On lotit au Pont rouge

Dans l’immédiat après-guerre, le CIL, Comité Interprofessionnel du Logement, créé en 1943, commence à acheter des terrains libres (friches, jardins, terres agricoles) à Roubaix pour construire des logements.  Son attention se porte en particulier sur la plaine du pont rouge, située entre les rues de Lannoy, St Hubert et l’avenue Salengro. Cet espace, où naguère Buffalo Bill a planté son chapiteau, est occupé par des jardins ouvriers et un jeu d’arc, où les archers tirent sur des oiseaux de bois placés en haut d’une perche, unique animation du quartier. Une photo aérienne nous montre cet espace, coupé seulement par la rue de Maufait, qui, déjà tracée, n’est encore qu’un « mauvais chemin de terre ». On voit une maison à l’emplacement du collectif, rue de Lannoy. Un chemin dans le prolongement de la rue Yolande, rebaptisée ensuite rue Verriest, se perd dans les jardins.

Photo IGN 1947
Photo IGN 1947

Mais les choses se précipitent et, on décide de construire sur ces terrains une « cité jardin ». A cette fin, le CIL est à l’origine d’une société d’HBM dite « Le Toit Familial de Roubaix-Tourcoing » qui sera appelée à réaliser les travaux. On commence par viabiliser et revêtir la rue de Maufait, on prolonge la rue Yolande d’abord jusqu’à la rue de Maufait, et, plus tard, jusqu’aux trois ponts ; on appellera cette nouvelle voie la rue Robert Schuman, qu’on relie à l’avenue Salengro par une autre voie nouvelle, la rue Léon Blum. Les travaux de lotissement peuvent commencer. Ceux-ci démarrent dès 1950 par une première tranche d’habitations collectives et individuelles au coin de la rue de Lannoy et de la rue Robert Schuman. On voit distinctement sur la photo aérienne les deux premiers collectifs le long de la rue de Lannoy, et les fondations des autres, ainsi que les premières maisons de l’allée des peupliers.

Photos Nord Eclair et IGN - 1950
Photos Nord Eclair et IGN – 1950

Ces habitations sont construites en briques, ce qui, avec le recul, semble gage de pérennité. Les plans sont de M. Lapchin, architecte en chef du CIL. Les collectifs ont trois étages, et des ouvertures relativement étroites, possèdent des toits pointus. Et sont implantés autour d’un vaste espace vert. « on a prévu notamment un vaste dégagement où l’on dessinera un square coquet », nous précise Nord Éclair en 1950.

Photos Jpm
Photos Jpm

Les maisons individuelles sont toutes construites sur le même plan. Là aussi les ouvertures sont étroites et les toits pointus. L’étage est en sous-pente. Elles laissent également place à des espaces verts, constitués de jardins. Elles sont groupées et réparties en six ensembles le long de l’année des peupliers.

 Photo JpmPhoto Jpm

Nous verrons  que le CIL ne s’arrêtera pas là.

A suivre…