Shettle ( suite )

L’électronique arrive dans le domaine de la photo. Le Polaroid, très connu pour son procédé de photographie à développement instantané en couleur, fait un démarrage foudroyant, et commence à concurrencer Kodak. Jacques Shettle organise une journée démonstration des appareils Polaroid, avec remise d’une photo gratuite

Publicité presse 1967 ( document Nord Eclair )

Le métier s’organise. Jacques et des confrères de la métropole se regroupent pour ouvrir un laboratoire de développement photographique couleur, à Lille aux Ets Vermesse rue du Sec Arembault. Les débuts sont laborieux, car les réglages techniques des machines sont très complexes.

La façade en 1970 ( document J. Shettle )

Dans les années 1970, la circulation automobile ne cesse d’augmenter, et le stationnement devient de plus en plus difficile. Jacques et André négocient avec le gérant de la station Elf au 26 rue de Lille, 2 ou 3 places de parking réservées à la clientèle.

document collection privée

Jacky Shettle ouvre en 1970, une annexe du magasin au 13 rue du Vieil Abreuvoir sous l’enseigne Photo-shop.

Publicité Photo-shop ( document Nord Eclair )

André décède en 1972. Son frère, Jacques, se retrouve seul avec ses deux fils à gérer l’entreprise. Jacky devient directeur général adjoint. Alain l’aide dans sa tâche.

En 1975, les 2 places de parking négociées sur la station Elf, étant nettement insuffisantes, Jacques, son épouse Nelly, née Selosse, achètent le terrain de 1000 m2 au 14 boulevard de Paris pour y créer un parking de stationnement, avec une entrée au 15 rue des Loups. Ce terrain était occupé ( avant qu’il ne soit rasé ) par le magasin de sports Cabanon, et auparavant par la galerie d’art Dujardin.

Entrée du parking, rue des loups ( document archives municipales )

Jacques envisage de s’agrandir, il confie à l’entreprise Ferret Savinel une étude pour la construction d’un immeuble de 18 logements et de son magasin au rez de chaussée, à l’emplacement de son parking de stationnement, mais malheureusement le projet n’aboutit pas.

Dans les années 1970, Jacques et ses fils ont de bonnes relations avec leurs confrères photographes : Bourgeois, Charier, Vivier et bien d’autres. Ils négocient même des publicités communes avec Equinet, 24 Grande Place à Tourcoing, qui fait partie du même groupement Foci.

Publicité commune avec Equinet 1975 ( document Nord Eclair )

Ils entretiennent également de bonnes relations commerciales avec tous les commerçants roubaisiens. Ils sont ainsi présents sur le parking Devianne, boulevard Gambetta, lors d’une braderie.

Braderie de commerçants sur le parking Devianne ( document J. Shettle )

En 1984, Jacques prend sa retraite bien méritée. Il passe le relais à son fils Alain qui devient gérant, et en 1990 c’est sa fille Fabienne qui prend le relais

Alain Shettle en 1986 ( document Nord Eclair )

Publicités années 1980 ( documents collection privée )

Au début des années 1990, c’est l’avènement du numérique. C’est un bouleversement considérable qui s’annonce dans le domaine de la photographie. Les nouveaux appareils numériques japonais remplacent la pellicule par un capteur qui enregistre l’image sur une carte mémoire. Inévitablement, ils font chuter les ventes de pellicules photos, mais également les développements et les tirages papier.

C’est le début des difficultés pour l’entreprise Shettle. Les grandes surfaces deviennent de rudes concurrents, en matière de prix de vente de ces nouveaux appareils numériques.

A cela s’ajoute le chantier des énormes travaux de la deuxième ligne du Métro VAL. En effet, la rue de Lille est fermée à la circulation pendant 30 mois, dans les années 1995 1996 1997.

Enfin, dans les années 2000, le téléphone portable remplace de plus en plus, l’appareil photo. On peut alors prendre des photos avec son smartphone : le selfie devient festif ou touristique : le photographe professionnel a de plus en plus de difficulté à se faire une place !

L’entreprise Shettle ferme donc définitivement ses portes en 2000, après 113 années de présence à Roubaix.

( document collection privée )

Remerciements à Jacky et Alain Shettle, ainsi qu’aux archives municipales.

L’église non rebâtie

Les églises Saint Sépulcre, du très saint Rédempteur et Sainte Bernadette aujourd’hui disparues. Coll Particulière

Roubaix a la particularité d’avoir reconstruit plusieurs églises sur son territoire. Ce fut le cas de l’Église du Saint-Sépulcre, place d’Amiens ; une première et grande église de briques en style romano-byzantin est construite entre 1870-1873, devient une église paroissiale en 1877. Mais, devenue vétuste, elle est démolie en 1961. Un accord entre la commune, propriétaire de l’édifice, et l’évêché assure le suivi d’un nouveau lieu de culte qui est bâti entre 1961 et 1962 par les architectes roubaisiens Luc Dupire et Marcel Spender. De même l’église du Très-Saint-Rédempteur construite rue Bourdaloue en 1881-1884 par Paul Destombes est bénie le 18 février 1884. Après les années 1970, l’église, faute d’entretien et par manque de moyens du diocèse, se dégrade. L’église ferme en 1988 et l’association diocésaine la fait démolir en 1990 avec l’accord de la commune. Une nouvelle petite église moderne de briques, plus fonctionnelle, est financée en partie par la commune en remplacement de la première, tandis que l’association diocésaine assure la maîtrise de l’ouvrage. Le projet est confié aux architectes Philippe Escudié et Jean-François Fermaut. Elle est bâtie en 1993-1994. C’est enfin le cas de l’Église Sainte-Bernadette, avenue Alfred Motte La première église Sainte-Bernadette élevée par Vilain et Serex s’avère à la fin du 20e siècle trop vaste pour les besoins paroissiaux et inadaptée aux modes de célébration contemporains. En 1990, l’évêché de Lille annonce la décision de vendre l’église et ses locaux annexes. Un concours d’architecture est aussitôt organisé et la première pierre de la nouvelle église posée en 1991, sur un terrain appartenant à la commune situé sur la même avenue. Elle est construite sur les plans des architectes Philippe Escudié et Olivier Bonte entre 1991 et 1993. Elle est financée par l’association diocésaine et par la commune de Roubaix.

L’église du Sacré Cœur vue de la rue Pellart Coll Particulière

L’Église du Sacré-Cœur du XIXe siècle, s’élève sur la place d’Audernarde et son parvis fait face à la rue Pellart. Elle résulte du vœu des Roubaisiens d’ériger un lieu de culte en l’honneur du Sacré Cœur si la ville est préservée de la guerre contre la Prusse. Sa construction débute donc en 1871 mais n’est pas achevée quand débute la Première Guerre mondiale. C’est en effet la première église roubaisienne dont la municipalité républicaine de l’époque refusa de prendre en charge les dépassements budgétaires. Les catholiques roubaisiens promettent alors de la terminer si la ville est épargnée. Promesse tenue en 1930. Le clocher abrite alors quatre cloches : la plus lourde pèse 3,6 tonnes, la plus légère 700 kilos.

Le projet d’Omer Lecroart doc NE

En 1971, le lieu de culte ferme pour des raisons de sécurité et il est rasé l’année suivante. La municipalité décide alors de construire un espace de jeux pour enfants équipés de bac à sable et de portiques. Pourquoi n’a-t-elle pas été rebâtie, alors qu’un projet avait été adopté à l’instar de l’église du Saint Sépulcre ? L’architecte Omer Lecroart avait en effet présenté un projet dont le coût s’élevait à plus d’un million de francs. La commission des églises avait pris une part du financement et la commune en prenait pour 75 % du montant. Un emprunt est alors envisagé.L’église est plus petite que la précédente 35 mètres sur 13 de large et sera rebâtie du côté de la rue Pellart. Il restera donc un emplacement libre entre l’église et le presbytère qui lui ne sera pas démoli.

Démolition 1972 doc NE

La démolition s’effectue jusqu’en mai 1972. Mais les choses en restent là. Deux projets ont été estimés très coûteux, le projet de 1973 combattu par une partie du clergé prévoyait l’adjonction d’un lieu de culte pour les musulmans, une mini mosquée de six mètres sur dix. Et puis une partie de la population catholique estime qu’il y a plus urgent à faire que de construire un lieu de culte quand il s’en trouve un à moins de cinquante mètres.

La chapelle du couvent en 1904 doc BNRx

On se reporte alors sur l’appropriation de la chapelle de la visitation qui servira d’église paroissiale après quelques aménagements. C’est en 1975 à l’issue d’une réunion à laquelle participent Monseigneur Gand évêque de Lille et Léonce Clérembeaux député et adjoint au maire, que la décision est entérinée. Les sœurs de la Visitation ont accepté d’envisager leur départ, à condition d’être relogées dans la périphérie. Des solutions sont recherchées sur Sailly-Lez-Lannoy.

Le projet « visitation » doc NE

Le couvent de la Visitation fera donc l’objet d’un projet en quatre parties : tout d’abord la chapelle qui sera appropriée pour diverses activités paroissiales. Puis le corps principal du couvent serait transformé en foyer logement pour personnes âgées, ensuite la plus grande partie du terrain serait mise à disposition du public sous forme de parc avec aire de jeux, sur le modèle du square Destombes. Enfin le bout de terrain situé entre les maisons de la rue de la Vigne et celles qui se trouvent au quai de Nantes et boulevard de Strasbourg vont recevoir un semble d’une cinquantaine de logements et de places de parking. Quant à la place d’Audenarde, désormais libre de toute occupation, elle fera l’objet d’une consultation de la population, avant de devenir un espace de jeux pour enfants.

Carré Saint Jean

Suite de l’article intitulé : Les Petites Soeurs des Pauvres,

Le couvent des « petites sœurs des pauvres » de Roubaix ferme définitivement ses portes en 1999. Le bâtiment reste inoccupé quelques temps. La ville se retrouve avec une friche immobilière de plus de 10.000 m2 qui semble bien difficile à réutiliser.

En 2007, l’imagination intarissable des architectes et promoteurs immobiliers voient là l’occasion de construire un programme mixte de logements à proximité du centre ville. Ce projet ambitieux est orchestré par le groupe « Pascal Boulanger Réalisations » à Lille. Le cabinet d’architecture Escudié-Fermaut à Tourcoing est choisi pour l’étude et la conception.

documents archives municipales

Le site est composé de plusieurs anciens bâtiments qui sont réhabilités. Un immeuble neuf vient compléter l’ensemble en reformant le front bâti de la rue Saint Jean.

80 logements réhabilités dans le bâtiment principal : Bat A ( Photo BT )

Les travaux s’étalent sur plusieurs années, par différentes étapes successives. Le chantier commence par le ravalement de toutes les façades : les briques sont nettoyées et rejointoyées avec un joint rouge. Les anciens châssis sont remplacés par des fenêtres bois de couleur noire. L’ensemble de la toiture est remplacé par des tuiles en terre cuite de couleur gris anthracite. 3 ascenseurs sont construits sur les façades arrières, et sont habillés d’un bardage en bois.

documents archives municipales et photo BT

Les anciennes écuries ( Bat D ) sont transformées en 9 petites maisonnettes fonctionnelles et coquettes.

documents archives municipales et photo BT

La chapelle invisible de la rue est conservée. Elle comporte deux lofts et un logement-atelier d’artiste ( Bat F ).

document Nord Eclair et photo BT

Un immeuble neuf complémentaire de 20 logements ( Bat E ) est construit en front à rue. Il s’agit d’appartements en location gérés par Logis Métropole (SA d’ HLM).

documents archives municipales

La large porte située rue du coq français est rénovée et la statue de Saint Joseph restaurée.

Photo BT

Les espaces verts ne sont pas oubliés. 3 parkings sont créés dont 1 sous- terrain. Ils sont bien séparés entre eux, de façon à limiter la surface dédiée aux voitures, pour libérer de véritables zones d’espaces verts piétonnes.

document Google Maps

L’objectif est atteint : conserver au mieux les anciens bâtiments en les adaptant aux nécessités des logements neufs. Cette superbe réalisation regroupe au total, plus d’une centaine de logements répartis en appartements, maisonnettes et lofts dans un environnement insolite, calme et paisible.

document Nord Eclair

Remerciements aux archives municipales

Shettle

Georges Shettle, né en 1823, travaille en tant qu’assistant chez M. Fry, célèbre photographe à Londres. En 1840, M Fry découvre le négatif sur papier translucide. Cette découverte incite Georges Shettle à s’installer à son compte dans un studio photo à Forest Hill.

Georges Shettle a 3 fils : Arthur, William et Frédéric. Arthur Shettle franchit le Channel et s’installe dans un premier temps à Dunkerque, avant de rejoindre Roubaix en 1887, pour inaugurer son magasin au 4 boulevard de Paris. Il ouvre également un studio photo à Bruxelles et à Tourcoing, rue Motte. William quant à lui crée un studio à New York sur Madison avenue. Enfin, Frédéric s’installe à Bradford on Avon en 1896.

Arthur Shettle 1823 1919 ( document Nord Eclair )
document publicitaire commun des frères Shettle ( document collection privée )
publicité d’Arthur Shettle pour ses magasins de Roubaix et Tourcoing ( document collection privée )

En 1904, Arthur fait modifier la façade du 4 boulevard de Paris pour créer une nouvelle vitrine. Sur la photo ci-dessous, on distingue les voisins : à droite, au n° 2 la pâtisserie VanHaelst et à gauche, au n° 6 l’expert comptable Debuchy.

La façade du 4 boulevard de Paris ( document collection privée )

Les 3 fils d’Arthur : Georges junior, Frédéric et Lucien Shettle s’associent et reprennent la suite au magasin de Roubaix, en 1912. Georges décède en 1919. Lucien quitte la région pour Nantes où il installe un studio-photo. Frédéric reste seul à Roubaix.

document collection privée

En 1934, un gros projet immobilier résidentiel voit le jour, et nécessite la démolition de plusieurs maisons du n° 2 au n° 12 du boulevard de Paris. Pendant les travaux de construction de cet immeuble, Frédéric trouve un local pour son commerce, dans la rue de Crouy. Les travaux se terminent en 1936 et Frédéric peut alors s’installer dans le nouvel immeuble mais à l’arrière du bâtiment, au n° 1 rue de Lille. Frédéric habite à l’étage, avec son épouse Marie née Hannetel, et leurs 4 enfants, André, Jacques, Jean et Simone.

Il aménage également la partie au dessus du garage, en studio photo. Les parois vitrées permettent une meilleure luminosité pour les prises de vues, portraits, photos d’identités etc. De nombreux décors différents sont à disposition de la clientèle pour qu’ils puissent choisir l’arrière plan de la photo.

le magasin de la rue de Lille ( document Nord Eclair )

En 1936, la première démocratisation de la photo apparaît. Le laboratoire est modernisé : la lampe à arc est remplacée par une tireuse. Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent de façon très satisfaisante. Frédéric décide alors de transformer et d’agrandir son magasin en 1952, par une nouvelle façade, un aménagement intérieur plus spacieux et le laboratoire photo Noir et Blanc installé au sous-sol.

la nouvelle façade en 1952 ( document archives municipales )
Frédéric Shettle ( document J. Shettle )

La cinquième génération Shettle prend la relève : Les deux fils de Frédéric : André et Jacques reprennent le magasin en 1957. Jean, quant à lui, ouvre un magasin à Paris rue de Clichy.

André Shettle ( document J. Shettle )

En 1957, Jacques crée la société « Phocinor » avec d’autres photographes de la région dont : Equinet à Tourcoing, Gallois à Douai, Vermesse à Lille, Hochard à Valenciennes, Cuvelier à Lens . . . Ce groupement permet de négocier des conditions d’achat de matériel photographique. Le succès est tel que très rapidement, le groupement devient national en 1963 et s’appelle désormais Phocifrance. Deux marques sont créées pour les produits : « Foci » pour les appareils photographiques et « Phokina » pour les accessoires. 350 photographes sont désormais adhérents au groupement.

Foci ( document Nord Eclair )
Jacques Shettle ( document J. Shettle )

Dans les années 1960, l’entreprise comprend 5 salariés pour le développement et le tirage des photos papier. Les deux fils de Jacques, Jacky et Alain commencent à venir aider leur père au magasin. Sur la photo ci-dessous, à droite, le jeune Jacky Shettle conseille son client en 1964.

document J. Shettle

à suivre . . .

Remerciements à Jacky et Alain Shettle, ainsi qu’aux archives municipales.

Le nouveau Petit-Paradis

Le Petit-Paradis en 1962 doc IGN

Le nom de Petit Paradis provient de l’enseigne d’un estaminet qui se trouvait en 1895 au n°223 Grand Rue. Dans le rectangle formé par les rues Lacroix, Fourcroy le boulevard de Strasbourg et la Grand Rue, il y avait un certain nombre de courées. Ainsi rue Lacroix, au 12 la cour Lauwers, au 16 la cour Richardt Prouvost, au 22 la cité immobilière. Rue Fourcroy la cour Watteau au 10-12, la cité Lauwers au 20, la cour Millescamps au 30. Grand Rue, la cour Duthoit au 215, la cour du Petit Paradis au 219, la cour Vandendorpe Platel juste avant la Place Nadaud. Boulevard de Strasbourg : la cité Charpentier entre le n°3 et le n°19.

En 1972 est votée la reconduction de l’accord intervenu en 1970 avec la Communauté Urbaine pour la réalisation du programme de résorption des courées, la ville s’étant chargée de demander la déclaration d’utilité publique. L’opération associe les îlots Petit Paradis et Ingouville. Respectivement 115 et 123 immeubles bâtis à démolir, pour la construction de 126 logements HLM et 41 logements ILM et 173 logements HLMO par la société anonyme d’HLM le Toit Familial.

Plan des futures constructions doc NE

Juste avant la démolition, en 1972, il y avait encore quelques commerces et entreprises présentes dans le secteur : rue Fourcroy, les constructeurs mécaniciens Priau et fils au n°6 et le fabricant de meubles Vandevenne au 32- 34 ; rue Lacroix, au 28bis les soupes Debouvrie, au 34 le café de l’abattoir. Grand Rue au 203 la teinturerie Anett, au 205 une épicerie, au 207 une boucherie, au 211 une bonneterie, au 213-215 un café, au 223 un pâtissier, au 225 et 227 des épiciers.

Le chantier du Petit-Paradis doc NE

Février 1975, le Petit Paradis n’est plus qu’un grand trou d’où sortiront bientôt des immeubles HLM. Les nouveaux logements vont être construits par la société le Toit Familial associée au CIL de Roubaix Tourcoing. Quatre tours vont être édifiées : un immeuble de 9 étages comprenant 49 appartements, un deuxième immeuble identique au premier, un troisième immeuble de 9 étages comprenant 38 appartements et un quatrième de 9 étages comprenant 37 logements de type ILM d’un standing supérieur aux HLM.

Le Petit-Paradis aujourd’hui vue Google maps

L’opération a gardé le nom de l’ancien quartier Petit Paradis. Elle prévoit un total de 181 places de parking au sol un terrain de jeux pour les enfants en retrait vers le boulevard de Strasbourg qui fera tampon avec la Grand Rue. Un terrain a été cédé à la municipalité en bordure de l’école maternelle du boulevard de Strasbourg. Il est question d’y construire des classes supplémentaires si le besoin s’en faisait sentir. Une station service BP, prévue dans l’opération, s’est implantée Grand Rue, elle prendra le nom de station service du Galon d’eau. Elle a aujourd’hui disparu.

Les petites sœurs des pauvres

Un asile de vieillard (comme on l’appelle à l’époque) est fondé provisoirement à Roubaix, en 1860, rue de l’Embranchement (aujourd’hui, la rue de Lille). L’abbé Masse, doyen de Saint Martin et plusieurs industriels y font venir « les petites soeurs des pauvres ». Il s’agit d’une congrégation religieuse qui a pour mission la fraternité dédiée aux soins des personnes âgées, pauvres et malades.

En 1862, les bienfaiteurs de l’œuvre achètent un terrain de 10.234 m2 au 52 rue Saint Jean pour y installer le bâtiment définitif et participent au financement de sa construction grâce à des dons et des souscriptions particulières.

La façade de la rue Saint Jean ( document archives municipales )

La construction se termine en 1864. Le bâtiment peut recevoir 150 personnes. Une grande chapelle dans l’axe central, et qui n’est pas visible de la rue, sépare les deux ailes : les hommes à gauche et les femmes à droite. A cette époque, les chambres sont des dortoirs, les lits sont séparés par un simple rideau.

En 1882, la maison s’est encore agrandie de manière à pouvoir recevoir 235  »vieillards » et 22 petites sœurs, aidées par de nombreux bénévoles.

Plan ( document archives municipales )

A l’intérieur, les écuries se trouvent à gauche du bâtiment et l’entrée des chevaux se fait ainsi par la rue du coq Français. Au fond se trouve la buanderie. Une cour intérieure se trouve au centre du bâtiment principal, pour les jardins mais également pour la basse-cour où les animaux peuvent promener à leur aise en liberté : poules, coqs, canards et même moutons. Sur la droite, se trouve la salle des fêtes et le vestiaire. L’aumônerie quant à elle, se trouve juste à côté au 38 de la rue Saint Jean.

l’aumônerie au 38 qui existe toujours de nos jours ( photo BT )

De nombreux bénévoles reçoivent les dons des particuliers, des vêtements ainsi que des meubles pour remise en état en vue d’une future revente.

documents collection privée
document Nord Éclair

Les écuries deviennent des lieux d’expositions, en Novembre de chaque année. Les travaux manuels des pensionnaires y sont en effet mis en vente : vannerie, rotin, fer forgé, tricot, broderie, dentelle, tableaux, peluches. L’argent ainsi récolté est une aide pour les missions des « petites sœurs des pauvres » à l’étranger pour les pays en voie de développement sur les 5 continents.

document Nord Eclair

Au début des années 1960, la maison de retraite ( appelée autrefois : l’asile de vieillards ) change d’appellation et devient « Ma Maison ». La salle de restauration est refaite, l’accueil est plus sympathique et chaleureux, les jardins extérieurs sont soignés : tout est fait, pour que les personnes âgées se sentent chez eux, comme à la maison.

document collection privée

En 1962, on décide enfin d’élargir généreusement la porte cochère. En effet, l’étroite porte d’entrée ne permet plus aux camions de pouvoir accéder à la cour pour effectuer les livraisons.

document Nord Eclair et archives municipales

Un club du 3° âge est créé en 1973, pour les personnes âgées qui habitent le quartier. Leur local est aménagé dans les anciennes écuries, d’une façon remarquable : murs de briques nettoyées, cheminée rustique, meubles anciens restaurés par les pensionnaires ; l’atmosphère est chaude et sympathique.

Les personnes habitant le quartier peuvent venir au club, tous les jours de 14h à 18h, pour jouer aux cartes et à d’autres jeux de société.

document Nord Éclair

En 1999, le bâtiment a désormais 135 ans d’existence ! Des travaux très importants sont nécessaires : travaux d’aménagement et de modernisation car les locaux sont très vétustes, et travaux de sécurité, car le bâtiment est loin de répondre aux normes de sécurité obligatoires.

Compte tenu des sommes importantes que ces travaux représentent, les sœurs quittent les lieux. Elles vont se diriger vers d’autres centres des petites sœurs, et en particulier à La Madeleine. Le centre des « petites sœurs des pauvres » de Roubaix ferme donc définitivement ses portes, en cette même année 1999.

À suivre . . .

Remerciements aux Archives Municipales, à la SER, ainsi qu’à Manuela Screpel, Soeur Adelaïde et Monique Gheerolfs.

Les Entrepôts du Nord

Dans les années 1890, l’entreprise Coulon-Cuvelier est un commerce de gros qui approvisionne en vins et spiritueux, les commerçants et les particuliers de la ville, sous l’enseigne « Les Entrepôts du Nord ». Elle est implantée au 6 8 10 et 12 Boulevard de Paris à Roubaix.

En-tête 1890 ( document collection privée )

Au début des années 1900 Auguste Grimonprez-Delcourt reprend l’affaire, et garde l’enseigne « Entrepôts du Nord ».

document collection privée

Dans les années 1920, Auguste Grimonprez Delcourt développe l’activité en ajoutant des gammes de produits : vins fins, bières anglaises. Il passe un accord d’exclusivité pour des vins de champagne Guy de Montprez pour toute la France et la Belgique.

document b.n.r

Mais surtout, Auguste négocie la vente exclusive de l’eau de la source Willems, produite localement à la source du Robigeux à Willems, ainsi que l’exclusivité de grands vins de porto pour la France et l’étranger.

document collection privée

En 1934, un gros projet immobilier résidentiel voit le jour, et nécessite la démolition de plusieurs maisons du n° 2 au n° 12 du boulevard de Paris. Sont concernés : le pâtissier Van Haelst au n° 2, le photographe Shettle au n° 4, le comptable Debuchy au n° 6 et les entrepôts du Nord aux n° 8 10 et 12

Les travaux de construction de l’immeuble en 1934 ( document collection privée )

Pendant les travaux de construction de cet immeuble, Auguste Grimonprez déménage son entreprise provisoirement au 19 rue Jean Moulin, dans une partie des locaux de la filature Motte et Marquette.

Adresse provisoire ( document Ravet Anceau 1934 )

En 1936, la construction est terminée, Auguste reprend son emplacement. La façade sur le boulevard est plus petite ( n° 10 et 12 ) mais la profondeur est plus importante, car il dispose d’un accès à l’arrière, rue des loups, pour les réception et les livraisons de marchandises.

documents collection privée 1936

En 1943, l’affaire Grimonprez Delcourt est reprise par Losfeld-Tanchou et Cie. Maurice et Robert Losfeld sont mariés avec deux des sœurs Tanchou. Les frères Losfeld gardent l’enseigne « Les Entrepôts du Nord »

Papier à en tête Losfeld Tanchou ( document Marc Losfeld )

Maurice et Robert Losfeld apportent quelques modifications dans les gammes de produits. Ils créent la marque « LOTA » (LO.sfeld TA.nchou) pour les vins et rhums, développent l’embouteillage de vins de qualité traditionnelle et distribuent les eaux de la Compagnie fermière de Vichy. C’est à la fois un négoce de produits,  »en gros et au détail ».

étiquettes de vin et rhum ( documents Marc Losfeld )

Instantané de mémoire : Souvent, le jeudi après-midi, je vais rejoindre mon père Maurice, pour découvrir l’entreprise « Les Entrepôts du Nord ». On entre par le n° 12 car la porte du n° 10 est réservée aux bureaux. C’est la salle d’accueil pour la clientèle. Les différents produits proposés sont exposés en vitrine et sur une étagère derrière le comptoir. Les bières en bouteilles sont vendues au détail. Derrière l’accueil, se trouve la salle d’embouteillage. Une petite grue permet de descendre et de remonter les fûts du chais ( caves en sous sol ) couvrant une grande partie de la société. On y accède par un escalier situé dans la salle d’embouteillage. Derrière se trouve le quai de chargement pour la camionnette de livraison « Chenard et Walker », la cour pour réceptionner les fournisseurs, ainsi qu’un emplacement pour le lavage des bouteilles consignées. A chaque fois que j’y allais, les 3 membres du personnel ( les cavistes Oscar et Robert ainsi qu’une vendeuse ) étaient heureux de m’accueillir.

Plan de l’entreprise ( document Marc Losfeld )

Robert Losfeld décède en 1945, Maurice continue seul, l’activité. Au début des années 1950, la situation financière de l’entreprise se dégrade car la vente de vin en tonneaux chute considérablement. L’entreprise ferme définitivement ses portes en 1953.

Au début des années 1960, le n° 10 est repris par M. Verschaeve commerçant en fruits et légumes, et le n° 12 par l’épicerie-alimentation de M. Bombeck. Puis de nombreux commerces et/ou professions libérales s’y succèdent. A ce jour le n°10 est occupé par un commerce de vapotage et le 12 par l’entreprise de serrurerie Porquet.

Photo BT

Remerciements à Marc Losfeld et aux archives municipales.

Au Petit Cendrillon

Depuis plus d’un siècle, le 107 rue de l’Epeule à Roubaix, a toujours été occupé par un commerce de chaussures. Dans les années 1910, il s’agit du magasin de A. Hourez

Publicité 1910 ( document collection privée )

Le point de vente est ensuite tenu par Mlles Carette dans les années 1920, jusqu’en 1961. La photo ci-dessous représente la façade du magasin de chaussures des sœurs Carette vers 1950. A gauche on distingue une partie du commerce des cycles Vercoutère.

document MC Goossens

Fernand D’Halluin est cordonnier à Linselles. Il est ambitieux et souhaite, avec son épouse Geneviève, ouvrir un magasin de chaussures dans une grande ville proche. L’occasion se présente en 1961, quand les deux sœurs Carette décident de prendre leur retraite, et cèdent leur point de vente, aux époux D’Halluin.

Fernand et Geneviève gardent l’enseigne existante : « Au Petit Cendrillon » car elle possède une bonne notoriété dans le quartier de l’épeule. Fernand continue son activité de cordonnier, puisqu’il a installé son atelier dans la réserve, juste derrière le magasin.

Publicité 1961 ( document Nord Éclair )

Fernand et Geneviève développent leur affaire fortement pendant toute la période des années 60. Fernand vend des chaussures sur les marchés et Geneviève tient la boutique.

En 1969, ils décident de rénover complètement leur commerce qui en a bien besoin. Ils font appel à Max Ecoeur, décorateur installé à Lomme, pour transformer la façade, et aménager complètement l’intérieur.

documents archives municipales et bnr Daniel Labbé

Le résultat est magnifique : la porte d’entrée se trouve un peu en retrait par rapport au trottoir, ce qui permet une très grande vitrine d’exposition de chaque côté. La porte est protégée la nuit, par un rideau de fer. Le carrelage de l’entrée est en marbre de couleur rose.
A l’intérieur, sur la droite, les chaussures sont exposées sur des meubles tout en hauteur, et à gauche, se trouvent plusieurs sièges afin que les clients(tes) puissent essayer différents modèles avant de choisir. Le comptoir en forme de demi-lune et de couleur orange est placé au fond du magasin, juste à côté de la porte de la réserve, qui donne elle-même sur l’habitation

Intérieur du magasin ( documents archives municipales et MC Goossens )

La gamme de produits est très large, de façon à ce que chacun puisse trouver ce qu’il recherche : du haut de gamme, bien sûr, comme les chaussures Clerget, mais les plus grosses ventes se font avec la marque Gepy de la maison Gep, un milieu de gamme qui convient parfaitement à la clientèle de ce quartier populaire.

Publicité 1976 ( document Nord Eclair )

Fernand et Geneviève ont 4 enfants : Guy, Philippe, Jean-Jacques et Marie-Chantal. En 1976, soucieux de leur avenir, les parents décident d’ouvrir des magasins de chaussures pour eux, ou plus précisément pour les 3 aînés :

– pour Guy le magasin de Wattrelos Sapin Vert, 7 rue de l’Union

– pour Philippe, celui de Wattrelos Laboureur, 266 rue Carnot

– pour Jean-Jacques, celui de Roubaix au 229 boulevard de Fourmies

Les trois garçons ont une parfaite connaissance de la chaussure, puisqu’ils ont aidé leur père Fernand sur les marchés.
Quant à la cadette, Marie-Chantal qui travaille dans le magasin de la rue de l’épeule, elle pourra dans un avenir proche, reprendre le commerce.

Fernand est très investi dans la vie de son quartier. Il est, pendant de très nombreuses années, président du comité des fêtes du quartier Epeule-Alouette-Trichon. Il organise la braderie de la rue de l’épeule, les fêtes quinquennales, le football humoristique, les courses en sac, le banquet des anciens, etc

Fernand et Geneviève D’Halluin ( documents MC Goossens )

En 1984, Fernand et Geneviève prennent leur retraite. Marie-Chantal reprend la boutique à son compte et embauche sa belle sœur Krysia pour continuer l’activité du commerce. Elle habite à l’arrière du magasin avec son mari Daniel Goossens et leurs 3 enfants.

Publicités 1984 1987 ( documents collection privée )

Comme ses parents, Marie-Chantal s’investit également dans l’animation de la rue de l’épeule ; elle est secrétaire de l’Union des Commerçants du quartier, dont la présidente est Nathalie Desfrennes de la droguerie voisine Debril. L’Union Commerciale organise en particulier les soirées des sosies, spectacle renommé et populaire dans le quartier, financé par l’association ; Commerces et Quartiers.

Lors des premières Cavalcades du centre-ville, Marie Chantal est présente pendant deux jours, place de la Liberté à son stand « Au Petit Cendrillon ». Sur la photo ci-dessous figurent Miss Roubaix métropole, Marie-Chantal et au fond, son mari Daniel.

Stand lors des Cavalcades ( document MC Goossens )

L’Union Commerciale diffuse également avec l’association Commerces et Quartiers, le calendrier annuel distribué par les commerçants de la ville.

En 1991, Daniel et Marie-Chantal Goossens-D’Halluin ont l’occasion d’acheter leur immeuble qu’ils louaient jusqu’à présent au propriétaire, Mr Debaere.

Marie-Chantal, en 2010, décide de rajeunir l’image de l’enseigne en modifiant le fronton, et de réaménager à nouveau l’intérieur, en changeant l’ensemble des étagères de présentation.

Enseigne de la façade en 2010 ( documents bnr D. Labbé et MC Goossens )
Intérieur ( document Daniel Helynck )

Vers 2015, les affaires sont de plus en plus difficiles car les sites de vente de chaussures sur Internet, sont des concurrents virulents. Marie-Chantal et Daniel envisagent d’arrêter leur activité. Ils annoncent en 2018 une liquidation totale des stocks avant fermeture pour cause de retraite. La réputation de leur commerce est telle que tout le stock de chaussures est vendu en très peu de temps. Le magasin ferme définitivement ses portes après 57 années d’activité.

document Nord Eclair 2018

L’ensemble immobilier et commercial est cédé en 2019 et le magasin devient un commerce de bouche : O Poulet Braisé en 2019, C.Pizz en 2020 et Gharnata en 2021.

documents Google Maps et BT

Remerciements à Marie-Chantal et Daniel Goossens-D’Halluin ainsi qu’aux archives municipales.

Le tour de France automobile à Roubaix

Le 18 mars 1912, se dispute l’étape Rouen Roubaix longue de 242 kilomètres. C’est la treizième du tour de France automobile organisé par le journal l’Auto, dirigé par Henri Desgranges. Le départ est donné à Rouen à partir de huit heures du matin. À mi-route, c’est à dire à Amiens, repos d’une heure. Vers deux heures et demie les premières automobiles font leur apparition au rond point du Parc Barbieux où un poste de ravitaillement a été préparé. On comptait sur les pavés du Nord pour donner le coup d’estoc à quelques voitures, mais rien du tout !

Publicité Michelin parue dans l’Auto en 1912

Le passage des voitures dans Roubaix a attiré de nombreux curieux. Les voitures se succèdent de minute en minute et se rendent au parc fermé installé dans la salle municipale des fêtes de la rue de l’hospice. Il y a là, au contrôle, MM. Miral, commissaire du Tour, Steinès, rédacteur, Vanneste correspondant de l’Auto, Léon Petit fils chronométreur, Théo Callens, Henri Decraene, P. Samain, Henri Dumont, Nisse. M. Hector Franchomme président de l’automobile club du Nord est présent ainsi que MM. Henri Boulangé et Alfred Damez, membres du comité de l‘ACN. Toutes les voitures ayant pris le départ à Rouen sont arrivées dans les délais.

Une des voitures participantes L’Auto 1912

La liste se décline en voitures et voiturettes. Pour les voitures, il ya trois Barre, une Hurtu, une Crespelle, trois Doriot-Flandrin-Parant, deux Alcyon, trois Corre La Licorne, trois Benz, une Reo, trois Pilain, deux Schneider , une Majola, une Bozier, une Turicum, deux C.I.D, une Bugatti, deux SCAR, une Muller et Mignot, deux Stimula, deux G. Roy, une Delage, une De Bazelaire. Dans cette liste, il y a des sociétés automobiles mais aussi des constructeurs individuels dont certains conduisent leur véhicule, ainsi Muller, G. Roy, De Bazelaire, Crespelle. Pour les voiturettes moins nombreuses, une Ponteix, une Ponette, une Sphinx, une Bedelia, une Dumond.

Une des voiturettes participantes L’Auto 1912

Toutes les voitures sont exposées dans la salle municipale pendant une journée et le public est admis à les voir moyennant un droit de 0,25 centimes perçu au profit des pauvres. Les membres de l’ACN sont reçus sur présentation de leur carte d’identité. Un orchestre symphonique se fait entendre dans l’après midi. Chaque marque en profite pour présenter ses modèles. Les voitures Pilain dont Eugène Lepoutre est le représentant régional, ou les Schneider représentées dans le Nord par M. Henri Delhuvenne propriétaire du grand garage central de Tourcoing. Les pneus Continental sont de la partie.

La salle des fêtes de la rue de l’hospice doc BNRx

C’est un défilé ininterrompu de visiteurs, en présence de nombreux garagistes. Grand succès des Corre Licorne. Elles ont accompli les 3500 kilomètres ensemble en un groupe inséparable. Les conducteurs sont MM. Lestienne, Colomb et Quinet. M. Waldemar Lestienne le directeur de la marque, pilote l’une des voitures et il est roubaisien, membre de la société commerciale et industrielle, ex comité lainier. La Pilain, une marque lyonnaise s’est également bien comportée.

Grand Hôtel de Roubaix doc Coll Particulière

Une réception a lieu à 20 heures 30 le comité de l’ACN reçoit les organisateurs et concurrents du tour de France automobile dans les salons du Grand Hôtel à Roubaix. Lors du repas du soir, on apprend que quatre femmes pilotent des voitures dans ce tour de France. M. Franchomme leur remet à chacun une gerbe de fleurs. L’hommage ne va pas jusqu’à les citer, nous avons tout de même retrouvé Mme Germain qui court sur Stimula.

La 14ème étape Roubaix Reims est pour le lendemain. Le départ est donné à 7 heures du matin pour les voiturettes et à 8 heures pour les voitures. Les concurrents descendront la rue de la gare et la rue neuve et sortiront de Roubaix par le boulevard de Paris pour gagner Lille par le grand boulevard. Elles traverseront cette ville par la grand place, la rue Nationale, le boulevard de la liberté et le boulevard des écoles pour sortir par la porte de Douai.

Le lendemain donc, trente sept voitures ont pris le départ pour une étape de 287 kms. Les Corre La Licorne sont arrivées bonnes premières. C’est l’avant dernière étape, avant de terminer à Paris. Ce tour de France était plus une course d’endurance et de respect des délais qu’une course de vitesse, avec un règlement très sévère. Les automobiles qui l’ont bouclé ont fait la preuve de leur solidité et de leur fiabilité.