De Ternynck à Damart

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Photo Collection particulière

La société Damart s’installe sur le site de l’usine Ternynck à la fin des années 50, et prolonge le bâtiment de la filature vers le Boulevard de Fourmies. Le site abrite les services des expéditions, (la majorité des ventes se faisant par correspondance), qui emploient à cette époque 200 personnes. Le nom de Damart vient du fait que les Etablissements Despature étaient installés à l’angle de la rue Dammartin et du boulevard de Paris. Damart est, à l’époque, renommé pour ses sous-vêtements dont le succès est dû à la fibre « thermolactyl » utilisée.

En 1960, Nord Matin et La Voix du Nord relatent la remise du diplôme « Prestige de la France » à Damart-Thermolactyl, rue David Dangers. A ce moment, le directeur général de l’entreprise est Jules Despatures. Joseph et Paul Despatures dirigent également. Lors de la cérémonie, des médailles du travail sont remises à 22 employés, dont le plus ancien avait 51 ans de présence dans l’entreprise.

Une grande partie des personnalités qui participaient à cette cérémonie ont fait le trajet Orly-Lesquin dans une Caravelle spécialement affrétée par Damart. Des motards ouvraient la route aux voitures officielles entre Lesquin et Roubaix. Après le cocktail servi dans l’entreprise, les personnalités se rendirent au Grand Hôtel, où un déjeuner leur fut servi, avant de reprendre leur vol jusqu’à Paris.

Un appel à vos souvenirs : Damart commercialisait dans les années 60 sous le nom de « Buimassor », un appareil destiné au massage et garni de boules en buis :

Le Buimassor – Photo coll. Particulière

Quelqu’un a-t-il utilisé cet appareil ? Avez vous des souvenirs relatifs à ces évènements ou à cette entreprise ? À vos claviers !

Le projet de gare se précise

L'avenue Motte - photo l'usine
L’avenue Motte – photo l’usine

Après la guerre, le priorité n’est plus à la construction de la gare, mais à la reconstruction. Quelques années se passent, puis l’idée de construire une gare au sud de Roubaix revient à la surface.

En 1924, le conseil municipal reprend les décisions antérieures et les prolonge : on décide l’achat d’un terrain à la société Lemaire frères et Lefebvre pour construire des locaux annexes à la gare, et ajoute au projet la suppression de passages à niveau gênants (ceux du Boulevard Beaurepaire, de la rue de Cartigny, du boulevard d’Halluin), à remplacer par des ponts.

Une délibération de Juillet 1925, sur proposition de la compagnie du Nord, remanie le projet. On prévoit désormais une voie en impasse sur le boulevard D’Hempenpont (actuel Boulevard Clémenceau), alors qu’il était prévu à l’origine sur l’avenue Delory. La présence de ce tiroir [1] nécessitera un léger déplacement de la voie du Tramway [2] . Le projet fait l’objet d’une nouvelle demande de déclaration d’utilité publique. Les travaux et acquisitions de terrains à financer par la ville sont estimés à 1 700 000 F. La déclaration d’utilité publique sera faite par décision ministérielle du 13 Juin 1930.

Le projet arrive à son aboutissement en 1929 . On prévoit de procéder aux travaux d’aménagement des chaussées (deux chaussées latérales et la plate-forme centrale de la voie entre le passage à niveau des trois ponts et le boulevard de l’Hempenpont), ainsi qu’à la création de la gare de débord (achat et nivellement des terrains).

Plan de la gare – doc. archives municipales

Le projet présenté était d’une ampleur considérable : une gare comportant 6 voies réparties en deux groupes de part et d’autre d’une zone de déchargement, une voie en impasse sur le boulevard d’Hempenpont raccordé par une aiguille [3] situé sur l’actuel rond-point reliant les avenues Motte et Deglory, un autre aiguillage reliant la gare à la voie-mère au niveau de la rue Jean-Macé, une bascule permettant de peser les wagons, et un bureau pour la gestion administrative de la gare, le tout clôturé par des barrières. C’est une gare marchandises complète qui est prévue !

A noter qu’un embranchement particulier est envisagé pour desservir le terrain de la coopérative « La Paix », situé en face du boulevard de Fourmies, avec deux options possibles : d’une part un branchement direct sur la voie-mère avec cisaillement de la chaussée sud, d’autre part une aiguille placée sur le faisceau de la voie de débord.

Les travaux peuvent maintenant commencer…

[1]Un tiroir est un tronçon  de voie en cul-de-sac permettant la manœuvre des wagons
[2] ligne 3 qui passait par la place du Travail, la rue Henri Regnault, l’avenue Delory, et  tournait à droite au carrefour vers Hem
[3] une aiguille, ou aiguillage, permet d’orienter un train vers l’une des deux voies qui se présentent à lui

Sources : délibérations du conseil municipal

La Petite Potennerie

Une vue des travaux du groupe scolaire.  S’agit-il de la petite Potennerie au fond ? Photo Nord Éclair

Nous avons évoqué le château Dhalluin, plus connu sous le nom de Grande Potennerie. Il y avait un autre château Dhalluin, dans la même propriété, plus modeste que le précédent, mais également habité par une famille Dhalluin. Il s’agit de la famille de Maurice Dhalluin et de Louise Virnot, mariés en juin 1919, et qui habitaient auparavant au n° 19 de la rue Charles Quint à Roubaix[1]. En 1920, alors que la famille va s’agrandir, ils décident de louer la demeure de la Potennerie qui est la propriété de Mme Alfred Motte. Voici la description qu’en fait Monique Dhalluin qui vécut là son enfance :

Cette maison de brique aux arêtes et décors de pierre blanche était située en plein quartier ouvrier, au milieu d’un grand parc tout clos de murs surmontés de tessons de bouteilles pour décourager les intrusions éventuelles…

On accédait à la propriété par une entrée située rue Jules Guesde, qui donnait sur une petite voie d’accès. Il sera question un moment d’établir la jonction entre la rue de Bouvines et la rue Montgolfier, en prolongeant cette petite ruelle. Le projet fut abandonné. La petite voie d’accès subsiste néanmoins et dessert désormais le groupe scolaire. L’autre entrée de la propriété se trouvait rue Dupuy de Lome.

En septembre 1955, sont entrepris les travaux de creusement et de fondations pour le nouveau groupe scolaire de la Potennerie. Le grand mur qui entoure la propriété et qui menace de s’écrouler par endroits, sera bientôt abattu pour laisser apparaître un groupe scolaire dans un nid de verdure.


[1] Tous ces détails figurent dans le livre de souvenirs de Monique Dhalluin, fille du couple Maurice et Louise Virnot.

L’usine Ternynck

Photo coll particulière
Photo coll particulière

Cette usine est aussi vieille que le quartier : elle est construite en même temps que le Boulevard de Fourmies qui, partant de la place du travail, s’arrête d’abord à la place de l’Avenir, aujourd’hui place Spriet. On n’y trouve dans le Ravet-Anceau de 1898 que la filature Carlos Masurel, l’estaminet Dubron, et l’usine Ternynck.

Son propriétaire est Henry Ternynck, domicilié 50, rue de la Gare. Il dépose en 1896 une demande de permis de construire. Son Architecte est d’abord M. Lietard, puis Marcel Forest à partir de 1912.Les plans déposés montrent que les bâtiments comprennent, une partie tissage (à gauche lorsqu’on regarde l’usine depuis le boulevard), et une partie filature sur quatre niveaux à droite. L’entrée du Tissage se fait depuis le boulevard, par une grand porte flanquée par la maison du concierge. Elle ouvre sur une cour centrale où se trouve un bâtiment plus petit qui abrite les bureaux.

L’entrée Bd de Fourmies. Doc. archives départementales

On entre dans la filature par la rue David Dangers ; là se trouve aussi une maison de concierge. Par derrière, le bâtiment de la chaudière. Celle-ci fournit l’énergie nécessaire à une machine à vapeur actionnant les métiers par l’intermédiaire d’arbres et de courroies de transmission. La chaudière est alimentée en eau par un réservoir qui se trouve dans la cour près du mur de la rue David Dangers.

Doc. archives départementales
Doc. archives départementales

En 1929 on ajoute d’un étage au bâtiment des bureaux (bâtiment central). Mais une demande d’extension jusqu’en bordure de la rue Linné est refusé pour cause de l’élargissement et du déplacement prévu du chemin qui deviendra ensuite la rue Charles Fourrier. Dans les années 1942-1943 on assiste à des travaux d’aménagements internes. Les compte-rendus des délibérations municipales de 1951 nous apprennent que la ville, pour aménager le carrefour formé par les rues Charles Fourrier, Horace Vernet, Henri Regnault, et avenue Gustave Delory, demandent à la société Ternynck la cession de 271 m2 de terrains lui appartenant. Sur ce terrain se trouvaient des jardins ouvriers.

Photo IGN 1950
Photo IGN 1950

La société Damart remplace peu après l’ancienne entreprise dans ses locaux. Comment ce transfert s’est-il déroulé ? Quelqu’un sait-il ce que sont devenus les employés de la filature et du tissage : ont-ils été embauchés par Damart ? A vos commentaires !

Inauguration de la salle des sports

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Cérémonie d’inauguration de la Salle des Sports du boulevard de Mulhouse Photo Nord Éclair

C’est au mois d’août 1969 que Victor Provo, maire de Roubaix inaugure la nouvelle salle des sports située 248 boulevard de Mulhouse, déjà prévue dans les projets de 1966. Cette salle omnisports est présentée comme un modèle du genre. Elle mesure 40 mètres de longueur sur 20 de large, pour une hauteur de 7 mètres. Elle comprend des vestiaires et des douches hommes et femmes, le chauffage est assuré par la chaufferie du groupe scolaire.

Dans son discours, le maire évoque l’inauguration récente de la salle Buffon, et les projets dans les quartiers Edouard Anseele et Potennerie, comme autant de signes de la volonté de développer le sport de masse à Roubaix.

Puis vient le moment de la remise des palmes académiques à Robert Hétuin, en reconnaissance des services rendus à la cause du sport postscolaire. Le récipiendaire est en effet l’un des fondateurs du basket féminin UFOLEP, et plus particulièrement celui du Club Sportif Féminin Pasteur en 1947, devenu depuis le Cercle Sportif Jean Macé Pasteur.

Ensuite les jeunes filles de l’Ancienne enchaînent avec des évolutions gymniques fort appréciées par l’assistance, avant que l’Evolution Sportive et le Club Sportif Jean Macé Pasteur ne donnent une démonstration de basketball féminin.

Le Tour de France à l’usine

En février 1969, les démolitions ne sont pas encore terminées, on s’apprête à raser les bureaux de l’usine Huet, pour permettre à l’opération Edouard Anseele de déboucher sur le boulevard Gambetta. Les bulldozers de l’entreprise Mailler s’attaquent au bâtiment de façade de l’ancienne usine, situé à l’angle de la rue Centrale, derrière laquelle se trouvent les bureaux. Mais on ne démolit que la façade car les salles des ateliers vont servir pour accueillir le tour de France, dont le départ sera donné à Roubaix en juin 1969. Ils abriteront l’ensemble des services de la course.

La grande salle à nefs de l’usine Huet, les maillots, le public Photo Nord Éclair

Désaffectée depuis cinq ans, l’usine a été remise en état, les murs repeints, le sol nettoyé. L’équipement sanitaire a été refait, les salles et la façade extérieure ont été décorés par les élèves du CET du boulevard de Lyon. On accède au bâtiment par trois portes situées sur le boulevard Gambetta, dont une pour les véhicules. Dans la grande salle à nefs d’usine, les mécaniciens s’affairent à préparer les vélos des champions. Le public est admis à visiter l’endroit. La seconde partie de la grande salle a été équipée pour recevoir les bureaux, les services médicaux, et une salle d’attente de trente places pour les coureurs.

Les visites se déroulent sous la conduite du médecin du Tour, le docteur Nègre, accompagné d’un confrère lillois, le docteur Niquet. L’ancien pavillon du concierge est occupé par la direction de la course, son secrétariat et une salle de conférence. La salle de presse s’y trouve également où dix lignes téléphoniques et huit téléscripteurs ont été installés par les P.T.T.

La fête du Tour représente trois jours de manifestations sportives : le vendredi soir, c’est la grande fête du Tour. Le samedi à 15 heures commence la partie sportive : les grands champions pistards Trentin et Morelon affrontent les champions belges, hollandais, allemands, anglais et régionaux. Une demi-étape contre la montre se déroule ensuite à partir de 17 heures, c’est le prologue, pour l’attribution du maillot jaune. Le lendemain, dimanche, le maire Victor Provo donne le départ de l’étape Roubaix Bruxelles au parc municipal. Le peloton traverse Roubaix en remontant l’avenue Salengro, la rue de Lannoy, le boulevard de Belfort, la rue Pierre de Roubaix, le boulevard Gambetta, la place de la Liberté, la Grand Rue, la Grand Place, la rue du Maréchal Foch, le boulevard de Paris, le boulevard de Douai, le boulevard Lacordaire, la Place du Travail, le boulevard de Fourmies, pour arriver à la Place Charles Spriet, lieu du véritable départ. Après ce parcours de près de sept kilomètres dans la ville, le départ est donné à 10 heures 15. La veille, pour sept secondes, l’allemand Rudi Altig a privé Eddy Merckx de maillot jaune.

Le Tour dans Roubaix Photo Nord Éclair

Les 7000 m² de l’usine seront ensuite démolis. On prévoit de bâtir sur l’emplacement une station service, un grand magasin et un immeuble de cent logements. Cette ouverture permettra, dit-on au nouveau quartier Anseele de respirer. Il reste encore une filature et la caserne de pompiers à démolir, pour atteindre le carrefour de la rue Pierre de Roubaix. Il est question de raser tout cela pour construire trois tours séparées par des espaces verts. Tous ces projets ne seront-ils menés à bien ?

Un projet de gare

Roubaix est un noeud ferroviaire important à la fin du XIXème siècle. Pourtant, la municipalité envisage la création d’un embranchement ferré desservant le Sud de Roubaix. L’implantation de nombreuses entreprises dans les quartiers Sud semblent justifier cette création. La largeur de l’avenue des Villas, découpée par la suite en trois : avenue Gustave Delory, avenue Alfred Motte et avenue Roger Salengro, permettrait l’implantation de cet embranchement. Appelé voie-mère, il emprunterait le terre-plein central et se terminerait par une gare de marchandises, dite gare de débord, située au bout de l’avenue Motte, dans le quartier des Hauts-Champs.

Les voies desservant Roubaix - D'après une carte IGN de 1939
Les voies desservant Roubaix – D’après une carte IGN de 1939

A la suite d’une délibération de 1910, la ville demande donc à la Cie du Nord de construire un embranchement à la ligne de Somain à Roubaix et Tourcoing sur le boulevard industriel « dans le but de mettre en valeur les terrains de la région Sud-Est de la ville de Roubaix et de desservir les établissements industriels qui sont en construction ou sur le point de s’élever sur ces terrains ». Cet embranchement desservirait une gare de débord, annexe de la gare de Roubaix-Wattrelos, « destinée au chargement ou au déchargement à découvert des marchandises locales par wagons complets ». Cette gare serait isolée des voies publiques par des clôtures. Les terrains seraient fournis gratuitement par la ville, qui les achèterait à ses propriétaires actuels.

D’autres options avaient été envisagées. C’est ainsi qu’on trouve trace à cette époque d’une pétition revêtue de nombreuses signatures en faveur de tracé plutôt qu’un autre empruntant les Boulevards de Lyon, de Reims et de Mulhouse.

En 1911, Eugène Motte, maire de Roubaix conclut avec la société Lemaire frères et Lefebvre, 44 rue du Curoir. propriétaire des terrains, une promesse de vente sur la base de 400 francs le mètre carré. La compagnie du Nord présente un avant-projet, alors qu’on examine en conseil municipal les conditions d’établissement de la voie-mère et de la gare de débord, et qu’on réalise les terrassements pour des chaussées provisoires.

Le décret du 10 mai 1914 déclare d’utilité publique la création d’un boulevard industriel et d’une gare de débord. Le projet peut se réaliser, mais survient la guerre…

La grande Potennerie

Le Château D’halluin dit la Grande Potennerie en 1964 Photo Nord Éclair

La seconde partie du parc de la Potennerie, correspond au n°4 de la rue du Tilleul, aujourd’hui rue Jules Guesde. La propriété appartient à Madame Alfred Motte, née Berthe Scrépel (1870-1943), belle sœur d’Eugène Motte, industriel, maire de Roubaix de 1902 à 1912. Deux maisons de maître s’y trouvent : la Grande et la Petite Potennerie. Elles étaient habitées par la famille de Jules Dhalluin Balay pour la première, qui gardera le nom de château Dhalluin dans la mémoire collective, et la famille de Maurice Dhalluin Virnot occupait la seconde. Madame Alfred Motte est la belle mère de Jules Dhalluin, qui a épousé en première noces Berthe Motte, laquelle est décédée en 1913.

Les Dhalluin, nous explique Monique[1], étaient une famille d’industriels depuis longtemps vouée au textile (…) La matière première était la laine. La firme D’Halluin Lepers Frères sise rue de la Fosse aux Chênes quant au siège social, avait des usines à Wattrelos, Mouscron, à Ohain, au Cateau et un atelier à Roubaix.

Monique, qui habite la Petite Potennerie,  évoque la maison de son oncle Jules : la demeure de notre oncle, plus vaste et plus luxueuse que la nôtre, était très belle avec ses larges portes fenêtres alignées sur la terrasse qui s’étendait sur toute la longueur de la façade. Mais entre les deux domaines, nulle délimitation clairement définie …

Elle décrit les dépendances : un logement de gardiens et une petite ferme basse[2] avec écurie, sellerie, logement des fermiers et divers locaux en prolongation, porcherie, clapier, poulailler, et par devant le tout un enclos de fumier et une petite mare… De l’autre côté du parc un bâtiment servait de maison de gardiens, de garage et de logement pour les domestiques. Il y avait aussi des serres dans un grand potager verger…

Elle évoque également un vieux tennis, des manèges, des buttes, des fossés et une grand pièce d’eau entourée de rochers artificiels, de chemin s tourmentés et rocailleux et d’une grotte…des bancs, des statues décoraient le parc …des lions accroupis, un faune cornu, un buste de déesse.

Le 3 juillet 1961, la ville achète la propriété avec le projet de construire à cet endroit un lycée technique de jeunes filles, qui remplacerait celui de la Place Notre Dame devenu insuffisant. Laissé à l’abandon trois années durant, le parc boisé est devenu un vaste terrain vague, et l’immeuble est régulièrement vandalisé, on a même tenté d’y mettre le feu. L’idée de transformer cette propriété en jardin public et l’immeuble en maison de jeunes a été un moment évoquée. La presse mentionne une pièce d’eau asséchée et une grille d’entrée rue du Puy de Lôme.  La Grande Potennerie a survécu quelques années à la Petite Potennerie. Le Collège Jean Lebas, dit de la Potennerie, occupera son emplacement en 1967.


[1] Monique D’halluin, fille de Maurice et Louise Virnot. Elle raconte ses souvenirs dans un ouvrage conservé dans le fonds patrimonial de la Médiathèque de Roubaix
[2] Construite en 1897 d’après les archives municipales

Basket Pasteur

L’équipe de basket du club sport féminin Pasteur juillet 1951 Photo NE

Au début des années cinquante, les équipes féminines de basket sont nombreuses à Roubaix : l’amicale Sévigné, le club sportif féminin Pasteur, les féminines de l’Evolution Sportive de Roubaix, les jeunes filles du Stade Roubaisien, les basketteuses de la RAF, section féminine du Roubaix Athlétic Club. Ces différentes formations évoluent principalement dans les championnats UFOLEP.

En 1951, l’une de ces équipes se met particulièrement en valeur, le Club Sportif féminin Pasteur. En janvier, elles manquent de peu la victoire en finale du tournoi féminin de l’UFOLEP, face à l’amicale Sévigné : ex aequo à la fin du temps réglementaire, elles seront départagées par une série de lancers francs. Mais en juillet de la même année, l’équipe du Club Sportif Féminin Pasteur est championne du nord d’Excellence. C’est le début d’un beau parcours. L’entraîneur est M. Brouwers et l’équipe est alors composée des joueuses suivantes : Melles Jérome, Beuscart, Van Cassel, Corneilde, Hétuin, Desbarbieux et Corteville.

Les bains-douches

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Les Bains douches de la rue des Longues Haies Plan et vue 1911 docs AmRx

L’établissement des bains-douches du n°153 de la rue des Longues Haies a été construit dans le cadre des œuvres sociales de la Caisse d’épargne de Roubaix. Il ne s’agit toutefois pas de libéralité ou de bienfaisance, mais bien de placement en vue d’obtenir un rendement plus ou moins intéressant[1]. Le médaillon de façade est explicite sur la destination de l’équipement : Propreté donne Santé. L’établissement est composé de vingt cabines réparties dix de chaque côté dans le sens de la longueur. La céramique blanche et le système d’aération garantissent la salubrité des lieux. Chaque cabine comprend un coin déshabilloir[2], et la salle de douches. A l’époque de l’inauguration, on paie 20 centimes le bain-douche, savon compris, et le bain est limité à 20 minutes. On met en valeur la modicité du prix, tout en précisant que l’avenir de la propreté dépend du bon marché auquel on peut l’obtenir[3]. Autrement dit, plus les gens viendront se laver, plus l’établissement sera rentable.

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Vue intérieure des Bains douches doc JdeRx

Les Bains douches municipaux de la rue des Longues Haies ouvrent au public le 1er juillet 1911, pendant la grande exposition internationale. Ils seront inaugurés le 25 septembre 1911, à l’occasion de la conférence des caisses d’Epargne de l’Est et du Nord. Puis l’établissement des bains est acquis par la ville en 1921. Les anciens du quartier ont encore en mémoire la grande salle carrelée où l’on attend son tour, assis sur un banc avant d’accéder aux cabines de douches. Certains chantent dans les douches, ou font leur lessive, ce qui est strictement interdit. Il arrive qu’un client s’attarde, dépasse les vingt minutes imparties, mais quelques coups sur la porte lui signalent qu’il doit laisser la place. On sort de là tout frais, tout propre. Les derniers temps, une baisse de la clientèle et un déficit conséquent entraînent une augmentation qui porte le prix d’entrée à 50 francs. Les bains-douches ont fermé à la St Sylvestre 1960 pour difficultés financières et disparaissent dans les démolitions de l’opération de rénovation de la rue Edouard Anseele.

D’après le Journal de Roubaix
Remerciements à Robert et à Bernadette pour les témoignages.

[1] Les expressions employées sont du journaliste de l’époque
[2] Id
[3] Id