Jacques Pollet, pilote automobile

Jacques Pollet est un pilote automobile français né le 28 juillet 1922 à Roubaix, et décédé le 16 août 1997 à Paris. Fils du co-fondateur de la Redoute, il s’inscrit en 1951 à la Targa Florio et court avec Thomas Mathieson un pilote écossais expérimenté sur Frazer Nash. Il ne termine pas, il doit abandonner pour cause de casse moteur.

La frazer Nash de Jacques Pollet Photo Classiccarcatalogue.com

Puis il intègre le team Gordini aux côtés de pilotes comme Jean Behra, Elie Bayol, Paul Frère, André Pilette, Georges Berger, Clemar Bucci et Harry Schell. Il participe aux 24 heures du Mans, le 12 et 13 juin 1954, avec André Guelfi sur une Gordini T15. Ils feront 263 tours et seront classés classés sixièmes de leur catégorie. Jacques Pollet remporte ensuite le Grand Prix de Picardie du 20 juin 1954 au volant d’une Gordini T15S.

La Gordini T15S de 1950 doc Wikipedia

Jacques Pollet participe au Grand Prix de France, le 4 juillet 1954, sur le circuit de Reims, abandon suite à une casse embrayage. Puis c’est le Grand Prix d’Espagne qui se déroule le 24 octobre 1954, à nouveau abandon pour casse moteur. Faute de moyens, la petite structure Gordini vit une fin de saison difficile, les voitures payant leur manque de préparation par une fiabilité désastreuse. Sur les trois voitures inscrites, seules deux ont été amenées : il s’agit de monoplaces du type T16 (560 kg, moteur six cylindres, environ 230 chevaux à 6500 tr/min), qui seront pilotées par Jean Behra et Jacques Pollet. Pour la course de la Baule, le 22 août 1954, des ennuis de pont arrière l’empêchent de confirmer une belle prestation.

Jacques Pollet sur Gordini T16 en 1954 Coll Particulière

Le 4e tour de France automobile présente un parcours de plus de 6 000 km, toujours réparti en trois étapes. 124 équipages sont au départ le 3 septembre, et 55 seront à l’arrivée le 12 septembre. L’épreuve est dominée par les deux Gordini de Pollet et Guelfi, une erreur de parcours de ce dernier dans la troisième étape assurant la victoire définitive pour l’équipage Pollet-Gauthier.

Du 3 au 12 septembre, le parcours comporte trois étapes (environ 6 041 km), avec 9 épreuves de classement : Nice – Brest (environ 2 412 km), comprenant 2 épreuves chronométrées : Col de Peyresourde (4,5 km), Le Mans (161,9 km), Brest – Nancy (environ 2 190 km)), comprenant 4 épreuves chronométrées : Brest (300 m), Roubaix (500 m), Reims (41,5 km), côte de Nancy (2,4 km) et Nancy – Nice (environ 1 439 km), comprenant 3 épreuves chronométrées : Nancy (1,5 km), La Turbie (6,3 km) et Nice (100 km).

Jacques Pollet vainqueur du Tour de France automobile 1954 doc NE

L’équipage Jacques Pollet – Hubert Gauthier (Gordini T15S) finit victorieux de l’épreuve. Ce ne fut pas facile. Lors du passage à Roubaix, Jacky Pollet le roubaisien connut des ennuis mécaniques qu’il fit réparer dans un garage de la ville. Il se présenta pour l’épreuve de vitesse du Parc de Barbieux avec son équipier Gauthier avec une voiture réparée mais avec un problème à l’essieu arrière droit. Ils prirent quand même le départ et il réalisa une bonne moyenne à peu de distance du vainqueur de l’épreuve annexe.Puis, après six nuits et quatre jours de volant, l’équipage Pollet Gauthier remportait l’épreuve.

Formule 1, saison 1955, toujours chez Gordini, il participe à trois grands prix : Monaco, Pays Bas et Italie. Pour Monaco, le Marseillais Robert Manzon épaule Élie Bayol et Jacques Pollet. Tous trois vont piloter d’anciennes T16 à moteur six cylindres en ligne, le nouveau modèle à moteur huit cylindres n’étant pas terminé. Manzon dispose d’une version à freins à disques et du moteur le plus fringant (220 chevaux à 6000 tr/min), ses coéquipiers de versions à tambours et de moteurs dépassant à peine les 200 chevaux. Maurice Trintignant sur Ferrari remporte l’épreuve. Jacques Pollet finit 7e après être parti en dernière ligne sur la grille de départ. Mais il ne marque pas de points.

Jacques Pollet sur Gordini en 1955 site Pinterest

L’épreuve suivante est à Zandvort, pour le Grand Prix des Pays Bas. Malgré les problèmes financiers qui l’assaillent, Amédée Gordini est parvenu à engager trois anciens modèles T16 (la nouvelle Type 32 à huit cylindres n’est pas achevée). Ces voitures sont confiées à Robert Manzon, Jacques Pollet et Hermano da Silva Ramos qui fait ses débuts en championnat du monde. Malgré l’atout de leur faible poids (moins de 600 kg à vide, environ 640 en ordre de marche) sur ce circuit sinueux, le manque de puissance des T16 (à peine 220 chevaux) constitue un handicap pour l’obtention d’un résultat tangible. Fangio sur Mercedés remporte l’épreuve. Jacques Pollet finit à la 10e place.

Puis c’est le Grand Prix d’Italie à Monza En plus des deux anciennes T16 confiées à Hermano da Silva Ramos et Jacques Pollet, Amédée Gordini engage pour la première fois en course son nouveau modèle T32 à moteur huit cylindres en ligne. Cette voiture, qui a effectué ses premiers tours de roue en juillet à Monthléry aux mains de Fangio, est en phase de dégrossissage : elle pèse plus de 800 kg et son moteur ne délivre encore que 225 chevaux au banc, pour plus de 250 annoncés. Robert Manzon en est le pilote pour cette course. Les trois Gordini cassent leur moteur et abandonnent, Fangio est vainqueur sur Mercedés.

Jacques Pollet participe à d’autres courses. Ainsi le Bol d’Or 55 également connue comme le Grand Prix des 24 Heures de Paris est la 27e édition de l’épreuve et se déroule les 14 et 15 mai 1955 sur l’autodrome de Linas-Montlhéry. Il s’agit de la dernière édition du Bol d’or automobile. Associé à Hermano da Silva Ramos, Jacques Pollet finit quatrième, sa Gordini T15S 2.0 ayant effectué 363 tours.

L’édition des 24 heures du Mans de 1955 est marquée par un terrible événement : un accident se produit avec 84 morts (dont le pilote français Pierre Levegh) et 120 blessés dans la foule. Il est considéré comme l’accident le plus important de l’histoire du sport automobile. Certains pilotes, choqués par le drame de l’accident, mirent un terme à leur carrière, comme le pilote brésilien Hermano da Silva Ramos qui roulait sur une Gordini au moment des faits ou alors le pilote français Mike Sparken sur Ferrari. Impressionnés par l’accident, plusieurs pilotes ne reprennent pas la course, dont Jacques Pollet.

Mercedes Benz 300 SL 1956 doc Wikipedia

En 1956, Jacques Pollet a quitté Gordini et court sur une Mercedes-Benz 300 SL. Le 29 avril 1956 il participe à la 23e édition de la Mille Miglia, une course automobile organisée sur un parcours de 992,332 miles (1597 km) composé entièrement de routes publiques autour de l’Italie, du 28 au 29 avril 1956. L’itinéraire était basé sur un aller-retour entre Brescia et Rome avec départ/arrivée, à Brescia. C’était la 3e manche du Championnat du monde des voitures de sport de 1956. Associé au pilote Paul Flandrak, il finit huitième de l’épreuve. Il participe encore à la 5e édition du tour de France automobile, toujours sur Mercedes-Benz 300 SL, en compagnie d’Édouard Monnoyeur. Il termine à la 49e place.

Là semble s’arrêter sa carrière de pilote automobile, à 34 ans.

Novembre 1902

Cyclisme. Les amnisties de l’Union Vélocipédique Française. À l’occasion de son congrès annuel, l’UVF a amnistié de toutes pénalités un certain nombre de vélodromes. Ainsi le vélodrome lillois disqualifié depuis 1900 pour des raisons d’ordre financier, le vélodrome d’Arras puni d’une amende pour avoir laissé courir des amateurs non licenciés, et le Vélodrome de Roubaix qui se voit dégagé d’une amende de 100 francs relative à son fonctionnement.

En tête du bulletin de l’UVF doc Gallica

Football. Les résultats des sociétés de l’U.S.F.S.A. Le RCR bat l’Olympique lillois par 3 bus à 2 après une belle partie. Le RCR bat le Sporting Club Tourquennois, 6 buts à 3.

Football. Les résultats des sociétés libres. Le match opposant l’Olympique Roubaisien et le Football Club Tourquennois a pris fin après 35 minutes de jeu, le FCT refusant de continuer à jouer après un regrettable incident. L’O.R. menait 2 à zéro. L’Iris Club Roubaisien rencontrait l’Étoile Roubaisienne et a remporté le match par 3 buts à 1. Le Club Sportif Roubaisien a battu le Sporting Club Roubaisien par un but à zéro, après une partie animée et une belle défense du CSR.

Cross Country. Premier entraînement de la saison de cross country au Racing Club Roubaisien, sur 5 kilomètres. Vainqueur Honorez en très grande forme, il court en 19’30, laissant son second Becquerel à plus de deux minutes.

Hockey sur gazon. Une partie opposait le RCR au Sporting Club Tourquennois, qui s’est terminée par un match nul 4 à 4, après un match très intéressant sur le terrain de Beaumont.

Antwerp FC le plus ancien club de Belgique

Football. Le challenge international du Nord. Il est organisé comme chaque année par le Sporting Club Tourquennois et ouvert à tous les clubs français et étrangers reconnus par l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (U.S.F.S.A). Les demi-finales et la finale se joueront sur le magnifique terrain de la rue de Dunkerque. Pour cette septième édition, voici les équipes présentes : l’Antwerp FC détenteur du Challenge, le Racing Club Roubaisien, champion de France, le Standard Athlétic-Club, le Racing-Club de Bruxelles, le Football-Club Liégeois, l’Union Saint Gilloise, l’Union Sportive Parisienne, la Nationale de Saint Mandé, le Football Club Courtraisien, le Cercle Sportif Brugeois, le Daring Brussels Club, l’Olympique lillois, l’Union Sportive de Calais et le Sporting Club Tourquennois.

Football. Résultats Championnats du Nord : le RCR bat l’Iris Club Lillois par 9 buts à 3. L’Olympique lillois bat le Stade Roubaisien par 3 buts à 2. Du côté des sociétés indépendantes, l’Iris Club de Roubaix bat le Sporting club roubaisien par 2 buts à 0. L’Olympique Roubaisien a battu le Football Club Courtraisien par 2 buts à 0.

Lutte. La fête de l’union des sports de Roubaix a accueilli un public nombreux. Le travail athlétique de MM. Bulteau, Desbouvries et Kochler et les exercices classiques de MM. Briche et Vanhuysse ont été très applaudis, de même que le travail aux anneaux de M. Liévens. Pour les numéros de lutte, le professeur Boghaert a tombé Vanhuysse par une ceinture avant après 18 minutes de lutte intéressante.

Croquis du Journal de Roubaix 1902

Cyclisme. La concurrence parisienne a été fatale aux pistes de province. Ainsi le vélodrome de Roubaix avait bien commencé par la course Paris Roubaix, avait bien continué par une belle rencontre entre Jacquelin et Ellegaard, le premier ayant remporté le Grand Prix de Pâques. Puis le vélodrome roubaisien se contenta de continuer la saison par des réunions évidemment intéressantes mais point sensationnelles. Pourquoi ? Les coureurs tout simplement attendent à Paris dans leurs cabines celui des deux vélodromes parisiens qui resterait le plus offrant et le dernier enchérisseur.

André Loens pilote automobile

En août 1957, André Loens présente sa nouvelle voiture de course, une Maserati 2 litres, 200 CV, 635 kg vitesse maximum 275 kmh. Cet engin est le plus rapide dans sa catégorie. André Loens vient de rentrer d’Italie où il s’est entraîné avec le constructeur Maserati et il a procédé également aux essais de la nouvelle conduite intérieure 5CV tourisme aussi rapide qu’une voiture de course, selon lui. Sa Maserati est de couleur rouge et non bleue, sa couleur habituelle en tant que pilote français, car il est le seul coureur privé européen assisté par Maserati.

La Maserati d’André Loens photo NE

Son calendrier est très chargé : le 6 août il part pour Christianstadt où il participe au grand prix de Suède. Le 18 août, il sera au Danemark. Le 25 Août, il participera au grand prix de Belgique à Spa. Sa voiture, seule de la catégorie des 2 litres, entrera en compétition avec des 3 et 4 litres. Il sera le 1er septembre à Salane et le 8 à Cadours. Enfin, il partira pour la Sicile et la Sardaigne. Il se propose également d’effectuer un périple de 20.000 kms en six semaines avec une Maserati et un Racer de 500 cm³ qu’il a construit avec l’aide de son frère, et avec lequel il gagne une course de 120 kms à la Châtre, le 28 juin 1957.

En octobre 1957, à Montlhéry, il dispute la treizième coupe du Salon. Il était le favori, vainqueur probable des deux litres, de l’écurie de Flandre. Au quatrième tour, il passe en tête. Mais on l’attendra vainement au cinquième tour, victime d’un accident il gît sous sa voiture, tué net. Que s’est-il passé ? Arrivé très vite dans un virage, il redoute une embardée et comme l’espagnol Godia le suit de près, il choisit de prendre l’échappatoire qui est devant lui. Celle-ci est barrée d’un calicot sur une base métallique et le roubaisien va se jeter là dessus. Sous le choc, il lâche la pédale d’embrayage et la voiture libérée bondit en avant, percute une barrière de bottes de paille et se renverse. Dégagé et transporté à l’hôpital d’Arpajon, on ne peut que constater le décès, il a été tué sur le coup. C’est la consternation au siège local de l’Écurie de Flandre, rue de Soubise à Roubaix. André Loens avait tant de projets et d’espoirs !

Adrien Théophile Léon Loens, dit André Loens est né le 3 février 1920 à Roubaix. Ses parents habitent boulevard de Metz cour Vercuysse, son père est artisan zingueur. Il avait la mécanique dans le ventre. Mécano de grande valeur, il avait été metteur au point chez Gordini et il avait fignolé les voitures de plusieurs grands champions dont Jean-Pierre Wimile et Raymond Sommer. Puis lui vint le goût de la compétition. Pilote assisté de Maserati, il courait régulièrement depuis sept ans inscrivant à son actif une trentaine de victoires dont celle du Cran d’Escalle et le grand prix de Cadours.

Pendant la guerre, il était engagé dans la RAF en qualité de mitrailleur, ce qui explique qu’à la fin des hostilités, il monte un garage de l’autre côté de la Manche. Il a déménagé à Bournemouth en Angleterre, où il courait sous une licence britannique. Loens dirigeait le garage Purewell Motors à Christchurch, à proximité. Sa première apparition en course date de mars 1951 dans une JBS Norton à Castle Combe, où il finit sixième de sa manche.

André Loens sur JBS Norton doc Coll Particulière

Puis André Loens court à nouveau à Castle Combe le 12 avril, mais cette fois dans un Mk1 Kieft , et il termine deuxième derrière Stirling Moss dans une voiture similaire, puis ce sera Brands Hatch le 21 avril 1951 où il a remporté la première course de la journée, une manche pour l’Open Challenge, mais n’a pas réussi à terminer la finale et a pris la deuxième place de sa manche pour le championnat junior. De nouveau à Brands le 12 mai, André a pris la deuxième place dans une manche du Trophée International mais a échoué en finale. A Ibsley le 4 août, il a pris la deuxième place devant Peter Collins, puis le 18, il a réussi une respectable sixième dans la Allcomers Race à Silverstone.

Modèle Kieft conduit par André Loens Coll Particulière

Pour 1952, André a acheté le nouveau Kieft CK52, et il obtient des résultats globalement similaires, manquant de peu la victoire contre une opposition souvent supérieure. Avec l’ingénieur Martin, il modifie les suspensions Kieft et Cooper et il court en Angleterre, Allemagne, Suède, Belgique, France, tenant tête régulièrement aux ténors de l’époque, S. Moss, P. Collins.

Victorieux à Draguignan en 1952 Coll Particulière

Le 12 avril, il est deuxième derrière Moss à Castle Combe et un voyage en Allemagne lui apporte une excellente seconde place au Nürburgring puis il échoue à Brands et, au début de l’été, il fait une tournée en France, gagnant à Draguignan, faisant troisième à Amiens. De nouveau dans la Staride, Loens a pris la dixième place du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone le 19 juillet, puis une seconde place impressionnante derrière Don Parker lors de la finale du Trophée international à Brands le 4 août. Il revient sur Kieft pour une seconde place à Turnberry et une victoire lors de la finale de consolation à Brands. Il a pris la sixième place à Goodwood le 27 septembre et la même chose à Castle Combe en octobre et une troisième légèrement chanceuse à Charterhall le 11 pour clôturer l’année.

André a continué à conduire le Kieft jusqu’en 1953, faisant à nouveau des voyages en France. Il a remporté une victoire à Ibsley le 18 avril et une autre à Castle Combe le 25 en battant Les Leston , Dennis Taylor et Ivor Bueb mais n’a pas réussi à terminer le trophée international à Silverstone en mai. Loens et un certain nombre de pilotes britanniques sont allés à Avus en juillet où André a pris la quatrième place. De retour à Castle Combe en octobre, Loens finit troisième. Il participe également à d’autre courses, sur le Cooper Bristol de George Hartwell en 1952 et le Kieft Butterworth en 1953.

La Staride conduite par André Loens Coll Particulière

Pour 1954, il acheta une Staride , gagnante à Davidstow en juin, ainsi qu’un certain nombre de bons classements. André apparaît dans une Martin pour la dernière partie de l’année mais la vend à Roger Gaillard à la fin de l’année. Il semble n’y avoir aucun résultat pour Loens en Grande-Bretagne en 1955, mais il a remporté le Grand Prix de Suède à Kristianstad le 7 août, puis il est cinquième à Karlskoga une semaine plus tard, une victoire à Stockholm et à nouveau à Roskildering au Danemark en septembre, plus la Coupe Fagioli. à Caldaie, en Italie, contre une opposition de 750 cm3, le tout dans sa Cooper Mk IX.

La Cooper MK IX Coll. Particulière

André a vendu son garage de Bournemouth en 1955 et est retourné à Roubaix, en France, puis a construit le Loweno. Avec son frère, il crée la Loweno (pour LOens-WErry-NOrreil), aidé par les membres de l’écurie Flandre : Mrs Noreille, Werry- Delbarre – Monnier- Mulnard – Pollet. Quelques années plus tôt, il a signé une licence en France et il est revenu s’installer chez ses parents 186 rue d’Oran à Roubaix et surtout chez son ami M. Flamencourt garagiste rue de la Madeleine à Lille. Il n’a alors couru que sur le continent, remportant sa manche et deuxième de la finale à Narbonne en juillet, deuxième à Roskildering en août 56, deuxième à Helsinki en mai 1957 et gagnant à La Châtre en juillet.

Loens a fondé l’usine Loweno qui fabriquait de petites monoplaces. Il a poursuivi sa carrière en pilotant son propre Loweno et a également participé à plusieurs courses au volant d’une Formule 3 Cooper de 500 cm3 et d’une voiture de sport Maserati A6GS de deux litres.

André Loens Coll Particulière

André Loens a été tué lors de la XIII Coupe du Salon, tenue le dimanche 06 octobre 1957. Le « Troisième Circuit » de 6,283 kilomètres de Linas-Montlhéry a accueilli l’événement, le parcours comprenait l’Anneau de Vitesse et le virage à Couard. Loens conduisait la Maserati 200SI rouge qu’il avait récemment achetée. Il est inhumé au cimetière de Roubaix.

Infos et images trouvées dans le site http://www.spiritracerclub.org et http://500race.org/people/andre-loens/

Octobre 1902

Octobre, le journal des sports 1902

Cyclisme : comme l’année dernière, le Grand Prix de Roubaix Professionnels n’aura pas lieu, annonce la Commission du Vélodrome Roubaisien. Cette information entraine une polémique. M.Breyer, directeur du Buffalo, exprime son étonnement et ajoute : l’affirmation de la commission est erronée, il a été en pourparlers avec la Société des Arènes de France, locataire actuel de la piste roubaisienne, pour organiser le grand prix. Les pourparlers n’ont pas abouti, en raison de la concession par ladite société du vélodrome à une autre personne qui devait y organiser de nombreuses courses, dont le Grand Prix. Qu’est devenue cette personne ? S’il fallait l’organiser, d’ici à deux semaines, M. Breyer s’en chargerait le tout premier. Au lieu de dire qu’on ne peut pas, il serait plus franc d’avouer qu’on ne peut pas ! Un télégramme de la direction du Vélodrome de Roubaix publié par le journal l’Auto-Vélo, met M. Breyer à même d’accomplir son projet. On attend sa réponse.

Le Vélodrome Buffalo à Neuilly doc Wikipédia

Football : le Stade Roubaisien qui se réunit au Café Belle-Vue Grand Place, prépare sa prochaine rencontre avec l’Olympique Lillois.

Cyclisme : le Vélodrome Roubaisien organise le Grand-Prix de Roubaix-Amateurs avec épreuves pédestres et cyclistes.

Cyclisme : alors que la soirée du Buffalo a été annulée pour cause d’intempéries, M. Breyer répond à la proposition du directeur du vélodrome roubaisien, M. Vitors. Il trouve ses prétentions financières trop élevées, ce que le journal l’Auto-Vélo traduit de la manière suivante : le directeur du Buffalo vient de commettre une nouvelle gaffe en avouant qu’il était incapable d’organiser le grand prix de Roubaix. Les roubaisiens n’auront donc pas de Grand Prix Professionnels pour la deuxième année de suite.

Football : le Sporting club roubaisien tiendra sa réunion mensuelle vendredi prochain en son local à la tête d’or, contour Saint Martin.

Gymnastique : après leurs succès au concours d’Issy-les-Moulineaux, les gymnastes de la Roubaisienne se sont remis au travail pour la préparation d’une grande fête d’hiver offerte aux membres honoraires ainsi qu’aux familles des gymnastes.

Médaille de la société Coll Particulière

Football : match retour entre l’équipe première du FC Mouscronnois et l’équipe 3 du RCR sur le stade de Beaumont. Sur le terrain des Villas, le RCR 4 reçoit le FC Mouscronnois 2. Le Sporting Club de Menin vient jouer contre l’Union Sportive Wattrelosienne, sur le terrain de l’USW. USW-Menin 7-3.

Cyclisme : le grand prix de Roubaix amateur a lieu sous la pluie. Mille cinq cents personnes y assistent. Pour les courses pédestres, ont participé les sociétés suivantes : sporting club roubaisien, jeunesse roubaisienne, Club des Sports. Pour les cyclistes, chez les tout petits amateurs libres âgés de moins de 16 ans, Crupelandt remporte sa série puis fait deuxième pour la finale. Chez les femmes il y a Mme Vanbelle, Melle Kindts, Mme Béranger. Chez les plus de 16 ans, on trouve les Delespierre, Dhulst, Hubert Desruelles, Léturgie…

Cyclisme : une course Roubaix Quesnoy organisée par un groupe d’amis établi chez M. Charles Lepercq rue Descartes 51 au Maréchal Ferrant à Roubaix pour le 12 octobre.

Lutte. Un championnat à Roubaix ouvert à tous les lutteurs du Nord aura lieu salle du Club Athlétique Roubaisien 34 rue de Lannoy le samedi 25 octobre.

Septembre 1902

Le journal des sports de septembre 1902

Programme du 1er septembre, Roubaix, Tourcoing et la région. Six heures du matin, excursion circuit du Nord Touriste à Halluin, Quesnoy, Wambrechies. À deux heures de l’après midi, carrousel des joyeux cyclistes à Wasquehal ; championnat de course à pied des sociétés libres sur le terrain du Sporting Club Roubaisien rue de Barbieux. À trois heures de l’après midi, course Wattrelos Armentières organisée par les Vrais Pédaleurs, à la Vieille Place à Wattrelos.

Réunion populaire au vélodrome roubaisien. Sur les instances de Théo Callens et du comité qui organisa avec succès les courses du 14 juillet, une grande réunion populaire est réservée aux amateurs avec des courses pédestres, cyclistes, amateurs libres et licenciés, dames, vétérans. De nombreux prix dont certains sont exposés à la Maison du Tapis Grand Place à Roubaix.

Cyclisme. Course Roubaix-Nieppe, organisée par la société vélocipédique le Nord Cycliste, établie à la Brasserie du Mogador 79 rue Archimède à Roubaix. Elle aura lieu le 14 septembre sur le parcours Roubaix Nieppe aller et retour pour tous les coureurs amateurs libres. Nombreuses primes. En attendant le retour des coureurs, course de pupilles dans le quartier pour jeunes gens de moins de 16 ans.

Tennis. Championnats de simples au Racing Club Roubaisien. En première catégorie, Jean Bossut bat Georges Hargrave 6/4, 6/1. En seconde catégorie, Jean Dubly a battu Albert Jénicot 3/6, 6/4, 6/4. On attend de pouvoir jouer les championnats de doubles.

Cyclisme. Malgré le mauvais temps, le wattrelosien Louis Colsaet membre des Vrais Pédaleurs remporte la course Wattrelos Armentières devant Jules Prévost et Vincent Dhulst.

Course à pied. Le Racing Club Roubaisien brille au challenge de l’Union Sportive de Malo-les-bains. Le 100 mètres, triplé roubaisien dans ce ordre : Malfait, Satorius, Catteau. Idem pour le 400 mètres : Malfait, Catteau, Nys. Le 800 mètres : Dubrulle, Honorez devant le boulonnais Ferrari. Le lancement du poids revient au calaisien Amedro, le lancement du disque au roubaisien Sartorius qui rempporte également le 250 mètres haies. Le saut en longueur revient au roubaisien Catteau, le saut en hauteur à Sartorius.

Géo Malfait Photo Malfait site Gallica

Water polo à Boulogne sur mer. Dans le bassin de la Liane, cinaq mille personnes ont assisté au match de water polo entre la Nationale de Saint Mandé et le Racing Club Roubaisien. Les deux équies se séparent sur un score de parité 3 buts à 3. Côté Saint Mandé : Meneveu, côté roubasien Smeets et Léon Dubly pour deux buts.

Cyclisme. Le vélo club Algérien rue Delespaul 63 derrière chez Monsieur Salembier, organise une course Roubaix Quesnoy pour le 21 septembre, aller et retour sans entraîneurs. Primes et objets d’arts aux vainqueurs.

Football. Les championnats du Nord, on connaît à présent les clubs qui évolueront en première série. Il y aura le Racing Club Roubaisien (tenant du titre) l’Union Sportive de Calais, le Sporting Club Tourquennois, le Racing Club de Calais, l’Olympique lillois, l’Union Sportive Tourquennoise, le Stade Roubaisien, l’Iris Club lillois, et l’Union sportive boulonnaise.

Émile Sartorius Cliché Gregoire DELLOYE

Football. Union sportive wattrelosienne. Plusieurs membres du Football Club wattrelosien dont la dissolution a été prononcée dimanche dernier, invitent les amateurs de football désirant faire partie de la société en formation à se trouver au nouveau local chez M. Jules Delignies Au rendez vous des gymnastes 4 rue du Moulin à Wattrelos.

Wattrelos rue du Moulin Collection PhW

Course à pied. La course pédestre Roubaix Linselles et retour organisée par « l’Etoile du Nord », aura lieu le dimanche 28 septembre. Les inscriptions sont reçues chez M. Adolphe Tabary rue Jacquard 139 à Roubaix, Au retour du Château d’Or.

Cyclisme. Un grand prix cycliste à Roubaix pour les amateurs. La direction du vélodrome roubaisien, encouragée par le succès qu’a obtenu la réunion populaire du 15 septembre, vient de décider l’organisation pour le 2 octobre, d’un grand prix vitesse et demi-fond réservé aux coureurs amateurs de l’arrondissement. Cela nous dédommagera du classique grand Prix qu’on renonce à donner cete année encore devant les exigences actuelles des coureurs professionnels. Le programme comprendra des courses pédestres, et des courses cyclistes de vitesse, de demi-fond, des cours pour petits moins de 16 ans et pour dames. Les prix consistent en 800 francs d’objets d’art.

Nouvelle société. Il vient de se fonder à Roubaix, 17 rue de Wasquehal, chez M. Clovis Carette, une société sportive sous le nom de Club des Sports qui pratiquera la course à pied, le cross country, la marche, la natation et tout ce qui se rattache à l’athlétisme. Un grand cross country sera bientôt orgamisé.

Tir. La société Saint Sébastien établie chez Monsieur Lerouge rue d’Hem, prévient MM. Les archers qu’elle donnera son tir annuels de jambons, dimanche prochain. La mise sera de 5,25 francs.

Tir. La société les Petits Guillaume Tell établie chez M. Alphonse Leemans 93 rue Boucher de Perthes donnera un concours à la petite arbalète, le dimanche 5 octobre. Tir à six mètres. On commencera à quatre heures.

Course à pied. Les résultats de la course Roubaix Linselles sont les suivants : vainqueur Wilfart de Roubaix, devant Florimond Vermeulen de Roncq et Rné Desreumeaux de Bondues. La distribution des prix a eyu lieu chez M. Tabary, au cours de laquelle le second Vermeulen a lancé un défi au premier pour un match à courir sur le même parcours. Enjeu 25 francs, date à fixer.

Août 1902

Le journal des sports du mois d’août 1902

Cyclisme : 10 août réouverture du vélodrome roubaisien de Barbieux. À l’affiche match sensationnel sur 100 kms entre les deux équipes Baert/Verbrugge et Lepoutre/Dutrieu au mieux de leur forme. Ils auront à leur disposition une véritable artillerie d’entraînement composée exclusivement de motocyclettes pour lesquelles les vitesses moyennes de 70 et 80 km/h sont un jeu. 6.000 personnes vont assister à ce match sous une pluie abondante et c’est la paire lilloise Lepoutre/Dutrieu qui remporte la victoire.

Le vélodrome roubaisien de Barbieux doc BNRx

Cyclisme. Course Wattrelos Armentières. L’inscription se faisait à l’estaminet à Pasteur tenu par M. Constant Baudry, rue de Roubaix à Wattrelos. Parcours de cinquante cinq kilomètres. Le temps a été très défavorable. Le premier arrivé est un coureur de Dottignies, Firmin Cruque, suivi dans l’ordre par Quivy de Roubaix, Léon Dhulst de Wattrelos, Camille Algoet de Roubaix, Charles Crupelandt de Roubaix. MM. Mathieu Godart, Constant Baudry et Henri Desmedt composaient la commission, le dernier nommé étant également chronométreur.

Publicité août 1902 JdeRx

Course à pied. La course pédestre Lille Roubaix et retour soit vingt kms était organisée par l’Étendard sportif lillois pour l’obtention du titre de champion du Nord. Le départ est donné au café Labis, rue du faubourg de Roubaix à Lille. Le virage se faisait à Roubaix au café Carette rue de Wasquehal à Roubaix. Soixante trois coureurs ont pris le départ. Le premier est le roubaisien Jean Missant qui bat le record de l’épreuve (1 07 au lieu de 1 15).

Aviron. Victoire des roubaisiens aux régates de Dunkerque. Malgré le mauvais temps une foule nombreuse a suivi les régates internationales de Dunkerque. Le Racing Club de Roubaix remporte le championnat junior (deux rameurs) avec son bateau « Charron » devant le « Makoko » du Cercle Nautique de Roubaix, qui remporte par ailleurs le championnat senior, le junior (quatre rameurs) et le senior (en quatre rameurs) et leur fameux bateau le Crocodile.

Tir. Victor Renard remporte le premier prix du concours bi-mensuel à 200 mètres avec 96 % de balles en cible.

Gymnastique. Les sociétés locales brillent au concours de gymnastique d’Issy les Moulineaux : la Roubaisienne, la Gauloise de Wattrelos, la Jeunesse du Blanc seau et l’Union Tourquennoise se partagent les prix.

Aviron. Incident aux régates de Paris. L’application un peu stricte des règlements entraîne l’élimination de certains bateaux, dont celui de l’Aviron Roubaisien. Des insultes sont échangées entre M. Truffaut président de l’Aviron Roubaisien et M. Lagogué président de la Fédération Française. Polémique dans les journaux. Demande de réparation, excuses et duel refusés par M. Truffaut. Disqualification des équipes roubaisiennes. Mauvaise besogne et fâcheux précédent. Des torts des deux côtés !

Juillet 1902

Le journal des sports de Juillet 1902

Cyclisme au Parc de Barbieux Coll. Particulière

Cyclisme : voici le programme des courses qui auront lieu au Parc de Barbieux, le jour de la fête nationale, sous les auspices de la municipalité. Course de vitesse sur deux tours du Parc. Course de vétérans (au-dessus de 35 ans) sur deux tours. Course de tout petits (au dessous de 16 ans) sur deux tours. Course de fond, championnat de Barbieux sur vingt tours. Course de dames sur deux tours. Course de consolation sur deux tours. Ces épreuves sont locales et ouvertes à tous les coureurs libres, non munis de licence professionnelle et habitant Roubaix. Engagements par lettre chez M. Théo Callens, 34 rue du Général Chanzy à Roubaix. Toutes ces courses sont dotées de prix mais aucun droit d’inscription n’est perçu.

Les grands prix du Racing-Club-Roubaisien. La fête sportive dont le bénéfice ira à l’œuvre de la Bouchée de Pain et du Prêt de Couchage, s’annonce sous les meilleurs auspices. Les différentes épreuves inscrites au programme ont déjà réuni de superbes engagements et comprendront des lots internationaux très relevés. Prix des entrées est fixé à 2 francs pour les premières et 1 franc pour les secondes. Pour trouver des cartes d’entrée, on peut s’adresser chez M. Jénicot, libraire, 18 rue de la Gare à Roubaix.

Les grands prix du Stade Roubaisien. Plus de trois cents personnes ont assisté à la belle réunion de dimanche dernier sur le terrain du Stade Roubaisien, au Pont de Croix. Après les concours (100 mètres plat, lancement du poids, 800 mètres plat, saut en longueur, 400 mètres plat, lancement du disque, saut en hauteur, saut à la perche, 1500 mètres plat) le trésorier M. Pierre Kuntz remercie les membres qui ont bien voulu honorer cette réunion par leur présence et leur donne rendez-vous pour la prochaine fête du mois d’août.

En tête de la maison Browaeys Degeyter doc BNRx

Cyclisme. La course Roubaix Warneton et retour, soit 47 kilomètres, organisée par la maison Browaeys Degeyter a obtenu un vif succès. Le départ a été donné à trente concurrents à quatre heures. Avant le départ de la course, le public a assisté à l’ascension de deux ballons. J. Dubus est le gagnant de cette course devant C. Eggermont et F. Castiaux. Le vainqueur, nous précise-t-on, montait une machine sortant de la maison Truffaut et Corman, place de la Liberté à Roubaix.

Gymnastique. La société de gymnastique l’Ancienne participera à la huitième fête officielle de gymnastique de l’Union des Sociétés de gymnastique, d’armes et de tir de l’arrondissement de Lille, organisée par l’Halluinoise. Elle participera au concours de course en section, aux championnats individuels artistiques (adultes et pupilles) et au championnat de jeux athlétiques. Puis elle prendra part aux concours de mouvements spéciaux avec engins (adultes) et sans engins (pupilles). Le soir, elle se présentera au concours de ballets en première catégorie. En l’absence momentanée de M. Jules Vroman, directeur de l’Ancienne, MM. Achille Desurmont secrétaire adjoint de la société encadrera la section de concours et Félix Ghysels la section des pupilles dont il est le chef.

Gymnastique. Le concours d’Halluin. Les résultats. Pour les vétérans, la Patriote de Croix remporte le 1er et le 3e prix. Pour les pupilles, à nouveau la Patriote de Croix pour le 1er prix devant quatre gymnastes de l’Union Tourquennoise. Pour le concours individuel artistique, le 1er prix revient à M. Larzille de la Concorde de Lille devant M. Félix Ghysels de l’Ancienne de Roubaix. Pour le concours de course, c’est l’Ancienne de Roubaix qui remporte le 1er prix, devant La Gauloise Wattrelos. Le concours d’ensemble qui ont eu lieu l’après midi ont vu pour les mouvements spéciaux avec engins la victoire des Compagnons d’Houplines devant l’Ancienne de Roubaix, et pour le concours sans engins, le premier prix est revenu à l’Ancienne de Roubaix précédant l’Avenir de Canteleu. La société roubaisienne s’illustrera encore en soirée en remportant le premier prix des ballets.

Le canal dans le quartier du Blanc Seau doc Coll. Particulière

Régates internationales de Roubaix-Tourcoing. Organisées par le Cercle Nautique de l’Aviron Roubaisien, elles se sont déroulées au Blanc Seau sous la pluie. Malgré cela deux mille personnes se sont rangées le long de la superbe ligne droite qui s’étend entre le pont du Blanc Seau et le pont du Port. Émile Truffaut du CNAR présidait, entouré par les délégués des sociétés concurrentes, le Sport Nautique d’Amiens, du Sport Nautique de Gand, du Royal Sport Nautique de Bruxelles, du Sporting Dunkerquois, de l’Union Nautique de Calais et du Racing Club de Roubaix. La première course est réservée aux débutants, deux avirons avec barreur, le CNAR gagne. La deuxième course juniors est remportée par le Royal Sport Nautique de Bruxelles. La troisième course revient au Sport Nautique de Gand, devant le bateau Makoko du CNAR. La quatrième course voit la victoire du bateau Méli Mélo du CNAR, la cinquième est remportée par le Sport Nautique de Gand. La sixième pour l’Union Nautique de Calais. La septième, skiffs seniors, voit le triomphe du Royal Sport Nautique de Bruxelles et la huitième, en quatre avec barreur, celui du célèbre Crocodile du CNAR, champion olympique en 1900. Une drôlatique course de cuvelle clôturait la fête qui entraîna les rires de l’assistance, un seul « bateau », celui d’Émile Deleu parvenant à rallier l’arrivée.

Cyclisme. Maurice Garin vainqueur de Bordeaux-Paris en 18 h 41 minutes.

Un défi roubaisien au jiu-jitsu

Le 26 octobre 1905, un combat organisé par le journal l’Auto opposait le boxeur Dubois sur la terrasse des usines Védrine à Courbevoie au professeur de jiu-jistu Ré-Nié, lequel a eu raison de son adversaire en 29 secondes. Les critiques ne manquent pas : le célèbre professeur Charlemont niait les qualités de M. Dubois et disait à qui voulait l’entendre qu’il n’était pas qualifié pour représenter l’école française. Théodore Vienne, le directeur de l’Éducation Physique, reproche à Charlemont de ne pas avoir relevé le défi du jiu-jistu, lui qui est un champion, et de ne pas monter sur le ring pour affronter Ré-Nié.

Le professeur Ré-Nié tel qu’il apparaît dans son livre Coll particulière

Mais qui est donc ce Ré-Nié et ce nouveau sport qui nous arrive d’extrême orient ? Le professeur Ré-Nié, de son vrai nom Ernest Régnier, enseignant et pratiquant de Jiu-jitsu, ayant une école à Paris, est célèbre pour avoir défié les pratiques de combat d’Europe dans le but de prouver la supériorité du Jiu-jitsu sur les autres pratiques à mains-nues. Il a écrit un ouvrage intitulé les secrets du jiu-jitsu dans lequel il présente ce nouveau sport venu du Japon et qu’il espère voir figurer bientôt aux côtés de la boxe française et de la boxe anglaise. Jiu-jitsu signifie « Brise-muscles » et il est le sport national japonais depuis plus de deux mille ans. Il peut être défini comme l’art de combattre et de vaincre la force brutale par la vitesse et l’habilité musculaire1 C’est après la guerre en Mandchourie qu’il a été introduit en Angleterre, aux États Unis et en France, nations qui ont permis par leur médiation que les russes vaincus par les japonais obtiennent un armistice, qui précède le traité de paix signé le 5 septembre 1905 à Portsmouth. La découverte du jiu-jitsu par le monde occidental est donc toute récente, et c’est un nouveau sport qui vient de faire son apparition.

Le jiu-jitsu vu par le Journal de Roubaix

Ce premier combat victorieux avec le champion Dubois lui fait une bonne publicité mais rencontre le scepticisme des champions français de l’époque.

Un défi roubaisien

Le champion de Jiu-jitsu Ré-Nié, directeur de l’école japonaise de jiu-jitsu de Paris rue de Ponthieu 55bis à Paris, reçoit un courrier de la part de Paul Boghaert champion athlétique de France depuis le concours d’Issy les Moulineaux en 1903, et vainqueur de divers concours de lutte libre. Cette lettre datée du 27 décembre 1905 l’informe que le mystérieux jiu-jitsu n’a pas convaincu le champion de lutte libre qui affirme s’entraîner avec ardeur, persuadé que la méthode du jiu-jitsu basée surtout sur l’agilité devra baisser pavillon devant la lutte libre. Et il propose un match avec l’enjeu qu’il plaira à son futur adversaire. Une seule condition, que cette rencontre ait lieu à Roubaix, la province pouvant bien pour une fois prendre sa revanche sur la capitale.

Boghaert, le challenger roubaisien doc JdeRx

Un défi crânement lancé, commente le Journal de Roubaix. Le défi est relevé et le professeur Ré-Nié exige un enjeu de 3.000 francs ! La réponse est parue dans l’Auto du 1er janvier. Le champion Boghaert est estomaqué par la somme qui ne se trouve pas journellement sur un tapis de lutte. Il pensait dans un premier temps se récuser mais des amis, partisans convaincus de la lutte libre, ont bien voulu appuyer le projet. La somme est donc réunie et sera déposée au journal l’Auto. Il est bien entendu que le match ne prendra fin que sur la demande de l’un des adversaires, suivant un règlement préalablement établi et devant un jury composé de trois personnes et désigné d’un commun accord.

Les avis et le combat

Le Journal De Roubaix consacre un article à la présentation du jiu-jitsu dans son édition du 28 janvier. On apprend que le match aura lieu à l’Hippodrome roubaisien le 3 février pendant une exhibition comme Roubaix sait en organiser. Le 2 février, on procède à la présentation des combattants : Ré-Nié a 36 ans, pèse 63 kilos et mesure 1 mètre 65, il a appris le jiu-jitsu avec les maîtres japonais Yukio-Tani et Miyaki. Il fut auparavant champion de lutte gréco-romaine (amateurs) champion de catch en Angleterre. Son challenger roubaisien est Paul Boghaert le lutteur roubaisien bien connu, si connu que le Journal de Roubaix en oublie de donner ses mensurations.

L’Hippodrome de Roubaix, lieu du combat doc BNRx

De l’avis de Jean Desruelles qui a vu travailler Ré-Nié, il l’a trouvé vif et agile, et il pense que s’il peut amener Boghaert au tapis, le roubaisien ne se relèvera pas. Le combat sera mené rapidement et ne durera peut-être que quelques secondes. Louis Delescluse, le dévoué chef moniteur de la Jeunesse Sportive du Blanc Seau, sera l’arbitre de la rencontre. Il connaît bien Paul Boghaert pour avoir été son professeur de lutte libre. Pour lui, s’il ne se laisse pas impressionner, il possède suffisamment de force et d’agilité pour triompher de son adversaire.

Ré-Nié croqué par le JdeRx

Finalement le match se déroulera en faveur de Ré-Nié, malgré la résistance et les attaques incessantes de Boghaert qui sera vaincu en 5 minutes et 21 sec sans avoir démérité. Une prise irrésistible sur la carotide lui fit crier grâce. Il sera le vainqueur moral de ce combat, mais le jiu-jitsu avait fait ses preuves !

1D’après les secrets du jiu-jitsu page 22

Juin 1902

Journal des sports juin 1902

Cyclisme. Les francs pédaleurs roubaisiens, société établie chez M. Van Soye, angle des rues Boucher de Perthes et du Luxembourg, donneront dimanche 1er juin un carrousel vélocipédique dans la rue du Luxembourg, avec deux cents francs de prix. Le jeu commencera à deux heures et demie.

Football. Dimanche aura lieu le return-match entre la première équipe de l’étoile roubaisienne et le seconde du sporting club roubaisien. Réunion des équipiers au local à deux heures et demie précises, contour Saint Martin.

Course à pied. Le Stade Roubaisien va disputer à Saint Omer les courses interclubs organisées par l’US Audomaroise. Départ au train gare de Roubaix à 9 h 48. Inscrits pour les courses : Toulet, Honorez, Bovie, Donat Rohart, Henri Catteau.

Boxe. Salle de la société artistique, rue de l’Alouette à Roubaix, fête sportive organisée par l’Académie de Boxe de Roubaix. La Concordia Harmonie prêtait son concours à la fête, sous la direction de son chef M. Lauridan. MM. René Wibaux, président de la société la Boxe française, Delescluse, président de l’Union des Sports athlétiques et Leriche président du Contre de Quarte étaient présents. Les combats sont annoncés par le speaker Louis Delaplace. On a applaudi M. Petit de la salle Charlemont de Paris, Maingret directeur de l’école normale de boxe de Paris, Léon Albert directeur de l’Institut de Boxe de Paris, Chabrier professeur de la salle Castérès et les roubaisiens Jean et Hubert Desruelles. Les excellents amateurs roubaisiens étaient présents: Huvenne, Grau, Villard, les jeunes Bôle et Crépel et les tout jeunes Jonville et Delannoy, 9 ans. Il faut également signaler le succès remporté par les extraordinaires exercices de Van Hooland alias le roi des sauteurs.

Les jeunes Jonville et Delannoy et leur professeur Desruelles Photo La Vie au Grand Air

Tennis. Racing Club Roubaisien. Le prix Maurice Dubrulle réunit 22 engagements en simple. En demi-finale, Maurice Dubly bat Charles Lefebvre, F Bocquet bat Henry Dubly. La finale est enlevée par Bocquet.

Concours international de tir de Roubaix. Organisé par la société du Tir National de Roubaix, ce concours s’est déroulé du 13 avril au 25 mai. Les prix se répartissent entre tireurs roubaisiens, Dorez, Vandaele, Wauquier, Masson et tireurs d’autres villes comme Villette d’Arras, Leclerck d’Hem, Flament de Bully, Chérubin de Somain, Demulder de Gand. La distribution des prix aura lieu au siège de la société le dimanche 8 juin à cinq heures du soir.

Cyclisme. La société des sourds muets établie chez M. Dupont rue des Vosges à Roubaix, organise un grand carrousel vélocipédique au mois d’août.

Cyclisme. Les coureurs Pagie (cinquième du dernier Bordeaux Paris) et Baert (vainqueur de la course des 24 heures de Roubaix lancent un défi aux deux coureurs lillois Dutrieu et Lepoutre, sur 50 ou 100 kilomètres au vélodrome de Roubaix. On pense que les lillois vont relever le défi.

Marque Liberator Coll. Particulière

Cyclisme. Le jeune Crupelandt 15 ans est arrivé 3e dans la course Wasquehal Fleurbaix, il courait sur une Liberator. Dépôt M. Olivier 48 rue des Anges à Roubaix.

Aviron. Le Cercle Nautique l’Aviron présentera aux régates internationales d’Amiens le 22juin : son équipe à quatre rameurs (Delmotte, Wullens, Guyot, Duhayon) à deux rameurs juniors (Roussel, Delobel ou Pietri) à quatre rameurs juniors , et à deux rameurs seniors « Amicitia » (Delchambre et Hazebroucq) ; à quatre rameurs seniors « crocodile »  (Delchambre, Cau, Bouckaert, Hazebroucq).

Cercle nautique d’Amiens doc Courrier Picard

Athlétisme. Le Racing Club Roubaisien enverra une équipe complète disputer les Championnats de France le 29 juin. Masure pour le 100 et 400 mètres plat, Dubrulle pour le 800 et 1500 mètres plat. Waeles pour le 110 mètres haies, Bellon pour le 400 mètres haies, Scrépel pour le lancer du poids et Dubeaurepaire pour le lancement du disque.

Marche. De Paris à Roubaix à pied. Le jeune marcheur rémois Eugène Césard qui fit en 1900 et 1901 le tour de France à pied et se fit applaudir au vélodrome roubaisien, informe qu’il va chercher à établir le record pédestre de Paris à Roubaix, soit 255 kilomètres en moins de 48 heures. Le départ serait donné aux bureaux de l’Auto Vélo le 12 juillet et l’arrivée est prévue au vélodrome roubaisien le 14 juillet.

Athlétisme. À l’Union des Sports, rue Jeanne d’Arc une fête est organisée où l’on pourra assister à un travail athlétique par MM. Florent Stinaut, Léon Vanhuyse, Louis Briche et Achille Dericker.

Un premier titre de champion de France

Le championnat de France de football de l’époque n’est pas celui que nous connaissons de nos jours. Créé pour la saison 1898/99, il oppose les champions régionaux (Nord, Normandie, Centre Est, Paris…) jusqu’à une finale qui déclare le vainqueur champion de France.

Le RCR ne participe pas aux championnats de France de 1898/99, 1899/1900 et 1900/1901 pour d’obscures raisons. Pour ces saisons, les champions de France sont le Havre Athlétic Club pour les deux premières, le Standard Athlétic Club de Paris pour la troisième.

Le RCR fait son entrée dans le championnat de France pendant la saison 1901/1902. Il sera champion du Nord après avoir remporté la finale terriens/maritimes face à l’Union Sportive de Calais. Voilà les roubaisiens compétiteurs pour le titre de champion de France.

Une première demi-finale du championnat de France oppose le Sport Athlétique Sézannais (champion du centre-est) au Racing Club Roubaix (champion du nord). L’autre demi-finale, c’est le Havre Athlétic Club (champion de Normandie) contre le Racing Club de France (champion de Paris). Le 13 avril, le RCR bat le FC Sézannais (12-1) et le RCF l’emporte sur le HAC (5-1). La finale va donc célébrer les retrouvailles des deux Racing, RCF et RCR sur le terrain du Stade Français à Bécon les Bruyères.

L’équipe du RCR en 1902 doc AmRx

Devant 1500 personnes, les roubaisiens l’emportent par 4-3 après deux heures et demie de match. Albert Dubly marque, Ernest Lesur est blessé par un coup de tête involontaire, continue le jeu, a une défaillance, on le soigne, il reprend le match privé de l’usage d’un œil ! Paris marque trois fois après la reprise, Gadenne et Sartorius rétablissent l’égalité. Émile Lesur est un gardien héroïque devant Allemane et ses shoots merveilleux. Pendant les prolongations, Roubaix marque et gagne le match. Les parisiens portent leurs camarades roubaisiens en triomphe.

Les champions de 1902 Doc BNF La Vie au Grand Air

L’équipe du RCR était composée des joueurs suivants : Ernest Lesur, Émile Mongey, Peacock, Léon Dubly, George Scott, Émile Lesur, Henri Lesur. Assis : Émile Sartorius, J. Lefebvre, Albert Dubly, Gadenne, George Hargrave.

Un banquet amical réunit les compétiteurs au « Dîner français ». A l’arrivée en gare de Roubaix, une superbe réception attend les footballeurs roubaisiens. Tous les membres honoraires et actifs du RCR sont là, ainsi que des délégations des différentes sociétés sportives : l’Aviron, la Roubaisienne, la Boxe Française… Musique en tête, c’est un défilé jusqu’à l’hôtel Ferraille, où la fête se prolonge tard dans la nuit. Roubaix champion de France ! Avec cette victoire, c’est aussi le football qui a gagné ses lettres de noblesse.