Une partie de la rue Pierre de Roubaix disparaît ( 2 )

– Suite d’un précédent article édité sur notre site –

Au début des années 1980, c’est au tour de la deuxième partie de la rue Pierre de Roubaix, d’être rasée. Il est en effet nécessaire que ce tronçon, situé entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés, soit aligné sur la première partie située entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort et dont les travaux ont été réalisés au début des années 1960. Il faut donc démolir toute cette partie de la rue Pierre de Roubaix, sur un seul côté : les numéros pairs.

documents archives municipales 1978

Les bulldozers progressent inexorablement sur cette portion de rue d’une longueur de 100 mètres. La démolition se fait en plusieurs étapes : la première partie se situe entre le 104 et le 116, la deuxième partie concerne l’école maternelle Pierre de Roubaix au 102, la troisième partie est composée d’une demi douzaine de commerces entre le 86 et le 98, et enfin le 84 à l’angle du boulevard de Belfort est démoli en dernier.

documents archives municipales
Ecole maternelle ( document Nord Eclair )
document archives municipales

Sur toute cette longueur de la rue, côté pair, il y avait bien sûr l’école maternelle Pierre de Roubaix, mais également de nombreux commerces très connus. Citons entre autres : au N° 84 à l’angle du boulevard de Belfort, le café au foyer du Vieillard, au N° 94 la lingerie « Etoile d’Argent » de Mlle Krusinski, au N° 98 « A la pluie de roses » le commerce tenu par Mme Pruvost-Coupin, au N° 104-106 l’entreprise d’Alfred Piette spécialiste plombier chauffagiste. Notons au passage qu’Alfred Piette a été président de l’amicale de l’école Pierre de Roubaix pendant de nombreuses années. Et ensuite pour terminer au N° 114 116 à l’angle de la rue des Fossés, se trouve la boucherie charcuterie de G. Dubron.

Les commerces disparus ( document Ravet Anceau et collection privée )

En 1984 la démolition de toute la rangée est terminée. Quelques maisons au bord de la rue des Fossés ( renommée aujourd’hui rue Jacques Prévert ) seront également rasées pour faire place à la nouvelle école maternelle de 6 classes, Jacques Prévert. Le théâtre Pierre de Roubaix se trouve ainsi désenclavé, et une entrée latérale à l’angle de la rue, sera construite quelques temps après.

Démolition achevée ( document archives municipales )
Ecole Jacques Prévert ( document archives municipales )
Théâtre Pierre de Roubaix ( document archives municipales )

Remerciements aux archives municipales

Quand Wattrelos change le nom de ses rues

En novembre 1944, la guerre n’est pas finie, elle s’est éloignée. Depuis la libération de Wattrelos, la vie reprend avec les difficultés inhérentes à quatre années d’occupation : problèmes de ravitaillement, réorganisation des services…On pense toutefois à rendre hommage aux héros de la guerre et un certain nombre de rues reçoivent des nominations nouvelles dans les quartiers du Centre, du Crétinier, du Sapin-Vert.

rue du Général de Gaulle photo Google maps

On a ainsi la rue du Général de Gaulle (ex rue Neuve) qui établit la jonction entre la rue Jean Jaurès et la rue Henri Lefebvre. L’anodine rue Neuve porte désormais l’illustre nom du chef suprême de la France libre !

rue des otages photo Google maps

On crée une rue des Otages (ex rue des Prés) à la mémoire des victimes de la barbarie nazie avec un petit rappel pour ceux de 14/18.

rue Florimond Lecomte photo Google maps

Une partie de la rue de Leers (de la rue Jean Jaurès à la rue Négrier) devient la rue Florimond Lecomte. Est ainsi honoré le maire de Wattrelos, successeur d’Henri Briffaut, qui décéda quelques semaines à peine avant la libération de Wattrelos.

rue Seghers photo Google maps

Un morceau de la rue de l’industrie, de la rue de Beaurepaire à la rue de Stalingrad, est consacrée à Georges Seghers, cet employé de bureau père de cinq enfants qui fit partie de la résistance dans le groupe W.O.. Il fut arrêté et mourut à la prison de Loos en novembre 1943.

rue Georges Philippot photo Google maps

La rue des Ballons devient la rue Georges Philippot, en hommage au gardien de la paix, qui fut résistant avec le grade de lieutenant dans le réseau W.O. Sylvestre Farmer. Arrêté en mai 1944, il fut livré aux autorités allemandes et fusillé à Seclin en aout 1944.

rue Marcel Vaneslander photo Google maps

La rue de l’abeille prend le nom de Marcel Vaneslander, agent SNCF qui fut résistant et agent de liaison. Sa femme tenait le café logeurs au n°2 de la rue du Tilleul (place du Sapin-Vert) fermé par les autorités allemandes en juillet 1941. les miliciens découvrent son poste émetteur et il sera interné à la prison de Loos où il meurt en janvier 1942.

Rue des patriotes photo Google maps

La rue du Sapin-Vert devient la rue des Patriotes (Place du Crétinier-rue du Sapin-Vert). En hommage à tous les patriotes et résistants de la commune et en particulier en souvenir de la manifestation patriotique du 11 juillet 1941 au cimetière du Crétinier.

Rue Charles Castermant photo Google maps

La rue du Crétinier (Place du Crétinier-rue de Cartigny à Roubaix) devient la rue Charles Castermant. Employé municipal aux Bains Douches de Wattrelos, il est mobilisé en 1939 et fait la campagne jusqu’à l’armistice. Il s’engage alors dans la gendarmerie à Chelles en Seine et Marne et il entre dans la résistance. Dénoncé, il est arrêté par les allemands, pendu et fusillé en août 1944.

Rue Claude Weppe photo Google maps

La rue des champs (place du Crétinier-rue Saint-Vincent-de-Paul) devient la rue Claude Weppe. Résistant, il fut blessé par une patrouille allemande qui l’emmena à la feldsgendarmerie de Roubaix où il fut achevé.

Le Square Marcel Desprez se trouve entre la rue Émile Zola et la rue Descartes. Marcel Desprez était un résistant du W.O. à Wattrelos où il résidait, cité Amédée Prouvost. Il fut tué lors des combats de la libération le 6 septembre 1944 à Harelbeke en Belgique.

Le journal Nord éclair a ainsi annoncé la nouvelle dénomination des rues qui s’est effectuée début novembre 1944. Deux importants cortèges ont été conduits par MM. Dornier, maire et D’hondt premier adjoint. Y figurent la municipalité, les services municipaux, le comité de libération, les familles des héros et la plupart des groupements et sociétés locales. Des discours sont prononcés par MM. Dornier, D’hondt, Veyer Président des déportés, Deldalle président du comité de libération, Salembier du groupe des français condamnés par les conseils de guerre allemands, Rucquoy des Jeunesses Socialistes, Deffrennes du Mouvement de libération et par les représentants du comité des otages du parti socialiste de l’Amicale du W.O.

Nord-Climatisation

En Novembre 1991, la presse locale annonce l’arrivée à Hem, en décembre, de l’entreprise Nord-Climatisation dans la zone d’activité du Rivage, située à l’ouest de la ville, en face de la mairie. Cette société louait jusqu’alors des bâtiments à Tourcoing et a décidé de s’installer sur les lots 2 et 3 de la ZAC, sur 3200 mètres carrés dont 600 mètres carrés de bâtiments, avec ouverture prévue en juin 1992.

Extrait du Ravet-Anceau de 1968 (Document Ravet-Anceau)

C’est Jacques Bayart qui a fondé l’entreprise en 1966, au 161 de la Chaussée Gramme (également appelée Boulevard Industriel), à Tourcoing. A l’époque c’est un pari audacieux car la climatisation en est encore à ses débuts. En effet, suite à l’invention du réfrigérateur au 19ème siècle, c’est un américain, Willis Haviland Carrier, qui est à l’origine, au tout début du 20ème siècle, du premier climatiseur.

Les anciens locaux Tourquennois en 2023 (Document Google Maps)

Il faut dire que Jacques Bayart était un visionnaire, et avant-gardiste puisqu’il avait déjà vingt ans plus tôt, en 1946, dans une région Nord qui, en cette période d’après-guerre, se chauffait encore au charbon, créé sa société de distribution de chauffage au fioul et au gaz, avant d’oser encore et toujours plus…

L’idée, au départ était de diversifier son activité et surtout d’avoir du travail l’été. En effet, son travail de chauffagiste les contraignait, son équipe et lui, au chômage technique à la saison chaude. C’est ainsi qu’il est convaincu de se lancer dans la nouvelle aventure de la climatisation, pari risqué mais qui s’avère attirer finalement rapidement une clientèle de professionnels particulièrement ceux qui commencent à posséder du matériel informatique et ont besoin de refroidir leurs locaux techniques.

A la foire de Lille en 1968, le stand de la société remporte un vif succès, grâce à son slogan : température constante (fraîcheur l’été et chaleur l’hiver) et air purifié. Mr Benoit, promoteur de l’entreprise, y présente toute la gamme des climatiseurs Technobel ainsi que les radiateurs électriques Radial. Etudes et devis précis y sont fournis en vue d’une installation de climatisation totale ou partielle.

Stand de la foire de Lille en 1968 (Document Nord-Eclair)

Emmanuel Bayart succède à son père dans les années 1980, alors que le secteur commercial se montrait à son tour friand de frais. Les magasins de textile et autres points de vente doivent alors eux aussi être climatisés pour supporter l’éclairage qui surchauffe les pièces. Le développement de l’entreprise se poursuit durant la décennie suivante alors que la climatisation se généralise dans les bureaux.

plan de situation de la zone d’activité du Rivage (Document Ville de Hem)

L’entreprise pose également du matériel de chauffage dans des entreprises et des magasins et, dans ce début des années 1990, elle emploie 20 personnes et exporte désormais au Cameroun et au Togo. La mairie de Hem se félicite de l’arrivée de ce nouvel acteur économique qui emploiera 22 personnes lors de son installation rendue possible par une action conjointe des services économiques de la municipalité et du SIAR (Syndicat Intercommunal de l’Agglomération Roubaisienne).

Pose de la première pierre avec Mme Massart maire de la ville en décembre 1992 (Document Nord-Eclair)

Son PDG espère alors continuer à se développer, le déménagement représentant un nouvel élan pour l’entreprise et le terrain choisi permettant des perspectives d’agrandissement. Nord-Climatisation est la première à s’installer dans la zone en Mai 1992 mais d’autres sont attendues et le SIAR (dont c’est le premier dossier à Hem) souligne que la zone d’activité « Le Rivage » est donc un bel exemple économique d’une friche industrielle.

Le discours de Mme Massart maire de Hem et une vue de l’entreprise Publicité de la nouvelle entreprise (Documents Nord-Eclair)

Emmanuel Bayart explique le déménagement de l’entreprise par le fait que Tourcoing était trop excentré par rapport à Lille mais aussi trop petit depuis le doublement du personnel. Par ailleurs il cherchait un environnement approprié car « pour bien travailler il faut être cool » : à Hem il y a de l’espace, des plantes un peu partout, des baies vitrées, un micro-ondes dans la cuisine…L’ambiance souhaitée c’est « travailler un peu à la japonaise, faire des prix mais avec la qualité ».

Emmanuel Bayart explique sa conception du travail et de l’environnement (Document Nord-Eclair)

La société explique alors dans sa publicité avoir travaillé pour les fourrures Kretzschmar-Jean Pierre Cortier à Lille ; il fallait procurer une température agréable en tenant compte d’impératifs différents selon les étages : un air plus chaud en bas et plus froid en haut, et ce en tenant compte des contraintes du bâtiment dont on ne peut modifier ni la structure ni la décoration. De petits climatiseurs sont donc encastrés dans les plafonds chaque zone étant ainsi autonome et pouvant régler son niveau de température par télécommande à infra-rouge.

Publicité pour l’installation réalisée chez Kretzschmar en 1992 (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Une partie de la rue Pierre de Roubaix disparaît ( 1 )

Au début des années 1960, dans le cadre de rénovation de l’ilôt Edouard Anseele, la rue Pierre de Roubaix, entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort, doit être élargie.

Plan du quartier

En 1965, les immeubles sortent de terre, le visage de ce quartier change de jour en jour. Le plan prévoit l’élargissement de la rue Pierre de Roubaix et de doubler ce tronçon à 14 mètres de largeur. Le maître d’oeuvre est la Société d’Aménagement de la région de Roubaix-Tourcoing. La chaussée alors élargie, permettra d’assurer une circulation des voitures plus aisée pour une circulation routière de plus en plus importante.

Projet ( document archives municipales )
document Nord Eclair 1966

Pour cela, il est nécessaire de raser toutes les maisons qui se trouvent sur toute la rangée de droite, c’est à dire côté pair. Est ce que beaucoup de roubaisiens savent ce qu’il y avait auparavant ? Essayons d’y voir un peu plus clair : juste derrière la caserne des pompiers ( qui ne sera pas rasée tout de suite mais plus tard en 1985 ), se trouve la rue Bernard où se trouvaient les gazomètres, puis sur la rue Pierre de Roubaix, quelques maisons à partir du N° 40 jusque la rue perpendiculaire, la rue Edouard Anseele. Puis les N° 50 au 82 sont occupés par des particuliers et de nombreux commerces. Ci-dessous la liste complète du Ravet Anceau de 1955

A noter : au 70, se trouve le commerce de parfumerie de M Glorieux qui partira ensuite rue de l’Ouest, et au 74 76 l’entreprise de constructions mécaniques Paulus et fils, qui déménagera ensuite à Lys lez Lannoy.

documents Ravet Anceau années 1950

Pendant les travaux, la circulation est déviée par la rue du coq Français et le boulevard de Colmar. Une première voie de desserte amène les véhicules à un immense parking d’une longueur de 85 mètres et pouvant accueillir plus de 80 voitures, et une deuxième voie de desserte large de 4 mètres, permet de circuler entre les bâtiments A1 et C1. Les pavés sont enlevés et remplacés par un bitume. Le centre de notre ville se métamorphose irrésistiblement de jour en jour.

Photo prise depuis la caserne des pompiers ( document archives municipales )
Photo prise depuis le boulevard de Belfort ( document archives municipales )

Dans l’immédiat, il n’y a pas de modification programmée pour l’élargissement du prolongement de la rue Pierre de Roubaix, mais un projet est quand même à l’étude sur la portion entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés. Toutefois, ce sera pour un peu plus tard.

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

Septembre 1905

Septembre 1905 le journal des sports

Cyclisme. La pluie ayant empêché les dernières séances du Bolide Humain les 27 et 28 août, elles auront lieu à l’occasion de la fête locale de Roubaix, deux fois chaque jour, les 4 et 5 septembre. Des courses cyclistes compléteront le programme. Les deux courses d’une heure qui n’ont pu avoir lieu sont reportées au 30 septembre. On y retrouvera les célèbres motocyclistes Olieslagers le démon belge et Léon Bathiat l’audacieux lillois invaincu à ce jour. Le dimanche 24 septembre aura lieu la course Bruxelles Roubaix qui devait se dérouler le 4 juin et qui fut reportée à la demande des coureurs eux-mêmes.

Le démon belge doc JdeRx

Athlétisme. Le Club des sports de Roubaix organise une fête sportive le 4 septembre. Au programme, 100 mètres, saut en hauteur, lancement du poids, saut en longueur, saut à la perche. Toutes ces épreuves sont ouvertes à tous les athlètes et gymnastes. Engagement 25 centimes. Quant à la course Roubaix-Lille, elle est réservée aux débutants et aux coureurs n’ayant jamais remporté de premier prix dans une épreuve importante. Engagements chez M. Clovis Carette 17 rue de Wasquehal Roubaix.

Cyclisme. Une course Roubaix Tourcoing et retour est organisée à l’occasion de la fête de quartier de l’hôtel Dieu et du fort Bayart pour le lundi 4 septembre à trois heures de l’après midi, chez M. Désiré Bouteville 53 rue de Blanchemaille. À quatre heures, chez M. Henri Bogard rue de Blanchemaille 60, course de lenteur, départ chez M. Hermans estaminet de Bruxelles à l’angle des rues de la Chapelle Carette et de Blanchemaille.

Le jeune Maurice Léturgie doc JdeRx

Cyclisme. Championnat de France amateurs UVF des 100 kilomètres sur route a été couru dimanche à Paris. Le jeune Maurice Léturgie de Roubaix est arrivé second derrière Vast. D’autant plus remarquable que tous les concurrents disposaient de soigneurs et connaissaient parfaitement le parcours, sauf Léturgie qui ne pouvait compter que sur lui-même.

Tennis. Le tournoi du Roubaix Tennis Club s’est terminé par la victoire en double de la jeune équipe de MM. Raymond et Pierre Masurel qui ont eu raison de MM. C Lefebvre et Pierre Bossut. La pluie a interrompu le match très intéressant entre MM. R.M. Pitt et René Masurel, chaque joueur ayant remporté un set.

Tennis. La commission du Racing Club de Roubaix fera disputer le prix Valéry Waeles dimanche 17 septembre, les engagements seront reçus sur le terrain de Beaumont. MM. Jénicot frères, Loucheur et Waeles sont convoqués pour jouer leur match de championnat double. Les vainqueurs seront opposés à la paire Jean Dubly et Pierre Dehesdin.

Cyclisme. Les championnats des corporations de Roubaix Tourcoing se sont disputés lundi après midi au Vélodrome Roubaisien. Parmi les divers championnats, les employés de commerce, l’alimentation, les coursiers, les lainiers, les ouvriers de l’industrie textile, les ouvriers du bâtiment.

Les Hauts-Champs

Sur ce plateau dominant la Marque s’étendait jadis, sur plus de 14 hectares, une plaine céréalière avec ses moulins. C’était de la bonne terre, ravinée de larges tranchées où l’on trouvait une argile bien grasse. Des vaches paissaient et il n’était pas rare de croiser un berger, appuyé sur sa houlette, attentif à son troupeau de moutons. Du passé de cette plaine on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il s’agissait d’un fief de la seigneurie d’Herseaux. Plus récemment, elle s’était couverte de jardins ouvriers.

Vue aérienne des Hauts-Champs dans les années 1950 (Document IGN)

Jusqu’en 1955, c’est donc une vaste étendue d’environ 145.000 mètres carrés, située à la limite des 3 villes d’Hem, Lys-lez-Lannoy et Roubaix, destinée à la culture et l’élevage. De nombreuses fermes s’y trouvent encore lorsque l’offensive des constructeurs se déclenche brusquement pour faire face à une demande accrue de logements (baby-boom) et l’on passe sans transition du bucolique à l’urbanisation. Bulldozers, grues, malaxeurs, bétonneuses s’intègrent au paysage : des rues sont tracées et des espaces verts dessinés avec en immense toile de fond des logements.

En effet, un ensemble de 1395 logements y est créé de toutes pièces dont 885 construits par les HLM du Nord et 510 par la société HLM « Le toit familial » de Roubaix. Dans cette cité il n’y a cependant aucun magasin ni aucune perspective d’installation de commerces dans l’immédiat. Les habitants ne peuvent se ravitailler à relative proximité qu’en se rendant au supermarché Auchan de l’avenue Motte à Roubaix ou aux boucheries Michel situées au rond-point du CIL à Hem.

Publicité des boucheries Michel dans un journal de 1961 (Document Liberté -archives municipales de Roubaix)

Les logements construits par l’office départemental des HLM sont répartis en blocs collectifs tandis que « Le toit familial » bâtit également un certain nombre de maisons individuelles. Le quartier est d’abord un labyrinthe, avec ses immeubles et entrées numérotées mais sans aucun nom de rue.

En août 1959, la plupart des immeubles sont arrivés à leur hauteur de 4 étages. Restent à faire : les travaux de viabilité et les aménagements intérieurs. C’est l’année ou apparaît la nouvelle rue Calmette et la restauration de la rue Briet à présent dotée d’une belle chaussée.

La grande barre en fin de construction ; apparition de la rue Calmette et restauration de la rue Briet (Documents Nord-Eclair)

A cheval sur les villes de Roubaix-Hem, au début des années 1960, le quartier des Hauts-Champs c’est un grand ensemble tout neuf : des bâtiments terminés la veille, des voies nouvelles, certaines à peine ébauchées, une population jeune et peu traditionaliste.

Des fourgonnettes de marchands ambulants sillonnent les rues, une bétonneuse gronde sur le chantier de la nouvelle école en construction, et une machine tasse le terrain des parkings situés le long de l’avenue du Docteur Calmette, longue de 448 mètres qui relie l’avenue Foch à Hem à la rue Joseph Dubar à Roubaix.

C’est le long de cette rue qu’est édifiée la Grande Barre (appelée aussi la Muraille de Chine), le bâtiment B12, longue série de 420 logements destinée à loger les habitants des courées insalubres de Roubaix et accueillir les jeunes ménages en cette période d’après-guerre. L’ancienne plaine est devenue une ville de 5000 âmes.

Photos de la Grande Barre avenue Calmette sur Hem et Joseph Dubar sur Roubaix en 1962 (Documents Nord-Eclair)

Sur le seul territoire de la ville de Hem, en l’espace d’un an, on y relève la construction de 427 maisons individuelles et 195 appartements soit le logement de 2500 habitants dont une majorité de familles nombreuses. Après accord du ministère de l’Education Nationale, la municipalité prévoit pour Pâques 1963 la nouvelle construction d’un groupe scolaire comprenant 5 classes pour garçons, 5 classes pour filles et une grande salle de sports.

Quant à la première réalisation sociale sur le territoire même de la cité en devenir, elle s’élève également sur le territoire de Hem, avenue Laennec, rue longue de 427 mètres reliant le Square Berthelot à l’avenue Calmette. Il s’agit de la maison de l’Enfance que fait bâtir le Comité de Gestion des Centres Sociaux dans les quartiers neufs.

La Maison de l’Enfance des Hauts-Champs en construction en 1962 (Document Nord-Eclair)

L’immeuble présente 3 corps de bâtiments, de plain pied et reliés entre eux par des corridors. La construction comportera un bureau pour l’assistante sociale détachée de la Maison de l’Enfance des 3 Baudets, un service médical avec soins à domicile et un Centre d’enseignement ménager qui préparera le CAP, un cours de couture mais ni bibliothèque, ni consultation de nourrissons déjà fonctionnelles aux Trois Baudets.

En revanche un cercle de loisirs y sera destiné aux jeunes gens dans une vaste salle pouvant, le cas échéant, abriter un ciné-club ou toute autre réunion culturelle ou sportive. (Sur le sujet du Centre Social des Hauts-Champs, voir un précédent article édité sur notre site).

Plan de la Cité des Hauts-Champs en 1962 sur les territoires de Roubaix et Hem (Documents Nord-Eclair)

Sur le territoire de Hem, les noms de médecins, chirurgiens et hommes de sciences se partagent les rues neuves, à peine achevées, telles que : Albert Calmette (bactériologiste découvreur du BCG), René Laennec (découvreur de la méthode d’auscultation), Villemin (chercheur sur la transmissibilité de la tuberculose), Dominique Larrey (chirurgien militaire de la grande armée), Jean-Henri Dunant (fondateur de la Croix-Rouge)…

Plan actuel des Hauts-Champs (Document IGN)

Pour remédier à l’isolement et au sous-équipement de la nouvelle cité, dès leur arrivée, les locataires trouvent, sous leur porte, un feuillet contenant le plan du quartier, les adresses principales des services officiels les moins éloignés et les directions des commerces les plus proches. Cette initiative est celle de l’APF (Association populaire Familiale) de même que la nomination de responsables de secteur qui logent au sein du quartier.

Une première action collective s’organise autour du chauffage en septembre 1960 car le mois est particulièrement froid cette années là et la mise en route du chauffage avant la date habituelle du 1er octobre s’avère nécessaire. Mais l’association possède aussi son service de prêt de machines à laver, aspirateurs et cireuses, ainsi qu’un service d’aides familiales. Le manque de loisirs pour enfants plus âgés pose question dans une cité où le seul terrain de sports existant est un terrain de volley-ball fait à l’initiative d’un locataire.

Le terrain de volley-ball créé entre les immeubles par un locataire et le manque de structures pour les enfants en vacances (Documents Nord-Eclair)

Sur ce point l’inquiétude des familles logées dans les petites maisons (en opposition aux blocs collectifs) est grande : même si les routes sont terminées, elles ne sont pas encore éclairées ; quant aux jardins ils sont boueux et dépourvus de pelouse. Sur la rue, des matériaux trainent encore ainsi que des déchets divers qui peuvent représenter un danger pour les enfants s’ils jouent devant les maisons et des trous d’eau dangereux persistent qui attirent les enfants désireux d’y trouver des insectes. L’idéal serait donc la création d’un square dans un quartier où la plupart des familles ont entre 3 et 7 enfants et se posent la question de partir dans un autre quartier. En attendant, autour des collectifs les cultivateurs passent encore la herse pour une dernière récolte, celle de l’année 1962.

Derniers cultivateurs autour des collectifs en 1962 et où faire jouer les enfants à défaut d’aire de jeux? Rester ou partir ? Le trou d’eau qui attire les enfants .(Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.

Willem-Plateaux

Aline Plateaux est née à Roubaix, en 1867. Elle crée son magasin de rideaux, au 12 14 contour saint Martin, à Roubaix à la fin du 19ème siècle. L’emplacement est idéal, en plein centre ville, derrière l’église Saint Martin, et à l’angle de la rue du Curé.

Plan cadastral

Pour la tenue de son commerce, Aline est aidée par sa sœur, Berthe, née en 1870. Toutes deux habitent au 71 rue de Valmy à Roubaix. Le magasin, qui porte l’enseigne « Au Louvre », a une surface de vente de 70 m2, ce qui permet aux deux sœurs de proposer une gamme complète de rideaux, stores, et dentelles mais également du linge de maison, linge de table, serviettes de toilette, draps et taies d’oreillers.

Papier en tête 1922 ( document collection privée )
Aline Plateaux devant le magasin en 1925 ( document famille Willem )

Au décès d’Aline, Berthe Plateaux continue l’activité du magasin avec son mari Edmond Willem, né en 1869. Le magasin prend alors l’enseigne Willem-Plateaux.

document collection privée

Tous les ans, se déroule la braderie du centre ville. C’est l’occasion pour tous les commerçants de vendre des fins de série à des prix très intéressants.

document collection privée

Edmond et Berthe ont eu 3 enfants : Maurice né en 1901, Marie-Thérèse en 1904 et André né en 1906. Au décès d’Edmond en 1906, Berthe continue seule l’activité. Ses deux fils, Maurice et André, reprennent l’affaire en 1930.

En 1955, le magasin Willem-Plateaux fête ses 70 ans, l’occasion pour les deux frères Maurice et André de proposer la marque de voile Rhodia à la clientèle.

Publicités Nord Eclair 1955

A la fin des années 1950, le magasin propose à la vente des couvertures, couvre-pieds et toute une gamme de cadeaux : nappes, mouchoirs, napperons. Les deux frères sont toujours passionnés par leur commerce. Ils découvrent en 1964 la nouvelle gamme des rideaux Rhovyl Double Soleil, en Prêt a poser, garantis 7 ans. Ils référencent ce fournisseur et communiquent par de la publicité dans la presse locale.

Publicité Nord Eclair
Publicité Nord Eclair

La notoriété du commerce est remarquable. L’entreprise Masurel de la rue Pellart fait toujours appel à des fournisseurs locaux pour offrir au personnel, des cadeaux de fin d’année. Dans les années 1960, le commerce Willem- Plateaux est souvent choisi pour l’achat de couvertures en grosse quantité pour l’ensemble des salariés, et c’est bien souvent Bernadette, le fille de Maurice qui effectue les livraisons avec la 203 Peugeot du « paternel ».

Maurice Willem ( document famille Willem )

Maurice Willem décède en 1971, André continue seul l’activité. En 1972, il décide de faire rénover sa façade. Il demande à son fils, Claude Willem, qui est architecte au 67 rue Nain, de diriger les travaux. Il fait déposer le marbre vétuste pour lui substituer des plaques en pierre blanche, ainsi que remplacer la porte d’entrée et y poser un rideau métallique.

document archives municipales

André, dans les années 1980, est toujours à son poste. Il n’a pas de calculette car il fait ses comptes manuellement avec son crayon de bois. Pour mesurer les tissus, il utilise sa vielle règle en bois avec des bouts cuivrés de chaque côté. Sa fille, Marie France, confectionne les rideaux, fait parfois les retouches nécessaires avec sa machine à coudre dans l’arrière boutique, et, quand elle est absente, c’est lui qui effectue ce travail. Le magasin est certes un peu vieillot mais accueillant : de vielles lampes torsadées l’éclairent et la caisse est d’une autre époque, peut-être même centenaire.

André Willem en 1993 ( document famille Willem )

Au début de l’année 1993, André songe sérieusement à prendre sa retraite, à 87 ans, après 63 années sereines de présence dans le magasin. Il garde de très bons souvenirs de toute sa carrière. Le 31 Mars 1993, c’est la fermeture définitive du magasin. André baisse le « rideau » de fer de son point de vente. Il restait le seul à Roubaix à vendre des rideaux, ses confrères ayant également fermé leurs commerces : Landauer rue du Vieil Abreuvoir, Au Décor rue de Lannoy, la Maison du Rideau boulevard de Fourmies, Votre Maison Grande Rue, Ridex rue de l’Epeule, et bien d’autres. Les fidèles clientes sont désolées et désorientées ; où vont-elles aller maintenant pour s’approvisionner ?

la façade Contour Saint-Martin (document archives municipales)

Le bâtiment reste ensuite inoccupé durant quelques années. Aujourd’hui c’est un salon de coiffure qui y est implanté, à l’enseigne « Shemsy ».

Photo BT

Remerciements à Catherine, Bernadette et Marie-France Willem, ainsi qu’aux archives municipales.

Août 1905

Le journal des sports d’août 1905

Athlétisme et cyclisme. Les championnats de la société de gymnastique l’Ancienne de Roubaix se sont déroulés dans l’enceinte du Vélodrome Roubaisien devant un nombreux public. Voici les résultats : course à pied vitesse : 1er Maurice Vandendriessche, 2e Serbruyns, 3e Magnier. Course à pied demi fond : 1er Edmond Verboeven, 2e Maurice Vandendriessche, 3e Albert Bayart. Course vélocipédique, vitesse : 1er Charles Tupis, 2e Hubert Desruelles, 3e Van Welden. Course vélocipédique demi fond : 1er Hubert Desruelles, 2e Van Welden, 3e Alfred Cornil. Saut à la perche : 1er Maurice Vandendriessche, 2e Vandevoerde, 3e Henri Notelet. Saut en longueur : 1er Berger, 2e Notelet, 3e Vandevoerde. Lancement du poids : 1er Bettremieux, 2e Lefebvre, 3e Lemahieu.

Course vélocipédique avec handicap : 1er Hubert Desruelles, 2e Wouters, 3e Alfred Cornil. Prix d’honneur ex æquo : Hubert Desruelles et Vandendriessche.

Le Tourquennois Catteau doc JdeRx

Cyclisme. Le coureur Catteau de Tourcoing est 2e du classement général du Tour de France sur une machine poinçonnée marque Vautour. Il a accompli les 3.000 kilomètres de dur parcours sur la même machine contrôlée à chacune des onze étapes. Les constructeurs de la marque Vautour Catteau et Plateau se trouvent 12 rue du Calvaire à Tourcoing.

Cyclisme. Le grand prix du nord sur route a été remporté par l’amateur Niedergang sur une machine de marque Radiator, munies de pneus Michelin. Constructeur Julien Olivier 150 rue Jacquard à Roubaix.

Cyclisme. La course cycliste Gand Blankenberghe Ostende Gand a été gagnée par un roubaisien, Niedergang qui a parcouru cet itinéraire en 5 heures et 5 minutes. Il y avait 55 concurrents touristes et seize partants amateurs.

Le bolide humain doc JdeRx

Cyclisme. Course de 12 heures au Vélodrome Roubaisien. M. Dutrieu, l’ancien champion cycliste a été engagé pour effectuer le samedi 19, le dimanche 20 et e lundi 21 août, ses sensationnels exercices de la « Flèche humaine » et du « Bolide humain ». La course de 12 heures s’effectuera sans entraîneurs, il s’agira de quatre courses de trois heures . Cette épreuve est dotée de prix et de primes.

Tennis. Voici le classement des joueurs qui ont pris part au Tournoi de Tennis disputé en poules les 13 et 15 août à Beaumont. 1er Jean Dubly vainqueur de six matches, 2e G Collette 5 matches, 3e P Dehesdin, puis P du Vignaud, André Dubly, F. Lecomte et P. Bellon.

Cyclisme. Le classement de la première course de trois heures au Vélodrome Roubaisien s’établit comme suit : 1er Vanderstuyfdt, 2e Catteau, 3e Beaugendre 4e Marcelli 5e Dartois 6e Fisher. Les six premiers ont effectué plus de 99 kms. Dortignac, Marcelli, Vanderstuyfdt et Beaugendre se partagent les primes accordées tous les cinq kilomètres.

Cyclisme. Le classement de la deuxième course de trois heures au Vélodrome Roubaisien est le suivant : 1er Catteau, 2e Vanderstuyfdt, 3e Beaugendre, 4e Proy, 5e Marcelli, 6e Dortignac. Les cinq premiers ont parcouru plus de 91 kms. Marcelli, Vanmeenen, Vanderstuyfdt et Dortignac se partagent les primes.

Cyclisme. La troisième course de trois heures. Treize partants. Résultats : 1er Vanderstuyfdt, 2e Marcelli, 3e Catteau, 4e Beaugendre, 5e Proy. Les cinq premiers ont couvert plus de 100 kms. Marcelli et Vanderstuyfdt se sont partagé les primes. Le même jour a lieu la dernière course de trois heures. Résultats : 1er Vlaminck, 2e Marcelli, 3e Catteau, 4e Vanderstuyfdt, 5e Beaugendre, 6e Proy. Les six premiers ont parcouru plus de 91 kms. Les primes sont majoritairement remportées par Marcelli. Le classement général des douze heures s’établit comme suit : 1er Vanderstuyfdt, 2e Catteau, 3e Beaugendre, 4e Marcelli. Les trois premiers ont ont couvert plus de 383 kms au cumul des quatre épreuves.

Aviron. La fête nautique organisée par le Racing Club de Roubaix avait attiré huit cents personnes sur les rives du canal du Blanc Seau, malgré le mauvais temps. Voici les résultats : course deux rameurs, 1er Hasebroucq-Duthoit, 2e Vandendriessche-Dupureur, 3e Manchoulas-Hargrave, 4e Hennion-Verschaeve. Course quatre rameurs. Résultats : 1er Hargrave-Corbier et Dupureur frères, 2e Manchoulas, Verschaeve Hennion Duthoit. Un match de water-polo opposait les équipiers des P.N. de Lille et ceux du RCR. L’averse a emporté le score…

Les deux passions de Pierre Coquant

Pierre Coquant est né en 1953 à Roubaix. Il est le fils d’Alice et Antoine Coquant, célèbre commerçant roubaisien en articles de pêche, installé au 83 rue Pierre de Roubaix ( voir sur notre site un précédent article intitulé Coquant Pêche ). Formé par son père, Pierre devient rapidement passionné par la pêche. Les cannes, bourriches, lignes et hameçons n’ont aucun secret pour lui.

Pierre Coquant et ses parents Antoine et Alice ( document Nord Eclair )

Pierre décide d’ouvrir également son commerce d’articles de pêche. Il reprend alors le commerce « Roubaix Pêche » de E. Bailly, au 70 rue du Collège, à l’angle de la rue Pellart, en 1978. Désormais, deux magasins Coquant-Pêche ( Antoine et Pierre ) sont à disposition de la clientèle.

Publicité Ravet Anceau 1979

Les affaires de Pierre fonctionnent plutôt bien, mais il doit faire face à la baisse des prix du matériel ( une canne coûte 70 F, une bourriche 80 F ). Il est donc difficile de développer le chiffre d’affaire du magasin. Pour s’en sortir, Pierre développe des activités complémentaires et en particulier le domaine aquariophilie. Il embauche ainsi un premier salarié en 1987. Cette nouvelle activité se développe fortement, Pierre apporte des précieux conseils, installe, entretient et dépanne les aquariums. Il propose également à la clientèle la vente de petits animaux domestiques : tortues de Floride, écureuils de Corée etc

Pierre Coquant en discussion avec un client dans son magasin rue du Collège ( document Nord Eclair )

Pierre est également passionné par les sports mécaniques. Au début des années 1980, il participe pour la première fois au Paris Dakar en tant que co- pilote, sur 4×4 Toyota, avec ses amis Yvan Lahaye le pilote et Alain Gaeremynck le mécano.

document Bardahl
document Dakardantan

En Juin 1991, Pierre Coquant transfère son magasin. Il quitte le 70 rue du Collège, pour s’installer à deux pas, au 190 avenue des Nations Unies. Le local est quatre fois plus spacieux, ce qui lui permet de devenir vraiment le grand spécialiste de la pêche ( mer, rivière, étang ). Pierre dit de lui-même: « Je suis né dans la pêche ». Toujours passionné, il est un fervent pratiquant, organise des concours de pêche, est administrateur du syndicat des pêcheurs, participe à des expositions d’aquariophilie, crée une centrale d’achat pour les farines de façon à ce que les pêcheurs puissent bénéficier de tarifs intéressants etc. Pierre se donne à fond pour sa passion, et ne connaît guère de repos !

le nouveau magasin au 190 avenue des Nations Unies ( document Nord Eclair 1991 )

Les deux magasins d’Antoine et Pierre sont complémentaires. Antoine a gagné de nombreux concours, c’est un caïd des compétitions. Il est donc très connu dans la métropole et propose du matériel spécialisé haut de gamme. Pierre est également un champion, il vend du matériel de pêche et surtout de l’aquariophilie. En Décembre 1991, Pierre est élu président du syndicat des pêcheurs de Roubaix Tourcoing, et remplace le président Vanhoutte. Militant convaincu pour le canal de Roubaix, Pierre s’engage à tout mettre en œuvre pour créer les animations et surtout mobiliser les consciences pour cette association chère à son cœur.

document Nord Eclair 1991

Toujours passionné par le Dakar, Pierre, en Janvier 1992, part au Cap en Afrique du Sud, en tant qu’accompagnateur pour l’intendance. Au total Pierre a participé 15 fois à cette course mythique, 3 fois en tant que concurrent à bord de son Toyota, et 12 fois au sein de l’organisation. Il a été successivement chauffeur du médecin, contrôleur d’arrivée et contrôleur de passage.

logo officiel Paris Dakar

En 1999, Pierre souhaite rapprocher son magasin du centre ville. Il déménage donc son commerce et s’installe au 165 bis Grande rue ( Anciens Ets Philial ).

document Nord Eclair 1999

Il lève le pied malgré tout, car il commence à avoir de sérieux problèmes de santé. Il arrête la présidence en 1998, du syndicat des pêcheurs, et ne participe plus au Dakar, afin de pouvoir se soigner. Les soucis de santé ne s’améliorent pas et Pierre décède en 2005 à Lannoy, à l’âge de 52 ans.

document archives municipales

Remerciements aux archives municipales.

Ecole Sainte Thérése (suite)

En 1988, Mme Massart met à l’honneur les enseignants des écoles libres lors d’une cérémonie en fin d’année, et félicite Mme Plouvier pour son départ en retraite en 1988 après 13 années passées à enseigner à Sainte Thérése. Elle récidive en 1989, avec un hommage appuyé au dévouement des enseignants et des félicitations à Mlle Delannay qui quitte Sainte Thérése pour une retraite bien méritée.

Mise à l’honneur des enseignants de l’école libre en 1988 (Documents Nord-Eclair)

En 2000, cette cérémonie traditionnelle perdure et Mr Vercamer organise une réception à la salle des fêtes avec Mr Grabowski, adjoint à l’enseignement. Tous deux mettent en avant les nombreux projets éducatifs menés à bien et « l’honorable mission » remplie par les enseignants. Trois enseignantes partant en retraite sont particulièrement mises à l’honneur et reçoivent la médaille de la ville parmi lesquelles Mme Demeulenaere, enseignante à Sainte Thérése.

Mise à l’honneur des enseignantes en 2000 à la salle des fêtes (Documents Nord-Eclair)

En 2004, François Bonte, directeur de l’école établit un projet d’école sur le thème « associer nos différences ». Il tient à rappeler qu’à l’origine, l’enseignement privé s’est installé là où il n’y avait pas assez d’écoles publiques et afin d’apporter l’enseignement à tous. Cette dimension d’accueil et d’ouverture a persisté pour toutes religions confondues. Le thème du spectacle de la kermesse de l’année est donc basé sur les rythmes des 5 continents.

Le spectacle de la kermesse de 2004 (Document Nord-Eclair )

A la fin de cette même année scolaire, la traditionnelle cérémonie consacrée aux enseignants par la municipalité est égayée par une prestation d’élèves de CM2 des écoles Saint-Exupéry et Sainte Thérése, qui, en l’honneur des instituteurs, présentent des extraits du spectacle Regards d’enfance. François Bonte, qui quitte Hem, est félicité ainsi que Laurent Alavoine qui l’a accompagné en classe de découverte.

Les instits… au tableau d’honneur (Document Nord-Eclair)

La presse locale met en avant les jeunes talents de l’école qui font chauffer les planches en 2014. L’école Sainte Thérése compte alors 10 classes avec un total de 273 élèves. Les maternelles jouent sur les couleurs et les primaires réalisent des chorégraphies endiablées pour cette kermesse offrant également animations, tombola et restauration.

Les jeunes talents font chauffer les planches en 2014 et photo aérienne de 2012 (Documents Voix du Nord et IGN)

Enfin en 2021, un important projet d’agrandissement voit le jour. L’objectif est double : accueillir les enfants inscrits sur liste d’attente et ceux de l’école Saint Charles Sainte Marie qui ferme ses portes. Laurent Alavoine, à la tête des deux écoles doit superviser le regroupement des deux établissements rue Jean Jaurès pour la rentrée 2022.

Laurent Alavoine chef d’établissement (Document Voix du Nord)

Pour ce faire un terrain mitoyen de 4600 mètres carrés a été acquis par l’Association Immobilière Roubaisienne, qui gère le foncier d’une partie des établissements relevant de l’enseignement catholique du diocèse de Lille. La maison de maître qui y était bâtie (une ancienne Maison d’Enfants) a été démolie et c’est là que vont être construits : une extension du réfectoire et des espaces administratifs, et un nouveau bâtiment accueillant 3 classes élémentaires supplémentaires.

L’ancienne Maison de l »Enfance et de la famille Les Loupiots mitoyenne (Document site agence immobilière)
Maison de maître rasée et préfabriqué installé dans le cour en Aout 2021 (Documents Voix du Nord)

Sur une autre parcelle, située au fond de la cour des maternelles, une autre extension va être réalisée, pour doter l’école d’une voire deux nouvelles classes de maternelle et d’une salle de garderie. L’école devrait ainsi pouvoir accueillir un effectif de 400 élèves dans 10 classes élémentaires et 4 classes maternelles. Dès la rentrée de 2021 une classe sera transférée de Saint Charles Sainte Marie (un préfabriqué est installé dans la cour dans l’attente de la fin des travaux) et les trois autres classes le seront à la rentrée 2022.

Projet de nouvelle école en façade sur la rue Jean Jaurès (Document Voix du Nord)

A la rentrée 2022, le chantier a pris du retard et tout n’est pas terminé mais le transfert des élèves peut avoir lieu comme prévu. Les anciens élèves de Saint Charles Sainte Marie seront accueillis dans le nouveau bâtiment flambant neuf qui a trouvé sa place au centre de la cour de récréation et accueille 3 classes de primaire ornées d’un tableau numérique.

Le bâtiment neuf accueillant 3 classes de primaires (Document Voix du Nord)

La classe de maternelle déjà installée depuis un an dans un préfabriqué va devoir y demeurer plus longtemps que prévu. Quant à l’extension de deux salles de classes prévues au fond de la cour, seule la dalle est actuellement existante.

Le bâtiment d’accueil, qui réunit les bureaux administratifs et le réfectoire, doit être étendu pour que ce dernier puisse accueillir confortablement maternelles et primaires. Les anciens locaux serviront à la création d’une salle de professeurs, l’équipe pédagogiques ayant été renforcée. A terme plus de 1000 mètres carrés auront été créés pour la rentrée 2023.

La dalle du futur bâtiment des maternelles et les classes initiales de l’école (Documents Voix du Nord)

En janvier 2023, les travaux avancent et le mur d’enceinte qui bordait le terrain est abattu et les fondations d’un futur bâtiment apparaissent (qui doit à terme accueillir le nouveau réfectoire et la nouvelle partie dédiée à l’administration) et le bâtiment destiné aux maternelles avance bien. Au printemps les deux classes de maternelle sont livrées et la salle de sieste déménage dans des locaux plus adaptés.

Les travaux avancent en janvier 2023 (Documents site internet)
Nouvelles classes et nouvel espace dédié à la sieste (Documents site internet)

La toute petite école de quartier, construite voici près d’un siècle, a bien grandi au fil des décennies et sa transformation apparaît à l’oeil nu tant lorsque l’on regarde sa façade sur la rue Jean Jaurès que lorsque l’on observe les photos panoramiques notamment celle de 2024 sur Google Maps et les photos de la cour de récréation avant travaux accolée à la maison de maître et après démolition de celle-ci.

Photos avant/après en façade, de la cour de récréation et photos aériennes (Document Google Maps, photos IT et site internet)

Remerciements à l’association Historihem