Segard et Buisine

Au début des années 1900, Florimond Segard est artisan coiffeur, installé au 7 et 9 de la rue Saint Jean à Roubaix. Son épouse, Claire née Defives, y tient une épicerie buvette au même endroit.

la boutique Coiffeur-Buvette au 9 rue Saint Jean ( document F. Segard )

Ils ont un fils Florimond, né le 19 Juin 1907, qui porte donc le même prénom que son père et devient artisan-tapissier. Florimond et son épouse, Denise née Deleporte habitent chez les parents au 9 de la rue Saint Jean, puis rapidement au 15 de la même rue.

( document collection privée )

En 1937, Florimond Segard crée avec un ami, Eloi Buisine, la société « Segard et Buisine » qui propose tous travaux de peinture, décoration, vitrerie, papier-peint, linoléum, tentures, sommiers, matelas etc.

Eloi Buisine ( document F. Segard )
entête 7 9 rue St Jean ( document F. Segard )

Eloi Buisine est le neveu de Marie Buisine, responsable d’une pouponnière, qui sauva 8 enfants de l’incendie de la crèche, mais resta malheureusement dans les décombres. ( voir sur notre site un précédent article intitulé Marie Buisine ). L’entreprise Segard et Buisine déménage ensuite au 112 rue du Moulin.

Le 112 rue du Moulin ( document Ravet Anceau )

L’entreprise Segard et Buisine fonctionne correctement, mais l’activité s’arrête en 1940, car ils sont tous deux mobilisés. A la libération, Florimond et Eloi reprennent leur activité, et font l’acquisition, en 1947, d’un immeuble au 145 rue du Coq Français, lequel appartenait à F. Leroux-Lemaire, industriel. Ils y installent les bureaux et ateliers de leur entreprise générale d’ameublement.

Plan ( document archives municipales )

Florimond Segard et son épouse habitent au 112 rue du Moulin avec leurs 5 enfants : Michel né en 1937, Annie en 1938, Colette en 1940, Francis en 1945 et Edith en 1952. L’aîné, Michel Segard, a 21 ans en 1958 lorsqu’il reprend l’entreprise funéraire d’Emile Alençon au 101 rue  Pellart.

Publicité Michel Segard ( document collection privée )

En 1965, Florimond Segard est décoré de la médaille d’argent de la Mutualité du Nord, distinction honorifique qui vient en complément de celles, nombreuses, dont il est déjà titulaire.

Florimond Segard ( document Nord Eclair 1965 )

En 1968, Eloi Buisine a 68 ans et démissionne de son poste pour prendre sa retraite. Francis, le fils de Florimond Segard, à l’âge de 23 ans, est alors nommé gérant de l’entreprise Segard et Buisine.

Papier En tête ( document F. Segard )

L’entreprise Segard et Buisine a toujours eu beaucoup de respect envers son personnel. En 1971, une réception est organisée à la « Tonne d’Or », à Roubaix, pour fêter les 35 ans de l’entreprise et remettre la médaille du travail à dix de ses salariés. C’est en cette année 1971 que Florimond prend une retraite bien méritée, à l’âge de 64 ans.

Les médaillés du travail. Francis Segard se trouve en bas à gauche ( document Nord Eclair 1971 )

En 1981, l’entreprise Segard et Buisine développe son activité en lui ajoutant un service de Pompes Funèbres. Francis ouvre un point d’attache au 89 rue Emile Zola à Croix, en 1981. C’était auparavant le siège de l’entreprise de confiserie du Géant Gourmet créée en 1953, par les membres de la famille Beulque.

document collection privée

Francis reprend le 83 rue Carpeaux à Roubaix ( à l’angle du boulevard de Fourmies) en 1982. C’était auparavant le magasin de décoration « Ambiance » tenu et géré par son épouse Francine Segard. Il le transforme en point de vente des Pompes Funèbres Segard et Buisine. Il reprendra par la suite en 2002, le local voisin du photographe Vandeputte, au 125 boulevard de Fourmies, pour le transformer en funérarium.

83 rue Carpeaux ( document Nord Eclair )

En 1988, Francis est nommé président de l’association des commerçants du Nouveau Roubaix. Il entretient d’excellentes relations avec ses voisins et crée donc un climat dynamique avec les autres commerces du quartier.

Francis Segard en 1988 ( document Nord Eclair )

Francis s’associe en 1981, avec André Hue son beau-frère ( le mari de Colette Segard ), lequel dirige une entreprise de chauffage, créée en 1965, au 183 rue du Coq Français, pour créer un département Pompes Funèbres.

Publicité André Hue ( document Nord Eclair )
( document Nord Eclair )

Le local du 89 91 rue Emile Zola à Croix devient rapidement trop petit et, pour faire face à l’expansion, Francis Segard et André Hue décident d’acquérir un terrain vierge au 18 avenue de l’Europe à Croix pour y construire un centre neuf. Ce terrain appartenait auparavant au concessionnaire Citroën de Roubaix.

Le 18 avenue de l’Europe ( document Segard et Buisine 1987 )

La construction du bâtiment et du funérarium se passe dans les meilleures conditions possibles et les travaux se terminent en 1987. Trois ans après, en 1990, Francis décide d’agrandir l’entreprise en construisant une extension à l’arrière du bâtiment, dans la rue Vauban. L’entreprise s’étale désormais sur 3.264 m2.

Plan cadastral du 18 avenue de l’Europe à Croix

Dans les années 1990 la société Segard et Buisine connaît un fort développement. Francis et André continuent d’entretenir des relations très cordiales avec leurs confrères. En 2004, ils reprennent l’entreprise de pompes funèbres Odoux à Mouvaux. Vont suivre ensuite de nombreux rachats de centres funéraires.

Aujourd’hui le groupe Segard et Buisine, c’est 17 funérariums sur toute la métropole lilloise et 2 en Belgique.

( document P.F. Segard et Buisine )

Plus de 100 personnes ( salariés et vacataires ) travaillent dans le Groupe Segard et Buisine qui dispose désormais d’un flotte de 99 véhicules magnifiquement entretenus.

Une partie des véhicules ( photo BT )

Le funérarium de Croix a une excellente notoriété, si bien qu’il attire les gens du spectacle et du cinéma. Marion Cotillard est venue tourner quelques scènes pour le film « Frère et Soeur », le comédien Benoit Poelvoorde, l’humoriste Jarry y ont fait également des apparitions, ainsi qu’ Audrey Fleurot pour la série télévisée « HPI ».

Une partie du hall d’exposition ( Photo BT )

Aujourd’hui, l’entreprise est dirigée par les deux frères Benoit et Hervé Hue ( les fils d’André ). Francis Segard, toujours dynamique à près de 80 ans, passe dans l’entreprise plusieurs jours par semaine pour y aider ses neveux. De nos jours, le Groupe Segard et Buisine est l’une des plus grosses entreprises familiales en activité, au Nord de Paris.

document Segard et Buisine

Remerciements à Francis Segard et Hervé Hue ainsi qu’aux archives municipales

Le 123 boulevard de Fourmies

Herménégilde Da Silva ( que l’on prénomme Achille ) habite au 85 boulevard de Fourmies à Roubaix, au début des années 1950. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge au 123 de ce boulevard. Cette parcelle se situe à l’angle de la rue Carpeaux, précisément au N° 83. Il demande un permis, en Octobre 1956, pour la construction d’un immeuble : une maison d’habitation avec magasin. Il fait appel à l’architecte J Delplanque pour dessiner les plans.

Plan de l’habitation ( document archives municipales 1956 )
vue aérienne 1957 la maison en construction ( document IGN )

Le rez de chaussée est composé du magasin, de l’entrée, la salle de vie, la cuisine et la cour. Le garage est accolé avec une entrée rue Carpeaux. A l’étage, se trouvent les cinq chambres et la salle de bains. L’ensemble représente une superficie de 107 m2. Les travaux se terminent en 1958.

La façade ( document archives municipales 1956 )

Herménégilde Da Silva est artisan en plomberie et couverture. Son magasin propose des articles d’électro-ménager : cuisinières, réfrigérateurs, téléviseurs, appareils de chauffage, sous les grandes marques nationales : Philips, Arthur Martin, Scholtés etc

Il communique rapidement, par de la publicité dans la presse locale.

publicité ( document Nord Eclair 1962 )

A la fin des années 1960, il développe des marques complémentaires, comme Fobrux et les célèbres cuisinières Coussement fabriquées à Roubaix.

Publicités ( documents Nord Eclair )

Il propose également, au début des années 1970, une gamme d’articles cadeaux, et reste bien sûr, le spécialiste de l’installation de chauffage central au gaz et au fuel.

publicité document Nord Eclair 1971

Herménégilde Da Silva cesse son activité en 1978. Le fonds de commerce est alors repris par Mme Francine Segard-Beulque et devient un magasin de décoration à l’enseigne Ambiance. Francine Segard propose une gamme de papiers-peints, moquettes, peintures et accessoires.

publicité document Nord Eclair 1978
publicité document Nord Eclair 1980
publicité document Nord Eclair

En 1982, Francis Segard, le mari de Francine, installe son commerce de Pompes Funèbres dans le garage au 83 de la rue Carpeaux avec l’enseigne Segard et Buisine.

Francis et Francine entretiennent d’excellentes relations avec les autres commerçants du quartier. Francis Segard est élu président de l’Union des Commerçants du Nouveau Roubaix en 1987.

Francis Segard ( document Nord Eclair 1986 )

Les affaires des pompes funèbres Segard et Buisine fonctionnent très correctement dans ce quartier du Nouveau Roubaix. Le manque de place se fait cruellement sentir. Francis et Francine décident alors d’arrêter le commerce de décoration « Ambiance » et de consacrer cette place disponible à la création d’une surface de vente spécifique à l’entreprise Segard et Buisine, en Mars 1988. L’agrandissement se réalise sous la gérance d’André Hue, le beau frère de Francis.

publicité document Nord Eclair 1988

En 2001 , le photographe Robert Vandeputte, au 125 boulevard de Fourmies juste à côté, cesse son activité. Le couple Segard reprend le local du studio-photo pour le transformer en funérarium en 2002 après travaux.

Photo BT 2024

Les pompes funèbres Segard et Buisine sont toujours présentes de nos jours aux 123 et 125 boulevard de Fourmies. L’entreprise est désormais dirigée par Benoit et Hervé Hue, les deux fils d’André Hue.

Photo BT 2024

Remerciements à Francis Segard ainsi qu’aux archives municipales