour la petite hémoise que j’étais. Les repas de famille, notamment à la fête des mères, y étaient l’occasion de retrouvailles joyeuses autour d’un repas toujours délicieux et très attendu par chacun. L’atmosphère y était toujours chaleureuse et l’on y entrait le midi pour en ressortir en toute fin d’après-midi. »

Fort heureusement le restaurant est fermé deux jours consécutifs dans la semaine, le mardi et mercredi, ce qui permet avec les vacances de Février et Juillet, à tout le personnel de recharger les batteries. Pour suivre l’évolution du restaurant, le personnel a considérablement augmenté surtout le week-end, pendant les années 1970 1980.

document familles Lepers et Spriet

En 1986, Annette déserte peu à peu, le service en salle, non pas par gaieté de cœur, mais pour se soigner. Elle reste néanmoins fidèle et s’occupe de la comptabilité, des menus, de l’administratif. Daniel Spriet n’échappe pas non plus à la maladie et se fait remplacer en cuisine. Tous les membres du personnel «  mettent le paquet » pour garder et entretenir le slogan « Bonne chère et pas cher à la Broche de Fer ».

document familles Lepers et Spriet

Avant de décéder le 4 Novembre 1992 à l’âge de 56 ans, Daniel décide d’écrire et d’éditer un petit livret sur l’histoire de « La Broche de Fer », qu’il met en vente au prix de 200 FB au profit de la recherche contre le cancer.

document familles Lepers et Spriet

A la fin des années 1990, Annette continue seule l’activité, avec beaucoup de difficultés, malgré quelques publicités dans la presse locale française pour essayer de redynamiser le restaurant.

Publicité Nord Eclair 1997

En Décembre 1997, Annette arrête son activité et cède le restaurant à Alain Dhondt, un cousin germain, qui a travaillé de nombreuses années et a appris le métier sous la houlette de Daniel Spriet. Françoise Aubert son épouse, a fait toutes ses classes dans la société Moresto ( restaurant La Cloche ) et connaît donc parfaitement le métier.

Annette au centre, entouré d’Alain Dhondt et de Françoise Aubert – document Nord Eclair 

Malheureusement, dans les années 2000, la fréquentation du restaurant ne cesse de baisser au fil des années. Le restaurant « La Broche de Fer » ferme définitivement ses portes quelques années plus tard en Juin 2016. C’est une fermeture qui a beaucoup marqué les habitants d’Herseaux, mais également de Mouscron et des villes de Wattrelos et Roubaix. La Broche de fer c’est 150 ans d’histoire et de souvenirs pour de nombreuses familles. Le restaurant a vu défiler plus d’un million de clients ! Une riche et belle histoire se termine.

De nos jours, l’immeuble de « La Broche de Fer » est en partie occupé par un centre de paris sportifs belge : « Ladbrokes ».

La broche de fer en 2024 ( Photo BT )

Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».