Chantiers leersois 65-66

Février 1965, l’administration municipale leersoise a réussi à équilibrer son budget, alors qu’elle a mis en chantier pour 130 millions de travaux. André Kerkhove, le maire de Leers fait le point sur les différents chantiers avec la presse. Ce sont d’abord de nouvelles voies qui ont été créées. Dans le quartier du centre, une nouvelle artère va relier la Place Carnot à la Croix des Bergers (rue Léon Gambetta), il y a aussi la rue Roger Salengro qui relie la rue de Néchin à la rue Molière, et la rue Clémenceau.

Travaux rue de Wattrelos photo NE

Puis il y a les rues qui ont été refaites : la rue du Général de Gaulle, la rue Jean-Jaurès, la rue Joseph Leroy. Actuellement en cours de réfection, la rue de Wattrelos sur toute la longueur. Le re-profilage de la place Carnot a été achevé à la satisfaction générale. Un peu partout des élargissements de voies ont été réalisés. Le réseau d’électricité est désormais assuré par des câbles souterrains. La commune est à présent totalement électrifiée. Le problème de l’extension du réseau d’eau potable est résolu. Un important programme de travaux d’assainissements (pose d’aqueducs) commencé en 1965 sera terminé en 1966. La réfection des trottoirs suivra.

Les logecoop de 1966 photo NE

La question du logement est l’un des principaux soucis de l’administration leersoise qui suit plusieurs projets actuellement en cours d’exécution. C’est ainsi que dans le quartier autour de la rue Pierre Catteau, trente deux logements seront habités au printemps prochain.

derrière l’église, le lotissement de 64 maisons et le collectif de 21 appartements Coll familiale

De son côté la Maison Roubaisienne fait construire derrière l’église au lieu dit le Village un groupe de soixante-quatre logements, en accession à la petite propriété. Au même endroit, on a prévu la construction d’un petit collectif de vingt appartements pour jeunes ménages. L’office HLM doit entreprendre en 1966 un programme de quatorze logements locatifs qui complètera le groupe d’habitations de la rue du Capitaine-Bauwens.

les dominos leersois aujourd’hui photo Google maps

Enfin, sur une initiative de M. André Kerkhove, l’administration a été amenée à se prononcer sur un projet de construction de logements pour personnes âgées (dits dominos) qui comprendra quarante cinq logements de plain-pied. Il y aura également une salle de réunions et une salle de soins incluses dans l’ensemble présenté par l’architecte M. Pucheaux. Ces logements seront construits par la Société anonyme d’HLM pour l’amélioration de l’habitat de la région du Nord à Roubaix. Les travaux débuteront dans un mois sur un terrain situé entre les rues Victor-Hugo et Franklin.

D’après NE

Rue du Caire

La rue du Caire débute rue de Cartigny et traverse les rues d’Oran et de Constantine. Elle mesure 670 mètres de long sur 12 de large. Elle nous permet d’avoir un regard sur l’évolution de l’urbanisme roubaisien. On trouve en effet trace sur son parcours de différents habitats qui se sont succédé au cours des années. Réalisée au début du vingtième siècle, la rue du Caire comportait plusieurs courées qui ont aujourd’hui été murées, la cour Bonnard Pollet au n°14 (12 maisons), la cour Larnou au n°9 (20 maisons) et la cour Cruquenaire au n°128 (4 maisons). Mais elle connut aussi des expériences intéressantes d’urbanisme. La cité Saint Henri, des numéros 96 à 110, est construite en 1894 et inaugurée le 2 décembre 1894. Réalisée sur un terrain offert par les fils d’Henri Dubar Ferrier (d’où le nom de la cité), elle avait pour ambition de proposer des logements répondant à leurs aspirations. La construction fut réalisée par une entreprise de Wattrelos, cela coûtait 2310 francs par maison, et la location était fixée à 14,50 francs par mois. A cette époque, un bon ouvrier tisserand gagnait de 3,50 francs à 4,50 francs par jour.

La cité Saint Henri en 1894 Dessin paru dans le Journal de Roubaix
La cité Saint Henri en 1894 Dessin paru dans le Journal de Roubaix

Citons aussi la série de maisons réalisée par la société anonyme Roubaisienne d’habitations ouvrières.  Ces habitations sont reconnaissables à leur décrochement caractéristique.  Victor Hache était le directeur de cette société, qui construisit notamment à Roubaix (avenue Linné, rue Michelet), à Wattrelos, et à Leers. Leur réalisation date des années vingt et ces maisons ont toujours fière allure.

Maisons de la Société anonyme roubaisienne d'habitations ouvrières Photo PhW
Maisons de la S.A. roubaisienne d’habitations ouvrières Photo PhW

Depuis 1965, le CIL de Roubaix Tourcoing a construit des dominos, qui sont des résidences pour personnes âgées. Les premiers dominos réalisés se trouvent dans le quartier de Beaumont à Hem derrière l’église Saint Paul, et rue du Caire à Roubaix. Cette cité des Dominos se situe entre les numéros 105 à 143. Elle représente un véritable îlot résidentiel qui porte à présent le nom du Béguinage du Bon Repos. Depuis il y en a eu d’autres, à Leers, Wattrelos, rue de Toul, à Toufflers, à Lys lez Lannoy et à Roubaix, comme le béguinage Marlot ou le béguinage Brossolette, dans la rue et près de la tour du même nom.

Le béguinage du bon repos Photo PhW
Le béguinage du bon repos Photo PhW

Enfin, un immeuble résidentiel du CIL existait au bout de la rue du Caire, édifié au cours des années soixante. Il est mentionné dans le Ravet-Anceau, et il possédait neuf entrées, réparties entre les n°188 et 230. Nous n’en avons pas retrouvé d’images, ni la date de sa démolition. Le témoignage de personnes y ayant résidé nous permettrait de savoir quelles étaient les conditions de vie de cet immeuble, quel était son état et ce qui a décidé de sa destruction. Aux dernières nouvelles, une mosquée serait bientôt construite sur son emplacement.

D’après l’Histoire des rue de Roubaix par les Flâneurs et les témoignages des participants de l’atelier mémoire