Les canards et cygnes du Parc Barbieux

Dès le début du vingtième siècle, l’étang des cygnes est conçu pour accueillir nombre de cygnes pour le plus grand plaisir des futurs promeneurs. Le plan d’eau situé à la limite des villes de Croix et Roubaix est pourvu notamment d’un îlot leur permettant de rester hors d’atteinte ainsi que d’un abri qui leur est tout spécialement destiné.

L’étang ou lac des cygnes, en carte postale ou photo, prévu dès la conception du parc (Documents collection privée)

Le Beau Jardin devient très vite un lieu de promenade fort apprécié des adultes mais c’est aussi l’endroit où parents et nourrices amènent les enfants, des nouveaux nés aux plus grands, à la rencontre des cygnes et des canards. Ces gracieux animaux s’approchent alors pour le plus grand bonheur des enfants afin de leur réclamer à manger, n’hésitant pas à se mêler aux pigeons et autres oiseaux sur les allées.

Cartes postales et photos du tout début du vingtième siècle (Documents collection privée)

Face à cet engouement une série de cartes postales est éditée qui met en scène la visite aux canards et le « déjeuner des canards », lequel se déroule soit au gré des allées du parc soit plus spécifiquement sur le pont qui permet aux promeneurs de traverser la « rivière » pour poursuivre la promenade de l’autre côté.

Cartes postales dédiées au rendez-vous avec les canards (Documents collection privée et Parc Barbieux blogspot)

Cette tradition perdure au fil des décennies et l’on retrouve plus tard dans les années 1950 à 1970 des cartes postales dédiées à ces animaux et aux enfants qui accourent au parc avec des restes de pain pour les distribuer à ces charmants volatiles, peu farouches et désireux de se mêler aux humains pour quémander quelque nourriture.

Cartes postales et photos dédiées aux cygnes et canards dans les années 1950 à 1970 (Documents BNR, collection privée et archives municipales)

 

Pendant que les décennies s’écoulent le Parc Barbieux devient le poumon vert d’une ville qui grandit de plus en plus. Les photos panoramiques parlent d’elles-mêmes entre 1932 et 1981. Les constructions se resserrent de plus en plus autour du jardin public au fil des 50 années qui s’écoulent.

Photos panoramiques de la partie du parc située entre le boulevard de Paris (actuel bd de Gaulle) et la rue qui le traverse et relie Roubaix à Croix (actuelle rue du Peuple Belge)

Au début des années 1990, Mr Delahotte, président du comité national pour la défense de la flore et de la faune et des Amis du Parc Barbieux décide une opération de « remplumage » du parc. Il y procéde, en 1994, à l’installation de 10 canards sur les plans d’eau avec l’espoir de les y voir vivre et prospérer durant de nombreuses années pour le plus grand plaisir des visiteurs.

On remplume le beau jardin (Document Nord-Eclair)

Instantané de mémoire « Dans les années1990, alors que nous habitions à Hem, la sortie dominicale consistait souvent à embarquer vélos et trottinettes, voire rollers, et à nous rendre en famille au Parc Barbieux. Les enfants pouvaient sans risque rouler dans les allées du parc, avec un arrêt à l’aire de jeux voire une séance de mini-golf et une promenade en petit train avant de terminer par un arrêt sur le petit pont pour y distribuer aux canards le pain gardé spécialement pour eux. »

Maman cygne et Maman canard et ses bébés dans les années 1990 (Documents archives municipales)

Mais, en août 1998, la presse locale fait ses gros titres sur l’hécatombe chez les canards et les cygnes. Après le Parc du Héron à Villeneuve d’Ascq c’est le parc Barbieux à Roubaix qui est touché par le botulisme. La chaleur alternant avec les orages, le manque d’oxygénation et la stagnation des eaux ont créé un milieu aquatique glauque, propice à la prolifération des algues.

Une bactérie s’est alors développée dans l’étang asphyxié, y générant une toxine mortelle, laquelle affecte le système nerveux des animaux qui barbotent dans l’étang et s’y nourrissent. Survient alors une apathie, suivie d’une paralysie des pattes puis des poumons des canards. 35 cadavres de canards sont ainsi ramassés en 2 jours.

Hécatombe chez les canards et les cygnes (Document Nord-Eclair)

Les promeneurs se lamentent ainsi que les jardiniers auxquels incombe la tâche fastidieuse de récupérer les petits cadavres. La polémique enfle car seul le plan d’eau côté Bol d’air est recouvert d’un magma vert pomme épais et visqueux. Est mise en cause la pompe côté cascade, hors service depuis plus de 15 ans et jamais réparée en raison du coût de l’intervention.

Il est donc préconisé de réparer la pompe, voire d’installer un jet d’eau au milieu de l’étang. En attendant, une vanne d’eau de ville est ouverte au niveau de la grotte pour tenter de renouveler un minimum les eaux hyper saturées ce qui devrait prendre au moins une semaine…

Même si les 150 à 200 canards et cygnes qui peuplent le parc n’appartiennent à personne, ils ont été adoptés par les nombreux visiteurs qui s’émeuvent grandement de la situation. L’association « les amis du parc Barbieux » tient alors une réunion de crise sur place pour enjoindre à la ville de mettre tout en œuvre pour faire cesser au plus vite la pollution biologique de l’étang.

Le directeur des espaces verts de la municipalité, Mr Pigache, donne l’information selon laquelle des prélèvements ont été effectués et envoyés à l’Institut Pasteur à Lille. Il indique avoir pris des mesures d’urgence en ouvrant en grand les vannes d’alimentation pour régénérer l’eau des étangs. Il précise également avoir demandé une étude à une société spécialisée dans le traitement des eaux pour établir un diagnostic et éventuellement proposer un remède biologique.

Réunion de crise de l’association les amis du parc Barbieux (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix

La maternité de la rue du Grand chemin

Au 115 rue du Grand chemin à Roubaix, se trouve une immense bâtisse, occupée dans les années 1920 par le service exportation de l’entreprise G. Masurel Leclercq et fils. Dans les années 1930, Emile Lecomte Lenard reprend l’immeuble et le transforme en pension de famille pendant de nombreuses années.

Plan cadastral
Façade ( document archives municipales )

Dans les années 1940, Mireille Poiret est sage femme, elle travaille à la maternité Boucicaut, boulevard de Cambrai. Elle est ambitieuse et songe à créer sa propre maternité privée. L’occasion se présente, au début des années 1960, lorsque l’immeuble du 115 rue du Grand Chemin se libère. Elle reprend le bâtiment, y fait faire quelques travaux afin de le transformer en maternité.

document archives municipales

En 1964, elle prévoit d’augmenter le nombre de lits de sa maternité en passant de 12 à 20 lits, par transfert de 8 lits de la maternité de Mme Albert Carrouée, sise au 548 rue de Lannoy à Roubaix.

document collection privée

Dans les années 1970, Mireille Poiret décide d’agrandir sa maternité en aménageant 6 chambres supplémentaires au dernier étage et en créant un bloc opératoire. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delfosse-Guiot rue de Crouy à Roubaix.

documents archives municipales

Malheureusement, la maternité de Mireille Poiret ferme au début des années 1980. Le Ravet Anceau de 1982 annonce que l’ancienne maternité est occupée par le « Club Redoute 3° âge ». Puis plus rien ! L’immeuble du 115 rue du Grand Chemin reste inoccupé, sans aucun travaux d’entretien, et ce, pendant plusieurs années. L’immeuble se dégrade fortement : fuites des toitures, humidité, effondrement des plafonds, etc.

document archives municipales

En 1995, le propriétaire des lieux, la SRIEM, demande un permis de construire pour la création de 16 logements sur l’immeuble en question, à savoir la maternité en front à rue, en gardant surtout la façade extérieure, ainsi que la construction de 2 logements neufs à la place du second bâtiment donnant sur la rue du lieutenant Castelain.

document archives municipales

Mais, toujours pas de travaux à l’horizon, en fin d’année 1998, le bâtiment se dégrade de plus en plus, la porte cochère est délabrée, barrée par des planches, aux étages les vitres sont brisées, des morceaux de la façade tombent sur le trottoir etc

La Mairie prend alors un arrêt de péril, alors que l’OPAC (Office Puplic d’Aménagement et de Construction) nouveau propriétaire de l’immeuble demande l’installation de grilles devant l’immeuble pour la sécurité des passants.

document Nord Eclair 1999

Le 5 Janvier 1999, M Bauduin directeur de l’Office, est appelé pour dresser un diagnostic complet. Il faut absolument reconstruire mais préserver la façade, qui doit être étayée dans les plus brefs délais.

document Nord Eclair 1999

Le mois suivant, en Février 1999, le quotidien Nord Eclair annonce qu’il ne restera bientôt plus rien de la maternité Poiret. En effet, les diagnostics de plusieurs experts, sont sans appel : l’immeuble est dangereux, les 13 mètres de façade peuvent s’écrouler à tout moment, le risque est trop important pour les immeubles voisins. Il faut se rendre à l’évidence :la démolition totale est inéluctable !  On peut alors déplorer que cette bâtisse ( magnifique à l’époque ) chargée de vie disparaisse, faute d’avoir été entretenue, voire seulement protégée des pillages qui l’ont fragilisée. En 2009, débute la construction d’un bâtiment neuf d’une dizaine de logements.

Photo BT 2025

Remerciements aux archives municipales

Un photographe roubaisien

Henri Leduc et son épouse Octavie née Durif, créent leur entreprise la société Leduc-Durif, négoce de mercerie et accessoires. Le siège de l’entreprise se situe au 73 rue Pellart à Roubaix. L’un de leurs fils, Octave Leduc naît à Tourcoing le 1 Janvier 1877. Il s’installe avec son épouse Marguerite née Vincent, au 51 bis rue du Collège et gère, avec ses frères, l’entreprise familiale.

Octave Leduc ( document collection privée )

Octave est passionné par la photographie, il possède un appareil de prises de vues stéréoscopiques, de marque Verascope Richard, entièrement métallique, qui permet de prendre plusieurs vues successives sans rechargement : l’idéal pour se consacrer à ses reportages photo sur plaques de verre, au début des années 1900.

Octave est l’un des premiers amoureux de la photographie. En 1910, il fait partie de la Société Photographique de Roubaix. Ses nombreuses photos sur Roubaix et les villes voisines, lui permettent de recevoir de nombreuses médailles dans des salons ou expositions locales.

Exposition horticole Grand Place – Défilé militaire à Roubaix
Ferme du Hutin – Labours à Roubaix
Foire de Roubaix en 1908 – Partie de pêche sur le canal

Octave Leduc, décède en 1940. Il reste un témoin de son temps, à l’oeil généreux et partageur. En 1998, La ville de Roubaix décide de lui consacrer une exposition, pendant quatre semaines. La médiathèque, aidée par François Leduc, le fils d’Octave, propose ce rendez vous en forme d’hommage au pionnier de l’image mais également une invitation à un voyage dans le temps. Une quarantaine de photos de Roubaix et ses environs de 1908, présentées à cette exposition font revivre le temps passé et font prendre conscience des transformations, changements et bouleversements vécus depuis lors, par un siècle où tout s’est accéléré. Et si les roubaisiens n’ont pas connu cette époque que l’on dit « belle », fort heureusement, l’oeil d’Octave, lui, est éternel.

Remerciements à la bibliothèque numérique de Roubaix : bn-r.fr

Un plongeur habillé à Barbieux !

En cet après-midi ensoleillé de Juin 1964, rien ne semble pouvoir troubler la douce quiétude des allées fraîches et ombragées du parc de Barbieux à Roubaix.

Soudain, un homme tout habillé se jette à l’eau ! Les promeneurs ébahis pensent tout de suite à une tentative de suicide et s’apprêtent alors à sauver le désespéré.

document Nord Eclair 1964

Mais les spectateurs sont étonnés de voir l’homme rejoindre la rive, et de voir un photographe prendre de nombreux clichés. Mais qu’est ce donc ? Que se passe t il ?  Le journaliste et le photographe informent alors les personnes présentes afin de les rassurer. Non, non, cet homme n’est pas fou, il a fait cet incroyable plongeon dans le lac de Barbieux, tout simplement pour démontrer les qualités exceptionnelles d’un costume vraiment miracle : le Zefal Tergal de Devianne.

document Nord Eclair 1964
document Nord Eclair 1964

Et le lendemain, un article publicitaire paraît dans la presse locale, pour cet événement, et pour mettre en avant les avantages exceptionnels de ce costume en Tergal, très léger et idéal pour la saison printemps-été. Encore un bon coup de publicité, de la part de la maison Devianne.

document collection privé

Remerciements aux archives municipales.

Lino Roubaix

Au début des années 1930, Jean Tanghe et son épouse, née Adelphine Ferrant, s’installent commerçants au 90 rue de Lannoy à Roubaix. Leur commerce baptisé : « Lino Roubaix » propose à la clientèle des linoléums, et revêtements de sols plastique. C’est une petite boutique située à deux pas du boulevard de Belfort.

Publicité 1959 ( document collection privée )

Ils développent leur activité, au début des années 1950, en ajoutant une gamme complète de papiers peints, de couvre parquets et couvre-pieds. Jean Tanghe devient alors le spécialiste roubaisien en matière de lino, papiers peints et peintures. Les affaires fonctionnent très correctement.

Jean Tanghe a un sens inné du commerce, il communique énormément dans la publicité par des encarts dans la presse locale ou en offrant des petits objets cadeaux comme des petites balles pour les enfants.

document bnr

Au tout début des année 1960, les commerçants de la rue de Lannoy, situés entre la place de la Liberté et le boulevard de Belfort, s’inquiètent car cette partie de rue va disparaître. Le projet Roubaix 2000 arrive à grand pas, la démolition de cette partie de la rue est programmée pour 1965.

Une centaine de commerces doit donc déménager. Chaque commerçant va devoir trouver un nouveau local dans le centre ville, ce qui risque de créer une forte demande, et d’être un peu compliqué. Jean Tanghe en profite pour prendre sa retraite. Son fils Jean-Claude, né en 1932, et son épouse Francine née Debruyne reprennent alors l’affaire, et décident d’anticiper leur départ. Le magasin du 90 de la rue de Lannoy devient alors, de 1962 à 1965, la vitrine d’un commerçant voisin : « Au Petit Joseph », situé au n°94, et ce jusqu’à sa démolition.

le 90 rue de Lannoy en 1962 ( document archives municipales )

Le couple trouve un superbe local, à l’angle de la rue Pierre Motte et du boulevard Leclerc, en 1962, en plein centre-ville. C’était auparavant un café restaurant bien connu des roubaisiens : « La Rotonde » qui vient de fermer ses portes.

La Rotonde ( document collection privée )

Les travaux d’aménagement pour le nouveau magasin durent près d’un an, et Lino Roubaix ouvre en Avril 1963. L’emplacement du point de vente est idéal à l’angle de deux artères importantes de la ville. Un seul point de vente mais deux adresses pour communiquer : 16 rue Pierre Motte et 47 boulevard Leclerc. De plus, pour les clients motorisés, des parkings sont à leur disposition sur le boulevard Leclerc et sur l’ancien emplacement des Halles pour un stationnement aisé.

Publicité 1963 ( document Nord Eclair )

Le magasin est magnifique, la situation d’angle ayant permis l’installation de nombreuses vitrines, ainsi qu’un système rationnel de présentation et de vente des produits, à l’intérieur du magasin très vaste, installé sur 229 m2 au sol qui permet au couple Tanghe d’exposer un choix immense de linos ( Sarlino en particulier ), revêtements plastiques, papiers peints ( à tous les prix ) peintures de grande qualité ( Valentine ).

document Nord Eclair

Pour son inauguration, Victor Provo n’ayant pu se déplacer, est remplacé par Georges Pluquet, adjoint, qui exprime sa surprise devant une telle réalisation d’un magasin moderne et attrayant dont les installations ne manqueront pas d’attirer de nombreux Roubaisiens.

Un an plus tard, en 1964, Jean Claude et Francine décident de doubler leur surface de vente, en aménageant le premier étage. De nombreux tapis et carpettes y sont exposés dans un cadre ravissant et de haut goût. Un choix impressionnant est proposé, allant de la moquette en fibre végétale jusqu’aux somptueux tapis en passant par les carpettes en fibres synthétiques.

En 1973, Jean Claude modifie la présentation des papiers peints dans son point de vente. Chaque rouleau de marque française ou étrangère, est proposé à la clientèle, sur un pan de mur, de façon harmonieuse, ce qui permet de mieux visualiser et d’imaginer le résultat dans une pièce complète. Un personnel compétent conseille les clients et un service décoration à domicile est tout à fait possible.

Publicité 1973 ( document Nord Eclair )

Au milieu des années 1970, les affaires deviennent de plus en plus difficiles, car les grandes surfaces spécialisées en bricolage décoration s’implantent en périphérie de ville. Le point de vente essaie de s’en sortir en ajoutant des gammes complémentaires de produits, comme des objets cadeaux gadgets.

document Nord Eclair

Mais malheureusement, le magasin Lino Roubaix ferme définitivement ses portes quelques temps après. En Avril 1977, l’enseigne TMF qui possède déjà 4 magasins sur la région, à Lille, Tourcoing, La Madeleine et Calais, reprend le fonds de commerce pour s’installer à Roubaix en tant que spécialiste de produits électro-ménager ( machines à laver, réfrigérateurs, cuisinières etc )

Publicité 1977 ( document Nord Eclair )

L’enseigne TMF ne reste que très peu de temps, et ferme ses portes également. La Banque Populaire reprend le bâtiment, y fait effectuer de gros travaux d’aménagement intérieur, en 1978. La nouvelle agence bancaire ouvre en Mai 1979, et est toujours présente de nos jours.

Publicité 1979 ( document Nord Eclair )

Remerciements aux archives municipales.

Les Studiantes

Dans les années 1930, trois immeubles imposants se trouvent au début de la rue de Lille, côté pair. Le numéro 26 appartient à Auguste Wattinne-Lestienne, le 26 bis à A Wattinne-Toulemonde et le 28 quant à lui, est occupé par le cours Lacordaire.

le 26 de la rue de Lille en 1899 ( document archives municipales )
Vue aérienne des 3 immeubles en 1947 ( document IGN )

En Février 1944, l’architecte Albert Bouvy s’inquiète de l’état insalubre de ces immeubles et en particulier des champignons du bois qui ont attaqué les murs, les planchers et les menuiseries. L’occupation allemande de l’époque n’a pas arrangé les choses ! Les trois immeubles sont donc rasés au début des années 1950. Les terrains restent en friche durant quelques années. En 1967, l’Union générale de distributions de Produits Pétroliers, demande un permis de construire pour une station essence à l’enseigne Elf et un logement. Les travaux démarrent en Octobre 1967.

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Vue aérienne 1976 ( document IGN )

Le « Garage des Amis » ouvre ainsi au 26 28 rue de Lille. Il propose bien sûr, la vente de carburants, mais également de nombreux services complémentaires pour l’entretien des véhicules : vidange, graissage, réparation de crevaison, plaquettes de freins etc. Le gérant, qui habite sur place, devient peu de temps après agent Renault pour véhicules neufs et d’occasion.

document collection privée
document Nord Eclair
document Nord Eclair

En Mars 1988, un changement d’enseigne intervient et la station Elf devient ALTY.

document collection privée

Malheureusement ce changement d’enseigne n’est pas très positif et la station-service ferme ses portes peu de temps après.

( document archives municipales )
( document archives municipales )

En Mars 1992, un permis de démolir est demandé pour la station service par l’entreprise Marignan Immobilier à Lille, qui dépose en même temps un projet de construction de 96 logements pour étudiants : « Les Studiantes de Roubaix ».

Projet ( document Nord Eclair )

Marignan Immobilier, filière du Crédit Foncier, est un groupe privé qui construit et finance cette résidence de 96 logements d’environ 20m2, sur 5 niveaux. Les risques encourus sont minimes, car la demande de logements est très forte, et le restera encore quelques années, vu la proximité des grandes écoles, des lycées, du Mongy, du futur Métro et du resto U de la rue de Crouy.

Pose de la première pierre, rue de Lille ( document Nord Eclair )

La résidence « Les Studiantes » est construite sur 1500 m2, à l’emplacement des 26, 26 bis et 28 de la rue de Lille, et donc située entre le cabinet Kimmel-Briet au 24 et le Crédit Municipal au 30. Les travaux commencent en Septembre 1992 et se terminent à la rentrée 1993.

Les Studiantes de Roubaix ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales

La Maison du Baptême

Au début des années 1900, Henri Carpentier est cartonnier. Il réalise dans son atelier, au 80 rue de Lannoy à Roubaix, des contenants luxueux ( boîtes, étuis et cornets ) composés de plusieurs éléments en carton, qu’il plie ou découpe à l’aide d’un massicot, Ces boîtes en carton sont livrées aux nombreux confiseurs pour la vente de dragées.

Publicité ( document collection privée )
boite en carton ( document collection privée )

Les affaires fonctionnent très correctement, l’activité est florissante car des dragées, on en distribue alors à toutes occasions : les baptêmes bien sûr, mais aussi les mariages, les communions et certaines manifestations officielles. Dans les années 1930, Henri et son épouse ont une idée pour développer encore davantage l’entreprise : c’est de vendre eux-mêmes des boîtes remplies de dragées directement aux particuliers. Ils trouvent un fournisseur de dragées et commencent leur activité dans leur point de vente de la rue de Lannoy.

La façade du 80 rue de Lannoy ( document archives municipales )
publicité de l’époque ( document collection privée )

Le commerce s’appelle désormais « La Maison du Baptême ». Henri et son épouse soignent particulièrement leur vitrine. De grandes bonbonnières en verre sont exposées, pleines de dragées. Dans la vitrine, un décor suranné est aménagé pour mettre les produits en valeur : une procession de petits personnages dans des couleurs pastelles, rose et bleu.

bonbonnière de présentation en vitrine ( document collection privée )

La boutique fait partie du paysage commercial de la rue de Lannoy, au début des années 1950, parce qu’elle est unique dans son genre, et que son activité la met de toutes les fêtes, joyeuses, forcément ! « La Maison du Baptême » devient une référence dans toute la ville, en matière de dragées.

Henri et son épouse devant leur magasin ( document Nord Eclair )

Au décès d’Henri, sa fille, Renée, prend le relais. Les affaires restent encore satisfaisantes au début des années 1960. Mais en 1965, la portion de la rue de Lannoy où se trouve le commerce, disparaît. C’est la catastrophe. Une bonne centaine de commerces sont expropriés pour laisser place au centre commercial Roubaix 2000. Renée trouve fort heureusement un local à proximité, au 2 et 4 boulevard de Belfort, en 1965 et s’y installe.

Publicité ( document Nord Eclair )
La façade du 2 boulevard de Belfort ( document archives municipales )

Dans les années 1970 1980, les affaires deviennent de plus en plus difficiles. Renée doit affronter la concurrence des pâtissiers qui se mettent à vendre des dragées et puis, il faut bien reconnaître que les cérémonies religieuses perdent de leur faste. Mais Renée reste fidéle et continue seule l’activité, envers et contre tout, avec une obstination qui ressemble presque à de l’entêtement car elle n’entend pas fermer boutique.

Renée décède en Décembre 1991, à l’âge de 81 ans, dans son arrière boutique. Le magasin n’ouvrira plus.

La façade ( avec la plaque cuivrée sur la porte ) définitivement fermée( document Nord Eclair )
Renée Carpentier ( document collection privée )
Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales

Dorothée

Gérard Delannoy habite au 78 rue Philibert Delorme à Roubaix. Il possède un terrain vierge, d’une surface de 189 m2, situé à l’angle du boulevard de Fourmies et de la rue Puget.

plan cadastral

En Mars 1972, il fait construire sur son terrain, un bâtiment à usage de commerce et d’habitation composé d’un rez-de-chaussée de 149 m2 et d’un étage de 121 m2. Une cour à l’arrière se trouve juste derrière quatre garages situés au 3 rue Puget et qui appartiennent à Mr Vanneste. Le commerce se situe sur le boulevard de Fourmies, juste à côté de la boucherie chevaline de L. Nollet-Marescaux au 114.

Photo aérienne ( Document IGN )
Façade du magasin ( document archives municipales )

Gérard est commerçant forain. Il vend des vêtements sur les éventaires et marchés de Roubaix ainsi que des villes avoisinantes, depuis 1966. Son épouse ouvre en début d’année 1973 son commerce de vêtements pour enfants, de la naissance à 8 ans, à l’enseigne « Dorothée ».

Ouverture du point de vente en 1973 ( document Nord Eclair )

L’adresse du commerce est 112 boulevard de Fourmies tandis que l’entrée de l’habitation est basée au 1 rue Puget. Gérard continue de vendre sur les marchés et son épouse s’occupe du magasin.

Façade sur le boulevard de Fourmies ( document archives municipales )
Publicité année 1974 ( document Nord Eclair )

Dans les années 1970 1980, le commerce fonctionne de façon très satisfaisante. Gérard et son épouse communiquent régulièrement par de la publicité dans la presse locale. Ils proposent en 1977 la marque Romywear spécialisée en vêtements pour fillettes.

Publicité Romywear ( document Nord Eclair )

Le couple Delannoy ferme définitivement son magasin à la fin des années 1980.

document archives municipales

En 1993, la Caisse d’Epargne reprend le commerce du 112 boulevard de Fourmies pour y transférer son agence qui se trouvait auparavant au 225 de l’avenue Gustave Delory.

document Nord Eclair
document archives municipales

La banque ouvre en Juillet 1994, après quelques mois de travaux : une agence neuve et fonctionnelle dans un cadre raffiné et chaleureux, sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent, l’entrée du personnel par la rue Puget, le hall d’accueil, un guichet, 3 bureaux et bien sûr, un distributeur de billet à l’extérieur côté boulevard de Fourmies. A l’étage sont disposés 2 bureaux, une salle de réunion, une salle de détente et les sanitaires.

L’agence de la Caisse d’Epargne est toujours en place, de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

33 Grand Place ( suite )

La boutique FOUF s’ouvre en 1974 à ce même emplacement du 33 Grand Place à Roubaix. Cette création marque incontestablement une petite révolution au style novateur dans le domaine des ventes de vêtements de prêt à porter.

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Avec la façade extérieure en crépi blanc, et le décor intérieur résolument contemporain, FOUF Boutique affirme sa volonté de sortir des sentiers battus et d’offrir à la clientèle de tous âges, l’aspect d’un commerce d’avant garde.

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Mme Wattiez, la directrice, entourée d’une équipe de vente particulièrement dynamique souhaite développer une formule nouvelle de la conception de se vêtir, pour la femme, l’homme et l’enfant.

document archives municipales
document archives municipales

En 1980, le propriétaire Mr Doise décide de rénover la façade en installant une nouvelle baie, puis quelques temps plus tard, de transformer complétement celle-ci de façon moins moderne mais plus élégante.

document archives municipales

Le magasin FOUF sera ensuite transféré au 17 grand rue, au début des années 1990 et fermera en 2009.

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Le 9 Mars 1996, Claire Otdjian ouvre sa librairie « Les Lisières » au 33 de la Grand Place, avec son associé Erwan Leroux.

document Nord Eclair

Ancienne vendeuse à la FNAC de Lille, Claire a longuement réfléchi à son projet de librairie classée par thèmes : arts, polars, littérature étrangère, sciences humaines etc, sans oublier les ouvrages traitant du textile, surtout pour les étudiants de l’ESAAT pour leur éviter d’aller chercher ailleurs des bouquins introuvables dans la région.

document Nord Eclair

L’emplacement est idéal, une librairie sur la Grand Place, juste en face de la Médiathèque, cela ne peut que marcher ! Les gérants vont déménager leur commerce quelques temps après, en 2005, dans un local plus spacieux, juste à côté au N°32, à la place de la mercerie Margaret. En effet, la commerçante Jeanine Van Hooland vient de prendre sa retraite dernièrement. ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Mercerie Margaret ).

Photo BT

Cette même année, Mustapha Bendib ouvre son agence immobilière « Abrisur » au n °33 à l’emplacement initial de la librairie. Cet agent immobilier est toujours en place, de nos jours.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales.

33 Grand Place

Le N° 33 de la Grand Place à Roubaix, se trouve juste à l’angle du Contour St Martin, côté droit.

Pan cadastral

Depuis le début du siècle dernier, et pendant de très nombreuses années, ce commerce, d’une surface de 100 m2, a été occupé par un estaminet-café-restaurant.

document collection privée

En 1900, le « Restaurant du Midi » est tenu par Rammaert Soete, puis en 1909 par Van Welden, et en 1910 par H. Bourghelle. François Décarnelle qui gère l’établissement dans les années 1920, aménage quelques chambres à l’étage, et l’établissement devient « Hôtel du Midi ».

documents collection privée
document collection privée

En 1928, Cappe Laval reprend l’affaire, et en 1930, la grande brasserie de Beaurepaire, propriétaire des lieux, demande un permis de construire pour la transformation complète de la façade.

documents archives municipales
l’Hotel du Midi en 1939 ( document Marcel Bourghelle )

Après la seconde guerre mondiale, l’activité redémarre et l’Hôtel du Midi propose des menus pour le réveillon à 800 F pour le Nouvel An 1950.

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La concurrence devient serrée entre les grands restaurants de la Grand Place, dans les années 1950. Les établissements Maurice, Le Lapin Blanc, Le Grand Cerf font preuve de beaucoup d’imagination pour attirer les clients. L’Hôtel du Midi communique alors sur la bonne chair à prix compétitif.

document collection privée

Georges Agré reprend le restaurant en 1954. Originaire de Roubaix, Georges vient de Détroit aux U.S.A ou il a créé son french restaurant « La Vie en Rose ». Il revient donc, dans la région et change l’enseigne de son établissement ; l’Hôtel du Midi devient « A l’Ecu de Flandre ». La spécialité de Georges est la « timbale Richelieu » aux crevettes mayonnaise et surtout son célèbre « Poulet Marengo »

document Nord Eclair
Publicité Nord Eclair 1955

Mr Bonnel reprend le commerce en Mars 1964 et le transforme complétement en une Librairie-Papeterie-Disques à l’enseigne « La Centrale ».

M Bonnel a en effet constaté qu’aux Etats Unis, le livre et le disque sont associés dans un même magasin. Il s’est donc inspiré de la formule pour créer son point de vente sur la Grand Place.

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Document collection privée

Le décorateur Claude De Plasse est chargé d’aménager l’intérieur. Les livres de poche et disques vinyls 45 tours sont des valeurs sûres à la portée de toutes les bourses, au début des années 1960. Pour l’ouverture, 3200 livres de poches à 2 Francs , et 7000 disques vinyls sont proposés à la jeune clientèle.

A la fin des années 1960, Le magasin se spécialise davantage dans le domaine du disque, 45t et 33t, et devient « La Centrale du Disque ». Les vinyls et enregistrements sont proposés par Reine Genot, animatrice de l’émission : « Entendre et choisir pour vous » . Sa compétence exceptionnelle et ses précieux conseils sont appréciés par la clientèle, que ce soit en variété, classique ou jazz. M Bonnel propose également des chaînes mono et stéréophoniques.

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à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.