L’union des Trois Villes

Au début des années soixante dix, l’histoire de la cité des Hauts Champs rejoint celle du quartier des Trois Villes. En effet, Hem, Lys et Roubaix se touchent avec les lieux dits suivants : Hauts Champs, Longchamp, Trois-Baudets, Trois–Fermes, Lionderie, Chemin Vert, Gare-de-Débord. Ce quartier des Trois Villes est constitué en grande partie par des constructions réalisées pendant la décennie précédente. Sa population est équivalente à celle d’une commune de 16.000 à 17.000 habitants, selon la presse. Cependant les équipements sont peu nombreux : il y a les écoles, deux centres sociaux, quelques magasins et depuis un an  une maison médicale. Pour animer ce vaste quartier, il faut un cœur de ville, pour lequel un espace existe, la grande plaine qui se trouve derrière la grande barre, entre la maison médicale et le centre social des Hauts Champs.

L’aménagement du terrain derrière la Grande Barre Photo Nord Éclair

En février 1971, au cours d’une réunion organisée par le CIL et les associations représentatives du quartier, les trois municipalités décident de créer un syndicat intercommunal, dont la vocation sera de définir les besoins en équipements du quartier des Trois Villes. Mais il faut attendre le 21 mars 1972 pour que le principe d’une première réalisation soit acté, celui d’une piscine près de la maison médicale. Le Syndicat intercommunal est donc créé, sans tarder, car l’opportunité d’une opération lancée par la Jeunesse et les Sports visant à édifier 1000 piscines industrialisées allait leur échapper, il ne restait qu’une piscine à attribuer pour le département du nord. La construction doit démarrer fin 1973.
Mais le quartier a d’autres besoins d’équipements collectifs : une crèche, un foyer de jeunes travailleurs, un centre de soins, mais aussi un terrain de football, un autre de volley ball, une piste d’athlétisme, sans oublier un bureau de poste, des cabines téléphoniques et une antenne de police.
Un certain nombre de personnes physiques et d’associations se réunissent le 23 octobre 1972 et crée l’Union des associations du quartier des Trois Villes, qui se donne comme objectif de veiller à l’aménagement et à l’équipement des terrains du secteur, en vue d’améliorer le cadre de vie, conformément aux besoins exprimés des habitants. Il s’agit pour eux de ne pas lâcher les municipalités, les administrations, les sociétés HLM pour qu’on passe aux réalisations.

L’Union des associations des Trois Villes en plein travail Photo Nord Éclair

Qui compose cette association ? Des représentants de l‘association des locataires de Longchamp, l’association des parents d’élèves du CES Albert Camus, de l’école Lafontaine, de l’école de Longchamp, de l’association des usagers du Centre Social des Trois Baudets et celle du Centre Social des Hauts Champs. Il y a aussi un certain nombre de personnes du quartier. Le président est M. Jean Lenne, le docteur Philippe Macquet et M. Albert Baetens en sont les secrétaires et M. Francis Noppe le trésorier.
Quels sont ses premières activités ? Trois commissions se sont mises au travail dont les thèmes sont les suivants : une enquête dans le quartier pour déterminer les souhaits de la population, le suivi des équipements décidés et les projets futurs, et enfin l’information auprès de la population et des autorités. L’union des Trois Villes se pose ainsi comme l’interlocuteur privilégié du syndicat intercommunal, et du CIL.

La piscine des trois villes

C’est en juillet 1974 que débutent les travaux de construction de la piscine des Hauts Champs, l’appellation piscine des trois villes viendra plus tard. Elle doit ouvrir fin août, début septembre 1975. En mai, on annonce que le gros œuvre ne sera terminé qu’en juin, et qu’il faudra s’occuper des abords, de la construction de la maison du concierge, du gazon, et poser une clôture. Bref, le chantier a pris du retard. Les habitants espèrent toutefois que la structure sera ouverte pour l’été, car l’équipement répond à la demande des familles qui ne partent pas en vacances. Mais ce sera plutôt pour septembre, car le problème du personnel n’est pas encore réglé. Si l’on a trouvé un gérant, le syndicat intercommunal doit encore recruter trois maîtres nageurs diplômés.

Le chantier de la piscine en mai 1975 Photo Nord Eclair

En juin, le syndicat intercommunal reçoit une délégation de l’union des associations des trois villes, et la piscine est à l’ordre du jour. Les participants s’entendent sur quatre points : l’ouverture de la piscine aux handicapés adultes avec deux séances spécifiques par semaine, l’accès réservé pour deux séances hebdomadaires à un club de natation représentatif des trois villes, l’ouverture aux scolaires et la mise en place d’un accueil favorisant les relations humaines. Deux questions restent posées : l’ouverture pour l’été et les tarifs. Le principe d’une concertation régulière est adopté, et l’on se penche déjà sur le projet d’aménagement d’un terrain d’aventures derrière la Grande Barre.

La piscine pendant l’été 1976 Photo Nord Matin

Un an plus tard, à l’occasion de la grande canicule de l’été 1976, les habitants apprécient qu’on ait construit une piscine avec un toit ouvrant et une porte coulissante. Le temps a fait mentir les météorologues, il fait beau et chaud, même dans le Nord ! Les jeunes du quartier des trois villes ont pu bénéficier de cette piscine à ciel ouvert dont beaucoup avaient prédit qu’on la laisserait couverte. Il reste encore des aménagements à réaliser sur le pourtour. Cette piscine connaîtra une première rénovation en 1992. Elle bénéficie à nouveau d’un vaste chantier de rénovation, prévu jusqu’en novembre 2011.