Les disparus de 1975

Depuis très longtemps, la rue de Mouvaux est une importante voie de passage. C’est en 1704 que le magistrat de Roubaix, responsable de l’égarderie, engage les travaux pour établir un chemin pour relier Roubaix à la route royale de Lille à Menin à hauteur de Mouvaux. Ce chemin se compléta par la suite par le tronçon menant à la frontière belge de Wattrelos/Herseaux. Il comprenait dans son tracé roubaisien la rue de Mouveaux (orthographe de l’époque), la rue du Grand Chemin (d’où le nom), la rue St Georges (rue du Général Sarrail) et la Grand’Rue…Pour cette raison, la rue de Mouvaux s’intitula chemin de grande communication n°9, avant de devenir pour un temps la départementale n°14.

Plan de la rue de Mouvaux avant 1975 doc AmRx
Plan de la rue de Mouvaux avant 1975 doc AmRx

En 1975, la construction d’un foyer et de logements va faire disparaître une partie des maisons et commerces de la rue de Mouvaux. Le 1er août de la même année, s’ouvre le nouveau foyer logement pour personnes âgées de la Mackellerie, au n°63 rue de Mouvaux. L’inauguration du foyer logement de la Mackellerie se déroulera le samedi 6 décembre 1975, en présence des maires de Roubaix, Wasquehal, Croix, et des représentants de diverses institutions.

La rue de Mouvaux après 1975 doc AmRx
La rue de Mouvaux après 1975 doc AmRx

Un certain nombre de numéros auront donc disparu du côté impair, du n°45 au n°81. Ainsi, juste après la cour Delrue, le salon de télé coiffure pour dames de Melle Windels du n°45, de même qu’au n°47, le commerce de beurre et œufs de Mme Veuve Deboosère. Suivait l’importante cour Frère, qui était une véritable rue. Puis on trouvait le magasin des établissements De Béhault, fabricants de cuisinières, aux n°49-51.

Au sans Rival n°53/55 Pub Journal de Roubaix
Au sans Rival n°53/55 Pub Journal de Roubaix

Le magasin de confections pour dames de Melles Dujardin, aux n°53-55 à l’enseigne du Sans Rival existait depuis le début du siècle. Disparaissent également une herboriste au n°57bis, un marchand de poissons au n°59, un épicier aux n°59bis et 61, une mercerie au n°65, une bonneterie au n°67.

Epicerie n°61 Pub NE
Epicerie n°61 Pub NE

Les ateliers Féraille, constructions métalliques rationnelles, étaient au n°69, la droguerie Delbarre au 69 bis. La cour Dubeaurepaire venait ensuite, puis le cordonnier Dubreucq au n°73, le magasin d’articles de ménage de Mme Pardoen au n°75, le peintre et droguiste Hautefeuille aux n° 77 79, et une corseterie au n°81.

Droguerie Hautefeille Coll Particulière
Droguerie Hautefeuille Coll Particulière

De nos jours, le comité de quartier du Fresnoy Mackellerie créé en 1978, occupe les n°49/2 (salle des petits loulous) et 71/1 (accueil des habitants).

Le foyer logement disparu

En octobre 1980, dans le quartier des Trois ponts, on pose la première pierre d’un foyer logement pour personnes âgées dont l’ouverture est annoncée pour la fin de l’année 1981. Le maire, Pierre Prouvost, procède à l’opération, entouré de M. Naeye, directeur départemental des HLM et de M. Patrick Kanner, alors directeur du centre d’action sociale.

La première pierre en 1980 Photo NE
La première pierre en 1980 Photo NE

C’est le septième foyer logement pour personnes âgées de la ville de Roubaix et il se situe à l’angle de la rue d’Anzin et de la rue Brame. Œuvre de l’architecte Gilles Neveux, c’est un immeuble en L à cinq niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent l’accueil, les salles de télévision, le fumoir, la salle à manger, la cuisine et divers locaux communs. Quatre-vingts logements sont répartis dans les quatre étages, et chacun d’eux dispose d’un balcon. M. Neveux donne toutes les explications nécessaires lors du vin d’honneur qui est servi dans les locaux du centre social des Trois Ponts. M. Naeye, pour l’office départemental des HLM, explique la longue gestation du projet : plus de deux ans pour qu’il aboutisse ! Le nouveau foyer coûtera 1,66 milliards de centimes (de l’époque, l’euro n’existe pas encore). Le Conseil Général s’associe au projet de financement.

A cette époque, la ville compte 15.000 personnes de plus de 65 ans. Pierre Prouvost rappelle les efforts importants faits dans le domaine du maintien à domicile, de l’extension de la politique des foyers logements, du logement individuel  et évoque des projets de réhabilitation d’un habitat destiné au troisième âge. Animation et restauration accompagnent ces efforts. Le foyer de la rue d’Anzin pourra accueillir 1.300 repas par jour. La subvention municipale au CAS est d’un milliard de centimes.

L'inauguration en 1982 Photo NE
L’inauguration en 1982 Photo NE

Le samedi 18 septembre 1982, la résidence des Trois Ponts est officiellement inaugurée, et on vante la qualité de ses équipements : jardin d’hiver, salle de jeux, restaurant de cent convives, isolation thermique et acoustique des appartements, alarme de détresse dans chaque. Un conseil de gestion réunit les résidents, le club du 3eme âge, le personnel de la résidence, le centre d’action sociale, le centre social du quartier ? On raconte qu’André Diligent vint  régulièrement y manger le lundi midi.

Le foyer vu de l'avenue Brame Photo Coll Privée
Le foyer vu de l’avenue Brame Photo Coll Privée

Vingt ans plus tard, la population roubaisienne s’est-elle rajeunie, toujours est-il que le foyer-logement ne fait plus le plein de résidents. Les dernières personnes âgées (CCAS) quittent peu à peu l’établissement. On tente de le reconvertir : une association douaisienne de personnes handicapées occupe les lieux jusqu’en 2008, le temps d’une opération tiroir. Plusieurs projets de « recyclage » du bâtiment sont étudiés, mais l’immeuble ayant été conçu pour les personnes âgées est peu facilement transformable, et cela entraînerait des coûts trop élevés.

Le foyer vu de la rue d'Anzin Photo Coll Privée
Le foyer vu de la rue d’Anzin Photo Coll Privée

En novembre 2012, un marché de travaux est lancé portant sur des travaux de désamiantage, déconstruction et de démolition du Foyer de la rue d’Anzin, dont se chargera une entreprise d’Haubourdin. Sa démolition s’est terminée en octobre 2013.

Merci à Gérard et Jacky pour les informations complémentaires

 

 

 

Le foyer des jeunes travailleurs

C’est en août 1968, que l’Office municipal d’HLM de Roubaix a terminé les travaux de construction du Foyer de Jeunes Travailleurs. L’initiative de cette réalisation est due à MM Pierre Catrice et Germain Wiart, Président et Vice Président de l’Association pour le logement des jeunes isolés. Construit dans le parc d’une ancienne maison de maître appartenant à la famille Meillassoux, le foyer est l’œuvre de l’architecte roubaisien Michel Delplanque. Les plans ont été réalisés sur les bases d’un travail d’équipe entre l’architecte et le conseil d’administration.

Le foyer en 1969 Photo Nord Éclair

Le foyer est un bâtiment de quatre étages sur pilotis triangulaires, avec  une vaste surface de rez-de-chaussée et une partie habitation qui comprend  148  chambres. Le hall d’entrée s’ouvre sur la Grand-Rue. Quand on y pénètre, à droite en entrant, on découvre une salle de restaurant self service d’une contenance de 250 places. L’autre côté du rez-de-chaussée est consacré aux activités socio-culturelles. Il y a une cafétéria pour l’après repas, un foyer de lecture, une salle de jeux de 165 m², des salles de télévision,  deux salles de réunion, une bibliothèque. En sous sol, sept pièces sont aménageables en ateliers, labo-photo, et une grande salle de 200m² permet de faire du sport.

La cafétéria et le self Photos Nord Éclair

La chambre type fait 10,75 m², comprend un petit vestibule, un cabinet de toilette, avec eau chaude et eau froide, et un grand placard de rangement. Les chambres ont vue sur le parc, et à chaque étage, il y a des douches et des  installations sanitaires. Dans le parc, on trouve un terrain de sport (basket et volley ball). Il y a des douches dans les sous sols. Un parking pour vélomoteurs et bicyclettes se trouve entre les pilotis. Les conditions d’admission sont les suivantes : être célibataire, être âgé de 18 à 25 ans, travailler. L’ouverture aux étudiants est envisagée. Le prix de la pension mensuelle est de 320 francs, comprenant la location de la chambre, le petit déjeuner et quarante repas à 4,50 frs.

Salles de loisirs et de TV Photos Nord Éclair

La structure possède un encadrement permanent : un directeur, un intendant, deux animateurs. Le modus vivendi reste à définir, mais le Foyer ne sera pas un ghetto, car il s’ouvrira aux jeunes du quartier et de l’agglomération. Le restaurant sera ouvert aux non-résidents (capacité 500 repas matin et soir en deux services). Le premier directeur se nomme Henri Lepers. Tourquennois d’origine, 28 ans, il est diplômé de l’école de formation et d’application pour l’animation des collectivités, titulaire du diplôme d’état de conseiller d’éducation populaire de la Jeunesse et des Sports. Il a déjà œuvré au foyer de Bayonne, au foyer des apprentis jockeys de Chantilly, et il a participé à l’animation globale d’un quartier d’Evreux.

Henri Lepers, premier directeur du foyer Photo Nord Eclair

Le foyer des jeunes travailleurs est un véritable hôtel tout confort qui a coûté 35 millions d’anciens francs. Son budget de financement se répartit de la manière suivante : 2,5 millions crédit HLM, 548.000 francs par la sécurité sociale et la Caf, 310.000 francs par le ministère des affaires sociales, 300.000 par la ville, 100.000 par le Conseil Général, le FAS, et le CIL. La ville de Roubaix a acheté le terrain et l’a cédé à l’office municipal HLM qui est propriétaire du terrain et du foyer, lequel est mis en location à l’A.L.J.I,  seule responsable de sa gestion. Il sera inauguré par Robert Schumann, ministre des affaires sociales en mars 1969.

Maurice Schumann inaugure le foyer Photo Nord Éclair