Il existait une ligne Gare de Roubaix, Gare du Pile mise en service par la Compagnie nouvelle des Tramways de Roubaix Tourcoing, le 27 juillet 1895, avec un service électrique à voie métrique. Son parcours transitait par l’avenue de la Gare, la Grand-Place, la rue Pierre Motte, le boulevard Gambetta (Mal Leclerc) rue de Lannoy, Boulevard de Belfort, Beaurepaire, rue Molière, Sévigné.
La Compagnie des TRT propose le 12 septembre 1899 un projet de réorganisation et de restructuration de son réseau avec notamment des prolongations. C’est ainsi qu’on prévoit une ligne Roubaix Leers par la gare du Pile d’une longueur de 7080 mètres qui prévoyait 60 départs quotidiens. Ce projet sera réalisé par l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing. Cette ligne est livrée à l’exploitation le 3 avril 1909 sous l’indice 6 (ligne F) d’une longueur de 4905 mètres.
Elle est inaugurée le 1er avril 1909 par MM. Richard secrétaire général de la Préfecture, Stoclet ingénieur départemental, Grimpret ingénieur des Ponts et Chaussées, Dumas directeur de la Compagnie des TRT, Francq directeur des tramways Mongy. Tout a fort bien marché et l’inauguration terminée, ces messieurs ont regagné Lille par le chemin de fer.
Le parcours : place de Leers, rue de l’église (rue des Patriotes) la longue rue (rue Joseph Leroy) la route de Leers à Roubaix, le Buisson, le Carihem jusqu’au passage à niveau du boulevard Beaurepaire à Roubaix.
Un transbordement était nécessaire pour continuer sur Roubaix, avant la construction d’un pont dit passage supérieur, au dessus de la ligne de chemin de fer Somain Menin. On lira avec intérêt les trois articles de Jean Pierre Maerten sur le pont de Beaurepaire.
Une grande grève des tramways interrompt le trafic en 1936. La ligne a son terminus un temps place de Roubaix puis elle revient gare de Roubaix en 1936, et le terminus est reporté à Leers. On parle désormais du H barré.
En 1938 intervient la construction du Passage Supérieur Beaurepaire, la liaison est directe, Roubaix Leers sans transbordement !
Pendant la seconde guerre, les têtes de ligne et les terminus changent beaucoup. La suppression de la ligne des tramways intervient le 2 mai 1953. Les autobus prendront la suite mais c’est une autre histoire.
Course à pied. Le tour pédestre de Roubaix est organisé par le Monde Sportif et aura lieu à Roubaix le 25 octobre. Il sera établi un classement général, et un classement par corporations. Un classement spécial sera établi pour les futurs soldats, les bleus. De nombreux prix consistant en médailles seront décernés aux vainqueurs. Les adhésions sont reçues chez MM. Jénicot 18 rue de la Gare, H. Claisse place du Trichon, Carrette 17 rue de Wasquehal à Roubaix. Droit d’inscription 1 franc.
Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix sera couru le dimanche 11 octobre. Voici les champions qui seront présents : Ellegard trois fois champion du monde, Meyers vainqueur du Grand Prix de Paris, Jacquelin champion de France, Rutt champion allemand, Grogna champion de Belgique, Jenkins champion d’Angleterre, Bourotte, vainqueur du Grand Prix de l’UVF, Van Den Born second du Grand Prix de la République.
Football. Fusion du Club Moderne et du Club sportif roubaisien, sous l’appellation Club Moderne (section sportive). On s’entraîne sur le terrain du Pont-Rouge. Correspondance au local, Café du Chinois Place Verte.
Football. Le RCR équipe 3 va matcher à domicile l’équipe 1 de l’Iris Olympique Roubaisien. Le stade roubaisien se rend à Calais pour joueur l’équipe locale. Un diner réunira les deux teams au restaurant du vélodrome. L’Union Sportive Tourquenoise rencontre le Football club Mouscronnois et le Sporting Club Meninois.
Course à pied. Tentative de record pédestre Roubaix-Lille et retour par M. Jean Missant, champion du Nord. Réunion des sociétaires au local 17 rue de Wasquehal, à 9 heures et demie.
Boxe. L’Académie de boxe française de Roubaix est transférée de la rue du Collège dans un magnifique local, au 47 de la rue Saint Georges, en raison du nombre grandissant d’élèves. Une fête d’inauguration est prévue.
Course à pied. Une course pédestre Roubaix-Wasquehal et retour est organisée le 11 octobre pour tout coureur âgé de moins de seize ans. Départ à neuf heures du matin au Jet d’eau Boulevard Gambetta à Roubaix, arrivée au même endroit. Inscription chez M. Ménard 9 rue des longues haies à Roubaix.
Football. Le premier match de la saison opposera au stade de Beaumont, le RCR à l’Union Sportive de Calais, soit le Champion de France en titre et une forte équipe de la région maritime.
Football. L’Ancienne (section de football) vient de s’affilier à l’U.S.F.S.A. et demande de participer aux championnats régionaux de football.
Cyclisme. Le Grand Prix de Roubaix. Victoire de Ellegard, le champion du monde devant Rutt et Grogna. Jacquelin n’a guère figuré mais s’est rattrapé en motocyclette en battant Bathiat dans un match impressionnant. Il ne manquait que l’orchestre qui a fait défaut.
Football. Championnats du Nord premiers matches. Première série : USTourcoing1 bat Stade Roubaisien1 par 5 buts à 2. Deuxième série : USTourcoing2 bat Iris Olympique Roubaix1 par 4 buts à 1. Stade Roubaisien et IS Lillois font match nul un partout.
Fête d’escrime à la salle Dubar, rue Neuve. Le maitre Dubar a su trouver parmi les officiers des troupes cantonnées à Roubaix de redoutables adversaires à opposer aux excellents escrimeurs de sa salle. Le Lieutenant de Lesseps s’est fait admirer dans son assaut d’épée de combat contre M. Charles Valentin, président de la salle Dubar. L’excellent professeur lillois Sémoncé a soutenu un magnifique assaut contre le maitre Dubar.
Course pédestre. Le tour de Roubaix pédestre à la marche a réuni 90 participants et le départ a été donné place du Trichon, en face du Café de la presse. L’arrivée était jugée au Café Bruno Dejonghe. Le premier est Gerniers qui a accompli le trajet de plus de vingt kms en 2 heures et 8 minutes.
Wattrelos ne connut jamais les tramways tirés par des chevaux, ni les tramways à vapeur. En effet la ligne Mouvaux Place de Roubaix Wattrelos (Laboureur) qui s’arrêtait au dépôt situé à Roubaix fut ouverte le 19 mars 1877 par la TRT (Tramways de Roubaix Tourcoing). Elle sera reprise et prolongée par la nouvelle compagnie TRT au moment de la reconstruction de la voie métrique et de l’électrification de la ligne. De ligne 2, elle devient alors la ligne B. La construction des rues Carnot et Faidherbe en 1890-1892 a certainement favorisé l’extension du réseau, qui empruntera la longue ligne droite de la rue Carnot jusqu’à la grand place. Elle est mise en service le 29 octobre 1894.
Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la Grand place de Wattrelos touchent à leur fin au début de mois d’octobre 1894. On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique.
La cheminée du dépôt du Laboureur est terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.
Inconvénient important, la traversée de la voie de chemin de fer établie en 1897 à hauteur de l’usine Leclercq-Dupire et qui faisait l’objet d’un passage à niveau. Cette traversée nécessitait un peu d’organisation ce qui n’empêcha pas quelques incidents. La ligne B est déjà fort fréquentée et c’est un convoi de deux voitures qui la dessert.
Dans les nouveaux projets présentés le 12 septembre 1899, on pense la prolonger la ligne B vers Herseaux. En Février 1901, la question de l’extension du réseau des tramways est abordée au cours de la réunion du Conseil municipal. Wattrelos est concernée par l’enquête complémentaire de la compagnie des tramways. Le Conseil Municipal en profite pour demander des renseignements et pour exprimer ses desiderata avant de donner son approbation. De son côté, le Préfet invite la commune à approuver le projet, signifiant de toutes façons qu’il sera passé outre à son refus de délibérer. Deux heures de discussion seront nécessaires pour traiter la question. On reprend l’historique de l’affaire, on discute les itinéraires, l’emplacement, la voie dans chaque quartier. Il y a lieu d’exposer énergiquement les revendications wattrelosiennes. Faut-il prolonger la ligne jusqu’à la frontière ? Une pétition de 150 habitants s’y oppose mais la majorité des conseillers est favorable.
La ligne du Petit Audenarde fait l’objet d’un débat assez vif. Une pétition a été déposée contre et signée par une centaine d’habitants avec les arguments suivants : ce prolongement est inutile, les ouvriers belges peuvent utiliser le train, on annonce une baisse des tarifs. Cette ligne serait créée au détriment du travail national et du commerce de Wattrelos. Les patentes de la Grand’Place, de la route de St Liévin jusqu’à la frontière sont déjà lourdement grevées sans qu’on leur enlève cette petite compensation du passage des ouvriers belges. Avec cette ligne, les ouvriers belges ne descendront pas du tramway d’Herseaux jusqu’à Roubaix. C‘est un jeu de dupes, Wattrelos offre les rues, Herseaux et Roubaix en tirent les bénéfices. La création de cette ligne entraînera la construction de nombreuses maisons ouvrières à la frontière belge au détriment de Wattrelos où on ne construit presque plus. La rue du Bureau, la place St Liévin sont des passages extrêmement dangereux, les malheurs sont inévitables. Il vaudrait mieux avoir une ligne qui relie le Crétinier, le Sapin-Vert et Tourcoing. Cette pétition est vivement combattue en conseil municipal. On estime que les ouvriers belges, avec ou sans tramways travailleront en France. Les embaucher ou leur fermer la porte des usines est l’affaire des patrons, les tramways ne sont pas les seuls coupables. Il faut envisager l’intérêt des quartiers éloignés du centre, la commodité des relations entre hameaux avec le centre et avec Roubaix. La ligne mise aux voix est adoptée par 14 voix pour, 10 contre et une abstention. Mais la Compagnie des Tramways exaucera-t-elle le vœu municipal ?
Si l’on remonte l’historique des clubs roubaisiens, on évoquera d’abord le Racing-Club de Roubaix, puis le Stade Roubaisien. Il y en eut un troisième, sans doute moins connu qui s’appelait le Football Club de Roubaix. C’est à l’occasion de la création du stade Amédée-Prouvost que l’on découvre l’historique de ce club, qui utilise les installations du nouveau stade.
Le Football-Club Roubaisien est créé en 1901 par des jeunes gens amateurs de football. À la même époque se forme le Club des Sports de Roubaix qui s’occupe d’abord spécialement de course à pied. Le Club des Sports de Roubaix s’illustre en remportant la premier Roubaix-Lille pédestre en la personne de Paul Honorez, devant Minnaert et Missant. L’année suivante, c’est Minnaert qui remporte l’épreuve. Le Club des Sports s’adjoint peu après une section de football. Deux de ses membres, MM Auguste Carin et Urbain Wolf, sont actuellement des dirigeants du Football-Club de Roubaix. Parmi les fondateurs du Football-Club de Roubaix, les frères Desbonnets et les frères Catteau sont toujours sur la brèche au moment de cet historique en 1927. Alors que le FCRx reste un club indépendant, le CSRx s’affilie à la F.S.A.F. (Fédération des sociétés athlétiques de France) et sa section de course à pied remporte de nombreux succès, dont les Championnats du Nord.
En 1906, le FCRx et le CSRx fusionnent sous le nom de Football-Club des Sports de Roubaix, ce qui renforce le côté omnisports du club, lequel va bientôt briller dans les championnats de basket-ball. Au début de l’année 1909, le FCSRx entre à l’U.S.F.S.A. (Union des sociétés françaises de sports athlétiques) ce qui lui permet de participer en 1910/1911 au championnat du Nord de deuxième division qu’il enlève de haute lutte. Les deux saisons suivantes le FCSRx poursuit sa marche ascendante, tant en football qu’en course à pied. Malheureusement, ses meilleurs éléments s’en vont dans des clubs plus importants. En 1913/1914, le club gagne son accession en première division. Mais la guerre remet tout en question. Après l’armistice, le FCSRx est maintenu en promotion. Beaucoup de ses membres sont tombés au champ d’honneur. Comme d’autres clubs, il subit une crise pendant plusieurs saisons et se maintient de justesse en promotion. Puis le club bénéficie des installations du Stade Amédée-Prouvost et est admis en division d’honneur groupe B. Il prend alors le nom de Football-Club de Roubaix. Il se classe chaque année fort honorablement et peut même prétendre à la première place en 1925/1926, mais l’Excelsior Club Tourquennois surclasse tout le monde. La saison suivante, c’est un autre grand club qui lui barre la route, le Sporting Club Fivois. L’entraîneur anglais Griffiths prend l’équipe en mains et les premiers résultats sont probants : victoire sur le RC Bruxelles 4 à 2, et match nul avec le Club Français 5 à 5. La section d’athlétisme fait une saison remarquable.
En 1928, Le Football Club de Roubaix et l’Excelsior de Tourcoing fusionnent pour donner naissance à l’Excelsior Athlétic Club Roubaix, futur vainqueur de la coupe de France 1933.
Leers et les trams : Leers a connu les tramways sur son territoire dans la première partie du vingtième siècle. Sa position frontalière et sa proximité des centres industriels ont favorisé l’implantation de ce moyen de transport qui fut envisagé par un grand ingénieur du moment, M. Alfred Mongy.
La ligne B et le dépôt
Le 26 février 1904, est publié un décret déclarant d’utilité publique l’établissement d’un réseau de tramways dans le département du Nord, y figurent les lignes suivantes :
1) de Lille à Tourcoing et de Lille à Roubaix,
2) de Lille (place des Buisses) à Leers,
3) de Hem à Roubaix (place de la liberté)
4) de Leers au Blanc four à Roncq et
5) de Leers à Roubaix (place de la liberté)
Leers est donc concerné pour trois des lignes prévues. Il faut attendre la création de la Société Électrique Lille Roubaix Tourcoing en 1905 pour que les choses évoluent. L’ELRT entreprend la construction des lignes secondaires, en premier lieu Lille-Leers (ligne B) la plus importante du groupe. Voici la ligne B telle qu’elle est décrite dans l’arrêté : porte à ouvrir place des Buisses, la rue des Guinguettes, la rue de Bouvines, la rue de Lannoy, le chemin de grande communication n°6, la route départementale n°19 et le chemin d’intérêt commun 142 jusqu’à la place de Leers.
Les travaux commencent en août 1906 et sont achevés fin 1907. La presse suit le chantier. Ainsi le 18 août 1906, on apprend qu’un ingénieur accompagné d’un piqueur est arrivé à Flers Bourg avec une importante équipe d’ouvriers afin d’entreprendre le travail dans la traversée de la route de Lannoy. Le 21 septembre 1906, les tramways Mongy sont à Hem, les ouvriers commencent les travaux de construction dans le quartier de l’Hempenpont. Ils sont poussés avec une très grande activité. Il a été également posé sur la route d’Hem à Lannoy des rails et des traverses.
Le 30 avril 1908, les voitures ont commencé à circuler la nuit et la journée du 30 courant sur la ligne Lille Leers. Les membres de la commission de réception de la ligne se sont installés dans les gaies et pimpantes voitures de la nouvelle ligne. Le secrétaire général et les ingénieurs du contrôle se sont montrés satisfaits des installations très perfectionnées de la ligne, voitures, voie et ligne de trolley. L’inauguration aura lieu le 2 mai 1908, les voitures réservées aux invités partiront de la place des Buisses à 9 heures et demie du matin. M. Vincent, Préfet du Nord accompagné des notabilités de la région arrive à Leers, au dépôt, à 10 heures 50, après avoir traversé des communes pavoisées dont certaines avaient édifié des arcs de triomphe à la gloire du progrès. La musique municipale de Leers joue la Marseillaise, puis c’est le moment des vins d’honneur. Un lunch est servi. M. Descubes président du Conseil d’Administration de l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing prend la parole, puis le Préfet et le député maire d’Hem Henri Delecroix, au nom des populations desservies. La visite du dépôt se prolonge jusque midi, heure à laquelle tout le monde remonte en voiture pour regagner Lille. Ce dépôt entre donc en activité en même temps que la ligne. Il abrite alors une soixantaine de voitures.
Pendant la première guerre, l’invasion allemande interrompt d’abord l’exploitation du réseau, mais dès le 16 octobre 1914, la reprise est ordonnée par le Préfet du Nord. Les employés subissent les représailles des soldats allemands qu’ils doivent transporter gratuitement, alors que l’utilisation des tramways est interdite aux personnes civiles non munies d’une autorisation délivrée par l’autorité allemande. Au moment de leur retraite, les allemands auront détruit ou saboté nombre d’équipement et même enlevé des motrices et des voitures !
La remise en route du réseau et le remplacement progressif des machines seront le lot des années vingt. Au coût important de ces mesures s’ajoute la concurrence du réseau routier, voitures individuelles et autobus tenant le haut du pavé. Dès 1931, le nombre de voyageurs transportés commence à décroitre. Il faut réaménager le réseau. En mars 1935 la ligne B ne va plus jusqu’à Leers, le terminus est ramené à Lys-lez-Lannoy. Un service horaire (ligne T) est mis en place partant de Wattrelos (rue de Leers) par Lannoy, empruntant les tronçons des lignes 3 (Leers-Roncq) et de l’ex 2 (Lille-Leers) par le pont de Grimonpont, la Place de Leers, rue du Fresnoy, rue de Leers à Lys-lez-Lannoy. Mais ce service s’interrompt en février 1936. De fait, le dépôt de Leers n’est plus utilisé, il sera même détruit lors de la retraite des soldats Anglais en juin 1940. Son souvenir persiste avec le bâtiment à l’angle de la rue Colbert et du Maréchal Leclerc lofté depuis quelques années, et surtout avec la cité du dépôt, juste derrière, qui occupe l’emplacement de l’ancien dépôt.
Bien qu’annoncée à Roubaix, c’est bien à Wattrelos que l’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu, les dimanche 4 et lundi 5 septembre 1927. On se rappelle évidemment les deux grands précédents roubaisiens, à savoir le Parc Jean Dubrulle et le Parc Maurice Maerten, deux terrains de sports roubaisiens situés dans le quartier du Pont Rouge. Les administrateurs des importantes usines des Anciens établissements Amédée Prouvost et Cie, à savoir la Société Anonyme de Peignage et les Filatures Prouvost et Cie, ainsi que La Lainière de Roubaix, prennent l’initiative de créer un magnifique parc des sports au Crétinier à Wattrelos, voulant ainsi doter l’un des quartiers les plus déshérités de la cité d’installations sportives modernes et admirablement agencées. Il est décidé que ce terrain de jeux serait dénommé Stade Amédée-Prouvost en souvenir du regretté et délicat poète roubaisien, Amédée Prouvost (1877-1909) troisième du nom, et non de celui du grand-père, fondateur du Peignage.
Le seul but poursuivi par le Comité du Stade, composé de M. Albert Prouvost, président d’honneur, Gervais Herman président, Edouard Edfrennes, secrétaire général, est de permettre au personnel ouvrier et employé des établissements précités, de même qu’à tous les jeunes gens qui le désirent, de pouvoir, leur journée terminée, et chaque dimanche et jours fériés, se recréer sainement et travailler au développement de leur condition physique, en un mot de devenir des hommes solides et éprouvés.
L’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu le lundi 5 septembre à 11 heures 30. Elle est présidée par M. Henri Paté, vice-président de la Chambre des Députés, président de la fédération Française d’Athlétisme. Cette cérémonie a un caractère véritablement imposant. Le Choral Nadaud (cent exécutants) sous la direction autorisée du maître Duysburgh, donne une remarquable audition intitulée le Triomphe de l’Athlète. À midi, un grand banquet réunit de nombreuses notabilités sportives, qui se déroule au Pavillon des Sports du Stade Amédée-Prouvost. L’entrée au Stade sera gratuite pour la cérémonie d’inauguration.
Les festivités commencent le dimanche à 15 heures. Elles coïncident avec le vingt-cinquième anniversaire du Football-Club de Roubaix. Une série de 100 mètres, une de 110 mètres haies, du saut à la perche et la finale du 100 mètres précèdent la première mi-temps du match de basket entre le Football-Club de Roubaix et le Bruxelles Athlétic Club. Une série de 400 mètres, un match de basket-ball, la finale du 400 mètrs plat, le 1500 mètres plat, la finale du 110 mètres haies, la seconde mi-temps du match de basket. Pendant la réunion, un concert est donné par la Philharmonie du Crétinier. À 18 heures, c’est la remise des récompenses devant la tribune d’honneur. À 18 heures 30, au restaurant Amédée-Prouvost, punch offert à tous les membres du Football-Club de Roubaix.
Le Football-Club de Roubaix est sorti vainqueur des bruxellois en basket. Un premier match de football a opposé le Racing-Club de Roubaix au CA Messin et s’est terminé sur la victoire des roubaisiens par 4 à 1.
Le lundi après midi se poursuivent les épreuves sportives : séries de 200 mètres, match de basket-ball entre le Football-Club de Roubaix, champion du Nord et la Société de gymnastique de Molenbeek-Saint-Jean, champion de Belgique. Finale du 200 mètres plat, 800 mètres plat, deuxième mi-temps du match de basket-ball. Le football reprend ses droits avec un match opposant le Racing Club de Roubaix au Football-Club de Roubaix. Au repos, courses de relais, puis deuxième mi-temps du match. Enfin séries de 100 mètres plat réservées aux juniors. À 18 heures distribution des récompenses à la tribune d’honneur. Pendant la réunion, concert par la Philharmonie du Crétinier. En basket-ball, les roubaisiens ont vaincu les molenbeekois. Le derby roubaisien verra la victoire du Racing-Club de Roubaix qui l’emporte six buts à zéro sur un Football-club de Roubaix encore un peu tendre mais en progrès.
Malgré le beau temps, la réunion de dimanche n’a pas attiré beaucoup de monde au Vélodrome Roubaisien., où se déroulaient pourtant les premières épreuves comptant pour le Championnat du Nord. Le journaliste relève la pénurie de coureurs régionaux professionnels. La course d’ouverture après deux séries a vu la victoire de Legrand en finale. Le championnat de vitesse professionnels, victoire dans la finale de Marcelli qui s’impose au sprint après le dernier virage. Le championnat de demi-fond (80 kms avec entraîneurs) donne Lepoutre premier, il a mené de bout en bout, Marcelli deuxième et Catteau troisième. La course des primes : les 1ere, 2eme et 3eme sont remportées par Quivy et la 4e par Bertrand. En finale, Martin bat Quivy et Bertrand. La course de motocyclettes voit la victoire de Bathiat devant Guilmant, Olivier et Grimpret. Victoire facile de Bathiat qui passe et repasse ses concurrents sur son rapide engin prenant le bas des virages avec sa témérité habituelle.
Les championnats pédestres du Nord ont vu la victoire de Weys (Club des Sports de Roubaix) sur 100 mètres. Pour le 1.500 mètres, c’est Missant (Club des Sports de Roubaix) qui triomphe. Il remportera également le championnat de l’heure sans entraîneurs.
Football. Tournoi international de Tournai. Dans la catégorie sociétés indépendantes, l’Ancienne de Roubaix bat l’Union Sportive de Tournai par 3 buts à 1, et est déclarée champion de Tournai.
Course pédestre Roubaix-Lille et retour (F.S.A.F.). Organisée par le club des sports de Roubaix, cinquante compétiteurs se sont élancés sur un parcours de 20 kilomètres. Le vainqueur est Rohart Donat devant Jean Missant et Jules Dubar.
Cyclisme. La course Wattrelos-Wez-Macquart est reportée au 20 septembre. Les engagements sont toujours reçus au Café Garin, 116 rue Carnot, au Laboureur, Wattrelos.
Football. Le Sporting Club Tourquennois quitte son terrain de la rue de Dunkerque pour prendre possession d’un grand emplacement de 25.000 m² de superficie qui permettra à tous les membres du club, footballeurs, cavaliers, coureurs à pied, athlètes, gymnastes, tennismen de pratiquer leur discipline. Il y aura même une bourloire ! Le terrain se situe rue de Courtrai, rue de Varsovie, rue de la Malcense.
Cyclisme. Accident au vélodrome roubaisien. Les coureurs Marcelli, Catteau et Vanmeenen terminaient leur séance d’entrainement et ils accomplissaient leurs derniers tours à pleine vitesse quand un cri retentir. La fourche de la machine de Marcelli venait de se rompre et le malheureux coureur qui pédalait tête baissée vint s’abattre lourdement sur le ciment après avoir accompli une terrible pirouette. On se porta au secours de Marcelli qui avait perdu connaissance. Il fut relevé et transporté jusqu’à la loge du concierge où il reçut les premiers soins. Le docteur Dumoulin constata une fracture du nez et de profondes blessures à la tête et aux jambes. L’accident sans être grave nécessitera deux à trois mois de repos. Les parents ont l’intention d’intenter un procès au constructeur de la machine, une bicyclette de course que Marcelli possédait depuis deux mois.
Saut en longueur. Le record de France a été porté à 6,90 m par Jean Catteau, du RCR le 23 août. Le record vient d’être homologué par le Comité du Nord.
Cyclisme. Après deux ans d’absence, voici le retour du grand Prix de Roubaix au vélodrome de Barbieux. Sont prévues les épreuves suivantes : amateurs sur 1.000 mètres, Régionale, Grand Prix de Roubaix, courses de primes, handicap international. Les engagements sont pris à Roubaix à la Direction du Vélodrome, 1 rue de la gare.
Athlétisme. L’Union des Sports de Roubaix informe qu’à partir du 1er octobre, le local de la société situé salle et rue Jeanne d’Arc, à Roubaix, sera transféré au 5 rue du grand Chemin.
C’est suite au décès de son premier magistrat Florimond Lecomte que Wattrelos se découvre un nouveau maire : Louis Dornier, faisant fonction dès le mois de mai 1944, qui devient maire en septembre, quelques jours après la libération de la commune. Il le restera huit mois, jusqu’aux élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945.
Louis Dornier est né à Wattrelos le 11 juin 1890 dans le hameau du Petit Tournai. Il est le dernier enfant d’une fratrie de sept. Professionnellement il est lithographe, puis commerçant libraire. Il est encore soldat au 41e régiment d’artillerie de Douai, lors de son mariage avec Laure Maria Cossement le 6 décembre 1912 à Wattrelos, en présence de ses deux frères Jules et Emile.
Louis Dornier a participé à la première guerre mondiale : on le retrouve notamment au 2e régiment d’artillerie coloniale (2e RAC) , 13e régiment d’artillerie (13e RA) , 41e régiment d’artillerie (41e RA) , 59e régiment d’artillerie (59e RA) , 255e régiment d’artillerie de campagne (255e RAC). Il est d’abord engagé contre l’Allemagne et ses alliés jusqu’en novembre 1915, puis sur le front d’Orient de décembre 1915 à juillet 1919. De retour à la vie civile en octobre 1919, il est titulaire de la croix de guerre, et des médailles de Serbie et d’Orient.
Louis Dornier est secrétaire général de la section wattrelosienne du Parti socialiste en 1920. Entré au conseil municipal en 1924, il sera adjoint d’Henri Briffaut dès 1935, puis premier adjoint de Florimond Lecomte. Il exerce les fonctions d’administrateur de l’Hospice Hôpital depuis novembre 1939. Il sera responsable du service de ravitaillement pendant la guerre.
Florimond Lecomte, maire de Wattrelos, décède le 21 mai 1944, Louis Dornier fait alors fonction de maire. En octobre 1944, il est procédé à l’installation de la délégation municipale. Jules Deldalle, président du comité local de la libération, donne communication de l’arrêté préfectoral désignant les membres de la délégation municipale. Louis Dornier est désigné président et maire, il installe les membres, puis prononce un magnifique discours dans lequel il rappelle le souvenir d’Henri Briffaut et de Florimond Lecomte, anciens maires, et il déclare que l’administration municipale tiendra permanence à la Mairie comme elle l’a toujours fait pour servir la population.
Il est décédé le 4 août 1950 quelques mois après avoir reçu la médaille d’honneur communale de Wattrelos en mai 1950. En son honneur la rue des Fleurs devient la rue Louis Dornier.
En cette semaine de rentrée scolaire, voici l’évocation d’une femme qui exerça le métier d’enseignante avec dévouement et ténacité.
Alice Cotteaux est née à Maurois dans le Cambrésis le 4 février 1862. Après des études primaires, elle obtient son brevet de capacité et s’en vient à Lille pour suivre les cours du collège Fénelon d’où elle sort en 1881 nantie du brevet supérieur. Elle débute ensuite comme stagiaire à l’école de la rue Solférino à Lille le 28 mars 1881, et pour la rentrée d’octobre de la même année, la voici institutrice adjointe à l’école de la rue Léonard Danel toujours à Lille. Elle y demeure vingt années et le 1er octobre 1901, elle est nommée au poste de directrice d’école à Leers.
Ça n’est pas une sinécure, car elle arrive dans une commune dont les sympathies de l’administration municipale ne vont pas à l’école officielle et à ses représentants. Cependant Melle Cotteaux ne désarme pas et tient tête avec un rare courage aux tracasseries dont elle est l’objet. Elle parle encore sans passion des incidents dont Leers fut le théâtre à l’époque. En 1902, pour protester contre le départ des religieuses de l’école Saint-Henri voulu par la loi Républicaine, des enfants conduits par des meneurs se promenèrent dans les rues de la commune en criant : voilà les victimes de la liberté. À la suite de cette manifestation, le conseil municipal a adressé une requête au Préfet et refusé formellement l’aménagement des locaux de l’école communale de filles.
C’est alors que Melle Cotteaux, une institutrice aux ressources plus que modestes, à laquelle la population ne manifestait que méfiance et souvent méchanceté, se substitue à un conseil municipal défaillant et à une administration municipale aveuglée par le sectarisme. Elle achète de ses deniers des fournitures scolaires, du charbon, du pétrole pour permettre à ses élèves de continuer à suivre les cours. En 1912, elle fera faire à ses frais des aménagements dans l’habitation de la directrice, alors que cela incombait à la municipalité leersoise.
Ce n’est qu’après la première guerre que les choses s’améliorent avec l’arrivée de Joseph Leroy fervent républicain à la mairie en 1919. L’école publique ne pouvait que prospérer et Alice Cotteaux peut continuer ses fonctions pédagogiques jusqu’à l’âge de la retraite, en 1928, après 47 années de services rendus à l’enseignement laïc. Elle choisit de demeurer à Leers, avec sa fidèle gouvernante Melle Flore Delespaul. Elle est titulaire de la médaille de bronze de l’enseignement depuis le 10 juillet 1909, de la médaille d’argent depuis le 18 juillet 1927. Elle est officier d’académie depuis le 25 juillet 1925. Elle a joué un grand rôle dans la vie des amicales laïques et elle a créé en 1921 la section de gymnastique Les Féminines.
Ses funérailles ont eu lieu le jeudi 8 janvier 1953 en l’église de Leers. Elle était directrice honoraire d’école, elle avait 91 ans. La levée du corps a été faite au domicile mortuaire, 51 rue de Néchin. Sur le char funèbre, de nombreuses fleurs des gerbes des couronnes offertes par le personnel enseignant, les élèves, l’Amicale laïque, par les anciennes élèves et amis de la défunte. En avant du convoi funèbre deux plaques étaient portées offertes par le personnel enseignant les élèves de l’école publique et par l’Amicale laïque. Les coins du poële étaient tenus par Melle Marie Leroy, déléguée cantonale, Madame Brienne, directrice honoraire d’école, Mmes Rachel Lefebvre et Loew Deldycke anciennes élèves. Parmi l’assistance on remarquait d’importantes délégations des écoles publiques locales, un groupe important d’anciennes élèves et le personnel enseignant, M. Duchatelet secrétaire général de la Fédération des Amicales Laïques du canton de Lannoy, Edgard Deffrennes vice-président de l’Amicale Laïque de Leers, MM. Vendevelde, De Ruyck , adjoints et plusieurs conseillers municipaux, représentant la municipalité. L. Castel institutrice honoraire à Roubaix, Jules Gillis directeur d’école en retraite, Alfred Bara maire de Lys, Roger Dhondt inspecteur de sécurité Sociale, Céran Lamblain secrétaire de Mairie, et d’autres personnalités locales et régionales. Après la cérémonie religieuse, le convoi s’est dirigé vers le cimetière où a eu lieu l’inhumation. L’éloge funèbre fut prononcé par M. Bailleul directeur d’école et par Edgard Deffrennes au nom de l’Amicale Laïque et des œuvres scolaires et post scolaires.
Plus récemment, son nom a été donné à l’école maternelle de la rue Mozart à Leers, un bel hommage rendu à sa carrière d’enseignante.
Sources Le Journal de Roubaix, Nord éclair, Nord Matin, Gaston Gilman (Nord Matin)
Cyclisme. Une course de 24 heures à Roubaix. Le Vélodrome Roubaisien vient à peine de fermer ses portes sur le match Major Taylor Meyers Millo qu’une grande course de 24 heures est organisée pour les 15 et 16 aout. Cette épreuve de grand fond sera courue de bout en bout sans entraineurs et dotée de prix et de primes en argent. Avant le départ de l’épreuve, des courses de vitesse seront aussi organisées, des courses à pied notamment. Les engagements doivent être pris à la direction, 1 rue de la Gare à Roubaix. Prière d’indiquer dans quelle course on s’engage, le numéro de la licence et les couleurs.
Cyclisme. La course Roubaix-Quesnoy aura lieu le 2 août et le départ sera donné chez M. Vreck, constructeur de cycles au 49 rue Montgolfier à Roubaix. Il s’agit d’une course aller et retour. En cas de mauvais temps, la course serait remise au 16 aout.
Aviron. Le Cercle Nautique l’Aviron de Roubaix vient de terminer brillamment la saison aux régates de Dunkerque. Premier en 4 débutants (Mariage frères, Leveugle, Godfret) second en 2 débutants (Mariage frères) second en 2 seniors avec le Makoko II (Roussel, Kuntz). L’équipe 4 seniors (Roussel, Kuntz, Grosnier, Hazebroucq) enlève la course d’honneur avec grand brio.
Cyclisme. La course Roubaix Seclin et retour a été favorisée par un temps superbe. Le départ et l’arrivée ont eu lieu à l’estaminet du canon d’or 24 rue du Moulin à Roubaix. Hubert Desruelles remporte l’épreuve, devant Dissart, Durieux, Niedergang et Destré.
Cyclisme. À l’occasion de la course des 24 heures, Maurice Mondt viendra présenter son attraction Looping the Loop au vélodrome. Jeune homme de 24 ans très leste d’origine bruxelloise, Maurice Mondt est rompu à tous les exercices sportifs, c’est un équilibriste prodigieux à vélo et à patins qui fut aussi un coureur cycliste ces dernières années. César Garin se propose de boucler la boucle avec l’équipement de M. Mondt pour une somme de 800 francs. La parole est au jeune belge.
Football. Ça sent la reprise. Les clubs roubaisiens battent le rappel : l’Ancienne, l’Olympique et l’Iris Club roubaisiens, le stade Roubaisien, le Racing Club de Roubaix, tous appellent leurs footballeurs à l’entrainement et vont participer à diverses compétitions de reprise.
Cyclisme et course à pied. Championnats du Nord au vélodrome.