Le Garage du Parc

Amédée Haustrate est passionné d’automobiles. Il construit un garage sur un terrain vierge, au 70 Boulevard de Cambrai, au début des années 1920 et commence son activité en tant que réparateur de toutes marques.

L’activité est très rapidement satisfaisante, si bien qu’Amédée Haustrate passe un accord avec le constructeur des automobiles « La Licorne » pour l’exclusivité sur les métropoles Lilloise et Douaisienne. Il devient également dépositaire des marques Fiat, Donnet et Dodge.

Collections privée et La Licorne

Afin de développer son garage et la marque automobile « La Licorne », peu connue, il réserve deux stands à la Foire Commerciale de Lille.

Dans les années 1930, il engage un directeur commercial, Georges Briet, pour l’aider à satisfaire les nombreuses demandes de ses clients

Amédée Haustrate est également expert automobile. En 1937, il a son bureau au 59 rue du Trichon, et son domicile au 202 rue du Moulin.

Désiré Henneron reprend le garage en 1938, juste avant guerre. Il n’est pas mobilisé, car il est affecté à la réparation des véhicules militaires.

A la libération, il reprend son activité et décide de prendre le nom de « Garage du Parc » pour son établissement, vu la proximité immédiate du parc de Barbieux.

Il fait construire sa maison sur le terrain à la droite du garage en 1946, par l’entreprise de M Delfosse sise rue de Crouy.

Document Médiathèque de Roubaix

Sur cette photo, entre les deux pompes à essence ( Super et Ordinaire ), on reconnaît Désiré Henneron, qui est le 2° en partant de la droite. Son salarié à sa gauche est Maurice Roucou, et tout à gauche, deux autres collaborateurs du garage.

Il devient agent Citroën en 1948.

En 1961, il réalise quelques travaux sur sa façade : modification d’une fenêtre et percement d’une porte ( à la gauche de la porte d’entrée du garage ) pour l’installation d’un petit bureau. Les travaux sont confiés à M Delfosse qu’il connaît bien et qu’il apprécie.

document Archives Municipales

Paul Deldalle travaille dans un garage à Paris. Il élève ses deux enfants avec son épouse Thérèse. La vie n’est pas facile à Paris et ils décident de revenir dans le Nord.

Par relation, il rencontre Désiré Henneron. Le courant passe bien entre les deux hommes.

Paul Deldalle reprend le garage en Mai 1964, et embauche Désiré Henneron et Maurice Roucou.

Paul veut réussir, il a plein de projets pour développer sa petite entreprise. Il ne compte pas ses heures : levé à l’aube, il termine ses journées très tard et ce 6 jours sur 7.

En 1968, il fait modifier sa façade en aménageant une baie à droite de l’entrée principale, par l’entreprise de Thomas Piskozub sise rue Emile Moreau. Cette porte donne accès à une mini station de lavage pour les véhicules des clients.

Cette même année, il remplace les 2 pompes à essence par des volucompteurs plus modernes qu’il supprimera malheureusement en 1980 car le prix des carburants devient très concurrencé par les Hypermarchés.

Archives Municpales

Il souhaite s’agrandir et réussit à faire l’acquisition de 3 petites parcelles de terrain, à droite de son habitation, juste avant la maternité Boucicaut et, après de longues négociations difficiles avec la mairie, les plans de l’architecte Jacques Mollet sont enfin acceptés en 1981 ; le garage ouvre enfin en 1983.

Photos Google Maps et Archives Municipales

C’est maintenant un garage moderne de 1200 m2 très lumineux, très fonctionnel.
L’ancien garage de 400 m2 devient un parking pour les véhicules et l’atelier de carrosserie. La cabine de peinture se trouve au fond derrière le jardin. A droite est aménagée une longue cour pour stocker provisoirement les épaves.

En 1985, la concurrence est rude sur la ville de Roubaix : un seul concessionnaire, les Ets Cabour Van Cauwenberghe situé Grande Rue et rue Racine, mais surtout, onze agents Citroën répartis sur la ville.

Paul Deldalle prend une retraite bien méritée en 1990, et laisse ses 2 fils, Jean et Xavier, aux commandes du garage. Ils sont complémentaires, l’un étant mécanicien, l’autre carrossier.

Les affaires continuent à être satisfaisantes, malgré des marges de plus en plus réduites et la concurrence de grandes enseignes spécialisées dans le petit entretien automobile. Mais, les deux fils de Paul ont été à bonne école, ils appliquent la recette paternelle : travailler dur avec ténacité et persévérance.

Photos actuelles BT

 

 

Remerciements aux Archives Municipales et à la BNR pour leur documentation, et à Paul, Jean et Xavier Deldalle pour leurs témoignages.