Après trente ans d’attente

Le dimanche 14 octobre 1923, on va enfin procéder à l’inauguration du groupe scolaire du Laboureur, sous la présidence de M. Proot inspecteur primaire. Le programme de la journée est le suivant : à 10 heures, réception en mairie de l’inspecteur par la municipalité et le corps enseignant de Wattrelos. Le champagne est sablé dans la salle des délibérations et M. Briffaut porte un toast aux nouvelles écoles. Puis départ de la mairie par la rue Carnot pour le Laboureur. La Musique Municipale prend la tête du cortège composé des membres du Conseil Municipal, des délégués cantonaux, des membres du corps enseignant et des commissions administratives de l’Hospice et du Bureau de Bienfaisance. L’inauguration aura lieu à 11 heures et sera suivie d’une visite du groupe scolaire.

Vue d’une cour du groupe scolaire Collection Particulière

Henri Briffaut prononce alors un discours dans la cour principale, dans lequel il retrace l’histoire de la formation de l’école, et se montre heureux d’inaugurer les nouvelles classes.

Inaugurer un groupe scolaire, c’est à dire une maison où les enfants viendront travailler de bon cœur à leur éducation sous la direction de maîtres dévoués, est un acte solennel et de joie. Il faut bien le retenir : c’est par l’instruction que le progrès se développant de plus en plus ouvrira la voie à une société meilleure et fraternelle. Aussi l’enseignement du Peuple reste toujours au premier rang de mes préoccupations et nous pouvons vous assurer que la Municipalité wattrelosienne ne négligera rien pour la défense et le développement de l’école laïque. Dès son installation à la mairie en 1912, elle prenait en mains avec la ferme résolution d’aboutir la question de la construction d’un groupe scolaire au Laboureur, dont la création avait été demandée à nos prédécesseurs par l’autorité supérieure depuis plusieurs années. (.) Notre groupe scolaire est ouvert seulement avec l’école des garçons et l’école des filles. Aux maîtres de ces classes nous souhaitons la bienvenue en les assurant qu’ils trouveront toujours le meilleur accueil tant à l’Administration Municipale qu’à la Caisse des écoles. Mais il nous reste à souhaiter l’ouverture de l’école maternelle et je me permets Monsieur l’Inspecteur de vous demander de bien vouloir solliciter la nomination au plus vite du personnel nécessaire. Les locaux et les élèves attendent l’arrivée d’une maîtresse. Aujourd’hui Monsieur l’Inspecteur, sous votre présidence et votre autorité nous remettons ce groupe scolaire aux maîtres et aux maîtresses chargés d’enseigner dans ces classes bien aérées et bien aménagées. Ils s’appliqueront à préparer l’enfant à la vie, à cultiver son esprit, à former son caractère. Et devenu citoyen, l’enfant sera armé dans la lutte pour la vie. Aussi je crie:vive l’École Laïque ! Vive l’émancipation humaine ! Vive la République démocratique et sociale !

Entrée du groupe scolaire rue de Londres Collection Particulière

M. Proot répond en félicitant l’Administration et il s’étend sur les bienfaits de l’enseignement dans la classe ouvrière. Il encourage les parents pour seconder les maîtres et pour que les enfants soient assidus en classe.

Entrée de l’école maternelle Collection Particulière

De 14 heures 15 à 17 heures 30, dans les cours des écoles, grand concert et exercices de gymnastique par les sociétés de la ville. Puis concerts par les sociétés suivantes : la Philharmonie du Crétinier, la chorale la Caecilia, les Accordéonistes du Laboureur, La Renaissance Chorale, les Accordéonistes l’Avenir, l’Union Chorale, les Enfants de la Lyre. La Patriote et la Gauloise assureront les exercices de gymnastique. Le public est admis à visiter les locaux scolaires de 11 h à 17 h 30. Le soir, le groupe scolaire sera illuminé, les habitants du quartier sont invités à pavoiser et à illuminer.

Vue d’une cour Collection Particulière

Le 16 août 1934 agrandissement de l’école du Laboureur le conseil municipal a décidé d’agrandir l’école du Laboureur et a voté 500.000 francs pour la surélévation d’une partie du bâtiment ne comportant pas d’étage. Tout devrait être terminé pour la fin des vacances et le groupe scolaire comportera trois classes maternelles, huit classes de filles, huit classes de garçons, des cantines et une salle de spectacle. C’est le plus grand groupe scolaire de Wattrelos. Situé dans un quartier très populeux, il accueille plus de huit cents enfants.

Septembre 1902

Le journal des sports de septembre 1902

Programme du 1er septembre, Roubaix, Tourcoing et la région. Six heures du matin, excursion circuit du Nord Touriste à Halluin, Quesnoy, Wambrechies. À deux heures de l’après midi, carrousel des joyeux cyclistes à Wasquehal ; championnat de course à pied des sociétés libres sur le terrain du Sporting Club Roubaisien rue de Barbieux. À trois heures de l’après midi, course Wattrelos Armentières organisée par les Vrais Pédaleurs, à la Vieille Place à Wattrelos.

Réunion populaire au vélodrome roubaisien. Sur les instances de Théo Callens et du comité qui organisa avec succès les courses du 14 juillet, une grande réunion populaire est réservée aux amateurs avec des courses pédestres, cyclistes, amateurs libres et licenciés, dames, vétérans. De nombreux prix dont certains sont exposés à la Maison du Tapis Grand Place à Roubaix.

Cyclisme. Course Roubaix-Nieppe, organisée par la société vélocipédique le Nord Cycliste, établie à la Brasserie du Mogador 79 rue Archimède à Roubaix. Elle aura lieu le 14 septembre sur le parcours Roubaix Nieppe aller et retour pour tous les coureurs amateurs libres. Nombreuses primes. En attendant le retour des coureurs, course de pupilles dans le quartier pour jeunes gens de moins de 16 ans.

Tennis. Championnats de simples au Racing Club Roubaisien. En première catégorie, Jean Bossut bat Georges Hargrave 6/4, 6/1. En seconde catégorie, Jean Dubly a battu Albert Jénicot 3/6, 6/4, 6/4. On attend de pouvoir jouer les championnats de doubles.

Cyclisme. Malgré le mauvais temps, le wattrelosien Louis Colsaet membre des Vrais Pédaleurs remporte la course Wattrelos Armentières devant Jules Prévost et Vincent Dhulst.

Course à pied. Le Racing Club Roubaisien brille au challenge de l’Union Sportive de Malo-les-bains. Le 100 mètres, triplé roubaisien dans ce ordre : Malfait, Satorius, Catteau. Idem pour le 400 mètres : Malfait, Catteau, Nys. Le 800 mètres : Dubrulle, Honorez devant le boulonnais Ferrari. Le lancement du poids revient au calaisien Amedro, le lancement du disque au roubaisien Sartorius qui rempporte également le 250 mètres haies. Le saut en longueur revient au roubaisien Catteau, le saut en hauteur à Sartorius.

Géo Malfait Photo Malfait site Gallica

Water polo à Boulogne sur mer. Dans le bassin de la Liane, cinaq mille personnes ont assisté au match de water polo entre la Nationale de Saint Mandé et le Racing Club Roubaisien. Les deux équies se séparent sur un score de parité 3 buts à 3. Côté Saint Mandé : Meneveu, côté roubasien Smeets et Léon Dubly pour deux buts.

Cyclisme. Le vélo club Algérien rue Delespaul 63 derrière chez Monsieur Salembier, organise une course Roubaix Quesnoy pour le 21 septembre, aller et retour sans entraîneurs. Primes et objets d’arts aux vainqueurs.

Football. Les championnats du Nord, on connaît à présent les clubs qui évolueront en première série. Il y aura le Racing Club Roubaisien (tenant du titre) l’Union Sportive de Calais, le Sporting Club Tourquennois, le Racing Club de Calais, l’Olympique lillois, l’Union Sportive Tourquennoise, le Stade Roubaisien, l’Iris Club lillois, et l’Union sportive boulonnaise.

Émile Sartorius Cliché Gregoire DELLOYE

Football. Union sportive wattrelosienne. Plusieurs membres du Football Club wattrelosien dont la dissolution a été prononcée dimanche dernier, invitent les amateurs de football désirant faire partie de la société en formation à se trouver au nouveau local chez M. Jules Delignies Au rendez vous des gymnastes 4 rue du Moulin à Wattrelos.

Wattrelos rue du Moulin Collection PhW

Course à pied. La course pédestre Roubaix Linselles et retour organisée par « l’Etoile du Nord », aura lieu le dimanche 28 septembre. Les inscriptions sont reçues chez M. Adolphe Tabary rue Jacquard 139 à Roubaix, Au retour du Château d’Or.

Cyclisme. Un grand prix cycliste à Roubaix pour les amateurs. La direction du vélodrome roubaisien, encouragée par le succès qu’a obtenu la réunion populaire du 15 septembre, vient de décider l’organisation pour le 2 octobre, d’un grand prix vitesse et demi-fond réservé aux coureurs amateurs de l’arrondissement. Cela nous dédommagera du classique grand Prix qu’on renonce à donner cete année encore devant les exigences actuelles des coureurs professionnels. Le programme comprendra des courses pédestres, et des courses cyclistes de vitesse, de demi-fond, des cours pour petits moins de 16 ans et pour dames. Les prix consistent en 800 francs d’objets d’art.

Nouvelle société. Il vient de se fonder à Roubaix, 17 rue de Wasquehal, chez M. Clovis Carette, une société sportive sous le nom de Club des Sports qui pratiquera la course à pied, le cross country, la marche, la natation et tout ce qui se rattache à l’athlétisme. Un grand cross country sera bientôt orgamisé.

Tir. La société Saint Sébastien établie chez Monsieur Lerouge rue d’Hem, prévient MM. Les archers qu’elle donnera son tir annuels de jambons, dimanche prochain. La mise sera de 5,25 francs.

Tir. La société les Petits Guillaume Tell établie chez M. Alphonse Leemans 93 rue Boucher de Perthes donnera un concours à la petite arbalète, le dimanche 5 octobre. Tir à six mètres. On commencera à quatre heures.

Course à pied. Les résultats de la course Roubaix Linselles sont les suivants : vainqueur Wilfart de Roubaix, devant Florimond Vermeulen de Roncq et Rné Desreumeaux de Bondues. La distribution des prix a eyu lieu chez M. Tabary, au cours de laquelle le second Vermeulen a lancé un défi au premier pour un match à courir sur le même parcours. Enjeu 25 francs, date à fixer.

Pourquoi deux Leers ?

Une des premières questions qui vient à l’esprit quand on évoque Leers, c’est pourquoi y-a-t-il deux Leers, au risque de créer la confusion. En effet, si vous dites que vous habitez Leers-Nord, c’est en Belgique que vous résidez. Il faut préciser que désormais Leers France est une commune du Département du Nord et des Hauts de France et que Leers-Nord fait partie de l’entité d’Estaimpuis située dans la province de Hainaut, en Belgique.

Carte adaptée du plan d’assemblage du cadastre 1825 source Mairie de Leers, et de l’Atlas des communications vicinales de 1846 source Maison Communale de Leers-Nord (tracés du canal et de la voie de chemin de fer effacés)

Alors pourquoi avoir divisé la commune initiale de Leers ? La raison appartient à l’histoire. En 1769, le Roi de France Louis XV et l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche travaillent à construire une frontière entre leurs territoires. Le premier cède à la seconde des terres qui sont réunies au Tournaisis à la suite de la convention des Limites en 1779. Ainsi trouvera-t-on des communes coupées par la frontière naturelle de la Lys comme Comines et Wervicq et Leers, dont le tracé frontalier est plus compliqué à expliquer, du fait des nombreuses enclaves d’un pays ou d’un autre.

Mais les deux Leers se retrouvent régulièrement depuis la création de l’entité d’Estaimpuis en 1977 : elle se compose de sept villages depuis la fusion du 1er janvier 1977 : Estaimpuis (I), Évregnies (II), Saint-Léger (III), Estaimbourg (IV), Leers-Nord (V), Néchin (VI), et Bailleul (VII). Les villages d’Estaimpuis, Leers-Nord et Néchin sont frontaliers avec la France à l’ouest.

Le jumelage de 1986 Photo NE

C’est le 14 septembre 1986 qu’est signée la charte de jumelage de la commune de Leers (France) avec la commune d’Estaimpuis (Belgique). L’amitié qui unit Leers et Estaimpuis a dépassé la frontière et la collaboration des deux villes permet de nombreuses rencontres notamment dans le cadre des festivités. Elles célèbrent chaque année l’anniversaire de leur union – le 3e week-end de septembre – lors des fêtes de l’Amitié franco-belge réunissant la population de part et d’autre de la frontière.

Panneau chemin mitoyen Photo PhW

Le plan des deux Leers est issu d’un article de Benoît Delvinquier publié en octobre 2002, p. 28 du 1er numéro spécial de l’ARHW

L’école du Laboureur, terrains et projets

Depuis l’ouverture de la rue Carnot et l’implantation de nouvelles entreprises dans le quartier, le Laboureur s’est développé et la population a augmenté. Mais avant qu’on parle d’y implanter une école, on aura favorisé l’arrivée du tramway et construit un vélodrome. Dès 1898, des réclamations sont faites quant à la salubrité des rues et on aborde régulièrement la question de la construction d’une école. Ainsi en Mars 1902 le projet d’une école au Laboureur est à nouveau formulé par M. Labbé. Il lui est répondu que la commission scolaire sera convoquée d’urgence.

La place Carnot Collection Particulière

En Février 1905, on sait qu’il est question depuis très longtemps de la réalisation d’un groupe scolaire au Laboureur. Ce quartier a pris un grand développement et les familles très nombreuses qui l’habitent doivent emmener leurs enfants dans diverses écoles assez éloignées. L’administration de M. Pollet avait bien fait dresser des plans mais il ne fut jamais question d’achat de terrain. La difficulté d’aboutir sur ce point c’est le manque d’argent car la construction d’un groupe scolaire coûte cher. Il paraît néanmoins que l’on envisage une solution et que le choix du terrain nécessaire serait prochainement arrêté.

En Janvier 1911, une lettre signée par un habitant du Laboureur est parvenue au Journal de Roubaix que celui-ci titre l’utile avant l’agréable, la nouvelle mairie de Wattrelos. Voici son contenu. Le Conseil municipal de Wattrelos a voté une surtaxe sur les charbons et les alcools dans le but d’ériger une nouvelle mairie. Il semble que la mairie actuelle est encore en état de servir pendant nombre d’années et qu’il serait préférable de faire construire avec cet argent une école mixte au Laboureur, car nos enfants sont obligés si nous voulons leur donner un peu d’instruction, de faire une route de trois quarts d’heure pour aller en classe, et cela à travers la pluie et le froid.

En avril 1912, les pourparlers pour l’achat du terrain sont en cours. Plusieurs propositions sont à l’étude, qui tournent autour de la rue Faidherbe, de la rue des trois bouteilles et de la carrière Dhalluin. Entre-temps le Préfet du Nord M. Trépont a validé le projet de construction aux conditions suivantes : que le terrain destiné à la construction du groupe scolaire du Laboureur soit suffisamment spacieux pour permettre la construction d’une école de garçons à cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, d’une école de filles de cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, et d’une école maternelle à trois classes. Le Préfet demande de hâter les démarches pour le choix du terrain afin d’établir au plus tôt les plans et devis des écoles projetées, pour qu’ils soient soumis au conseil général. À la réception de cette lettre, Joseph Thérin maire de Wattrelos charge M. Louis Barbotin architecte, 34 rue de Lille à Roubaix de donner son avis sur le choix du terrain. Celui-ci s’exécute et délivre ses observations par écrit. Tous les projets tournant autour de l’emplacement de la future place de la République qui n’est alors qu’un terrain cultivé en partie et encadré par des rues ou des sentiers.

Vue aérienne 1932 IGN Vue de la place de la république

Un premier projet front à la rue Faidherbe près du groupe d’habitations des Trois Bouteilles serait englobé par les constructions sur les trois faces. À rejeter. Un deuxième projet front à la carrière Dhalluin, près de la ferme de Tombequines est jugé un peu étroit. Les rues sont projetées et sans égouts. Orientation passable, aléas à prévoir du côté de la ferme. À rejeter. Un troisième projet situé à l’angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin semblerait convenir. Maximum d’air et de lumière, de soleil, bonne orientation. Aqueducs existant carrière Dhalluin et à exécuter rue Faidherbe. La meilleure proposition qui nécessitera toutefois un drainage. Facile d’accès. Un quatrième projet angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin, orienté différemment. Avantages du précédent, sauf qu’il sera enclavé sur le grand côté, à classer en second choix. Enfin une cinquième proposition sur la Carrière Dhalluin et la rue à ouvrir parallèlement à la rue Faidherbe, le terrain n’est aqueduqué que sur la carrière Dhallluin. Que deviendront les terrains contigus ? Le terrain est irrégulier avec difficulté d’accès, de surveillance de l’école, avec de grands frais de clôture. À rejeter. Les meilleurs projets sont donc les 3 et 4e. Mais les propriétaires MM. Carissimo, en exigent toujours 11 francs le m² utile. On décide d’envoyer des habitants du Laboureur, M. Labbé notamment, pour négocier et faire baisser les prix. Entre-temps interviennent les élections et la nouvelle municipalité dirigée par Henri Briffaut reprend le dossier.

Les propositions 3 et 4, à l’angle des rues Faidherbe et Lafayette (ex carrière Dhalluin) sont toujours les meilleures, mais le prix est inchangé. On argumente alors sur l’emplacement qui serait assez éloigné du noyau de construction formant le faubourg du Laboureur. Il faudrait l’installer au centre même du faubourg et justement un terrain se prête avantageusement au projet. L’inspecteur a donné son aval. Le nouvel emplacement se trouve facilement accessible par les rues des Arts , des Trois Bouteilles et de Roubaix et sans le danger des tramways et éloigné de toute industrie insalubre ou incommode. La parcelle appartient à MM. Salembier de Lys lez Lannoy et forme un trapèze de 3687 m2 et il est proposé à 10 francs du m². Le 24 septembre, c’est d’accord pour le conducteur des travaux et dans la foulée pour le conseil municipal. Les plans seront confiés à M. Albert Buhrer architecte.

En juin 1914, on en est aux adjudications pour la construction de ce groupe scolaire du Laboureur. Une répartition en sept lots : premier lot, terrassements, maçonnerie, malgré une proposition remportée par M. Planckaert de Roubaix, celle-ci n’est pas déclarée valable. Pas d’adjudicataire. Deuxième lot : carrelage et parquets. MM Raingaut de Roubaix et Duhamel de Wattrelos restent en concurrence mais le premier se retire. Troisième lot : plafonnage, entreprise Decock à Roubaix. Quatrième lot : charpente, menuiserie, quincaillerie, mobilier : Mme veuve Katanens à Roubaix. Cinquième lot : serrurerie, Pauwels Lemaire adjudicataire. Sixième lot : couverture, plomberie, installation sanitaire, gaz : Emile Henri. Septième lot : peinture, vitrerie, tapisserie, Alexandre Hautefeuille de Roubaix.

On s’apprête donc à construire dès que la liste des adjudicataires sera complète. Mais le 1er août 1914, c’est la déclaration de guerre et la mobilisation générale.

Août 1902

Le journal des sports du mois d’août 1902

Cyclisme : 10 août réouverture du vélodrome roubaisien de Barbieux. À l’affiche match sensationnel sur 100 kms entre les deux équipes Baert/Verbrugge et Lepoutre/Dutrieu au mieux de leur forme. Ils auront à leur disposition une véritable artillerie d’entraînement composée exclusivement de motocyclettes pour lesquelles les vitesses moyennes de 70 et 80 km/h sont un jeu. 6.000 personnes vont assister à ce match sous une pluie abondante et c’est la paire lilloise Lepoutre/Dutrieu qui remporte la victoire.

Le vélodrome roubaisien de Barbieux doc BNRx

Cyclisme. Course Wattrelos Armentières. L’inscription se faisait à l’estaminet à Pasteur tenu par M. Constant Baudry, rue de Roubaix à Wattrelos. Parcours de cinquante cinq kilomètres. Le temps a été très défavorable. Le premier arrivé est un coureur de Dottignies, Firmin Cruque, suivi dans l’ordre par Quivy de Roubaix, Léon Dhulst de Wattrelos, Camille Algoet de Roubaix, Charles Crupelandt de Roubaix. MM. Mathieu Godart, Constant Baudry et Henri Desmedt composaient la commission, le dernier nommé étant également chronométreur.

Publicité août 1902 JdeRx

Course à pied. La course pédestre Lille Roubaix et retour soit vingt kms était organisée par l’Étendard sportif lillois pour l’obtention du titre de champion du Nord. Le départ est donné au café Labis, rue du faubourg de Roubaix à Lille. Le virage se faisait à Roubaix au café Carette rue de Wasquehal à Roubaix. Soixante trois coureurs ont pris le départ. Le premier est le roubaisien Jean Missant qui bat le record de l’épreuve (1 07 au lieu de 1 15).

Aviron. Victoire des roubaisiens aux régates de Dunkerque. Malgré le mauvais temps une foule nombreuse a suivi les régates internationales de Dunkerque. Le Racing Club de Roubaix remporte le championnat junior (deux rameurs) avec son bateau « Charron » devant le « Makoko » du Cercle Nautique de Roubaix, qui remporte par ailleurs le championnat senior, le junior (quatre rameurs) et le senior (en quatre rameurs) et leur fameux bateau le Crocodile.

Tir. Victor Renard remporte le premier prix du concours bi-mensuel à 200 mètres avec 96 % de balles en cible.

Gymnastique. Les sociétés locales brillent au concours de gymnastique d’Issy les Moulineaux : la Roubaisienne, la Gauloise de Wattrelos, la Jeunesse du Blanc seau et l’Union Tourquennoise se partagent les prix.

Aviron. Incident aux régates de Paris. L’application un peu stricte des règlements entraîne l’élimination de certains bateaux, dont celui de l’Aviron Roubaisien. Des insultes sont échangées entre M. Truffaut président de l’Aviron Roubaisien et M. Lagogué président de la Fédération Française. Polémique dans les journaux. Demande de réparation, excuses et duel refusés par M. Truffaut. Disqualification des équipes roubaisiennes. Mauvaise besogne et fâcheux précédent. Des torts des deux côtés !

La nouvelle église du Crétinier

C’est sur Radio Galaxy que l’inauguration de la nouvelle église a été annoncée. L’abbé Tieghem faisait partie de ceux qui avaient préparé l’intervention sur les ondes, avec un exposé historique sur l’Église Saint Vincent de Paul depuis sa création en mai 1897.

Le portail de la nouvelle église Photo Guy Sadet

L’inauguration a lieu le dimanche 24 avril 1994. Le programme a été arrêté : à 10 h 30, M. Alain Faugaret maire de Wattrelos vient inaugurer l’église en présence de Monseigneur Vilnet évêque de Lille. Puis à 11 heures, la messe est célébrée par Mgr l’évêque. Il n’y a pas encore de titulaire et trois prêtres vont l’assister  : L’abbé Gilbert Tieghem du Christ Roi, Joël Kolder de la Sainte Famille de Roubaix et André Desbouvry chargé des relations avec le diocèse. L’équipe d’animation paroissiale est placée sous la responsabilité de Mme Vallaeys et s’occupe de la coordination de la vie de la paroisse.

Monseigneur Vilnot officie Photo Guy Sadet

Les paroissiens sont agréablement surpris par l’intérieur spacieux de l’église. Derrière l’autel, un grand vitrail célèbre la glorification de Saint Vincent. Sept autres retracent sa vie. Au plafond une verrière apporte une luminosité naturelle qui ravive son caractère sacré. De l’ancienne église on a conservé le grand crucifix qui dominait l’autel. Une mezzanine accueille le nouvel orgue dont Madame Machu, l’organiste de l’église a récemment pris possession. Quatre vingts personnes peuvent s’y tenir. Derrière le chœur, une salle chapelle accueille les célébrations de semaine ou encore les réunions de catéchèse.

L’intérieur de l’église Photo Guy Sadet

Ont également été prévues la sacristie et une petite salle de réunion. Deux autres salles ont été ajoutées pour les permanences de semaines et des réunions pour des petits groupes. À l’extérieur un petit campanile abrite Cécile, la cloche de l’ancienne église. Depuis le dimanche des rameaux, l’église a été officiellement utilisée pour des célébrations pendant les fêtes de Pâques.

Pour reprendre l’expression du journal Nord Éclair, la nouvelle église Saint Vincent de Paul est un coup de jeunesse pour le quartier du Crétinier.

Un plan d’aménagement pour le Crétinier

En 1990, le quartier du Crétinier est considéré comme vétuste et vieillit mal. Le déclin progressif de la Lainière de Roubaix et les suppressions d’emploi n’arrangent rien. L’église n’échappe pas à cet inventaire de vétusté. En effet, dès 1980, les bois de la toiture pourrissaient entraînant des fuites d’eau qui dégradaient les murs. Le chauffage devait être réparé, l’électricité ne correspondait plus aux normes de sécurité et la fréquentation des fidèles avait singulièrement baissé.

Dernière image de la première église St Vincent de Paul extrait Journal Municipal de Wattrelos

La municipalité de Wattrelos concerte le diocèse pour les travaux à mener. Puis la décision d’un vaste projet d’urbanisme comporte la destruction de l’église et la création d’un nouvel ensemble sur l’espace ainsi libéré. La ville de Wattrelos engage donc la requalification du quartier avec un plan d’aménagement conçu par l’architecte Marc Dancoisne.

Plan d’aménagement doc Journal Mun Wattrelos

Pour mener ce plan à bien, la ville a entrepris l’acquisition d’une série d’immeubles rue des Patriotes promis à la démolition, du complexe sportif Amédée Prouvost, des restaurants et d’un magasin d’entreprise situés à proximité, ainsi que des parkings de la Lainière rue d’Oran. D’autres sont en cours.

Les travaux démarrent en septembre 1992. En attendant les paroissiens se réunissent dans une ancienne supérette au coin de la rue d’Oran. L’îlot Saint-Vincent-de-Paul constitue la première étape de la rénovation et entraîne la démolition de l’église et de son presbytère, un siècle à peine après leur création. L’espace ainsi libéré sera transformé en place publique avec un revêtement de qualité au sol, des arbres sur son pourtour, plus une fontaine comme élément d’animation.

Maquette de la nouvelle église Journal Mun Wos

Un nouveau lieu de culte sera érigé sur lequel s’appuiera un passage couvert avec arcades qui desservira des salles de quartier. Un ensemble immobilier à usage d’habitation sera réalisé par l’Office public d’aménagement et de construction du Nord. Il est l’œuvre de deux architectes lillois, MM. Bailly et Dancoisne.

Côté voirie, la rue d’Oran sera redressée et prolongée jusqu’à la rue de Toul, le nouveau tronçon prendra le nom de rue du 19 mars 1962. La rue des Patriotes va être élargie à 15 mètres pour permettre la plantation d’arbres et l’aménagement d’espaces réservés aux piétons, en maintenant de bonnes conditions de circulation.

L’église en travaux Journal Mun Wos

En 1993 les travaux de l’église ont pris du retard à cause des intempéries du mois d’octobre. Retard rattrapé mais novembre a entraîné des températures en dessous de zéro, ce qui n’a pas facilité la poursuite du chantier. L’édifice doit s’étendre sur 320 m² et pourra accueillir 300 fidèles. L’église comportera une mezzanine à mi hauteur et le clocher sera distinct du bâtiment. On espère son ouverture pour Pâques 1994.

Juillet 1902

Le journal des sports de Juillet 1902

Cyclisme au Parc de Barbieux Coll. Particulière

Cyclisme : voici le programme des courses qui auront lieu au Parc de Barbieux, le jour de la fête nationale, sous les auspices de la municipalité. Course de vitesse sur deux tours du Parc. Course de vétérans (au-dessus de 35 ans) sur deux tours. Course de tout petits (au dessous de 16 ans) sur deux tours. Course de fond, championnat de Barbieux sur vingt tours. Course de dames sur deux tours. Course de consolation sur deux tours. Ces épreuves sont locales et ouvertes à tous les coureurs libres, non munis de licence professionnelle et habitant Roubaix. Engagements par lettre chez M. Théo Callens, 34 rue du Général Chanzy à Roubaix. Toutes ces courses sont dotées de prix mais aucun droit d’inscription n’est perçu.

Les grands prix du Racing-Club-Roubaisien. La fête sportive dont le bénéfice ira à l’œuvre de la Bouchée de Pain et du Prêt de Couchage, s’annonce sous les meilleurs auspices. Les différentes épreuves inscrites au programme ont déjà réuni de superbes engagements et comprendront des lots internationaux très relevés. Prix des entrées est fixé à 2 francs pour les premières et 1 franc pour les secondes. Pour trouver des cartes d’entrée, on peut s’adresser chez M. Jénicot, libraire, 18 rue de la Gare à Roubaix.

Les grands prix du Stade Roubaisien. Plus de trois cents personnes ont assisté à la belle réunion de dimanche dernier sur le terrain du Stade Roubaisien, au Pont de Croix. Après les concours (100 mètres plat, lancement du poids, 800 mètres plat, saut en longueur, 400 mètres plat, lancement du disque, saut en hauteur, saut à la perche, 1500 mètres plat) le trésorier M. Pierre Kuntz remercie les membres qui ont bien voulu honorer cette réunion par leur présence et leur donne rendez-vous pour la prochaine fête du mois d’août.

En tête de la maison Browaeys Degeyter doc BNRx

Cyclisme. La course Roubaix Warneton et retour, soit 47 kilomètres, organisée par la maison Browaeys Degeyter a obtenu un vif succès. Le départ a été donné à trente concurrents à quatre heures. Avant le départ de la course, le public a assisté à l’ascension de deux ballons. J. Dubus est le gagnant de cette course devant C. Eggermont et F. Castiaux. Le vainqueur, nous précise-t-on, montait une machine sortant de la maison Truffaut et Corman, place de la Liberté à Roubaix.

Gymnastique. La société de gymnastique l’Ancienne participera à la huitième fête officielle de gymnastique de l’Union des Sociétés de gymnastique, d’armes et de tir de l’arrondissement de Lille, organisée par l’Halluinoise. Elle participera au concours de course en section, aux championnats individuels artistiques (adultes et pupilles) et au championnat de jeux athlétiques. Puis elle prendra part aux concours de mouvements spéciaux avec engins (adultes) et sans engins (pupilles). Le soir, elle se présentera au concours de ballets en première catégorie. En l’absence momentanée de M. Jules Vroman, directeur de l’Ancienne, MM. Achille Desurmont secrétaire adjoint de la société encadrera la section de concours et Félix Ghysels la section des pupilles dont il est le chef.

Gymnastique. Le concours d’Halluin. Les résultats. Pour les vétérans, la Patriote de Croix remporte le 1er et le 3e prix. Pour les pupilles, à nouveau la Patriote de Croix pour le 1er prix devant quatre gymnastes de l’Union Tourquennoise. Pour le concours individuel artistique, le 1er prix revient à M. Larzille de la Concorde de Lille devant M. Félix Ghysels de l’Ancienne de Roubaix. Pour le concours de course, c’est l’Ancienne de Roubaix qui remporte le 1er prix, devant La Gauloise Wattrelos. Le concours d’ensemble qui ont eu lieu l’après midi ont vu pour les mouvements spéciaux avec engins la victoire des Compagnons d’Houplines devant l’Ancienne de Roubaix, et pour le concours sans engins, le premier prix est revenu à l’Ancienne de Roubaix précédant l’Avenir de Canteleu. La société roubaisienne s’illustrera encore en soirée en remportant le premier prix des ballets.

Le canal dans le quartier du Blanc Seau doc Coll. Particulière

Régates internationales de Roubaix-Tourcoing. Organisées par le Cercle Nautique de l’Aviron Roubaisien, elles se sont déroulées au Blanc Seau sous la pluie. Malgré cela deux mille personnes se sont rangées le long de la superbe ligne droite qui s’étend entre le pont du Blanc Seau et le pont du Port. Émile Truffaut du CNAR présidait, entouré par les délégués des sociétés concurrentes, le Sport Nautique d’Amiens, du Sport Nautique de Gand, du Royal Sport Nautique de Bruxelles, du Sporting Dunkerquois, de l’Union Nautique de Calais et du Racing Club de Roubaix. La première course est réservée aux débutants, deux avirons avec barreur, le CNAR gagne. La deuxième course juniors est remportée par le Royal Sport Nautique de Bruxelles. La troisième course revient au Sport Nautique de Gand, devant le bateau Makoko du CNAR. La quatrième course voit la victoire du bateau Méli Mélo du CNAR, la cinquième est remportée par le Sport Nautique de Gand. La sixième pour l’Union Nautique de Calais. La septième, skiffs seniors, voit le triomphe du Royal Sport Nautique de Bruxelles et la huitième, en quatre avec barreur, celui du célèbre Crocodile du CNAR, champion olympique en 1900. Une drôlatique course de cuvelle clôturait la fête qui entraîna les rires de l’assistance, un seul « bateau », celui d’Émile Deleu parvenant à rallier l’arrivée.

Cyclisme. Maurice Garin vainqueur de Bordeaux-Paris en 18 h 41 minutes.

Tempêtes sur l’église

En mars 1906 se déroulent les inventaires à Wattrelos, l’église Saint Vincent de Paul n’y échappe pas. Après l’église Saint Maclou, on se dirige vers le Crétinier. Une étrange colonne se met en marche et la foule est difficilement maintenue à distance par la troupe et la gendarmerie. La cavalerie a pris les devants. Beaucoup de manifestants vont jusqu’au Crétinier et la foule est accourue nombreuse. Aucune notification n’avait été faite à l’abbé Coquériaux, curé de la paroisse. Quand les chasseurs arrivent, on est fixés, commente le Journal de Roubaix, une irrégularité allait être commise. Dès quatre heures, le commissaire Grimaldi de Roubaix, dirige le service d’ordre. Il fait dégager la place de l’église par la cavalerie qui repousse les curieux dans les rues voisines. L’infanterie établit ensuite des barrages de tous côtés pour isoler l’église.

L’église Saint Vincent de Paul Coll Particulière

Sur le perron, devant l’église close, se tiennent l’abbé Coquériaux et M. Delcroix doyen de Quesnoy sur Deule, originaire de Wattrelos. Il est cinq heures quand M. Prévot arrive en voiture avec ses deux témoins. Il présente sa commission. Le curé en prend connaissance et se plaint de l’illégalité dont il est victime. M. Prévot répond que M. le doyen de Saint Maclou avait été prévenu pour les deux églises. L’abbé Coquériaux donne alors lecture d’une protestation.

J’ai le devoir comme prêtre, comme pasteur, comme citoyen et comme français d’élever la voix en ce moment contre l’opération que vous avez mandat d’accomplir.

Un membre de la société civile de l’église s’associe à la protestation du curé. Ce dernier refusant d’ouvrir la porte, le commissaire Buchart procède aux trois sommations en frappant de la main sur un des panneaux de la porte. Aucune réponse. Les crocheteurs s’approchent, la porte est solide et maintenue de l’intérieur. On attaque la porte à coups de masse et une brèche est ouverte. Un battant s’entrebâille et derrière on aperçoit un enchevêtrement de chaises.

La foule est massée sur les côtés et manifeste son indignation par des cris hostiles. Liberté à bas les voleurs ! Quelques socialistes répondent par le chant de l’internationale et la flamidienne.

Les crocheteurs s’impatientent, l’un d’eux tente de passer par l’une des fenêtres, grimpe sur une échelle et va briser les vitres avec un marteau. Un capitaine du 43e lui ordonne de descendre au plus vite. Pendant ce temps les chaises s’accumulent sur la place en un tas qui augmente sans cesse. Les fidèles massés à l’intérieur reforment la barricade au fur et à mesure. Plusieurs crocheteurs qui ont failli être atteints demandent à être protégés.

L’église en 1947 entre la Lainière, Dhalluin Lepers et la campagne Photo IGN

Après trois quarts d’heure, la barricade est assez basse pour que des gendarmes puissent l’escalader. L’église est prise d’assaut. La brèche est élargie et livre passage à M. Prévot et ses témoins. Il y a trois cents personnes dans l’église qui chantent je suis chrétien. Il y a notamment MM Louis Dhalluin et Louis Delcroix, membres de la société civile de l’église. Le curé s’adresse à ses paroissiens et leur demande de rester calmes pendant l’inventaire. On récite le chapelet. Les témoins déclinent leurs noms à l’abbé Coquériaux. Après un rapide examen du mobilier de l’église, les sommations sont faites devant la porte de la sacristie qui est ouverte d’une simple pesée. L’inventaire ne donne lieu à aucun incident. On fracture une autre porte, celle du presbytère. Le percepteur déclare regretter qu’elle ait été ouverte de force. Quand il sort de l’église, il est six heures. La colonne se reforme pour regagner Roubaix ; à la barrière du Crétinier, quelques socialistes crient vive la loi, à bas la calotte à quoi répondent les cris de vive la liberté, à bas les voleurs. La colonne atteint la rue d’Alger et le calme se fait.

L’église Saint Vincent de Paul affrontera de nouveau une tempête d‘origine météorologique celle-là, le 16 avril 1924. Les rafales de vent et l’infiltration des eaux ont provoqué la chute de trois grosses pierres, mesurant 83 centimètres et pesant environ 70 kilos. Elles sont tombées du clocher de l’église. On ne signale heureusement aucun accident. Il est prévu que le service es travaux publics procède à la réfection du clocher.

Wattrelos : les églises du Crétinier

Le projet de construction de la première église du Crétinier remonte au mois de Mars 1891 dans ce hameau de Wattrelos mieux relié à Roubaix par deux rues (rue d’Oran et rue des Champs, actuelle rue Charles Casterman) et une halte de chemin de fer sur la ligne Somain Tourcoing qu’au centre de Wattrelos.

Bénir la première pierre

Usine Dhalluin Lepers de Wattrelos https://lessegardderoubaix.wordpress.com

Mais le lieu est déjà industrialisé, car l’entreprise textile roubaisienne Dhalluin-Lepers s’y est installée, la pose de la première pierre de la future église coïncidant avec le 50ème anniversaire de cette maison, le 24 juin 1895. A cette date, Monseigneur Monnier, évêque de Lydda, vint en cortège bénir la pierre, l’église et la foule, puis se rendit pour le banquet chez Monsieur Dhalluin-Lepers, lequel était à l’origine de l’idée de l’église et en sera l’un des généreux donateurs. Le terrain avait été offert par Monsieur Watteau, un important fermier du Crétinier, les plans et la direction des travaux revinrent à l’architecte roubaisien Destombes, et les travaux qui démarrèrent en Mars 1895 à l’entrepreneur Pennel.

Monseigneur Monnier évêque de Lydda Coll. Particulière

C’est en présence de Monseigneur Monnier évêque de Lydda qu’a lieu la bénédiction de la première pierre de l’église du Crétinier en avril 1895. Une procession est prévue pour accueillir le Prélat, Grand Place, rue Pierre Catteau, Vieille Place, rue des Champs, et rue de Tourcoing. Le jour dit, le lundi 24 juin, Mgr Monnier a béni la première pierre. Arrivé de Lille à dix heures, après avoir pris en passant le chanoine Evrard de l’église Notre Dame à Roubaix, il est reçu au presbytère par M. Lejeune, doyen de Wattrelos et après avoir revêtu ses habits sacerdotaux, il a été conduit à l’église, précédé par la Chorale St Maclou que dirige M. Deflandre. Puis il s’est dirigé pour prendre place dans le cortège. Un peloton de cavaliers ouvre la marche du cortège, un autre ferme la marche. Le cortège se met en marche vers onze heures. Un accident de voiture arrête sa progression. Le chemin est vite dégagé, il n’y a pas de blessés. Les maisons sont décorées de bannières et les rues jonchées d’herbes entremêlées de fleurs. Des arcs de triomphe ont été dressés rendant hommage au Prélat. Une banderole porte ces mots : in excelsis Deo.

Édifiée dans le quartier du Crétinier, l’église Saint Vincent de Paul répond à un vrai besoin, compte tenu de l’éloignement de St Maclou. Les travaux ont été commencés le 25 mars dernier et les assises de l’église mesurent cinquante mètres de long sur vingt de large. On espère l’achever pour le milieu de l’année prochaine.

Bénir l’église

Le fait marquant de ce mois de mai est incontestablement la double cérémonie religieuse qui eut lieu dans le quartier du Crétinier le 16 mai 1897: la bénédiction de la nouvelle église Saint Vincent de Paul au Crétinier et l’installation de son desservant, l’abbé Coqueriaux. C’est le 14 avril 1897 qu’est reçue en Mairie l’ampliation du décret présidentiel autorisant l’ouverture d’une chapelle de secours dite de St Vincent de Paul.

l’église du Crétinier Coll Particulière

C’est donc par un temps particulièrement favorable, que les habitants du Crétinier s’apprêtent à fêter la bénédiction de l’église Saint Vincent de Paul, et l’installation du curé, l’abbé Coquériaux. Ce dernier est accueilli le 16 mai 1897 par Monsieur Charles Agache sur une estrade dressée près de l’estaminet « à ma campagne », qui lui souhaite la bienvenue au nom du comité organisateur de la fête, et lui offre au nom des paroissiens les divers objets du culte. Le bon curé le remercie et lui donne l’accolade, ainsi qu’à Henri Lagache, secrétaire de la société d’archers.

Un grand cortège constitué de cavaliers, de vélocipédistes, de croix, d’enfants de chœurs et d’un grand nombre de bannières se met en route vers la nouvelle église.Tout au long du parcours, les sociétés défilent en ordre au milieu des oriflammes, guirlandes et drapeaux, les chorales se font entendre avec succès.

L’église Saint Vincent de Paul CP Coll Particulière

A la porte de la nouvelle église, un groupe d’enfants attend le prêtre et à son arrivée, l’un d’eux lui adresse un compliment. Monsieur le curé les bénit et procède à la bénédiction de l’édifice religieux en commençant par l’extérieur. Puis la porte est ouverte et l’église est très vite remplie. Monté en chaire, le vicaire général Carlier fait l’éloge de la manifestation, celui de l’administration diocésaine, et celui de ses collègues, puis Monsieur le doyen de Wattrelos procède à l’installation de l’abbé Coquériaux, en remerciant également le curé de Ste Elisabeth, l’abbé Tilman, pour le magnifique don du maître autel.

Ainsi dotée d’un curé, des divers objets et mobiliers nécessaires, et de paroissiens enfin comblés, l’église Saint Vincent de Paul est ouverte au culte en cette fin d’après midi de mai 1897, au milieu des cités ouvrières du Crétinier, passé du statut de hameau à celui de quartier urbain.

(à suivre)