La rue Turgot

Elle reprend le tracé du très ancien chemin de Tourcoing, classé en première place dans le recensement préfectoral des chemins vicinaux pour Roubaix en 1823. Ce chemin y est décrit comme se terminant « près du cabaret de l’Union ». On le voit sur le plan cadastral du consulat passer à peu de distance de l’ancienne ferme du Fontenoy. Le cadastre de 1845 nous le montre partiellement construit, alors qu’on ne trouve pratiquement plus de terrains non bâtis dans celui de 1884 : Les entreprises se partagent la partie nord, proche du canal, et les maisons individuelles se cantonnent à la partie sud.

La viabilisation de l’ancien chemin prend très longtemps, en particulier dans sa partie nord : En 1863, une pétition est envoyée par les riverains. Ceux-ci demandent le pavage du tronçon situé entre la ferme Delcroix (au coin de l’actuelle rue Meyerbeer) et le lieu-dit l’Union, alors que la partie plus vers le centre de Roubaix est déjà pavée « depuis plusieurs années ».

Le chemin n°1 en 1845 - archives municipales
Le chemin n°1 en 1845 – archives municipales

Ce chemin était bordé de fossés à l’origine. Ceux-ci, au fur et à mesure des constructions, sont plus ou moins comblés, et l’écoulement des eaux se fait mal. Les riverains demandent la construction d’un aqueduc central en 1868, alors qu’on vient de tracer le canal qui forme désormais l’extrémité de la rue. Celle-ci est d’abord baptisée rue du Cul de Four, puis prend son nom définitif en 1871. Pourtant le pavage n’existe toujours pas partout ; il est défoncé et peu praticable là où il existe.

Dans les années 70, on se propose de porter la largeur de la rue à 12 mètres sur tout son parcours et on publie à cet effet un plan d’alignement. En attendant, les habitants se plaignent de « l’état d’insalubrité » de la rue, les fossés servant de « dépôts d’immondices de toutes espèces ». On vise notamment l’usine à gaz et l’entreprise Auguste Morel, qui y déverseraient leurs effluents. Pour faire avancer les choses, les riverains proposent en 1875, alors que va s’installer l’école de natation, de participer pour moitié aux frais d’installation de l’aqueduc, de poser les bordures de trottoir en suivant l’alignement, et à compléter le revêtement de la chaussée sur ses accotements.

Document archives municipales
Document archives municipales

 

Enfin, le service de voirie prépare un projet pour la construction de l’aqueduc en 1876. Les travaux sont mis en adjudication. M. Charles Larnou est chargé des travaux, qui sont finalement réceptionnés en 1884.

La rue est, dès le départ, très commerçante, en particulier dans sa partie sud. En 1895, pratiquement chaque rez de chaussée est un commerce, et on trouve en particulier de nombreux estaminets.

Deux estaminets de la rue, avant la première guerre – documents médiathèque de Roubaix
Deux estaminets de la rue, avant la première guerre – documents médiathèque de Roubaix

Par contre, le côté impair et la partie nord est dévolue aux entreprises: l’entreprise Morel (huiles et graisses), l’usine à gaz, et, près du canal, le peignage de l’Union, installé de chaque côté de la rue. Cette usine restera dans le domaine du textile, même si l’enseigne change ensuite : filature, puis retorderie et enfin bonneterie.

Cette rue a abrité également un école de garçons, dont le bâtiment, reconverti ensuite, existe encore aujourd’hui, et l’école de natation, qui, alimentée par les eaux du canal, a fermé ses portes à l’ouverture de la piscine de la rue des Champs.

 

document IGN 1962
document IGN 1962

Sur la photo aérienne, nous retrouvons notre rue limitée en bas à gauche par le quai de Gand et en haut à droite par la rue St Vincent. On voit que, du côté pair les installations industrielles prédominent, dont l’usine à gaz et ses réservoirs.

Mais la rue a subi une transformation complète dans la dernière partie du 20ème siècle : pratiquement toutes les constructions sont démolies pour être remplacées par des bâtiments modernes, certains terrains restant encore pour l’instant en friche. On a peine à retrouver des traces du passé de cette rue…

 

Photos Coll. particulière
Photos Coll. particulière

Des H.B.M. aux Hauts Champs

A la fin des années 20, le logement reste un problème à Roubaix. Les constructions, arrêtées entre 1914 et 1922 accusent un sérieux déficit. La population continue à augmenter et les taudis abondent. Le journal de Roubaix, en 1925, s’inquiète de cette crise du logement, et présente les premières réalisations de l’office municipal d’habitations à bon marché, maisons individuelles et immeubles collectifs.

Le Journal de Roubaix – 1925
Le Journal de Roubaix – 1925

Mais d’autres organismes se préoccupent également de ce problème et notamment la Maison Roubaisienne, société anonyme coopérative d’habitations à bon marché, dont le siège est situé 3 rue de l’hôtel de ville, propose à la ville un projet de lotissement sur une superficie de 1 hectare 95 situé derrière l’usine de velours Motte-Bossut. Ces terrains, limités par les rues Leconte-Baillon (qui prendra à cet endroit le nom de Jean-Jacques Rousseau, Beurnonville (future rue Emile Zola), Jules Michelet et du Chemin vert, appartiennent pour une bonne part aux consorts Descats, eux-mêmes héritiers Leconte-Baillon. Le lotisseur prévoit la vente de ces maisons individuelles aux acquéreurs : Monsieur Hache, le directeur de cet organisme, écrit en 1929 à la mairie que ces immeubles « sont destinés à devenir la propriété d’un certain nombre de mutilés et de fonctionnaires… ».

L'ensemble du lotissement – photo IGN 1962
L’ensemble du lotissement – photo IGN 1962

Dès 1928 la société, par la voix de son directeur, demande, prévoyant le drainage du quartier, l’autorisation de construire un aqueduc rue de Beurnonville à partir de la rue de Lannoy, puis la participation de la ville pour financer ces travaux. La rue de Beurnonville est alors une voie particulière, à peine tracée, puisque la société demande l’alignement à suivre pour creuser l’aqueduc.

Plusieurs types de maisons sont prévus, dont la taille et l’aspect diffèrent :Les alignements sont constitués de maisons de type E. à 1 étage (2 chambres) ou 2 étages (3 chambres). Leur plan est très classique : au rez de chaussée, un couloir latéral empiétant sur une première pièce (salon) ; puis, une pièce plus grande avec l’escalier placé dans l’alignement du couloir. Au fond une cuisine, précédant les Wc et une salle de bains. Le long de la cuisine, une cour. Au premier, deux chambres. Au second, lorsqu’il existe, une chambre supplémentaire et un grenier. Le Wc ouvre sur la cour, suivant la réglementation de l’époque.

 Plan et coupe d'une maison de type E à deux étages.

Plan et coupe d’une maison de type E à deux étages.

Ces maisons ont soit une, soit deux fenêtres au premier, selon le sous-type pour celles à un seul étage. Celles à deux étages n’ont toujours qu’une seule fenêtre :

Variantes de maisons de type E – photos Jpm
Variantes de maisons de type E – photos Jpm

A l’extrémité de ces alignements, on trouve parfois des maisons au toit à trois pentes de type C. Elles sont plus vastes que les autres, la porte centrale étant encadrée de deux fenêtres. On peut les trouver également combinées par blocs de deux. Ce type offre trois chambres à l’étage, dont une très grande. Ici, le Wc est placé à l’intérieur, dans la salle de bains :

 

Maison de type C – photo Jpm
Maison de type C – photo Jpm

Mais l’extrémité des alignements est le plus souvent constituée d’un type A, dont l’entrée forme un décrochement, type qu’on rencontre aussi assez souvent combiné par blocs de deux. Ce type de maison présente deux variantes, l’une présentant des murs de brique, l’autre revêtue de ciment.

Maisons de type A en bout d'alignement et en bloc de deux – photos Jpm
Maisons de type A en bout d’alignement et en bloc de deux – photos Jpm

Le second type présente également des différences en ce qui concerne les fenêtres, celle du rez-de chaussée est décalée vers le pan coupé et se prolonge sur celui-ci par une fenêtre supplémentaire.

Type A ciment en bloc de deux – photo Jpm
Type A ciment en bloc de deux – photo Jpm

Ce type offre un espace appréciable, une grande salle commune séparée par des portes battantes d’un salon sur la rue, un vestiaire, une salle de bains et une cuisine au rez de chaussée, trois chambres à l’étage. Le Wc est à l’extérieur, derrière la maison.

type A-plan 96dpi

 

Les travaux de viabilisation faits, la société se préoccupe de bâtir. En 1929, elle dépose un premier dossier pour la construction de 60 maisons. Le directeur des travaux municipaux donne un avis favorable et prévoit de revêtir les chaussées de Tarmacadam. Le conseil municipal accepte la construction et M. Gaston Duburcq, rue Inkerman est nommé commissaire-enquêteur pour mener l’enquête commodo et incommodo.

L’année 1930 voit aboutir à la mairie une autre demande pour la construction de 2 maisons type A1 rue de Beurnonville, ainsi que celle de 26 maisons rue Leconte-Baillon (J.J. Rousseau) : 3 type A1, 11 type E3, 6 type E2, 6 type E1. L’année suivante, la société envoie un dossier de construction pour 37 autres maisons rues de Beurnonville et d’Epinoy, comprenant 3 type C, 3 type A1, 4type E1 et 27 type E3. Toujours la même année, une demande complémentaire pour 78 maisons supplémentaires rue d’Epinoy et Zola, « ayant obtenu un nouveau prêt de la caisse des dépôts… ».

Elle dépose enfin en 1935 un dossier pour la construction de 15 maisons dans les rues Michelet et Zola, comprenant 6 type A1 et 9 type E3.

Une disposition typique : maisons basses encadrant un bloc de deux étages – photo Jpm
Une disposition typique : maisons basses encadrant un bloc de deux étages – photo Jpm

La consultation d’un Ravet-Anceau d’avant-guerre nous indique une population modeste avec en majorité, des employés (34 % et ouvriers (19%), un nombre important de fonctionnaires (17,5%), dont un nombre significatif d’agents de police, quelques commerçants et quelques retraités.

Si les fonctionnaires ne constituent pas la majorité des habitants, cet opuscule n’indiquant pas l’état de santé de la population, il est difficile d’assurer que les mutilés qu’avait prévus la Maison Roubaisienne sont bien présents en nombre significatif dans le lotissement…

La rue L. Loucheur, constituée uniquement de maisons doubles – photo Jpm
La rue L. Loucheur, constituée uniquement de maisons doubles – photo Jpm
Les documents proviennent des archives municipales.

Le 104 boulevard de Fourmies

En 1946, Monsieur et Madame Delplace, propriétaires d’une papeterie-imprimerie située 48 avenue Jean Lebas, décident d’ouvrir un deuxième magasin. Leur choix se porte sur un ancien café situé au coin du boulevard de Fourmies et de la rue Puget, tout à côté de l’usine Dazin-Motte. Ce commerce, sans doute le plus ancien de la rue, était un estaminet en 1898, tenu par H. Dubron, et c’est la seule maison individuelle recensée dans le Ravet-Anceau cette année là. Ce commerce va ensuite évoluer et devenir une boutique de vannier en 1936, puis un commerce de meubles en 1939. En s’installant à cet endroit après la guerre, la famille trouve – vestige de l’estaminet – une bourloire dans la cour, le long du mur de l’usine.

La papeterie en 1946
La papeterie en 1946

 En 1946, la façade est dans son état d’origine. On distingue à droite le mur d’enceinte de l’usine Dazin-Motte. A droite, le terrain formant le coin de la rue Puget est fermé par une clôture de ciment. La boutique vend de la papeterie, des registres, des articles de bureau, des fournitures scolaires. Assez tôt, on associe à tout cela la vente de jouets éducatifs. Au début, le magasin est tenu par une des filles du couple, toute jeune, pendant que ses parents continuent à officier avenue Lebas, tout en logeant boulevard de Fourmies. Au bout de quelques années, ils laisseront l’ancien commerce de la rue de la gare à une autre fille, pour venir diriger le magasin du Nouveau Roubaix.

L'intérieur du magasin
L’intérieur du magasin

Le commerce évolue graduellement et se transforme. On commence par y vendre des journaux et des magazines. Par la suite, y trouve de plus en plus des jouets et la place manque pour exposer . On commence par agrandir la vitrine. Cette nouvelle vitrine intègre une porte en verre, et sa partie haute permet de présenter aux passants les jouets volumineux.

La deuxième vitrine
La deuxième vitrine

Mais la place manque encore. La jeune fille se marie et on construit, dans les années 50, le long de la rue Puget une maison pour loger les parents, et, sur le coin, un bâtiment bas qui permet d’augmenter la surface du magasin. A la même époque, on modifie la vitrine qui recule pour augmenter la surface d’exposition. Le renfoncement, offre aussi la possibilité d’exposer de la marchandise supplémentaire dans des présentoirs mobiles. On voit sur la photo des sacs à main ce qui montre que le commerce s’étendait également à la maroquinerie.

La nouvelle vitrine en retrait de la rue
La nouvelle vitrine en retrait de la rue

Par ailleurs, Mme Delplace fait creuser une ouverture sur le sous-sol, qui lui permet d’exposer les voitures d’enfants en contrebas. Un escalier permettait aux clients d’aller examiner ces objets de plus près. La vitrine du bâtiment bas formant le coin prend toute la surface possible, tandis que le magasin s’étend à tout le rez-de chaussée à la fin des années 50. Le premier (ancien et nouveau bâtiment) étant dévolu au logement des différents couples.

Le bâtiment formant le coin.
Le bâtiment formant le coin.

Dans les dernières années, l’imprimerie, encore sise avenue Jean Lebas, vient s’installer au boulevard de Fourmies. M. Delplace installe alors son atelier sur l’emplacement de l’ancienne bourloire.

Ce commerçant s’y entendait en fait de publicité, et n’hésitait pas à décorer sa camionnette pour attirer l’attention des clients potentiels lors des fêtes :

 publicites-96dpi

Leur fille quitte le commerce en 1964, mais celui-ci continue quelques années encore, tenu par les seuls parents. Puis, vient l’âge de la retraite et le commerce est fermé en 1974. Monsieur et Madame Delplace vont s’installer dans une ferme et déménageront tout le mobilier du magasin, comptoirs compris, dans la camionnette ! C’est enfin un cabinet médical qui ouvre à cet emplacement en 1978.

Le magasin, dans son état final
Le magasin, dans son état final
 Nous tenons à remercier la fille de la maison, qui a tenu le commerce de longues années, et grâce aux souvenirs et aux documents de qui cet article a pu être réalisé.

 

 

 

 

 

 

La briqueterie des Hauts Champs

Le Ravet-Anceau de 1900 nous présente, sous la rubrique fabricants de briques, la société Delecourt frères, située 50 boulevard de la République. Sont-ce ces mêmes frères qui prennent ensuite leur essor chacun de son côté ? Toujours est-il qu’à partir de 1925 apparaît au 47 rue de l’Amiral Courbet le siège social de la société Alfred Delecourt, installée jusque là à Rosendaël, près de Dunkerque. Cette société, spécialisée précédemment dans les briques silico-calcaires, voisine alors dans le Ravet-Anceau avec une autre société, celle d’Alphonse Delecourt et fils qui possède plusieurs briqueteries dans la métropole lilloise. Y a-t-il un rapport familial entre tous ces Delecourt, briquetiers ?

La raison sociale de l’entreprise de la rue de l’Amiral Courbet devient vers 1930 Alfred Delecourt, fils et gendre, alors que son activité s’exerce sur la plaine des Hauts-Champs, ainsi que l’attestent les photos aériennes de l’époque.

en tete-96dpi

L’entrée de l’entreprise s’ouvre face à la rue du chemin vert, et dans son prolongement. Elle comporte un vaste bâtiment servant de four pour cuire les briques, surmonté d’une haute cheminée, et d’un grand nombre de séchoirs, disposés parallèlement les uns aux autres et constitués d’une simple toiture, sous laquelle sèchent les briques récemment moulées. On extrait l’argile des terres environnantes grâce à un système mécanique de chaînes de godets qui raclent la surface supérieure du sol. Des wagonnets parcourent les emprises pour transporter les terres extraites et les amener à l’atelier de moulage des briques.

La briqueterie en 1947 – document IGN
La briqueterie en 1947 – document IGN

Tout ceci formait un ensemble imposant qui couvrait une bonne partie du quartier. Sa production a certainement été employée au début des années 30 à la construction des immeubles HBM et de l’église Sainte Bernadette qu’on voit au premier plan sur la photo suivante, datant de 1956, et sur laquelle on distingue les bâtiments de la briqueterie, et sa haute cheminée :

briqueteriei-195696dpi

Nord Matin, dans un article de 1951, nous présente cette entreprise. L’article précise que la société aurait été fondée en 1892 rue de l’Union (?). On y apprend qu’elle est dirigée depuis de nombreuses années par M. Camille Verkest, que les séchoirs représentent une surface de 12000 mètres carrés, et que la production de l’usine est de 30 000 briques par jour.

Vue générale de l'usine et détail d'un séchoir – Photos Nord Matin
Vue générale de l’usine et détail d’un séchoir – Photos Nord Matin

L’activité de la briqueterie ne dépassera pourtant pas la fin des années 50 : les années qui suivent vont voir la construction des grands ensembles qui constituent aujourd’hui le quartier, et notre briqueterie va être démolie progressivement pour faire place à ces immeubles qui, commençant par l’enserrer, vont finalement l’investir entièrement.

Photos IGN
Photos IGN

Pendant une période transitoire, les activités de la briqueterie sont arrêtées et la société place un gardien pour éviter que les enfants des premiers immeubles construits ne s’approprient les lieux. Peine perdue, et nombreux sont les témoignages de jeux dangereux sur les emprises de l’entreprise: les wagonnets sont pris d’assaut, ainsi que les trous provoqués par l’extraction, désormais remplis d’eau ! Finalement, les constructions rasées et les remblais effectués, la construction du nouveau quartier se poursuit.

L’ancienne briqueterie dans le nouveau quartier

Les autres documents proviennent des archives municipales.

L’ entreprise Cordonnier

Venant de la rue de Mouvaux, et à gauche de la rue, passés quelques commerces et maisons particulières, les établissements Cordonnier s’étendaient sur un vaste terrain circonscrit par les rues de Mouvaux, Boucher de Perthes et la voie ferrée.

Ils étaient constitués de deux bâtiments hauts, placés l’un sur la rue du Luxembourg, l’autre le long de la voie ferrée. Deux autres ensemble d’ateliers étaient situés le long de la rue de Mouvaux d’une part, et de la rue Boucher de Perthes d’autre part.

Les anciens établissements Cordonnier en 1962. Document IGN
Les anciens établissements Cordonnier en 1962. Document IGN

L’usine, qui figure déjà dans le plan cadastral de 1884, a pour adresse le 7 de la rue de Mouvaux et figure sous les noms de Louis Cordonnier, fabricant et filateur en 1886 , Louis Cordonnier frères et Léon Screpel, fabricants de tissus en 1895. Ce n’est qu’en 1906 qu’elle apparaît au 15 du la rue du Luxembourg, mais la raison sociale a changé entre-temps : on trouve en effet mention de Masurel-Leclercq, tissage mécanique, puis G. Masurel-Leclercq et fils.

masurel-96dpi

On la retrouve ensuite sous le nom de filature Lepoutre et Cie en 1914, alors que figure au 5 rue de Mouvaux la société anonyme de tissage, anciens établissements Cordonnier, puis société des anciens établissements Cordonnier, filature de laines peignées. Cette entreprise voisine en 1953 avec la société anonyme Manulaines (laines peignées) au numéro 9. Les différents bâtiments semblent avoir abrité plusieurs activités (au moins filature et tissage).

A près guerre, réside au 15 rue du Luxembourg le dépôt de la SARL des anciens établissements Cordonnier. A partir de 1961 s’installe au numéro 21, partageant les locaux de cette entreprise, la société Westaflex-France, qui fabrique des tuyaux souples, ainsi que, vers 1965, la société logique de l’Electronique (SOCAP Electronique).

Cette dernière société fait place à Westaflex en 1970. Dans une partie de l’usine s’installe en 74 G Devilder, négociant en déchets textile, remplacé en 1979 par G Losfeld, fromager en gros. A cette époque, Cordonnier et Westaflex figurent toujours au Ravet-Anceau à cette adresse.

En 1984 ne restent plus dans l’ancienne usine que Losfeld et Westaflex. On trouvera sur le site, après leur fermeture, les restos du cœur. Le bâtiment le long de la rue de Mouvaux, lui, deviendra un garage (voitures italiennes, puis japonaises) avant d’être démoli assez récemment. (L’exposition des voitures se faisait face à la rue de Mouvaux).

Document Nord Eclair 1990
Document Nord Eclair 1990

La tour située près du chemin de fer a brûlé un 14 juillet au début des années 70, et a disparu. L’autre, celle donnant sur la rue du Luxembourg, est utilisée comme garde-meubles sous l’enseigne de Liberty Box. Tous les bâtiments qui longeaient la rue de Mouvaux ont finalement été rasés, et ont fait place à une pelouse.

Cliché collection particulière.
Cliché collection particulière.

 

Les autres documents proviennent des archives municipales.

 

 

Le long chantier de la rue du Luxembourg

En 1867 le chemin qui va de la rue de Mouvaux vers le hameau de l’Allumette par la cité Cordonnier prend le nom de rue du Luxembourg. Le plan cadastral de 1884 nous la montre, bâtie dans sa première partie avec une rangée de maisons ininterrompue sur la droite, entre les rues de Mouvaux et Boucher de Perthes. A gauche, quelques maisons et les établissements Cordonnier donnant également sur la rue de Mouvaux. Tout le quartier semble appartenir aux Cordonnier, car on retrouve ce nom tout au long de la rue : elle traverse ensuite des terrains appartenant à la famille, et n’est plus bâtie avant d’arriver au niveau de la rue de Béthune. Elle aboutit enfin dans les champs après avoir côtoyé à droite la cité et à gauche la cour portant ce même nom.

Plan cadastral 1884

Plan cadastral 1884

 

Plan cadastral 1884

1889 voit un projet de redressement et d’élargissement de la rue. Les riverains consentent à céder le terrain nécessaire au tracé de la rue sur 12 mètres de large, ainsi qu’à participer financièrement à la construction de l’aqueduc et de la chaussée pavée sur 7 mètres. Une première tranche des travaux est mise en adjudication en 1895, car cette rue est pleine de « cloaques infects ». Mais elle n’est viabilisée qu’en 1898.  Le préfet prend l’arrêté de classement l’année suivante.

Plan voirie 1894

Plan voirie 1894

 

Plan voirie 1894

A partir de 1898 vont être signées des pétitions successives à l’initiative des propriétaires : ils veulent prolonger la rue morceau par morceau, jusqu’à ce qu’elle atteigne la cour de la gare de débord de l’Allumette, projetée en 1908, dont elle sera l’accès principal. Ses différentes parties seront pavées et viabilisées les unes après les autres, tronçon par tronçon. La réception définitive de la dernière tranche des travaux, réalisés par l’entreprise Jules Desplanques a finalement lieu en 1910. Il aura fallu bien longtemps pour réaliser cette rue !

Mais l’alignement n’est toujours pas définitif, et il faut finalement attendre 1942 pour que cesse une anomalie : on se préoccupe de récupérer des terrains qui empiètent sur l’alignement défini pourtant en 1901 ! Sur ces terrains, propriétés de M. Bouillet-Poulet, brasseur à Tourcoing pour le premier, de M. Dhédennes boucher rue de Mouvaux pour le deuxième et des établissements Vandamme et Dubois, pour le troisième, se trouvent des immeubles. Le premier est le café vétuste de M. Patrolin, le deuxième est provisoire, le troisième menace de ruine. La municipalité entrevoit la possibilité de terminer l’élargissement de la rue, encore rétrécie à cet endroit. Expropriation et accords amiables sont utilisés pour réaliser l’opération, et les immeubles sont enfin démolis, mettant un point final à la réalisation de cette rue.

Plan de 1942

Plan de 1942

 

Plan de 1942

 

Les documents proviennent des archives municipales.

 

Un Lycée technique sur une filature

Dans les années 50, l’institut Turgot comporte  des classes allant de la sixième à la terminale, ainsi que des sections professionnelles préparant aux CAP et BEP, et il est un peu à l’étroit dans ses murs. Dans un article de 1961, Nord Matin attire l’attention sur les difficultés croissantes qu’éprouve l’établissement pour accueillir les élèves. Il est question de reporter des classes sur le « petit Lycée », boulevard Gambetta, rattaché à l’institut en 1948. Mais on voudrait implanter l’établissement ailleurs. On parle d’abord de l’emplacement de l’ancien abattoir, puis du quartier du Carihem, près du nouveau Lycée de garçons flambant neuf, mais rien n’est défini. En attendant, on profite de tout espace resté libre pour construire salles de classes et ateliers.

Le nouveau bâtiment en bordure de la rue de la Paix - photos Nord Matin 1961-La Voix du Nord 1962
Le nouveau bâtiment en bordure de la rue de la Paix – photos Nord Matin 1961-La Voix du Nord 1962
Le nouveau bâtiment en bordure de la rue de la Paix – photos Nord Matin 1961-La Voix du Nord 1962

 Si on construit de nouveaux locaux sur place, on envisage toujours d’édifier un nouvel établissement. Finalement, l’ancien Institut sera partagé en trois parties : les classes jusqu’à la troisième seront reprises par le collège Anne Frank, la partie secondaire (classes de seconde à la terminale), iront au Lycée Jean Rostand. Le collège technique, lui, reste rue du Collège.

C’est le site des anciens établissements Motte, rue d’Alger, qui est choisi pour construire le Lycée Rostand . Il partagera l’espace disponible avec le collège Samain, lequel est ouvert en 1972.

Le site en 1953, 1975 et 1981 – documents IGN

Le site en 1953, 1975 et 1981 – documents IGN

Le site en 1953, 1975 et 1981 – documents IGN

Mis en chantier en 1975, les bâtiments sont constitués de modules identiques préfabriqués. La construction est l’œuvre de l’entreprise Caroni, sur des plans des architectes Jourdain et Lecroart. Le lycée est prévu pour accueillir à terme 750 élèves.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le lycée en construction documents Nord Eclair

Le lycée en construction documents Nord Eclair

Le lycée en construction documents Nord Eclair

Le bâtiment des logements des personnels administratifs est construit à l’angle de la grand-rue, là où se trouvait le logement du propriétaire de l’usine. L’architecte fait en sorte de conserver une partie de l’ancien parc et des magnifiques arbres qui l’ornaient. Les fenêtres du de la bibliothèque donnent directement sur les arbres du parc.

 1977-LVDN-96dpi

L’établissement n’attend plus que les élèves.

 Documents Archives municipales

 

 

Une rue en mitoyenneté

Partant de la route de Lannoy à son extrémité roubaisienne, un chemin suit depuis toujours la limite entre Roubaix et Lys, puis entre Roubaix et Hem. On l’appelle le chemin vert. Après avoir contourné la ferme des Hauts Champs, il vient rejoindre le chemin n°9 à hauteur de l’actuelle rue Brossolette.

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

Plan cadastral 1926

En 1903, son extrémité proche de la rue de Lannoy est encore un chemin de terre dénommé rue verte. Il part du carrefour de la Justice et aboutit dans les champs après avoir dépassé la rue Leconte-Baillon, qui a pris ensuite le nom de Jean-Jacques Rousseau à son extrémité. A cette époque, le chemin est bordé en partie de constructions et sa largeur est de 10 mètres. La limite entre les deux communes passe par l’axe du chemin, qui porte deux noms, rue Catinat côté Lys et rue verte pour sa moitié roubaisienne.

La commune de Lys propose cette même année de paver la rue sur 270 mètres avec une largeur de 6 mètres à parts égales avec Roubaix. Lys ne demanderait pas de participation financière des riverains, à la différence de Roubaix, qui a cette habitude. Par contre, Roubaix qui souhaiterait que le pavage soit posé sur 8 mètres de largeur.

Plan de 1903

Finalement, les deux municipalités n’arrivant pas à se mettre d’accord, la rue n’est pavée que sur sa moitié lyssoise. Du côté roubaisien, elle doit se contenter d’un revêtement de scories. Ce n’est finalement qu’en 1957 que les deux villes s’accordent, et La Voix du Nord nous montre les travaux en cours pour revêtir cette chaussée. Notez en arrière-plan la fabrique de tapis.

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Photo La Voix du Nord 1957

Une importante entreprise, la briqueterie Delcourt, vient s’installer très tôt à l’extrémité et dans l’alignement de la rue du chemin vert, ainsi qu’une usine textile côté Lys, la manufacture française de tapis et couvertures. D’autre part, la teinturerie de la Justice se trouve côté Roubaix entre les rues de Lannoy et Jean-Jacques Rousseau. Elle finit, à force d’extensions à englober les constructions jusqu’au coin et à s’étendre dans la rue Jean Jacques Rousseau.

Une photo de 1950 nous montre que l’entreprise de tapis s’est agrandie en traversant la rue avec des bâtiments du côté roubaisien.

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Photo IGN 1950

Ces bâtiments existent encore de nos jours, à la différence de la partie lyssoise qui a disparu pour faire place récemment à un lotissement. La briqueterie disparaîtra elle aussi au début des années 60 pour céder la place à de grands ensembles constituant aujourd’hui le quartier des Hauts-Champs. Seule a survécu la teinturerie, qui exerce encore son activité aujourd’hui.

La teinturerie et l'extension de l'usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

La teinturerie et l’extension de l’usine de tapis – photos Jpm

Parallèlement aux entreprises la rue comptait plusieurs débits de boisson dont deux sur Roubaix. Le premier, situé au coin de la rue de Lannoy est devenu le PMU de la Justice ; l’autre, au coin de la rue Jean-Jacques Rousseau avait pour enseigne le café des Archers. Il a disparu, englobé par la teinturerie de la Justice.

Le café des archers, en 1945 et aujourd'hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm

Le café des archers, en 1945 et aujourd’hui – Photos coll. Particulière et Jpm
Les autres documents proviennent des archives municipales

Vie de la place du Travail

Documents collection particulière

 

Le projet bouclé, les travaux de nivellement et de plantation effectués, la réception définitive prononcée, des bâtiments ne vont pas tarder à s’élever, cependant que la place prend son aspect définitif : on revêt en 1911 de graviers le terre-plein de la place, jusque là recouvert de scories.

Les chaussées de la place, simplement empierrées, sont pavées, puis revêtues de tar-macadam (orthographe de l’époque) en 1955.

Ces chaussées accueillent les rails de deux lignes de tramway. La première – depuis 1905 – la ligne ligne I puis DI (place de Roubaix-boulevard de Fourmies) qui, venue de la rue Jules Guesde et contournant l’église par la gauche, s’engageait dans la rue de Larochefoucault, contournait la place par la gauche, et prenait ensuite la boulevard de Fourmies. La seconde, à partir de 1908 (Roubaix Hem), qui, venue par la rue du Moulin, longeait l’église par la droite, et empruntant le boulevard du Cateau, arrivait à la place, qu’elle contournait par la droite, avant de s’engager dans la rue Henri-Regnault.

Une motrice 600 et sa remorque à destination de Hem contournent la place et dépassent la ferme Cruque - Document collection particulière
Une motrice 600 et sa remorque à destination de Hem contournent la place et dépassent la ferme Cruque – Document collection particulière

Un poste de distribution électrique, dit « poste de coupure », appartenant à la société roubaisienne d’éclairage par le gaz et l’électricité, émanation de la société Lilloise l’énergie électrique du Nord de la France, est très tôt implanté sur la place. Celui-ci, peu à sa place à cet endroit, et « à la suite de réclamations nombreuses », devrait être démoli par l’entreprise Gérard Vandemergèle en 1908, et reconstruit par ses soins rue de Larochefoucault sur un terrain acheté par la ville à M. Durot, qui l’avait lui-même acquis auprès de la société Lemaire et Lefebvre. Cette entreprise a construit tous les postes de distribution implantés jusque là. Cependant, ce déplacement ne se réalise que beaucoup plus tard, en 1926. Cette année là, la société « l’énergie électrique du Nord de la France » rachète à la ville le terrain de la rue Larochefoucault pour y implanter son poste de distribution..

 

Les emplacements premier et futur du poste électrique
Les emplacements premier et futur du poste électrique

Dès la fin des années 20, s’élèvent des protestations contre le fait que la place soit utilisée comme lieu d’apprentissage pour les conducteurs et de passage du diplôme du permis de conduire. Une pétition, datée de 1930, proteste contre les dangers que présentent les manœuvres des candidats (y avait-il déjà des auto-écoles?). Le commissaire de police témoigne de nombreux accidents matériels, sur la place, mais aussi au rond-point au carrefour de la rue Ingres et du boulevard de Lyon. On réclame de faire passer les permis dans des endroits peu fréquentés. Ceux-ci étant de moins en moins nombreux, le centre d’examen va demeurer à cet endroit encore de nombreuses années et jusque bien après la guerre ! Le commissaire de police sera plus tard aux premières loges pour constater les inconvénients de cet état de choses, puisque le commissariat du 4ème arrondissement s’installe au milieu des années 50 justement sur la place, au numéro 14…

Le commissariat dont dépendait la place à l'origine – document 1930
Le commissariat dont dépendait la place à l’origine – document 1930
Les documents proviennent des archives municipales.

 

 

 

 

 

 

 

La rue des Trois Ponts, 120 mètres de vieux Roubaix

Situé au point de rencontre du chemin vicinal numéro 9 d’Hem à Wattrelos (futures rues de Charleroi et d’Anzin), des chemins vicinaux numéro 10 du pont du Galon d’eau au chemin n°9 (future rue Beaumarchais) et numéro 15 de Roubaix à Leers (future rue de Tournai) ainsi que du chemin de Courcelles, du chemin de Lannoy aux trois Ponts (future rue Victor Hugo), le hameau des trois Ponts est un lieu de transit très fréquenté. Le point de passage obligé entre tous ces chemins, bordé d’une extrémité à l’autre par un ruisseau, le riez des trois Ponts, prendra le nom de rue des Trois Ponts en 1893, bien qu’on trouve déjà mention de ce nom dans un acte notarié de 1888.

Le hameau après la révolution
Le hameau après la révolution

L’importance de la circulation nécessite des aménagements et les riverains ne manquent pas de pétitionner pour obtenir le pavage et l’élargissement du chemin, quitte à abandonner gratuitement à la ville le terrain nécessaire. La ville complète en 1867 le projet par des aqueducs traversant les chemins près du carrefour de la ferme Lebrun pour renvoyer les eaux du riez sur le côté droit du chemin et lui faire traverser le chemin n°15 à l’autre extrémité. Jules Desplanques, entrepreneur, s’engage à réaliser les aqueducs.

Projet de 1867
Projet de 1867

Une autre pétition de 1876 réclament l’installation de quelques lanternes à huile pour assurer l’éclairage du hameau. Mais un problème récurrent apparaît, celui de l’évacuation des eaux pour cette partie basse de Roubaix. En 1879, pour faire face aux nombreuses inondations qui se produisent dans le village, l’ingénieur en chef des ponts et chaussées préconise la construction d’un aqueduc central sous la chaussée, permettant la suppression du fossé latéral, qui rétrécit la rue et est qualifié de dangereux et d’insalubre. Mais on continue à élargir la rue, parfois au détriment des bâtiments existant antérieurement, comme la ferme Lebrun, frappée d’alignement en 1900.

Cette rue semble très commerçante. On y trouve, selon le Ravet Anceau de 1895, outre la ferme Lebrun au n°2, et les fermes Delannoy, Desprez, Loridan, et Tiers, non numérotées, au 1 l’estaminet des trois Ponts, seule construction côté gauche, au 10 un marchand de chaussures, au 12, un commerce de fruits et légumes, un épicier au 18, un charcutier au 26, et un autre estaminet A l’av(enir?) des Trois Ponts. A partir de 1925, deux autres maisons s’installent au 3 et au 5 du côté impair, puis une troisième au 9 en 1930. Des jardins s’étendent sur le reste de la rue du côté gauche. Au 3 s’ouvrira une crèmerie en 1935.

Le Journal de Roubaix fait état, dans une édition de 1931 d’une importante inondation due au vieux riez, insuffisamment profond entre la rue des trois ponts et l’Espierre pour évacuer les pluies importantes cette année là. Toutes les maisons sont envahies par l’eau et la ferme Lebrun est ravagée.

La rue n’évoluera plus durant de nombreuses années, et une photo aérienne de 1953 nous la montre inchangée. Pourtant, les années 60 voient la naissance d’un vaste projet d’urbanisation du quartier qui va rapidement se transformer de fond en comble.

1953-1971-96dpi

On voit que dès 1962 les bâtiments « techniques » de la ferme Lebrun disparaissent. Seul demeure celui constituant l’habitation. Puis, en 1965 ont disparu les maisons du côté impair, et une propriété côté droit. L’année suivant, c’est presque l’ensemble des constructions qui ont disparu. Cinq ans plus tard, des immeubles neufs ont pris la place des anciennes maisons de cette rue, rayée de la voirie Roubaisienne.

 Les documents proviennent des archives municipales