Leur devise reste toujours : « La Broche de Fer, Bonne chère et pas cher ». A la fin des années 1950, l’activité en semaine reste satisfaisante, mais le dimanche c’est l’effervescence : Il faut refuser du monde ! Léon et Raymonde décident alors de supprimer la bourloire et d’y aménager, en 1957 une salle de restaurant : La Grande Salle qui devient alors un outil bien nécessaire pour satisfaire la demande. L’affaire devient prospère et Daniel, leur fils vient aider aux fourneaux. Cette salle accueille de nombreux banquets et repas de mariages.
document familles Lepers et Sprietdocument familles Lepers et Spriet
Daniel Spriet se marie avec Annette, née Imbrecht, en 1963, et le couple reprend la succession l’année suivante, en 1964. Daniel et Annette décident de refaire la façade, typique avec des lacis de bois.
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Les années heureuses et laborieuses voient défiler les travaux d’embellissement intérieur de 1965 à 1970. Le magasin et l’estaminet deviennent salle de restaurant, les petites salles sont complétement restaurées et la surface de la cuisine est quintuplée.
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Instantané de mémoire : « La Broche de Fer, ce sont des souvenirs d’enfance pour la petite hémoise que j’étais. Les repas de famille, notamment à la fête des mères, y étaient l’occasion de retrouvailles joyeuses autour d’un repas toujours délicieux et très attendu par chacun. L’atmosphère y était toujours chaleureuse et l’on y entrait le midi pour en ressortir en toute fin d’après-midi. »
Fort heureusement le restaurant est fermé deux jours consécutifs dans la semaine, le mardi et mercredi, ce qui permet avec les vacances de Février et Juillet, à tout le personnel de recharger les batteries. Pour suivre l’évolution du restaurant, le personnel a considérablement augmenté surtout le week-end, pendant les années 1970 1980.
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En 1986, Annette déserte peu à peu, le service en salle, non pas par gaieté de cœur, mais pour se soigner. Elle reste néanmoins fidèle et s’occupe de la comptabilité, des menus, de l’administratif. Daniel Spriet n’échappe pas non plus à la maladie et se fait remplacer en cuisine. Tous les membres du personnel « mettent le paquet » pour garder et entretenir le slogan « Bonne chère et pas cher à la Broche de Fer ».
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Avant de décéder le 4 Novembre 1992 à l’âge de 56 ans, Daniel décide d’écrire et d’éditer un petit livret sur l’histoire de « La Broche de Fer », qu’il met en vente au prix de 200 FB au profit de la recherche contre le cancer.
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A la fin des années 1990, Annette continue seule l’activité, avec beaucoup de difficultés, malgré quelques publicités dans la presse locale française pour essayer de redynamiser le restaurant.
Publicité Nord Eclair 1997
En Décembre 1997, Annette arrête son activité et cède le restaurant à Alain Dhondt, un cousin germain, qui a travaillé de nombreuses années et a appris le métier sous la houlette de Daniel Spriet. Françoise Aubert son épouse, a fait toutes ses classes dans la société Moresto ( restaurant La Cloche ) et connaît donc parfaitement le métier.
Annette au centre, entouré d’Alain Dhondt et de Françoise Aubert – document Nord Eclair
Malheureusement, dans les années 2000, la fréquentation du restaurant ne cesse de baisser au fil des années. Le restaurant « La Broche de Fer » ferme définitivement ses portes quelques années plus tard en Juin 2016. C’est une fermeture qui a beaucoup marqué les habitants d’Herseaux, mais également de Mouscron et des villes de Wattrelos et Roubaix. La Broche de fer c’est 150 ans d’histoire et de souvenirs pour de nombreuses familles. Le restaurant a vu défiler plus d’un million de clients ! Une riche et belle histoire se termine.
De nos jours, l’immeuble de « La Broche de Fer » est en partie occupé par un centre de paris sportifs belge : « Ladbrokes ».
La broche de fer en 2024 ( Photo BT )
Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».
En 1866, Jules Lepers décide de créer son commerce dans le quartier de la broche de fer, situé entre Wattrelos et Herseaux en Belgique.
Jules Lepers ( document familles Lepers et Spriet )
Ce commerce se trouve donc juste à la frontière où passe le chemin de fer qui fait un arrêt pour l’inspection douanière. De nombreux ouvriers belges passent la frontière pour venir travailler en France, car l’embauche est importante dans les entreprises textiles de Wattrelos et Roubaix.
document collection privéedocument familles Lepers et Spriet
Le commerce de Jules est donc une halte intéressante pour les frontaliers, pour le ravitaillement en denrées diverses, et en particulier le café et le tabac. Le café vert est torréfié sur place et empaqueté, les feuilles de tabac sont séchées, coupées et mélangées.
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Le magasin assure un service rapide pour servir les clients. Il en est de même pour l’estaminet le jouxtant qui accueille les amateurs de bistouille.
Le commerce est immense, et comprend une cour ombragée, bordée d’un côte par la bourloire, et de l’autre côté par une succession de 6 pièces nécessaires au stockage des produits du commerce.
document familles Lepers et Spriet
Le dimanche, l’établissement connait une toute autre activité. En effet, ce sont les Français qui passent la frontière pour venir se divertir. ils y viennent en tramway et descendent à l’arrêt au lieu-dit « Contour Saint Liévin ». Les Wattrelosiens, Roubaisiens et même Tourquennois apprécient les fameuses bières belges ( le Stout, la Kriek, le Gueuze Lambic ), les tartines de jambon avec de succulentes frites, et passent leur dimanche agréablement aux sons du piano, de l’accordéon et des chansons populaires. Ils profitent également de cette ambiance, en faisant une partie de cartes, de bourle ou de tir à l’arc.
document familles Lepers et Spriet
Oscar Lepers, un des fils de Jules reprend le flambeau pour continuer l’activité. Oscar et son épouse ont trois enfants : Maurice, Gabrielle et Raymonde.
Oscar Lepers parmi son personnel ( document familles Lepers et Spriet )
En 1914, la guerre éclate. Oscar y participe, l’établissement est réquisitionné par les allemands. Une période de misère s’installe alors, mais les années passent, et le plaisir de revivre, de travailler et de s’amuser revient.
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Raymonde Lepers, la fille d’Oscar, se marie avec Léon Spriet, boucher à Wattrelos. La situation du commerce reste difficile en cette période d’entre deux guerres. Deux enfants naissent de leur union : Michel en 1934 et Daniel en 1936. Puis la seconde guerre mondiale éclate, la maison est à nouveau fermée pour quelques années.
Raymonde Lepers et Léon Spriet ( document familles Lepers et Spriet )
Léon rentre de la guerre sans blessure fort heureusement. Il faut se réorganiser car les caisses sont vides. L’après guerre c’est le problème du ravitaillement pour les Français et les ballots de tabac qu’il faut passer à travers la surveillance des douaniers. Le magasin assure l’essentiel de l’activité de la maison, car le restaurant n’attire plus la clientèle dans l’immédiat. Il faut attendre le début des années 1950 pour retrouver quelques modestes activités culinaires.
document familles Lepers et Spriet
En 1952, Léon et Raymonde aménagent une vraie salle de restaurant et ajoutent quelques spécialités à la carte : cuisses de grenouilles, escargots, anguilles etc. La clientèle revient peu à peu.
Léon est en cuisine, Raymonde en salle avec Germaine une amie et le fidèle Georges vient aider le dimanche. Les clients apprécient de plus en plus l’accueil, la qualité des plats et les prix abordables et sont fiers de faire découvrir à leurs amis, l’existence du restaurant « La Broche de Fer ».
document collection privée
à suivre . . .
Remerciements aux membres de la famille Spriet, pour l’édition de leur petit livret : « La Broche de Fer, une vie, une passion ».
Au 39 de la rue Jules Guesde, au coin du boulevard Clémenceau se trouve au début du vingtième siècle un estaminet nommé : A l’arrivée du boulevard. Dans les années 1950, c’est le café Debaisieux puis durant la décennie suivante le café de Constant Rondeau. La société d’épargne : Les amis du boulevard, y a alors son siège et y organise régulièrement des lotos et festivités diverses.
Photo de l’estaminet : A l’arrivée du boulevard et fête de Saint-Nicolas organisée par les Amis Réunis en 1960 (Documents Hem Mémoire en Images et Nord-Eclair)
Le café-brasserie : le Clémenceau prend la suite dans les années 1970, tenu par JM. Deboeuf. Puis la décennie 80 y voit s’installer le marchand de cycles et motocycles, agent Peugeot, M.Tondereau. C’est ensuite le pédicure-podologue Jean-Claude Kerkhove qui y tiendra son cabinet jusqu’à sa retraite.
Publicité du café-brasserie Le Clémenceau en 1974 et du commerce de cycles M. Tondereau en 1980 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
Au milieu de la décennie 1960, le garage Devreese s’installe au n°17. Louis Devreese fait aussi station essence dans les débuts et se spécialise dans la mécanique agricole. Il devient également agent Citroën et fait sa publicité notamment sur le lancement de la Dyane en 1969. Le garage reste en activité durant une vingtaine d’années avant que le bâtiment reprenne un usage d’habitation.
Publicités du garage en 1968 et 69 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
Durant la même période c’est la société de transports d’Edmond Delecroix qui occupe le n°10. Ce bâtiment abrite aujourd’hui la maison David, spécialisée en cannage et rempaillage de chaises. Au n°13, c’est un artisan en bonneterie G. Dupretz qui s’installe et reste en activité juqu’au début des années 1980, en la modifiant au milieu des années 1970 époque à laquelle il devient vendeur de textiles en soldes puis marchand forain.
Carte postale aérienne de la première portion de la rue à la fin des années 1950 et photos du bâtiment du 10 et du bâtiment voisin en 2008 et 2023, ainsi que du n°13 en 2023 (Documents Google Maps)
Le négociant grossiste en fruits et légumes Albert Delhaye occupe quant à lui le n°50 durant la décennie 1960, avant de céder la place à l’auto-école de Jean Merchez dans les années 1970. Son auto-école cohabite durant la fin de la décennie avec la bibliothèque pour tous avant que celle-ci ne déménage. L’auto-école hémoise quant à elle reste en activité jusque dans les années 2000.
Publicité des années 1970 pour l’auto-école et photos de la bibliothèque pour tous ainsi que de l’auto-école hémoise en 2008 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
Cette ancienne maison se situe au milieu des n°48 et 52. Si le 52 n’a hébergé que durant quelques années le cordonnier Achille Malfait à la fin des années 1960, le 48 a connu une belle activité durant les décennies 1980-2010 avec le Hem Pressing de R.Chiloup-Coupé puis le pressing Rossel. Les maisons des n°48 puis 50 ont ensuite accueilli en 2018 la boutique Little Cécile, toujours en activité, tandis que le n°52 a disparu pour laisser place à la nouvelle rue qui continue le boulevard Clémenceau.
Publicités d’Hem Pressing et Rossel, photos des établissements et de Little Cécile (Documents Historihem, guide pratique de Hem et Google Maps)Protège-cahier publicitaire avec le cachet de la cordonnerie et l’ancien emplacement du 52 en 2008 (Documents collection privée et Google Maps)
Pour compléter ce tableau de la première portion de la rue Jules Guesde, citons l’installation de l’ancienne poste au n°19, remplacée par la marbrerie Piccini dans les années 1970, et du collège Elsa Triolet au n°20 à la même époque (sur ces sujets voir nos précédents articles édités sur notre site).
CPA de l’ancienne poste et photo de la marbrerie, photo du collège Elsa Triolet et photo actuelle de son emplacement et photo aérienne de 1976 avec le collège en construction (Documents collection privée, Google Maps et IGN)
Enfin, dans les années 1970, s’installe au n°2 bis la boucherie chevaline Mylle, durant une dizaine d’années, avant que Jean-Noël Craissin y ouvre son salon de coiffure à la fin des années 1980. Il était auparavant installé Place de la République et reste rue Jules Guesde jusqu’à son départ en retraite. Le bâtiment héberge alors une pizzeria.
Publicités de la boucherie en 1977 et 79 (Documents Nord-Eclair)Publicités du salon de coiffure des années 90 et 2000 et photo en 2000 puis photo de la Pizzeria (Documents Historihem, Nord-Eclair, guide pratique 2000 et Google Maps)
Enfin, à la fin des années 1980, la friterie Dudu élit domicile au n°3, sur le parking qui a pris la place de l’ancienne école communale de filles Pasteur, et y fait le bonheur des habitués qui font régulièrement la queue devant la camionnette, notamment les week-end. Cet établissement appartient maintenant au passé et le parking a repris sa vocation initiale.
Publicité de 1989 et photo de la friterie en 1990 et photo aérienne de 1989 (Document Nord-Eclair, Historihem et IGN)
Depuis l’avènement du vingt et unième siècle, la première portion de la rue Jules Guesde qui correspond à Hem Bifur a beaucoup évolué, surtout côté pair, avec la nouvelle avenue d’Aljustrel qui prolonge le boulevard Clémenceau mais aussi avec la construction du complexe d’appartements et de la Résidence Seniors qui bordent la nouvelle rue du Lin, à l’ancien emplacement du collège, dans le prolongement de la rue de Beaumont.
Vue aériennes de 2004 et 2023 (Document IGN et Google Maps)
Depuis des décennies, les emplacements de la rue de la Halle ont toujours été occupés par des estaminets ou des grossistes en fruits et légumes. Dans les années 1950, sur 14 maisons, on dénombre 11 grossistes et semi-grossistes en fruits légumes et 3 cafés.
Plan cadastral
L’estaminet du numéro 1 de la rue de la Halle ( à l’angle de la rue Pierre Motte ) est tenu, dans les années 1930-1940 par L. Blondel. L’établissement est ensuite repris par Fortuné Fournier, au début des années 1950, qui le transforme en dépôt de fruits et légumes, tout en gardant une salle à usage de café.
document archives municipales
Puis en 1956, les Halles sont rasées pour cause de vétusté. Les grossistes en fruits et légumes quittent leur emplacement et les cafés ferment les uns après les autres.
Le numéro 1 de la rue de la Halle n’échappe pas à la règle et ferme également en 1956. La société Dulfrance dirigée par Antoine Caulliez, le reprend et le fait transformer par l’architecte Forest à Tourcoing, en pressing-rapide avec une enseigne originale « Vite et Bien ».
documents archives municipales
Antoine Caulliez exploite déjà avec succès, la station de lavage de Lille au 60 rue de Paris. Dès les travaux terminés, le commerce ouvre en avril 1957, dans ce local de 109 m2.
Publicité 1957 ( document Nord Eclair )
Aves ses grandes baies vitrées, le commerce est clair, élégant et ventilé. La façade immaculée ouvre sur un sanctuaire moderne de la propreté.
Le client est accueilli par la vive couleur du comptoir. Une imposante machine située juste derrière, ne l’effraie nullement, mais bien au contraire dégage une impression de perfection mécanique.
Publicité 1957 ( document Nord Eclair )
L’enseigne choisie « Vite et Bien » est méritée. Tous les vêtements sont nettoyés et rajeunis en 60 minutes avec le matériel de nettoyage à sec ultra moderne et performant, à des prix imbattables. L’enseigne « Vite et Bien » s’enorgueillit d’être la station service de nettoyage à sec la plus élégante de la région.
document archives municipales
Antoine décide, à la fin des années 1950, d’investir dans la publicité pour développer les activités complémentaires de son commerce : teinture, blanchissage, stoppage, remaillage, réparation de vêtements, antimite, délustrage etc. Il communique également dans la presse locale pour annoncer régulièrement des ventes promotionnelles.
Publicité Nord Eclair
A la fin des années 1970, Antoine décide de la réfection de la façade avec un nouvel habillage des murs. Après quelques soucis de désaccords sur les autorisations municipales, le décorateur Jean-Claude Lequain, basé à Wattrelos, effectue les travaux.
documents archives municipales
La concurrence est vive dans le domaine du nettoyage à sec, et, malheureusement, « Vite et bien » ferme définitivement ses portes au début des années 1980.
document archives municipales
Le pressing est ensuite transformé en laverie libre service à l’enseigne LAV-MATIC par la société Lavanor à Tourcoing. Le principe du libre service est plus adapté à la clientèle et le commerce est toujours en place de nos jours.
Le 369 rue de Lannoy à Roubaix, se trouve en fait, sur la place de la Fraternité.
Place de la Fraternité ( document JP. Drouffe )
C’est une petite échoppe d’une surface de 90 m2 qui bénéficie d’un excellent emplacement. D’une part le commerce se situe dans une artère commerçante : la rue de Lannoy, mais également sur la place de la Fraternité bordée de très belles maisons et de quelques commerces.
Plan cadastral
Dans les années 1910, l’endroit est occupé par un tailleur G. Fievet. Après la première guerre mondiale, Paul Duquesnoy s’y installe en tant que laitier. Son épouse Madeleine née Gravelines gère le commerce de crémerie-épicerie. Dans sa boutique, on peut trouver du lait, bien sûr, mais également du beurre, des œufs et divers produits d’épicerie : conserves, biscuits . . .
Le magasin vers 1920 ( document JP. Drouffe )
Le commerce du couple Duquesnoy-Gravelines fonctionne correctement dans les années 1920 et 1930. Après la seconde guerre mondiale, le commerce est occupé par un magasin d’alimentation tenu par M. Taquet à la fin des années 1940, Mme Vve G Wagon dans les années 1950, et Mme Vve Guyon dans les années 1960.
En 1973, Jacques-Marie Rasson y ouvre son magasin « Photo-Vision ».
document Nord Eclair
Jacques-Marie est un photographe expert en la matière, il sait faire revivre, à travers ses œuvres, l’événement de votre vie, grâce à son talent et à son matériel perfectionné. Son épouse tient la boutique et accueille la clientèle dans un cadre agréable, personnalisé, avec une ambiance feutrée et intime.
Publicité 1974 ( document Nord Eclair )Publicité 1975 ( document Nord Eclair )Document archives municipales 1984
Jacques Rasson ferme définitivement son magasin en 1989. La boutique va redevenir ensuite un commerce d’alimentation. De très nombreuses personnes différentes vont se succéder alors dans ce magasin jusqu’à aujourd’hui.
Le magasin en 2008 2018 2020 et 2023 ( document Google Maps )
Remerciements à Jean-Pierre Drouffe ainsi qu’aux archives municipales
Ancienne route départementale n°19, de Lannoy à Saint-Amand, cette rue, longue de plus de 2 kms, s’est aussi appelée rue du Petit Lannoy jusqu’aux Quatre Chemins, avant de prendre le nom de rue de Lannoy puis, en 1925, son nom actuel : rue Jules Guesde. Elle part d’Hem Bifur et se termine rue de Lille à l’entrée de Lannoy.
Dans un premier temps notre étude se consacre à sa première portion entre Hem Bifur et l’intersection du boulevard Clémenceau. Au début du vingtième siècle, si le côté impair de la rue est déjà bordé de maisons, le côté pair quant à lui ne compte que fort peu d’habitations car de grands champs la bordent encore.
CPA du début du 20ème siècle et vue aérienne de cette portion de la rue en 1933 (Documents collection privée et IGN)
Au début du vingtième siècle, c’est le bourrelier et sellier F. Madoux qui y ouvre son estaminet au n°5 juste à côté de l’école communale Pasteur (sur le sujet de l’école voir un précédent article édité sur notre site). Sa publicité insiste sur le fait que l’on peut y manger à toute heure et il est fort bien positionné puisque l’arrêt des transports en commun se trouve juste devant son établissement.
Dans les années 1950, c’est une épicerie tenue par le couple Vaussy Delescluse qui investit le bâtiment avant de céder la place à Adrienne Picard et son entreprise de confection à façon durant les décennies 60-70 puis à la confection de Mme Vaussy dans les années 1980. Enfin, un agent d’assurance Axa, René Masquelier, s’y installe dans les années 1990.
CPA du début du vingtième siècle avec l’estaminet et sa publicité sur le pignon, sa publicité papier et la même vue en 2008 et publicité de l’agence d’assurances AXA en 1994 (Documents Historihem et Nord-Eclair et Google Maps)
Le premier artisan à s’installer du côté impair de la rue, dans les années 1920, est un entrepreneur en maçonnerie : les frères Delecroix sont les successeurs de Charles Delecroix et installent leur petite entreprise au n°27 de la rue de Lannoy, où ils exercent encore à la fin des années 1930 mais on ne les retrouve plus dans les annuaires d’après-guerre. Actuellement le bâtiment est à usage d’habitation. Quant à la pharmacie Cauty voisine, au n°29, le bâtiment est incendié durant la 2ème guerre mondiale et n’est pas reconstruit dans l’immédiat.
Papier à en-tête de l’entreprise dans les années 1930 et le bâtiment en 2023 (Document collection privée et Google Maps)Buvard publicitaire de la pharmacie Cauty, photo aérienne de 1947 avec l’emplacement du n°29, photo du n°29 actuel (Document collection privée et Google Maps)
Puis un négociant en vins et spiritueux, Jean Debay, installe son commerce au n°7 de la rue et y reste jusqu’au début des années 1960, ajoutant même à son activité le lavoir de Bifur, durant la 2ème partie des années 1950. Le bâtiment est ensuite repris par un fabricant de toiles, Jean Hotot, qui y exploite son activité durant une vingtaine d’années. Au début des années 2000, c’est l’entreprise Bauffe ; couverture, zinguerie, plomberie, qui investit les lieux et s’y trouve encore aujourd’hui.
Publicité de Jean Debay en 1958, publicité de l’entreprise Bauffe en 2000 et photos du bâtiment en 2008 et 2023 (Document collection privée, guide pratique de Hem et Google Maps)
Côté pair, c’est Jules Duquesne qui s’ installe au numéro 2 rue Jules Guesde en tant que tonnelier et tenancier d’un café. Celui-ci a pour enseigne : « A Hem-Bifur » et la tonnellerie s’appelle Tonnellerie de la Bifurcation. Après-guerre le café reste dans la famille Duquesne puis le Crédit Mutuel Agricole s’installe juste derrière. (sur le sujet du café voir un précédent article édité sur notre site). Actuellement une agence de la Banque Populaire s’y trouve.
Puis le charron et maréchal ferrant Desmettre les rejoint en s’installant au n°6 après-guerre. Il y sera remplacé, au début des années 1970, par un négociant en fruits et légumes, H. Duthoit, qui y demeure une bonne dizaine d’années. Le bâtiment reprend ensuite un usage d’habitation.
Le n°6 actuellement (Document Google Maps)
Arthur Picard installe son commerce au 10 bis de la rue du Petit Lannoy, à Bifur, au début du vingtième siècle. Il y exploite une lingerie, bonneterie, mercerie, draperie, parfumerie, soierie. Il est également tailleur pour homme, femme et enfant. On retrouve la mercerie Picard également après la deuxième guerre mondiale, au n°16 de la rue Jules Guesde (le n°10 bis n’existe plus) où elle demeure jusqu’au milieu des années 1950. Puis le bâtiment abrite un domicile.
Publicité pour la mercerie d’Arthur Picard et photo du bâtiment du n°16 au 21 ème siècle (Documents collection privée et Google Maps)
Au début des années 1950, Raoul Blaze, négociant en confiserie, installe durant une quinzaine d’années son entreprise au n°18 de la rue qui reprend ensuite un usage d’habitation. Il semble y avoir eu un charron à hauteur du n°15, comme on le voit sur une carte postale du début vingtième siècle. Le bâtiment sera ensuite occupé par le marchand de charbon Dhulst puis par l’entreprise de plomberie Bauffe dans les années 1950 et pendant une trentaine d’année avant le déménagement de celle-ci au n°7 tandis que l’ artiste peintre P. Dupretz y installe son atelier .
Bâtiment situé au 18 de nos jours, (Document google Maps)Publicités Dhulst puis Bauffe et CPA du début du siècle avec l’atelier du charron au n°15 et photo du même endroit en 2023 (Documents Historihem, publicité autour d’un plan de la ville, guide de la ville de 1982, autocollant collection privée et Google Maps)
Le peintre Marcel Castil, installe son entreprise artisanale de peinture au n°12, également dans les années 1950 et pour une trentaine d’années avant de déménager. C’est le couple Rollin, Christine et Bernard, qui prend sa suite après quelques travaux d’aménagement, en 1982, avec sa boutique Hem Optique, jusqu’en 2016, année durant laquelle leur fille Audrey leur succède avec Nathalie Dubois, commerce toujours en activité de nos jours après quelques modifications de façade au fil des décennies.
Photo de la future boutique avant travaux puis évolution de la façade jusqu’à ce jour (Documents collection privée et Google Maps)Publicité des années 1980 et 2000 (Documents guide de la ville et Nord-Eclair)
Les affaires se développent de façon très importante. Il est absolument nécessaire de modifier la structure de l’entreprise et de la logistique. Il est en effet impératif pour René Monnier de satisfaire ses innombrables et fidèles clients de la région Nord, Pas de calais, Picardie et Ardennes. Il décide alors, d’ouvrir un entrepôt sur un terrain de 15.000 m2 dans la banlieue lilloise à Wattignies, au 205 rue Clemenceau. Les nouvelles installations modernes du café Grand Mère sont regroupées dans une ancienne usine pour abriter également les services administratifs et commerciaux.
( document Nord Eclair )Vue aérienne de l’entrepôt de Wattignies ( document Nord Eclair )
Désormais, l’entreprise, c’est : 10.000 m2 de bâtiments composés de hangars de stockage pour les 2000 références du catalogue, 100 véhicules de livraison, 200 personnes dont 40 représentants, 10.000 clients sur la région et deux entrepôts régionaux à Dunkerque et Avesnes.
Une partie de la flotte de véhicules ( document Nord Eclair )L’intérieur de l’entrepôt ( document Nord Eclair )Les entrepôts régionaux ( document Nord Eclair )
Le 30 Octobre 1965, c’est l’inauguration officielle du nouvel entrepôt de Wattignies. René Monnier PDG, et ses deux directeurs M Spileers et Jansen accueillent les personnalités et invités pour cet événement.
René Monnier PDG pendant son allocution ( document Nord Eclair )
En moins de 15 années d’existence, les cafés Grand Mère ont acquis une extraordinaire renommée, si bien qu’en fin d’année 1965, est proposée à la clientèle, une nouvelle gamme de « cafés Tradition » en paquets bleu vert ou havane. En 1965, un million de tasses de café Grand Mère sont consommées chaque jour en France.
lancement du café Tradition ( document café Grand Mère )lancement du café Tradition ( document Nord Eclair )document café Grand Mère
En 1968, Lucette Monnier accueille des hôtes européens pour la réouverture de la cafétéria ultra moderne de la rue Pierre Motte : des élus des villes de Bradford et de Verviers pour la visite de leur commerce et bien sûr pour la dégustation du fameux café « moka » et la nouvelle gamme de thés.
nouvelle cafétéria ( document Nord Eclair )nouvelle cafétéria ( document Nord Eclair )
Le développement de la publicité continue en 1969 par la diffusion du premier film publicitaire Grand’mère au cinéma dans les salles régionales.
En 1971, un incendie se déclare au siège de la rue Pierre Motte dans un torréfacteur et un conduit de cheminée, sans faire de gros dégâts grâce à l’intervention rapide des sapeurs pompiers de Roubaix.
L’incendie du 55 de la rue Pierre Motte ( document Nord Eclair )La façade du magasin ( document collection privée )
Dans les années 1970, la vente de café Grand’mère, couplée à la promotion par catalogue, participe à la notoriété et au succès grandissant de la marque. Le slogan publicitaire de l’époque est : « Café Grand’mère, la tradition du Nord, Café Grand’mère, la qualité d’abord ». La marque Grand’mère bénéficie encore d’une large exposition en 1976 avec le premier film publicitaire à la télévision.
publicité années 1970 ( document café Grand Mère )publicité années 1970 ( document café Grand Mère )
En 1977, c’est la création de la marque « Carte Noire ». Encore une fois René Monnier se lance dans un pari risqué et audacieux d’un nouveau produit, surtout après les fortes hausses de prix du café du Brésil, et de surcroit avec un code couleur jamais utilisé dans l’alimentaire.
Carte Noire ( document café Grand Mère )
La concurrence des grands producteurs de café est rude. Pour émerger face aux géants nationaux, les Monnier décident de réinvestir leurs bénéfices via des opérations de promotion, comme le lancement d’un généreux paquet de 500g pour répondre aux demandes familiales. En 1978, le couple mise sur le café moulu alors que les Français consomment essentiellement du café en grains qu’ils passent au moulin à café, chaque matin. Et c’est encore un succès. Comme son slogan devenu culte « Grand’Mère sait faire un bon café ».
Document INA
En 1982, René Monnier vend 63 % de ses actions de café Grand’Mère au groupe suisse Jacobs Suchard qui possède déjà Jacques Vabre. Cette décision est prise pour que le café Grand Mère s’implante encore davantage sur un plan national. La marque rejoint ensuite dans les années 90, le groupe Kraft Foods.
( document café Grand Mère )
En 1987, le café Grand’mère continue à créer l’événement et fait le buzz en célébrant la première fête des grand’mères, célébrée depuis, tous les premiers dimanches du mois de Mars. C’est une pure opération de marketing et de communication bien pensée, de la marque créée à Roubaix.
En 1990, le magasin de la rue Pierre Motte ferme définitivement ses portes. Le fonds de commerce devient alors en 1991, la pharmacie Eurotéléport créée par Philippe Vermés et reprise en 2022 par Charlotte Guillain.
document Nord EclairPhoto BT
La marque « café Grand’mère », née à Roubaix, existe maintenant depuis 70 ans et sa santé est toujours éclatante avec 24 millions de paquets de café vendus en 2023. La marque Café Grand Mère fait de nos jours, partie du groupe international Mondelez.
Depuis le début du siècle dernier, le 55 rue Pierre Motte à Roubaix a toujours été occupé par un estaminet. Dans les années 1910-1920 le café était tenu par S. Lagache et dans les années 1930-1940 par Jean Poulin. Ce dernier était non seulement cafetier mais également musicien violoniste et organisait dans son établissement : « La Taverne Franco-Belge » des concerts avec son orchestre.
l’estaminet de S. Lagache ( document collection privée )Jean Poulin, à gauche sur la photo et son orchestre ( document collection privée )
En 1951, René Monnier, né en 1925 à Roubaix, et son épouse Lucette, habitent 82 rue d’Anzin à Roubaix. Ils reprennent le fonds de commerce du 55 rue Pierre Motte et le transforment en épicerie. Ils font appel à l’architecte C. Verdonck pour aménager l’intérieur du point de vente. L’enseigne choisie : « A l’Abondance » a pour origine, l’époque d’après guerre ; les Français ont en effet, terriblement souffert pendant ces quatre années de privations alimentaires et commencent à retrouver des produits conformes à leurs attentes.
façade de l’épicerie A L’Abondance ( document archives municipales )plan du point de vente ( document archives municipales )
Maurice Monnier, le père de René, gère une crémerie, depuis quelques années, au 51 de cette même rue Pierre Motte, : la «Laiterie des Halles». Maurice vend du beurre des œufs, du fromage, mais également du jambon, du café et des conserves.
publicité La Laiterie des Halles ( document collection privée )
Entre les deux commerces 51 et 55 des père et fils Monnier, il existe au 53 une toute petite échoppe qui vend des articles de confiserie tenu par A. Domen : « Aux Spécialités ». Les trois commerçants s’entendent bien et communiquent ensemble, pour éditer des publicités communes dans la presse locale.
Plan cadastraldocument Nord Eclair
Au début des années 1950, la région manque encore de tout. Les besoins sont énormes et de nombreuses denrées alimentaires de première nécessité transitent en fraude depuis la Belgique toute proche : le tabac, le chocolat, le café et en particulier le café « Grootmoeder » qui signifie grand’mère en flamand.
Pour développer leur commerce, René et Lucette commencent à torréfier eux-mêmes quelques cafés, c’est l’occasion de créer leur propre marque : le « café grand’mère », un clin d’oeil au café belge bien connu.
René et Lucette créent des mélanges de grains pour produire un café, familial et simple, mais de qualité avec de nouveaux goûts et arômes, à des prix compétitifs. Ils développent ainsi la torréfaction de différents cafés qui répandent dans tout le quartier une odeur de café agréable, et attire les passants. Le succès est immédiat, René et Lucette ont, tous deux, un sens inné du commerce, ils lancent des offres promotionnelles régulières sur leurs produits et communiquent par de la publicité dans la presse locale. Ils ouvrent un deuxième magasin à Tourcoing au 5 rue de la Cloche.
document collection privée
René est très proche des consommateurs et sensible à toutes les remarques, il n’hésite pas alors, à organiser des concours pour savoir quelle serait la meilleure campagne de publicité possible, pour son café Grand Mère.
document Nord Eclair
En 1958, René et Lucette souhaitent développer encore leur activité, mais le manque de place se fait cruellement sentir. Ils reprennent le commerce voisin de confiserie au N° 53 « Aux spécialités » et le 51 la « laiterie des Halles » de Maurice Monnier lequel prend une retraite bien méritée. René et son épouse créent alors la SMPM « Société nouvelle des Magasins de la rue Pierre Motte » pour la création d’un seul et même commerce sur une parcelle de terrain qui s’étale désormais sur 269 m2. Les travaux de transformation et d’agencement du nouveau magasin sont confiés à l’agence Antoine Addic à Lille.
document archives municipales
Au début des années 1960, les grandes surfaces font leur apparition et elles sont manifestement une menace pour les petits détaillants. A l’inverse, René et Lucette vont rapidement comprendre les possibilités de développement qu’offre ce nouveau mode de distribution. Le café Grand’mère est référencé au premier supermarché Auchan de l’avenue Motte à Roubaix. René et Lucette ont désormais des ambitions nationales de développement.
document Nord Eclairdocument café Grand Mère
En mai 1961, un pan de mur branlant, situé au 3° étage de l’immeuble menace de s’effondrer. René Monnier fait évacuer immédiatement le magasin, puis prévient les services de secours, avant que le mur ne s’écroule sans faire de victimes. Une entreprise se déplace ensuite pour démolir et supprimer complétement le dernier étage et, ensuite, la marquise endommagée qui abritait les piétons sur le trottoir.
document Nord Eclair
René Monnier adore la publicité et la communication. En Novembre 1962, il fait venir le sympathique et infatigable animateur Marcel Fort, pour animer une journée complète dans son magasin en partenariat avec le fameux camembert « Révérend » fabriqué en Lorraine. De nombreux cadeaux ( dont beaucoup de fromages ! ) sont alors offerts à la clientèle.
documents Nord Eclair
Quelques années plus tard, Fabrice, le célèbre animateur de la station de radio RTL, se déplace à Roubaix pour animer une émission de jeux, diffusée à la mi journée sur l’antenne pour faire gagner des paquets de café à la clientèle venue nombreuse.
documents RTL
En 1962, René Monnier est nommé président de l’Union des commerçants de la rue Pierre Motte. Le bon sens de René et Lucette Monnier est la clé de la réussite de la marque des cafés « Grand’mère 59 ». Ils proposent aux autres détaillants de la métropole de leur fournir leur café, et n’hésitent pas à apposer leur publicité sur les fourgons de livraison aux particuliers.
Le fourgon Citroën publicitaire d’un commerçant de Hem ( document collection privée )
La place de Verdun se situe dans la rue Gorghemetz au cœur du quartier de Beaumont à Hem. Sur cette place se trouvent l’église Saint-Paul depuis 1954 et un petit centre commercial depuis les années 1960. Elle a été inaugurée en novembre 1956, après une messe célébrée à l’église Saint Paul à l’occasion des cérémonies du 11 novembre par Jean Leplat, maire de la ville.
Inauguration de la place en novembre 1956 (Document Nord-Eclair)L’église Saint-Paul à Hem en 2020 (Document Voix du Nord )
A la fin des années 1950 la cité jardin Beaumont (381 logements) a en effet vu le jour dans la plaine de Beaumont de l’autre côté de l’avenue Mozart. Il faut donc construire un minimum de commerces de proximité pour tous ces nouveaux habitants, bien éloignés du centre de la ville.
Photos aériennes du début des années 1960 puis de 1969 (Documents IGN)
Dès 1968, le Ravet Anceau fait état d’une épicerie Noréco qui reste en activité pendant une dizaine d’années, sous l’enseigne Corsaire. A cette époque, le petit centre commercial comporte également un tabac tenu par Mrs Pouille puis Baude, qui fait également librairie, papeterie, jouets et cadeaux, ainsi qu’un dépôt de teinturerie Rossel.
L’épicerie Corsaire, publicité de 1977 (Document Nord-Eclair)Tabac Baude (Document Historihem)
Lorsque Mme Vandendorpe reprend le dépôt de teinturerie en 1971 et jusqu’à la fin des années 1980, elle diversifie ses activités et ajoute au nettoyage à sec : bonneterie, lingerie, marques Stemm et Playtex, prêt à porter, mercerie, layette, cordonnerie…
La bonneterie teinturerie Dominique, publicités des années 1970 et 1980 ( Documents bulletins d’information de Hem et Historihem)
Pour assurer un service complet le petit centre est également doté d’une pharmacie, tenu par Mme Ramette-Sabin, jusqu’à la fin des années 1970 . Cette pharmacie se révèle indispensable pour tous les habitants du quartier mais plus encore pour ceux qui n’ont pas de véhicule.
A la fin des années 1970 c’est l’enseigne Shopi qui s’installe dans le petit centre commercial de Beaumont à la place de l’ancien Corsaire. Cette enseigne alimentaire de proximité a été créée en 1973 par le groupe Promodès. L’accent est essentiellement mis sur les rayons frais dans les publicités de l’époque et l’enseigne reste en place à Beaumont pendant plus de 10 ans.
Publicités des années 1970 (avec la façade du magasin) et 1980 (Documents Nord-Eclair)
A cette époque le tabac existe toujours, géré par Mrs Mercier puis Deroo, ainsi que le magasin Dominique et la pharmacie alors tenue par Mme Lauridant-Sabin.
Puis viennent les années 1990 et l’ouverture, en 1991, un nouveau libre-service, à l’enseigne Goldy, ouvre ses portes, spécialisé dans l’alimentation : point chaud, magnifique rayon fruits et légumes, rôtisserie et boucherie, rayon crémerie sans oublier conserves, biscuiterie et liquides avec une très belle cave à bières.
Ouverture de Goldy en 1991 (Document Nord-Eclair)
Malheureusement, le centre commercial connait ensuite un gros passage à vide, notamment en ce qui concerne la supérette, abandonnée et vandalisée. Ensuite c’est sous l’enseigne 8 à 8 que la supérette de quartier rouvre ses portes en 2000, après plusieurs tristes années où l’endroit ressemblait à un cube muré au point qu’en 1997, la commune préemptait le bâtiment pour y aménager elle-même des cellules commerciales.
Suite à cela des travaux longs et coûteux avaient été entrepris pour obtenir un centre commercial tout neuf et fonctionnel, permettant ainsi la réouverture de 2 commerces : un salon de coiffure ouvert par JN Craissin, déjà installé au centre ville et une boulangerie installée par Mr Stievenard également présent au centre d’Hem.
Le guide pratique de la municipalité de 2000 fait également état d’une librairie et d’une civette tabac presse ainsi que de la pharmacie de Beaumont.
Le centre commercial (où une boulangerie existe toujours mais apparemment plus le salon de coiffure remplacé par un fleuriste : Fleurs de vanille) avec la supérette 8 à 8 en 2008 (Documents Google Maps)
La supérette quant à elle se lance sur une surface de 275 mètres carrés. Le groupe Carrefour-Promodes, par l’intermédiaire de sa filiale Prodim, a proposé cette franchise à Mr et Mme Delos, qui tenaient auparavant une supérette dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing.
Cette création de magasin les a tout de suite tenté avec beaucoup de produits frais, plus de 3000 références, un espace parfumerie, une cave à vins et un mobilier tout neuf. A cela s’ajoute les nombreux services offerts comme la livraison à domicile et les larges horaires d’ouverture.
Cela méritait bien une inauguration en grande pompe, en présence de la sous-préfète à la politique de la ville Anne-Gaelle Bauduin, de la conseillère municipale Claudine Dauphin, instigatrice du projet, et bien sûr de Francis Vercamer, maire de Hem.
L’inauguration de la supérette en 2000 (Documents Nord-Eclair) et une publicité (Document Historihem)
Mais en 2012, 8 à 8 ferme ses portes, fermeture heureusement suivie peu de temps après par l’ouverture d’un Proxi Super géré par Mr Rekibi qui propose à sa clientèle : épicerie classique, produits frais, fruits et légumes, un rayon bazar, un dépôt de pain, la presse et un service gratuit de livraison à domicile.
Le Proxi super annoncé par la ville en 2013 et le même magasin 3 ans puis 6 ans plus tard (Documents Magazine Tout Hem et Google Maps)
Actuellement il n’y a plus de supérette, à proprement parler, dans le centre commercial de Beaumont mais la boucherie Zino s’ est installée dans les locaux en avril 2021, gérée par Madhi Tellache, dont la famille a longtemps tenu une boucherie rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle du boulevard de Reims. Le nouveau magasin propose également des produits d’épicerie, des fruits et légumes, des produits orientaux, de la charcuterie et des surgelés.
La boucherie Zino (Documents photo IT et Voix du Nord)
La boulangerie actuelle : l’Hirondelle 2 a, quant à elle, été ouverte en 2021 par Youssef Hernoun qui avait déjà ouvert l’Hirondelle 1 à Roubaix. A Hem, il s’est associé à Florian Peere pour rénover la boutique, vide depuis quelques temps, et la municipalité a remis le laboratoire aux normes. La boulangerie propose bien sûr pain et viennoiseries mais aussi sandwichs, paninis et pizzas pour les formules du midi.
L’Hirondelle 2 avant et après (Document FB Duman design et publicité) la boutique et les 2 gérants (Documents Voix du Nord)
Durant l’année 2020, la pharmacie de Beaumont a été reprise par Thomas Remy. C’est sans doute l’une des cellules du centre commercial qui a le moins changé depuis la construction même si des améliorations, essentiellement intérieures, ont été apportées par les différents gérants de l’officine au fil du temps.
La pharmacie de Beaumont (Documents site internet, Calipharma et photo IT)
Pour redynamiser le site de la place de Verdun, en 2020, la municipalité n’a pas hésité à investir. Ainsi une réfection complète de l’éclairage urbain a été faite, du mobilier urbain neuf a été installé. Une nouvelle aire d’amusement éco-responsable a été aménagée juste à côté du parvis de l’église Saint-Paul.
La nouvelle aire de jeux (Documents photo IT et Voix du Nord)
Mais surtout en 2021, la mairie lance un marché hebdomadaire pour répondre à une demande des habitants et renforcer le commerce de proximité du quartier. Ce marché réunit une dizaine de commerçants ambulants: rôtisserie, primeurs, bar à jus, fleuriste, fromager, boucherie, habillement…
Le marché de Beaumont (Documents Voix du Nord)
60 années après la création d’un centre commercial, indispensable dans ce nouveau quartier sorti de terre autour de l’église Saint-Paul, et malgré certains décennies plus difficiles que d’autres pour l’activité commerciale dans le quartier, le petit centre est aujourd’hui toujours actif et bénéficie du coup de pouce apporté par le marché hebdomadaire de Beaumont.
Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.
L’histoire commence par un mariage. Le 24 mars 1945, Achille Vantieghem fils de M. et Mme Vantieghem Beckaert épouse Marcelle Moreels, fille de M. et Mme Moreels Vosdey. La cérémonie a lieu en l’église Saint Vaast de Leers. À ce moment, Achille travaille en mairie puis il fait son service militaire. Pendant ce temps, Marcelle travaille encore chez Mme Delebois rue des lignes, déjà à faire des fleurs. Les fleurs, on en faisait aussi au 15 rue Victor Hugo, avec Joséphine, la maman, qui vendait aussi des articles funéraires.
15 rue Victor Hugo Leers photo familiale
Vient le jour de la libération d’Achille, et avec Marcelle ils prennent la décision de s’installer au 3 rue Thiers à Leers. Il fera le quincailler et elle continuera de faire des fleurs, ce qu’elle n’a cessé de faire depuis qu’elle a quitté Madame Delebois et qu’elle s’est installée artisane.
La biscuiterie Roussiaux 3 rue Thiers archives familiales
Le 3 rue Thiers fut autrefois une biscuiterie tenue par un oncle d’Achille, M. Roussiaux. Il y avait là un atelier et un four. On y entassa bientôt toutes sortes d’ustensiles : casseroles, seaux, ferblanteries domestiques diverses. Achille livrait les fleurs de Marcelle dans un grand carton à vélo. Henri Moreels, le beau père retraité, venait en demi-journée donner la main au découpage des matières pour les fleurs. Il y avait du papier, du rodoïde, du celluloïd. Les fleurs étaient faites à la main, avec des moules, on les montait pétale par pétale avec une tige.
Achille devant le 3 rue Thiers archives familiales
L’affaire prit de l’extension, on abandonna la quincaillerie, le vélo ne suffit plus aux livraisons, Achille acheta à vil prix une vieille jeep qu’il fallait pousser pour la mettre en route. Il fut décidé d’agrandir la clientèle et ils prirent des apprenties : deux filles de Leers et deux filles de Néchin et quelques ouvrières de l’atelier Delebois qui ne tournait pas bien.
En tête de facture archives familiales
Le manque de place et le démon du déménagement poussèrent Achille et Marcelle à chercher un endroit plus vaste. L’histoire se poursuit à Roubaix en 1950.