On peut distinguer sur le cadastre de brumaire an II le grand chemin de Roubaix qui tourne à angle droit et traverse l’Espierre. Il s’agit là de la future rue des trois bouteilles, qui rejoint le chemin du Sartel et la voie principale du moment vers le centre de Wattrelos (future rue de l’industrie, puis Stalingrad). Pas de rue Carnot, ni de rue Faidherbe à cette époque, mais déjà un pont qui permettait d’accéder à la ferme de Beaumetz.
La rue Carnot passera à cet endroit au dessus de l’Espierre et subira les variations du cours d’eau lors des fortes pluies orageuses qui provoquaient des inondations. Cet endroit était dangereux et on a pu dénombrer beaucoup d’accidents souvent dus à l’imprudence d’enfants qui tombant dans l’Espierre étaient emportés par le courant et se noyaient. Une association des victimes wattrelosiennes de l’Espierre et de ses affluents fut même créée en février 1930 qui portait les réclamations légitimes des habitants de Wattrelos, dont le siège se trouvait au n°256 rue des Ballons.
On peut distinguer sur la vue aérienne ci-dessus le parcours de l’Espierre qui va être recouvert. On conçoit que cet endroit ait pu être dangereux car il n’était pas suffisamment protégé. C’est au milieu de l’année 1947 que commencent les travaux de recouvrement de l’Espierre à hauteur du pont du quartier du Laboureur, situé à l’angle de la rue des 3 Bouteilles et de la rue Carnot. Un an plus tard, en août 1948, le chantier se termine. Ces travaux vont contribuer à établir l’heureuse perspective de la Place de la République, laquelle a été dénommée en 1937.
Mais les wattrelosiens n’en ont pas fini pour autant avec l’Espierre qui continue à faire des siennes, en amont de la place, et en aval. En 1953, le conseil municipal vote le principe de l’établissement de pont sur la rue de l’Espierre et la rue de Beaurepaire. Puis démarreront les travaux pour la Mousserie que nous avons déjà évoqué. (voir l’article Espierre et Mousserie).