A l’origine, la partie nord-ouest de Roubaix est parcourue par deux chemins, celui de Mouvaux et celui du Fresnoy menant au centre de Roubaix respectivement par la rue du grand chemin et la rue Nain. Un chemin transversal, le chemin de Blanchemaille, croise les précédents.
En 1842 l’arrivée du chemin de fer coupe cette partie de la commune en deux. Le tracé étant décidé, on choisit d’implanter la station de chemin de fer le plus près possible du centre, à l’endroit où la voie se trouve à niveau, c’est à dire à l’endroit où passe la rue du Fresnoy. Le chemin de Mouvaux, en contrebas de la voie, passera sous celle-ci. Par contre, le nouveau bâtiment des voyageurs barre maintenant le chemin du Fresnoy : Il faut le dévier par une rue latérale vers la droite, qui, après un premier coude à gauche, coupe la voie par un passage à niveau avant de rejoindre l’ancien tracé du chemin.
Mais la compagnie des chemins de fer du Nord, à l’étroit dans ses installations, étend les emprises de la gare à partir de 1857. La surface en est presque doublée. On construit une vaste halle pour les marchandises sujettes aux droits de douane à côté du bâtiment de voyageurs. Quelques années plus tard, la Compagnie construit de nouvelles halles à marchandises. Cependant, la municipalité se préoccupe des difficultés de circulation entre la gare et le centre de la ville. En effet, pour se rendre à la gare, il faut emprunter des rues étroites et mal commodes. Par ailleurs, la municipalité juge le bâtiment de la gare « d’une insuffisance notoire et de la plus triste construction ». Elle forme le projet de relier la grand-place à la gare par une large avenue rectiligne débouchant sur un bâtiment digne de la ville.
La rue de la Gare est ouverte en 1883 mais ne débouche que sur le bâtiment de la douane. Parallèlement, la compagnie du Nord propose dès 1860 de supprimer le passage à niveau du Fresnoy, gênant pour tout le monde et de le remplacer par un passage supérieur reporté 300 mètres plus loin. La municipalité réagit à partir de 1863 en réalisant une rue reliant la rue Blanchemaille à ce nouveau pont. Large de 12 mètres, elle prendra le nom de St Vincent de Paul et passera entre les écoles et l’hôpital de la rue Blanchemaille (hôpital Napoléon). On prolonge également les rues de l’Alma et de l’Ouest pour les raccorder au pont nouveau.
Le nouveau maire, Monsieur Julien Lagache, négocie avec la Compagnie du Nord. Pour la construction d’une nouvelle gare à l’emplacement de la halle de la douane. Le nouveau bâtiment est terminé en 1888. En 1891, on élargit le tablier du pont, qui constituait un étranglement pour la circulation.
Enfin, vingt ans plus tard, en 1908 on construit la passerelle qui permettra de nouveau la communication directe pour les piétons avec le quartier du Fresnoy. En 1914, les allemands, avant leur départ, feront sauter la halle qui surplombe les voies, la passerelle et le pont Saint-Vincent. Le pont sera reconstruit après la guerre.
Les autres documents proviennent des archives municipales.