La ZA Lecoeur , à l’origine composée de 6 bâtiments, s’agrandit dans les années 1990, avec la construction du garage Opel dans la pointe située entre les 2 bretelles d’accès et de sortie de la voie rapide. Sur les photos panoramiques de l’époque on constate clairement que le terrain est vierge en 1988 et construit en 1995.
L’automobiliste qui prend la sortie Hem arrive donc face au garage à la fin de la voie rapide. Le distributeur Opel Automobile de Roubaix est un très grand garage à la fois concessionnaire Opel puis aussi Kia et Chevrolet mais aussi un service personnalisé aux particuliers et aux entreprises pour l’entretien des véhicules et les travaux de carrosserie toutes marques.
Le garage a recours aux publicités classiques de la marque mais aussi à des formes publicitaires plus inhabituelles telles qu’un défilé dans les rues avec Francis Vercamer, maire de la ville, à bord du véhicule, lors d’une braderie.
Mais en 2014 le garage Opel n’est plus qu’un souvenir et l’entreprise Automobile de Roubaix sera radiée du Registre du Commerce et des sociétés un peu plus tard. La vitrine de la Zone Marcel Lecoeur change de visage avec l’installation d’un Carrefour Drive dans la zone où se trouve déjà installé le Leclerc Drive.
Le système est le même pour les 2 enseignes en ce qui concerne la récupération des commandes mais Carrefour, à l’inverse de Leclerc, bénéficie d’une surface intérieure plus grande où les produits peuvent être stockés.
La concurrence est rude et Carrefour Drive rue Colbert ferme 2 ans plus tard. Ce n’est qu’en 2019 que Carrefour Drive Market prend le relais avenue du Général Leclerc à Hem. A cette occasion des photos de l’inauguration sont diffusées par la municipalité.
Commence alors une longue période où le 35 rue Colbert reste vacant et derrière les grilles fermées sont entassés de grosses pierres pour empêcher le parking d’être squatté. Triste vitrine pour les automobilistes qui arrivent sur Hem ou en partent que cette friche de plus en plus taguée et dégradée au fil du temps…
Enfin en Mars 2021, des travaux de réhabilitation du bâtiment commencent. La chaîne de distribution Grand Frais a choisi le site hémois à l’abandon depuis des années pour y établir un nouvel établissement. Un bâtiment de 997 mètres carrés va abriter les 5 rayons alimentaires usuels de la marque: fruits et légumes, épicerie, poissonnerie, boucherie et fromagerie.
L’ouverture a en effet lieu début juin 2021 et une boulangerie Marie Blachère s’installe dans le bâtiment qui jouxte le nouveau Grand Frais faisant du 35 rue Colbert un centre alimentaire complet.
Puis, dans les années 2000, le n°2 rue Colbert abrite, pendant 16 ans (entre 2002 et 2018), les Cafés Richard, torréfacteur-spécialiste au service des professionnels de la restauration, et fabricant-grossiste en machines à café.
Ensuite, des activités sportives se développent dans la ZA qui accueille notamment l’Orange Bleue au n° 27 de la rue Colbert. Ce club c’est : 700m² dédié au sport dans une ambiance conviviale et familiale. Il se compose d’un espace Cardio et Musculation avec plus de 50 postes de travail.
Des coachs diplômés d’état, sont à la disposition des adhérents pour les accompagner quel que soit leur objectif (perte de poids, remise en forme, préparation sportive, renforcement musculaire…). Et pour les détendre après les séance, un sauna est également mis a leur disposition.
Enfin dans les années 2010, arrive à Hem, au 37 rue Colbert, après ceux de Wattrelos et Neuville-en-Ferrain, le drive de la société Leclerc, sur le terrain que longe l’avenue de l’Europe.
L’enseigne y a repris un bâtiment déjà existant d’une centaine de mètres carrés dans lequel elle a installé une chambre froide et de congélation pour conserver au mieux les produits. Les livraisons se font, plusieurs fois par jour, depuis l’entrepôt central géré par le magasin de Wattrelos.
En 2012, une salle de réception s’installe également dans la ZA, au n° 41-43, à savoir : La Renommée, disponible pour les mariages, communions, baptêmes, anniversaires et réveillons, avec ou sans service traiteur. Elle ferme malheureusement ses portes quelques années plus tard.
Actuellement il s’agit donc plus d’une zone d’activités que d’une zone artisanale puisqu’elle abrite à la fois surtout des commerces et des activités sportives et culturelles.
Ainsi en lieu et place du magasin d’usine Kway se trouve, depuis 2013, le magasin Label Vie, enseigne engagée dans le développement durable depuis plus de 20 ans qui propose dans ses rayons de nombreux produits Bio : épicerie, fruits et légumes frais, crémerie, boissons, surgelés, compléments alimentaires et même produits pour bébés, ainsi qu’une boucherie et une boulangerie artisanales.
A ses côtés, l’entreprise Vélonline qui y propose depuis 2006 une large gamme de vélos généralistes : VTT, VTC, route, fitness, BMX, électriques et pliants. Des modèles plus originaux comme les tandems, tricycles et fat bike y sont également disponibles. En plus de son site e-commerce, Velonline dispose de deux magasins dans le nord de la France (à Hem et Marcq-en-Barœul).
Depuis quelques années s’est installée au n° 27 la Pantoufle à Pépère qui propose des charentaises et des mules en feutrine. Avant cette aventure, Barbara travaillait dans le milieu de la formation et Arnaud était déjà dans l’univers du textile. Ce dernier possédait une boutique de vêtements, d’esprit marin, dans le quartier du Vieux-Lille.
Enfin, l’école de danse fondée par Abda N’Diaye, Ndidance, installée au 41 rue Colbert à la place de La Renommée, compte plusieurs centaines d’élèves de 5 à 50 ans, une quinzaine de professeurs et des antennes à Hem et à Dakar.
A ce jour les automobilistes qui empruntent la voie rapide pour venir à Hem ou pour quitter la ville vers l’autoroute, longent donc, avenue de l’Europe, une zone d’activités toujours en mouvement 40 ans après sa construction et qui abrite, en plus des bâtiments initialement construits, un numéro 35 rue Colbert qui fera l’objet d’un prochain article.
Remerciements à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à la Ville de Hem
En 1976, à l’aboutissement de la bretelle de sortie de la voie rapide, les automobilistes arrivent directement boulevard Clémenceau. A leur droite des champs et à leur gauche également des champs hormis les deux rangées d’habitations qui bordent l’avenue de la Marne.
En 1979, la Communauté Urbaine de Lille, la Chambre des métiers du Nord et la ville montent un dossier en vue de l’implantation d’une Zone Artisanale à Hem, boulevard Clémenceau entre les bretelles d’accès à la voie express. La Communauté Urbaine achète les terrains, les viabilise et les revend à la Chambre des métiers.
La première tranche traitée compte environ 27.000 mètres carrés ; c’est la Zone Artisanale. Une zone d’emploi doit ensuite s’installer de l’autre côté de la bretelle, sur le boulevard Clémenceau où la société Damart projette de s’installer.
La zone Artisanale Marcel Lecœur se situe donc au nord est de la ville, au cœur de l’avenue de l’Europe, du boulevard Clemenceau et de l’avenue de la Marne. La pose de la première pierre a lieu en avril 1982, en présence du ministre du commerce et de l’artisanat Mr Delelis, pour une fin de chantier espérée en fin d’année.
Assistent à l’événement Arthur Notebaert, président de la Communauté Urbaine, Gilbert Lalande, président de la chambre des métiers du Nord, et bien sûr Jean-Claude Provo, maire de Hem. La zone est composée de bâtiments de 500, 700 et 1000 mètres carrés qui doivent être divisés en ateliers d’une centaines de mètres carrés.
Six édifices, de dimensions variables, composent l’ensemble. A l’intérieur des bâtiments les cloisons sont disposées en fonction des besoins en surface estimés par les artisans et les box ainsi délimités sont de taille variable. L’implantation d’une vingtaine d’entreprises artisanales y est prévue.
C’est la Chambre des métiers du Nord, maître d’oeuvre, qui finance les travaux de construction des bâtiments. La voirie et les travaux d’assainissement sont pris en charge par la Communauté Urbaine et l’éclairage public par la municipalité. Un aménagement d’espaces verts et de plantations d’arbres est prévu afin de séparer le centre artisanal des habitations avoisinantes et d’en agrémenter les voies d’accès.
Le nom choisi pour cette zone honore Mr Marcel Lecoeur, ancien artisan serrurier parisien, ayant fondé en 1946 la « Fédération nationale de l’artisanat du bâtiment », devenue par la suite la « Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment »(CAPEB), qu’il a présidée pendant plus de 30 ans.
L’inauguration a lieu en 1983 en présence de nombreuses personnalités de la région. Le centre artisanal constitue en effet un atout de choix en matière de relance économique et d’emplois. Après avoir fait « le tour du propriétaire », l’ensemble des invités se réunit à la salle des fêtes pour célébrer la naissance de ce pôle économique de la commune d’Hem.
L’entreprise Graphic Services, est le premier occupant de la zone dès l’année 1983. Cette entreprise de « pré-presse » : composition et photogravure, qui intervient entre l’agence de publicité qui réalise photos et maquettes et l’imprimerie qui va réaliser le produit fini, est en effet la première à emménager au n°4 rue Colbert et y garde son siège social pendant près de 40 ans.
La presse de l’époque a d’ailleurs qualifié cette société de pionnière dans la mesure où la zone était encore presque déserte quand Daniel Leroy y a installé sa petite entreprise de Photogravure, auparavant domiciliée à Roubaix depuis sa fondation en 1981. L’entreprise qui, en 1987, compte déjà une trentaine de salariés, travaille énormément pour le secteur de la Vente Par Correspondance (VPC), en pleine expansion à l’époque sur la métropole.
En dehors de cette société, il est difficile de déterminer quels ont été les premiers occupants de la nouvelle zone artisanale. Quelques publicités donnent à penser qu’il s’agissait bien d’artisans comme cette publicité issue du journal Nord-Eclair dans les années 80.
Par la suite toutefois, dans les années 1990, la zone prend un caractère plus commercial en accueillant notamment un magasin d’usine Kway, au numéro 1 de la rue Colbert, unique rue de la zone. Le point de vente, visible depuis le boulevard Clémenceau par l’arrière du bâtiment, est un peu la vitrine de celle-ci. Le « petit futé » ne manque d’ailleurs pas de le mettre à l’honneur.
extrait du « petit futé » et exemple de produits proposés par la marque (Documents sites du Petit Futé et Kway)
Pourtant, durant ces mêmes années 1990, la vocation initiale de la ZA persiste avec l’arrivée de la société PVC Express à Hem. Après 10 années passées rue de Lannoy à Roubaix, cette entreprise de menuiserie extérieure propose son expertise de la vente et de la pose de portes, fenêtres et volets roulants. Installée à l’époque au n° 36 rue Colbert elle y est toujours plus de 30 ans plus tard.
A suivre…
Remerciements à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à la Ville de Hem
La Blanchisserie Teinturerie du Nord est répertoriée dans l’annuaire téléphonique jusqu’à la moitié des années 1970. Elle exerce son activité sur laines peignées et filées ainsi que sur des fibres artificielles et synthétiques. La vue aérienne de l’entreprise en 1971 est donc l’une des dernières à la représenter en activité.
En 1976, soit après presque 50 ans d’existence, l’entreprise, victime de la crise économique, ferme ses portes. Grâce à la volonté d’une quinzaine d’artisans et de l’ancien propriétaire, d’une agence et de la municipalité, le site voit s’implanter une zone artisanale qui est la première à Hem.
L’ensemble est accompagné d’une supérette au n°346, au coin de la rue Jules Guesde et de la rue des Vosges, qui a pour objectif de desservir le quartier de la Vallée qui commence dans cette rue (perpendiculaire à la rue Jules Guesde), et s’étire jusqu’à la rue de la Vallée.
Dès 1979, un Intermarché est construit au 346, sur une surface de vente de 950 mètres carrés, comprenant alimentation, produits frais, bazar mais aussi un rayon photo. Un parking de 60 places complète l’offre du magasin par ailleurs d’une hauteur modeste et entouré d’un îlot de verdure pour ne pas gâcher l’environnement. Cette implantation doit entraîner la création de 20 emplois.
C’est ainsi que dans les vingt cinq années qui suivent la fermeture de l’entreprise, les habitants voient s’installer sur ce site des représentants de professions très diverses :
des entreprises de bâtiment telles que Guelton (chauffage central), Dourdin (électricité générale), Alutherm (menuiserie alu et plastique), Isotherm (isolation technique et phonique), Morival (maçonnerie)
des entreprises telles que Best (agencement de bureaux), Buisine (agencement de magasins), Discem (cuisiniste)
puis Labbé (électroménager), IBB (imprimerie), Jeanine (studio photo) ou même Laile et Lacuisse (volailler), Hem Modelisme…
Ce n’est que dans la fin des années 2000 qu’intervient la destruction complète de l’usine, hormis les bâtiments en front à rue, après le rachat du site par la ville. Une future zone commerciale et artisanale, actée par le nouveau POS (Plan d’Occupation des Sols) doit voir le jour sur cet emplacement tout à côté du magasin Lidl qui a remplacé l’ancien Intermarché.
Puis en 2009 intervient la démolition du château d’eau, dernier emblème de la Blanchisserie du Nord, devant le voisinage ébahi : « 3 secondes de Waouah ! après 2 mois de préparation » témoigne le Directeur des Services Techniques de la ville de Hem. Des gravats de l’ancienne usine ont été laissés pour amortir la chute et une pelle de 40 tonnes vient achever la tour.
Après le temps des démolitions, vient le temps des constructions : la rénovation du magasin Lidl, l’aménagement d’une zone artisanale et enfin, 10 ans après la destruction du château d’eau, la sortie de terre d’un nouveau centre commercial de six cellules commerciales pour une surface de 740 mètres carrés.
Ce nouveau centre, situé entre le nouveau Lidl et les reste des bâtiments en front à rue de la blanchisserie, qui accueille des professions médicales, paramédicales et des associations, doit comprendre une pharmacie, une agence bancaire, un magasin de cycles, une opticienne et un café-poussette (concept de petite restauration adapté aux enfants en bas âge).
Près d’un siècle plus tard il ne reste donc plus de la Blanchisserie du Nord qu’un bâtiment en front à rue et la vue aérienne de la zone en 1998, soit 20 ans après sa fermeture définitive, en comparaison avec celle qui peut être observée de nos jours n’a plus rien à voir. Il n’en reste pas moins que ce lieu est resté une zone artisanale et commerciale et donc une zone d’emplois pour la ville.
Remerciements à l’association Historihem et à la ville de Hem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem