Les deux passions de Pierre Coquant

Pierre Coquant est né en 1953 à Roubaix. Il est le fils d’Alice et Antoine Coquant, célèbre commerçant roubaisien en articles de pêche, installé au 83 rue Pierre de Roubaix ( voir sur notre site un précédent article intitulé Coquant Pêche ). Formé par son père, Pierre devient rapidement passionné par la pêche. Les cannes, bourriches, lignes et hameçons n’ont aucun secret pour lui.

Pierre Coquant et ses parents Antoine et Alice ( document Nord Eclair )

Pierre décide d’ouvrir également son commerce d’articles de pêche. Il reprend alors le commerce « Roubaix Pêche » de E. Bailly, au 70 rue du Collège, à l’angle de la rue Pellart, en 1978. Désormais, deux magasins Coquant-Pêche ( Antoine et Pierre ) sont à disposition de la clientèle.

Publicité Ravet Anceau 1979

Les affaires de Pierre fonctionnent plutôt bien, mais il doit faire face à la baisse des prix du matériel ( une canne coûte 70 F, une bourriche 80 F ). Il est donc difficile de développer le chiffre d’affaire du magasin. Pour s’en sortir, Pierre développe des activités complémentaires et en particulier le domaine aquariophilie. Il embauche ainsi un premier salarié en 1987. Cette nouvelle activité se développe fortement, Pierre apporte des précieux conseils, installe, entretient et dépanne les aquariums. Il propose également à la clientèle la vente de petits animaux domestiques : tortues de Floride, écureuils de Corée etc

Pierre Coquant en discussion avec un client dans son magasin rue du Collège ( document Nord Eclair )

Pierre est également passionné par les sports mécaniques. Au début des années 1980, il participe pour la première fois au Paris Dakar en tant que co- pilote, sur 4×4 Toyota, avec ses amis Yvan Lahaye le pilote et Alain Gaeremynck le mécano.

document Bardahl
document Dakardantan

En Juin 1991, Pierre Coquant transfère son magasin. Il quitte le 70 rue du Collège, pour s’installer à deux pas, au 190 avenue des Nations Unies. Le local est quatre fois plus spacieux, ce qui lui permet de devenir vraiment le grand spécialiste de la pêche ( mer, rivière, étang ). Pierre dit de lui-même: « Je suis né dans la pêche ». Toujours passionné, il est un fervent pratiquant, organise des concours de pêche, est administrateur du syndicat des pêcheurs, participe à des expositions d’aquariophilie, crée une centrale d’achat pour les farines de façon à ce que les pêcheurs puissent bénéficier de tarifs intéressants etc. Pierre se donne à fond pour sa passion, et ne connaît guère de repos !

le nouveau magasin au 190 avenue des Nations Unies ( document Nord Eclair 1991 )

Les deux magasins d’Antoine et Pierre sont complémentaires. Antoine a gagné de nombreux concours, c’est un caïd des compétitions. Il est donc très connu dans la métropole et propose du matériel spécialisé haut de gamme. Pierre est également un champion, il vend du matériel de pêche et surtout de l’aquariophilie. En Décembre 1991, Pierre est élu président du syndicat des pêcheurs de Roubaix Tourcoing, et remplace le président Vanhoutte. Militant convaincu pour le canal de Roubaix, Pierre s’engage à tout mettre en œuvre pour créer les animations et surtout mobiliser les consciences pour cette association chère à son cœur.

document Nord Eclair 1991

Toujours passionné par le Dakar, Pierre, en Janvier 1992, part au Cap en Afrique du Sud, en tant qu’accompagnateur pour l’intendance. Au total Pierre a participé 15 fois à cette course mythique, 3 fois en tant que concurrent à bord de son Toyota, et 12 fois au sein de l’organisation. Il a été successivement chauffeur du médecin, contrôleur d’arrivée et contrôleur de passage.

logo officiel Paris Dakar

En 1999, Pierre souhaite rapprocher son magasin du centre ville. Il déménage donc son commerce et s’installe au 165 bis Grande rue ( Anciens Ets Philial ).

document Nord Eclair 1999

Il lève le pied malgré tout, car il commence à avoir de sérieux problèmes de santé. Il arrête la présidence en 1998, du syndicat des pêcheurs, et ne participe plus au Dakar, afin de pouvoir se soigner. Les soucis de santé ne s’améliorent pas et Pierre décède en 2005 à Lannoy, à l’âge de 52 ans.

document archives municipales

Remerciements aux archives municipales.

Salon Raymond Coiffure ( suite )

En 1973, Raymond trouve un accord avec Jean-Claude Suppa, propriétaire du Drug Pub au 14 avenue Jean Lebas et cousin de Philippe Suppa, un de ses coiffeurs salariés. Ils communiquent alors, ensemble par une publicité commune dans la presse locale. Il en est de même avec Betty, la fille de M et Mme Suppa, coiffeuse qui tient le salon de coiffure intégré au Drug Pub, à la même adresse : 14 avenue Jean Lebas. Ils créent ensemble « La Boite aux Tifs ».

Salon Betty 14 avenue Jean Lebas ( publicité Nord Eclair )

Désormais les deux salons communiquent entre eux, par une petite porte intérieure dans le drugstore et comportent deux entrées: l’une au 25 rue du Vieil Abreuvoir à l’enseigne Raymond pour la coiffure Hommes et l’autre au 14 avenue Jean Lebas à l’enseigne Betty pour la coiffure Dames.

Publicité commune ( publicité Nord Eclair )
Publicité commune « La boîte aux tifs » ( publicité Nord Eclair )

Le 29 Février 1980, Raymond fête le 20° anniversaire de son salon. C’est l’occasion de faire paraître dans la presse locale, une rétrospective des différentes personnalités du show-business qui sont passées au salon pour se faire coiffer : Dalida, Sylvie Vartan, les Charlots, Julien Clerc et bien d’autres . . .

Publicité Nord Eclair 1980

Raymond Spriet prend une retraite bien méritée en 1985. Philippe Suppa lui succède à la tête de la petite entreprise et garde bien sûr l’enseigne bien connue des roubaisiens. C’est l’occasion de fêter les 25 ans d’expérience du salon masculin-féminin : « Raymond Coiffures » au service de la clientèle.

Philippe Suppa ( publicité Nord Eclair 1985 )

Philippe Suppa décide de rénover le salon dames en 1988. Le salon est clair, agréable et spacieux. Quatre postes de travail sont à disposition des clientes. Deux jeunes et talentueuses coiffeuses sont recrutées.

Il peut ainsi proposer à sa clientèle, de nouveaux services tels qu’une esthéticienne diplômée et une cabine UVA avec douche. De nombreuses promotions sont proposées à la clientèle pour cet événement, tels que la coupe-brushing cheveux courts à 100 Frs.

Publicité Nord Eclair 1988

En 1990, cela fait trente ans déjà que le salon est ouvert ! En cette occasion, Philippe Suppa et toute son équipe invitent toute sa clientèle au cocktail organisé le lundi 11 Juin à 17h.

Le 30° anniversaire « Salon Raymond Coiffure Philippe Suppa » Publicité Nord Eclair 1990

Philippe prend sa retraite en 1993, mais il ne pourra guère en profiter car il décède en 1997. Son fils Christophe Suppa, entré dans l’entreprise en 1977 comme apprenti, lui succède.

En 1999, les affaires de Christophe deviennent difficiles. Le chiffre d’affaires ne cesse de baisser depuis une dizaine d’années et n’est en aucune façon imputable à un phénomène de mode ou à un problème de concurrence locale. La clientèle fidèle éprouve de plus en plus de réticence à se déplacer dans la rue du Vieil Abreuvoir, et ce, pour trois raisons : 1) le terminal des bus se déplace à Eurotéléport, 2 ) les travaux interminables dans le centre ville 3 ) la suppression du stationnement sur la Grand Place. No parking, no business ! Christophe est bien décidé à quitter Roubaix et s’installer ailleurs. Il ferme définitivement son salon de coiffure Raymond en fin d’année 1999, après 40 années de présence dans le centre ville roubaisien.

Document Nord Eclair 1999

Remerciements aux archives municipales

Salon Raymond Coiffure

Au début des années 1950, Raymond Spriet est artisan coiffeur pour hommes. Il est installé au 35 rue de l’Alouette.

Publicité 1955 ( document collection privée )

Raymond se spécialise dans la coupe de cheveux à la Française, c’est à dire la « coupe sculptée au rasoir » qui est vraiment une révolution de la coiffure masculine. Raymond sait parfaitement communiquer, il fait venir la presse en 1955 dans son salon pour faire découvrir cette coupe au rasoir, grâce à laquelle les cheveux bien que coupés très courts paraissent longs, et qui peut être personnalisée pour chaque client.

Document Nord Eclair 1955

En 1957, Raymond Spriet et ses amis coiffeurs roubaisiens : Daniel Haunart et Jean Terryn obtiennent des places prestigieuses au championnat du Nord organisé par le « Cercle des Arts et des Techniques de la coiffure Française à Lille ».

Document Nord Eclair 1957

Roger Pierre et Jean-Marc Thibault sont de passage au Colisée en 1958, pour présenter un de leur film. Ils ne se présentent jamais au public sans soigner leur look, car le moindre détail a son importance. Ils ne peuvent alors faire mieux que confier ce soin à deux coiffeurs prestigieux Raymond Spriet et son collègue Jacques Callewaert.

Document Nord Eclair 1958

Les affaires fonctionnent très correctement, mais Raymond est ambitieux. Il est persuadé qu’avoir choisi de se spécialiser dans la coupe au rasoir est la meilleure chose pour faire fructifier son commerce, mais il souhaite également se rapprocher du centre ville pour développer son activité. Il cède son commerce de la rue de l’Alouette en 1959, à Josiane Gutewiez qui le transforme en salon de coiffures dames : « le salon Josiane ». Il trouve un local au 25 rue du Vieil Abreuvoir pour s’y installer. C’est un local de taille modeste mais idéalement bien placé, dans une rue étroite mais très commerçante, à deux pas de la Grand Place. C’était auparavant un commerce de fournitures pour modes : les Ets Durot-Crepelle.

Le 25 rue du Vieil Abreuvoir ( document archives municipales )

Raymond Spriet fait appel à Daniel Vasseur, décorateur basé à Leers, pour entreprendre les travaux d’aménagement nécessaires pour son salon de coiffure : transformation de la façade à l’extérieur, et installation de six fauteuils et d’un bac à eau pour shampoings à l’intérieur.

Le projet de la façade ( document archives municipales )
Le plan du salon avec les 6 fauteuils ( document archives municipales )

Raymond Spriet recrute immédiatement 6 coiffeurs salariés pour l’aider au démarrage de son activité. Le « Salon Raymond » est inauguré au début des années 1960. Le succès est immédiat, les six salariés travaillent à temps plein. A cette époque, les c jeunes hommes apprécient la coupe sculptée au rasoir, De plus, le salon est confortable et l’accueil est sympathique.

Intérieur du salon 1960 ( document Alain Confrere )
Intérieur du salon 1961 ( document Alain Confrere )
Raymond Spriet présente ses salariés à des personnalités de la ville ( document Nord Eclair )

En 1965, la rue du Vieil Abreuvoir devient piétonnier : les commerçants s’inquiètent. Raymond Spriet continue son développement et devient membre du groupement « Elégance et Distinction ». C’est un label que les roubaisiens connaissent bien désormais : des commerçants roubaisiens regroupés qui proposent à leur clientèle, des bons de réduction sur leurs achats.

Publicités ( collection privée )

Raymond s’associe avec d’autres commerces prestigieux de la rue du Vieil Abreuvoir, comme le salon de coiffures dames « Marcelle Duamelle » pour leur participation au concours du plus beau bébé en 1969.

document Nord Eclair 1969

Raymond fait partie de la  »Haute Coiffure Masculine Création ». A la fin des années 1960, de nouveaux salariés talentueux arrivent au salon Raymond ; Jean Liviau et Daniel Hourez qui ont eu l’occasion de pouvoir coiffer les membres du groupe roubaisien, Les Sunlights, lors de la Nuit de la Coiffure, organisée par le salon S.T.A.R : Section Technique et Artistique Roubaisienne, en 1969.

Daniel Hourez au centre, Jean Liviau à droite, coiffent les chanteurs du groupe Les Sunlights ( document Nord Eclair 1969 )

Une grande soirée de solidarité est organisée au Grand Café au 4 de l’avenue Jean Lebas. Différents coiffeurs roubaisiens dont Raymond proposent à tous leurs clients de les coiffer, au tarif officiel, de 20h à 22h. La recette est ensuite versée intégralement à l’association « Message pour l’Espoir » qui lutte contre le cancer.

document Nord Eclair

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

Tissus Bohin

Au début des années 1900, Léonie Bohin vend du tissu sur les marchés de Roubaix Tourcoing. Elle s’approvisionne dans les grandes entreprises textiles toutes proches pour vendre ses étoffes au détail aux habitants de la ville. Elle se déplace en tramway et à pied avec son balluchon.

Léonie Bohin ( document Nord Eclair )

Ses affaires se développent, elle peut alors acquérir une baladeuse à bras pour y transporter ses tissus. Son chien l’aidera par la suite à tirer sa charrette. Après la grande guerre, les affaires reprennent. Le mari de Léonie fait alors l’acquisition dans les années 1920, d’un véhicule automobile d’occasion pour remplacer la charrette et pour effectuer les déplacements nécessaires à l’activité. La crise de 1929 entraîne des difficultés jusque dans les années 1930. Les ventes progressent difficilement sur les marchés, mais la famille Bohin tient bon jusqu’à la fin de la seconde guerre.

Léonie a deux fils : Louis né en 1904 et Jean né en 1907 à Tourcoing. En 1946, Léonie et ses deux fils, décident d’ouvrir un fonds de commerce. Ils reprennent un petit local, au 104 de l’avenue de la Gare ( avenue Jean Lebas aujourd’hui ) c’était auparavant le siège de l’entreprise Georges Truffaut.

le 104 de nos jours ( Photo BT )

La rue de la Gare est un endroit idéal pour la création de leur point de vente, car cette rue est souvent appelée le Boulevard des Drapiers. En effet, de très nombreux commerces en tissus, petits et grands ont pignon sur rue, dans tout ce quartier de la Gare.

Avec ce tout petit local, ils peuvent alors vendre leurs tissus, à la fois aux grossistes mais également aux particuliers. Les affaires se développent fortement à la fin des années 1940. En 1952, les deux frères reprennent l’estaminet voisin de L. Zennevort au N° 102, puis, en 1953, absorbent le pas-de-porte du N°100 qui était occupé par l’entreprise Berlitz. Le commerce Bohin s’étale alors du 100 au 104.

document Ravet Anceau 1955

Quelques temps après, ils reprennent le N° 106 de l’avenue Jean Lebas, à l’angle de la rue de Blanchemaille, c’était auparavant, le commerce d’un de leur confrère : les tissus des Ets G. Dufermont.

le 106 ( document archives municipales )
document Nord Eclair

De ces reprises successives la maison Bohin garde un cachet inédit. La surface de vente s’étale désormais sur 231 m2. C’est une enfilade de recoins, de petites pièces encombrées de cotonnades et de draperies les plus diverses.

Le 1 Janvier 1956, les deux frères Bohin modifient le statut de leur entreprise qui devient la « SA Bohin frères ». Ils reprennent ensuite en 1957 le N° 112 de l’avenue Jean Lebas pour y entreposer les nombreuses pièces de tissu en stock. Ils font l’acquisition d’un fourgon pour le transport et les livraisons.

Le 112 en 1956 et de nos jours ( document archives municipales et Photo BT )

Jean-Claude Bohin a 23 ans en 1960, lorsqu’il entre dans l’entreprise pour aider son père Jean et son oncle Louis. Les affaires continuent à se développer, et pourtant c’est une famille discrète, qui communique peu, et ne fait pas de publicité, leur devise étant : « Si un client est satisfait, il revient ! ». La famille Bohin a l’occasion de reprendre dans les années 1960, l’immeuble voisin du 12 rue de Blanchemaille. Ils le transforment en entrepôt pour le stockage des tissus pour faire face au développement de l’entreprise. L’ensemble des différents locaux représente ainsi une surface de vente et d’entrepôt de 506 m2.

plan cadastral
Vue aérienne ( document Google Maps )

Dans les années 1970, 6 personnes travaillent dans l’entreprise : Frédérique Bohin, l’épouse de Jean-Claude travaille à la comptabilité et au secrétariat dans son bureau au premier étage. 5 vendeurs magasiniers ( Georges, Paul, Michel, Bernard, Régis ) vendent les produits à la clientèle dans les points de vente du rez-de-chaussée. Les stocks de tissus sont impressionnants. On y trouve de tout : des soieries, des lainages, de la doublure, de la toile à encoller, des draperies pour manteaux, costumes et pardessus, du Tergal, du cachemire, de l’alpaga etc. En 1980, Franck Bohin, le fils de Jean Claude entre à son tour dans l’entreprise.

Dans les années 1980 1990, la situation se complique, les ventes chutent de façon importante chaque année, les charges sociales sont en hausse, la crise économique s’intensifie et les ventes de vêtements en prêt-à-porter n’arrangent rien. Les nombreux vendeurs de tissu dans le quartier de la gare disparaissent les uns après les autres. La décision est prise en 2000. Jean-Claude pense à prendre bientôt sa retraite. Il est grand temps de liquider la totalité des stocks avant de fermer boutique.

Jean Claude Bohin dans le magasin ( document Nord Eclair )

En Octobre Novembre 2000, pour la première fois, l’entreprise communique par de la publicité dans la presse locale, pour annoncer des ventes avec remise exceptionnelle de 40 % sur de nombreux produits afin de réduire les stocks de façon importante.

document Nord Eclair 2000

Jean Claude Bohin à 65 ans en 2002, il annonce prendre sa retraite officiellement. De très fortes remises sont alors accordées à la clientèle.

document Nord Eclair 2003
document Nord Eclair

L’entreprise ferme ses portes en 2005. Afin de garder une trace de l’entreprise Bohin, la direction confie les grands registres d’achats au Musée de la Piscine à Roubaix. Environ 250 commerces de tissus existaient dans le quartier de la Gare à Roubaix dans les années 1920. Il n’en reste plus qu’un ou deux aujourd’hui.

Remerciements à Frédérique et Victor Bohin, ainsi qu’aux archives municipales.

Le Parking (suite)

A l’époque, les publicités faites par l’établissement font état d’un café dineurs qui propose des repas, plats du jour, frites, sandwichs à toute heure et met un billard à disposition de sa clientèle. C’est également le siège sympathisant de l’USH : l‘Union Sportive Hémoise, née de la fusion du club de football du foyer Saint Corneille et du football club de Hem le 16 mai 1964, composée d’équipes de Jeunes et d’une équipe Seniors qui évolue en 3eme division terrienne.

Publicités des années 1960-70 (Documents Historihem)

En 1982, Brigitte Lamarque reprend l’établissement et conserve l’enseigne. Les affaires marchent bien car le café est situé au bord d’une route très fréquentée et elle n’hésite pas à prévoir des transformations pour rendre son café plus accueillant bien qu’on parle déjà d’un projet de voie rapide sur Hem car aucun des tracés pressentis ne lui est défavorable.

En 1985, le projet de l’antenne Sud tombe et en effet représente une aubaine pour Brigitte Lamarque qui y voit une augmentation potentielle de sa clientèle : deux carrefours à feux tricolores sont prévus dont l’un à quelques mètres du Parking. Elle rachète donc la maison et met en œuvre les transformations projetées.

Seuls les 4 murs d’origine restent, la toiture, le plancher et tout l’aménagement intérieur étant entièrement refaits. Le coût total pour le rachat et les aménagements représente 50 millions : un investissement important reconnaît la propriétaire mais pas excessif compte tenu de la fréquentation attendue.

Mme Lamarque devant son café en 1987 (Document Nord-Eclair)

Mais en novembre 1986, c’est « la tuile » : le tracé est modifié et, en lieu et place des 2 carrefours projetés, c’est un rond-point qui va voir le jour à mi-distance. La raison est simple : avec des feux tricolores sur 2 carrefours distants d’une centaine de mètres (l’un avenue Delecroix, l’autre rue du Calvaire), la voie rapide n’aurait plus de rapide que le nom d’après la DDE (Direction Départementale de l’Equipement).

De ce fait Brigitte Lamarque voit son avenir se boucher : au lieu d’être la patronne d’un bistrot prospère au bord d’une route à grand passage, elle risque fort de se retrouver dans quelques mois à la tête d’un établissement fantôme ! La présence du rond-point signifie en effet un défaut d’accès direct à l’établissement et de plus l’avenue Delecroix se terminera en impasse. Quel que soit le sens dans lequel on circule il faudra donc passer par le rond-point et faire un détour dans l’impasse pour aller boire un verre ou manger une crêpe au parking !

Publicité de novembre 1986 (Document Nord-Eclair)
Croquis de l’Antenne Sud coupant l’avenue Delecroix (Document Nord-Eclair)

Qeulle solution dans ce cas ? Brigitte Lamarque sollicite Mme Massart, maire de la ville, ainsi que Bernard Carton, vice-président du conseil général, lequel s’engage à venir visiter le site avec des ingénieurs de la DDE. Mais il est bien évident que le tracé ne sera pas modifié… Brigitte Lamarque propose donc l’aménagement d’un chemin d’accès depuis le rond-point jusqu’à son café sur l’ancienne voie de chemin de fer qui passe derrière chez elle.

Mr Carton rappelle cependant que même si la solution des 2 carrefours à feux tricolores avait été retenue cela n’aurait été que provisoire dans l’attente de la construction d’un pont dès le doublement des voies de l’Antenne Sud effectué. Il rejette par ailleurs l’éventualité de créer un chemin d’accès du rond-point au café.

Il propose donc de favoriser au maximum les facilités d’accès vers ce qui sera bientôt l’impasse Delecroix : en plaçant des panneaux publicitaires fléchant le chemin jusqu’au Parking, en servant d’interlocuteur avec la SNCF, propriétaire des terrains situés derrière le café afin que Brigitte Lamarque puisse éventuellement les utiliser pour y placer des jeux destinés aux enfants et y aménager des aires de pétanque, nouveautés susceptibles de lui amener de nouveaux clients.

La réunion de février 1987 au Parking (Document Nord-Eclair)

Le 31 décembre 1987, c’est la fin d’un établissement emblématique de la ville. L’essentiel du chiffre d’affaires était dû à la clientèle de passage sur cette avenue très fréquentée transformée en impasse avec l’arrivée de l’Antenne Sud. Les panneaux publicitaires proposés lors de la réunion de la dernière chance n’ont donc pas suffi.

L’établissement qui naguère ne désemplissait pas s’est transformé en quelques semaines en établissement fantôme suite à cette simple équation : plus de passage donc plus de clients. On peut maintenant ajouter : plus de clients donc on ferme…Les portes sont closes depuis le dernier jour de l’année 1987, 5 ans après la reprise de l’établissement par Brigitte Lamarque.

Le Parking c’est fini (Documents Historihem)
Photos aériennes de 1975 et 1989 avant et après le rond-point (Documents IGN)

Depuis aucune activité commerciale n’est intervenue dans l’ancien café dineurs. La bâtisse rénovée par Mme Lamarque est à présent à usage d’habitation. Sur les photos ci-après on la reconnaît parfaitement et sur les vues aériennes actuelles, on se rend très bien compte de l’impossibilité d’y recréer son activité commerciale historique.

Photos de la bâtisse actuelle (Documents Google Maps)
Vue aérienne de la zone englobant la bâtisse (Documents Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem.

Cosmos Bowling

Le « Bowling Flandre » de Roubaix a été construit en 1966 par la famille Denoulet ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : « Le Bowling de la Grand Rue » ). C’était la première fois qu’un bowling s’ouvrait dans la région, les plus proches étant à Paris ou à Nancy.

Publicité Grande rue ( document collection privée )

Plus de trente années plus tard, le bowling doit déménager, car le projet de « l’Espace Grand rue » arrive à grands pas. Il faut quitter les lieux, et si possible, rester à Roubaix. Alain et Irène Denoulet pensent pouvoir s’installer place de la Liberté, à côté du futur cinéma, à l’angle de la rue Jean Monnet, mais il faut envisager de fermer le bowling durant les deux années de travaux. Inimaginable ! Ils trouvent alors un terrain situé au 20 et 22 de la rue du Grand Chemin. C’est un quartier en plein bouleversement à deux pas du futur musée de La Piscine. Le terrain se trouve entre le club de judo Saint Martin, et de l’autre côté l’entreprise de broderie Dervaux. Auparavant, se trouvait à cet endroit l’ancien garage Volvo ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : « 20 et 22 rue du Grand Chemin » ).

Document Nord Eclair 1999

Le cabinet d’architecte « Leclerc Mayelle » à Villeneuve d’Ascq dépose un permis de construire pour la SCI Loisirs d’Alain Denoulet en Janvier 1999 sur ce terrain de 1700 m2.

Document Nord Eclair 1999

L’entreprise reste familiale, elle a été créée en 1966 par Louis Denoulet, puis reprise ensuite par son fils Alain et son épouse Irène et va être transmise sous peu à Ludovic Denoulet, leur fils.

La famille Denoulet ( Document Nord Eclair 1999 )

Les Denoulet ont beaucoup d’espoir pour leur nouveau projet à Roubaix, car la ville bouge avec l’arrivée du métro, du centre Mac Arthur, l’aménagement du centre ville, le complexe cinématographique et bien sûr le musée de La Piscine. Les travaux démarrent au printemps 1999, le bowling du 21 bis Grande rue reste ouvert, et continue son activité pendant les travaux.

Document Nord Eclair 1999

L’enseigne choisie est : Cosmos Bowling. C’est le bowling du 3° millénaire, à l’aube de l’an 2000, conçu par l’architecte Bertrand Leclerc, avec une décoration futuriste, des couleurs fluo pour un ensemble très tendance et une ambiance sympa.

Document Nord Eclair 1999

Le Cosmos Bowling dispose de 16 pistes, alors qu’il n’y en a que 8 dans celui de la Grande Rue. Une cafétéria, située en mezzanine avec un restaurant grill, est à la disposition de la clientèle. La superficie de l’établissement a doublé. Il peut recevoir jusqu’à 500 personnes et 80 à 100 personnes peuvent jouer en même temps. L’entrée se fait latéralement, par un sas vitré, situé dans l’allée qui aboutit sur un parking qui sera aussi celui du musée de la Piscine. 5 personnes y sont employées, sous la direction de Ludovic. En plus des 16 pistes de bowling, le Cosmos propose d’autres activités complémentaires : billard, fléchettes, babyfoot, jeu de palets, panier de basket, bornes d’arcade ou on peut jouer dans des baquets à des courses de voitures.

Le plan de l’établissement ( Document archives municipales )
Document collection privée
Document archives municipales

Le Cosmos Bowling peut enfin ouvrir, en Novembre 1999, après de longues périodes difficiles de négociations, tractations et discussions parfois houleuses, avec l’administration. Pour l’inauguration, 100 bouteilles de champagne sont commandées pour les 1000 personnes invitées. Parmi les invités, on note la présence de René Vandierendonck et Max André Pick, le maire de la ville et son adjoint. L’établissement est ouvert tous les jours à 14h ( bientôt ce sera à partir de 10h ) jusque 2h du matin, avec une surveillance intérieure permanente et un parking gardé.

Document Nord Eclair 1999
L’inauguration ( Document Nord Eclair 1999 )
René Vandierendonck lance la première boule ( Document Nord Eclair 1999 )

Pour l’ouverture, un tournoi de bowling est organisé en Décembre 1999.

Document Nord Eclair 1999

Le Cosmos Bowling entame sa carrière au début des années 2000 en organisant de nombreux tournois locaux, régionaux et nationaux mais dans les années 2010 les ennuis commencent. Des malfaçons dans la construction sont constatées, et les assurances refusent les indemnisations. Un voisin dépose plainte pour de graves nuisances sonores, porte l’affaire en justice et sera ensuite indemnisé. Quelques clients indélicats commettent des dégradations. Beaucoup de gens ignorent qu’ils peuvent se garer sur le parking qui se trouve à l’arrière.

Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances souhaitées par la famille Denoulet. Le Bowling Cosmos ferme en Octobre 2018 et la liquidation judiciaire est prononcée.

Document Nord Eclair 2018
Document Nord Eclair 2018

En 2019, la ville de Roubaix rachète le bâtiment dans le cadre de la redynamisation du centre ville, mais sans aucun projet précis pour l’établissement. Quatre années après la fermeture, force est de constater qu’il ne se passe rien, à part des intrusions, des squatteurs, et des dégradations. L’immeuble s’abîme et dépérit.

Document Nord Eclair 2018
Document Nord Eclair 2018

En 2022, un opérateur privé propose de transformer l’immeuble en équipement de production et création musicale, en clair, c’est un projet pour la création de studios de musique et salle de danse.

Document Studiomatic

Malheureusement, en 2024 l’entreprise Studiomatic qui a déposé le projet jette l’éponge. La création de 23 studios d’enregistrement tombe à l’eau, à cause de lenteurs administratives. A ce jour, et à notre connaissance, aucun projet n’est en cours.

Document collection privée

Remerciements aux archives municipales

Rue du Docteur Coubronne (suite)

Après guerre le commissariat de police occupe durant peu de temps le n°5 de la rue avant de déménager rue Jules Guesde (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Le bâtiment est ensuite occupé, à la fin des années 1940, par la bonneterie mercerie Ingelaere puis le tailleur Ellie Ingelaere jusqu’au milieu des années 1970. Le successeur, Mme Henze cède la place à Mme Lesage, spécialisée dans la layette, à l’enseigne Au Poulbot, commercialise également la laine Phildar.

Publicités Ingelaere et Au Poulbot (Documents Historihem, Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)

L’institut esthétique « Votre Beauté » leur succède durant les années 1980-90 après avoir un temps partagé le bâtiment avec la mercerie Au Poulbot. Il propose les services classiques : soins, épilation, bronzage mais aussi des idées cadeaux : bijoux, parfums, foulards…Puis l’immeuble abrite l’auto-école Saint Corneille en 2000 et à nouveau des instituts esthétiques « Secrets 2 Beauté », « Graine de Beauté » et actuellement « La belle hémoise ».

Publicité commune Votre Beauté et Au Poulbot, Votre Beauté, et photos de la façade de Graine de Beauté dans les années 2010 et La Belle Hémoise en 2023 (Documents Historihem, Nord-Eclair et Google Maps)

C’est un marchand de tissus, Victor Lemaire, puis son successeur, J. Lemaire, qui s’installe au n°8, durant une vingtaine d’année, jusqu’au début des années 1960. Au milieu des années 1960, c’est le magasin Flor-Cado, commerce de vente de fleurs et cadeaux, tenu par les Doisne-Danjou, qui prend sa place. Au début des années 1970, le magasin est répertorié dans la rubrique épicerie fleurs, puis il disparaît, repris par les Ets Top Beghin qui s’agrandissent encore.

Bon de livraison de 1949 de Victor Lemaire et publicités de Doisne-Lerouge puis Top-Beghin (Documents collection privée et Historihem)

Après guerre également, au 68 rue du Docteur Coubronne, on retrouve, à partir des années 40, et pendant une vingtaine d’années, André Dusquesne et frères, propriétaires d’une fabrique de machines à laver et de bacs pour teinture mais aussi d’une tonnellerie. Puis dans les années 1980, une crèmerie et commerce de volaille s’y installe suivie de la boucherie Au Fin Palais (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Actuellement l’immeuble abrite le traiteur Fée Maison.

Bon de livraison de 1949 de Victor Lemaire et publicités de Doisne-Lerouge puis Top-Beghin (Documents collection privée et Historihem)

C’est la boulangerie J.Heras puis Dartois qui occupe le n°11 à la fin des années 1950, avant de laisser la place quelques années plus tard aux électriciens et entreprises de TSF de Pierre Florin (revendeur de téléviseurs Clarville) puis Jacques Desurmont. Un salon de coiffure pour dames y ouvre au début des années 1970, tenu par Mme Vermeersch. Puis Mme Mylle, les Ets Debaisieux et ensuite MP Eckhoutte y vendent des journaux, jusque dans les années 1980-90.

Publicités de la boulangerie Dartois puis de Pierre Florin qui s’installe et de la TSF Desurmont, de Mme Myle et des Ets Debaisieux (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Puis l’immeuble sera affecté un temps à usage d’habitation avant que, dans les années 2010, ces différents commerces cèdent la place à des salons de Coiffure : Roos and Co de Françoise Roos puis Salut les 60 et Image et Conseil de Lyes Addadaïne. C’est ensuite un opticien qui s’implante dans les lieux et s’y trouve encore à ce jour à l’enseigne La Lunetterie.

Photos et façades de Roos and Co, Salut les 60, Image et Conseil et La Lunetterie (Documents Ville de Hem et Google Maps)

La rue accueille également au n°31 une résidence pour personnes âgées. Le 26 janvier 1980 la première pierre du bâtiment est posée et c’est en 1981 que la Résidence de la Marque sort de terre, modifiant considérablement l’aspect de la rue. La Résidence a fêté son 40ème anniversaire en ce début de décennie 2020.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

La résidence de la Marque dans les années 1980 en carte postale et actuellement (Document collection privée et Google Maps)

Peu de temps après c’est une salle de sports qui y voit le jour presque en face. En 1982, la première pierre du chantier de construction de la salle Leplat est posée par Jean-Claude Provo, alors maire de la ville, mais c’est Marie-Marguerite Massart, nouvellement élue qui, en 1983, inaugure la salle qui porte le nom d’un ancien maire de Hem, Jean Leplat.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Elle à été démolie en décembre 2023 pour laisser la place à la construction d’un petit bâtiment devant comporter des cellules commerciales au rez-de-chaussée.

La salle Leplat en 2008 et le petit immeuble qui la remplace en construction en février 2025 (Documents Google Maps et photo IT)

Dès 2009, la municipalité décide de créer le jardin des perspectives, au « nouveau cœur de ville », sur 5 hectares entre la rue de la Vallée et la rue du Docteur Coubronne , entre les constructions de « la Vallée 2 ».L’objectif est de relier les anciens et nouveaux quartiers autour d’un espace central fédérateur offrant 2 km de chemins de promenade. Le jardin des perspectives est officiellement ouvert en Octobre 2010, remplaçant les champs qui bordaient la rue du Cimetière.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

La nouvelle Grand Place d’Hem (Documents Google Maps)

Le jardin est bordé de deux côtés par la rue du 06 juin1944 (ancienne rue du Cimetière) et la rue du Docteur Coubronne sur laquelle il aboutit dans la nouvelle Grand Place de la ville et du dernier par la rue du Tilleul. Le long de celle-ci se situent des maisons individuelles, vers la Vallée, la salle de spectacle Le Zephyr, quelques commerces et un immeuble abritant un commerce au rez-de-chaussée et des appartements à l’étage vers la rue Coubronne.

Vue aérienne du Jardin des perpectives de la rue de la Vallée à la rue du Docteur Coubronne (Document Google Maps)

C’est là qu’Olivier Bartier ouvre son huitième magasin de vélos dans la métropole lilloise en 2021. Sur 300 mètres carrés, il y propose de nombreux cycles, électriques ou non, du matériel et de l’équipement pour toutes les pratiques : VTT, route, vélos de ville. Grâce à son atelier tout équipé le magasin assure également les réparations sur place.

Le nouveau commerce du n°56-58 (Documents ville de Hem et Google Maps)

La rue du Docteur Coubronne reste à ce jour une artère très vivante de la ville même si le passage des décennies a entraîné la disparition de plusieurs commerces. Elle est la rue centrale par excellence puisqu’elle relie à la fois l’ancienne place du village devenue Place de la République à Hem Bifur et puisqu’elle comporte la nouvelle Grand Place de la ville d’Hem.

Vue aérienne du quartier en 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Deleporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur ouvrage Au temps d’Hem.

22 rue du Grand Chemin

La façade du 22 rue du Grand Chemin, se compose de 3 fenêtres et d’une porte cochère sur la gauche qui ouvre sur un long passage pour les voitures. Un parking se trouve au bout du terrain.

La façade ( document archives municipales )
document archives municipales

La superficie importante du terrain permet d’abriter le siège de différents artisans ou de petites entreprises. Notons qu’en 1955, neuf entreprises y sont présentes : Edouard Lalouette négociant en tissus, Maupas frères et Maillard matériel textile, Vespora confections, R et J Deborgher laines à tricoter Erjy, G Dewitte, Sté Probitex bonneterie, F Gilman constructions métalliques, Marcel Connard matériel textile, J Mercier menuisier et H Carrel dessinateur.

Publicités ( documents collection privée )

Au fil des années, les bureaux et ateliers deviennent vétustes par manque d’entretien. Les artisans quittent progressivement leur local, pour s’installer ailleurs. Ils ne sont plus que 3, présents en 1968 ; Gilman-Connard constructions mécaniques, M Carton photographe et B Dumont, vêtements de cuir INUSA, qui sera le dernier à quitter les lieux.

Publicité Inusa ( document collection privée )

Au début des années 1980, il n’y a plus aucune entreprise locataire. Stanislas Heleenberger, responsable de la SCI BERGER, propriétaire des lieux, sollicite en 1988, l’autorisation de démolir totalement l’immeuble commercial situé au 22 de la rue du Grand Chemin.

document archives municipales

Le permis de démolir est accordé car, suite à un sinistre, la vétusté de l’immeuble présente un danger pour le public. L’immeuble est inoccupé, et n’a plus aucune destination immobilière ou commerciale. Parallèlement, un projet de permis de construire est déposé pour la création d’un parking et de box pour automobiles.

Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).

À suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.

Le Parking

Au début du 19ème siècle, l’actuelle avenue Henri Delecroix n’est qu’un chemin pavé qui d’une part relie tout droit le château Six à l’église Saint Corneille et d’autre part continue quasiment à angle droit pour devenir le chemin de Hem à Forest. A la fin du siècle la partie coudée est une partie de la route départementale de Saint Amand à Roubaix, tandis que l’autre partie devient l’avenue du Château, rebaptisée ensuite avenue de la Gare début 20ème.

Vue aérienne de l’avenue de la Gare de la place d’Hem à Forest en 1933 (Document IGN)

En effet, le chemin de fer de Tourcoing à Somain la traverse à hauteur du Rivage dans les années 1880, avec un passage à niveau et une halte implantée au point dit « Ronde du Château ». On trouve son appellation actuelle sur un plan de 1953 et elle sera quelques peu modifiée par la création de l’antenne Sud. En effet en 1984, un carrefour sera aménagé en vue de l’implantation de feux tricolores avant la construction d’un giratoire 4 ans plus tard.

CPA de la « gare » prise vers Forest (avec les colonnes du château Six au fond) et de la halte prise vers le centre d’Hem au début du 20ème siècle (avec au fond l’église Saint-Corneille) (Documents collection privée)

Comme le montre la carte postale ci-dessus 2 estaminets sont installés de part et d’autre de la route menant vers Hem afin que les voyageurs puissent se désaltérer : A l’Arrêt de Hem, tenu par J. Lefebvre, sur la gauche et l’Estaminet de la Gare sur la droite. Il reste en effet du chemin à faire à travers champs avant d’atteindre le centre du village.

Ainsi qu’on le voit également sur les deux cartes postales suivantes, hormis les 2 estaminets il y a très peu de bâtiments proches de la halte, aucune gare n’ayant été attribuée à la commune mais un simple arrêt de chemin de fer. Le seul bâtiment qui apparaît nettement avant la barrière est celui qui abrite les forgerons de la famille Roger (père et fils).

CPA de la halte vers Hem, avec barrière fermée ou ouverte (Documents collection privée)

L’Estaminet de la Gare est ouvert en 1887 par Louis Leclercq et repris par Séraphin Debraussere l’année suivante. L’établissement appartient à la brasserie Leclercq et on y achète également des billets de train. L’installation du tissage d’Henri Duprez en 1928, du 48 au 52 de la rue, juste en face de l’estaminet amène sans doute de nouveaux clients. Quant à la ligne de chemin de fer, elle est fermée en juillet 1939 à la veille de l’avènement de la seconde guerre mondiale.

Au cours de celle-ci, le garde barrière Louis Marga, né en 1900, s’illustre dans la résistance, après avoir été soldat lors de la première guerre mondiale alors qu’il était ouvrier des chemins de fer. Il organise ainsi le passage de deux soldats français évadés vers la zone libre puis fin 1942 rejoint le réseau de résistance du War Office avant de se rapprocher du mouvement de résistance Voix du Nord.

Fin 1943, il appartient au Groupe d’Ascq, qui procède à des actions de sabotage. Il place ainsi des explosifs sur la voie ferrée, et participe au déraillement d’un train militaire allemand à Ascq, acte qui entraîne une répression sévère. Il est arrêté par la Gestapo de Lille où il réside alors, interné à la prison de Loos, condamné à mort par le tribunal militaire allemand et exécuté au fort de Seclin au lendemain du débarquement.

Louis Marga et sa femme avant la guerre à la halte de Hem ( Document collection privée)

En 1950, la municipalité décide de rendre hommage à Henri Delcroix, député-maire de la ville pendant un quart de siècle, et à l’origine de nombreuses réalisations : œuvres sociales et projets d’urbanisme, ayant contribué au bien-être de la population hémoise, décédé en avril 1939. C’est l’avenue de la Gare qui est choisie pour porter son nom. L’inauguration a lieu le 1er mai 1950, en présence de nombreuses personnalités et sous la présidence de Jean Leplat, maire de Hem.

Changement de nom de l’avenue de a Gare en 1950 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1940 à 1960, on ne trouve plus trace de l’ancien estaminet de la gare puis en 1961, un cafetier apparaît au 51, avenue Henri Delecroix à savoir O. Canfin suivi de Mme Cl. Cappèle en 1965 jusqu’en 1970, et, en 1971, c’est le café Au Parking qui y est répertorié.

L’ancien Estaminet de la Gare et le 51 avenue Henri Delecroix en 2008 (Document collection privée et Google Maps)
Vue aérienne de l’avenue en 1962 (Document IGN)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem.

Rue du Docteur Coubronne

Au 17ème siècle cette rue, qui joint actuellement la rue Jules Guesde à la Place de la République, n’est qu’une portion d’un simple sentier de terre, impraticable en hiver, permettant le passage des brouettes dont les ouvriers hémois se servent pour porter à Roubaix les pièces de tissus qu’ils ont fabriquées dans leur maisons « à l’otil ». Deux siècles plus tard, elle figure sur le plan cadastral comme une partie de la chaussée de Lille à Hem.

Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)

A la fin du 19ème siècle elle est éclairée par des becs de gaz. C’est le sieur Zaingraff qui obtient la concession pour éclairer 4 mois par an de 17h à 23h et se charge de l’entretien des lanternes, de l’allumage et de l’extinction. Peu après, la rue faisant partie d’une route départementale, sa largeur est portée à 11 mètres. Elle prend alors le nom de route de Saint Amand puis, en 1928, elle prend celui du Docteur Coubronne, une personnalité hémoise décédée en 1923. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Extrait du cadastre de 1824 (Document archives départementales)
La route de Saint Amand vue du centre au début du 20ème siècle en carte postale colorisée et la même rue vue de Hem Bifur à hauteur de Notre Dame de Lourdes (Documents collection privée)

L’école Notre Dame de Lourdes y est construite dès le début du 20ème siècle.(sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site). Puis, bien que cette route reliant le centre ville au carrefour d’ Hem Bifur soit encore bordée de champs des 2 côtés dans les années 1930, elle est ensuite très vite riche en commerces et activités de toutes sortes. Le docteur Léon Célestin Coubronne y exerce durant 50 ans au n°59 de la rue tandis que sa voisine du n°61 Rosalie Mulliez est couturière. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Vue aérienne de la rue en 1933 (Document IGN)
. L’ancien cabinet du Docteur Coubronne et la petite échoppe de sa voisine à la libération de Hem en 1944 (Documents Historihem)

Mme Dupriez y installe ensuite brièvement un salon de coiffure pour dames dans les années 1960, avant de déménager rue du Maréchal Leclerc. Puis les années 1970 voient une agence bancaire y emménager à savoir le Crédit du Nord qui y reste durant une vingtaine d’année avant de céder la place à la clinique vétérinaire du docteur Delforge devenue ensuite Clinique Vétérinaire de la Marque.

Publicité de 1968 de Mme Dupriez, du Crédit du Nord et Façade actuelle de la Clinique vétérinaire de la Marque (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

L’estaminet Au beau coin y est installé au n°15, à l’angle de la rue Jules Ferry, et tenu par Lucien Mulliez et Félicie Prévost. Le couple, marié à Lannoy en 1885, a 3 enfants : Blanche-Marie, Jules et Raymond. Ils tiennent l’établissement durant plusieurs années et Lucien décède à l’hospice de Bondues en 1942. Comme souvent l’estaminet abritera ensuite également un réparateur de cycles. Depuis longtemps le bâtiment est revenu à usage d’habitation mais l’on distingue encore sur les briques de la façade rue Coubronne l’ancienne enseigne : Au beau coin.

Le couple Mulliez et 2 de ses enfants et plus tard les tenanciers du Beau Coin en famille sur leur pas de porte (Documents Historihem et collection privée)
La maison un siècle plus tard et un gros plan sur la porte et sur l’ancienne enseigne figurant encore sur les briques de la façade (Documents Google Maps)

Presqu’en face, c’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la route de Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul » est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau. Par la suite il deviendra l’Auberge du Tilleul. (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Le café du Tilleul au début du 20ème siècle et l’auberge en 2022 (Documents Historihem et Google Maps)

Au n°4 de la rue Coubronne, juste à côté de l’école Victor Hugo qui se situe sur la Place d’Hem, se trouve une quincaillerie. Cette toute petite échoppe abritera encore la quincaillerie Denonne, qui vend de tout et notamment des articles de ménage, après la seconde guerre mondiale et même jusqu’au milieu des années 1960.

Carte postale comprenant la fin de la place et le début de la rue Coubronne (Documents Historihem)

Comme le montre la carte postale le magasin est installé dans la partie gauche de l’immeuble tandis que le n°2, dans la partie droite, est une maison d’habitation. Au début des années 2000 c’est le coiffeur Sup’hair qui est installé au n°2 et s’y trouve toujours 25 ans plus tard.

Publicité du salon de coiffure en 2004 et photos de la façade en 2008 et 2023 (Documents Nord-Eclair et Google Maps)

L’épicerie Dujardin se situe alors à l’actuel n°9 de la rue. Dans les années 1950, c’est l’épicerie Fardel qui s’y trouve, suivie un temps de la blanchisserie Lesaffre. A la fin des années 1960, la pâtisserie Lesage occupe les lieux avant de céder la place à la lingerie mercerie Lesage que l’on retrouve ensuite au n°5.

Photo de l’épicerie Dujardin au début du 20ème siècle et façade actuelle (Documents collection privée et Google Maps)

C’est au n°6 que Raymond Beghin-Droulez ouvre son petit magasin de droguerie, peinture, décors, vitrerie et décors funèbres. A la fin des années 1950, la droguerie devient une entreprise de pompes funèbres : Top Beghin. Ce commerce, très modeste à l’origine, est devenu une entreprise hémoise très connue (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Publicités de Raymond Beghin (Documents Historihem)
Carte postale reprenant les n°2 à 8 de la rue Coubronne (Document collection privée)
Photos de la façade en 2008, 2012 et 2023 (Documents Google Maps)

Un médecin s’installe dans la rue au n°19. Pendant la seconde guerre mondiale, le docteur André Trinquet fait partie de la résistance. Par ses fonctions de médecin, il a droit à un vélomoteur et à l’essence pour sa voiture, atout considérable pour l’action du réseau auquel il appartient. Pris sur le fait alors qu’il transporte des armes il est arrêté et fait prisonnier à Flossenburg où il décède après 15 jours de détention. L’immeuble a, par la suite, été un temps occupé par les cabinets médicaux des docteurs Charles Delebarre puis Claude Moulin avant de reprendre un usage d’habitation.

Une ordonnance du Dr Trinquet en 1936, la succession des Drs Delebarre et Moulin et l’immeuble abritant son cabinet médical (Document collection privée et Google Maps)
Le Dr Trinquet dans la résistance en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem et la ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Deleporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur ouvrage Au temps d’Hem.