Leers haut lieu de concours halieutique

Les participants au concours international de Leers photo NE

Cent quatre-vingts pêcheurs ont participé au concours international du Grimonpont en ce mois d’août 1956. Ils venaient de 22 sociétés de Lille, Roubaix, Tourcoing et de Belgique participer à cette épreuve dotée de 33.000 francs de prix et de nombreux lots offerts par les sociétés. Ce concours a été organisé par les Goujonneux du Grimonpont dans le canal de Roubaix au lieu-dit du Grimonpont. Il a été mis sur pied par un comité placé sous la présidence d’honneur de M. Ferdinand Knoff et comprenant MM. Henri Pernoit, président des Goujonneux du Grimonpont, M. Paul Olivier vice président, Gustave Landrieux secrétaire et André Deronne trésorier.

Le contrôle des opérations était effectué par les membres de la société et la commission du Syndicat de Roubaix Tourcoing. Le pesage et la remise des prix ont lieu au café Deronne 94 rue de Wattrelos à Leers. Parmi les sociétés représentées, on trouve le Poisson d’Or de Roubaix, vainqueur de l’épreuve, l’Ablette de Roubaix, le Brochet argenté, la société d’Herseaux, les Municipaux de Lille, l’Amicale du Blanc Seau, l’Union Sportive de Tournai, les Joyeux Pêcheurs d’Ypres…

Le canal et les pêcheurs doc NE

L’année précédente, les berges du canal avaient accueilli plus de 200 pêcheurs qui pendant 90 minutes ont taquiné le goujon. Deux autres concours avaient précédé l’épreuve internationale. Le premier doté de la coupe Ernest Renard fut disputé entre 10 heures et 10 heures 30 entre huit sociétés du syndicat et fut remporté par le Brochet Argenté de Roubaix. Un challenge opposa ensuite dix pêcheurs de Roubaix à un nombre égal de pêcheurs lillois. Les Roubaisiens l’emportèrent de haute lutte.

Le concours international fut remporté par Charles Delzenne aux points avec le prix du plus gros poisson, le seul qu’il ait d’ailleurs pêché. Le Brochet Argenté de Roubaix s’est vu attribuer la coupe réservée à la société ayant trois de ses pêcheurs les mieux classés. Les Pauvres Pêcheurs Leersois (Belgique) enlevèrent la prime à la société belge la plus importante en nombre de sociétaires présents. Les dames furent également à l’honneur, la première place revenant à Mme Suzanne Maliar des Municipaux de Lille suivie par Mmes Béghin et Laurent du Poisson Rouge de Roubaix. À l’issue du concours une cordiale réception réunit concurrents et concurrentes dans le coquet jardin du café Deronne siège de la société Les Goujonneux du Grimonpont.

Les Pauvres Pêcheurs Leersois doc NE

La même année se déroule le traditionnel championnat annuel en territoire belge aux abords du café Louis Vantieghem, le président d’Honneur des Pauvres Pêcheurs leersois dont le siège se trouve au café Desmet à Leers-France. Deux heures durant, les concurrents s’affrontent et sont classés au poids et en points.

A propos du Nouveau Jeu

Voilà un quartier de Leers qui a disparu des plans cadastraux et de la mémoire des leersois. Le Nouveau Jeu. Depuis quand existait-il ? Où se situait-il ?

Le 17 juin 1850, c’est le début de la construction du pavé de Lannoy à Leers, pavé communal, célébré par les sociétés du village. Cette route passe au carrefour formé par les rues d’Audenarde, Longue Rue, futures rues Victor Hugo et Jules Leroy, c’est à dire par le Nouveau Jeu qu’elle effleure. Le Nouveau Jeu semble être antérieur à 1850, il existe bien avant la création de l’usine Motte-Bossut. Il se situe dans l’angle formé par la Longue Rue et la rue d’Audenarde.

Le Nouveau Jeu en 1890 site ADN

Pourquoi ce nom de nouveau jeu ? Une nouvelle activité s’est-elle installée là, bourles, tir à l’arc… La présence d’une société des bourleurs du Nouveau Jeu lors de la célébration de ce nouveau pavé laisse à penser que ce pourrait bien être l’origine du nom du quartier.

En 1901, le quartier du Nouveau Jeu est celui qui possède le plus de maisons et donc d’habitants. Le chef lieu est alors formé de la Place, la Longue Rue, le Nouveau Jeu, le Petit Tourcoing et la Mottelette. Le Nouveau Jeu compte 112 maisons contre 108 à la Place et 108 à la Longue Rue.

En 1906, le Nouveau Jeu est toujours un quartier important mais la Longue Rue l’a dépassé en maisons (la longue rue, future Rue Joseph Leroy) 136 maisons contre 113, le même nombre que la place. Cela veut-il dire que le Nouveau jeu a atteint son apogée en tant que quartier ?

En 1906, parmi les 113 maisons malheureusement dépourvues de numérotation, on trouve dans l’ordre d’apparition dans la liste : la Veuve Leblois cabaretière, Decalonne boulanger, Delreux coiffeur cabaretier, Elisa Rosier cabaretière, Julie Druon cabaretière, Jules Nys gérant coopérative, Henri Quique cordonnier, Jules Spriet boulanger cultivateur, Jules Deprat secrétaire de mairie, Léon Sheerspereil sabotier, Louis Decourcelle marchand de légumes cabaretier, Joséphine Duhem cabaretière, Jules Cardon boucher charcutier, Marie Marécaux épicière, Jules Plouvier cabaretier, Alfred Couque cordonnier cabaretier, Léo Fremont pharmacien, Jules Dereux fermier. Parmi les habitants du Nouveau Jeu, une centaine d’entre eux travaille à l’usine Motte-Bossut toute proche. Une vingtaine à l’usine Parent.

à gauche de l’usine, les premières maisons du Nouveau Jeu doc Leers historique

Pendant la première guerre, le Nouveau Jeu subit les bombardements allemands, dont les batteries sont installées au Mont de la Trinité (Mont Saint Aubert). L’abbé Monteuuis raconte : dans cette nuit du 5 au 6 novembre 1918, il se passa des scènes d’horreur dans tous les coins du village, car les obus étaient tombés dans toutes les directions : à la Petite Frontière, au Vieux-Bureau, à la Croix des Bergers, au Nouveau Monde, au Petit Tourcoing, au Lestocoi, au Nouveau Jeu, à la Mottelette et sur la place, tout à côté de l’église.

En 1926, le Nouveau Jeu n’affiche plus que 53 maisons ! La guerre est sans doute passée par là. En 1926, parmi les 53 maisons, elles sont à présent numérotées, on trouve Auguste Vandeputte marchand de moutarde au n°81, et Elise Verbeck épicière cabaretière au n°115. La numérotation va de 34 à 117. On peut dénombrer huit habitants qui travaillent à l’ELRT, sans doute dans le dépôt tout proche.

En 1931, le Nouveau Jeu n’apparaît plus en tant que tel. De nombreuses rues sont nées. Ainsi la Longue Rue est-elle devenue la rue Joseph Leroy. La rue de l’église est la rue Thiers. Et la rue d’Audenarde sera bientôt la rue Victor Hugo.

Sources

Lucien Demonchaux Leers et les leersois édité par l’ Association Leers Historique

Abbé Monteuuis Sous le joug allemand

ADN : listes de recensement 1901, 1906, 1926.

Les Mimosas du 7 rue Victor Hugo

Les parents avaient tenu un commerce de fleurs artificielles, sa sœur les fabriquait à Roubaix, il n’était pas dit que Gisèle, la petite dernière, n’aurait pas son magasin de fleurs à elle. D’autant que son mari André était jardinier à la ville de Roubaix et contribuait à embellir le Beau jardin.

En octobre 1954, Gisèle reprend donc l’ancien café de Marie et Émile Pottier qu’elle connaissait bien, au n°7 de la rue Victor Hugo à Leers. C’est là que la famille Moreels s’approvisionnait en bière. Le magasin prit l’enseigne Aux Mimosas, que Georges Degouhy peintre vint écrire sur la vitrine.

Le magasin côté vitrine doc Collection familiale

Gisèle vendait des fleurs, des mimosas qu’elle allait acheter aux Halles de Roubaix, des fleurs naturelles du jardin des parents, notamment des roses l’été. Elle faisait également la Toussaint et les chrysanthèmes. Elle se souvient d’avoir commandé des chrysanthèmes à Toufflers, il n’y avait pas de grossiste plus près. Mais ils fanaient trop vite et dans le noir, ils pourrissaient.

Elle travaillait avec le fleuriste Delfosse du Sartel à Wattrelos où elle achetait des plantes. Il y avait aussi un autre fleuriste rue du Moulin à Wattrelos. Elle se déplaçait en bus ou en tramways et la charge était bien lourde. Ses sœurs lui fournissaient des choses à vendre, Marcelle des fleurs artificielles et Flore des services à verre.

L’intérieur des Mimosas doc Coll familiale

Des représentants passaient au magasin, qui proposaient toute sorte de choses : des tableaux, ds faïences, de la porcelaine. Mais c’était trop cher pour Gisèle. Elle portait les gerbes pour les enterrements. Une autre fois elle s’est débrouillée pour trouver un bouquet de renoncules pour un mariage et elle est allée jusqu’à chez Gadeyne rue de Lannoy à Roubaix !

Giséle a tenu ce magasin jusqu’en février 1959. L’histoire se poursuivit quelques temps avec la vente de fleurs naturelles.

Remerciement à Mme Gisèle Hubrecht Moreels pour ses souvenirs

15 rue Victor Hugo

Le commerce, c’était déjà une affaire de famille chez les Vosdey-Heye. Ainsi Rosalie avait tenu boutique dans la rue, elle était épicière, elle vendait de l’huile, du fromage et du pétrole. Quand sa fille Joséphine Vosdey épouse Henri Moreels le 20 août 1909, ils ne sont encore l’un et l’autre qu’un éboueur et une tisserande. Ils reconnaissent une première fille Flore, née l’année précédente. Une deuxième fille est née en 1913, elle s’appelle Claire. La guerre intervient sur ces entrefaites. Quand Henri Moreels revient, il est fort affaibli. Une troisième fille naît en 1923, elle se prénomme Marcelle.

La maison Delebois (publicité) JdeRx

Les trois filles travailleront chez Mme Delebois qui tient une fabrique de fleurs artificielles à Roubaix. Cependant, Claire tombe malade et ne peut plus faire le chemin jusqu’à Roubaix. Ses parents décident alors de se mettre en commerce rue Victor Hugo. Nous sommes en 1927. Malheureusement Claire décède en 1929. Et en 1931, Flore se marie avec un poêlier wattrelosien originaire de Leers, Servais Renard et devient commerçante à Wattrelos. La même année, est née la quatrième fille du couple Moreels Vosdey, Gisèle. C’est elle qui nous délivre ses souvenirs.

Le 15 de la rue Victor Hugo Doc Collection familiale

Le magasin de la rue Victor Hugo, c’était une petite pièce sur le devant de la maison. On y vendait des fleurs artificielles, des vases, des globes. Des plaques funéraires, commandées chez Fouquet à Wattrelos. Après 1945, on se lance dans les farces et attrapes(faux doigts, lunettes faux nez…) qu’on achetait à Tourcoing.

Le magasin vendait beaucoup d’objets religieux, des plaquettes en bois avec des motifs religieux, des cierges de communion décorés avec des bouquets, des images de communion. On proposait aussi des postures en plâtre, des tirelires, des plateaux en relief avec des scènes de cuisine ancienne. C’est une maison de Wasquehal qui fournissait. Il y avait aussi de la faïence, de la porcelaine. On a également vendu des savons de chez Lelong à Tourcoing, des petits miroirs de poche ou pour mettre dans les sacs. Des représentants passaient régulièrement au 15 de la rue Victor Hugo. En 1938, Henri Moreels prend sa retraite d’épandeur de la ville de Roubaix. Il aidera désormais à la fabrication des fleurs et à la vente au magasin.

Publicité pour le magasin doc collection familiale

En 1945, c’est Marcelle qui se marie avec Achille Vantieghem, et elle s’installe artisane fleuriste au n°3 rue Thiers (Patriotes aujourd’hui). On lira par ailleurs dans notre site l’histoire de leur entreprise née à Leers, puis s’étant développée à Roubaix. Le commerce de la rue Victor Hugo s’est arrêté en 1954. Joséphine est décédée en 1957 et Henri en 1973.

Remerciements à Madame Gisèle Hubrecht Moreels

Ruelle des vicaires

La ruelle des vicaires est à peine ébauchée sur le cadastre de 1825 mais on peut discerner un chemin qui part de la longue rue (future rue Joseph Leroy) à hauteur de la ferme Desreux. Pourquoi ce nom ? Sans doute cette petite ruelle permettait le passage en toute sécurité des vicaires se rendant à l’église qui en l’empruntant ne subissaient pas le flux de la circulation de la longue rue.

Cadastre 1890

Sur le cadastre de 1890 la ruelle des vicaires est mentionnée comme chemin rural n°11. Une allée bordée d’arbres part de la ruelle des vicaires sur la droite et après un bel angle droit rejoint la longue rue. Un autre chemin rural n°18 dit ruelle Delcroix rejoint la ruelle des vicaires au moment où elle tourne sur la gauche pour rejoindre la rue de la mairie (?) et ainsi aboutir à une cinquantaine de mètres de l’église.

En 1926 la ruelle des vicaires comporte 71 numéros, elle part de la longue rue future rue joseph Leroy et rejoint en diagonale la rue de la Mairie (future rue du Général de Gaulle) à quelques mètres de l’église st Vaast. La directrice de l’école privée, Gabrielle Macron y habite au n°4, c’est une ruelle de tisserands et d’ouvriers avec aux n°49 et 51 des préposés des douanes. Le nom ruelle des vicaires disparaît en 1936, elle est devenue rue Marceau sur le cadastre de cette année là.

La ruelle des vicaires, derniers jours Photo NE

En 1952 le petit chemin caillouteux a cessé d’exister. Là où il ne pouvait être utilisé que par les piétons, c’est à présent une rue de trois mètres de large, qui peut livrer passage aux automobiles et aux camions, en sens unique bien entendu, ce qui facilite l’accès des livreurs et autres déménageurs. Un aqueduc a été installé. On a garni la route d’un fond de scories que l’on a recouvert d’une épaisse couche de terre. Dans quelques temps, la chaussée sera bien tassée et on la revêtira de ciment. Le revêtement en macadam est plus contemporain.

Rue Marceau Google maps

De nos jours, l’allée bordée d’arbres est devenue la rue Masséna, et le chemin rural n°18 a pris le nom de rue Marceau ce qui lui assure un deuxième débouché sur la rue Joseph Leroy, où se trouve l’école privée Jeanne d’Arc. Le tracé initial de la rue Marceau jusqu’à la rue du Général de Gaulle est conservé mais ce n’est qu’un petit boyau étroit qui longe le parking attenant au centre de soins infirmiers.

Rue des Patriotes

La rue de l’église sur le cadastre début XIXe extrait ADN

La rue des Patriotes commence au carrefour formé par la rue Joseph Leroy et la rue de Néchin, et se termine devant l’église Saint Vaast, ce qui lui valut d’être autrefois nommée rue de l’église. Elle devint ensuite la rue Thiers en 1927 puis par décision du 5 mai 1948, rue des Patriotes. C’est la rue commerçante de Leers qui s’est construite année après année, comme on peut le découvrir par la lectures des recensements.

La rue de l’église (>1926)

Elle n’apparaît dans les recensements qu’en 1926 entre la Place et la rue de Néchin pour une vingtaine de numéros. Côté impairs, la rue s’ouvre avec au n°1, une maison qui était un genre de café hôtel pour voyageurs de passage ou pour douaniers, et qui comportait cinq chambres pour logeurs. Au n°9 se trouvaient des charpentiers, au n°15 un commerce de lingerie.

La rue de l’église autrefois. CP Collection Particulière

Côté pairs, au n°10 un menuisier, au n°16 un maréchal constructeur et ses fils, au n°18 un commerce de phonographes. Au n°20 un commerce de lingerie, au 24, le boulanger, au 26 un marchand de tissus. À cette époque, la rue de l’église est donc majoritairement une rue d’artisans avec peu de commerces.

Rue Thiers (>1948)

En vingt ans, la rue a affirmé et diversifié sa vocation commerciale : des cafés, des épiceries côtoient désormais les artisans. Côté impairs, le café hôtel n°1 a été repris par un facteur et sa femme tient le café. Au n°3 une fleuriste s’est installée en 1945. Au n°7 un café s’est ouvert en 1933. Au n°9 les charpentiers sont toujours là, en 1946 leur succède un électricien. Une boucherie coopérative est mentionnée au n°13, une chapelière au n°17, puis en 1946 un imprimeur et une librairie. Au n°19 en 1936, des menuisiers, père et fils, en 1946 le fils a repris seul l’affaire. Au n° 27 en 1936 sont mentionnées deux épicières dont les enfants vont se marier et vont reprendre le magasin en 1946.

La rue Thiers et ses commerces CP collection familiale

Côté pairs, au n°2 se trouve un laitier devenu crémerie en 1946. Au n°6 une mercerie est indiquée en 1936. Au n°8 en 1936, un estaminet avec une bourloire. Au n°10 il y avait un bâtiment de boulangerie, bientôt remplacé en 1936 par un café. En 1946 le cafetier est receveur buraliste. Au n°12 on trouve le gérant d’une coopérative de boulangerie et au n°14 le gérant de la coopérative l’Avenir de Lannoy. Au n°16 le maréchal ferrant est toujours présent et sa femme tient une quincaillerie. Au n°18 l’électricien est toujours là. Au n°20 il y a un commerce de lingerie, qui deviendra une mercerie en 1946. Au n°24 le boulanger est toujours là. En 1946, la boulangerie se poursuit avec un successeur. Au n°26 une mercerie en 1936, reprise en 1946. Au n° 32 en 1936 une épicière, dont le commerce est repris en 1946.

L’alignement de 1953 Photo NE

En 1953, il est procédé à l’alignement de la rue Thiers et ainsi disparaît le n°7 bientôt remplacé par un nouvel établissement pour le café Vandamme.

Rue des Patriotes

Aujourd’hui la rue des Patriotes a conservé sa vocation commerciale, tout en accueillant de nouveaux services. Côté impairs, on trouve au n°1 marchand de fromages, au n°3 une mercerie, au n°5 une supérette. La poissonnerie de la rue du Général de Gaulle est venue s’adjoindre au café du n°7. Le n°13 est toujours une boucherie charcuterie, au n°15 il y a à présent un salon de coiffure. Au n°17 un magasin de vêtements. Au n°23 un établissement de vente à emporter précède la Caisse d’Épargne au n°25. Un salon de coiffure au n°27 et un magasin d’optique au n°29 terminent la rue.

La rue des Patriotes années soixante CP collection familiale

Côté pairs, une agence immobilière est au n°2, suivie de plusieurs deux instituts de beauté. Au n°14, un restaurant pizzeria fait aussi de la vente à emporter. On retrouve le café buraliste qui occupe à présent le n°16. Puis ce sont deux banques l’une à côté de l’autre, aux n°18 et 20. Un espace audition occupe le n°22, et le boulanger du n°24 a dû fermer. Un espace santé est mentionné au n°28, un marchand de fruits au n°32 et la rue se termine avec une agence immobilière au n°34.

La rue des Patriotes subit la concurrence des supermarchés tout proches mais continue de défendre ses services de proximité. La réfection prochaine de sa chaussée et de ses trottoirs devrait améliorer l’accès et l’attractivité de la rue des Patriotes moderne.

On lira avec intérêt les relevés effectués par Leers Historiques dans ses cahiers d’histoire locale de Leers : les estaminets leersois (2009) l’évolution du commerce à Leers (2020) pour y trouver les noms des commerçants.

Sources : recensements, Nord éclair

Edgar Deffrenne

Edgar Deffrenne (1911-1983) photo NE

Né à Leers dans le hameau du Grimonpont, le 8 octobre 1911, de parents également leersois, Anatole Deffrenne comptable et Rosa Leroy, fille de Joseph Leroy, ancien maire de Leers, Edgar Deffrenne a toujours manifesté un grand attachement aux œuvres laïques.

Membre de l’Amicale dès 1924, il en fut le secrétaire adjoint en 1932, puis secrétaire général en 1933 et ce jusqu’en 1946. Edgar Deffrenne fut aussi secrétaire du groupe Lyrique et acteur de ce même groupe de 1929 à 1951. Il s’est également consacré à la clique scolaire de 1932 à 1936.

Mobilisé en 1939, M. Deffrenne fut fait prisonnier, s’évada et fut déporté à ce titre au camp de Rawa Ruska. Chauffeur lors de son mariage en 1946, le 11 mai à Roubaix, il habite toujours le Grimonpont à Leers au 100 rue de Wattrelos.

En octobre 1951, il est élu vice-président de la FAL de Leers et c’est en 1954 qu’il succède à Alfred Heye décédé un an plus tôt, à la présidence.

Edgar Deffrenne reçoit le nouveau drapeau de l’Amicale laïque des mains de M. Pottier en 1958 doc NE

Le bilan de l’amicale de 1968 nous permet d’en savoir plus sur ses activités. Le Président est Edgar Deffrenne, JC Heye est le trésorier, Adelon Delrue le secrétaire. Une séance de cinéma est offerte aux enfants à la Saint Nicolas, l’Amicale organise des bals, participe à la fête fédérale de Willems.

La Bibliothèque dont s’occupent Claude Autern, Melle Yvette Fougnies, Melle Marie Claude Deffrenne et Jacques Deffrenne, compte 3000 volumes et fidélise 50 lecteurs. La section de Tir est dirigée par M. Lucien Rutten, M. Madern en est le secrétaire. La section de pétanque affiche 56 cpoupes et une plaquette. La section football compte 763 licenciés UFOLEP, sous le nom d’Union Sportive Leersoise. Une Caisse d’épargne vient d’être créée, ainsi qu’un club de dessin et peinture.

Edgar Deffrenne devient officier des palmes académiques en février 1973. Il décèdera en 1983. Une salle jouxtant l’Amical ciné porte désormais son nom. Son successeur est Adelon Delerue.

Une entreprise leersoise

L’histoire commence par un mariage. Le 24 mars 1945, Achille Vantieghem fils de M. et Mme Vantieghem Beckaert épouse Marcelle Moreels, fille de M. et Mme Moreels Vosdey. La cérémonie a lieu en l’église Saint Vaast de Leers. À ce moment, Achille travaille en mairie puis il fait son service militaire. Pendant ce temps, Marcelle travaille encore chez Mme Delebois rue des lignes, déjà à faire des fleurs. Les fleurs, on en faisait aussi au 15 rue Victor Hugo, avec Joséphine, la maman, qui vendait aussi des articles funéraires.

15 rue Victor Hugo Leers photo familiale

Vient le jour de la libération d’Achille, et avec Marcelle ils prennent la décision de s’installer au 3 rue Thiers à Leers. Il fera le quincailler et elle continuera de faire des fleurs, ce qu’elle n’a cessé de faire depuis qu’elle a quitté Madame Delebois et qu’elle s’est installée artisane.

La biscuiterie Roussiaux 3 rue Thiers archives familiales

Le 3 rue Thiers fut autrefois une biscuiterie tenue par un oncle d’Achille, M. Roussiaux. Il y avait là un atelier et un four. On y entassa bientôt toutes sortes d’ustensiles : casseroles, seaux, ferblanteries domestiques diverses. Achille livrait les fleurs de Marcelle dans un grand carton à vélo. Henri Moreels, le beau père retraité, venait en demi-journée donner la main au découpage des matières pour les fleurs. Il y avait du papier, du rodoïde, du celluloïd. Les fleurs étaient faites à la main, avec des moules, on les montait pétale par pétale avec une tige.

Achille devant le 3 rue Thiers archives familiales

L’affaire prit de l’extension, on abandonna la quincaillerie, le vélo ne suffit plus aux livraisons, Achille acheta à vil prix une vieille jeep qu’il fallait pousser pour la mettre en route. Il fut décidé d’agrandir la clientèle et ils prirent des apprenties : deux filles de Leers et deux filles de Néchin et quelques ouvrières de l’atelier Delebois qui ne tournait pas bien.

En tête de facture archives familiales

Le manque de place et le démon du déménagement poussèrent Achille et Marcelle à chercher un endroit plus vaste. L’histoire se poursuit à Roubaix en 1950.

Tram et bus

Dès 1935, il y a des incertitudes sur l’avenir du tramway à Leers. En février, on affirme que le dépôt ne sera pas désaffecté, mais qu’on y rangera moins de voitures. En outre la compagnie E.L.R.T. envisage des modifications d’horaires sur les lignes Lille Leers et Leers Wattrelos. Les premiers projets arrivent bientôt : une seule ligne de Lille à Lannoy et une autre ligne de Lannoy à Wattrelos jusqu’à la barrière du Tilleul. Et Leers dans tout ça ?

Le conseil municipal leersois émet une protestation et une amélioration est apportée au dernier moment, maintenant la Place de Leers comme point initial et point terminus de quelques rames. Mais le reste est confirmé : la ligne 2 Lille Leers s’arrêtera désormais à l’usine Boutemy de Lannoy, la ligne Tilleul Leers partira de la place de Wattrelos ira jusqu’à la rue de Roncq avec transbordement au Tilleul, elle s’appellera désormais la ligne P. Une nouvelle ligne T reliera Lannoy à la Place de Wattrelos.

La nouvelle organisation de la compagnie E.L.R.T ne convient pas, on se réunit à nouveau à Leers salle des fêtes pour en discuter avec les usagers. Cent cinquante personnes s’y présentent et demandent de rétablir l’ancienne organisation. Le maire Émile Duez, ancien traminot, transmet à la compagnie. Il dit également sa volonté de faire appel à un autre entrepreneur si les réponses n’étaient pas satisfaisantes.

Les bus à l’Union doc JdeRx

En 1936, L’E.L.R.T remplace ses tramways par des autobus sur le trajet de l’ancienne ligne P, notamment entre Wattrelos et Leers. Dès le mois de décembre 1935, la formation reconversion de ses wattmen s’effectue dans le dépôt de l’Union et sur le boulevard des Couteaux.

Les horaires des bus Tricoit en 1937 JdeRx

Puis d’autres prestataires apparaissent comme les autobus Tricoit, dès octobre 1937. La maison Tricoit et Cie entrepreneurs de transports à Lannoy assurera par un service d’autocars à partir du 17 octobre la liaison Lannoy, Leers, Wattrelos, Tourcoing, Orions.

La fusion des deux clubs

Ce n’est encore qu’un projet en ce mois de janvier 1950, mais voilà qu’on parle de fusionner les deux clubs de football leersois, le Racing Club de Leers dont nous avons déjà parlé et la Jeunesse Sportive de Leers.

Le Racing Club de Leers en 1950 doc NE

Le Racing Club de Leers évolue en troisième division a disputé treize matchs. Il en a perdu neuf, a réalisé trois nuls et n’a été qu’une fois victorieux. Malgré de magnifiques résultats en coupe de Flandre où les leersois ont battu le Stade Roubaisien et l’US Marquette, gros morceaux de divisions supérieures, il semble que le Racing Club de Leers marque un peu le pas.

La Jeunesse Sportive de Leers en 1950 doc NE

Quant à la Jeunesse Sportive de Leers, elle joue en quatrième division et elle a débuté la saison en trombe, devenant leader un moment. Mais cela n’a pas duré, elle évolue à présent en milieu de classement avec six victoires, cinq défaites et deux matchs nuls.

D’un côté comme de l’autre, cela ne tourne pas rond, estime le journaliste. Il semble que les sportifs se désintéressent du football local. Quand une équipe gagne, il suit avec passion, quand elle perd, il boude.

Le premier argument pour une fusion est donc que cela amènerait un public plus nombreux au stade de la rue Pasteur. Cela ne serait pas à dédaigner ni pour la caisse ni pour la satisfaction des dirigeants et joueurs. Le second argument consiste à dire que la fusion permettrait de former une meilleure équipe qui pourrait viser la deuxième puis la première division. Un autre argument est que les déplacements ne seraient pas tellement plus coûteux qu’ils ne le sont actuellement. Cependant il faudrait essayer de former une bonne équipe, mais aussi intéresser le plus grand nombre possible de jeunes en créant une école qui permettrait un recrutement important pour l’avenir. Enfin au point de vue financier, non seulement les recettes des matchs seraient meilleures, mais on éviterait aussi la dispersion actuelle des concours pour la bonne marche d’un club.

La question a ensuite été posée aux personnes intéressées à la fusion. M. Jules Duvinage, promoteur du Racing en 1931 est un homme de bon sens. Il souhaite l’unification des efforts des deux commissions. Son concours est déjà acquis à la future formation.M. René Despelchin, président de la J.S.L. ça ne fait aucun doute, il faut fusionner. René Pottier ex joueur du Racing et maintenant arbitre officiel voit la fusion d’un œil très favorable et espère qu’elle pourra se réaliser. Alors ? La question a été soulevée il y a quelques temps et les pourparlers n’avaient pas abouti à cause de certains points de détail. L’heure est sans doute venue de répondre aux vœux de tous les sportifs leersois : un seul club à Leers !

La décision est finalement prise et l’une des premières apparitions de l’Entente Leersoise aura lieu le 23 juin 1950 pour l’inauguration du stade Léon Lagrange.