La Pouponnière

La maison située au 1 boulevard de Reims à Roubaix, à l’angle de la rue de Lannoy, a longtemps été occupée par des particuliers : H Verbauwhede dans les années 1940, puis E Jhys, représentant, dans les années 1950.

Plan cadastral

Au début des années 1960, Guy Duhin y installe son cabinet de masseur-kinésithérapeute. En plus de son activité, il propose également à sa clientèle un luxueux sauna scandinave avec douche mitigée, douche thérapeutique et salle de relaxation. Quelques temps plus tard, il investit dans du matériel pour le traitement de la cellulite. Son cabinet reste actif à cette adresse jusqu’en 1972.

documents collection privée 1967 et 1972

Jean-Marie Tirsel est commerçant-artisan en 1973. Il gère son entreprise «Technibois» au 155 rue Jouffroy. Avec son épouse, il reprend l’ancien cabinet du kinésithérapeute en 1973 et le transforme en commerce. La façade est complètement modifiée. De grandes vitrines remplacent les fenêtres pour la création d’un magasin d’articles pour enfants. C’est un endroit idéalement bien placé au carrefour de deux grandes artères importantes de la ville. La superficie du point de vente est de 131 m2.

documents archives municipales
documents archives municipales

A l’approche de la fin des travaux, une certaine effervescence se fait sentir dans le quartier. Les voisins se posent la question : mais qu’est-ce donc, ce magasin aux murs peints en rose bonbon comme une maison de poupées, avec l’enseigne « La pouponnière ».

Le commerce ouvre rapidement à l’automne 1973. On y découvre des landaus, meubles, layettes, du matériel de puériculture et des jouets premier âge.

document Nord Eclair 1973

M et Mme Tirsel accueillent chaleureusement et conseillent utilement. Ils font partie du Groupement « MamanBébé » qui garantit une haute qualité des articles proposés et qui ne peut laisser indifférents des acheteurs avertis, soucieux de préserver tout ce qui touche à l’enfance et à nos chères têtes blondes.

L’ouverture est un succès, les majorettes du Sport Ouvrier Roubaisien sont présentes et assurent une parade américaine. L’intérieur du magasin est gai et pimpant. Un immense choix d’articles est proposé pour les futures mamans et les jeunes enfants.

Ce succès de l’ouverture conforte et motive le couple Tirsel. Ils ont bien l’intention de développer leur gamme de produits en y ajoutant une gamme complète de peluches : des centaines et des centaines de peluches adorables et, bien sûr, celles de Walt Disney.

document collection privée 1975

Mr et Mme Tirsel proposent régulièrement des animations pour dynamiser leur commerce : des portraits gratuits par un photographe, pour les enfants accompagnés, la semaine de Noël, des promotions sur les meubles, les vêtements pour futures mamans, la layette ou la puériculture tout au long de l’année.

documents collection privée 1976 et 1982

Au début des années 1990, M et Mme Tirsel prennent une retraite bien méritée. Le commerce est alors repris par Dominique Cholet qui transforme le magasin lequel devient « La Boutique des Loisirs » en 2000. L’établissement propose des loisirs créatifs, travaux manuels, beaux arts, arts graphiques, papeterie créative, broderies fils et taffetas, encadrement, livres, etc

Photo Google Maps 2008

Le magasin ferme en 2010. Il sera repris en 2014, et devient alors une boucherie-épicerie Zino en 2014, gérée par la famille Tellache qui décide que l’ouverture du magasin se fera par le 338 rue de Lannoy. La boucherie est encore présente de nos jours.

Photo BT 2020

Remerciements aux archives municipales

La Pouponnière Boucicaut 1979 à 1982

Fondation Boucicaut Collection Particulière.

Introduction

Marguerite Boucicaut (née Guérin) est la fondatrice, avec son mari Aristide, du premier grand magasin « Le Bon Marché » à Paris. Elle meurt en 1887. Par testament en décembre 1896, elle a désigné l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris comme légataire universel. Parmi ses nombreux legs, l’un concerne l’établissement d’une « maison refuge » pour jeunes mères en difficulté (des filles mères) dans les environs de Lille. L’Assistance Publique acquiert un terrain boulevard de Cambrai à Roubaix et réalise la construction d’un établissement dénommé « Fondation Boucicaut », inauguré le 5 juillet 1897. Il deviendra ensuite une maternité, puis une crèche et enfin « La Pouponnière Boucicaut », structure sociale importante et paradoxalement assez peu connue des roubaisiens.

Le buste de Mme Boucicaut, veillant sur le jardin d’enfants Photo IsaVanspey

Appuyée sur ma modeste expérience en tant qu’auxiliaire de puériculture à la Pouponnière Boucicaut, service du Centre Communal d’Action Sociale de la Ville de Roubaix, je vous propose de vous faire visiter les lieux. La pouponnière est un lieu d’hébergement et de soins pour les enfants placés sous sauve garde de justice ou présentant un handicap. Les parents bénéficient de visites, sur place et parfois selon, les situations, d’une journée ou week-ends à domicile. Il s’agit d’un service émanant de la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales). Les enfants porteurs de handicap, n’ont alors que très peu de lieu d’accueil. Il existera par la suite un lieu d’accueil de jour, pour eux, appelé « la marelle » au sein même de l’établissement. Les enfants mis sous protection ont pour profil : des orphelins, des enfants abandonnés, nés sous X , souffrant de négligence et/ou de mauvais traitements. Plus, rarement à cette époque ceux dont les parents n’ont plus de domicile et dont «  la mise à l’abri » est provisoire.

La maison des gardiens Photo IsaVanspey

Le bâtiment est situé au 60 boulevard de Cambrai à Roubaix. Juste après les grilles, sur la droite, la maison des gardiens M et Mme Lambert. M Lambert est le monsieur PLUS de cet établissement. Toujours bienveillant et souriant, les enfants l’adorent. Il occupe de multiples fonctions, chauffeur, réparateur, coursier, gardien animalier.

Plaque du CCAS Phot IsaVanspey

Le bâtiment est composé de 3 étages, le rez- de- chaussée est destiné au secteur social ; le 1er étage, au secteur sanitaire, le logement de fonction de la direction et le 2ème étage les chambres des infirmières de garde. Plus précisément, au rez-de-chaussée, en entrant à gauche le bureau du secrétariat/accueil, en face celui de la direction. Après les portes vitrées le bureau de consultation des pédiatres, les chambres munies de points d’eau pour les changes et d’armoires pour ranger le linge, de lits à barreaux et pour les plus grands de lits au ras du sol. Au fond, à droite, une salle d’animation, une salle de psycho motricité, un bureau de psychologue et une salle de bains collective, une tisanerie, un réfectoire collectif, une cuisine et une buanderie. Le schéma est à peu près à l’identique au 1er étage mise à part la cuisine et il est réservé au secteur sanitaire (enfant porteur d’handicap). Parfois les secteurs se mélangent selon les entrées et les places disponibles.

Vue du jardin de la pouponnière Coll particulière

A l’arrière du bâtiment, un grand jardin et sur le côté droit un poulailler où se croisent, poules, paons, cochons d’inde.

(à suivre)