Le projet de pénétrante étant arrivé à maturité, il est temps d’en débuter l’exécution. Après une première phase d’achat de terrains par la Communauté Urbaine, viennent les démolitions. Mais par où débuter ? Le comité de parents d’élèves du collège Anne Frank, terminé fin 1974 dans l’angle formé par les rues Pellart et du Pays réclame à corps et à cri la salle de sports promise par les édiles. C’est à cette occasion que vont retentir les premiers coups de pioche, au coin même de ces deux rues.
Cette zone contient un habitat ancien, dense, dans la partie que n’a pas touché la construction du collège. En 1975, les numéros 17 à 31 de la rue Pellart n’existent plus. A leur place est aménagé un parking provisoire utilisé par les enseignants du collège et les fonctionnaires du commissariat de police. Le n°1, au coin de la rue du Pays, en 1960 le café restaurant parisien, a également été démoli ; les voitures stationnent sur son emplacement. Il reste des bâtiments inoccupés depuis 1970, au n°3 l’ancien foyer Polonais, et l’ancienne droguerie Debeire au n°7. On trouve encore au n°9 la Société d’Expertise Fiscale et de Conseil d’Entreprise Devos. Les n°13 et 15 sont également inoccupés ; ils abritaient plusieurs artisans. Le côté pair de la rue n’a pas été touché.
La rue du Pays est encore intacte côté impair, alors que, côté pair, manquent les n°14 à 24 qui ont fait place au collège. On trouve au n°4 un café, « au Bouillon », puis un imprimeur, un électricien et le centre culturel espagnol au n°6, et des bureaux d’EDF-GDF au n°12, là où s’était installée la société Desclée, propriétaire de l’usine à gaz du Cul de Four.
Vont être touchés aussi pratiquement tous les numéros impairs de la rue du Pays entre la rue du vieil Abreuvoir et la rue des Lignes. On va y construire un parking-Silo et d’un ensemble dénommé « îlot Croix-Rouge ». En effet, cet organisme, après avoir quitté la rue Edouard Anseele s’est installé dans les années 60 au n°25 de la rue du Pays, dans un bâtiment datant de 1927 et construit pour la société textile Pollet et Fils. C’est la seule construction qui subsistera des numéros impairs.
C’est ainsi que vont disparaître les locaux d’entreprises textiles, tels Devantel au n°1, Hubeau et Duhayon et les laines de Roubaix au 1bis, un négociant de tissus au n°3, les bureaux de Betz et Bétrémas et de des établissements Jourdain, fabricants de tissus au 5 et au 7, les chemisiers Jack au 11, la bonneterie Magfil, les établissements des frères Mazurel et le piqûrage moderne au 13, les établissements Vernier et Fils, tissus au 17 et l’habitation du dirigeant de l’entreprise, Vernier-Dupont au 19, les tissus Delreux et Baelde au 23, puis les établissements Tiberghien et Bazin au 27, Delrue au 29, le centre technique régional de bonneterie au 31, les tissus Blin et blin au 33…
Une photo de 1926 nous montre l’entrée de la rue du Pays. On y voit au premier plan à gauche le numéro 5, et, à droite, la rue Pellart et le café restaurant qui en fait le coin. La tête de sanglier en gros plan à droite est l’enseigne de la vielle charcuterie Lécaille « Au Sanglier », au 28 de la rue du Curé, que prolonge la rue du Pays. On remarque le côté massif des façades et l’animation qui règne dans la rue. Tout au fond on distingue le carrefour des rues des Lignes et Fosse aux Chênes. Tous ces immeubles sont revendus au milieu des années 70 à la société Le Toit Familial qui va se charger de les démolir. Une décision préfectorale de septembre 1976 l’autorise à procéder aux travaux.
La construction de la salle des sports, initialement prévue du type classique va prendre du retard à cause d’une modification dans le tracé de la courbe de la nouvelle avenue. La place étant plus mesurée que prévu, il faut revoir les plans et construire sur deux niveaux. Le chantier démarre en septembre 1978 sous la maîtrise d’œuvre de la Société d’Aménagement et d’Équipement du Nord.
La photo suivante nous montre la zone débarrassée de toute construction. Seul subsiste l’immeuble de la Croix-Rouge. La nouvelle salle des sports est terminée, et on attaque les fondations du parking. En médaillon une photo Nord Éclair illustre la vue qu’on a désormais vers l’église.
Les documents proviennent des archives municipales