Les courants vagabonds

Mars 1896 Le mystère du téléphone qui brûle

C’est par un début d’après midi de Mars 1896, vers une heure et demie, que des crépitements se firent entendre en même temps qu’une vive lueur apparut autour de la sonnerie du téléphone installée chez les époux Desoubrie et destinée à recevoir les appels en l’absence du personnel municipal. Au même instant, une fumée acre et intense s’échappait des bureaux du secrétariat de la Mairie, qui se trouvait à l’époque dans l’actuelle rue Florimond Lecomte. Toute l’installation téléphonique municipale obtenue à la suite d’une décision du Conseil du 18 Août 1892 fondait littéralement suite à un échauffement subit.

Mairie de Wattrelos en 1896 Collection Particulière

Ce n’est que tard dans la soirée qu’on sut la cause de cet étrange incident. Un fil de traverse soutenant le tramway s’était détaché et avait touché le fil téléphonique, ce qui provoqua instantanément la combustion des deux sonneries et de l’installation entière qui fut détériorée au point qu’elle fut déclarée irréparable par Monsieur Schmidt, chef du service téléphonique venu en Mairie le lendemain.

Monsieur Henri Pollet Maire de Wattrelos rencontre aussitôt la Compagnie des Tramways et celle-ci s’engage à remplacer toute l’installation, ainsi que tous les frais occasionnés par l’incident. Ce contact entre fils eut d’autres répercussions : certains abonnés furent « électrisés » par leur téléphone, ou privés de communication pendant quelques temps. Les employées du bureau central avaient également ressenti les effets de l’incident, en éprouvant une certaine commotion au toucher des plaques. Autrement dit, un certain nombre de personnes manquèrent d’être électrocutées par ce malencontreux contact et par ce qu’on appellera désormais les courants vagabonds. Ce problème amènera la Compagnie des Tramways de Roubaix et Tourcoing (T.R.T.) devant le Conseil de Préfecture à l’occasion d’une action intentée par les P.T.T en 1912, et elle fut condamnée à payer à l’État les dégradations occasionnées par l’électrolyse provenant des courants vagabonds.

Le passage à niveau de la rue Carnot Collection Particulière

Le tramway électrique était tout récent à Wattrelos et ses délateurs étaient nombreux. La ligne fut prolongée du Laboureur où se trouvait le dépôt jusqu’à la Grand Place de Wattrelos grâce à l’ouverture de la rue Carnot en 1894. L’année 1895 vit l’établissement de la voie, qui croisera celle du chemin de fer à hauteur des établissements Leclercq Dupire, et l’apparition des sinistres gibets qui soutiennent les fils électriques, du mot d’un correspondant mécontent écrivant au Journal de Roubaix. Ce dernier écrivait encore le 14 Décembre 1895: si encore le trolley et les traverses étaient convenablement soutenus! Mais depuis de longues semaines toute cette ferraille pend lamentablement à demi-accrochée, un des poteaux ayant été brisé à sa base et le fil n’ayant pas été fixé à son remplaçant.

La Mairie elle même était déjà intervenue pour faire cesser cet état de choses qui se situait sur la Grand Place de Wattrelos avec tous les désagréments et les dangers que présentait cette récente installation électrique. Quelques incidents complètent la liste des méfaits du tramway, qui sont plutôt dus à la nouveauté de son apparition : un cheval effrayé est blessé par le tramway le 7 février, la voiture du tripier bloque la voie et occasionne du retard le 2 Mars, sans compter les chutes des personnes qui descendent en marche, intrépides acrobates ou simplement en état d’ébriété.

Le tramway, comme le téléphone, survécurent à ces incidents. Mais qui pouvait prévoir à cette époque, que la rencontre de ces deux instruments du progrès provoquerait des étincelles ?

extrait de Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

La ligne F : dans les rues anciennes de Lille

La ligne départementale de tramways F Lille-Roubaix démarre à l’origine de la grand-place de Lille, devant la bourse (celle qu’on appelle aujourd’hui l’ancienne bourse). Les photos qui suivent montrent, la première au premier plan un tram à cheval, et au fond à gauche une locomotive système Franck et une remorque arrivant sur la place en venant de Roubaix, et l’autre une machine de même type manœuvrant devant la bourse. En effet, au terminus, la machine devait emprunter une bretelle pour contourner sa rame de manière à se remettre en tête pour le voyage retour.

Photos Translille et Collection Particulière

La voie va se diriger vers la porte de Roubaix à travers les rues étroites d’un ancien quartier dont la démolition débute en 1870 avec le percement de la rue Faidherbe entre la place du théatre et la nouvelle place de la gare. Le quartier est bouleversé et la halle échevinale, le Minck (marché aux poissons) et la chapelle des bons fils vont disparaître à cette occasion. Le reste du quartier va subir ultérieurement le percement du boulevard Carnot et l’édification de l’Opéra.

Plan cadastral 1881

Quittant la grand place, le F emprunte la courte rue des Manneliers qui, dans la deuxième partie du 20ème siècle a été mise en sens unique soit dans un sens, soit dans l’autre selon les époques, ce qui fait que les tramways, à double voie, circulant dans les deux sens, les automobilistes avaient toutes les chances de se trouver face à un tram venant en sens inverse au milieu de la chaussée, ce qui a généré une certaine pagaille pendant des décennies ! Sur la photo des années 50, une motrice 800 venant de Roubaix arrive grand place, prenant la rue des Manneliers à contre-sens.

La ligne F à Lille près de l’ancienne bourse Collection Particulière

Au sortir de la rue des Manneliers, la ligne passe devant l’ancien théâtre qui va disparaître dans un incendie en 1903, et sera remplacé quelques dizaines de mètres plus loin par l’Opéra que nous connaissons aujourd’hui. La photo suivante, prise depuis la rue Faidherbe, autrefois rue de la Gare, nous montre une rame vapeur en direction de Roubaix devant le théâtre. A gauche de celui-ci, la bourse.

La ligne F passant devant l’ancien théâtre Collection Particulière

Mais le tramway F laisse à sa droite la rue de la gare pour emprunter tout droit la rue des sept sauts, longue d’à peine 35 mètres. Cette rue des sept sauts va disparaître lors du percement du boulevard Carnot au début du 20ème siècle La photo qui suit date des environs de l’année 1870.

Document Gallica, bibliothèque Nationale

Poursuivant sa route, notre tramway pénètre dans le vieux marché aux poulets qu’il traverse et suit la rue du même nom. Sur la photo qui suit, on aperçoit au fond la grand place. L’autre vue est prise en sens inverse avec, au fond, la rue des arts.

Photos site Lille d’antan

La voie parvient ensuite à la rue des arts dans laquelle elle tourne à droite pour un parcours de quelques mètres. Cette rue existe encore aujourd’hui. On y trouvait la quincaillerie Trenois, qui, encore dans les années 70 avait gardé son aspect d’antan avec ses rayonnages et les bureaux hauts en chêne usé par les années d’utilisation, des employés.

Quincaillerie Trenois et Decamps Collection Particulière

La ligne prend à gauche la rue de Roubaix qui existe toujours elle aussi et conduit encore vers jusqu’à la porte homonyme sous les voûtes de laquelle passe le tramway. La photo, prise après des destructions de la première guerre, nous montre l’étroite rue de Roubaix.

Destructions 1418 Collection Particulière

Les portes fortifiées étaient alors les seuls endroits où le franchissement des fortifications était possible. Pour des raisons de sécurité, elles n’offraient qu’un passage étroit. A l’occasion de la création de la ligne, on ouvre deux arches supplémentaires dans cette porte, datant du début du 17ème siècle. La photo la montre avant ces travaux. Elle portait également le nom de porte Saint Maurice.

Document Gallica

Aujourd’hui, la porte de Roubaix a conservé autour d’elle quelques maisons d’époque bien restaurées et débarrassées des enduits « modernes ». La voie unique se dédouble pour passer sous la porte de Roubaix. Sur la photo du bas, on remarque une Simca « Vedette » à moteur 8 cylindres, premier version de 1950 au dos rond, alors que la motrice 880 pénètre dans Lille intra muros.

Photos Lille d’antan et TransLille

Dans les dernières années du siècle, le tracé est modifié et la ligne emprunte la rue Faidherbe en direction de la gare. Ici la locomotive 16 et sa remorque, venant de Roubaix, est proche de son terminus. Au fond, la gare.

Photo Translille

Les rames prennent à gauche, avant d’arriver à la gare, à hauteur de la rue des pont de Comines et traversent la place des Reignaux. Sur la deuxième photo à droite, un magnifique cabriolet traction stationne derrière une 202, et à gauche on remarque une Renault des années 20 qui stationne derrière une charrette à bras.

Photos TransLille et Collection Particulière

La voie rattrape ensuite la rue de Roubaix par l’ancienne rue de la Quenelle et poursuit sa route comme auparavant.

Remerciements aux sites cités en légende, TransLille, Lille d’Antan, Gallica, ainsi que les archives départementales.

A suivre …

La ligne F, de Lille à Roubaix

C’est en juin 1874 qu’apparaissent les tramways urbains à Lille. Peu après l’ouverture de la ligne F reliant la Grand-place au Pont du Lion d’Or, un projet prévoyant une ligne entre Lille et Roubaix, prolongeant cette dernière pour une longueur de 7370 mètres est approuvé en 1876, en même temps que d’autres lignes reliant Lille-Tourcoing, Lille-Hellemmes, Lille Haubourdin et Lille-Lomme

Cette ligne dite « départementale » ou suburbaine, sera construite et exploitée par les TDN (Tramways du Département du Nord). La ligne, partant de Lille, traverse Mons, Flers, Croix et a son terminus à Roubaix sur la grand place.

Plan Google Maps

On est alors en pleine époque de la traction par chevaux, bien accueillie sur les différentes lignes à Lille. Mais, au vu de ses inconvénients (vitesse faible et frais généraux élevés dûs à l’importante cavalerie nécessaire), on cherche d’autres modes de traction.

La voiture 17 rue Nationale vers la grand place au temps des trams à chevaux – document Collection Particulière

Tout naturellement, on se tourne vers la vapeur, reine du 19ème siècle. C’est ainsi qu’en 1878 on assiste, en même temps que la création du dépôt du Lion d’Or, à des essais de traction à vapeur. Ces essais se poursuivent et on profite de la mise en service, le 2 Juillet 1880, de la ligne entre Lille et Roubaix, pour assurer la traction par des machines système Hugues, capables de remorquer 2 voitures au maximum. Ces machines à deux essieux, sont des « bicabines », c’est à dire qu’elles possèdent un poste de conduite à chaque extrémité, permettant un fonctionnement dans les deux sens sans retournement aux terminus. Elles sont louées à la société Hughes pour les essais.

Document Au fil des trams

Mais la traction à vapeur reste coûteuse elle aussi, car il faut deux personnes pour faire marcher la machine. De plus, les avis sont peu favorables dans la population et la municipalité craint les accidents. Les polémiques vont bon train et on limite la vitesse à 8km/h en ville derrière des « éclaireurs de voie » à pied, munis de drapeaux. Pourtant, la traction mécanique fait la preuve de ses avantages, mises à part les émissions de fumée et la nécessaire chauffe manuelle. Pour éviter cela, on teste des machines sans foyer système Francq fabriquées par Cail à Fives. Egalement à deux essieux, elles comportent un réservoir calorifugé rempli d’eau et de vapeur à haute pression. En 1881, on procède à des essais qui donnent toute satisfaction entre la grand place et le Lion d’Or.

La machine Franck numéro 7 baptisée « Roubaix »

Les machines viennent au dépôt recevoir leur plein d’eau bouillante qui dégage la vapeur destinée à assurer la traction. Les machines sont également des bicabines. Malgré tout, les riverains protestent. Ils ont du mal à accepter ces mécaniques bruyantes qui risquent d’effrayer les chevaux. Pourtant, la préfecture demande à la ville d’entériner le choix de la traction vapeur à titre définitif. Le conseil municipal, fait examiner la proposition par la commission des tramways qui, considérant que cette solution est un progrès, entérine le choix.

Les machines Franck sillonneront une vingtaine d’années la ligne, alors que la traction électrique se généralise aussi bien à Lille qu’à Roubaix-Tourcoing. Les utilisateurs sont habitués à ces trams qui prennent le courant par une perche et, en 1903, ce mode de traction finit par supplanter la vapeur sur la ligne Lille-Roubaix.

On met en service des motrices numérotées dans la série 800. Les premières de la série possèdent sur la toiture deux phares côte à côte, les autres deux phares aux coins.

La motrice 804, première série – photo collection particulière

Elles possèdent deux moteurs de 50 chevaux et deux plate-formes d’extrémité. Au centre ; deux compartiments à banquettes longitudinales, première et deuxième classe, séparés par une cloison de verre. Elles tractent une remorque de type « Morel-Thibaut » possédant une seule plate-forme centrale et deux compartiments extrêmes.

La motrice 919, dernière de la série, et sa remorque

Au milieu des années 30, on assiste à l’arrivée d’une nouvelle série de motrices baptisées 800 également, livrées neuves à partir de 1934. C’est à ce moment que les voitures de la compagnie prennent les couleurs dont on se souvient : vert lumineux sous les fenêtres, et crème au dessus.

La motrice 801, prototype de la série, grand place à Lille – document site Delcampe

La fermeture de la ligne aura lieu en 1956, après près de 75 ans de bons et loyaux services. Nous allons maintenant la parcourir de bout en bout.

A suivre

Cette étude se base sur les documents de la médiathèque de Roubaix et des archives municipales, ainsi que sur le livre de Claude Gay intitulé « Au fil des trams ».

La ligne Lille-Leers – dernière partie : Lys et Leers

 

Nous avons parcouru la ligne depuis Lille jusqu’à la sortie de Lannoy, où elle a suivi un parcours très sinueux. Elle va maintenant former une ligne droite ponctuée de quelques larges courbes pour traverser Lys et Leers.

Avant cela, elle doit abandonner les rails de la compagnie des TRT (Tramways de Roubaix-Tourcoing) qu’elle a empruntés sur une centaine de mètres et tourner à droite dans la rue de Leers.

Le carrefour que nous voyons sur la photo a bien changé. L’usine Boutemy à gauche a disparu, remplacée par l’entreprise Stein, disparue depuis elle aussi. A cet emplacement s’est récemment installé un supermarché. Le bâtiment qui fait l’angle a été remplacé dans les années 50 par un autre, à vocation semble-t-il différente.

Photo collection particulière

La photo date d’avant l’ouverture de la ligne en 1908, puisqu’on ne voit ni l’aiguille, ni la courbe d’entrée dans la rue de Leers qu’on aperçoit à droite. Elle pourrait même être antérieure à 1895 : les rails que l’on voit sont ceux de la ligne 3 de Roubaix à Toufflers et leur écartement fait penser à une voie de 1m44, celle utilisée par les tramways à chevaux. En effet ce n’est que lors de l’électrification en 1895 que l’écartement a été réduit à 1 mètre.

Le même endroit aujourd’hui – Photo Jpm

La voie emprunte donc vers la droite la direction de Leers, en suivant l’actuelle rue Jean-Baptiste Lebas, laissant sur sa gauche les arbres de l’ancien parc Motte, passées les quelques maisons bordant le carrefour. Deux cent mètres plus loin, juste après la mairie, on la retrouve dans une vue, prise en sens inverse en direction de Lannoy avant la construction de la ligne. Au premier plan gauche l’entrée de la rue Delory, au deuxième plan à droite on devine, avant les arbres, le renfoncement de la mairie.

Document site Delcampe.

Avançons encore en direction de Leers. Nous voici au carrefour suivant à quelques dizaines de mètres vers Leers. A gauche la rue Jeanne Hachette, à gauche la rue Jeanne d’Arc. La voie suit toujours fidèlement le trottoir.

La rue Jeanne Hachette – Photo collection particulière

150 mètres plus loin, la voie passe devant l’église que nous apercevons au bout de la rue Alfred Bara. L’horlogerie « Au coin doré » est aujourd’hui une maison d’habitation, mais l’aspect du site est inchangé.

L’Église – Document coll. Particulière

Encore quelques centaines de mètres, et nous approchons des limites de Lys. La rue prend le nom de rue du Fresnoy. La photo suivante nous montre le carrefour avec les rues Fénelon à gauche et de Toufflers à droite. On voit la motrice 20 en état et en livrée d’origine se diriger vers Leers. Pour parvenir à cet endroit, il faut aujourd’hui emprunter le pont au dessus de la voie rapide et traverser le rond-point qui le jouxte, laissant sur la droite la zone industrielle de Roubaix-Est.

Le Fresnoy – Document Trans’Lille

Avançons encore en ligne droite dans une zone moins urbanisée pour parvenir sur le territoire de Leers. La rue s’appelle maintenant la rue de Lys et nous allons pénétrer dans le village. La photo qui suit est prise dans cette zone, bien qu’elle soit difficile à situer exactement. On y voit une motrice venant de Leers le jour de l’inauguration de la ligne.

Le jour de l’inauguration – Document Historihem

Entrant dans le village, la ligne va passer non loin du dépôt des tramways de l’ ELRT qu’elle laisse sur sa gauche. Une aiguille et une courbe permettent d’y accéder depuis la rue de Lys en empruntant ce qui était à l’époque une voie spécifique, et qui est aujourd’hui la rue Colbert. Un autre accès pour les véhicules routiers est aménagé dans la rue du Maréchal Leclerc à l’arrière de la remise.

Le site du dépôt – Photo IGN 1933

Une photo nous montre justement la grille d’accès à la rue du Maréchal Leclerc. On y voit la motrice 104 dans sa magnifique livrée d’origine, filets bleu foncé et armes des trois villes, en cours de levage. Le bâtiment qu’on voit à l’arrière plan existe encore aujourd’hui.

L’accès côté rue du Maréchal Leclerc – Photo TransLille

Le dépôt est majoritairement constitué de hangars servant à remiser le matériel à l’intérieur desquels des voies parallèles desservies par des aiguillages permettent d’aligner les motrices. La photo précédente nous montre qu’on y pratique les révisions courantes, les trams n’ayant, à l’origine, pas accès au reste du réseau ELRT. La photo qui suit nous montre la remise le jour de l’inauguration.

L’intérieur du dépôt le jour de l’inauguration – Document TransLille

Ce dépôt est abandonné dans les années 30, alors que le terminus est ramené à Lys. Il sera ensuite démoli : il n’apparaît plus sur les photos aériennes en 1949. Depuis, le terrain a été loti de maisons individuelles. Toutes les motrices de L’ELRT seront alors regroupées sur le dépôt de Marcq au croisé Laroche, également disparu aujourd’hui.

La photo suivante est prise au bout de la rue de Lys, après le dépôt et juste avant le carrefour avec la rue du Maréchal Leclerc.

Document site Delcampe

Au carrefour, la voie va prendre à droite pour se rapprocher de son terminus en suivant la rue Joseph Leroy, qui, relativement étroite, ne devait pas laisser beaucoup de place pour le trafic routier…

La rue Leroy – Photo La Voix du Nord 2021

Encore quelques centaines de mètres et la voie vire à 90 degrés vers la gauche pour emprunter la rue Thiers. Elle se dédouble dans la rue avant de parvenir à l’église, terminus de la ligne et terme de son périple. On distingue au fond une des motrices du réseau.

La rue Thiers et l’église de Leers – Photo site Delcampe

Une dernière photo est un retour à l’origine de la ligne. Elle nous montre l’autre terminus, à Lille, distant de plus de 15 kilomètres par le rail de l’église de Leers.

La place des Buisses à Lille – Photo Trans’Lille

Nous remercions les associations Trans’Lille, Historihem, Amitram et Leers historique, ainsi que les sites de l’Institut Géographique National, de La Voix du Nord et de Delcampe.

La ligne Lille-Leers, huitième partie : la traversée de Lannoy

Sortant de Hem, la ligne de tramway pénètre dans Lannoy à hauteur de l’’hospice. Nous sommes dans la rue de Lille, et les rails continuent à longer le trottoir situé du côté gauche de la chaussée. La voie va maintenant suivre un parcours très sinueux vers Lys.
La photo qui suit, tirée du site d’Historihem, nous montre une fois encore la motrice 13 dans son état d’’origine. Ici, elle vient de Hem et se dirige vers Leers.

Photo Historihem

La photo suivante, prise d’un peu plus loin dans le même sens, nous fait découvrir les premières maisons de Lannoy avec, au fond, l’’hospice et l’’institution St Charles. On remarque la largeur de la chaussée pavée et le double fil de contact au dessus de la voie.

Photo collection particulière

Voici une autre vue, prise quelques dizaines de mètres plus loin en direction de Leers. Nous sommes à l’’emplacement de l’’ancienne porte de Lille, un des rares endroits où la largeur de la chaussée est suffisante pour autoriser l’’éloignement des rails par rapport au trottoir et laisser ainsi un espace pour le stationnement. Nous approchons de l’’église, dont on voit le clocher au second plan à droite, alors qu’’au premier plan on découvre l’’amorce d’’un aiguillage qui dédouble la voie. A gauche l’’ancienne rue des trois rois, aujourd’hui la rue de la Gendarmerie, et à droite la rue St Jacques qui n’a pas changé de nom.

Photo collection particulière

Avançons encore de quelques mètres. Nous sommes maintenant à hauteur de la place de l’’église. La voie a repris place le long du trottoir de gauche. La circulation ne semble pas très dense ; les gens peuvent s’’installer sur la chaussée pour prendre la pose. L’’église est à notre droite. A gauche, la rue des religieuses, maintenant rue des martyrs de la résistance.

Document collection particulière

Nous continuons d’avancer dans la rue de Lille qui va faire coude brutal vers la gauche, le premier d’une série pour la ligne de tramways. Nous voyons au fond une belle propriété, remplacée aujourd’hui’ par des immeubles neufs. La grille qu’’on voit au fond à droite est celle du parc du château Jean de Lannoy.

Photo collection particulière

La vue suivante, prise en sens inverse nous montre l’’extrémité de la rue de Lille après la courbe que nous venons de rencontrer. On y voit au premier plan à gauche la Poste et au fond le château Jean de Lannoy. La voie tourne à droite devant la poste pour s’’engager dans la rue Royale, renommée depuis rue Nationale.

Photo collection particulière

Nous poursuivons notre chemin dans cette dernière rue, où la photo suivante, prise vers Hem, nous montre la voie qui continue à suivre le trottoir de gauche. Dans cette rue étroite, il semble que croiser un tramway devait constituer un problème pour un lourd charroi….

Document collection particulière

Au bout de la rue, la voie vire à droite pour rejoindre la rue des Bouchers en contournant une maison ancienne bien restaurée aujourd’hui.

Le coin des rues Nationale (à droite) et des Bouchers Photo Jpm

La ligne va suivre la rue des bouchers pendant une vingtaine de mètres en déployant une double voie, ainsi que nous pouvons le voir sur la photo qui suit, prise dans le sens opposé vers Hem, au temps des becs de gaz. La rue Nationale est au deuxième plan à gauche, alors qu’’au premier plan à droite se trouve l‘’ancienne rue de Roubaix, aujourd’’hui rue des trois frères Rémy. Tout au fond on distingue la rue des remparts, limite de Lannoy, et la cheminée de l’’usine Boutemy. Remarquons la signalisation routière, redondante mais sommaire, car peinte directement sur les façades.

Photo collection particulière

La ligne de tramways va donc suivre une contre-courbe à angle droit vers la gauche pour pénétrer dans cette rue des trois frères Rémy, où se trouvait l’’octroi de Lannoy, qui la mène à Lys par la porte de Roubaix. La chaussée de cette courte rue supportait bon nombre de voies. La photo suivante nous montre en effet la ligne ELRT (Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing) Lille-Leers, avec la pointe d’’une aiguille située dans la courbe, qui croise puis rejoint, venant de la rue des bouchers à gauche, la ligne C Roubaix-Toufflers des TRT (Tramways de Roubaix-Tourcoing), qui, elle, se dirige vers la rue de Tournai à droite.

Photo collection particulière

La photo suivante est prise en sens inverse. On y voit la voie commune aux deux compagnies effectuer son virage vers la gauche gauche pour s’engager, en direction de Lys, dans la rue Jules Guesde, l’’ancienne route départementale de Roubaix à Tournai et St Amand, avant de tourner à droite en direction de Leers. On voit sur le deuxième bâtiment à gauche la pancarte signalant l’’octroi, alors que le bâtiment blanc à droite a aujourd’’hui disparu. La belle maison au premier plan à gauche a, heureusement, été préservée jusqu’’ici.

Photo site Delcampe.

En résumé, voici une vue aérienne montrant les méandres suivis par la ligne dans Lannoy. Les voyageurs de l’ELRT devaient avoir l’’estomac bien accroché !

Photo IGN 1947

A suivre…

La ligne Lille-Leers – Septième partie : Hem, la rue de Lannoy

Passé Hem-Bifur, où les voies forment un triangle, nous pénétrons dans la rue de Lannoy. Au premier plan à droite sur la photo, la courbe de la voie menant à la mairie et à l’église de Hem. Le café visible à droite a existé jusque dans les années 2000, il est remplacé aujourd’hui par une banque. Devant la première maison à gauche, un arrêt pour les cars Citroën. L’abri des tramways était situé juste après le coin de la rue. Les rails vont maintenant suivre le trottoir de gauche.

La bifurcation – Photo collection particulière

La vue suivante est prise, en direction de la bifurcation, une cinquantaine de mètres plus loin dans la rue Jules Guesde, le nouveau nom de la rue de Lannoy. On y voit la motrice 13 dans les années qui suivent sa première rénovation en 1924 descendre vers Hem-Bifur. Le bâtiment de l’atelier qu’on voit à droite existe toujours, quoiqu’un peu modernisé. Nous sommes au niveau du numéro 13.

Le bas de la rue – Photo collection particulière

La vue suivante est prise quelques pas plus loin vers Lannoy. On y découvre l’ancienne poste, devenue aujourd’hui la marbrerie Piccini qui forme, au numéro 19, le coin avec la rue de Beaumont. La façade a été refaite, mais la forme générale du bâtiment subsiste.

Photo collection particulière

Nous sommes maintenant une centaine de mètres plus haut dans la rue et nous regardons vers Hem-Bifur. La maison à droite porte le numéro 35. Le champ à gauche, après avoir connu le collège Elsa Triolet, accueille maintenant un lotissement récent.

Le numéro 35 et l’emplacement du collège – Photo collection particulière

Un peu plus loin, nous arrivons au point culminant de la rue, au carrefour formé par par celle-ci avec la rue de la Vallée et le chemin des trois baudets. La première des photo nous montre la motrice 15 en route vers Leers après la première rénovation de 1924, la seconde est une vue prise au même endroit en sens inverse, et la troisième nous montre le carrefour lui-même. Nous sommes aux alentours des numéros 133 à 151. On voit qu’à l’époque les habitations étaient relativement clairsemées et laissaient la part belle à la végétation. Les trois documents proviennent d’une collection particulière.

Vue vers Lannoy. Le pignon daté de 1901 à droite a été cimenté depuis
Au même endroit – Vue vers Hem centre
Le carrefour de la Vallée vue vers Lannoy – Documents collection particulière

Un peu plus loin, nous arrivons aux abords de la Lionderie. A partir de cet endroit la route va descendre. Voici maintenant deux photos qui nous montrent également une courbe suivie d’une contre-courbe.

Le bâtiment de la ferme à gauche est le numéro 179
La même ferme à droite cette fois – Documents collection particulière et Historihem

Le carrefour que l’on voit sur la photo suivante n’est pas facile à situer, pourtant, il s’agit bien de celui que fait la rue Jules Guesde avec la rue de la Lionderie. La ferme avec les deux pignons encadrant un corps central qu’on voit sur les deux photos précédentes n’est pas encore construite, et la grange du fond a disparu. Le bâtiment qui la précède abrite aujourd’hui des commerces. En revanche, à gauche, les maisons de l’alignement n’ont pas changé.

Le carrefour avec la rue de la Lionderie – Photo collection particulière
Les commerces – Photo Jpm

Pour ce qui est du carrefour lui-même, il a peu près changé, hormis que le poste EDF à droite a été construit postérieurement à l’époque de la photo noir et blanc.

Le carrefour aujourd’hui – Photo Jpm

Deux cent mètres plus loin, la voie rencontre la ligne Halluin-Somain qu’elle traverse sur un passage à niveau doté de barrières oscillantes. La maison du garde-barrière à gauche sur la photo a disparu, de même que la voie de chemin de fer, qui a fait place aujourd’hui à un chemin de randonnée. La ligne de tramway ayant également été déferrée, seul un reste de talus qui formait le remblai précédant l’ancienne passerelle nous rappelle la croisée des deux voies en cet endroit.

Vers le Passage à niveau et Lannoy – Document Historihem

La photo suivante montre la traversée du passage à niveau le jour de l’inauguration de la ligne. Les passagers du tramway, comme ceux du train, devaient être secoués lors de la traversée de ce croisement formant pratiquement un angle de 90 degrés !

Le croisement – Document Au fil des trams

Cette traversée à niveau gênante est ensuite remplacée par une passerelle. Pour cela, on détourne la voie, lui faisant contourner par la droite le pâté de maisons. Cette passerelle sera détruite par les allemands en 1918, puis reconstruite en 1920. Une photo aérienne nous la montre en 1947.

Photo IGN 1947
La passerelle et des motrices en état d’origine – Document Le Journal de Roubaix – Septembre 1920

Juste après le passage à niveau, la voie se dédouble pour permettre les croisements des motrices montantes et descendantes, ainsi qu’on le distingue au premier plan à droite de la photo suivante, prise en direction du centre de Hem.

Photo collection particulière

Poursuivant sa route, le tramway passe devant l’institution St Charles inchangée aujourd’hui et l’hospice, toujours présent et dont l’aspect n’a pas évolué non plus. Nous sommes maintenant à la limite de Lannoy, que nous parcourrons durant le prochain épisode de cette série…

L’entrée de Lannoy – Document collection particulière.

 

A suivre…

La ligne Lille-Leers – Sixième partie : Hem, la rue de Lille

Nous avons suivi la ligne à travers ce qui est aujourd’hui Villeneuve d’Ascq, et l’avons laissée à la croisée des chemins du Recueil et d’Hem. Ce dernier chemin, dit de grande communication numéro 6, marque, sur quelques centaines de mètres, la limite entre Flers et Annappes. A la création de la ligne, on est encore en pleine nature et le chemin n’est bordé que de rares constructions. Celles-ci disparaissent complètement après la courbe à droite qui nous fait abandonner Flers pour pénétrer complètement dans Annappes.

Plan cadastral 1890

Ici, le tramway circulera jusqu’à sa fin en plein champs, comme le montre cette photo aérienne de 1951.

Vue aérienne Annappes 1951 Photo IGN

Aujourd’hui le chemin est coupé dans sa partie centrale par un rond-point, puis longé ensuite par le remblai de la voie rapide.

Photo Jpm

Après une large courbe à gauche, nous abandonnons la campagne pour rencontrer les premières maisons de Hempenpont, l’entrée, tracée elle aussi en courbe, de Hem.

Photo Jpm

Ce hameau constituait le carrefour des chemins venant de Flers, qui menaient à Croix et au centre d’Hem. Le cœur névralgique en était une auberge spécialisée dans la friture d’anguilles, située sur le carrefour où se séparaient les routes de Croix et de Hem, et devant laquelle le tramway négociait une courbe brutale à droite pour se diriger vers le centre de Hem.

Entrée de la rue de Lille à Hem Document Historihem

Nous nous trouvons alors à l’entrée de la rue de Lille, qui a pris ensuite le nom du général Leclerc. La voie va emprunter cette artère en suivant de près le trottoir de droite.

Remarquez à droite sur la photo suivante, devant le mur de la teinturerie, l’abri pour les voyageurs, qui semble indiquer que l’arrêt desservant l’auberge était très utilisé par les clients. En dessous, la même vue, prise aujourd’hui.

Rue de Lille à Hem Photo collection particulière.
Photo Jpm

Le tramway poursuit sa route, remontant cette rue, l’une des plus importantes de la ville. La première partie est en ligne droite, et propose de la verdure à gauche et des constructions sur la droite. La voie est unique. L’aspect de ce tronçon a peu changé aujourd’hui.

Rue de Lille à Hem Photo collection particulière

Quittant Hempenpont, après avoir parcouru une centaine de mètres et dépassé l’intersection avec la rue de la Tribonnerie, menant aujourd’hui à la poste, nous abordons le quartier de la citadelle. Après un premier virage sur la droite, la ligne attaque un « S ». Au niveau de la première courbe, une grille marque l’endroit de l’actuelle avenue Pierre Bonnard qui dessert maintenant un quartier résidentiel. A cet endroit, on remarque l’aiguille de fin d’une zone de voie dédoublée. Les cheminées d’usine sont nombreuses à l’époque du tramway.

Photo collection particulière

Nous retrouvons ensuite sur environ deux cent mètres une zone moins lotie et plus verdoyante. Après une contre-courbe à droite, une portion droite que nous montre la photo suivante, prise vers Lille après guerre. Elle nous présente à droite une série de belles propriétés qualifiées de châteaux, et dotées, à l’époque, de grands parcs d’agrément. Le camion Renault AHN visible à gauche empiète sans vergogne sur la voie !

Photo collection particulière

Cent mètres plus loin, une large courbe vers la droite, vue vers Lille sur la photo suivante, nous approche du centre. Nous retrouvons ici des constructions serrées l’une contre l’autre de chaque côté de la rue.

Photo collection particulière

Au même endroit et dans la même courbe, mais en tournant cette fois le dos à Lille, nous apercevons tout au fond l’église de Hem :

Photo collection particulière

Poursuivant notre route, nous distinguons mieux l’église. Nous atteignons presque Hem-Bifur, le croisement avec la rue qui nous mènera à gauche vers Lannoy. Le mur blanc à droite est celui de la ferme Franchomme.

Devant cette ferme, plusieurs photos représentent des motrices de la ligne Lille Leers. En voici une mettant en scène la voiture 13, modernisée en 1934, et limitée à Hem-Bifur, ce qui place la photo dans les années peu après 1947.

Hem-Bifur Photo Historihem

Immédiatement après la ferme, l’aiguille et la courbe à gauche nous mènent dans la rue de Lannoy, qui a ensuite pris le nom de Jules Guesde. A l’angle des deux rues, un autre abri pour les voyageurs, construit sur le même modèle que celui rencontré à Hempenpont.

Photo collection particulière

A suivre la rue Jules Guesde, anciennement rue de Lannoy…

La ligne Lille-Leers 5e partie : la traversée de Flers

Venant de Lille, la ligne quitte Hellemmes au carrefour avec la rue Jules Ferry : elle oblique alors vers la droite le long de ce qui est aujourd’hui le centre commercial Cora. Elle va traverser Flers, toujours sur le chemin de grande communication numéro 6, qui a pris ici au 20ème siècle le nom de rue Jules Guesde.

A partir de ce point, à l’origine, le trajet va devenir franchement campagnard, après les constructions relativement clairsemées sur le territoire d’Hellemmes. A Flers, le plan cadastral de 1890 n’indique pratiquement aucune habitation, mis à part un petit groupe au droit du bourg de Flers et quelques rares fermes éparses : le tramway y circule au milieu des champs.

Plan cadastral de 1890 – Document archives départementales

Il est à noter que 50 ans plus tard, la proportion de terres agricoles n’a pratiquement pas diminué. Comme le montre cette photo aérienne IGN de 1947, peu avant la fermeture de la ligne, la fièvre bâtisseuse ne s’est pas encore manifestée :

Photo IGN

Parmi les bâtiments que la ligne dépasse au niveau du Bourg, on remarque sur les photos qui suivent, juste après le carrefour avec le chemin menant au Sart, un petit groupe de constructions et une grande ferme, dénommée, sur le plan cadastral de 1825, la « ferme de la Frannoy ».

L’un de ces bâtiments est l’école des filles. On retrouve cet ensemble quasiment inchangé aujourd’hui.

Photos coll. Particulière et Google

De même, la très ancienne ferme existe toujours elle aussi ; elle est aujourd’hui dénommée de « ferme du haut » après avoir été connue sous le nom de ferme Delesalle. Elle offre maintenant au public des animations culturelles et artistiques.

Photo Google

Mais le bourg s’étend, et le côté impair de la rue ne tarde pas à se bâtir. En face de la ferme, plusieurs maisons sont érigées aux numéro 247 et suivants. La photo suivante, des années 30, nous montre les constructions bordant la rue et la voie du tramway.

Photo collection particulière

Ces maisons sont toujours présentes aujourd’hui. L’aspect du quartier n’a pas tellement bougé, même si le revêtement de la rue a changé et que les voitures qui parcourent celle-ci se sont modernisées.

Photo Google

Un peu plus loin, la rue, laissant à sa droite l’ancien château, s’étire quasiment en ligne droite, passant devant le lieu-dit Tiraloque entre les hameaux de la Cousinerie et de Canteleux. Ici alternent aujourd’hui maisons anciennes et habitations récentes, mais on continue toujours à suivre sans peine l’ancienne ligne du tramway.

Photo Google

De nos jours pourtant, la proportion des constructions neuves augmente petit à petit et le quartier prend un aspect plus aéré alors qu’on approche de l’autoroute de Gand. Enfin, celle-ci coupe notre route. Pour retrouver notre chemin, il faut la traverser. De l’autre côté, on peut de nouveau la suivre sur une centaine de mètres à hauteur du Mac Donald. On arrive à l’endroit où elle remontait par un coude brusque vers le nord et le hameau du Recueil en longeant la commune d’Annappes. Ici, plus question de suivre quoi que ce soit, car toute cette zone a été bouleversée lors de la constitution de Villeneuve d’Ascq et l’édification du quartier de la Cousinerie dans les années 1970.

Avant et après l’autoroute urbaine – photos Google

Dans cette zone, il est pratiquement impossible de retrouver l’emplacement de la ligne. Mais nous pouvons en superposant les cartes anciennes sur une carte IGN moderne parfaitement y tracer le parcours disparu de notre ligne de tramways.

Carte IGN au 25 000ème.

Il est possible de nous imaginer ce tracé à la sortie de la Cousinerie : il traversait pratiquement la voie rapide là où s’étend aujourd’hui l’échangeur donnant accès au quartier. La voie traversait le rond-point qu’on connaît de nos jours.

Photo Jpm

Mais, de l’autre côté de l’échangeur de la voie rapide, nous retrouvons l’ancien chemin numéro 6 qui, débouchant du passage souterrain, va nous amener à Hemponpont et au Recueil.

Photo Jpm

Ici, on retrouve un peu l’environnement de l’époque : maisons anciennes et verdure. Après environ deux cents mètres, nous laissons sur la droite la route conduisant au Recueil et nous prenons à droite pour arriver à Hem.

Photo Jpm

A suivre…

La ligne Lille-Leers – Troisième partie : Fives et St Maurice

Plan Ravet-Anceau 1930- Document Gallica

Aussitôt sortie des Dondaines, la ligne emprunte la rue Eugène Jacquet, anciennement rue des Guinguettes, laissant à sa gauche la rue du Faubourg de Roubaix. La photo nous montre ce carrefour, vu depuis Lille. La rue du Faubourg de Roubaix, empruntée par le tramway F en direction de Roubaix, tourne à gauche, la rue Eugène Jacquet est à droite. Notons le côté sommaire et rustique qu’avaient à l’époque les constructions de ce quartier des Dondaines.

Photo collection particulière

L’ancienne rue des Guinguettes forme pratiquement une ligne droite. La voie prend ensuite à droite la rue Rabelais qui va la mener aux voies de chemin de fer qui contournent Lille par le Nord et se dirigent vers Roubaix-Tourcoing, ainsi que vers la côte. Au premier plan sur la photo, on voit les rails empruntent la rue Rabelais vers la droite, et quittent la rue Eugène Jacquet qui se prolonge au fond face à nous.

Photo collection particulière

Notons cette fois-ci, que les constructions, au dehors des Guinguettes, ont repris un caractère plus définitif. La photo suivante nous montre la rue Rabelais qui semble très animée.

Photo collection particulière

Parvenue au bout de la rue Rabelais au chemin de fer, la ligne 2 traverse les voies par un passage inférieur, un pont dont la voûte est en anse de panier. La photo suivante, prise depuis la place Madeleine Caulier, montre ce pont, désigné par une flèche.

Document Cparama
Le même pont aujourd’hui – Document Google

Les voies de la Compagnie du Nord traversées, la rue Rabelais change de nom et devient la rue de Bouvines. Les voies de la Compagnie du Nord traversées, la rue Rabelais change de nom et devient la rue de Bouvines. Le tram passe devant l’église dite « des flamands », disparue aujourd’hui pour faire place à un espace vert situé derrière l’église Notre-Dame.

La rue de Bouvines hier et aujourd’hui – photos collection particulière et Google

La ligne 2 poursuit son chemin vers le Sud-Est le long de cette voie avant de déboucher sur l’important carrefour qu’elle forme avec les rues de Bernos, Pierre Legrand et de la rue de Lannoy. Elle emprunte cette dernière à gauche, en suivant vers l’Est le chemin de grande communication numéro 6. La photo nous montre, au fond, une motrice ELRT longeant le trottoir de la rue de Lannoy. La voie métrique de l’ELRT voisine ici avec une voie normale à écartement de 1m44, visiblement plus large, des TELB (Tramways Électriques de Lille et de sa Banlieue). Cette voie s’arrête court après quelques mètres  : c’est ici le terminus de la ligne N, alors que le G poursuit sa route vers la droite.

Document collection particulière

La douane a aujourd’hui disparu, ce qui change notablement l’aspect du carrefour.

Photo Google

La voie suit maintenant la rue de Lannoy, elle aussi pratiquement en ligne droite, vers la chapelle d’Eloques.

Le voie est alternativement unique et double pour permettre le croisement des trams.

Documents Delcampe

On peine aujourd’hui à retrouver cette ferme. Son nom perdure pourtant à l’enseigne d’un commerce.

Photo Google

A suivre…

La ligne de tramways Lille-Leers – deuxième partie

Comme nous l’avons vu précédemment, Lille est enserrée dans son enceinte fortifiée, ainsi qu’on le voit ici sur une photo ancienne prise depuis le glacis (zone dégagée pour la défense) près de la porte de Roubaix.

Photo collection particulière

Le départ de la ligne se situe à l’origine rue des Buisses. Le terminus est placé le long du trottoir de la gare, face au rempart ceinturant la ville. Après la disparition de ce dernier, les passagers en attente de départ vers Leers se trouveront face aux voies de garage, remplacées plus tard par les bâtiments du tri postal et les voies des trains en partance vers la côte. Continuer la lecture de « La ligne de tramways Lille-Leers – deuxième partie »