Jean Bart à Roubaix, c’est bien entendu l’importante société de fabrication de cirage et de produits d’entretien basé au n°65 du boulevard de la République à Roubaix. Créée en 1898 par Monsieur Bernard Gayet, il semble que la société fut d’abord une manufacture de fabrication de cierges, souches et bougies.
En 1921 la crème Jean Bart « double la durée des chaussures ». La crème pour chaussures reste le produit phare de la maison Jean Bart qui affirme son image en faisant apparaître une représentation du célèbre corsaire sur ses boîtes.
Mais la société propose d’autres produits aux ménagères économes, dès 1923 : avec la crème Jean Bart, on trouve le Brianfix Jean Bart qui nettoie, polit rapidement et donne un « brillant fixe » à tous les métaux,d’où le nom du produit. La pâte à fourneaux dérouille et décrasse et remet vos fours et vos feux à neuf. Enfin, l’encaustique Gébé garantie à l’essence de térébenthine pure donne un lustre éclatant aux meubles, parquets, linoléums. Le développement de l’automobile ouvre la clientèle pour le Brianfix qui trouve à s’appliquer sur les cuivres autant que sur les chromes.
La société pense à perfectionner son système d’ouverture de boîte avec l’apparition d’un ouvre-boîte gratuit pour l’achat de trois boîtes. Puis ce sera la clé poussoir sur la boîte elle-même.
Après la seconde guerre, le cirage imperméable Jean Bart reprend du service, et tient même un stand à la foire de Lille en 1948. En 1949, la société fête son cinquantenaire. Cette maison dont la renommée des produits a largement dépassé le cadre régional, commence par fleurir la tombe de Bernard et Théodore Gayet (le père et le fils aîné) et une messe est dite en l’église Saint Antoine. Un vin d’honneur est servi dans une des salles de l’usine du boulevard de la République, des fleurs et des objets d’arts sont offerts à Mesdames Bernard et Théodore Gayet par le personnel.
Jean Gayet l’administrateur gérant remercie l’ensemble du personnel et retrace l’historique de la société. Après les photographies d’usage, tout le personnel monte en autocar et prend la direction de Dunkerque pour un banquet et une nouvelle photographie au pied du monument dédié à Jean Bart. Après une visite des installations du port de Dunkerque, le voyage se poursuit par Malo-les-bains, la frontière, La Panne et Ostende. Chacun se sépare devant l’usine à une heure tardive, enchanté de la journée.
Si l’usine a aujourd’hui disparu, les produits Jean Bart ont laissé des souvenirs chez les écoliers avec leurs publicités sur les buvards et les protège-cahier. Qu’est ce qui a poussé un cirier angevin d’origine et une commerçante lilloise à choisir comme marque le célèbre corsaire dunkerquois, cela reste une énigme familiale.