La ligne Lille-Leers, huitième partie : la traversée de Lannoy

Sortant de Hem, la ligne de tramway pénètre dans Lannoy à hauteur de l’’hospice. Nous sommes dans la rue de Lille, et les rails continuent à longer le trottoir situé du côté gauche de la chaussée. La voie va maintenant suivre un parcours très sinueux vers Lys.
La photo qui suit, tirée du site d’Historihem, nous montre une fois encore la motrice 13 dans son état d’’origine. Ici, elle vient de Hem et se dirige vers Leers.

Photo Historihem

La photo suivante, prise d’un peu plus loin dans le même sens, nous fait découvrir les premières maisons de Lannoy avec, au fond, l’’hospice et l’’institution St Charles. On remarque la largeur de la chaussée pavée et le double fil de contact au dessus de la voie.

Photo collection particulière

Voici une autre vue, prise quelques dizaines de mètres plus loin en direction de Leers. Nous sommes à l’’emplacement de l’’ancienne porte de Lille, un des rares endroits où la largeur de la chaussée est suffisante pour autoriser l’’éloignement des rails par rapport au trottoir et laisser ainsi un espace pour le stationnement. Nous approchons de l’’église, dont on voit le clocher au second plan à droite, alors qu’’au premier plan on découvre l’’amorce d’’un aiguillage qui dédouble la voie. A gauche l’’ancienne rue des trois rois, aujourd’hui la rue de la Gendarmerie, et à droite la rue St Jacques qui n’a pas changé de nom.

Photo collection particulière

Avançons encore de quelques mètres. Nous sommes maintenant à hauteur de la place de l’’église. La voie a repris place le long du trottoir de gauche. La circulation ne semble pas très dense ; les gens peuvent s’’installer sur la chaussée pour prendre la pose. L’’église est à notre droite. A gauche, la rue des religieuses, maintenant rue des martyrs de la résistance.

Document collection particulière

Nous continuons d’avancer dans la rue de Lille qui va faire coude brutal vers la gauche, le premier d’une série pour la ligne de tramways. Nous voyons au fond une belle propriété, remplacée aujourd’hui’ par des immeubles neufs. La grille qu’’on voit au fond à droite est celle du parc du château Jean de Lannoy.

Photo collection particulière

La vue suivante, prise en sens inverse nous montre l’’extrémité de la rue de Lille après la courbe que nous venons de rencontrer. On y voit au premier plan à gauche la Poste et au fond le château Jean de Lannoy. La voie tourne à droite devant la poste pour s’’engager dans la rue Royale, renommée depuis rue Nationale.

Photo collection particulière

Nous poursuivons notre chemin dans cette dernière rue, où la photo suivante, prise vers Hem, nous montre la voie qui continue à suivre le trottoir de gauche. Dans cette rue étroite, il semble que croiser un tramway devait constituer un problème pour un lourd charroi….

Document collection particulière

Au bout de la rue, la voie vire à droite pour rejoindre la rue des Bouchers en contournant une maison ancienne bien restaurée aujourd’hui.

Le coin des rues Nationale (à droite) et des Bouchers Photo Jpm

La ligne va suivre la rue des bouchers pendant une vingtaine de mètres en déployant une double voie, ainsi que nous pouvons le voir sur la photo qui suit, prise dans le sens opposé vers Hem, au temps des becs de gaz. La rue Nationale est au deuxième plan à gauche, alors qu’’au premier plan à droite se trouve l‘’ancienne rue de Roubaix, aujourd’’hui rue des trois frères Rémy. Tout au fond on distingue la rue des remparts, limite de Lannoy, et la cheminée de l’’usine Boutemy. Remarquons la signalisation routière, redondante mais sommaire, car peinte directement sur les façades.

Photo collection particulière

La ligne de tramways va donc suivre une contre-courbe à angle droit vers la gauche pour pénétrer dans cette rue des trois frères Rémy, où se trouvait l’’octroi de Lannoy, qui la mène à Lys par la porte de Roubaix. La chaussée de cette courte rue supportait bon nombre de voies. La photo suivante nous montre en effet la ligne ELRT (Electrique Lille-Roubaix-Tourcoing) Lille-Leers, avec la pointe d’’une aiguille située dans la courbe, qui croise puis rejoint, venant de la rue des bouchers à gauche, la ligne C Roubaix-Toufflers des TRT (Tramways de Roubaix-Tourcoing), qui, elle, se dirige vers la rue de Tournai à droite.

Photo collection particulière

La photo suivante est prise en sens inverse. On y voit la voie commune aux deux compagnies effectuer son virage vers la gauche gauche pour s’engager, en direction de Lys, dans la rue Jules Guesde, l’’ancienne route départementale de Roubaix à Tournai et St Amand, avant de tourner à droite en direction de Leers. On voit sur le deuxième bâtiment à gauche la pancarte signalant l’’octroi, alors que le bâtiment blanc à droite a aujourd’’hui disparu. La belle maison au premier plan à gauche a, heureusement, été préservée jusqu’’ici.

Photo site Delcampe.

En résumé, voici une vue aérienne montrant les méandres suivis par la ligne dans Lannoy. Les voyageurs de l’ELRT devaient avoir l’’estomac bien accroché !

Photo IGN 1947

A suivre…

Juin 1902

Journal des sports juin 1902

Cyclisme. Les francs pédaleurs roubaisiens, société établie chez M. Van Soye, angle des rues Boucher de Perthes et du Luxembourg, donneront dimanche 1er juin un carrousel vélocipédique dans la rue du Luxembourg, avec deux cents francs de prix. Le jeu commencera à deux heures et demie.

Football. Dimanche aura lieu le return-match entre la première équipe de l’étoile roubaisienne et le seconde du sporting club roubaisien. Réunion des équipiers au local à deux heures et demie précises, contour Saint Martin.

Course à pied. Le Stade Roubaisien va disputer à Saint Omer les courses interclubs organisées par l’US Audomaroise. Départ au train gare de Roubaix à 9 h 48. Inscrits pour les courses : Toulet, Honorez, Bovie, Donat Rohart, Henri Catteau.

Boxe. Salle de la société artistique, rue de l’Alouette à Roubaix, fête sportive organisée par l’Académie de Boxe de Roubaix. La Concordia Harmonie prêtait son concours à la fête, sous la direction de son chef M. Lauridan. MM. René Wibaux, président de la société la Boxe française, Delescluse, président de l’Union des Sports athlétiques et Leriche président du Contre de Quarte étaient présents. Les combats sont annoncés par le speaker Louis Delaplace. On a applaudi M. Petit de la salle Charlemont de Paris, Maingret directeur de l’école normale de boxe de Paris, Léon Albert directeur de l’Institut de Boxe de Paris, Chabrier professeur de la salle Castérès et les roubaisiens Jean et Hubert Desruelles. Les excellents amateurs roubaisiens étaient présents: Huvenne, Grau, Villard, les jeunes Bôle et Crépel et les tout jeunes Jonville et Delannoy, 9 ans. Il faut également signaler le succès remporté par les extraordinaires exercices de Van Hooland alias le roi des sauteurs.

Les jeunes Jonville et Delannoy et leur professeur Desruelles Photo La Vie au Grand Air

Tennis. Racing Club Roubaisien. Le prix Maurice Dubrulle réunit 22 engagements en simple. En demi-finale, Maurice Dubly bat Charles Lefebvre, F Bocquet bat Henry Dubly. La finale est enlevée par Bocquet.

Concours international de tir de Roubaix. Organisé par la société du Tir National de Roubaix, ce concours s’est déroulé du 13 avril au 25 mai. Les prix se répartissent entre tireurs roubaisiens, Dorez, Vandaele, Wauquier, Masson et tireurs d’autres villes comme Villette d’Arras, Leclerck d’Hem, Flament de Bully, Chérubin de Somain, Demulder de Gand. La distribution des prix aura lieu au siège de la société le dimanche 8 juin à cinq heures du soir.

Cyclisme. La société des sourds muets établie chez M. Dupont rue des Vosges à Roubaix, organise un grand carrousel vélocipédique au mois d’août.

Cyclisme. Les coureurs Pagie (cinquième du dernier Bordeaux Paris) et Baert (vainqueur de la course des 24 heures de Roubaix lancent un défi aux deux coureurs lillois Dutrieu et Lepoutre, sur 50 ou 100 kilomètres au vélodrome de Roubaix. On pense que les lillois vont relever le défi.

Marque Liberator Coll. Particulière

Cyclisme. Le jeune Crupelandt 15 ans est arrivé 3e dans la course Wasquehal Fleurbaix, il courait sur une Liberator. Dépôt M. Olivier 48 rue des Anges à Roubaix.

Aviron. Le Cercle Nautique l’Aviron présentera aux régates internationales d’Amiens le 22juin : son équipe à quatre rameurs (Delmotte, Wullens, Guyot, Duhayon) à deux rameurs juniors (Roussel, Delobel ou Pietri) à quatre rameurs juniors , et à deux rameurs seniors « Amicitia » (Delchambre et Hazebroucq) ; à quatre rameurs seniors « crocodile »  (Delchambre, Cau, Bouckaert, Hazebroucq).

Cercle nautique d’Amiens doc Courrier Picard

Athlétisme. Le Racing Club Roubaisien enverra une équipe complète disputer les Championnats de France le 29 juin. Masure pour le 100 et 400 mètres plat, Dubrulle pour le 800 et 1500 mètres plat. Waeles pour le 110 mètres haies, Bellon pour le 400 mètres haies, Scrépel pour le lancer du poids et Dubeaurepaire pour le lancement du disque.

Marche. De Paris à Roubaix à pied. Le jeune marcheur rémois Eugène Césard qui fit en 1900 et 1901 le tour de France à pied et se fit applaudir au vélodrome roubaisien, informe qu’il va chercher à établir le record pédestre de Paris à Roubaix, soit 255 kilomètres en moins de 48 heures. Le départ serait donné aux bureaux de l’Auto Vélo le 12 juillet et l’arrivée est prévue au vélodrome roubaisien le 14 juillet.

Athlétisme. À l’Union des Sports, rue Jeanne d’Arc une fête est organisée où l’on pourra assister à un travail athlétique par MM. Florent Stinaut, Léon Vanhuyse, Louis Briche et Achille Dericker.

Le bazar du Pile

A la fin des années 1930, Théophile et Julie Pittillioen, désireux de créer leur affaire et de s’installer à leur compte, décident de reprendre le commerce de jouets de Mr A. Delepaut au 16 rue de Condé à Roubaix. C’est une petite boutique dans un quartier populaire de la ville qui convient parfaitement à ce commerce.

Le 16 rue de Condé ( document Y. Pittillioen )

Julie s’occupe du magasin et Théophile vend ses jouets lors des ducasses, fêtes foraines et braderies. Quotidiennement, il charge les jouets sur sa baladeuse de marchand forain, pour se déplacer sur des lieux à chaque fois différents. Il a astucieusement aménagé sa petite voiture de marchand ambulant, par un système d’extension de son plateau, ce qui lui permet de présenter ses produits sur un étal beaucoup plus large, comme le montre la photo ci-dessous.

La charrette à bras de Théophile Pittillioen ( document Y. Pittillioen )

A la fin des années 1940, les affaire reprennent et ils acquièrent la petite maison voisine de M. Juvenet au N° 18. Ils disposent désormais d’une surface de 148 m2 au sol.

En 1952, Théophile Pittillioen demande un permis de construire pour transformer la façade du N° 18. Il souhaite en effet, créer une porte de garage pour pouvoir garer sa baladeuse. L’arrière très étroit de la maison sert dès lors de réserve au magasin, désormais baptisé : le « bazar du Pile ».

Le N° 16 et 18 avant et après la transformation (documents archives municipales )

Le bazar est un commerce où on trouve de tout ! Des jouets bien sûr mais également de la parfumerie, bijouterie, maroquinerie, papeterie, bimbeloterie, confiserie, petite horlogerie, cartes postales, et même des poissons rouges !

Julie et Théophile Pittillioen profitent également des activités saisonnières pour proposer :

en Décembre des décorations de Noël, des guirlandes et des santons,

en Septembre des pétards et des feux d’artifice, lors de la fête des allumoirs

en Mai du muguet artificiel

en Juin des cocardes tricolores pour la réussite au certificat d’études.

Théophile et Julie dans leur magasin ( document Y. Pittillioen )

Théophile profite également, des fêtes du quartier du Pile, pour proposer le « concours des ballonnets » : l’enfant remplit le carton, l’accroche au ballon de baudruche gonflé et le lâche dans les airs. Le ballon de baudruche qui parcourt la plus longue distance fait gagner à l’enfant un jouet offert par le Comité d’organisation et le Bazar du Pile.

Le carton attaché au ballonnet ( document collection privée )
Michel, le fils de Théophile et Julie, aide ses parents en gonflant les ballons de baudruche (document Y. Pittillioen )

Julie décède à la fin des années 50. Théophile prend sa retraite en 1960. Son fils, Michel Pittillioen, se marie avec Yvette née Pietersoone. Ils reprennent le magasin. Michel est fraiseur-ajusteur à la CIMA à Croix le matin, de 5h à 13h et l’après midi il part vendre les jouets sur les ducasses et les braderies, comme son père le lui a enseigné. Yvette quant à elle, s’occupe seule du magasin. Les affaires fonctionnent très correctement.

Yvette et Michel dans leur magasin ( document Y. Pittillioen )

Michel Pittillioen délaisse la baladeuse de son père. Il possède en effet sa voiture pour effectuer les déplacements. Il présente désormais ses jouets sur un étal abrité par un énorme parapluie.

Michel devant son étal, lors d’une ducasse. ( document Y. Pittillioen )

Yvette continue à gérer seule, le point de vente. Elle ne compte pas ses heures. Le magasin est ouvert de 8h à 19h tous les jours de la semaine et le dimanche matin de 8h à 13h.

Le magasin avec les décorations de fin d’année ( document Y. Pittillioen )

La particularité du Bazar du Pile par rapport aux autres commerces du même genre, c’est qu’il s’agit d’un bazar bien rangé ! En effet, les jouets sont déposés sur les étagères, les trottinettes et les voitures à pédales accrochées au plafond, les cartes de St Nicolas et Ste Catherine dans des cartons, les peluches dans le nouveau comptoir vitré, etc. Chaque chose est à sa place, de façon à ce que Yvette puisse trouver facilement le produit souhaité par le client.

Yvette et Michel ( document Y. Pittillioen )

Au milieu des années 1960, Michel a l’opportunité de racheter un camion-boutique. C’est un camion aménagé pour un commerce de loterie, idéal pour les fêtes foraines, ducasses et braderies. Il abandonne son étal pour se consacrer à cette nouvelle activité. La « loterie Michel » propose pour un prix modique, cinq billets roulés et entourés d’une bague en papier. Sur chaque billet figure un numéro, et s’il correspond à l’un des numéros affiché sur le tableau, le client emporte l’objet gagné.

Michel devant son camion-boutique. ( document Y. Pittillioen )

Malheureusement le camion-boutique de Michel Pittillioen est détruit par un incendie lors d’une fête foraine à Deulemont, dans les années 1980. Michel ne se décourage pas et reprend une remorque qu’il transforme lui-même en loterie. Il achète un fourgon Renault pour pouvoir tracter sa remorque et continuer son activité. Yvette continue à tenir le magasin de la rue de Condé et vient aider son époux, lors des ducasses le dimanche après-midi.

Yvette devant la loterie Michel ( document Y. Pittillioen )

A la fin des années 1990, Michel et Yvette décident de prendre une retraite bien méritée. Leur fils, Yves, ne souhaitant pas reprendre l’affaire ils décident donc de vendre l’immeuble.

Le « Bazar du Pile » tenu par les deux générations Pittillioen, pendant une soixantaine d’années, ferme donc définitivement ses portes en 1998.

Publicités ( documents Y. Pittillioen et collection privée )

Remerciements à Yvette Pittillioen, à Christiane, ainsi qu’aux archives municipales.

Boucheries Au Fin Palais

C’est avant 1883 que remonte l’ouverture du Café Saint-Pierre, au 240 rue Jules Guesde à Hem, à l’angle de celle-ci et de l’impasse Saint-Pierre. En 1883 en effet, les participants à la société de secours mutuel Saint-Pierre s’y assemblent comme le font d’autres sociétés dans divers autres estaminets du village.

Carte postale (document Historihem)

Ce n’est qu’en 1889 qu’il est possible de nommer la tenancière de ce café, lequel appartient à Henri Delecroix, brasseur et futur maire, en la personne d’Apolline  Dereux épouse Delepaul. Le cabaret est repris plus tard par les Vercruys.

Puis pendant près de 30 ans, de 1934 à 1961, l’établissement est tenu par Léon  Guevart à la fois répertorié dans les Ravet-Anceau de l’époque comme cafetier et boucher. Le commerce a pour enseigne : « A Saint-Pierre », comme le démontre une publicité effectuée pour la boucherie charcuterie.

Publicité (document collection privée)

En 1944, au lendemain du massacre d’Ascq, de nombreuses arrestations ont lieu sur Hem, pour tenter de mettre à mal une résistance active, les premières se produisant au café Saint-Pierre et dans l’impasse Saint-Pierre. Les « feld-gendarmes » traversent le café et gagnent les maisons de l’impasse par les jardins. Ils arrêtent également Léon Guevart et son frère et les conduisent à la prison de Loos.

Fin 1944, un camion de ravitaillement anglais passe devant l’établissement, des partisans accrochés à la cabine du véhicule accompagnant les alliés dans la traversée de la commune. Comme on peut le constater sur la photo amateur le drapeau français flotte fièrement au fronton du Saint-Pierre. Après la guerre le café-boucherie rouvre ses portes et Léon Guevart continue d’apparaître dans les annuaires au moins jusqu’en 1965.

Photo du camion de ravitaillement anglais devant l’établissement (Document Mémoire en images de Hem)

En 1968, au 240 rue Jules Guesde c’est la boucherie de A. Mylle qui est répertoriée, commerce que l’on retrouve ensuite dans la rubrique boucherie chevaline du Ravet-Anceau de 1979, mais au 2 bis rue Jules Guesde. Dès 1969, en effet c’est Aloïs Coulier qui apparait comme boucher au 240 rue Jules Guesde puis comme cafetier à la même adresse sous l’enseigne : « Au mainate parlant ».

Publicité (document collection privée)

Ensuite, Mr et Mme Dejonckheere, déjà propriétaires d’une boucherie-charcuterie de renom sur Lys-lez-Lannoy, ouvrent leur charcuterie à l’enseigne : « Au fin palais », à Hem, en faisant de la publicité dans le journal Nord-Eclair, en 1973. Ainsi apprenons-nous que la charcuterie est fabriquée sur place suivant des recettes transmises de père en fils dans la famille.

Photo de l’ouverture de la charcuterie en 1973 (document Nord-Eclair)

Lorsque Daniel Lemort, employé des Ets Dejonckheere, reprend l’établissement en 1980, il procède également à une publicité dans le journal pour se faire connaître. Les clients y trouvent des viandes de 1er choix, des charcuteries réalisées sur place grâce à l’installation d’un laboratoire et des articles d’épicerie pour compléter un éventuel repas.

Photo du changement de propriétaire en 1980 (document Nord-Eclair)

Photo du magasin (Document collection privée)
Publicité de 1983 (Document collection privée)

Pendant ce temps, au 68 rue du Docteur Coubronne, on retrouve, à partir des années 40  et pendant une vingtaine d’années André Dusquesne et frères, propriétaires d’une fabrique de machines à laver et de bacs pour teinture mais aussi d’une tonnellerie.

Enveloppe à en-tête des Ets Duquesne (Document collection privée)
Publicité Duquesne frères (Document collection privée)

Dans les années 80, c’est une crémerie volaillerie qui s’y installe en la personne de Mme Mylle-Duquesne.

Publicité La Fermette d’Hem Bifur (Document collection privée)

Enfin Daniel Lemort, désireux de s’implanter aussi au centre de Hem y ouvre son deuxième établissement à l’enseigne : « Au fin palais », où il propose les mêmes services qu’à son commerce principal de la rue Jules Guesde.

Publicité reprenant les 2 magasins (Document collection privée)
Photo du magasin de la rue Coubronne (Document collection privée)

Depuis la fin d’activité de Daniel Lemort et la fermeture de ses 2 magasins, les commerces abritant ses boucheries ont aujourd’hui changé d’activité. La boucherie de la rue Jules Guesde a bien été reprise un temps par Cédric Gochon qui y a obtenu le prix d’excellence du jambon artisanal en 2010. Puis le local ayant été libéré a vu ouvrir en 2013 un salon de coiffure à l’enseigne Beautiful Coiffure, géré par Franck Becq.

Photo du salon Beautiful Coiffure (Document collection privée)
Franck Becq dans son salon et publicité pour celui-ci (Document Tout’Hem)

Celui du 68 rue du Docteur Coubronne a connu l’installation d’une entreprise de restauration sur place ou à emporter à l’enseigne Fée Maison.

Photo du commerce Fée maison (Document collection privée)
Publicité (Document Tout’Hem)

Curieuse destinée pour un ancien estaminet puis boucherie-charcuterie rue Jules Guesde d’être à présent consacré à la coiffure tandis que dans le même temps une ancienne tonnellerie travaillant pour les brasseurs de la région est devenue, après avoir abrité une crémerie puis une boucherie-charcuterie, un lieu de restauration-traiteur.

Remerciements à Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Bernard Thiébaut pour son ouvrage Mémoires en Images de Hem

La Pouponnière Boucicaut 1979 à 1982

Fondation Boucicaut Collection Particulière.

Introduction

Marguerite Boucicaut (née Guérin) est la fondatrice, avec son mari Aristide, du premier grand magasin « Le Bon Marché » à Paris. Elle meurt en 1887. Par testament en décembre 1896, elle a désigné l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris comme légataire universel. Parmi ses nombreux legs, l’un concerne l’établissement d’une « maison refuge » pour jeunes mères en difficulté (des filles mères) dans les environs de Lille. L’Assistance Publique acquiert un terrain boulevard de Cambrai à Roubaix et réalise la construction d’un établissement dénommé « Fondation Boucicaut », inauguré le 5 juillet 1897. Il deviendra ensuite une maternité, puis une crèche et enfin « La Pouponnière Boucicaut », structure sociale importante et paradoxalement assez peu connue des roubaisiens.

Le buste de Mme Boucicaut, veillant sur le jardin d’enfants Photo IsaVanspey

Appuyée sur ma modeste expérience en tant qu’auxiliaire de puériculture à la Pouponnière Boucicaut, service du Centre Communal d’Action Sociale de la Ville de Roubaix, je vous propose de vous faire visiter les lieux. La pouponnière est un lieu d’hébergement et de soins pour les enfants placés sous sauve garde de justice ou présentant un handicap. Les parents bénéficient de visites, sur place et parfois selon, les situations, d’une journée ou week-ends à domicile. Il s’agit d’un service émanant de la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales). Les enfants porteurs de handicap, n’ont alors que très peu de lieu d’accueil. Il existera par la suite un lieu d’accueil de jour, pour eux, appelé « la marelle » au sein même de l’établissement. Les enfants mis sous protection ont pour profil : des orphelins, des enfants abandonnés, nés sous X , souffrant de négligence et/ou de mauvais traitements. Plus, rarement à cette époque ceux dont les parents n’ont plus de domicile et dont «  la mise à l’abri » est provisoire.

La maison des gardiens Photo IsaVanspey

Le bâtiment est situé au 60 boulevard de Cambrai à Roubaix. Juste après les grilles, sur la droite, la maison des gardiens M et Mme Lambert. M Lambert est le monsieur PLUS de cet établissement. Toujours bienveillant et souriant, les enfants l’adorent. Il occupe de multiples fonctions, chauffeur, réparateur, coursier, gardien animalier.

Plaque du CCAS Phot IsaVanspey

Le bâtiment est composé de 3 étages, le rez- de- chaussée est destiné au secteur social ; le 1er étage, au secteur sanitaire, le logement de fonction de la direction et le 2ème étage les chambres des infirmières de garde. Plus précisément, au rez-de-chaussée, en entrant à gauche le bureau du secrétariat/accueil, en face celui de la direction. Après les portes vitrées le bureau de consultation des pédiatres, les chambres munies de points d’eau pour les changes et d’armoires pour ranger le linge, de lits à barreaux et pour les plus grands de lits au ras du sol. Au fond, à droite, une salle d’animation, une salle de psycho motricité, un bureau de psychologue et une salle de bains collective, une tisanerie, un réfectoire collectif, une cuisine et une buanderie. Le schéma est à peu près à l’identique au 1er étage mise à part la cuisine et il est réservé au secteur sanitaire (enfant porteur d’handicap). Parfois les secteurs se mélangent selon les entrées et les places disponibles.

Vue du jardin de la pouponnière Coll particulière

A l’arrière du bâtiment, un grand jardin et sur le côté droit un poulailler où se croisent, poules, paons, cochons d’inde.

(à suivre)

La ligne Lille-Leers – Septième partie : Hem, la rue de Lannoy

Passé Hem-Bifur, où les voies forment un triangle, nous pénétrons dans la rue de Lannoy. Au premier plan à droite sur la photo, la courbe de la voie menant à la mairie et à l’église de Hem. Le café visible à droite a existé jusque dans les années 2000, il est remplacé aujourd’hui par une banque. Devant la première maison à gauche, un arrêt pour les cars Citroën. L’abri des tramways était situé juste après le coin de la rue. Les rails vont maintenant suivre le trottoir de gauche.

La bifurcation – Photo collection particulière

La vue suivante est prise, en direction de la bifurcation, une cinquantaine de mètres plus loin dans la rue Jules Guesde, le nouveau nom de la rue de Lannoy. On y voit la motrice 13 dans les années qui suivent sa première rénovation en 1924 descendre vers Hem-Bifur. Le bâtiment de l’atelier qu’on voit à droite existe toujours, quoiqu’un peu modernisé. Nous sommes au niveau du numéro 13.

Le bas de la rue – Photo collection particulière

La vue suivante est prise quelques pas plus loin vers Lannoy. On y découvre l’ancienne poste, devenue aujourd’hui la marbrerie Piccini qui forme, au numéro 19, le coin avec la rue de Beaumont. La façade a été refaite, mais la forme générale du bâtiment subsiste.

Photo collection particulière

Nous sommes maintenant une centaine de mètres plus haut dans la rue et nous regardons vers Hem-Bifur. La maison à droite porte le numéro 35. Le champ à gauche, après avoir connu le collège Elsa Triolet, accueille maintenant un lotissement récent.

Le numéro 35 et l’emplacement du collège – Photo collection particulière

Un peu plus loin, nous arrivons au point culminant de la rue, au carrefour formé par par celle-ci avec la rue de la Vallée et le chemin des trois baudets. La première des photo nous montre la motrice 15 en route vers Leers après la première rénovation de 1924, la seconde est une vue prise au même endroit en sens inverse, et la troisième nous montre le carrefour lui-même. Nous sommes aux alentours des numéros 133 à 151. On voit qu’à l’époque les habitations étaient relativement clairsemées et laissaient la part belle à la végétation. Les trois documents proviennent d’une collection particulière.

Vue vers Lannoy. Le pignon daté de 1901 à droite a été cimenté depuis
Au même endroit – Vue vers Hem centre
Le carrefour de la Vallée vue vers Lannoy – Documents collection particulière

Un peu plus loin, nous arrivons aux abords de la Lionderie. A partir de cet endroit la route va descendre. Voici maintenant deux photos qui nous montrent également une courbe suivie d’une contre-courbe.

Le bâtiment de la ferme à gauche est le numéro 179
La même ferme à droite cette fois – Documents collection particulière et Historihem

Le carrefour que l’on voit sur la photo suivante n’est pas facile à situer, pourtant, il s’agit bien de celui que fait la rue Jules Guesde avec la rue de la Lionderie. La ferme avec les deux pignons encadrant un corps central qu’on voit sur les deux photos précédentes n’est pas encore construite, et la grange du fond a disparu. Le bâtiment qui la précède abrite aujourd’hui des commerces. En revanche, à gauche, les maisons de l’alignement n’ont pas changé.

Le carrefour avec la rue de la Lionderie – Photo collection particulière
Les commerces – Photo Jpm

Pour ce qui est du carrefour lui-même, il a peu près changé, hormis que le poste EDF à droite a été construit postérieurement à l’époque de la photo noir et blanc.

Le carrefour aujourd’hui – Photo Jpm

Deux cent mètres plus loin, la voie rencontre la ligne Halluin-Somain qu’elle traverse sur un passage à niveau doté de barrières oscillantes. La maison du garde-barrière à gauche sur la photo a disparu, de même que la voie de chemin de fer, qui a fait place aujourd’hui à un chemin de randonnée. La ligne de tramway ayant également été déferrée, seul un reste de talus qui formait le remblai précédant l’ancienne passerelle nous rappelle la croisée des deux voies en cet endroit.

Vers le Passage à niveau et Lannoy – Document Historihem

La photo suivante montre la traversée du passage à niveau le jour de l’inauguration de la ligne. Les passagers du tramway, comme ceux du train, devaient être secoués lors de la traversée de ce croisement formant pratiquement un angle de 90 degrés !

Le croisement – Document Au fil des trams

Cette traversée à niveau gênante est ensuite remplacée par une passerelle. Pour cela, on détourne la voie, lui faisant contourner par la droite le pâté de maisons. Cette passerelle sera détruite par les allemands en 1918, puis reconstruite en 1920. Une photo aérienne nous la montre en 1947.

Photo IGN 1947
La passerelle et des motrices en état d’origine – Document Le Journal de Roubaix – Septembre 1920

Juste après le passage à niveau, la voie se dédouble pour permettre les croisements des motrices montantes et descendantes, ainsi qu’on le distingue au premier plan à droite de la photo suivante, prise en direction du centre de Hem.

Photo collection particulière

Poursuivant sa route, le tramway passe devant l’institution St Charles inchangée aujourd’hui et l’hospice, toujours présent et dont l’aspect n’a pas évolué non plus. Nous sommes maintenant à la limite de Lannoy, que nous parcourrons durant le prochain épisode de cette série…

L’entrée de Lannoy – Document collection particulière.

 

A suivre…

La Cantoria – 2

Partie 2 Naissance de la Cantoria

Très vite la décision est prise par la municipalité. La mairie annexe, vétuste va être démolie en septembre 1991. Un nouvel immeuble sera construit sur ce site et celui de la propriété voisine, abritant l’imprimerie municipale, dans lequel seront inclus les services techniques municipaux déjà sur place et une école de musique.

Avis de destruction de la mairie annexe avec le panneau annonçant l’investissement dans une école de musique (Document collection privée)

La 1ère pierre est posée en novembre 1991, en présence de Mme Massart maire de la ville. Le cabinet d’architecte « Trace » est en charge du chantier dont le but est à la fois de regrouper des activités culturelles autrefois dispersées, pour en permettre un meilleur apprentissage, mais aussi d’améliorer la façade de l’imprimerie municipale et de lui adjoindre un étage supplémentaire.

Pose de la 1ère pierre du chantier (Document archives Historihem)

Le chantier de construction est ensuite mené à bien afin d’assurer l’ouverture de l’école hémoise à la rentrée scolaire de 1992. le bâtiment de 525 mètres carrés développés, construit sur 3 niveaux, peut accueillir 150 élèves, avec des bureaux au rez-de-chaussée, 2 très grandes salles au 1er étage, l’auditorium et la salle de danse au 2ème étage, dans laquelle « Danse Création » va pouvoir poursuivre le travail entamé depuis quelques années dans diverses salles de la ville.

La Cantoria en fin de chantier en juillet 1992 (Document Nord-Eclair)

Mme Denise Houdry a choisi l’appellation : La Cantoria car il s’agit d’un balcon d’orgue, dont les bas-reliefs sont une œuvre sculptée en marbre, de l’artiste italien Donatello, exécutée entre 1433 et 1439, pour la cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence. Le carton d’invitation à l’inauguration est illustré par cette oeuvre. .

Invitation à l’inauguration (Document archives Historihem)

L’inauguration de l’Ecole, ouverte aux élèves dès le mois de septembre 1992, n’a lieu que le 28 novembre 1992. Elle voit défiler dans le bâtiment un public impressionnant et les officiels et visiteurs, sitôt le ruban coupé, en visite dans les différents étages, entendent tour à tour des cuivres, la flûte et la harpe et peuvent, en plus de cette aubade, voir évoluer les danseuses au dernier étage.

Ruban coupé à l’inauguration par Mme Massart et Cantoria cadeau (Document archives Historihem)

Aubade flûte et harpe et évolution danse (Documents archives Historihem et Nord-Eclair)

La fête de Ste Cécile correspondant avec la date de l’inauguration, l’association hémoise « découverte et initiation à la musique »(association des parents d’élèves de l’école de musique) invite la prestigieuse musique du 43ème Ricca pour un concert à la salle Leplat le lendemain. Lors de ce concert, cet ensemble interprète deux des œuvres au programme sous la baguette du Directeur de l’Ecole, Patrick Salmon.

Concert à la salle Leplat (Document Nord-Eclair)

Patrick Salmon est né à Roubaix en 1958, dans une famille de musiciens. A 8 ans il a fait partie de la manécanterie des petits chanteurs de Roubaix, les Rossignolets. Puis au conservatoire de Roubaix il étudie le piano, l’orgue, le tuba et la musique de chambre. Il poursuit par des études d’harmonie et de direction d’orchestre.

Mr Patrick Salmon Directeur de l’Ecole (Document collection privée)

Patrick Salmon organiste (Document over blog) et chef d’orchestre (Document confédération musicale de France)

Dès lors il enseigne et poursuit en parallèle une carrière de pianiste accompagnateur, tout en composant des pièces pédagogiques pour cuivre et en donnant régulièrement des récitals en tant qu’organiste. C’est donc tout naturellement qu’il prend la direction de l’école municipale de musique de Hem où il crée quelques années plus tard l’ensemble orchestral de Hem puis le Hem Jazz Big Band.

L’ensemble orchestral et le Hem Jazz Big Band (Documents archives Historihem)

En 2014, les ateliers municipaux déménagent sur l’ancien site industriel Meillassoux, derrière le magasin Carrefour, au bout de l’allée Boussemart. Un bâtiment de 1000 mètres carrés, des parkings et une déchetterie municipale s’y installent. 42 personnes y travaillent et on y trouve également un réfectoire municipal pour l’ensemble du personnel de la mairie à présent toute proche.

Déménagement des ateliers municipaux en 2014 (Document Voix du Nord et Google Maps)

Suite à ce départ du centre technique municipal de la place de la République et eu égard au succès croissant de l’école de musique qui s’avère de ce fait trop exigüe la décision est prise en 2016 par la municipalité de procéder à son extension finalisée en 2018.

Photo école côté jardin avant l’extension et en chantier ( Documents Google Maps)
Photo école côté jardin en fin de chantier et finalisée (Documents Google Maps et cabinet d’architecte Trace)

Côté rue, le projet se développe sur trois niveaux et s’articule autour du bâtiment existant en respectant l’alignement du front bâti. Il regroupe principalement des salles de musique (salles de répétitions solfège – Orchestre). 

Nouvelles salles côté rue (Document cabinet d’architecte Trace)

Côté jardin, la nouvelle extension ajoute à l’école deux salles de danse, mutualisables en une seule grande salle, et une salle d’orchestre pour accueillir dorénavant 650 danseurs et 150 musiciens.

Nouvelles salles côté jardin (Document cabinet d’architecte Trace)

Après toutes ces années hyperactives notamment à la tête de la Cantoria, Patrick Salmon quitte l’école pour une retraite bien méritée et laisse la place à Thomas Lehembre, en janvier 2021, pour diriger l’école de musique de Hem, qui compte alors 16 professeurs et 350 élèves.

Ce saxophoniste, chef d’orchestre a déjà dirigé le conservatoire de Mons-en-Baroeul et celui de Croix. Sa mission, en tant que nouveau directeur de la Cantoria est la suivante: l’élargissement du public, le développement de la musique en milieu scolaire, la recherche de partenariats avec les structures locales comme le studio Hemix et la création de classes d’éveil musical pour les petits…

Thomas Lehembre (Document Voix du Nord)

Il aimerait aller aussi vers des musiques jazz et contemporaines et fédérer les élèves d’instruments à corde en montant un partenariat avec les villes des alentours pour travailler en réseau. Il reprend bien sûr également la direction de l’orchestre si cher à Patrick Salmon et poursuit aussi sa carrière de saxophoniste professionnel au sein du quatuor STAB, de l’ensemble de saxophones des Hauts-de-France et du groupe de funk Body Jeez.

La Cantoria, trentenaire depuis 2021, a donc manifestement un bel avenir devant elle…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, Jacquy Delaporte pour ses ouvrages Hem Images d’hier et Hem 1000 ans d’histoire et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.

Résidence de la Marque

En 1966, le centre d’Hem a encore des allures de village et la rue du Docteur Coubronne, qui mène de la place d’ Hem à Hem Bifur, est encore bordée de champs des deux côtés comme en témoigne la photo aérienne prise à l’époque. Le 26 janvier 1980, la première pierre est posée et c’est en 1981 que la Résidence de la Marque sort de terre au n° 31, modifiant considérablement l’aspect de la rue.

Photos aériennes de 1966 et 1982 (Documents IGN)

A la pose de cette première pierre Jean-Claude Provo, maire de la ville, est présent et, dès le mois de septembre 80, dans la foule d’Hem en fête plusieurs milliers de personnes se précipitent pour visiter l’appartement témoin.

Le 1er Septembre 1981, le foyer logement accueille ses premiers résidents. De par sa conception, cette grande maison a pour vocation de rester chaleureuse et familiale. Pour la directrice, Mme Masson, ancienne infirmière, le foyer doit être un lieu de rencontre entre les résidents, même s’ils ont chacun leur petit appartement fonctionnel.

La résidence en 1982 (Document collection privée)
La directrice de l’établissement (Document Nord-Eclair)

Ainsi le repas du midi se prend en commun et de nombreuses activités sont prévues pour compléter ce premier élément d’insertion : voyages, veillées, goûters, ateliers, travaux artistiques, etc

L’équipe de cuisine au service des résidents (Document Nord-Eclair)

L’inauguration a lieu le 27 février 1982 en présence de Jean-Claude Provo, maire de la ville, et de Joseph Franceschi, secrétaire d’état auprès du Ministre de la solidarité, chargé des personnes âgées, lequel déclare :

« Cette résidence est un modèle du genre. On y trouve tout ce à quoi les anciens aspirent ».

Les discours des officiels mettent l’accent sur les prestations exceptionnelles mises à disposition des locataires : canalisations en cuivre rouge (meilleur conducteur de chaleur), carrelage en grès d’Artois dans la grande salle de séjour, carrelage posé sur un matelas insonorisant dans les coursives (pour éviter les bruits de pas bruyants), menuiseries en aluminium laqué au four (pour éviter les problèmes de condensation).

Concernant les espaces verts les plantations ont été faites bien avant la fin du chantier afin qu’une première floraison intervienne dès le printemps prochain et choisies pour assurer un fleurissement multicolore du début du printemps jusqu’à l’automne.

L’inauguration (Document Nord-Eclair)

Les résidents conservent des habitudes personnelles acquises chez eux : téléviseur, médecin traitant, aide-ménagère ; mais ils ont également accès à un service de buanderie, de coiffure, de pédicure et de manucure.

Des événements particuliers leur permettent de ne pas vivre repliés sur eux-mêmes et de partager la vie de la commune. Ainsi, dès février 1982, le carnaval s’invite dans la résidence et les élèves de l’école De Lattre de Tassigny viennent y fêter leur traditionnel carnaval annuel avec les anciens de la commune.

Arrivée des élèves de l’école à la résidence (Document Nord-Eclair)

Peu après les résidents fêtent à nouveau le carnaval au cours d’un thé dansant organisé avec les clubs de 3ème étage de la commune et le club J4 de Roubaix venu prêter son concours avec son orchestre.

Thé dansant avec les clubs du 3ème âge (Document Nord-Eclair)

En 1984, c’est la résidence elle-même qui s’enrichit de son propre club du 3ème âge afin de s’ouvrir sur l’extérieur en proposant des activités qui collent à la réalité et aux besoins des personnes âgées. Pour fêter la naissance du club le bureau organise un « pierrot » où sont invités 140 convives.

La vie commence à 60 ans (Document Nord-Eclair)

En 1993, ne pouvant faire face à la demande croissante des seniors de la ville, le foyer logement se dote d’une extension de 16 studios et d’une chambre d’hôtes pour la famille. Le principe : des studios de 38 mètres carrés en plein pied que les locataires aménagent comme bon leur semble.

Les bâtiments sont à proximité des commerces, de la mairie, de la salle Leplat et de l’église tout en offrant à leurs occupants le calme de la campagne puisqu’un champ les sépare de la voie rapide. Le succès de la résidence et tel que son fonctionnement nécessite bientôt l’emploi de 12 employés municipaux dont 2 jardiniers.

Deux employés à l’entretien des espaces verts (Document Nord-Eclair)

En 2002, la résidence de la Marque, qui compte alors 96 studios, fête ses 20 ans en grande pompe, en présence d’une délégation de la Résidence des Quatre Vents de Leers, avec repas, spectacle et surprises : chants, danses et sketchs, journée animée par le club de gymnastique de la Résidence. Bien entendu les officiels sont de la partie pour fêter dignement cet anniversaire.

Les officiels participent à la fête (Document Nord-Eclair)

Un atelier informatique est lancé, en 2009, démontrant que les résidents du foyer logement restent « branchés ». Quant à la chorale de la résidence celle-ci devient intergénérationnelle en accueillant parmi ses membres tous les 15 jours de jeunes choristes scolarisés à Croix, lui insufflant ainsi un dynamisme renouvelé.

En 2012, la résidence fête ses trente ans. Pendant une semaine se succèdent discours, chants, danses, lancers de confettis, portes ouvertes au public, séances de cinéma, lotos, audition de l’école de musique et un mémorable repas cabaret.

Fête des 30 ans (Document Tout Hem)

La résidence de la Marque fête ses 40 ans en 2022 et, si elle a connu des extensions et des travaux de rénovation, elle reste dans l’esprit qui a présidé à son installation : des logements coquets dans un cadre de vie verdoyant et des parties communes agréables qui servent de lieux de rencontre aux résidents.

Studios et cadre verdoyant (Site internet de la Résidence)
Lieux de rencontre (Site internet de la Résidence)

Remerciements à la Ville de Hem

Le centre Stalingrad

La friche industrielle des anciens établissements Leclercq Dupire a été appropriée en un grand ensemble commercial et culturel inauguré au mois d’octobre, l’Espace Carnot. Toute la friche ? Non. La partie située de l’autre côté de la rue Stalingrad (ex rue de l’Industrie) a été entièrement équipée par la ville de Wattrelos, pour y accueillir diverses administrations et leurs services. Le projet wattrelosien a pu se réaliser grâce à la participation du Conseil Général.

L’entrée du nouveau centre Photo NE

Cela a permis de réaliser 2.000 m² de bureaux dans lesquels cohabitent des administrations aussi variées que le centre d’information et d’orientation scolaire au premier étage, l’inspection départementale de l’Éducation Nationale au second, ainsi que des permanences de conseillers municipaux, de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie, de la CICAS, de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, du centre d’information sur l’habitat et de l’association des Mutilés du travail. Tous les locaux ne sont pas occupés, et des permanences d’autres associations pourraient s’y tenir.

Les nouveaux locaux du CIO Photo VdN

Le rez-de-chaussée est réservé à des permanences d’ordre social : aide sanitaire et sociale, protection maternelle et infantile. Un parking de cent places permet d’accueillir les visiteurs. Une plaque en souvenir de cette inauguration qui s’est déroulée le 8 novembre 1988, est toujours visible sur le mur à gauche de l’entrée.

Plaque d’inauguration du centre Photo PhW

Ont participé à cette inauguration MM. Faugaret, maire de Wattrelos, Derosier, président du Conseil Général du Nord, Carton député du Nord, Helm, inspecteur départemental, entre autres personnalités. Présenté comme un exemple parfait de reconquête d’un site industriel, le Centre Stalingrad est appelé à devenir un des catalyseurs de la vie sociale wattrelosienne. Signe des temps, une Marianne républicaine a remplacé la statue patronale de la Sainte Vierge.

Les officiels à l’hôtel de ville après l’inauguration Photo NE

Rossel, du 5 à sec au restaurant

Face au développement important de l’entreprise Rossel, Pierre Petitprez administrateur de la SA Petitprez Lambaere dépose une demande de permis de construire en Mairie, en 1964, pour agrandissement et transformation de l’entreprise du 118 rue d’Isly, sur une superficie totale de 3.400 m2.

L’architecte Léon Finet 38 rue Richelieu à Roubaix est retenu pour mener à bien le projet. La démolition de 2 courées, situées rue d’Isly et rue de Croix est nécessaire pour pouvoir construire une nouvelle blanchisserie, une salle de restaurant pour le personnel et l’aménagement d’un parking intérieur.

démolition des courées voisines ( document P. Lambaere )
Plan de l’entreprise ( document archives municipales )

la nouvelle blanchisserie et le parking ( documents P. Lambaere )

Cette nouvelle blanchisserie permet de développer le lavage à l’eau du linge, des draps, chemises, vêtements de travail etc, afin de concurrencer les confrères de la région, et en particulier les Ets Duhamel

Le repassage dans la nouvelle blanchisserie ( document P. Lambaere )

En 1968, des confrères du Sud de la France, Jean Roux et Roger Chavanon créent une formule de pressing « discount » sous l’enseigne « 5 A SEC », avec pour objectif de développer ce concept en franchise sur tout le territoire National, dont les départements 59 et 62. Ils se heurtent à l’entreprise Rossel qui avait déjà exploité et déposé la marque « 5 SEC »

Un accord commercial amiable est signé entre les 2 Sociétés, permettant à Petitprez et Lambaere d’utiliser en exclusivité sur ses 2 départements, les enseignes 5 A SEC et 5 SEC en Master franchise

Roubaix 2000 en 1973 ( document Nord Eclair et collection privée )

Au début des années 1970, la société « Petitprez Lambaere » propose le choix de trois enseignes à la clientèle : Rossel pour une qualité luxe, 5 à sec pour une finition soignée, et Top Net pour le prix discount.

En 1973, la génération suivante arrive : les deux fils d’André Lambaere entrent dans l’entreprise, Antoine pour la partie technique et Philippe pour le commercial.

Pierre Petitprez décède en 1974, à 51 ans et Jean Petitprez prend sa retraite en 1982 ; André Lambaere devient PDG de l’entreprise et, en 1986, la famille Lambaere rachète les 50 % des parts de l’entreprise à la famille Petitprez.

La direction de l’entreprise a toujours été très proche de son personnel. En 1976 Jean Petitprez et André Lambaere fêtent leur secrétaire de direction, Mlle Léa Brebion qui prend sa retraite bien méritée après 49 ans de présence dans l’entreprise !

De gauche à droite, Jean Petitprez, André Lambaere et Mlle Léa Brebion ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, le nombre de vêtements nettoyés baisse dans toute la profession. De plus en plus, les ménagères utilisent le lave-linge à la maison.

5% de baisse annuelle de volume, cela fait 50% au bout de dix ans ! Le nombre de pressings diminue de 15.000 à 8.000.

André et Philippe Lambaere décident qu’un rapprochement avec un confrère est nécessaire, et en 1990 Rossel rachète l’entreprise de blanchisserie Edmé de Lambersart, gérée jusqu’à présent par Bruno et Muriel François.

Deux ans plus tard, en 1992, le site de Lambersart regroupe l’activité blanchisserie des 2 entreprises Rossel et Edmé. A Roubaix rue d’Isly. 10 postes sont gardés pour l’atelier de nettoyage, jusqu’en Juin 1997, car ensuite toute l’entreprise est regroupée sur le siège de Lambersart.

Edmé ( document collection privée )

En 1993, Philippe Lambaere décroche un marché inattendu pour l’entreprise Rossel : nettoyer les 7500 costumes du film Germinal, tourné dans le Valenciennois. Certes le personnel a un savoir faire très efficace, mais il a du prendre le plus grand soin pour nettoyer ces costumes très fragiles ; la redingote de Depardieu, le gilet de velours de Carmet, le manteau de Renaud ou le corset à baleine de Miou-Miou.

Philippe Lambaere ( document P. Lambaere )

En 1995, André Lambaere prend une retraite bien méritée. Son fils Philippe devient DG de l’entreprise Rossel, et en 2002 en devient le PDG.

Philippe devient également président de l’UNIRET Union Régionale de l’Entretien du Textile.

Didier Poignant, trésorier du syndicat UNIRET, et directeur des pressings Alizés, propose , en 2010 de reprendre l’affaire Rossel, qui à ce moment là se composent d’une trentaine de pressings, représentant 120 salariés. L’affaire se conclue en Mars 2013 ce qui permet à Philippe Lambaere de prendre sa retraite .

( document collection privée )

Cinq générations des familles PetitPrez et Lambaere ont dirigé l’entreprise Rossel pendant 132 années d’activité de blanchisserie et de pressing avec un « savoir-fer » remarquable.

( document collection privée )

Que devient alors l’immeuble de la rue d’Isly ?

Au début des années 2000 Jean Marc Vynckier, architecte d’intérieur reprend une partie de l’immeuble à Philippe Lambaere rue d’Isly pour le transformer complètement. La partie de gauche au N° 114 est transformée pour la création d’un loft.

document archives municipales

Dans la partie droite, au N° 118 et 120, Hugues Meurisse ouvre son restaurant « La Teinturerie », aménagé dans l’ancienne salle des machines de la teinturerie Rossel. C’est un lieu atypique avec un cachet rare, un endroit sympathique où l’on passe un moment délicieux autour d’une table entre amis, au pied de l’ancienne cheminée toujours présente au milieu de la salle de restaurant. Hugues y ouvre également un magasin de vêtements LC Luxe et Création.

document archives municipales
document collection privée

Au milieu des années 2010, Hugues Meurisse prend sa retraite, ferme son restaurant ainsi que son magasin LC, Luxe et Création.

Remerciements à Philippe Lambaere ainsi qu’aux archives municipales