Une entreprise leersoise

L’histoire commence par un mariage. Le 24 mars 1945, Achille Vantieghem fils de M. et Mme Vantieghem Beckaert épouse Marcelle Moreels, fille de M. et Mme Moreels Vosdey. La cérémonie a lieu en l’église Saint Vaast de Leers. À ce moment, Achille travaille en mairie puis il fait son service militaire. Pendant ce temps, Marcelle travaille encore chez Mme Delebois rue des lignes, déjà à faire des fleurs. Les fleurs, on en faisait aussi au 15 rue Victor Hugo, avec Joséphine, la maman, qui vendait aussi des articles funéraires.

15 rue Victor Hugo Leers photo familiale

Vient le jour de la libération d’Achille, et avec Marcelle ils prennent la décision de s’installer au 3 rue Thiers à Leers. Il fera le quincailler et elle continuera de faire des fleurs, ce qu’elle n’a cessé de faire depuis qu’elle a quitté Madame Delebois et qu’elle s’est installée artisane.

La biscuiterie Roussiaux 3 rue Thiers archives familiales

Le 3 rue Thiers fut autrefois une biscuiterie tenue par un oncle d’Achille, M. Roussiaux. Il y avait là un atelier et un four. On y entassa bientôt toutes sortes d’ustensiles : casseroles, seaux, ferblanteries domestiques diverses. Achille livrait les fleurs de Marcelle dans un grand carton à vélo. Henri Moreels, le beau père retraité, venait en demi-journée donner la main au découpage des matières pour les fleurs. Il y avait du papier, du rodoïde, du celluloïd. Les fleurs étaient faites à la main, avec des moules, on les montait pétale par pétale avec une tige.

Achille devant le 3 rue Thiers archives familiales

L’affaire prit de l’extension, on abandonna la quincaillerie, le vélo ne suffit plus aux livraisons, Achille acheta à vil prix une vieille jeep qu’il fallait pousser pour la mettre en route. Il fut décidé d’agrandir la clientèle et ils prirent des apprenties : deux filles de Leers et deux filles de Néchin et quelques ouvrières de l’atelier Delebois qui ne tournait pas bien.

En tête de facture archives familiales

Le manque de place et le démon du déménagement poussèrent Achille et Marcelle à chercher un endroit plus vaste. L’histoire se poursuit à Roubaix en 1950.

Tram et bus

Dès 1935, il y a des incertitudes sur l’avenir du tramway à Leers. En février, on affirme que le dépôt ne sera pas désaffecté, mais qu’on y rangera moins de voitures. En outre la compagnie E.L.R.T. envisage des modifications d’horaires sur les lignes Lille Leers et Leers Wattrelos. Les premiers projets arrivent bientôt : une seule ligne de Lille à Lannoy et une autre ligne de Lannoy à Wattrelos jusqu’à la barrière du Tilleul. Et Leers dans tout ça ?

Le conseil municipal leersois émet une protestation et une amélioration est apportée au dernier moment, maintenant la Place de Leers comme point initial et point terminus de quelques rames. Mais le reste est confirmé : la ligne 2 Lille Leers s’arrêtera désormais à l’usine Boutemy de Lannoy, la ligne Tilleul Leers partira de la place de Wattrelos ira jusqu’à la rue de Roncq avec transbordement au Tilleul, elle s’appellera désormais la ligne P. Une nouvelle ligne T reliera Lannoy à la Place de Wattrelos.

La nouvelle organisation de la compagnie E.L.R.T ne convient pas, on se réunit à nouveau à Leers salle des fêtes pour en discuter avec les usagers. Cent cinquante personnes s’y présentent et demandent de rétablir l’ancienne organisation. Le maire Émile Duez, ancien traminot, transmet à la compagnie. Il dit également sa volonté de faire appel à un autre entrepreneur si les réponses n’étaient pas satisfaisantes.

Les bus à l’Union doc JdeRx

En 1936, L’E.L.R.T remplace ses tramways par des autobus sur le trajet de l’ancienne ligne P, notamment entre Wattrelos et Leers. Dès le mois de décembre 1935, la formation reconversion de ses wattmen s’effectue dans le dépôt de l’Union et sur le boulevard des Couteaux.

Les horaires des bus Tricoit en 1937 JdeRx

Puis d’autres prestataires apparaissent comme les autobus Tricoit, dès octobre 1937. La maison Tricoit et Cie entrepreneurs de transports à Lannoy assurera par un service d’autocars à partir du 17 octobre la liaison Lannoy, Leers, Wattrelos, Tourcoing, Orions.

La fusion des deux clubs

Ce n’est encore qu’un projet en ce mois de janvier 1950, mais voilà qu’on parle de fusionner les deux clubs de football leersois, le Racing Club de Leers dont nous avons déjà parlé et la Jeunesse Sportive de Leers.

Le Racing Club de Leers en 1950 doc NE

Le Racing Club de Leers évolue en troisième division a disputé treize matchs. Il en a perdu neuf, a réalisé trois nuls et n’a été qu’une fois victorieux. Malgré de magnifiques résultats en coupe de Flandre où les leersois ont battu le Stade Roubaisien et l’US Marquette, gros morceaux de divisions supérieures, il semble que le Racing Club de Leers marque un peu le pas.

La Jeunesse Sportive de Leers en 1950 doc NE

Quant à la Jeunesse Sportive de Leers, elle joue en quatrième division et elle a débuté la saison en trombe, devenant leader un moment. Mais cela n’a pas duré, elle évolue à présent en milieu de classement avec six victoires, cinq défaites et deux matchs nuls.

D’un côté comme de l’autre, cela ne tourne pas rond, estime le journaliste. Il semble que les sportifs se désintéressent du football local. Quand une équipe gagne, il suit avec passion, quand elle perd, il boude.

Le premier argument pour une fusion est donc que cela amènerait un public plus nombreux au stade de la rue Pasteur. Cela ne serait pas à dédaigner ni pour la caisse ni pour la satisfaction des dirigeants et joueurs. Le second argument consiste à dire que la fusion permettrait de former une meilleure équipe qui pourrait viser la deuxième puis la première division. Un autre argument est que les déplacements ne seraient pas tellement plus coûteux qu’ils ne le sont actuellement. Cependant il faudrait essayer de former une bonne équipe, mais aussi intéresser le plus grand nombre possible de jeunes en créant une école qui permettrait un recrutement important pour l’avenir. Enfin au point de vue financier, non seulement les recettes des matchs seraient meilleures, mais on éviterait aussi la dispersion actuelle des concours pour la bonne marche d’un club.

La question a ensuite été posée aux personnes intéressées à la fusion. M. Jules Duvinage, promoteur du Racing en 1931 est un homme de bon sens. Il souhaite l’unification des efforts des deux commissions. Son concours est déjà acquis à la future formation.M. René Despelchin, président de la J.S.L. ça ne fait aucun doute, il faut fusionner. René Pottier ex joueur du Racing et maintenant arbitre officiel voit la fusion d’un œil très favorable et espère qu’elle pourra se réaliser. Alors ? La question a été soulevée il y a quelques temps et les pourparlers n’avaient pas abouti à cause de certains points de détail. L’heure est sans doute venue de répondre aux vœux de tous les sportifs leersois : un seul club à Leers !

La décision est finalement prise et l’une des premières apparitions de l’Entente Leersoise aura lieu le 23 juin 1950 pour l’inauguration du stade Léon Lagrange.

Théâtre à Leers en 1939

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on aime le théâtre à Leers, comme le prouve le nombre de troupes et de spectacles organisés en ville, dont le Journal de Roubaix rend compte en cette année 1939.

Ainsi en janvier, le groupe lyrique de l’amicale des anciennes et anciens élèves présente son programme de mars : il s’agit d’un vaudeville militaire en un acte « Panouille a gagné le gros lot » suivi d’une opérette à grand succès, « la chanteuse inconnue » en trois actes et un tableau. La Symphonie Bernard accompagnera musicalement la séance et un bal aura lieu à l’issue de la représentation.

Un programme du groupe lyrique en 1941 Collection familiale

Entre-temps, la troupe Bodart-Timal vient jouer sur la scène du Cercle Saint Louis une opérette bruxelloise, « la petite millionnaire » dont la musique est d’Eddy Jura, le compositeur bien connu, complice de Charles Bodart-Timal. Cette représentation est donnée au profit des œuvres du Cercle saint Louis.

Les représentations du cercle dramatique « l’amitié franco-belge » se déroulent les dimanches en février dans le cadre du Salon Meurisse dans le quartier du Gibraltar. On y joue les deux œuvres suivantes : « le berceau » drame en trois actes de Brieux et « on purge bébé » amusante comédie de Georges Feydeau. Un concert musical sous la haute direction de M. de Tollenaere complète ce programme qui se termine par un bal de famille.

Le Cercle de l’amitié franco-belge en 1949 doc NE

Le Cercle Saint Louis accueille la troupe Lyris qui compte dans ses rangs des artistes réputés dont plusieurs de radio PTT Nord. Ils viennent interpréter la dernière opérette du compositeur roubaisien Jean Ernst : « Ginette ».

Le club artistique « les XIV » vient donner une représentation dans la salle du cinéma Léontini au profit de la caisse de secours du groupement. Le programme comprend une partie de music-hall et une revue par la troupe du club.

Le Cercle Saint Louis vue Google Maps

En mars, la JOC propose deux représentations de gala qui doivent servir à recueillir des fonds pour le pèlerinage jociste de Rome. Deux pièces sont au programme : « la nuit rouge » un drame émouvant en quatre actes de Botrel et une comédie en un acte de Leroy-Villars, « le moulin du chat qui fume ». Ces pièces seront jouées sur la scène du Cercle Saint Louis rue Jean Jaurès.

Les prochaines matinées artistiques du cercle dramatique « l’amitié franco-belge » sont programmées pour avril. La troupe interprète l’œuvre de MM. Crémieux et Decourcelle, « l’abbé Constantin » et reprend le vaudeville en un acte de Durafour « l’Automate ». Les organisateurs se sont également assuré le concours de M. Maurice Gil’Mey de Radio PTT, grand prix de la ville de Roubaix et de Fernand Gil’Mey chanteur fantaisiste premier prix des grands concours d’amateurs du 14 juillet. L’orchestre dirigé par M. Oscar de Tollenaere se fera entendre et un bal terminera chaque soirée.

L’inventaire s’interrompt en août car les évènements ne sont plus propices aux loisirs. En septembre la mobilisation générale est décrétée. Les séances théâtrales se feront désormais au profit des soldats mobilisés.

Fêtes du Gibraltar

La douane du quartier du Gibraltar CP collection familiale

En 1930, les fêtes du Gibraltar attirent une foule nombreuse avec un programme s’étalant sur trois jours. Le samedi, la traditionnelle retraite aux flambeaux avec le concours de l’harmonie « l’Amitié Franco-Belge ». Des gâteaux sont distribués aux enfants porteurs de lampes vénitiennes. Le Dimanche matin, vers 6 heures, des sonneries de clairon suivies de salves d’artillerie annoncent aux alentours que les fêtes vont commencer. Toute la matinée des jeux sont organisés chez les débitants qui attirent de nombreux amateurs. Vers 16 heurs 30, après la réception des sociétés participantes, un cortège défile dans les différentes rues du quartier. Trois sociétés musicales sont présentes : la Fanfare Municipale de Lys, sous la direction de M. Pierre Demey, sous chef ; l’harmonie royale « La Lyre » d’Estaimpuis, sous la direction de son chef M. Émile Broux ; et l’harmonie « l’Amitié franco-belge » sous la direction de son chef M. Édouard Parent. La société de gymnastique La Féminine de Leers exécute ensuite de gracieux mouvements rythmés et le grand ballet des Polichinelles. La journée se termine par une fête de nuit des plus réussies et par un grand bal dans la salle de l’Harmonie. Le Lundi, une grande braderie attire nombre de forains et d’acheteurs. À 10 heures, chez Henri Ladmirault, a lieu l’élection du maire, lequel est reçu dans l’après midi à la mairie du quartier. Un match de football a été disputé entre l’Union de Néchin et les Ballons Rouges du Gibraltar. Pour clôturer la fête, un grand concert est donné par la Fanfare communale d’Estaimbourg. Cette grande fête, répétée chaque année démontre ce que l’union des habitants d’un quartier est capable de faire. Le journaliste souhaite que l’exemple soit suivi et que bientôt les autres quartiers de Leers aient aussi leur fête propre.

L’harmonie « l’amitié franco-belge » a été fondée en 1923 à Gibraltar, populeux hameau formé par l’extrême frontière de Leers-France et celle de Néchin-Belgique. Ses débuts sont modestes : vingt exécutants de Leers et de Néchin et une commission civile formée de cinq membres. La société est ainsi dénommée pour commémorer les liens d’affection qui de tous temps ont uni nos deux pays et qui se sont encore considérablement resserrés pendant la grande tourmente de 14 18. M. Pierre Le Blan, industriel à Lille, a accepté d’en être le président d’honneur et il a offert un magnifique drapeau. D’un côté figure le drapeau français avec les armes de Leers, encadré d’une bande aux couleurs belges ; de l’autre côté le drapeau belge avec les armes de Néchin, encadré d’une bande aux couleurs françaises.

Les médaillés de l’amitié franco-belge Photo J de Rx

Le premier président actif est Georges Benoist, membre d’une honorable famille roubaisienne. Il est prématurément décédé le 10 mai 1926. La direction musicale est confiée pendant quatre années à un vétéran de la musique, M. Auguste Quique de Leers. Puis c’est M. Édouard Parent de Roubaix, clarinettiste de talent, donne une nouvelle impulsion à « l’amitié franco-belge ». La société compte à l’époque 54 exécutants inscrits et des cours sont donnés à 11 élèves musiciens. Son idéal est non seulement de marcher de progrès en progrès dans l’art musical, mais aussi d’entretenir et de développer parmi ses membres avec un véritable esprit de famille, une atmosphère de confiance réciproque. Quatre membres de l’Harmonie ont été honorés par la Médaille de la Fédération du Nord et du Pas de Calais pour leurs trente années passés au sein de cette fédération. Il s’agit de MM. Jules Blin, Albert Bataille, Jules Carrette et Désiré Ponthieu.

D’après le Journal de Roubaix

Gabrielle Macron, directrice d’école

Une première école de filles est créée en 1852 rue de la Mairie, il est fait appel aux Dames de la Sainte Union pour la faire fonctionner. Mais en 1888, l’application de la loi portant sur l’organisation de l’enseignement primaire du 30 octobre 1886, dite loi Goblet qui prolonge les lois Ferry, confie à un personnel exclusivement laïque l’enseignement dans les écoles publiques. Elle remplace les instituteurs religieux des congrégations enseignantes. Les religieuses sont « congédiées » de l’école communale.

L’abbé Bordoduc résolut alors de transformer le patronage de la ruelle des vicaires en trois classes, puis une quatrième et une maison d’habitation pour les religieuses. L’école confessionnelle Saint Henri s’ouvre le 20 novembre 1888, ainsi dénommée car son mentor n’est autre qu’Henri Salembier, à cette époque Maire de Leers et fermier de la cense de Quevaucamps. Une cinquième classe s’ouvre bientôt.

Mais le 15 juillet 1902, les Dames de la sainte Union se voient contraintes de fermer leur école, sous prétexte qu’elles n’avaient pas demandé l’autorisation requise sur les associations religieuses de 1901. Elles partent le 19 juillet. Au mois d’octobre 1902, on ré-ouvre l’école sous la direction de Melle Cécile Boeykens qui n’a accepté cette mission que pour quelques mois, afin de permettre l’ouverture de cette école au 1er octobre dernier.

Gabrielle Macron Photo JdeRx

C’est là qu’intervient Gabrielle Macron. Née d’un père comptable à Flers lez Lille en 1875, Gabrielle Macron se destine à la carrière d’institutrice. Elle est directrice adjointe au Blanc Seau quand elle vient à Leers en 1903 pour prendre la direction de l’école de filles Saint Henri. Excellemment douée sous tous les rapports, la dévouée directrice a su acquérir la pleine confiance des familles. L’école compte alors 210 élèves réparties en trois classes et une garderie. Gabrielle Macron est donc directrice de l’école, assistée de sa sœur Lucie Macron et de Marthe Béghin, ses deux adjointes, ainsi que d’une gardienne Melle Hélène Delgrange.

En avril 1929, elle reçoit la croix du Mérite diocésain des mains de Monseigneur Jansoone, évêque de Lille, pour son dévouement de 26 années à l’enseignement catholique. En 1938, alors que l’école Saint Henri fête ses cinquante années d’existence, Gabrielle Macron célèbre sa 35eme année de professorat à Leers, elle aura ainsi formé deux générations de population féminine.

Les fêtes du Grimonpont

En 1937, les fêtes du Grimonpont se déroulèrent les 28, 29 et 30 août, avec le programme suivant. Samedi 28 août à 17 heures 30 course à la valise, 18 heures 15 concours du costume le plus excentrique, formation du cortège et installation de la Muse, avec la participation de la société de bigophones Les Philanthropes. On apprend que la Symphonie Bernard donnera une audition à partir de 15 heures le samedi et ce concert constituera l’ouverture des festivités.

La muse, le « maire » et le « garde champêtre » Photo JdeRx

Dimanche 29 août, à 7 heures réveil par une salve d’artillerie, à 9 heures 30 match de football, deux équipes de novices, une pour chaque rive du canal, s’opposent, la rive gauche l’emporte sur la rive droite. À 15 heures ouverture du concours international de pêche, doté de 2.500 frs de prix. À partir de 16 heures 30 jeux sur l’eau et grande fête de natation avec la participation du Sport Ouvrier Roubaisien. Courses de vitesse, course aux canards, démonstration de sauvetage et une épreuve comique. Suit un match de water polo. À 20 heures bal public avec le concours du Jazz franco-italien.

Lundi 30 août, vers 18 heures course au sac et divers jeux populaires (jeu de ciseau, course aux œufs) pour clôturer la fête.

Le concours international de pêche Photo JdeRx

Pour le concours de pêche, le droit d’inscription est de 4 frs et la durée du concours est de 1 heure 30. Concours à la plus lourde pêche, un point par gramme, règlement habituel des concours de Roubaix. Les pêcheurs qui le désireront pourront moyennant une mise supplémentaire de 1 fr concourir pour la coupe qui sera attribuée au détenteur du plus gros poisson pris pendant le concours. Les inscriptions sont reçues chez M. Albert Desmet siège des Pauvres Pêcheurs Leersois 1 rue de Wattrelos à Leers. Les adhésions peuvent être également données aux sièges des sociétés de pêche. Celles de dernière heure seront reçues chez M. Delavallée à Leers-Grimonpont. Tirage au sort à 10 heures et distribution des numéros à 14 heures 30 chez M. Delavallée. Pesage chez Melle Leroy et chez M. C. Bourse. Remise des prix à 17 heures 30 chez M. Henri Deronne.

Le concours de pêche réunit 404 pêcheurs. M. Albert Brun de la fine ligne roubaisienne remporte la palme avec quatre poissons totalisant 500 points. M. Cyrille Lemaire des Poissons Rouges a pris le plus gros poisson 478 grammes et M. Julien Naert en a pris onze. Le palmarès nous permet de connaitre le nom des sociétés participantes : la fine ligne roubaisienne, les poissons rouges, le brochet argenté, la tanche d’or, l’amicale de Tourcoing, les Poissons Blancs de Wattrelos, les Amis du Beau Dimanche, les Petits Pêcheurs.

Le comité organisateur Photo JdeRx

Le comité organisateur était composé de MM. Vandenbrouck, Guilleme et Mme Guillerme (de gauche à droite, assis sur la photo). Debout MM. Deronne, Antoing, Delavallée, Bourse et Verhelt (de gauche à droite).

D’après le Journal de Roubaix

Après le dépôt

vue de Leers en 1960 doc IGN

Sur cette photo aérienne de 1960, on peut distinguer l’ancien emplacement du dépôt de tramways, dont les portes s’ouvraient sur la rue de Lys, avec un bâtiment restant le long de la rue du Maréchal Leclerc.

Le chantier de la Maison Roubaisienne en 1962 doc NE

Au début de l’année 1962, la Maison Roubaisienne a déjà lancé un grand chantier de 26 maisons sur l’emplacement de l’ancien dépôt des tramways à ce moment disparu. Il n’en reste à vrai dire qu’un grand bâtiment longeant la rue Maréchal Foch, qui sera lofté de manière contemporaine.

Le lotissement et ses rues doc Google Maps

Le chantier de la maison roubaisienne s’étend donc de la rue du Maréchal Leclerc à la rue de la Lys et nécessitera l’ouverture de plusieurs rues, dont la décision sera prise le 30 mai 1964. Venant de la rue du Maréchal Leclerc, il y a d’abord la rue Colbert qui forme la voie principale du lotissement sur laquelle viennent se joindre la rue Émile Zola sur la droite, formant anneau, la rue Racine et une petite rue, la rue Voltaire. La rue Colbert et la rue Racine donnent dans la rue de la Lys. C’est un nouveau quartier qui s’est construit en quelques années.

Sous le joug allemand

Les allemands à Leers du 22 août 1914 au 11 novembre 1918, édité le 19 octobre 1919 en l’anniversaire de la délivrance de Leers, chez Desclée De Brouwer & Cie, imprimeurs de l’Evéché.

La couverture du livre Coll Particulière

Si son Histoire de Leers parue en 1905 était un véritable livre d’historien et d’érudit, le livre de l’abbé Monteuuis sur l’occupation allemande à Leers est un véritable témoignage qui se présente comme un journal de guerre relatant les difficiles heures de cette période. L’abbé a cru bon de publier ses notes de guerre, et ce journal est écrit en face des réalités et sous l’émotion des événements.

Son livre se découpe en grands chapitres respectant la chronologie des événements : tout d’abord l’invasion, qui relate l’arrivée et le passage des allemands. Puis l’occupation, chapitre dans lequel l’abbé rencontre le Commandant Hofmann après que celui-ci ait réquisitionné son église pour réunir ses soldats. Il lui demande de pouvoir emprunter le tramway pour faciliter son ministère auprès des malades. Ce qui lui est refusé, car le chef de l’étape estime que ses pires ennemis ce sont les prêtres !

« Je comprends votre désir et je trouve que vos motifs sont raisonnables. Mais je ne puis accorder aucune faveur à vous autres, prêtres, car nos pires ennemis, ce sont les prêtres. Ce sont les prêtres qui refusent de se soumettre à l’autorité allemande. Ce sont les prêtres qui défendent de travailler pour les allemands. Ce sont les prêtres qui favorisent la fuite des jeunes gens. Ce sont les prêtres qui reçoivent les nouvelles de France et qui organisent la télégraphie sans fil ».

L’abbé Monteuuis et sa dédicace

Puis ce sont les réquisitions, à domicile, dans l’église, chez les commerçants, chez les fermiers. Il y aura aussi des réquisitions dans les fabriques, les impositions à la commune avant que les allemands ne pensent à réquisitionner des hommes, ouvriers civils et brassards rouges.

Un chapitre suit qui porte sur la vie dure et chère avec le froid, la faim. Il évoque le ravitaillement hispano américain, et le prix des denrées, jusqu’aux prix invraisemblables de 1918. Il dit comment on communiquait avec la France et la famille. Il fait ensuite le bilan de son action pastorale, et définit la mission du pasteur pendant la guerre.

Un premier post-scriptum est écrit du 13 septembre au 24 octobre 1918, au moment où l’on croit que la guerre tire à sa fin. Un deuxième post-scriptum du 24 octobre au 11 novembre décrit l’utilisation des gaz asphyxiants et aveuglants par les allemands qui continuent à bombarder Leers du haut du Mont Saint-Aubert où ils se sont repliés. Ce seront les heures les plus tragiques pour les leersois et les leersoises. Il conclut sur l’armistice et la paix déclarée le lundi 11 novembre.

Un dernier appendice est rédigé pour les éloges funèbres des soldats, prisonniers et ouvriers civils.

Ce livre est un document précieux et essentiel pour comprendre le calvaire qu’a subi Leers pendant la première guerre mondiale, d’autant plus important qu’il a été rédigé de l’intérieur et en temps réel, ce qui en fait un témoignage irremplaçable.

Je tiens à remercier ici chaleureusement l’ami qui m’a offert ce livre et m’a ainsi permis de prendre connaissance d’un témoignage que je désespérais de pouvoir trouver un jour.

Motte-Bossut 1926

Une vieille photo retrouvée dans un grenier et il n’en faut pas plus pour réactiver l’envie de faire quelques recherches. La photo est signée Alexandre Mischkind qui était un grand photographe roubaisien de l’entre deux guerres. Elle a été offerte comme souvenir de la fête en l’honneur des médaillés du travail qui s’est déroulée le 29 aout 1926. Bien qu’elle ait un peu souffert, elle reste un document de l’époque et notamment pour les salariés des établissements Motte-Bossut fils de Leers.

Motte-Bossut 1926 doc coll fam

Nous parcourons la presse de l’époque et nous y trouvons un compte-rendu que nous vous livrons in extenso ci-dessous.

Une fête des médaillés du travail.

Trente cinq ouvriers de la maison Motte-Bossut récemment décorés de la médaille du travail ont été l’objet d’une charmante réception dimanche après-midi. Les décorés s’étaient réunis à l’usine où l’Harmonie municipale est allée les chercher pour les conduire à la Mairie, où ils ont été reçus par l’Administration municipale. Monsieur Joseph Leroy, maire, entouré du Conseil Municipal, a félicité chaleureusement les braves ouvriers, dont la vie de labeur vient d’être récompensée, et a formulé à leur adresse et à celle de leurs familles, les meilleurs vœux. M. Jules Couque, au nom des médaillés, a remercié en termes excellents l’Administration municipale. Après l’exécution de la Marseillaise et le chant d’un chaleureux vivat en l’honneur des décorés, un vin d’honneur a été servi et la fête s’est prolongée dans une atmosphère de franche et cordiale sympathie.