La façade du 22 rue du Grand Chemin, se compose de 3 fenêtres et d’une porte cochère sur la gauche qui ouvre sur un long passage pour les voitures. Un parking se trouve au bout du terrain.
La façade ( document archives municipales )document archives municipales
La superficie importante du terrain permet d’abriter le siège de différents artisans ou de petites entreprises. Notons qu’en 1955, neuf entreprises y sont présentes : Edouard Lalouette négociant en tissus, Maupas frères et Maillard matériel textile, Vespora confections, R et J Deborgher laines à tricoter Erjy, G Dewitte, Sté Probitex bonneterie, F Gilman constructions métalliques, Marcel Connard matériel textile, J Mercier menuisier et H Carrel dessinateur.
Publicités ( documents collection privée )
Au fil des années, les bureaux et ateliers deviennent vétustes par manque d’entretien. Les artisans quittent progressivement leur local, pour s’installer ailleurs. Ils ne sont plus que 3, présents en 1968 ; Gilman-Connard constructions mécaniques, M Carton photographe et B Dumont, vêtements de cuir INUSA, qui sera le dernier à quitter les lieux.
Publicité Inusa ( document collection privée )
Au début des années 1980, il n’y a plus aucune entreprise locataire. Stanislas Heleenberger, responsable de la SCI BERGER, propriétaire des lieux, sollicite en 1988, l’autorisation de démolir totalement l’immeuble commercial situé au 22 de la rue du Grand Chemin.
document archives municipales
Le permis de démolir est accordé car, suite à un sinistre, la vétusté de l’immeuble présente un danger pour le public. L’immeuble est inoccupé, et n’a plus aucune destination immobilière ou commerciale. Parallèlement, un projet de permis de construire est déposé pour la création d’un parking et de box pour automobiles.
Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).
Au début du 19ème siècle, l’actuelle avenue Henri Delecroix n’est qu’un chemin pavé qui d’une part relie tout droit le château Six à l’église Saint Corneille et d’autre part continue quasiment à angle droit pour devenir le chemin de Hem à Forest. A la fin du siècle la partie coudée est une partie de la route départementale de Saint Amand à Roubaix, tandis que l’autre partie devient l’avenue du Château, rebaptisée ensuite avenue de la Gare début 20ème.
Vue aérienne de l’avenue de la Gare de la place d’Hem à Forest en 1933 (Document IGN)
En effet, le chemin de fer de Tourcoing à Somain la traverse à hauteur du Rivage dans les années 1880, avec un passage à niveau et une halte implantée au point dit « Ronde du Château ». On trouve son appellation actuelle sur un plan de 1953 et elle sera quelques peu modifiée par la création de l’antenne Sud. En effet en 1984, un carrefour sera aménagé en vue de l’implantation de feux tricolores avant la construction d’un giratoire 4 ans plus tard.
CPA de la « gare » prise vers Forest (avec les colonnes du château Six au fond) et de la halte prise vers le centre d’Hem au début du 20ème siècle (avec au fond l’église Saint-Corneille) (Documents collection privée)
Comme le montre la carte postale ci-dessus 2 estaminets sont installés de part et d’autre de la route menant vers Hem afin que les voyageurs puissent se désaltérer : A l’Arrêt de Hem, tenu par J. Lefebvre, sur la gauche et l’Estaminet de la Gare sur la droite. Il reste en effet du chemin à faire à travers champs avant d’atteindre le centre du village.
Ainsi qu’on le voit également sur les deux cartes postales suivantes, hormis les 2 estaminets il y a très peu de bâtiments proches de la halte, aucune gare n’ayant été attribuée à la commune mais un simple arrêt de chemin de fer. Le seul bâtiment qui apparaît nettement avant la barrière est celui qui abrite les forgerons de la famille Roger (père et fils).
CPA de la halte vers Hem, avec barrière fermée ou ouverte (Documents collection privée)
L’Estaminet de la Gare est ouvert en 1887 par Louis Leclercq et repris par Séraphin Debraussere l’année suivante. L’établissement appartient à la brasserie Leclercq et on y achète également des billets de train. L’installation du tissage d’Henri Duprez en 1928, du 48 au 52 de la rue, juste en face de l’estaminet amène sans doute de nouveaux clients. Quant à la ligne de chemin de fer, elle est fermée en juillet 1939 à la veille de l’avènement de la seconde guerre mondiale.
Au cours de celle-ci, le garde barrière Louis Marga, né en 1900, s’illustre dans la résistance, après avoir été soldat lors de la première guerre mondiale alors qu’il était ouvrier des chemins de fer. Il organise ainsi le passage de deux soldats français évadés vers la zone libre puis fin 1942 rejoint le réseau de résistance du War Office avant de se rapprocher du mouvement de résistance Voix du Nord.
Fin 1943, il appartient au Groupe d’Ascq, qui procède à des actions de sabotage. Il place ainsi des explosifs sur la voie ferrée, et participe au déraillement d’un train militaire allemand à Ascq, acte qui entraîne une répression sévère. Il est arrêté par la Gestapo de Lille où il réside alors, interné à la prison de Loos, condamné à mort par le tribunal militaire allemand et exécuté au fort de Seclin au lendemain du débarquement.
Louis Marga et sa femme avant la guerre à la halte de Hem ( Document collection privée)
En 1950, la municipalité décide de rendre hommage à Henri Delcroix, député-maire de la ville pendant un quart de siècle, et à l’origine de nombreuses réalisations : œuvres sociales et projets d’urbanisme, ayant contribué au bien-être de la population hémoise, décédé en avril 1939. C’est l’avenue de la Gare qui est choisie pour porter son nom. L’inauguration a lieu le 1er mai 1950, en présence de nombreuses personnalités et sous la présidence de Jean Leplat, maire de Hem.
Changement de nom de l’avenue de a Gare en 1950 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 1940 à 1960, on ne trouve plus trace de l’ancien estaminet de la gare puis en 1961, un cafetier apparaît au 51, avenue Henri Delecroix à savoir O. Canfin suivi de Mme Cl. Cappèle en 1965 jusqu’en 1970, et, en 1971, c’est le café Au Parking qui y est répertorié.
L’ancien Estaminet de la Gare et le 51 avenue Henri Delecroix en 2008 (Document collection privée et Google Maps)Vue aérienne de l’avenue en 1962 (Document IGN)
Au 17ème siècle cette rue, qui joint actuellement la rue Jules Guesde à la Place de la République, n’est qu’une portion d’un simple sentier de terre, impraticable en hiver, permettant le passage des brouettes dont les ouvriers hémois se servent pour porter à Roubaix les pièces de tissus qu’ils ont fabriquées dans leur maisons « à l’otil ». Deux siècles plus tard, elle figure sur le plan cadastral comme une partie de la chaussée de Lille à Hem.
Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)
A la fin du 19ème siècle elle est éclairée par des becs de gaz. C’est le sieur Zaingraff qui obtient la concession pour éclairer 4 mois par an de 17h à 23h et se charge de l’entretien des lanternes, de l’allumage et de l’extinction. Peu après, la rue faisant partie d’une route départementale, sa largeur est portée à 11 mètres. Elle prend alors le nom de route de Saint Amand puis, en 1928, elle prend celui du Docteur Coubronne, une personnalité hémoise décédée en 1923. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).
Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)La route de Saint Amand vue du centre au début du 20ème siècle en carte postale colorisée et la même rue vue de Hem Bifur à hauteur de Notre Dame de Lourdes (Documents collection privée)
L’école Notre Dame de Lourdes y est construite dès le début du 20ème siècle.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Puis, bien que cette route reliant le centre ville au carrefour d’ Hem Bifur soit encore bordée de champs des 2 côtés dans les années 1930, elle est ensuite très vite riche en commerces et activités de toutes sortes. Le docteur Léon Célestin Coubronne y exerce durant 50 ans au n°59 de la rue tandis que sa voisine du n°61 Rosalie Mulliez est couturière. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).
Vue aérienne de la rue en 1933 (Document IGN). L’ancien cabinet du Docteur Coubronne et la petite échoppe de sa voisine à la libération de Hem en 1944 (Documents Historihem)
Mme Dupriez y installe ensuite brièvement un salon de coiffure pour dames dans les années 1960, avant de déménager rue du Maréchal Leclerc. Puis les années 1970 voient une agence bancaire y emménager à savoir le Crédit du Nord qui y reste durant une vingtaine d’année avant de céder la place à la clinique vétérinaire du docteur Delforge devenue ensuite Clinique Vétérinaire de la Marque.
Publicité de 1968 de Mme Dupriez, du Crédit du Nord et Façade actuelle de la Clinique vétérinaire de la Marque (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
L’estaminet Au beau coin y est installé au n°15, à l’angle de la rue Jules Ferry, et tenu par Lucien Mulliez et Félicie Prévost. Le couple, marié à Lannoy en 1885, a 3 enfants : Blanche-Marie, Jules et Raymond. Ils tiennent l’établissement durant plusieurs années et Lucien décède à l’hospice de Bondues en 1942. Comme souvent l’estaminet abritera ensuite également un réparateur de cycles. Depuis longtemps le bâtiment est revenu à usage d’habitation mais l’on distingue encore sur les briques de la façade rue Coubronne l’ancienne enseigne : Au beau coin.
Le couple Mulliez et 2 de ses enfants et plus tard les tenanciers du Beau Coin en famille sur leur pas de porte (Documents Historihem et collection privée)La maison un siècle plus tard et un gros plan sur la porte et sur l’ancienne enseigne figurant encore sur les briques de la façade (Documents Google Maps)
Presqu’en face, c’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la route de Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul » est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau. Par la suite il deviendra l’Auberge du Tilleul. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).
Le café du Tilleul au début du 20ème siècle et l’auberge en 2022 (Documents Historihem et Google Maps)
Au n°4 de la rue Coubronne, juste à côté de l’école Victor Hugo qui se situe sur la Place d’Hem, se trouve une quincaillerie. Cette toute petite échoppe abritera encore la quincaillerie Denonne, qui vend de tout et notamment des articles de ménage, après la seconde guerre mondiale et même jusqu’au milieu des années 1960.
Carte postale comprenant la fin de la place et le début de la rue Coubronne (Documents Historihem)
Comme le montre la carte postale le magasin est installé dans la partie gauche de l’immeuble tandis que le n°2, dans la partie droite, est une maison d’habitation. Au début des années 2000 c’est le coiffeur Sup’hair qui est installé au n°2 et s’y trouve toujours 25 ans plus tard.
Publicité du salon de coiffure en 2004 et photos de la façade en 2008 et 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)
L’épicerie Dujardin se situe alors à l’actuel n°9 de la rue. Dans les années 1950, c’est l’épicerie Fardel qui s’y trouve, suivie un temps de la blanchisserie Lesaffre. A la fin des années 1960, la pâtisserie Lesage occupe les lieux avant de céder la place à la lingerie mercerie Lesage que l’on retrouve ensuite au n°5.
Photo de l’épicerie Dujardin au début du 20ème siècle et façade actuelle (Documents collection privée et Google Maps)
C’est au n°6 que Raymond Beghin-Droulez ouvre son petit magasin de droguerie, peinture, décors, vitrerie et décors funèbres. A la fin des années 1950, la droguerie devient une entreprise de pompes funèbres : Top Beghin. Ce commerce, très modeste à l’origine, est devenu une entreprise hémoise très connue (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).
Publicités de Raymond Beghin (Documents Historihem)Carte postale reprenant les n°2 à 8 de la rue Coubronne (Document collection privée)Photos de la façade en 2008, 2012 et 2023 (Documents Google Maps)
Un médecin s’installe dans la rue au n°19. Pendant la seconde guerre mondiale, le docteur André Trinquet fait partie de la résistance. Par ses fonctions de médecin, il a droit à un vélomoteur et à l’essence pour sa voiture, atout considérable pour l’action du réseau auquel il appartient. Pris sur le fait alors qu’il transporte des armes il est arrêté et fait prisonnier à Flossenburg où il décède après 15 jours de détention. L’immeuble a, par la suite, été un temps occupé par les cabinets médicaux des docteurs Charles Delebarre puis Claude Moulin avant de reprendre un usage d’habitation.
Une ordonnance du Dr Trinquet en 1936, la succession des Drs Delebarre et Moulin et l’immeuble abritant son cabinet médical (Document collection privée et Google Maps)Le Dr Trinquet dans la résistance en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)
A suivre…
Remerciements à l’association Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Deleporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur ouvrage Au temps d’Hem.
L’immeuble du 20 de la rue du Grand chemin est occupé dans les années 1930, 40 et 50 par l’entreprise de négoces de tissus Roger, Louis et Cie ; dans les années 60 et au début des années 70, par les Ets Rogier, grossiste en produits divers ( plastiques, aquariums etc ). En 1978, la concession des automobiles Volvo de Roubaix, Garage de l’Europe, située au 9 rue des Champs, dirigée par Pierre Platel, reprend le local du 20 rue du Grand Chemin et annonce son ouverture prochaine dans la presse locale.
Publicité Nord Eclair 1978
Les travaux d’aménagement du garage démarrent en Mai 1978, et sont dirigés par le maître d’oeuvre Jacques Onraet à Loos et qui habite résidence Chantilly à Roubaix.
Documents archives municipales
Le nouveau garage ouvre dans le courant de l’année 1979. Le local, beaucoup plus spacieux, permet l’installation des véhicules dans le grand hall d’exposition permanente. Des petits bureaux jouxtent la surface de présentation qui permettent de recevoir la clientèle pour des entretiens privés et discrets.
Publicité Nord Eclair 1979
Derrière, se trouve l’atelier de réparation et d’entretien avec du matériel dernier cri, et en particulier une nouvelle cabine de peinture. A noter que les entreprises chargées de la rénovation du bâtiment ont effectué un travail remarquable, compte tenu que l’immeuble a été considérablement éprouvé par le temps. Le concessionnaire Mr Platelle et son adjoint Mr Afelt annoncent toutefois que le garage de la rue des Champs sera gardé et réservé à la vente des véhicules d’occasion.
document collection privée
En Juillet 1987, le garage de l’Europe déménage à nouveau dans des locaux situés sur l’avenue Roger Salengro ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : 209 avenue Roger Salengro )
Publicité Nord Eclair 1987
L’ancien immeuble reste inoccupé quelques années. En 1998, la ville de Roubaix, désormais propriétaire du bâtiment du 20 de la rue du Grand Chemin, demande l’autorisation de le démolir car il est très vétuste et inoccupé depuis presque 10 ans.
document archives municipales
Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).
Marc-Christian Landuydt, 36 ans en 1999. Lillois d’origine, il a travaillé dans le domaine de la restauration sur la région parisienne pendant de nombreuses années. Il tombe sous le charme d’une grande maison bourgeoise au 39 rue Pierre Motte à Roubaix, et décide de s’y installer pour créer un restaurant d’affaires et de détente.
Plan cadastral
L’endroit est idéalement bien placé, entre l’hôtel de Ville et Eurotéléport. Marc crée son restaurant d’affaires, il est très optimiste car cette activité est inexistante dans le quartier. La clientèle ciblée, ce sont bien sûr les chefs d’entreprise d’Eurotéléport pour les repas d’affaires.
Projet de façade ( Document archives municipales )
En Janvier 1999, il demande donc un permis de construire pour un changement de destination du rez de chaussée, dans lequel il va aménager son restaurant. Il dirige les travaux avec goût et passion. Tout est prévu, le hall d’accueil, la grande salle de restaurant, la cuisine moderne, et les toilettes pour les personnes à mobilité réduite.
Plan du restaurant ( document archives municipales )publicité Février 1999 ( document Nord Eclair )
Le restaurant Richard Lenoir ouvre au printemps 1999. Marc a recruté un chef de renom : Patrice Liévin, 35 ans, qui impose sa signature en cuisine pour contribuer à asseoir la notoriété du restaurant roubaisien. La carte change régulièrement mais garde continuellement des plats classiques tels que : biche rôtie au thym, gelée de ris de veau aux légumes, foie gras maison, etc. La carte des vins est complète et magnifique avec des prix proposés abordables.
document Nord Eclair
Pendant toute l’année 1999, Marc Landuydt communique avec de la publicité dans la presse locale.
document Nord Eclair
Au début du mois de Décembre 1999, Marc est conscient qu’un événement exceptionnel se prépare : le passage à l’an 2000. Il met les petits plats de 1999 dans les grands de 2000, et propose un menu gastronomique pour ces fêtes de fin d’année.
document Nord Eclair
Dans le courant de l’année 2000, pour le premier anniversaire du restaurant, Marc invite de nombreux clients, amis et voisins pour fêter cette première bougie. Avec son équipe, il n’a pas ménagé ses efforts toute cette année pour arriver à ce résultat encourageant : accueil de qualité, immeuble de classe, cuisine haut de gamme à prix raisonnable. A noter pour cette soirée, la présence de Jacky Paoli, conseiller municipal délégué au commerce, et Marie Harmand, présidente honoraire des commerçants du centre.
document Nord Eclair 2000
Malheureusement l’année 2001 s’avère fort difficile. Les résultats escomptés ne sont pas au rendez vous, malgré tous les efforts que Marc et son équipe ont fournis. Le restaurant ferme ses portes en fin d’année 2001, après 3 années d’existence, et l’immeuble redevient comme il était auparavant.
Emile Vanhonsebrouck et son épouse Germaine, née Pluquet, habitent à Lys lez Lannoy, au 146 rue du Vert Pré, à l’angle de la rue Franklin. Dans les années 1940, Emile travaille aux PTT, Germaine fabrique des canadiennes et des imperméables reversibles à la marque « Pile ou Face », dans son petit atelier de la rue du Vert Pré, pour sa clientèle fidèle.
document Ravet Anceau 1947
A la fin des années 1940, Emile souhaite ouvrir un commerce de vêtements pour son épouse Germaine, dans une rue très commerçante, dans une ville plus importante, tout en gardant son propre emploi à La Poste. L’occasion se présente lorsqu’on leur propose un commerce situé au 130 rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle de la rue Sainte Thérèse. C’était un ancien estaminet tenu dans les années 1920-1930 par Mr Delmarle, et inoccupé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
plan cadastral
Le local est très vaste. Le rez-de-chaussée de 105 m2 permet d’aménager un magasin de vêtements, et l’étage d’installer un atelier de confection, pour continuer à produire les canadiennes mais également à développer la production d’autres vêtements ( manteaux, robes, complets etc ).
document collection privée
Emile et Germaine commencent leur activité, après de gros travaux d’aménagement intérieur. En 1954, ils font transformer une partie de la façade en abaissant la vitrine et en posant une vitre convexe anti-reflet, côté rue de Lannoy, de façon à attirer le regard des passants. Ils gardent leur habitation de Lys lez Lannoy avec leurs deux enfants Yves et Yvette.
document Y. Vanhonsebrouck
Le couple commence à communiquer par de la publicité dans la presse locale dans les années 1950. Ils proposent de nombreuses possibilités de financement pour la clientèle : « Le vêtement de votre choix pour 3000 Frs et le reste à crédit en 6 mois ». Germaine reste fidèle à son principe : proposer des manteaux, pardessus, imperméables, vestons, parkas à des prix bas en proposant des moyens de paiement à l’amiable, c’est à dire des prêts personnels sans passer par une société de crédit.
document Nord Eclair 1955
En 1959, c’est la façade, côté Sainte Thérèse qui est modifiée. Les 5 petites fenêtres sont remplacées par 3 magnifiques baies vitrées. Huit personnes travaillent désormais dans le commerce : une vendeuse au rez-de-chaussée, et à l’étage, un coupeur et des ouvrières sur machines à coudre. Emile abandonne son emploi à La Poste pour se consacrer à plein temps au commerce de son épouse.
documents Nord Eclair 1964 et 66
Emile communique sur son magasin en annonçant le « Super Marché du Vêtement » car en effet, il propose un choix immense de complets à des « prix usine » défiant toute concurrence. C’est donc toujours avec surprise qu’il constate des actes de vandalisme, lorsque la vitrine est brisée pour le voler et s’habiller encore à moindre coût.
document Nord Eclair 1966
En 1982, Emile 68 ans, et Germaine 64 ans prennent une retraite bien méritée. Leur fille Yvette reprend le commerce cette même année. Son frère Yves quant à lui souhaite continuer dans une carrière professionnelle technique.
document collection privée
Yvette continue sur la même lancée que ses parents : proposer des vêtements de qualité à des prix bas en organisant des promotions régulières comme : la braderie de la rue de Lannoy en Septembre, la fête des mères et la fin d’année.
document Nord Eclair années 1990
En 2002, Yvette Vanhonsebrouck pense à prendre sa retraite à son tour. Elle communique pour annoncer la liquidation totale du magasin et cesse son activité en 2003, après 55 années d’existence.
document Nord Eclair 2002
Le magasin deviendra ensuite successivement un commerce de vêtements de type oriental, puis rapidement une agence de voyages « Cap découverte », puis une supérette, et depuis 2018, c’est une boulangerie qui est installée et toujours en activité de nos jours.
document Google maps 2008Photo BT
Remerciements à Yvette Vanhonsebrouck, ainsi qu’aux archives municipales.
Emile Meeschaert est né en 1910 à Roubaix. En 1935, il crée un établissement financier et s’installe au 10 rue du Curé à Roubaix. C’était autrefois le siège de l’entreprise d’ameublements L. Pollet.
La banque Messchaert est une banque privée qui propose à sa clientèle de nombreux services : valeurs en bourse, agent de change de monnaies étrangères, conseiller financier etc. Les affaires fonctionnent très correctement grâce à la grosse clientèle d’industriels textiles de Roubaix et Tourcoing.
document Ravet Anceau 1937
A la fin des années 1940, Emile ouvre une deuxième agence à Tourcoing, au 15 rue de Lille. En 1949, il entreprend la réfection de la façade de son immeuble de Roubaix, au 10 rue du Curé. Son architecte DPLG, sis au 31 rue du Grand Chemin, lui propose la pose de briquettes et simili pierre en recouvrement des murs existants. Les travaux sont confiés à l’entreprise Desbouvrie.
document archives municipales 1949
Au début des années 1950, Emile, qui habite 74 rue du Grand Chemin, reprend l’immeuble voisin de son premier établissement au 12 rue du Curé, et, en 1956, demande un permis de démolir pour les dépendances situées au bout de son nouveau terrain ( écurie et remise ). Le dossier est confié au cabinet de l’architecte Constant Verdonck situé au 17 avenue Jean Lebas.
document archives municipales 1956
Les années 1960 sont particulièrement florissantes. Il se spécialise encore davantage en : analyste financier, conseiller en placements, gestion de portefeuilles, etc. Il diversifie ses activités et propose également le vente de billets de la Loterie Nationale !
documents collection privée
Son service d’agent de change et de monnaies étrangères se développe fortement dans les années 1960, car c’est vraiment le début des vacances des français. Les affaires sont donc propices au développement du tourisme. En 1966, Emile crée alors, au N° 12 de la rue du Curé une agence de voyages : « Roubaix Voyages ».
La façade du 12 rue du curé ( document archives municipales )Publicité années 1970 ( document collection privée )
L’inauguration de « Roubaix Voyages » se déroule en Décembre 1966, en présence de Victor Provo et de très nombreuses personnalités ainsi que des représentants de la SNCF, des compagnies aériennes et maritimes.
Inauguration ( document Nord Eclair )Publicité années 1970 ( document collection privée )La façade du 10 rue du Curé ( document archives municipales )
Plus de 100 personnes travaillent désormais dans l’entreprise Meeschaert. Le fils d’Emile Meeschaert, Luc, né en 1941, aide son père, à la fin des années 60 à la gestion de l’entreprise. Il crée en 1974, la Société d’Etudes et de Gestion Financière Meeschaert à Paris.
La façade du 10 et 12 rue du Curé ( document archives municipales )Publicité ( document collection privée )
Cédric Meeschaert, le fils de Luc, naît en 1974. Devenu adulte, Il vient compléter l’équipe dirigeante. Emile Meeschaert décède en 1992, à l’âge de 82 ans. Il avait de nombreuses activités extra professionnelles et notamment dans les domaines, social, culturel et religieux.
Décès d’Emile Meeschaert ( document Nord Eclair 1992 )
A la fin des années 1990, les architectes du futur « Espace Grand Rue » viennent présenter à la direction de la banque Meeschaert, les plans de l’implantation du Géant Casino, et annoncent qu’il va falloir rogner sur l’arrière des locaux, sans gêner outre mesure l’activité de l’entreprise. Par la suite, les architectes revoient leur copie et pour le coup, ce sont les deux immeubles qui sont concernés. L’entreprise est expropriée.
Jean-Luc Saint Maxent, directeur adjoint de la financière Meeschaert se met à la recherche d’un local dans la ville, mais rien ne lui convient, et de plus, coupé de ses racines historiques, il n’a plus vraiment de raisons objectives de rester à Roubaix. La banque déménage alors à Lille au printemps 1999, rue du Molinel, avec ses 42 employés.
document Nord Eclair 1999
Aujourd’hui, Cédric Meeschaert le petit fils d’Emile, est président du Directoire et président du Comité Exécutif du groupe Meeschaert. Entreprise indépendante, Meeschaert est un acteur de référence de la gestion privée et du « family office » en France, depuis près d’un siècle. L’agence de Lille se trouve aujourd’hui au 18 avenue de Flandre à Marcq en Baroeul.
L’avenue Foch dans les années 1930 (Document Hem Images d’hier)Vue aérienne de l’avenue Foch dans les années 1950 (Document IGN)
Cette rue, longue de 391 mètres, joint la rue des Ecoles à la rue Louis Loucheur, dans le quartier des 3 Baudets. Elle est entièrement bordée de champs côté pair et de maisons CIL côté impair. Au début des années 1950, elle accueille l’école La Fontaine et ses 3 classes de maternelle. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
L’école La Fontaine (Document Historihem)
La rue est alors déjà essentiellement résidentielle, même si quelques commerces la parsèment durant cette décennie et les trois qui la suivent. Ainsi l’alimentation générale tenue par Maurice Monier au n°15 y restera jusqu’au début des années 1980. Ce marchand, très connu du quartier, possède une camionnette qui lui permet de sillonner les quartiers pour y proposer sa marchandise. Il gère son commerce avec son épouse Jeanne et bénéficie plus tard de l’aide de sa fille Joëlle et de son gendre André. Après la fin d’activité de ce commerce emblématique de la ville, la maison retrouve un usage d’habitation comme c’est encore le cas de nos jours.
L’alimentation M.Monier et sa camionnette Citroën type H (Documents Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…)Publicité de 1972, Maurice et Jeanne dans les années 1970-80 et le n’° 15 en 2023 (Document Nord-Eclair, Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…, et Google Maps)
Au début des années 1960, 3 artisans et une autre commerçante rejoignent l’avenue. Il s’agit de L. Blin, spécialisé en radio et télévision au n°17 voisin, lequel deviendra par la suite Blin-Delestrée TSF en 1965, mais dont on ne trouve plus trace dans les années 1970. Au n°41 on trouve un temps J. Cloart : plâtrerie, décoration, transformation.
J Cloart publicité (Document Historihem)les n°17 et 41 de nos jours (Documents Google Maps)
Au n°63, s’installe Louis Van de Putte, artisan en couverture, plomberie et zinguerie, lequel reste en activité jusqu’à la toute fin des années 1970 à cette même adresse. Enfin une épicerie ouvre ses portes au n°101, au début des années 1960 et pour une décennie, tenue par Mme Leclercq.
Louis Van de Putte publicité (Document Historihem)Les n°63 et 101 de nos jours (Documents Google Maps)
La rue Foch est alors une belle artère qui porte le nom d’avenue et l’école maternelle est l’une des plus belles de la région d’après la presse locale. Pourtant à la fin des années 1960, force est de constater que de multiples dépôts d’ordures et immondices y sont entassés sur un terrain vague, tout contre l’école, ce que déplorent les riverains.
Trop d’ordures avenue Foch en 1969 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 1970, c’est le stade Liétanie qui y est créé. Ce terrain de football, qui accueille les entraînements des enfants, porte le nom d’un dirigeant de club et footballeur hémois. Il reçoit également les enfants des centres aérés des quartiers de la Lionderie et des Trois-Baudets.
Un groupe d’enfants de centre aéré au stade (Document Nord-Eclair)
A la toute fin des années 1980, le square des Bleuets, d’une longueur de 137 mètres, apparaît aux côtés de l’école La Fontaine, à l’angle de l’avenue du Docteur Calmette, constitué de « dominos » destinés aux personnes âgées. Sur les plans et la photo aérienne des années 2000 on voit clairement le stade Liétanie suivi de l’école La Fontaine et du Square des Bleuets.
Le square des bleuets, extrait de plan de Hem et photo panoramique des années 2000-2005 (Documents Gralon et IGN)
Les arbres qui bordaient la rue Foch étant considérés comme trop envahissants sont remis en question en 1994 et suite à une réunion de Mr Decourcelle (adjoint à l’urbanisme) et des riverains, dans le restaurant scolaire de l’école La Fontaine, une décision est prise : la totalité des arbres situés côté impair sera abattue et côté pair entre les n°2 à 12 . Le reste des tilleuls subsistant côté pair seront élagués et taillés en espalier. Par ailleurs une bande cyclable est prévue.
Réunion scellant le sort des arbres de la rue en 1994 (Document Nord-Eclair)
Le vingt et unième siècle signe la fin d’une époque dans le quartier et un ambitieux projet qui va changer la physionomie de la vieille rue du Maréchal Foch. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, située rue des Ecoles ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. 2 chantiers y sont en effet menés de concert : la rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et la construction de la nouvelle école Jules Ferry, en lieu et place de l’ancien stade Liétanie et de la maison qui le séparait de l’école maternelle. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une ouverture à la rentrée 2022.
La rue Foch avec le stade Liétanie en 2008, le terrain vague en 2017 et 2020 puis avec l’école Jules Ferry flambant neuve en 2023 (Documents Google Maps)
A ce jour la rue Foch a retrouvé sa vocation exclusivement résidentielle, sans aucun commerce, mais aussi scolaire. Elle est toujours bordée des maisons des années 30 sur son côté impair et abrite sur son côté pair un groupe scolaire comprenant une école maternelle presque centenaire mais rénovée et une école élémentaire flambant neuve. Les travaux se poursuivent pour ouvrir une rue face à celle de l’abbé Lemire qui rejoindra la rue Blaise Pascal parallèle à la rue Foch.
Vue aérienne de la rue en 2023 (Document Google Maps)
C’est au n°6 de la rue du Docteur Coubronne, qui mène à la Grand-Place, que Raymond Beghin-Droulez ouvre son petit magasin de droguerie, peinture, décors, vitrerie et décors funèbres, dans les années 1930. Il y commercialise également les papiers peints Leroy (récompensés aux expositions universelles de 1855 et 1867), des toiles cirées, des linoleums, des chaises, des fauteuils et des berceaux…Dans l’annuaire de 1945, il est répertorié à la rubrique peinture.
Carte postale reprenant les n°2 à 8 de la rue Coubronne, photographie d’Isidore Leroy et publicités de Raymond Beghin-Droulez (Documents collection privée, Historihem et papiers peints Isidore Leroy)
Son commerce est si proche de la Place que l’adresse figurant sur les publicités est double : à la fois 6 rue du Docteur Coubronne et Place d’Hem. Par ailleurs, on retrouve une publicité de Léon Beghin-Gauquié, lequel a pour adresse Grand-Place à Hem, et qui commercialise : papiers peints, toiles cirées, linoleums, mais aussi chaises, fauteuils, berceaux, décors funèbres, plaques en marbre, ripolins, émail et couleurs.
Publicité de Léon Beghin Gauquié (Document Historihem)
Ce n’est qu’au milieu des années 1950 que la droguerie devient également une entreprise de pompes funèbres et apparaît dans les 2 rubriques de l’annuaire Ravet Anceau. Dix ans plus tard R.Beghin est toujours répertorié comme peintre tandis que Mme JP Top Beghin tient la droguerie.
En février 1968, la droguerie Top-Beghin inaugure un magasin agrandi et rénové. Le commerce reprend en effet les n° 4 et 6 de la rue du Docteur Coubronne. Le couple Top y a convié de nombreuses personnalités de la municipalité et de la chambre de commerce. Du champagne est offert et Jean-Pierre Top propose à ses invités de circuler dans les rayons pour y admirer l’immense choix de peintures et papiers peints mais aussi la gamme d’outils et produits d’entretien.
Inauguration du nouveau magasin en février 1968 (Document Nord-Eclair)
Malheureusement, 3 ans plus tard, l’immeuble abritant le magasin refait à neuf est la proie d’un incendie qui démarre à l’étage dans la cuisine tandis que Mr et Mme Top terminent leur journée de travail au magasin. Les époux parviennent à grand peine à sortir leurs enfants qui dormaient au second étage du n°6, tout juste restauré, avant l’arrivée des pompiers. L’habitation est inhabitable mais le magasin ne subit que peu de dégâts dus essentiellement aux fumées et à l’eau déversée par les soldats du feu pour venir à bout du sinistre.
Une maison ravagée par le feu à Hem (Document Nord-Eclair)
Le commerce peut donc continuer son activité et proposer en 1971 ses rayons spécialisés : papiers peints, peintures, revêtements de sol, mais aussi ses services : décolleuses, tables à repasser et livraisons à domicile. Mieux, un an plus tard c’est Service Top, supérette d’alimentation, qui est proposée à la clientèle avec son alimentation générale mais aussi ses rayons spéciaux : frais, surgelés, et cave aux vins.
Publicités de 1971, 1975 et 1976 (Documents Nord-Eclair)
Service Top obtient en 1974, après l’achèvement d’importants travaux d’agrandissement et de rénovation, un quart de page dans la presse locale pour vanter : « la solution idéale pour votre problème décoration ». 600 modèles de papiers peints se trouvent alors en exposition permanente dans le secteur du magasin qui leur est consacré, la partie réservée à la peinture et la droguerie fait également l’objet d’un soin extrême notamment pour la présentation de l’éventail des couleurs proposées, et les moquettes sont positionnées sur des présentoirs grande largeur…
Un quart de page pour Service Top en 1974 et publicité de 1975 (Documents Nord-Eclair)
C’est en 1978 que Top-Beghin met en service une chambre funéraire pourvue de salons et équipements annexes et conçue pour offrir aux familles des défunts un cadre propice au recueillement. C’est Jean-Claude Provo, maire de la ville, qui inaugure l’établissement en présence de nombreuses personnalités locales et des communes voisines. L’accès se fait par le n°6 rue du Docteur Coubronne mais l’établissement donne également sur la rue du Cimetière, juste après les salons de l’Auberge du Tilleul.
Ouverture de la chambre funéraire en 1978 et sa façade sur la rue du Cimetière en 2008 et rue du 06 juin 1944 en 2022 (Document Nord-Eclair et Google Maps)
L’année suivante une vente à prix cassés est organisée avant transformation et les années 1980 voient la disparition du rayon alimentation au seul profit de la droguerie ( la restauration de l’église Saint-Philippe à Lannoy est une des réalisations de l’entreprise) et des pompes funèbres avant l’apparition, au milieu de la décennie, d’un rayon cadeaux (lequel propose des listes de mariage).
Vente à prix cassés avant transformation en 1979 et recentrage sur la droguerie et les pompes funèbres dans les années 1980 (Documents Nord-Eclair et Ville de Hem)Ouverture en 1985 de Top Cadeaux et publicités diverses (Documents Nord-Eclair)
Durant les années 1990-2000, l’activité cadeaux continue à se développer et à faire l’objet de nombreuses publicités dans la presse locale notamment à chaque occasion festive : fêtes des pères et des mères, fêtes de Noël… Le slogan est vite trouvé : « le cadeau qui sera sûr de lui faire plaisir ». A noter que ces publicités font état de la Place d’Hem en tant qu’adresse bien que le commerce se situe rue du Docteur Coubronne. En revanche les publicités de la droguerie mentionnent bien l’adresse véritable.
L’activité cadeaux dans les années 1990 et les publicités pour la droguerie en l’an 2000 (Documents Nord-Eclair)
En ce début de vingt et unième siècle, la façade du magasin est à nouveau refaite et elle continue à évoluer au fil des décennies de même que l’activité. Si en 2008, l’enseigne fait encore état de Top-Beghin et les étalages présentent encore des produits de droguerie, il n’en est plus de même en 2012. L’enseigne fait alors état des pompes funèbres Top-Beghin et l’activité droguerie disparaît.
La façade du commerce en 2008 et 2012 (Documents google Maps)
Ces dernières années la façade a été à nouveau rénovée et fait état des pompes funèbres et de la marbrerie Funéraire Top. Les pompes funèbres Top ont actuellement 3 agences à Hem, Lannoy et Villeneuve d’Ascq. Entre 2004 et 2022, l’entreprise a été dirigée par Olivier puis Sylvie Top. Elle est actuellement dirigée par le groupe Segard Buisine et ce depuis 2022.
La façade actuelle du magasin hémois puis vue sur l’entrée de la chambre funéraire et une photo aérienne de l’entreprise avec sa chambre funéraire donnant sur la rue perpendiculaire (Documents Google Maps)
Les parents avaient tenu un commerce de fleurs artificielles, sa sœur les fabriquait à Roubaix, il n’était pas dit que Gisèle, la petite dernière, n’aurait pas son magasin de fleurs à elle. D’autant que son mari André était jardinier à la ville de Roubaix et contribuait à embellir le Beau jardin.
En octobre 1954, Gisèle reprend donc l’ancien café de Marie et Émile Pottier qu’elle connaissait bien, au n°7 de la rue Victor Hugo à Leers. C’est là que la famille Moreels s’approvisionnait en bière. Le magasin prit l’enseigne Aux Mimosas, que Georges Degouhy peintre vint écrire sur la vitrine.
Le magasin côté vitrine doc Collection familiale
Gisèle vendait des fleurs, des mimosas qu’elle allait acheter aux Halles de Roubaix, des fleurs naturelles du jardin des parents, notamment des roses l’été. Elle faisait également la Toussaint et les chrysanthèmes. Elle se souvient d’avoir commandé des chrysanthèmes à Toufflers, il n’y avait pas de grossiste plus près. Mais ils fanaient trop vite et dans le noir, ils pourrissaient.
Elle travaillait avec le fleuriste Delfosse du Sartel à Wattrelos où elle achetait des plantes. Il y avait aussi un autre fleuriste rue du Moulin à Wattrelos. Elle se déplaçait en bus ou en tramways et la charge était bien lourde. Ses sœurs lui fournissaient des choses à vendre, Marcelle des fleurs artificielles et Flore des services à verre.
L’intérieur des Mimosas doc Coll familiale
Des représentants passaient au magasin, qui proposaient toute sorte de choses : des tableaux, ds faïences, de la porcelaine. Mais c’était trop cher pour Gisèle. Elle portait les gerbes pour les enterrements. Une autre fois elle s’est débrouillée pour trouver un bouquet de renoncules pour un mariage et elle est allée jusqu’à chez Gadeyne rue de Lannoy à Roubaix !
Giséle a tenu ce magasin jusqu’en février 1959. L’histoire se poursuivit quelques temps avec la vente de fleurs naturelles.
Remerciement à Mme Gisèle Hubrecht Moreels pour ses souvenirs